La communication sur les Tiny Houses, arguments écologiques et économiques sous tension

La Communication sur les Tiny Houses

Arguments écologiques et économiques sous tension

ÉTUD. GARBEZ Camille UNIT E1042 - SOUTENANCES MÉMOIRE INITIATION A LA RECHERCHE MIXTE

E1042 DEM

21-25

(FI + FPC + DCVEU + DCAI)

S PFEMEM A2R out.

SOUTENANCES MEMOIRE INIT. RECH.

es

Architecture, Ressources et Résilience

MEM

DE./TUT.

ROLLAND Lisa MASTER ARCHI

S10 FPC 21-22 FI

© ENSAL

L’avantage de la Tiny House, c’est que ça ressemble à une maison, comme le “commun des mortels” la conçoit. C’est la forme d’habitat léger la plus douce à introduire auprès du grand public. Par exemple, quand je parle d’habitats légers, souvent je commence par ça, pour amener le sujet. Les gens sont souvent très réceptifs, ils connaissent déjà parce que c’est médiatisé. Mais il faut être conscient que derrière l’habitat léger, il y a beaucoup d’autres possibilités.

Philippe Hébert

Remerciements

à lisa rolland

Tu me suis depuis la licence 3 sur ce sujet qui me passionne alors merci d’avoir accepté d’être ma tutrice pour ce mémoire.

Mais surtout merci pour ces cinq années, pour le soutien que tu m’as toujours apporté, professionnel comme personnel.

J’ai toujours su que je pouvais compter sur toi et tu me l’as prouvé à de nombreuses reprises.

Merci de m’avoir suivi pendant tout ce temps, et d’être là pour accompagner la fin de mes études.

à Chantal Dugave

Merci d’être membre de ce jury, d’avoir organiser cette année, mais surtout merci d’avoir accepter de me suivre pour la réalisation de mon dernier projet d’architecture en tant qu’étudiante

À Boris Roueff

Merci d’être dans ce jury et d’avoir organiser cette dernière année, en nous permettant de mener à bien les différents travaux nécessaires à la finalisation de nos études.

à Monsieur Rovy PESSOA, Madame Ozlem LamontreBeck, Madame Nadine ROUDIL, Madame Lise BOURDEAULEPAGE et MAdame Laurence FéVEIL

Pour avoir accepté de faire partie du jury pour ce mémoire.

à toute l’agence James Bansac Architectes

James, Anthony, Karine, Aymeric, Jean

Pour leur soutien et l’aide qu’ils m’ont apporté.

Karine, j’espère que ce mémoire te plaira autant que mon rapport d’étude.

Merci pour toutes les connaissances que vous m’avez apportés pour mon futur professionnel.

à toutes personnes

Ayant contribué de près ou de loin à l’accomplissement de ce travail.

Sommaire Préface

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Avant-propos Origines du sujet depuis le rapport d’étude

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Introduction

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1. Histoire d’un mouvement dans le temps et l’espace

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2. État de l’art : blposdj 3. Problématique et hypothèses 4. Méthodologie : comment analyser des médias sur la Tiny House

22 28 29

a. Les origines du mouvement b. Le mouvement hippie, la crise des subprimes et l’ouragan Katrina c. L’expansion du mouvement dans le monde

01

La communication sur et du mouvement

02

Habiter une Tiny House

1. Les réseaux sociaux 2. Les livres 3. Les médias

1. Les profils 2. Motivations et stratégies

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Page 41 42 46

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Les aspects techniques 1. Les discours généraux

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2. Les études de cas

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a. L’écologie b. L’économie c. La juridiction

a. Yunaë et Jonathan, le couple de voyageurs b. Célia et Damien, dans leur Tiny House fixe c. Eve et son mari, une famille en Tiny House

04

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Tiny House, une pluralité de modes de vie

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1. L’aspect social

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2. L’organisation spatiale

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a. Vivre ensemble b. Vivre avec les autres a. La répartition des espaces b. La polyvalence des espaces c. Le rangement d. Le rapport à l’extérieur

Conclusion Annexe Bibliographie Vidéographie Sitographie Iconographie

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Tiny House Odyssée Baluchon, 2016

Préface La légende raconte qu’Henry David Thoreau1 (ou bien l’évoque-il dans son livre Walden, je ne m’en souviens plus) ramassa un jour trois galets dans le lac Walden. Ils scintillaient au soleil. Leur beauté, leur éclat lui donnèrent envie de les emporter avec lui et de les disposer sur son bureau afin de pouvoir les admirer, chaque jour. Ce qu’il fit. Pourtant, après trois jours, les galets avaient pris la poussière. Il fallut les épousseter. En un éclair Thoreau compris ce qui l’attendait chaque jour (chaque semaine au moins) s’il gardait les cailloux : il reprit donc les galets et les jeta à l’eau.

Vivre avec légèreté. Ne jamais devenir l’esclave de nos possessions. Troquer le temps que nous passons à travailler pour gagner de l’argent, pour acheter des biens, qu’il faudra assurer (en gagnant encore plus d’argent), entretenir, dont il faudra s’occuper, sans cesse… troquer ce temps contre celui de l’oisiveté, de la rêverie, contre cet état dont naissent les idées, les poèmes, l’émerveillement.

Voilà un projet qui pourrait sauver une partie de notre humanité, menacée par le péril écologique, et redonner du sens à nos existences.

Ce projet minimaliste, qui alla souvent de pair avec une forme de nomadisme chez de nombreux wanderers, beatnik, hippies, moines, artistes et explorateurs, a trouvé une forme d’incarnation dans l’habitat : la Tiny Hous, un petit, toute petite maison que l’on peut transporter avec soi et qui répond aux besoins élémentaires d’abri, de refuge, tout en s’accommodant d’un peu de confort moderne. Tel est le projet enthousiasmant que vous allez découvrir dans ce livre. Puisse-t-il vous inspirer de nombreux rêves de liberté.

Cyril Dion préface de Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! par NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno

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Avant-propos

Ces minuscules maisons qui évoquent les cabanes d’enfants NODINOT, 2018, p. 7

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J’ai choisi de réaliser mon mémoire sur les Tiny House pour plusieurs raisons. Tout d’abord, j’ai la volonté de prolonger un travail de recherche entamé en Licence 3 pendant l’exercice du rapport d’étude, où j’avais pu commencer à vraiment m’intéresser au mouvement des Tiny Houses. Ce choix avait originellement été décidé par ma volonté de traiter de l’aménagement des petits voir très petits espaces un domaine, comme j’avais pu voir au cours de ma licence, dans lequel je n’étais pas forcément très à l’aise. En effet j’avais pu voir, notamment suite à un exercice de réalisation de logements collectifs en licence 2, qu’il m’était difficile d’arriver à combiner espaces restreints et efficacité de plan lorsque je devais aménager l’espace intérieur, et il subsistait encore pour moi de nombreux points non résolus lors du rendu. Or pour moi, dans la vision que je me fais d’un architecte encore maintenant en dernière année, il est essentiel que ce dernier puisse répondre au mieux à tous les clients, quel que soit leur budget ou la surface de leur projet. J’ai donc jugé intéressant et enrichissant pour ma vie professionnelle future d’apprendre à savoir aménager à la fois des grands espaces mais également des très petits.

A cette première volonté d’apprentissage s’était ajoutée une autre problématique. En effet, depuis mon entrée à l’école, la problématique du manque de place dans les villes est un sujet sur lequel on nous sensibilise fortement. Les terrains vierges deviennent de plus en plus rares et de plus en plus réduits, et on assiste donc à la naissance d’immeubles à faible emprise au sol, dans le but de loger le plus grand nombre d’habitants dans le moins de surface possible. Mon mémoire, comme mon rapport d’étude à l’époque, ne sont en aucun cas des travaux moralisateurs sur ce point. En effet, j’estime ne pas avoir les connaissances nécessaires pour produire une analyse constructive là dessus et ce n’est en aucun cas un sujet qu’il m’intéresse de développer. A l’inverse, je trouve que parfois ces contraintes importantes impliquent de trouver des solutions ingénieuses, façonnant une nouvelles façons de faire l’architecture. Architectes, promoteurs, habitants ou encore les décorateurs d’intérieur ont dû s’adapter et trouver de nouvelles solutions pour dessiner, habiter ou aménager l’espace. Cependant, je savais que je n’avais pas envie d’étudier les appartements à la surface réduite, car j’avais pu étudier ce type d’habitat pendant l’enseignement sociologique Pratiques de l’habiter où j’avais étudié le confort dans les logements étudiants de moins de 20m². Après tout cela, je n’avais pas encore la sensation d’avoir trouvé la réponse à mes questions aussi ais-je voulu approfondir encore mes connaissances sur le sujet à travers mon rapport. C’est en effectuant des recherches sur les aménagements de petits habitats que je suis tombée sur les Tiny Houses.

Elles m’ont vite intéressé de par les solutions techniques et organisationnelles qu’elles semblaient proposer et les promesses qu’elles semblaient donner, à savoir vivre plus petit mais tout aussi bien, tout en respectant la nature et en proposant une nouvelle manière d’habiter.

J’ai donc eu le loisir de commencer une première étude 12

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du sujet en étudiant plusieurs aspect du mouvement, sous la problématique générale : Comment les Tiny House permettent-elles une nouvelle façon d’habiter, plus écologique et plus condensée ?

Après la construction de ce rapport d’étude, je me suis rendue compte que des questions demeuraient.

En effet, je n’avais selon moi pas encore pu évaluer la véracité de ce que j’avais découvert, même si j’avais commencé à émettre une critique. Je suis donc repartie de là pour construire mon mémoire.

Parmi les questions qui restaient en suspens, deux se démarquaient et se complétaient : Les Tiny House sont elles vraiment écologiques ? Et surtout est-ce que ce qu’on nous montre de la vie en Tiny House via les différents supports de communication représente bien la réalité ? C’est à partir de ces deux questions que j’ai commencé la réflexion autour de mon mémoire, l’objectif ici étant non seulement d’approfondir mes connaissances en matière d’optimisation d’espace et de techniques de construction, comme mentionné précédemment, tout en étudiant les discours véhiculés par les différents modes de communication (livres, articles, vidéos, reportages…) pour les mettre en confrontation et comprendre comment ces derniers contribuent à l’expansion de ce mode de vie et à quel point ils représentent la “vraie vie”.

Pour cela, il est important de noter que je vais me concentrer sur l’étude des Tiny Houses dans leur “forme originelle” de maisons sur roues. Car une Tiny House concrètement qu’est ce que c’est ? Pour la définir au mieux, j’ai repris la définition d’une habitante de cet habitat devenue une spécialiste : “Une Tiny House, c’est un concept de micro-maisons à ossature bois la plupart du temps, et sobres en énergie.

Leur surface est en moyenne de moins de 20m². Elles prônent la simplicité volontaire [...] La Tiny House se distingue des autres habitats alternatifs légers, tels que les yourtes, par son design de maison “classique” qui lui permet de s’intégrer harmonieusement aux environnements existants, notamment urbains. Elle est construite dans un but de durabilité, isolée, étanche à l’eau et à l’air, elle répond au mieux aux normes thermiques actuelles. Construites la plupart du temps en ossature bois, elles répondent aux mêmes règles de conception et de construction que l’habitat classique.

