Livret Yo soy la desintegración

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YO SOY LA DESINTEGRACION : SYNOPSIS De Yan Muckle Français/Espagnol (English translation follows) 1. L'enfance Une femme déambule dans la maison de sa mémoire et revoit son enfance. 2. L'accident Fracas des déchirements, des démembrements. Le monde de la jeune fille bascule dans une souffrance sans limite. Tout ce qui était, n'est plus. Tout ce qui n'est pas douleur est perdu, annulé. 3. Aujourd'hui dure toujours Le corps détruit, impatient de revivre, se remet à bouger peu à peu. Couchée sur le sol, la femme se glisse au prix de très grands efforts dans ce qui sera sa nouvelle peau: la robecarcan. 4. Mon sang La femme se lève. Elle retrouve une part de sa féminité, réapprivoisé le mouvement, le monde qui l'entoure. Le désir de vivre est si grande Mais, pour l'instant, les miroirs ne renvoient qu'une seule image - la sienne. 5. L'amour Rencontre fulgurante et insolite avec l'être aimé. L'amour trouve enfin son objet, et la femme ce qu'elle avait de tout temps cherché: l'homme apparaît désormais partout. Au cours de cette stridente cérémonie nuptiale, mélange d'hymne à l'amour et de danse provocatrice, tout semble possible.

6. Dans l'ombre Lente parade dans le royaume de l'homme, absent de la scène mais présent dans le coeur. La femme se sait trompée; pourtant elle danse, parle à l'aimé et cherche encore à le rejoindre. 7. L'enfant et la mort Et la mort vient avec la conception avortée, brutale et sanglante. C'est la fin des rêves, le corps inutile, l'esprit sans repos. La femme retrouve la solitude et la douleur de son corps démembré. 8. Les ailes brisées On coupe une aile, on rogne un pied: et si le coeur réussissait quand même à s'envoler ? Le corps, épuisé, exsangue, finit par lâcher. Il ne reste de la femme que cette force étrange qui l'animait depuis toujours. Une lassitude de plus en plus grande côtoie un désir toujours intact, et c'est la fin.

English Synopsis 1. Childhood A woman rambles through the mansion of her memory and revisits her childhood. 2. The Accident Smashing, tearing, dismemberment: the young girl's world is shattered by infinite suffering. All that was is no more. All that is not pain is lost, cancelled out. 3. Today Lasts Forever Little by little the destroyed body, impatient to return to life, begins to move. The woman pulls herself along the ground with enormous effort towards


what will be her new skin: a shackles dress. 4. My Blood The woman arises. She rediscovers a part of her femininity, and regains movement and the world around her. The desire to live is so great But for the moment mirrors only reflect one image-her own. 5. Love A dazzling and strange encounter with the loved one. Love finally finds an object, and the woman what she has always sought: from now on the man will be everywhere. Strident nuptials blend a hymn to love and an erotic dance, and everything seems possible. 6. In Shadow A slow march through the kingdom of the man, who though absent is still present in the heart. The woman knows that she has been deceived, but nevertheless dances, talks to the lover and tries to be with him again. 7. The Child and Death Death comes brutally and bloodily in the form of an aborted child. The dreams are over, the body useless, the spirit without peace. The woman is once again faced with solitude and the pain of her mutilated body. 8. Broken Wings The wings are clipped, the feet bound: can the heart still manage to escape? The body, worn out, bloodless, finally gives in. All that is left of the woman is the strange force that still inspires her. But the ever-present desire is dogged by an evergrowing weariness, and the end has

come.


YO SOY LA DESINTEGRACION : TEXTE ORIGINAL (Français/Espagnol)

seule dans le désordre de mon corps détruit.

De Yan Muckle

Pieds mains jambes mon sexe un trou une figue écrasée des ailes perdues du sang des nerfs et des milliers de petits os pointus. Colonnes brisées vallées dans les doigts du vent et des enfants tout en sang… Une marionnette qu’il faut plâtrer pour qu’elle garde la tête droite ! La douleur… Mais on ne me croit pas j’exagère je me plains pour un rien.