Grâce à des volumes calculés au plus proches des besoins et à une bonne isolation, elle consomme le minimum d’énergie pour vivre confortablement. Afin d’apporter tout le confort à un habitat permanent, la Tiny House comporte un séjour, une cuisine, des sanitaires et une (ou plusieurs) chambres. Une ventilation ainsi que des fenêtres double-vitrage participent à la faible consommation énergétique de la maison. Dans un souci de respect de l’environnement, l’ensemble des matériaux utilisés est souvent biosourcés. Durabilité, minimalisme, la Tiny House est également appréciée par les personnes en quête d’autonomie, notamment énergétique (ajout de panneaux solaires par exemple)

même si certaines peuvent être reliées au réseau d’eau et d’électricité local.” (MARCORELLES, 2021, p.24)1 Ces habitats sont conçus pour s’intégrer à la famille des roulottes, caravanes ou encore mobile-homes, mais elles ne sont “surtout pas confondre avec une résidence mobile de loisirs, comme les caravanes ou les camping-cars” (MARCORELLE, 2021, p.23)2. Elles peuvent prendre plusieurs formes différentes, être de couleurs différentes, et sont le plus souvent montées sur roues ou alors conçues pour pouvoir être posées sur une remorque, bien qu’elles puissent également être construites sur des fondations, comme une maison dite “ normale ”, à l’exception que ces dernières seront bien moins importantes. Aujourd’hui, le terme a été quelque peu étendu et peut désigner des maisons très petites mais qui sont plus des “miniaturisations” d’une maison comme on a l’habitude d’habiter. Pour mon mémoire, ce sont donc bien les Tiny House en tant que tel que je veux étudier, leur forme, leur organisation, les différentes typologies existantes, le côté technique (écologie, économie, juridiction…) mais aussi les modes de communication autour du mouvement, afin de comprendre comment ils se répand et sous quelles formes principalement.

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 2 Ibid 1

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Introduction

Le mode de vie qu’induisent les tinies, ces maisonnettes sur roues, nous séduit immédiatement : sobriété, économie financière et énergétique, autonomie et mobilité. Nous sommes convaincus d’y trouvez là un nouveau mode d’habitat offrant un logement décent, pérenne, à un prix raisonnable.

NODINOT Elisabeth in DESLOGES Michaël, 2018, p. 7

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Un peu D’histoire

Les origines du mouvement “Plus que jamais menacé dans leur mode de vie traditionnel, les nomades et le nomadisme sont, à l’aube du 21ème siècle, l’objet d’un effet de mode comme ils n’en n’ont jamais connu. [...] Existe-il, derrière l’effet de mode, un profond sentiment d’appartenance aux sociétés nomades, à leur mode d’existence, à leur rapport au monde et à l’espace” (HOGGE, 2018, p.4)1 Le mouvement des Tiny Houses est, par ces origines, un mouvement nomade. Ces mini-maisons sont montées sur roues, avec la volonté d’une autonomie totale dans sa manière de vivre. On assiste donc à une réintégration du nomadisme dans notre mode de vie. Toutefois, il est important de revenir aux bases de cette vie que désigne le terme de nomadisme.

Il est important de savoir que l’être humain a toujours voyagé. L’exploration a toujours fait partie de notre mode de vie, comme on peut le voir aujourd’hui par exemple avec les chemins de pèlerinages religieux, les cirques qui passent de ville en ville ou encore les équipages qui prennent la mer pendant plusieurs jours voire mois.2 Avant l’apparition de l’agriculture, les nomades devaient trouver des endroits propices à l’installation et la survie de leur tribu (les Hommes comme les animaux). Ils se devaient donc de trouver des endroits riches en denrées alimentaires et en eau. Une fois ces denrées épuisées, ils se remettaient en route vers un autre lieu où ils retrouveraient ces éléments. Toutefois, d’autres éléments pouvaient amener les tribus à se déplacer de manière plus aléatoire, comme une guerre, un climat trop rude, une végétation peu abondante pour la nourriture ou encore un relief peu propice à l’installation du camp. Tous ces déplacements n’avaient en revanche qu’un seul but : pouvoir s’abriter, se protéger, que ce soit des éléments naturels ou de la faim et de la soif.

Cette notion d’abri est devenu un principe fondamental en architecture, que l’on retrouve encore aujourd’hui, comme avec les Tiny Houses.3

1 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021) 2 Ibid 3 Ibid 4 Ibid 5 Ibid 6 Ibid 7 Ibid 8 Ibid 9 Ibid

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Pour s’abriter, l’Homme nomade a développé de nombreux habitats différents, qui se devaient d’être à la fois facilement transportables et démontables, mais également adaptés aux conditions climatiques et géographiques. Le premier abri, le plus primitif, est la grotte. Ensuite, on a vu apparaître des habitats comme des huttes, des tentes, des yourtes, des tipis, des roulottes, des caravanes, des cabanes et plus récemment, des Tiny Houses.4 Ce qu’il est intéressant de remarquer, c’est que ces habitats ne sont pas apparus dans un ordre chronologique, et qu’il n’y a pas eu d’évolution d’un habitat vers un autre. Ces abris sont pour la plupart apparus à la même période, développés

par différentes sociétés nomades distinctes, avec leur propre géolocalisation, climat, culture et tradition. 5 Quand on étudie une Tiny House et qu’on se demande où la situer dans la multitude d’habitats nomades existante, on en vient rapidement à la conclusion que son ancêtre le plus proche est certainement la roulotte.

Issue de l’habitat Tsigane, une population encore présente de nos jours, elle est apparue au milieu du XXème siècle. Basée sur les véhicules de chemin de fer, elle ressemble quelque peu à une mini maison, mais sa configuration intérieure est semblable à ce qu’on pouvait trouver dans les tentes. On retrouve donc le lit au fond de l’habitat, le plus loin de la porte possible, puis le poêle et un buffet à l’avant.6 Dans les roulottes, on retrouve un principe similaire à celui des Tiny House dans la notion de transparence et de continuité de l’habitat. Elle est très ouverte sur l’extérieur, car les habitants n’avaient pas pour but de se cacher mais de vivre en relation avec le monde extérieur. 7 Comme dans une Tiny House, on retrouve cette idée de pauvreté matérielle, l’accumulation de biens n’étant pas fréquente dans la population nomade. En effet, les richesses matérielles étant trop encombrantes à transporter, cette simplicité volontaire existait par la force des choses.8 On retrouve donc beaucoup des principes guidant le mouvement des Tiny Houses et qui vont être développés dans ce mémoire dans le mode de vie des Tsiganes. Cependant, des évolutions la distinguent de la roulotte, et certaines d’entre elles sont directement liées à des travaux d’architectes plus contemporains, qui se sont penchés sur la question non pas de la roulotte ou de la Tiny House, mais du micro-habitat.

C’est le cas notamment de l’architecte Le Corbusier, qui s’est intéressé à la question de l’habitat minime au travers de son projet Le Cabanon. Réalisé en 1952, au Cap Martin, le Cabanon est une petite maison de 3.66 mètres de côté sur 2.26 mètres de haut, construite en bois, que l’architecte avait réalisé pour sa femme.

Totalement autonome, la construction se veut aussi être une expérimentation aux solutions d’aménagements intérieurs possible dans un espace aussi petit.

L’organisation intérieure y est rigoureusement pensée et chaque élément de mobilier a été dessiné de manière à remplir une fonction, à être polyvalent et à répartir l’espace sans utiliser de cloisons.

L’organisation spatiale du projet se répartie en quatre rectangles délimitant quatre aires possédant chacune une fonction propre. Les fenêtres permettent de cadrer les vues, d’assurer la ventilation des espaces. Les matériaux choisis par le Corbusier ont pour fonction d’intégrer le bâtiment dans son environnement, cependant à la différence de la philosophie des Tiny Houses, l’architecte a également façonné l’environnement autour du Cabanon pour l’intégrer au mieux.

Ce projet est considéré comme le premier micro habitat français, qui inspirera par la suite les concepteurs de Tiny House.9

Une roulotte tzigane Photographe inconnu

Campement tzigane Photographe inconnu

Une roulotte tzigane Photographe inconnu

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Le mouvement hippie, la crise des subprimes et l’ouragan Katrina “Le mouvement des “Small Houses” (petites maisons) vient du pays de la démesure immobilière : aux États-Unis, certains souhaitaient revenir à plus de raison et prendre le contre-pied de cette course folle aux mètres carrés des foyers américains qui, en 2013, vivaient en moyenne dans 250m²” (NODINOT, 2018, page 10)10 Comme l’indique cette citation, les Tiny Houses, littéralement Minuscules (Tiny) Maisons (House), sont apparues en premier lieu aux États-Unis. L’un des pionniers de ce mouvement est Lloyd Kahn, un californien né en 1935. A l’origine courtier d’assurance, il devient menuisier en 1965. A partir de cette époque, L. Kahn va construire des maisons luimême, développant alors l’idée de l’auto construction, d’autosuffisance et d’utilisation de matériaux recyclés. Il va alors transmettre ses connaissances aux travers de plusieurs livres, comme notamment les livres Shelter, sorti en 1973, et Home Work : Handbuilt Shelter, sorti en 1973, où il va résumer le fruit de son travail, de ses premières expériences à ses recherches sur les dômes géodésiques, dans lesquels il pensait retrouver ses principes, à l’ensemble de ses travaux de recherches sur d’autres modes d’habitat, notamment aux États-Unis, l’Irlande et l’Angleterre.11 Et il ne sera pas le seul à s’intéresser aux moyens de réduire son espace de vie. En effet, dans ce même questionnement, on retrouve l’architecte Sarah Susanka, qui prône l’idée que “notre bien être n’est pas exponentiel à la taille de notre foyer” (NODINOT, 2018, page 10)12, un principe qu’elle exposera notamment dans son livre The Not So Big House en 1998.

Cependant, c’est un mouvement nouvelle génération qui va déclencher le mouvement des Tiny Houses : le mouvement hippy. Ces membres veulent se rapprocher de la nature et rêvent d’un monde différent : “ Très différents de leurs aînés, plus individualistes, les hippies se regroupent autour d’un très fort esprit communautaire et un engagement politique marqué (…). Ils prônent un idéal d’amour, de non-violence (Peace and Love), manifestent contre la guerre du Vietnam. L’été 1967, plus de 500 000 runaways sont sur la route. ”13 À la fin des années soixante, certains hippies commencent à construire leur propre maison, c’est le début des Tiny Houses.14 Toutefois, la Tiny House telle que nous la connaissons aujourd’hui, à savoir une minuscule maison sur roues, n’apparaîtra qu’avec le sexagénaire Jay Shafer, qui a 18

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habité 18 ans dans une Tiny House, écrivant en 1999 un premier article sur l’intérêt de cette vie plus simple. Il publiera par la suite un livre, The Small House Book, où il partagera son expérience et ses découvertes, avant de fonder la première entreprise de construction de Tiny House, la Small House Society, spécialisée dans ce concept (aujourd’hui, l’entreprise fournit des formations pour les gens souhaitant construire leur propre Tiny House), popularisation alors le mouvement.15 Cependant, la Tiny House va réellement se développer lorsqu’elle endossera le rôle d’habitat d’urgence.

En effet, le mouvement des Tiny House a permis de répondre aux besoins de logements d’urgence dû aux ravages de l’ouragan Katrina du 29 août 2005, qui a dévasté le Sud-Est des États-Unis, plus précisément la Floride, laissant plus de 200 000 foyers sans toit. À la suite de cela, l’architecte Marianne Cusato va proposer le Katrina Cottage, des habitats réduits de 28m² pensés et construits sous le modèle de cette nouvelle forme d’habitat. Validés par la F.E.M.A. (Federal Emergency Management Agency), ces cottages n’apportent cependant qu’une solution à court terme pour les sinistrés.16 C’est en 2008 que l’intérêt de la Tiny House comme habitat d’urgence s’est vraiment révélé, car la crise financière de 2007 à 2010, appelée la crise des Subprimes, a engendré une crise du logement inédite, laissant des familles ne pouvant plus payer leurs dettes se voir expulser de leur foyer. Cette crise, issue de l’augmentation des prix et des dimensions des maisons traditionnelles aux États-Unis, a permis de provoquer une réflexion quant au mode de vie américain, et les Tiny House ont permis à certains de retrouver un toit sans s’alourdir de dettes.17 On retrouvera d’ailleurs à ce moment-là les Kattrina cottages, que les foyers américains précaires vont s’approprier. C’est le début de l’expansion du mouvement.

10 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 11 Ibid 12 Ibid 13 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021) 14 Ibid 15 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 16 Ibid 17 Ibid

Katrina Cottage

Down Home Plans

La Tiny House de Jay Shafer, leader du mouvement aux États-Unis Life Edited

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L’expansion du mouvement dans le monde “Ces maisons écologiques “nouvelle génération” permettent de vivre de manière plus simple, dans un espace certes petit mais optimisé. ”18 On a donc un essor des constructions de ces petites maisons aux États-Unis, avant de les voir se répandre en quelques mois partout dans le monde. Celles qui étaient à l’époque des habitations de “dépannage” sont devenues la nouvelle tendance des agences de tourisme19, qui en ont fait des logements atypiques pour un dépaysement complet, le temps d’un weekend, d’une semaine ou même d’une année entière à sillonner les routes, prônant l’acquisition d’un nouveau sentiment de liberté. En effet, directe descendante de la roulotte, elle est construite en ossature bois avec une isolation performante qui rend possible son habitation à l’année. Sa petite taille lui permet d’être montée sur une remorque et de s’adapter à un terrain, sans le modifier et sans s’imposer. Le fait que la Tiny House s’inspire d’un habitat comme la roulotte n’est pas anodin. En effet, ce type d’habitat nomade, caractéristique des populations tziganes, suggère un rejet de la sédentarisation dont fait preuve notre société depuis maintenant des milliers d’années, un retour au nomadisme, pourtant tant controversé actuellement. La Tiny House devient alors la matérialisation d’un retour à la notion la plus fondamentale de l’architecture du logement : l’abri. A la base, s’abriter permettait de se mettre à couvert du mal, des intempéries et du danger20, et c’est cela que symbolise aujourd’hui la Tiny House : pouvoir avoir un logement décent où s’abriter. Retourner sur les routes comme ça, sa maison derrière soi, suggère une sorte de retour aux sources, à la simplicité et à la mobilité.

Grâce à ces Tiny Houses, il est désormais simple de voyager là où l’on veut, de voir sa famille et ses amis... On parle d’un mouvement du “ mieux vivre avec moins ”, où les personnes suivant ce mode de vie font passer leur vie personnelle (famille, amis...) avant leurs besoins matériels.

Cependant, il est intéressant de noter que le mouvement a mis quelques années à prendre racine dans les pays occidentaux. Plusieurs raisons peuvent être évoquées quant à cette méfiance, comme par exemple le fait que les Occidentaux sont habitués et attachés au patrimoine historique et aux bâtiments imposants et caractéristiques qui le composent. De ce fait, la Tiny House a longtemps été vue comme une forme primitive d’habitat, suscitant ainsi le désintérêt voire le mépris des Occidentaux.21 Comme on a pas le dire plus haut, bien que ce type d’habitat suscite un véritable intérêt de la part des professionnels du tourisme, le doute et l’hésitation sont encore très présents quand il s’agit de sauter le pas et de faire de la Tiny House sa résidence 20

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principale.22 Toutefois, comme aux États-Unis il y a plusieurs années, on assiste à une montée en puissance de la crise du logement en Europe, notamment à cause de l’augmentation de la population et de la densification progressive des ville.23 L’accès au logement devient compliqué, à cause de l’augmentation des prix de l’immobilier, et ce dans le secteur de l’achat, comme celui de la construction et de la location, notamment pour les primo-accédants.24 Or il est important de se rappeler que toute personne, précaire ou non, a droit à un logement décent dans lequel elle se sentira en sécurité, protégée, et de ce fait la question de l’habitat pour tous ne peut être mis de côté, il se doit d’être expérimenté et développé.25 En cela, la Tiny house présente un réel intérêt, ne serait-ce que économiquement parlant. En effet, le tout premier argument de la Tiny House est son côté économique, car bien que le prix pour construire une Tiny House varie énormément du fait de plusieurs facteurs (choix de l’auto-construction ou système clé en main, construction uniquement de la coque par un professionnel avant d’aménager soit même l’intérieur, hors d’eau, etc.), il faut tout de même savoir que le prix moyen d’une Tiny House se situe entre 15 000 et 50 000€ et peut même descendre jusqu’à 5 000€,26 alors qu’en moyenne en France un appartement de 25m² coûte environ 65000€27 (cela reste une moyenne, dans des grandes villes comme Paris, Lyon ou Lille, on se retrouve plutôt aux alentours de 255 000€, 115 000€ et 73 000€ pour la même surface).28 “ Les Tiny Houses représentent ainsi l’alternative idéale pour ceux qui souhaitent acquérir une maison et qui ne disposent pas de revenus suffisants. ”29 Suite à la crise COVID, on a pu assister à l’apparition de nouvelles manières d’habiter et de vivre. En effet, après le confinement, on a pu constater une volonté (en France notamment) d’un “retour au vert”, à la campagne, loin de la ville. Les personnes recherchent des résidences, souvent secondaires, où pouvoir s’échapper le temps d’un week-end, de vacances ou d’un nouveau confinement. Ces résidences se doivent d’être raisonnablement économiques et capables d’accueillir les résidents confortablement pour une période plus ou moins longue. De plus, l’écologie étant de plus en plus présente dans les réflexions que mènent actuellement les Hommes dans leur choix de vie, le retour à un mode de vie plus simple, moins matérialiste prend de l’ampleur. La Tiny House devient donc un choix intéressant car il permet de répondre à la majorité de ces envies. En effet, “ce genre de lieu de vie [La Tiny ndl] se rapproche de l’architecture minimaliste au niveau des valeurs qu’il met en avant, du rapport avec la nature et des matériaux écologiques utilisés, mais reste fonctionnaliste dû à la réduction de la superficie, par conséquent au besoin d’organisation.

En effet, il est nécessaire d’optimiser l’espace de manière à avoir une maison se résumant à quelques mètres carrés. Ces habitats sont souvent comparés aux caravanes. Néanmoins, plusieurs caractéristiques

les distinguent clairement des autres petits habitats mobiles. Les tiny houses sont réalisées en bois et on retrouve, à l’intérieur de celles-ci, tout le confort d’une maison, condensé dans quelques mètres carrés. Tous les équipements sont présents, les ouvertures peuvent être créées selon les goûts. Elles sont généralement grandes et permettent d’être projeté dans le paysage environnant. De même, le volume extérieur et l’espace intérieur peuvent être modulés lors de la création de cet habitat, grâce aux divers concepteurs de tiny houses, de plus en plus présents sur le marché.” (HOGGE, 2018, p.37)30

Couverture du livre de Yvan Saint-Jours Photographe inconnu

18 Univers Nature, Tiny Houses : un micro-habitat écologique https://www.univers-nature.com/tiny-houses-un-micro-habitat-ecologique/ (consulté le 20/03/2022) 19 lintern@ute, Tiny house : prix et réglementation en France. Ce qu’il faut savoir https://www.linternaute.fr/bricolage/guide-maison-et-jardin/1441191-tinyhouse-legislation-france-prix-plans/ (consulté le 04/04/2022) 20 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021) 21 Ibid 22 Ibid 23 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 24 Ibid 25 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021)

26 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 27 SeLoger, Prix de l’immobilier au m² France https://www.seloger.com/prix-de-l-immo/vente/pays/france.htm (consulté le 10/03/2022) 28 Meilleurs Agents, Prix immobilier partout en France https://www.meilleursagents.com/prix-immobilier/ (consulté le 10/03/2022) 29 Univers Nature, Tiny Houses : un micro-habitat écologique https://www.univers-nature.com/tiny-houses-un-micro-habitat-ecologique/ (consulté le 20/03/2022) 30 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021)

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Etat de l’art

Le mouvement des Tiny Houses s’est donc développé dans le monde sous des formes et des utilisations diverses, mais ces principes économiques et écologiques en sont restés inchangés. Son expansion a été portée par la publication de nombreux articles et livres sur le sujet, qui ont dépeint et décrit de plein de manières différentes cette nouvelle façon d’habiter. Pour réaliser ce mémoire, j’ai donc décidé de me concentrer sur ces différentes sources d’informations, qui ont constitué mon état de l’art. Il est d’ailleurs intéressant de constater comment cet état de l’art m’a permis de constater l’expansion du mouvement en France. En effet, lors de la réalisation de mon rapport d’étude, peu de livres sur le mouvement en France avaient été publiés.

J’avais donc constitué un corpus vidéographique de témoignages d’habitants de Tiny, en me concentrant notamment sur deux couples qui partageaient leur expérience sur la plateforme d’hébergement de vidéo Youtube. Je m’étais alors rendue compte que qui dit mouvement plus moderne dit techniques de communication plus modernes.

Pour mon mémoire, j’ai décidé de “renouer” avec les deux couples que j’avais suivis il y a trois ans, afin de voir leur évolution, mais j’ai surtout pris le temps de constituer à côté une bibliographie plus abondante. En effet, des livres ont commencé à être publiés, surtout des livres de particuliers qui sont également passés à la vie en Tiny House et qui racontent leurs expériences.

On retrouve également des livres de professionnels du milieu. J’ai également trouvé un mémoire traitant de la question de ces nouveaux habitats, mais pas de la même manière que moi, ce qui m’a permis d’ouvrir mon champ critique. Comme lors de l’élaboration de mon rapport d’étude, on retrouve beaucoup d’articles de presse ou de sites internet traitant du sujet, mais également des reportages. J’ai aussi essayé de m’ouvrir à des lectures qui n’étaient pas forcément en lien direct avec mon sujet mais qui m’ont permis de faire des liens intéressants dans l’élaboration de ma pensée.

Pour mon état de l’art, j’ai décidé d’organiser ma pensée chronologiquement, retraçant ainsi le cheminement qui m’a permis d’arriver à la problématique que je vous présenterai ci-après.

SELF Jack, Indignation : Le problème des mini maisons. (traduit de l’anglais) dans Inside : The Architectural Review, n° 1472, Juin 2020. https://www.architectural-review.com/essays/outrage/outrage-the-problemwith-tiny-homes (consulté le 7/10/2021) 32 Ibid 33 Ibid 34 Ibid 35 Ibid 36 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 37 Ibid 38 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 31

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J’ai d’abord commencé par un article trouvé sur internet en début d’année de Jack Self, Indignation : Le problème des mini maisons.31 L’article nous parle des Tiny Houses et de leur place dans la société. Il déconstruit quelque peu les politiques de propagande (SELF, 2020)32 de la Tiny House, en nous expliquant que la Tiny House n’est en réalité qu’un “fantasme des classes moyennes en difficulté” (SELF, 2020)33. Il nous explique également que l’aspect écologique prôné par les constructeurs de Tiny House n’est pas si miraculeux que ça, et que les aspects juridiques flous ne permettent pas une construction financière stable autour de ce logement.

De plus, bien que les Tiny Houses soient présentées comme une solution miracle au manque de place dans les villes, l’article pointe du doigt que bien que petit, ce micro-logement a encore et toujours besoin d’un

terrain, qu’il faut donc trouver, mais où ?

Pour l’auteur, ces mini maisons ne sont qu’un “compromis pathétique, un mauvais compromis entre des aspirations culturelles impossibles et un pur désespoir économique” (SELF, 2020)34, qui freine le progrès vers une égalité des richesses. De plus, selon Jack Self, la prolifération de rangement caché, que l’on considère comme une optimisation du logement, et qui représente environ 17% du volume total de l’habitat, n’encourage pas au minimalisme, bien au contraire. La dimension sociale est aussi passé à la loupe, avec des observations quant à l’organisation même de l’habitat qui ne permet pas de cacher grand-chose et qui forcent “un horaire serré de la vie domestique : une table à manger devient un lit double, juste à côté d’un évier, et le rangement sous le banc n’est pas accessible pendant que la cuisine est utilisée” (SELF, 2020)35.

L’article bouleverse les clichés et les idées que nous nous faisons de la Tiny House. Cependant, on pourrait tout de même s’interroger quant à la neutralité de l’auteur. En effet, il est intéressant de rappeler que l’auteur est engagé dans une lutte sociale pour l’égalité à travers le logement. De ce fait, son discours, bien que très intéressant et juste pour beaucoup de points selon moi, est quelque peu orienté, comme on peut le sentir lors de ses prises de positions sur le partage des richesses par exemple.

Cependant, sa conclusion est intéressante. En effet, dû au manque de réglementation, la Tiny House échappe à la fois aux Gouvernements mais également à nous architectes, ce qui est préjudiciable.