(English translation follows) 1. Pasaba rumbosa tuviera cortina grabado moreno ruidazo zumbón motores alada fulgencia sumada silueta bailón sufrido cantando sombreado sembrado sutil aguijón velado color del mismo celaje amarillo amarrada soltura misión del viento rotundo maraca girón curiosa mañana pájaro limón morena mortaja rodando basura cantaba pisadas al vuelo robado devuelto gran trino ropajes antiguos el grueso celular del corazón.

Yo no quisiera abrigar ni la menor esperanza todo se mueve al compás de lo que encierra la panza. Et je vis encore je vis encore je commençais à peine je ne savais rien et maintenant je vis sur une planète de douleur transparente comme la glace et je vois au travers comme si je savais tout d’elle. J’ai grandi en l’espace de quelques secondes il n’y a plus rien derrière et devant… Ce destin stupide que je n’ai pas choisi ! Arbre de l’espérance sois solide.

2. L'accident 4. (sans texte) 3. J’ai été tout étonnée de voir les étoiles-soleils les mondes mort-vivants et de rester dans l’ombre

Ça vient maintenant après toutes les heures vécues dans le vacarme de mon sang je la sens là ma main ma vision rouge ma grande et plus grande déraison. Qu’en penses-tu mon rêve ?


Je suis un oiseau je suis tout sans autre trouble toutes les cloches les tables les terres la forêt l’infinie tendresse la forte marée et les lettres cartonnées je pars avec moi-même pour une minute d’absence un gentil vol secret dans l’air embrumé. Je t’ai capturé et je m’en vais ! Non c’est une blague ne crains rien. Où es-tu ? Je suis aussi celle-là que tu attends un oiseau jaune... La vérité la vérité vraie est que je ne voudrais ni parler ni dormir ni entendre ni aimer. Je voudrais m’enfermer sans peur du sang hors du temps et de la magie à l’intérieur de ta peur et du bruit même de ton cœur. Tu es présent impalpable et tu es tout l’univers que je crée dans l’espace de ma chambre. Ton absence se révèle tremblante dans le tic-tac de l’horloge dans la pulsation de la lumière je te vois qui respire à travers ce maudit miroir. La femme et l’homme. Le bleu et le rouge. Je peux tout recevoir et je continuerai jusqu’à la rencontre. Où es-tu ? Je suis aussi celle-là que tu attends un oiseau jaune une gorge offerte une fiancée effrayée de voir la vie ouverte…

5. Te voilà miroir de la nuit je ne suis plus seule. Des ailes ? Tu m’accompagnes tu m’endors et me ranimes. De longues années de soif retenues dans notre corps. Enfin. Des mots enchaînés que les lèvres du rêve ont réussi à prononcer. Toi et moi nous sommes nés pour la même chose découvrir et aimer ce qui est découvert et caché avec la douleur de chaque fois le perdre. Aime-moi et je parviendrai au souvenir prodigieux que tu es passé dans ma vie en laissant des trésors que je n’amasserai que quand tu seras parti. J’ai dans la bouche une saveur d’amande. Tout est entouré par le miracle végétal du paysage de ton corps. Le jus de tes lèvres riche de tous les fruits est sang rondeur et ananas parfait. Je te serre sur mon sein et le prodige de ta forme par le bout de mes doigts pénètre mon sang. L’oubli des mots fera naître le juste langage pour comprendre les regards de nos yeux clos. De toi jusqu’à mes mains je caresse ton corps entier et je suis avec toi une minute et je suis avec moi un moment et mon sang est le miracle qui court dans les veines de l’air


de mon cœur jusqu’au tien. C’est la vie entière la mienne que j’ai trouvée lorsque je l’ai vue dans tes mains sur ta bouche et ta poitrine. J’ai dans la bouche une saveur d’amande et je chanterai à dater de ce jour notre magie-amour. 6. Depuis que tu m’as écrit, ce jour si clair et si lointain, j’ai voulu t’expliquer que je ne peux pas quitter les jours ni revenir à temps vers un autre temps. Je ne t’ai pas oubliée—les nuits sont longues et difficiles. Tu le sais, toi aussi, que tout ce que voient mes yeux et que mon moi touche, quelle que soit la distance qui nous sépare, c’est lui. La caresse des toiles, la couleur de la couleur, les fils de fer, les nerfs, les crayons, les feuilles, la poussière, les cellules, la guerre et le soleil, tout ce qui se vit dans les minutes hors-cadrans hors-calendriers et hors-regards vides, c’est lui. Lui dans la salive et le papier dans l’éclipse et toutes les lignes toutes les couleurs Lui dans ma poitrine dans le dedans et le dehors dans la fatigue de mes yeux

et les reflets du soleil il est dans tout Lui dans mon urine dans ma bouche dans mon cœur dans ma folie dans mon sommeil ma nourriture dans le métal l’imaginaire la maladie dans ses yeux et dans sa bouche dans son silence et son mensonge il est dans tout. Et je ne peux pas l’atteindre. Jamais il n’a été à moi jamais il ne sera à moi. Tout change tout bouge tout révolutionne tout s’envole et puis s’en va mais pour moi c’est autre chose je suis la désintégration le phénomène imprévu de la souffrance au cœur du souffle. Je voudrais toujours le tenir dans mes bras comme un enfant tout juste né moi l’ancienne l’éternelle et nécessaire substance mère de tous les hommes et des dieux qu’ils ont inventé dans le délire la faim et la peur. Où es-tu ? Il n’y a pas de distance mais seulement du temps alors écoute-moi caresse-moi avec ce que tu cherches et avec ce que tu as trouvé. Je vais vers toi et vers moi comme toute mélodie. Regarde sans plus entendre et rien vouloir laisse-moi venir et écoute-moi. Aujourd’hui tu me pleus—je te ciel je te confie mon univers et tu me vis c’est toi que j’aime aujourd’hui je t’aime de tous les amours


et je veux que tu vives content tu veux ? Mais où es-tu ? 7. J’ai le bonheur de vous annoncer la naissance de Leonardo né à la Croix-Rouge en cette année de grâce au mois de septembre dans la ville fleurie et dont je suis la mère. Pasaba rumbosa tuviera cortina… Sors de moi et ne reviens plus ! Pour cette absence je n’ai plus de mots que douleur et vide mon corps est sec arraché arraché Tu t’en vas ailes brisées ? Tu t’en vas ? Je me cacherai dans ce qui me reste et ne partira pas quelques foulards une oreille stérile un miroir vide je suis forte je suis forte je suis forte je suis seule. Où es-tu ? Mira que si te quise fue por el pelo ahora que estas pelona ya no te quiero ! Feuilles couteaux armoires colibris je vends tout pour rien je ne crois plus à cette illusion et toi tu fumes horriblement. Fumée Marx la vie: la grosse blague. Fuckbulous ! Rien n’a de sens

je ne regarde pas les formes le rôle amour la guerre les vies dans l’alcool les jours sont des enfants et ça s’arrête ici. Le silence de la peine le bruit de la douleur. Le venin accumulé que l’amour m’a laissé. Monde étrange que le mien silences criminels et regards en alerte obscurité durant le jour et mort à chaque nuit. Tu es en train de te tuer ! Tu es en train de te tuer avec le couteau morbide de la jalousie ! Et des jours, des années passent à attendre l’angoisse dans la gorge la colonne brisée le regard profond à bouger ma vie cernée d’acier sans jamais pouvoir marcher sur le grand chemin Oh ! La vie muette l’offrande des mondes inconnus… folie du vent dans mon cœur comme un soupir qui me ranime. Arbre de l’espérance sois solide. Je t’attendrai tu as répondu à un sens avec ta voix et je suis pleine de toi. 8. Je voudrais pouvoir me cacher derrière le masque de la folie je peindrais la douleur l’amour et la tendresse je rirais de la stupidité des autres et tout le monde dirait la pauvre elle est folle.