Cet article m’a permis de me remettre dans le processus de pensée que j’avais commencé à esquisser lors de l’écriture de mon rapport d’étude, en essayant de voir au-delà des belles images et des grandes déclarations des Tiny Houses. Il m’a permis de renouveler mon regard critique sur ces nouveaux logements, tout en gardant à l‘esprit le monde n’est pas manichéen, et que des points très positifs sont également à relever comme j’avais pu le voir car selon moi, si une forme d’habitat attire, c’est qu’elle a forcément un intérêt plus présent que seulement satisfaire un rêve de liberté et d’autonomie comme le laisse entendre l’auteur. Une fois cette analyse terminée, j’ai voulu aller plus loin. Comme expliqué précédemment, lors de la construction de mon rapport d’étude, peu de livres étaient sortis concernant le mouvement des Tiny Houses en France. Pour la réaction de mon mémoire, il me fallait donc étoffer ma bibliographie, ce que j’ai commencé à faire grâce à ce premier livre d’Elisabeth NODINOT, Michaël DESLOGES et Bruno THIERY, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté !.36 Le livre pourrait s’apparenter à un premier guide sur la construction d’une Tiny House. Il commence par une partie historique, pour présenter l’apparition de la Tiny House, mais également le concept entourant ce mode de vie. Ensuite, le livre nous apprend les bases à connaître au niveau des lois et des réglementations, afin de permettre au lecteur de savoir si l’aventure le tente toujours malgré les contraintes

réelles qui s’y ajoutent. La plus grande partie du livre est quant à elle consacrée à la vie dans une Tiny House, avec l’évocation des contraintes d’espace mais également les solutions possibles, le côté vie sociale et l’impact, positif comme négatif, que la vie en Tiny House peut avoir là-dessus. Il faut savoir que “les Tiny Houses ne laissent pas le passant indifférent [...]

Qu’elles soient stationnées sur le bord de la route ou posées sur un terrain, ces maisons modèles réduits attirent les curieux» (NODINOT, 2018, page 34)37. Cela permet de rencontrer de nouvelles personnes, de tisser des liens mais cela peut également être contraignant quand on vit dans un espace réduit pour accueillir ses invités.

A la fin nous sont présentés des projets un peu plus atypiques de Tiny Houses effectués par l’entreprise de Michaël Desloges et Bruno Thiéry, ce qui permet de découvrir différentes manières d’habiter, de concevoir et de vivre ce lieu.

Le livre en lui-même est très bien construit et permet une réelle première approche du mouvement des Tiny Houses. Il pose les contraintes essentielles et immuables à ce style d’habitat, tout en proposant des solutions qui sont pour la plupart déjà éprouvées et fonctionnelles. Ce livre est pour moi un très bon moyen de se renseigner sur les Tiny quand on est novice et que l’on veut savoir si ce mode de vie pourrait nous correspondre. De plus, les exemples présentés à la fin montre une diversité de manière de vivre et de faire une Tiny, de l’utilisation classique à la fromagerie ambulante en passant par un dispensaire ambulant. Il y a des Tiny aux dimensions standards mais également des Tiny (fixes) plus grandes, plus longues, assemblées entre elles etc. On comprend vraiment avec ce livre que oui les règles existent, mais que malgré tout il existe de nombreuses manières de personnaliser sa Tiny afin de la rendre aussi fonctionnelle et représentative que possible de son mode de vie et de pensée.

Mise à part le fait que le livre traite du sujet principal de mon mémoire, ce livre m’a permis de me replonger dans l’univers des Tiny que j’avais un peu quitté depuis un an, et de nombreuses références étaient faites sur d’autres ouvrages existant dans le même thème, comme le livre d’Yvan Saint-Jours, Tiny House, le nid qui voyage. Il m‘a également permis de faire une première approche de la documentation existante pour construire une Tiny House, ce qui m’a amené à vouloir en lire un autre afin d’en apprendre plus sur les méthodes de communication autour du mouvement, afin de mettre en confrontation mes connaissances, ce premier livre et ce deuxième récit. C’est suite à cette lecture et à cette envie, et initialement parce que j’étais partie à la recherche du livre Tiny House, le nid qui voyage, que je suis tombée sur l’ouvrage de Eve MARCORELLES, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée.38 Le livre est un guide pratique sur les étapes de construction du projet et de la Tiny House de Eve et son compagnon. On peut y suivre les différentes étapes de leur chemin de penser avant d’arriver au projet 23 130

final, de la découverte du mouvement, à la vie dans la Tiny House avec ses avantages et ses désagréments, en passant par la construction, leurs astuces et leurs désillusions mais également leurs démêlées avec les collectivités et les habitants locaux. On peut alors découvrir en détails des notions techniques pour la construction d’une Tiny House, économique avec des tableaux détaillés de leurs dépenses pendant le chantier mais également dans leur vie quotidienne, juridique, avec l’énoncé des articles de loi concernant les droits et devoirs des habitants en Tiny House.

Des livres et vidéos que j’ai pu étudier, je trouve que celui-ci est le plus complet. Il fait un vrai tour des problèmes et des solutions que l’on peut rencontrer dans l’aventure de la construction de Tiny House. On se rend alors compte que dans ce genre d’aventure, la solidarité est un essentiel. C’est quelque chose que je n’avais jusque là pas totalement réalisé, me contentant d’amasser les données techniques nécessaires pour la construction, sans prendre en compte la dimension sociale et solidaire dans ce même processus. Cela m’a aussi conforté dans certaines hypothèses que j’avais déjà évoquées lors de mon rapport d’étude, à savoir que la dimension écologique, bien que présente, se trouve parfois mise à mal par les restrictions et les normes qui commencent à affluer pour cadrer ce nouveau type d’habitation. “ Mes idéaux de construction écologique ne s’adaptaient pas toujours au format Tiny House” (MARCORELLES, 2021, p. 32)39 De même, la dimension écologique est parfois freinée par les problèmes d’ordre économique.

Ce livre est donc selon moi un bon guide car malgré son côté “bien léché” que l’on retrouve souvent dans les ouvrages de ce type, il ne cache pas l’envers du décor et les compromis parfois pas très réjouissants que les constructeurs de Tiny House doivent faire.

Outre son lien évident avec mon sujet car ce livre traite des Tiny House, ce livre m’a permis de lire un autre type de guide, plus complet selon moi, que le livre de NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno40, et m’a apporté également de nouvelles informations, à la fois du côté technique mais surtout social, de l’aventure Tiny House. Cela m’a également permis de me rendre compte d’un détail de mise en page qui a son importance mais dont je ne m’étais jusque-là jamais rendue compte. En effet, j’ai pu remarquer que les deux livres que j’ai pu lire avaient tous les deux une mise en page identique, avec de grandes images en pleine page, des images de détails de décoration, à la manière des images que l’on peut retrouver sur Instagram, peu d’image concernant les détails de construction, et souvent, l’ensemble de ces images sont inhabitées, comme des images de magazine. C’est MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 40 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 39

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d’ailleurs ce constat qui m’a permis de me questionner justement sur la communication visuelle du mouvement à travers ce type de lecture, avant d’élargir ma pensée sur la communication du mouvement sur les réseaux sociaux et les médias plus traditionnels. Je me suis d’ailleurs rendue compte après coup en relisant mon rapport d’étude qu’à l’époque déjà j’avais réutilisé cette typologie de mise en page. Inconsciemment influencée ?

Une fois ces lectures très centrées sur le thème des Tiny Houses effectuées, avec les conclusions et les interrogations qu’elles m’ont permis de soulever, ma directrice d’étude Lisa Rolland a porté à ma connaissance cet article de Monique ELEB, L’habitat d’aujourd’hui et de demain: flexible, adaptable, réversible ?41 L’article est une présentation et étude de l’habitat modulable. Dans cet article, Monique Eleb se concentre notamment sur les habitats modulables en ville, dans des cas tels que l’agrandissement de la famille, la cohabitation intergénérationnelle mais également la cohabitation entre habitants d’un même immeuble. On peut alors y découvrir un grand nombre de solutions innovantes, mais également nous rendre compte que certaines solutions, aujourd’hui oubliées, peu mises en pratique ou décriées, nous viennent d’une époque bien plus lointaine, comme la modularité des appartements haussmanniens, avec leurs portes communicantes et leurs nombreux accès qui permettaient d’agrandir ou de réduire les appartements en fonction des besoins des familles vivant à l’intérieur. Elle nous explique aussi que la modularité peut également se voir dans des logements qui n’ont pas changé de taille depuis leur construction, mais dont la fonction a elle beaucoup évolué, comme les chambres de bonnes, situées sous les combles des immeubles, qui ont aujourd’hui très prisées par les parents des étudiants.

Cet article est bien construit car il permet de naviguer assez aisément entre les différents types de logements modulables. On a un mélange entre réalité historique et actuelle, et on peut voir l’évolution dans le temps du concept de modularité. Cependant, au vu de la date présumée de l’article (on y parle de télétravail donc on peut supposer que c’était pendant ou juste après le premier confinement), je trouve cela dommage que l’auteur se soit “cantonnée” aux appartements et à la vision de l’habiter en ville.

Ici, le lien avec le sujet n’est pas sur le fait que cet article traite des Tiny Houses. En revanche, il est tout de même en lien direct étant donné qu’il traite d’une des notions même du mouvement des Tiny Houses en ce moment, la volonté d’une liberté dans la modélisation de son habitat dans le temps. On veut pouvoir adapter sa façon de vivre et d’habiter en fonction de l’évolution 41 ELEB Monique, L’habitat d’aujourd’hui et de demain: flexible, adaptable, réversible ?, dans Proyecto, Porgreso, Arquitectura : Prácticas Domésticas Contemporáneas, N°16. Page 18.

Couverture du livre d’Eve MARCORELLES Photographie personnelle

Couverture du livre d’Elisabeth NODINOT Photographie personnelle

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de la cellule familiale (arrivée et départs des enfants notamment, ou encore passage à la retraite) et les Tiny Houses peuvent sembler être une bonne alternative à cela. D’ailleurs, l’une des notions traitées dans l’article, celle de “la pièce en plus” (ELEB, page 8)42, que l’auteur décrit comme étant une pièce attenante ou au minimum à proximité de l’habitation, dans lequel le programme n’est pas forcément totalement défini, car cette pièce peut évoluer au fil des besoins de la cellule familiale, passant de bureau à chambre d’amis, puis à studio pour un étudiant pour ensuite redevenir un bureau pour le télétravail. J’ai trouvé que cette notion était totalement applicable à l’une des fonctions que pouvait avoir la Tiny House (quand elle est fixe notamment), c’est à dire un espace à part de l’habitation principale dans lequel on aménage un programme que l’on ne peut pas mettre ailleurs, souvent par manque de place ou même par volonté d’intimité.

pragmatisme, quelle est la réalité de ce mode de vie ?”

(THIBAULT, 2020, page 50)45, une question qui pourrait presque faire office de problématique de mémoire…

Lors de mes recherches, désormais tournées vers les Tiny Houses et la communication autour de ce mouvement, j’ai trouvé cet article de Claire THIBAULT, La Tiny House, Petite maison, grand rêve.43 L’article nous présente le mouvement des Tiny House dans son ensemble, en balayant un peu tous les grands sujets concernant le mouvement, comme le nomadisme, les réglementations, l’écologie, le minimalisme, etc. Il regroupe des témoignages d’habitants de Tiny Houses, mais également de patrons d’entreprises construisant des Tiny House clef en main, comme Baluchon, Tiny House Concept ou La Tiny House. On retrouve aussi des informations concernant la législation entourant les Tiny Houses, notamment sur les questions de dimensionnement, de poids et d’installation sur un terrain. L’auteur évoque aussi les différentes manières de construire la Tiny House qui nous ressemble, en parlant de l’auto construction, des Tiny Houses clef en main proposées par les entreprises, mais également des “kit” de démarrage pour faciliter la vie des auto constructeurs (“La Panoplie” mis en place par l’entreprise Baluchon, qui fournit alors les “matériaux de base pour débuter son projet : bois d’ossature, visserie, isolation, [...] bardage, plancher et même remorque. (THIBAULT, 2020, page 58)44

Une fois toutes ces données récoltées, j’ai voulu lire un mémoire traitant du sujet également. J’ai donc trouvé le mémoire d’Adèle HOGGE, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS.47 Le mémoire s’articule en trois parties, une première traitant du nomadisme et de ses différentes formes d’habitat temporaire (la hutte, le tipi, l’igloo, la tente, la roulotte…, retraçant alors tout l’historique concernant la population nomade et conduisant ensuite à la présentation des Tiny House, les origines du mouvement, les bases et définitions à connaitre et ses évolutions en Belgique et dans plusieurs autres pays (Allemagne, Etats Unis, France…). Dans une deuxième partie, Adèle Hogge s’est servi d’entretiens avec des acteurs dans le secteur de la Tiny House pour réaliser une étude de cas et répondre à l’une de ces hypothèses, à savoir comprendre comment l’architecte pouvait jouer ou non un rôle majeur et se réapproprier le mouvement des Tiny. Pour cela, elle a interrogé un investisseur, un professionnel de la construction de Tiny House, un particulier utilisant les Tiny House comme habitat de tourisme et enfin une habitante de ce micro habitat.