Je me construirais un monde en accord avec tous les mondes le jour l’heure et la minute que je vivrais serait à moi et à tout le monde car personne n’est détaché de personne. Nous avons peur de tout ce que nous sommes haine amour mère fils plante terre lumière rayon toujours monde donneur de monde univers et cellules univers ça suffit ! Mon corps est une machine lasse qui n’était pas faite pour vivre corset brûlé racine tordue tige de fer arrachée de force à la terre. Toutes ces années j’ai lutté pour ne pas abandonner ni m’éteindre et maintenant je n’ai plus la force de crier ni de me plaindre. Si au moins sa caresse sur ma peau douce comme l’air sur la terre mais il ne comprend pas. Je suis seule je suis la désintégration le phénomène imprévu de la souffrance au cœur du souffle. Je crois qu’il vaut mieux m’en aller m’échapper pour qu’enfin en un instant tout cesse… Espérons. J’espère que la sortie sera joyeuse et j’espère ne jamais revenir. Moi j’ai des ailes en trop. Coupez-les je m’envole ! Septiembre de noche agua desde el cielo húmedad de ti

ondas en tus manos materia en mis ojos calma violencia de ser de uno que son dos sin querer aislarse. Planta lago ave rosa de quatro vientos sangre rio arma sol canto beso ruina lágrimas hermanas. Rara comprensión. Así será la vida. Vaso magia mar valle sueño luz canto oro sueño niño seda luz canto raso risa todo es el ella ellos yo somos una línea una sola ya.


YO SOY LA DESINTEGRACION: (English translation) 1. Passing by exuberant I would have a curtain dark engraving comical clamour winged motors extreme brilliance dancing figure enduring singing shaded sown subtle sting veiled colour of the same yellow shadow controlled freedom mission of the whirling wind shattered maracas strange morning lemon bird dark shroud rolling litter singing footsteps seized in flight return in amplified trill old clothes the heart’s impenetrable core.

lost wings blood nerves and thousands of small sharp bones. Broken spines valleys between the wind’s fingers and children covered in blood... A puppet that needs plaster to hold her head up! The pain... But no-one believes me I exaggerate I complain for nothing. I would not wish to cherish even the smallest hope Everything moves to the rhythm of what the belly holds. And I am still living I am still living I had hardly begun I knew nothing and now I live on a planet of pain as transparent as ice and I see through as though I knew everything about it I grew up in the space of a few seconds There is no longer anything behind and ahead... This stupid fate that I did not choose! Tree of hope be solid.

2. The Accident 4. (without text) 3. I was astonished to see the sun-stars the living-dead worlds and to remain in the shadow alone in the chaos of my ruined body. Feet hands legs my sex a hole a squashed fig

It is coming now after long hours spent in the clamour of my blood I feel it there My hand my red vision My great and greatest madness. What do you think of it my dream? I am a bird I am everything carefree bells tables lands forest infinite tenderness strong tide and cardboard letters


I am going with myself for a minute of absence a nice secret flight into the hazy air I have captured you and now I’m off! I’m only joking fear not. Where are you? I am also the one you are waiting for a yellow bird... The truth the real truth is that I would rather not talk nor sleep nor hear nor love. I would like to lock myself up without fear of blood out of time and magic inside your fear and the very sound of your heart. You are there impalpable and you are the universe I create within the confines of my room. Your absence appears trembling in the tick-tock of the clock in the flickering light I see you breathing through this damned mirror. Woman and man. Blue and red. I can take anything and will continue until the encounter. Where are you? I am also the one you are waiting for a yellow bird an offered throat a young bride frightened by life spread out... 5. There you are mirror of the night I am no longer alone. Wings? You join me

you quieten then revive me Long dry years mark our body. At last. Tongues tied loosened by dream’s lips. You and I were born for the same thing to discover and love that which is uncovered and hidden with the pain of losing it each time. Love me and I will attain the wondrous memory that you passed through my life leaving behind treasures that I will collect only when you will have gone. There is a taste of almonds in my mouth. Everything is wrapped in the organic miracle of your body’s landscape. The juice of your lips made rich by every fruit is blood roundness and perfect pineapple. I hold you against my breast and the wonder of your form by my fingertips penetrates my blood. Ignoring words will give birth to the right language to read the looks of our closed eyes. Between you and my hands I caress your whole body and I am with you one minute and I am with myself one moment and my blood is the miracle that runs through the air’s veins from my heart to yours. It is all of life mine that I found when I saw it in your hands on your mouth and your chest. There is a taste of almonds in my mouth