Dans une troisième partie, Adèle Hogge traite à la fois des interventions possible pour l’architecte avec notamment l’entretien d’une architecte, mais également une analyse de la législation autour de la Tiny House pour comprendre quel aide le professionnel pouvait apporter, car lors de son étude de cas elle a pu constater que c’est sur ce point que les usagers et même parfois les constructeurs, pouvaient avoir besoin d’aide.

Ce mémoire est bien écrit et surtout bien référencé, ce qui m’a permis d’obtenir des informations fiables et utiles, ainsi que des bases sur la bonne réalisation (selon moi) de l’exercice de référencement. En ce qui concerne le contenu pur de l’article, j’avoue avoir eu du mal à relier tout le propos sur les différents habitats nomades et le mouvement des Tiny House, excepté pour la roulotte. En effet, bien que la description du mode de vie nomade, avec toutes ses nuances et différences, soit instructif pour réaliser des parallèles avec les Tiny Houses, la description d’habitat ni ayant pas traits provoque selon moi des sous-sujets qui peuvent perdre le lecteur et

Il faut recontextualiser l’article en rappelant qu’il provient d’un magazine spécialisé dans l’architecture bois pour le grand public. Je trouve que cet article présente les Tiny Houses de manière claire et précise sur certains sujets, comme par exemple la juridiction. Il met également bien en garde le lecteur quant au fait que vivre dans une Tiny se doit d’être un choix réfléchi et non un coup de tête. Comme il est coutume dans les articles traitant du sujet, le texte n’est qu’une partie de l’article. Tout le reste se passe dans les photos mis en avant d’intérieurs bien rangés et présentés, ou de vues extérieures de Tiny Houses placées dans des paysages verdoyants inspirant tout ce qui est énoncé, à savoir un retour aux sources, une vie plus calme et paisible. Cette mise en page, de qualité, vient tout de même en contradiction avec l’objectif de l’article énoncé au début : “Entre fantasme et 26

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Le lien avec le sujet ici se trouve encore une fois dans le thème abordé, les Tiny Houses, similaire à celui de mon mémoire. Cependant, j’ai trouvé cela intéressant d’étudier et comparer ce type d’article à un livre comme Ma vie en Tiny House de Eve MARCORELLES46, car je voulais voir comment l’article allait aborder le sujet. J’ai alors pu retrouver quelque peu l’organisation de récit à la fois de mon rapport d’étude, mais aussi des précédents livres que j’ai pu lire pour mon état de l’art. De plus, la mise en page des documents iconographiques fait quelque peu écho à celle que j’ai pu relever dans les deux livres présentés précédemment. Cet article peut alors être vu comme la synthétisation très générale des données que j’ai pu récolter au fil de mes lectures.

orienter le mémoire sur le nomadisme et non pas sur les Tiny Houses, pourtant sujet principal. La deuxième partie concernant l’étude de cas est intéressante car elle permet de récolter des témoignages de personnes dans le milieu. Cependant, je trouve que l’interrogation sur la place de l’architecte, qui intervient seulement à ce moment du texte, et qui n’est pas évoqué dans la problématique, n’est pas forcément en lien avec l’étude pour accentuer une faisabilité de la Tiny House.

Le lien avec le sujet se situe principalement dans le thème général abordé par le mémoire. En revanche, la problématique et le développement ne sont pas les mêmes. Cependant, ce mémoire m’a permis de m’ouvrir et d’en apprendre plus sur les différents micro-habitat existant dans le mode de vie nomade, ainsi que sur le nomadisme en lui même; ce qui m’a permis de comprendre et expliciter des principes existant dans le mouvement des Tiny Houses.

Couverture de l’article de Claire THIBAULT Capture d’écran du magazine en ligne

41 ELEB Monique, L’habitat d’aujourd’hui et de demain: flexible, adaptable, réversible ?, dans Proyecto, Porgreso, Arquitectura : Prácticas Domésticas Contemporáneas, N°16. Page 18.

43 THIBAULT Claire, La Tiny House, Petite maison, grand rêve, dans Architecture BOIS, N°99, Août-Septembre 2020. Page 50. https://issuu.com/architecturebois/docs/abd-99-bd-interactive (consulté le 29/01/2022) 44 Ibid 45 Ibid

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 47 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021) 46

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Problématique & hypothèses Toutes ces données que j’ai amassées au fur et à mesure de mes lectures m’ont permis par la suite d’établir une problématique, qui a changé plusieurs fois. En effet, au début, dans ma volonté de continuer le travail amorcé lors de mon rapport d’étude, j’ai voulu reprendre la problématique que j’avais formulée à ce moment-là et auquel je n’avais pas répondu à la fin de mon écrit : Comment les Tiny House permettent-elles une nouvelle façon d’habiter, plus écologique et plus condensée ?

Toutefois, ce n’était plus vraiment la question que je me posais, même après avoir fini mon rapport. Après avoir mobilisé les connaissances acquises en troisième année de Licence, j’avais plusieurs choix d’orientation pour mon mémoire qui s’offraient à moi. Je pouvais partir sur un mémoire technique, en déterminant par exemple comment évaluer l’écologie d’un bâtiment ou encore la quantité d’émission de CO2 d’une Tiny House sur 20 ans. Je pouvais également élaborer un mémoire socio-politique, en comparant le mouvement des Tiny House au mouvement beatnik, et en se demandant comment l‘acceptation du discours des Tiny Houses par rapport à celui des Beatnik montre une évolution de la société. Ou encore, je pouvais rester sur un point de vue architectural en effectuant de la comparaison de plans, de méthodes de rangement ou de manière d’habiter, avec par exemple des habitats comme les yourtes, les roulottes ou encore les caravanes.

Cependant, au fur et à mesure de mes lectures, les pistes, pourtant multiples, se sont peu à peu effacé, surtout quand j’ai commencé à me demander si avec ce que je lisais et ce que j’entendais et voyais, je n’étais pas en train de construire une vision faussée des Tiny House. Je me suis également demandé, en revenant en arrière et en retournant aux origines de la Tiny House, qu’elles avaient été les évolutions majeures pour que le mouvement passe d’une solution de logement d’urgence au nouvel habitat du moment, avec tous ces manuels d’auto construction et de témoignages quelque peu destiné à essayer de nous convaincre que c’est la solution miracle. C’est ainsi que c’est construit ma première problématique pour le mémoire : Comment les Tiny Houses, apparues en réponse à une crise économique, sont devenues les nouveaux habitats tendance ?

J’ai vite compris que cette problématique ne correspondait pas à ce que je voulais transmettre dans mon mémoire, ou du moins réduisait-elle trop la réflexion aux simples techniques de communication.

J’ai donc repris ma réflexion sur la problématique à zéro, en me recentrant sur les éléments que je voulais 28

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traiter dans mon mémoire, à savoir le côté technique et organisationnel, la place de la communication dans l’expansion et l’acceptation du mouvement des Tiny Houses, et l’histoire présente derrière tout cela. Une fois cela fait, j’en suis arrivée à la problématique finale de mon mémoire :

Les Tiny Houses : quelles réalités derrière ce mouvement issu d’une crise économique et devenu la source de nouveaux habitats tendances ?

Pour répondre à cette problématique, plusieurs hypothèses me sont venues à l’esprit, en me basant sur mon corpus mais également sur mes connaissances existantes. J’ai d’abord formulé une hypothèse radicale : les Tiny Houses ne sont pas les habitats idéaux qu’on nous présente. Le problème de cette hypothèse, en plus de son champ très large, consiste en le fait que la réponse possible pour cette hypothèse sera une réponse en oui/non, ce qui n’ouvrira pas assez et ne permettra pas selon moi de répondre à ma problématique.

J’ai donc élaboré deux autres hypothèses qui correspondaient mieux au chemin que je voulais faire emprunter à ma recherche et qui me permettrait de les infirmer ou confirmer. La première, plus portée sur le côté technique, s’exprime comme suit : Les Tiny Houses présentent de réelles solutions techniques et organisationnelles qu’il ne faut pas négliger. En orientant ma recherche autour de cette hypothèse, cela me permettrait à la fois d’ancrer mon sujet dans la réalité, mais également de poser ou non les bases de la critique de ce micro-habitat. La deuxième hypothèse est la suivante : les Tiny Houses et la vie en leur sein sont embellis auprès du grand public, transmettant l’idée que ce sont des habitats accessibles à tous. Cette deuxième hypothèse me permettrait notamment de déterminer les limites de cette habitation, et d’établir les irrégularités ou non entre la communication autour du mouvement et ses réalités.

Méthodologie Pour infirmer ou confirmer ces hypothèses, et donc apporter des éléments de réponse à ma problématique, j’ai décidé de mettre en place plusieurs éléments de méthodologie.

Le premier consiste en l’analyse d’un corpus photographique issu de différents média et analysé selon la grille ci-dessous. L’objectif est d’analyser environ 10 photos minimum par provenance, me permettant d’arriver à une cinquantaine de photos au final. Cette grille me permettra d’analyser et de regrouper les photos par grandes thématiques, afin d’en tirer des conclusions sur la vision des Tiny Houses véhiculée par la photographie, et établir la contenance de la communication non verbale. De plus, je pourrai constater si oui ou non on remarque une différence entre les photographies contenues dans les livres ou les articles et Instagram, qui est un média connu comme étant un média du paraître. Il est important de faire remarquer qu’à l’instar de mon mémoire, ce corpus se composent uniquement de Tiny Houses françaises.

la réalité avec des exemples concrets. Je vais donc m’intéresser de nouveau à deux couples que j’avais découvert lors de la réalisation de mon rapport d’étude, Célia et Damien1 et Yunaë et Jonathan2. Les deux couples habitent dans des Tiny Houses mais avec des modes de vie différents, car l’un est mobile et autonome et l’autre fixe et raccordé au réseau. Tous documentent leur expérience sur la plateforme YouTube, parlant des points négatifs comme positifs, me permettant de récolter des informations sur la réalité du terrain.

Ces informations seront par la suite affinées par le livre d’Eve MARCORELLES3, dans lequel elle partage son expérience du passage à la vie dans une Tiny House, de la construction à l’installation, en abordant tous les points qui entourent le projet, et également les problèmes qu’ils ont pu rencontrer notamment avec les autorités locales. Grâce à ces trois études de cas, je vais pouvoir ancrer le mouvement dans la réalité et créer une réelle confrontation des discours qui permettra alors de dégager petit à petit une vérité.

Cette méthodologie de la comparaison entre imaginaire et réalité se retrouvera par la suite dans tout mon mémoire. En effet, ma volonté est de croiser les informations que j’aurai pu récolter lors de mes lectures, mes visionnages, afin de mettre en parallèle les discours généraux concernant la Tiny et la réalité de cet habitat.

Pour cela, je vais confronter les données recueillies dans mon corpus bibliographique et vidéographique, en distinguant les discours généraux, qui ne sont pas issus d’habitants en Tiny House spécifiquement, des témoignages de ces derniers que j’ai pu trouver dans mon corpus. Pour effectuer cela, je vais recenser tous les éléments d’information, issus de mes différents supports, pour ensuite les croiser en les regroupant par thématique, ce qui alimentera ma réflexion et m’aidera à déterminer mon plan.