and I will sing our love-magic from now on. 6. Since you wrote to me, that day so clear and far away, I have wanted to explain to you that I cannot neither leave the days nor return on time to another time. I have not forgotten you—the nights are long and difficult. You know, you too, that everything my eyes see, that my being touches, whatever distance separates us, is him. The feel of canvas, the colour of colour, wires, nerves, pencils, leaves, dust, cells, war and sun, all that lives in minutes beyond clocks beyond calendars and beyond blank stares, is him. Him in saliva and paper in the eclipse and every line every colour Him in my breast in the inside and in the out in the weariness of my eyes and the sun’s glimmering he is in everything Him in my urine in my mouth in my heart in my madness in my sleep my food in metal imagination illness in his eyes and his mouth in his silence and his lie he is in everything.

And I cannot reach him. He has never been mine he will never be mine. Everything changes moves is thrown over everything vanishes and is gone but for me it is something else I am disintegration the unforeseen phenomenon of suffering at the heart of breath. I would always want to hold him in my arms like a child just born I the ancient the eternal and necessary substance mother of all men and of the gods they invented in frenzy hunger and fear. Where are you? There is no distance only time so listen to me caress me with what you seek and with what you have found. I go towards you and towards me like any melody. look without further hearing and wanting anything let me come and listen to me. Today you rain me—I sky you I entrust you with my world and you live me it is you that I love today I love you with all hearts and I want you to live content you want? But where are you?

7. I am pleased to announce the birth of Leonardo


born at the Red Cross in this year of grace during the month of September in the blooming city and whose mother I am. Pasaba rumbosa Tuviera cortina... Come out of me and do not come back! I have no more words for this absence but pain and emptiness my body is dry uprooted uprooted You are leaving broken wings? You are leaving? I will hide in what is left and will not go a few scarves a sterile ear an empty mirror I am strong I am strong I am strong I am alone Where are you? You know that if I loved you it was for your hair now that you are bald I do not love you anymore! Leaves knives cupboards hummingbirds I sell everything for nothing I no longer believe in this illusion and you you smoke horribly. Smoke Marx life: the big joke. Fuckbulous! Nothing makes sense I do not look at the shapes The love role war lives steeped in alcohol days are children and it ends here. The silence of sorrow the clamour of pain. The accumulated venom that love left me.

Strange world mine is criminal silences and eyes on the alert darkness by day and death each night. You are killing yourself! You are killing yourself with the morbid knife of jealousy! And days, years go by waiting with choking anguish the broken spine the deep gaze moving my steel-enclosed life without ever being able to walk on the great path Oh! Mute life the offering of unknown worlds... folly of the wind in my heart like a sign that revives me. Tree of hope be solid. I will wait for you you responded to a sense with your voice and I am full of you. 8. I would like to be able to hide behind the mask of madness I would paint the pain love and tenderness I would laugh at the stupidity of others and everyone would say poor her she’s crazy. I would build myself a world in harmony with all worlds every day hour and minute lived would be mine and everybody else’s for nobody is separate from anybody else. We are afraid of everything that we are hatred love mother son


plant earth light beam always world giver of world universe and cells universe enough! My body is a weary machine which was not made to live burnt corset twisted root iron stem torn out of the earth. All those years I fought not to abandon nor fade and now I have no more strength to shout nor complain. If only his caress on my skin gentle like air on the earth but he does not understand. I am alone I am disintegration the unforeseen phenomenon of pain at the heart of breath. I think I should leave escape so that all could end at last in an instant‌ Let us hope. I hope the exit will be joyful and I hope never to return. I have wings I don’t need. Clip them I’m flying off! September at night water fallen from the sky humidity of you waves in your hands matter in my eyes calm violence of being oneself while being two without wanting to isolate oneself. Plant lake bird rose in the four winds blood river weapon

sun song kiss ruin tears sisters. Strange understanding. So life will be. Glass magic sea valley dream light song gold dream child silk light song simple laugh everything is him her them me we are one line one only from now on.


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