Le troisième élément de méthodologie que je compte mettre en place est la réalisation d’un recueil de différentes typologies de Tiny House, afin d’identifier si l’organisation de ce type de logement est quelque chose de plutôt normée du fait de sa petite taille, ou si des différences de pensées au niveau des éléments de rangement ou d’organisation spatiale existent entre des Tiny Houses auto-construites et d’entreprises de construction spécialisées. Pour cela, je vais représenter en plan les Tiny Houses des trois couples constituant les études de cas, et les analyser selon différents critères afin de déterminer et de montrer les similitudes et les différences existants entre les habitats, en sachant que deux sont auto-construites et la troisième a été réalisé par une entreprise spécialisée.

Vénus Green, Chaîne YouTube de Célia et Damien https://www.youtube.com/c/V%C3%A9nusGreen (consulté le 15/01/2022) 2 Tiny House Livingston, Chaîne YouTube de Yunaë et Jonathan https://www.youtube.com/c/LIVINGSTONTH (consulté le 05/01/2022) 3 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 1

Ce recensement me permettra alors de mettre en place mon deuxième élément de méthodologie, les études de cas. En effet, afin de confronter les discours généraux entourant la Tiny House, il me faut les ancrer dans Provenance (instagram, site internet, livres, journal, article…)

Si provenance autre qu’instagram, quelle mise en page de la photo ?

Plan de photographie (Tiny en entier, détail, aménagement intérieur ou extérieur…)

Cadrage (sujet centré ou décentré), angle de vue (frontal, contrebas, plongé…)

Légende de la photo (si présente)

La photo montre-t-elle une scène de vie ? ou semblet-elle “mise en scène” ?

Photographie 1 Photographie 2 ...

Grille d’analyse du corpus photographique (cf. ANNEXE p.122)

29 130

01|

La communication sur et du mouvement

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Les réseaux sociaux Plus récemment, c’est le Web qui a fait progresser à une vitesse vertigineuse l’intérêt pour ce nouveau mode de vie. Avec sa communauté hyperactive sur les réseaux sociaux, le choix d’une minimaison devient de plus en plus accessible.

Charles-Edouard Carrier, 2020, Le Devoir

Les réseaux sociaux sont, dans notre société actuelle, l’un des moyens de communication les plus efficaces, que ce soit pour des projets personnels ou professionnels.

En effet, plus de 3 milliards de personnes les utilisent1 ce qui les rend incontournables quand il s’agit de réaliser une communication efficace sur un point donné.

Et les porteurs du mouvement Tiny House l’ont bien compris. En effet, les publications sur les différentes plateformes existantes se sont multipliées, notamment sur Instagram, 2ème réseau social le plus utilisé dans le monde avec 2 milliards d’utilisateurs actif2, soit près d’une personne sur 3 sur la Terre. Cette notoriété le place donc en tête lorsqu’il s’agit de communication, qu’elle soit marketing ou personnelle.

on se rend compte qu’on a majoritairement des photos qui montrent les Tiny House de l’extérieur, en entier, et qui sont ensuite suivies par des photos de leur intérieur. La représentation des détails est rare, et on a uniquement des détails décoratifs et non constructifs.

La mise en scène est présente sur toutes les photos, et la présence d’être humain pour habiter la Tiny très rare et tout le temps scénographiée.

Le sujet de la photo est le plus souvent centré, et la photo est la majeure partie du temps prise en frontal, avec un cadrage resserré sur le sujet. Lorsque le sujet est décentré et/ou la prise de vue plus lointaine, c’est pour montrer l’abondance d’espace, de végétation autour de la maison.

Partant de ce constat, j’ai décidé d’étudier la présence des Tiny Houses sur Instagram afin de voir comment elles étaient présentées. J’ai rapidement trouvé deux comptes comptant un nombre conséquent d’abonnées et beaucoup de références et de photos de Tiny Houses de tous les types et de tous les pays. Je les ai parcouru en entier avant d’effectuer une sélection de douze photographies qui constituent un panel représentatif des différents types de sujet que j’ai pu observer sur les deux comptes, et j’ai analysé ce panel via la grille d’analyse que j’ai mise en place, afin de voir si des similitudes existaient.

La Tiny est alors présentée comme un bel objet, parfaitement “instagrammable», c’est-à-dire suffisamment attrayant ou intéressant pour être photographié et publié sur Instagram3. On a peu d’informations données sur la vie quotidienne que l’on peut y mener, et les légendes sont souvent très générales, ne parlant souvent que de la provenance de la Tiny ou du pays dans lequel elle se trouve. Cette manière de présenter une architecture se retrouve cependant pour toutes les formes d’habitations présentées sur Instagram, où tout est mis en place pour donner à voir l’objet architectural sous son meilleur angle, en occultant la présence humaine et la réalité technique.

Si on s’intéresse au sujet montré par les photographies, 1 L’EMPREINTE DIGITALE, Quels sont les réseaux sociaux les plus utilisés en France et dans le monde en 2022 ? https://lempreintedigitale.com/podcast/classement-des-reseaux-sociauxles-plus-utilises-france-monde-2021/ (consulté le 07/05/2022) 2 Ibid

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Définition traduite du Cambridge Dictionary https://dictionary.cambridge.org/fr/dictionnaire/anglais/instagrammable (consulté le 07/05/2022)

3

Une Tiny House vue de l’extérieur Tiny House

Une soirée au coin du feu Tiny House France

Aménagement intérieur d’une Tiny House Tiny House France

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Les livres Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux mini-maisons j’ai acheté un ouvrage sur le sujet pour obtenir des informations techniques, des retours d’expériences, confronter mon imaginaire avec la réalité des autres. Et au fil du temps j’ai réalisé que j’appréciais aussi la qualité esthétique des photos de ces livres.

Anonyme, 2020, Tiny TiNy

Lors de la lecture des deux livres faisant partie de mon état de l’art, j’ai pu remarquer des similitudes dans la présentation et la mise en page de l’iconographie.

J’ai donc décidé d’étudier cela, ainsi que les photos présentées afin de déterminer la présence de ressemblance. Comme pour mon étude des photographies extraient d’Instagram, je les ai analysées via la grille d’analyse que j’avais mis en place. J’ai donc constitué un panel de douze photographies également, six issues du livre de Eve MARCORELLE1 et six du livre d’Elisabeth NODINOT2, en choisissant là aussi des photos permettant de représenter l’intégralité des sujets traités dans les ouvrages.

On voit alors apparaître des différences par rapport au panel de photographies issues d’Instagram. En effet, dans les livres la propension de photographies montrant la Tiny en entier est beaucoup moins importante, au profit d’images centrées sur les détails.

L’aménagement intérieur est toujours aussi présent, mais on voit également apparaître des représentations d’aménagements extérieurs. En ce qui concerne les détails représentés, là aussi on peut remarquer une différence. En effet, notamment dans le livre d’Eve MARCORELLE3, on voit apparaître des photographies de détails techniques, de chantier, et dans l’ouvrage d’Elisabeth NODINOT4 on retrouve des croquis de détail montrant les différents composants nécessaires pour le sol et les murs. Les légendes détaillées fournies par les autrices permettent ensuite de s’instruire et de comprendre ce qu’on est en train de voir exactement.

On a une vraie notion de partage de connaissances et de mise à disposition pour permettre aux lecteurs d’apprendre.

Les photographies sont mises en scène pour certaines, 34

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avec des cadrages précis, mais le sujet devient parfois un élément de la photo et non plus l’élément central. On voit apparaître des scènes de vie, incluant des Hommes et autres êtres vivants. On a alors l’impression de rentrer plus en avant dans la réalité de la vie en Tiny Houses, même s’il faut garder à l’esprit que le but de ces ouvrages reste quand même de promouvoir le mouvement des Tiny Houses. Cependant ici on observe quand même une volonté de retranscription de la réalité.

La mise en page est intéressante, car elle se retrouve dans les deux livres de manière presque similaire.

En effet, on retrouve dans les deux cas beaucoup de photographies présentées en pleine page, permettant d’attirer le regard lorsqu’on feuillette le livre. On a ensuite des images telles que les détails constructifs qui se retrouvent quant à elles intégrées directement dans le texte, devenant une prolongation de ce dernier.

Je me suis alors rendue compte que j’avais utilisé la même typologie de mise en page dans mon rapport d’étude alors même que je n’avais lu aucun de ces deux ouvrages. Influence inconsciente ?

Dans les livres les Tiny semblent donc être représentés de manière plus réalistes. Le lecteur peut plus facilement appréhender ce qu’il voit et se faire un avis. Cependant, comme dans tous éléments de communication, la mise en scène est présente et on ne voit par exemple jamais une Tiny House dérangée ou par mauvais temps.

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 2 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 3 MARCORELLES Eve, op. cit.

4 NODINOT Elisabeth, op. cit.

1

Tiny House vue de l’extérieur, en déplacement Photo personnelle

Scène de vie chez Eve MARCORELLES Photo personnelle

Détails d’assemblage et de construction Photo personnelle

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Les médias Ces micros maisons ont remporté tout de suite un succès populaire, comme si elles répondaient enfin à une envie longtemps enfouie. Aujourd’hui, elles se multiplient, les médias s’y intéressent, des sites d’autoconstructeurs, des entreprises se développent.

NODINOT Elisabeth, 2018, p. 90

A l’origine, je n’avais pas prévu de me servir des articles que l’on peut trouver sur internet dans mon mémoire.

Cependant, j’ai vite compris mon erreur lorsque ma mère a commencé à m’envoyer de nombreux articles traitant des Tiny Houses, et m’a permis de découvrir un nombre considérable de micro maisons toutes différentes. Il est d’ailleurs intéressant de voir comment Internet et son algorithme permet d’étendre la communication des Tiny Houses à tous. En effet, il a suffit à ma mère d’ouvrir un article traitant du sujet une fois pour se retrouver avec plusieurs articles sur le même sujet tous les jours dans son fil d’actualité. Et ce phénomène permet alors de toucher un plus grand nombre de gens qui ne connaîtraient pas le mouvement, en leur présentant des Tiny toujours plus atypiques et venant du monde entier.

J’ai donc décidé d’étudier tous ces articles que m’avait envoyé ma mère, en les classant par type, les Tiny Houses françaises, étrangères et les articles traitant du mouvement en général. Pour le panel de photographies, j’ai là encore choisi douze photographies, que j’ai extraites uniquement des articles présentant des Tiny Houses en France, afin de rester dans les lignes directrices de mon mémoire. Je les ai ensuite étudiés avec la même grille d’analyse que pour les photographies issues d’Instagram et des livres.

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J’ai alors pu remarquer beaucoup de similitudes entre ces photographies et celles présentées sur Instagram. En effet, toutes représentent soit la vue d’une Tiny House prise de l’extérieur et entier, et/ou des aménagements intérieurs qui la composent. Là encore les êtres humains sont absents du cadrage et les photographies sont toutes mises en scène. En revanche, contrairement à Instagram, on a plus une impression de prise de la photo sur le vif, dans un souci d’efficacité de représentation plutôt que de présentation de la Tiny sous son meilleur angle. La grande différence par rapport à Instagram et aux livres est qu’aucune des photographies n’est légendées, on ne retrouve que les crédits photographiques.

On retrouve alors cette notion de Tiny House comme un objet architectural plutôt qu’une habitation, que l’on veut présenter au grand public avec les meilleurs atouts, en mettant sous silence les inconvénients que peuvent avoir ces habitations.

Tiny House La Pétillante Baluchon

Tiny House La Pétillante Baluchon

Tiny House La Cahute Classic La Cahute

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Ces méthodes peuvent également se retrouver dans les reportages que l’on peut voir à la télévision sur les Tiny Houses. Je ne les ai pas étudiés pour la réalisation de ce mémoire, mais j’en ai déjà vu plusieurs au cours de ces dernières années, et j’ai pu remarquer qu’ils se départagent en deux catégories. La première est constituée de reportages qui présentent les Tiny Houses comme des habitations idéales, comme une représentation vidéo des images que l’on peut retrouver sur les Tiny et que je viens de vous présenter. Et à

l’inverse, la deuxième catégorie se compose de reportages qui présentent ces habitats de manières négatives, faisant parfois passer leurs habitants pour des hors la loi. C’est ce qui est arrivé à la famille d’Eve et dont elle parle dans le témoignage ci contre et qui nous montre donc que quel que soit le mode de communication choisi, la notion de réalité est toujours compliquée à définir et à placer pour le spectateur.

C’est d’ailleurs ce constat qui m’a amené à réaliser ce mémoire.

Témoignage d’Eve MARCORELLE, 2021, p.125 Un beau jour, une grande chaîne de télévision me contacte. Ils me proposent un reportage ! Quelle aubaine pour parler de notre engagement, pour inspirer les gens avec joie. Quelques échanges téléphoniques avec une journaliste s'ensuivent pour nous connaître et comprendre dans quelle posture, envie et motivation nous étions. J’insiste sur le fait que notre histoire a été compliquée et que je souhaite respecter la tranquillité et la discrétion de mon village. Je ne souhaite surtout pas critiquer ou interviewer ma municipalité pour ne pas ajouter de “l’huile sur le feu”. Je précise que je ne préfère pas parler de la loi non plus car ce n’est pas mon métier et je ne voudrais pas être maladroite. Pas de problème pour elle.

Je me sens à l’aise. La journaliste m’interroge et m’explique vaguement dans quel contexte va se passer le tournage. Une journée entière pour 20 minutes de diffusion, comprenant d’autres projets alternatifs ! Génial, me dis-je !

Quelques semaines plus tard, la journaliste et son caméraman arrivent.

Le moment est chaleureux, nous les recevons toute la journée chez nous, mon compagnon et moi, et nous les invitons pour le déjeuner. Je suis heureuse de pouvoir exprimer toute la beauté qu’il y a autour de ce projet. Nous jouons avec des mises en scène quotidiennes, des moments authentiques de la vie de tous les jours. Je me dis que la séquence va être joyeuse et représentative de notre histoire et de la vie en Tiny… Ils repartent. Quelques semaines supplémentaires pour monter le reportage avant la diffusion.

L’avant-veille de la parution sur le petit-écran, la journaliste m’appelle pour me confirmer l’heure de diffusion. Je suis toute excitée, je n’en ai pas encore parlé à mon entourage, c’est une surprise ! Elle m’annonce un petit changement dans le fond du reportage. Un peu paniquée, je lui demande de quoi il retourne : “ben, en fait, on est quand même aller interviewer le maire, notre directeur voulait du “plus sensationnel" !” J’en reste bouche bée. Déçue, je ne préviens pas ma famille de la diffusion.

Résultat : un reportage que j’ai regardé dans le silence et qui ne représente pas du tout ce que nous avons filmé de la vie en Tiny, de ce que nous avons dit de sincère et de joyeux. Un reportage qui nous fait encore une fois passer pour des hors la loi à côté de la plaque. Merci les médias !

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Habiter une Tiny House

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Les profils La Tiny peut être une solution à tellement d’aventures différentes Marcorelle, 2021, p.150

A

u cours de mes lectures, j’ai pu croiser des profils bien différents d’acheteurs et d’habitants de Tiny House. Dans la suite de mon mémoire, afin de réaliser une étude poussée, je me suis concentrée sur trois d’entre eux. Toutefois, il me semblait important de rendre compte de cette diversité en présentant ces personnes. Cela me permettra aussi de cerner les profils d’habitants les plus touchés par le mouvement, voire même de voir s’il y a vraiment un profil type. Et comme dans ce mouvement, parler des personnes veut également dire parler de leur Tiny, je vais réaliser des croquis et des schémas afin de présenter brièvement leur Tiny si les informations me le permettent.

Avant tout, quelques statistiques existent quand même sur le mouvement. En effet, on estime à ce jour qu’en France les Tiny House sont achetées principalement par les baby-boomers d’un côté (terme désignant les personnes nées en Europe après la Seconde Guerre Mondiale, entre 1945 et 19651) et les 25-35 ans de l’autre. Les premiers arrivent à l’âge de la retraite et n’ont plus d’enfants à charge et/ou de crédit. Ils sont seuls ou en couple et éprouvent le besoin de réduire leur frais ou ont simplement envie d’une autre vie2. Pour la deuxième catégorie, on peut comprendre cela à travers les prismes de l’économie et de l’écologie notamment.

Mais parlons maintenant d’individus. Durant mes lectures, j’ai croisé des profils plus ou moins détaillés d’habitants en Tiny House. Ces profils que nous allons voir nous permettent de dégager certaines généralités.

La première est que les propriétaires de Tiny House mobiles ont souvent voire tout le temps des métiers non sédentaires ou réalisables en télétravail. La deuxième que bien que les statistiques soient justes 42

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au regard des données que nous communiquent ces études de cas, on remarque une propension de 50% de familles et non pas de couple ou de personne seule.

Et ceux sans compter les cas comme Catherine et Luc, qui ont prévu de pouvoir accueillir leur dernier enfant dans la Tiny quand il leur rendrait visite. Enfin, on remarque que la Tiny House est, pour tous les profils étudié, leur résidence principale, et on peut même voir, dans le cas de Catherine et Luc, que la Tiny va avoir deux vies distinctes, celle de résidence actuellement et plus tard celle de gîte, l’une des utilisations les plus fréquentes quand on parle des Tiny Houses, avec celle d’agrandissement (pour réaliser un studio indépendant ou un atelier par exemple).

lintern@ute, Définition baby-boomer h t t p s : / / w w w. l i n t e r n a u t e. f r / d i c t i o n n a i r e / f r / d e f i n i t i o n / b a b y boomer/#:~:text=Personne%20n%C3%A9e%20entre%201945%20 et,apr%C3%A8s%20la%20Seconde%20Guerre%20mondiale. (consulté le 04/05/2022) 2 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 1

La Tiny de Lise

Photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES

Lise vit avec ses deux adolescentes dans une Tiny House nommée Roselia. Cette dernière est implantée à la campagne, à la lisière d’un bois, et son chemin d’accès se fait à travers le terrain, parfois dans la boue quand il pleut. C’est d’ailleurs un sujet de blague avec ses filles et son compagnon, qui lui n’habite pas dans la Tiny à l’année.3

Catherine et Luc, âgés de 50 ans, sont parents de 4 enfants, dont 3 ont quitté le foyer. Après une carrière dans l’agroalimentaire, ils s’engagent dans une association accueillant des personnes en situation de handicap, ce qui les fait déménager à Compiègne. Cependant, ne voulant pas vendre leur maison de famille en Bretagne, ils ont acheté une Tiny House, notamment en raison de son budget peu élevé. La Tiny possède un couchage supplémentaire pour leur dernier fils, étudiant, afin qu’ils puissent le recevoir lorsqu’il rentre les voir. Ils envisagent par la suite de revenir passer leur retraite en Bretagne et de convertir la Tiny en gîte.4

Croquis de l’aménagement intérieur de Catherine et Luc

Photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT

Laurent est élagueur dans le Sud Ouest de la France, et se déplace avec sa Tiny mobile. Lorsqu’il doit s’arrêter, notamment pour son travail, il s’installe sur des terres agricoles, avec l’accord de leur propriétaire. Il peut ainsi remplir sa réserve d’eau et effectuer des travaux d’élagage en échange.5

La Tiny de Laurent

Photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 4 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 5 Ibid 3

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Jean-Charles, Ilona et leur petite fille Nour ont une Tiny fixe en Belgique depuis 2018, raccordée au réseau des propriétaires du terrain sur lequel ils sont installés, qui sont des amis. Ils envisagent de construire une deuxième Tiny House dans le futur. Pour eux, la Tiny est une étape dans leur réflexion sur l’envie de modifier leur mode de vie. Auparavant, ils étaient accompagnateurs juridiques et économiques d’associations et d’entreprises. Pour leur Tiny, ils voulaient quelque chose de grand, avec beaucoup de rangements et une cuisine confortable. La Tiny a été construite par des professionnels afin d’être sûr de respecter toutes les normes. Pour eux, la Tiny House leur simplifie la vie avec le bébé car tout est à portée de main.6

La Tiny de Jean-Charles et Ilona

Photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT

Croquis de la double Tiny de Benjamin et Marlyse Photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT

Benjamin et Marlyse sont dans leurs Tinys depuis le printemps 2018. Benjamin a découvert le mouvement des micros maisons aux ÉtatsUnis via internet. Depuis, Bernard travaille dans une entreprise de construction de Tiny Houses.

Marlyse était sceptique à la base mais s’est laissée convaincre après un séjour dans une Tiny House de location.7

La terrasse aménagée de la Tiny de Nico

Photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES

Nico est artiste et vit avec son fils dans leur Tiny, appelée la Mutine.

Elle se trouve dans un camping au sein d’une pinède, mais cette situation est temporaire en attendant de trouver un endroit qui leur correspondra.8

NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 7 Ibid 8 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 6

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Yunäe et Jonathan vivent dans une Tiny House mobile et autonome qu’ils l’ont auto construite en 2 ans pour qu’elle corresponde le plus possible à leurs envies. Yunaë est illustratrice et Jonathan film-maker. Leur objectif est de faire le tour du monde avec leur Tiny House. Ils ont d’abord commencé par un tour de France, et sont actuellement en train de réaliser le tour de l’Europe. A la fin de leur voyage, ils souhaitent se trouver en Guyane Française, pays natal de Yunaë. Pour réaliser leur rêve, la Tiny House a été pensée totalement hors-sol et complètement autonome, avec l’installation de panneaux solaires sur le toit et de récupérateur d’eau de pluie, couplés à un système de filtration et de traitement de l’eau pour la rendre potable.9

Vue lointaine de la Tiny de Yunaë et Jonathan Tiny House Livingston

La Tiny d’Eve et sa famille

Photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES

Eve Marcorelle, son mari et ses deux enfants vivent dans une Tiny House depuis 2019.

Elle est géographe environnementaliste, et lui navigateur, avec une expérience d’ouvrier dans la construction en ossature bois. Leur Tiny House, la tiny guinguette, se trouve dans le jardin d’une habitante qui les a accueillis moyennant un loyer.10

La Tiny de Célia et Damien Célia

Célia et Damien vivent en Tiny House depuis juillet 2019. La famille s’est agrandie récemment avec l’arrivée de leur premier enfant. Célia est cheffe d’entreprise et Damien informaticien. Actuellement installés sur le terrain de la mère de Célia, à proximité de Nantes, ils ont fait construire leur Tiny House par l’entreprise Baluchon (on peut la retrouver sur le site sous le nom de Tiny House Hauméa). Il faut savoir qu’ils ont d’abord vécu sur ce terrain sans avoir l’accord de la mairie, les poussant donc à se dissimuler, car quand ils ont commencé leur aventure les lois n’étaient pas encore assez développées pour permettre l’installation de leur Tiny en toute légalité.11

Yunaë et Jonathan, TINY HOUSE LIVINGSTON (29/01/2020) Vivre en TINY HOUSE : on fait le bilan 1 an après [Vidéo] YouTube, https://www.youtube.com/watch?v=doj1aXyz-Nc 10 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 11 Bryce Langston et Rasa Pescud, Living Big In A Tiny House (13/02/2020) Dream Minimalist Tiny House in France [Vidéo] YouTube, https://www.youtube.com/watch?v=KsPJgDqLCb4&t=292s 9

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Motivations et stratégies La croissance fondée sur l’accumulation des richesses détruit la nature et génère des inégalités sociales NODINOT, 2018, p.14

De la même manière que les profils des habitants sont diverses, leurs raisons pour habiter dans ce genre d’espace varient aussi beaucoup. Il m’a donc semblé intéressant de recenser cela aussi et de voir si une certaine généralité pouvait émerger de ce regroupement.

Pour introduire cette partie, le rapport que l’ONU a édifié sur les défis en matière de logement auquel était confrontée la planète est édifiant. En effet, selon lui “notre planète est confrontée à un triple défi en matière de logement : - 1 milliard de personnes vivent dans des habitations informelles sur notre planète; - Le secteur du logement utilise 40% des ressources totales de la planète et il est responsable de plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre - La croissance économique et l’urbanisation rapide mettent les communautés au défi de s’accroître durablement, intensifiant ainsi la nécessité de créer de nouvelles façon d’habiter, d’innover dans les secteurs de la construction et des infrastructures” (MARCORELLES, 2021, p.141)1

L’un des premiers arguments qui revient est celui de l’écologie, notamment sur ce qu’on appelle le mode de vie minimalisme. En effet, se rapprochant de l’architecture minimaliste au niveau des valeurs qu’elle met en avant, en prônant notamment le rapport avec la nature et l’autre, et les matériaux écologiques, la Tiny House reste cependant fonctionnaliste. Avec sa superficie réduit entraînant la nécessité d’organiser ses espaces, elle se doit d’être optimiser au maximum, afin de permettre son côté “maison se résumant à quelques mètres carrés” (HOGGE Adèle, 2018, p.37)2 C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé Célia et Damien à se lancer dans l’aventure. Avant, ils vivaient dans une grande maison, mais n’en utilisaient réellement que la moitié. Maintenant, ils mènent une vie plus simple, plus minimaliste, notamment par exemple avec l’adhérence au mouvement 0 déchet.3 Cette volonté d’une vie plus simple et minimaliste se retrouve également chez Eve, qui le résume ainsi : “Vivre en Tiny, c’est vivre dans plus petit, c’est vivre avec moins, mais paradoxalement, c’est connaître l’abondance !” (MARCORELLES, 2021, p.152)4

Ce rapport nous montre qu’il est essentiel de trouver le ou les moyens de combler et de répondre à ces défis, afin non seulement de protéger la planète mais également de protéger les Hommes qui y vivent, en essayant de fournir à tous un abri, un toit sur sa tête.

Mais est-ce que la Tiny House et les habitats légers alternatifs sont la solution ?

Cependant, cet argument se veut plus général. Nous allons ici nous concentrer sur des arguments avancés par les habitants de Tiny House eux-mêmes, afin de voir si eux considèrent cet habitat comme propice à répondre à ces trois défis majeurs.

À cette première volonté écologique, on peut ajouter celle de vouloir laisser la plus petite empreinte sur terre. Que ce soit au niveau de l’empreinte carbone, bien plus faible lorsque l’on construit et que l’on vit dans une Tiny House (notamment grâce à la réduction des biens matériels et des énergies nécessaires pour la Tiny), ou alors la question de l’empreinte sur le sol. En effet, la Tiny House ne demande aucune fondation pour être installée, ce qui induit que lorsqu’on la déplace, le terrain redevient aussi vierge qu’au départ, et bien que certaines traces subsiste (comme de l’herbe grillée en dessous de la Tiny), aucune n’est irréversible et

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n’impacte l’imperméabilité des sols, comme cela peut être le cas lors d’une construction en dur.5 Vient ensuite l’argument économique. En effet, les Tiny House proposent de pouvoir se loger, de devenir propriétaire pour un budget inférieur voire très inférieur à 100 000€.6 On se rend alors vite compte du coût très peu élevé de cet habitat. Si on ajoute à ça la réduction des besoin énergétiques notamment, et la rapidité à laquelle on peut construire cette petite maison si on a des bases, on peut “avoir à moindre coût et rapidement un toit au dessus de votre tête” (MARCORELLES, 2018, p.29)7 D’autres raisons plus personnelles peuvent justifier le choix de la Tiny House. Par exemple, pour Yunaë et Jonathan, c’était le moyen idéal d’avoir une maison tout en voyageant partout dans le monde8. Dans le même ordre d’idée, Damien envisageait la Tiny House sous un angle très personnel, expliquant qu’il n’aime pas voyager en grande partie à cause des bagages parfois nombreux qu’il faut emporter. La Tiny House permet donc pour lui, à la manière d’un escargot portant sa maison sur son dos, de pouvoir voyager sans avoir à faire la moindre valise.9

Pour Eve, c’est aussi le “Raz le bol général de ce qui nous était proposé - ou plutôt imposé - dans notre style de vie “normaux”, nos modes de vie “conventionnels” (MARCORELLES, 2021, p.11)10 qui l’a décidé à se lancer dans l’aventure Tiny House. De plus, étant membre du mouvement Colibri - Faire sa part, un mouvement citoyen créé pour soutenir et relier ceux qui veulent expérimenter et dessiner la société de demain, plus écologique et plus solidaire11, elle est très sensible aux valeurs que prônent le mouvement Tiny. Bien que proposer de nouvelles formes d’habitats légers, différentes et économiques ne soient pas facile, car l’immobilier en France est comme figé dans la pierre, avec la sacralisation de la propriété, Eve souhaite remettre et mettre en lumière ses anciens types d’habitats et les nouveaux qui en sont inspirés.12 On constate donc qu’à l’image des individus le composant, le mouvement Tiny House tient également sa diversité dans les motivations qui les anime pour adhérer et se lancer dans la construction d’une nouvelle forme d’habiter. Cependant, quelle est la vérité derrière toutes ses raisons et tous les arguments prônés par le mouvement ? Ce nouvel habitat est-il réellement en mesure de répondre à tous les besoins et défis en matière de logement ?

Une Tiny sur la route Impact Magazine

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 2 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021) 3 Bryce Langston et Rasa Pescud, Living Big In A Tiny House (13/02/2020) Dream Minimalist Tiny House in France [Vidéo] YouTube https://www.youtube.com/watch?v=KsPJgDqLCb4&t=292s 4 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 5 Ibid 6 Ibid 1

Ibid Yunaë et Jonathan, TINY HOUSE LIVINGSTON (29/01/2020) Vivre en TINY HOUSE : on fait le bilan 1 an après [Vidéo] YouTube https://www.youtube.com/watch?v=doj1aXyz-Nc 9 Bryce Langston et Rasa Pescud, Living Big In A Tiny House (13/02/2020) Dream Minimalist Tiny House in France [Vidéo] YouTube https://www.youtube.com/watch?v=KsPJgDqLCb4&t=292s 10 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 11 Colibri, faire sa part ensemble, Qui sommes-nous ? https://www.colibris-lemouvement.org/lassociation/qui-sommes-nous (consulté le 25/03/2022) 12 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 7 8

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Les aspects techniques

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Tiny House témoin Tiny House

1. Les discours généraux

Le mode de vie qu’induisent les tinies, ces maisonnettes sur roues, nous séduit immédiatement : sobriété, économie financière et énergétique, autonomie et mobilité. Nous sommes convaincus d’y trouver là un nouveau mode d’habitat offrant un logement décent, pérenne, à un prix raisonnable.

NODINOT, 2018, p. 7

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L’écologie Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants - Sagesse indienne MARCORELLES, 2021, p150

Le mouvement des Tiny House est aujourd’hui porté par une volonté de vivre plus simplement, en ne se concentrant que sur les besoins essentiels de la vie, dans une approche minimaliste, loin de tout superflu, tout en vivant plus en harmonie avec la nature. Les membres de ce mouvement ont la volonté de réduire leur empreinte environnementale en vivant dans un plus petit espace consommant donc moins d’énergie. Toute cette démarche visant à réduire son impact écologique permet de sensibiliser bien plus sur la nécessité de protéger et de préserver notre environnement. La Tiny House est également plus durable que ses voisins le camping-car ou la caravane, et est même plus confortable (meilleure isolation phonique et thermique).1 “Habiter une Tiny House devient un acte écologique quotidien à vivre et non seulement à rêver” (MARCORELLE, 2021, p.23)2 Les Tiny Houses sont construites sur la base d’une ossature bois, avec une très bonne isolation (souvent en laine de chanvre) qui permet de ce fait de réduire encore plus l’impact énergétique de l’habitat, en baissant la consommation d’énergie pour le chauffage, déjà peu important grâce à la petite surface et donc facile à chauffer. Ses besoins énergétiques sont donc très faibles, et sont aussi en grande partie renouvelables.

Le principe est de bâtir sa maison à partir de matériaux Fabien Paupier, Tiny House : tout savoir sur les maisons mobiles et écologiques avant de se lancer https://www.greenkub.fr/tiny-house#Definition (consulté le 20/03/2022) 2 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 3 Ibid 1

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écoresponsables et recyclables, pour respecter le plus possible les valeurs écologiques de cet habitat.3 Dans la même voie, on évitera d’utiliser une quantité de colle importante dans la construction, laissant donc de côté des matériaux comme le lamellé-collé, et on raisonnera son utilisation lorsqu’elle ne peut être évité, comme lors de l’assemblage des lés de freins-vapeurs, éléments essentiels dans la construction de la Tiny.4 Comme elle ne possède pas, la plupart du temps, de fondations car elle est sur roues, elle permet de respecter la perméabilité du sol sur lequel elle s’installe.

Quand on met sa Tiny sur un terrain, il n’y a pas d’arbres à couper ou de gros engins de chantier à mettre en marche. De plus, quand on décide de partir, on laisse alors un terrain vierge de toutes traces de construction.5 Au niveau de l’utilisation de l’eau, il est possible de construire sa Tiny House avec une douche qui fonctionne en circuit fermé, avec un assainissement en flux tendu (c’est-à-dire sans aucun stock d’eau), ou alors de récupérer les eaux de pluie, qui peuvent même être filtrées pour les rendre potables. Cependant, il faut être réaliste, la surface de récupération de la Tiny House ne suffira pas à subvenir totalement aux besoins en eau.

Il faudra donc prévoir un réservoir à remplir lorsque l’eau de pluie viendra à manquer. Les toilettes sont le plus souvent des toilettes sèches, car installer de vraies toilettes consommerait beaucoup d’eau, ce qui viendrait en opposition à l’idéologie des Tiny House.6 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 5 Ibid 5 Ibid 6 Ibid 4

Tiny House Avonlea à CLISSON Anne-Marie BEAUMAIN

Murs caravanes

Murs Tiny Houses

Contreplaqué / parement

Contreplaqué / parement / contreventement

Pare-vapeur

Polystyrène

Isolation biodégradable

Pare-pluie Revêtement aluminium ou polyester

Tasseau bois

Bardage bois

Coupes détails d’assemblage murs caravanes et Tiny Houses Eve MARCORELLES

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Dans une autre dimension écologique, la Tiny House étant un petit espace, on ne peut plus y mettre autant d’éléments que dans un habitat dit “traditionnel”. On réduit donc sa consommation à l’achat de matériels vraiment indispensables, entrant dans un mode de vie minimaliste. Tous le disent, avant d’emménager dans une Tiny House, un très gros tri est indispensable. Il faut ne garder que le strict nécessaire, car on ne peut plus autant stocker que dans un habitat typique notamment à cause du poids et de la place que cela prendrait dans l’habitation. Automatiquement, on se sort de la société de consommation traditionnelle, qui nous pousse à toujours plus acheter. L’exemple le plus parlant de ce mode de vie se trouve dans la garde-robe. En effet quand on habite dans une Tiny, on garde ses vêtements longtemps, sans avoir 3 jeans noirs identiques par exemple, on se concentre sur les essentiels et on achète moins mais de meilleure qualité. C’est une démarche qui peut sembler difficile au départ, mais avoir moins de biens matériels inclut automatiquement moins de contraintes matérielles et donc moins de stress. On retourne à une vie plus simple.7 Toujours dans cette idée de minimalisme, il faut rentabiliser tous les espaces, et avoir une poubelle qui prend beaucoup de place n’est pas compatible avec cette idée. De plus, pour les Tiny House mobile, n’ayant pas de terrain fixe, ils ne possèdent donc pas non plus de bac de tri pour la collecte, si bien qu’ils doivent jeter dans celle de leurs voisins. Dans cette logique de ne pas jeter inutilement, il n‘est pas rare que les habitants des Tiny Houses adopte le mouvement 0 déchet, avec l’installation par exemple de compost, via un bac ou un trou sur le terrain, qui servira par la suite d’engrais pour les fleurs ou le potager par exemple.8 Les Tiny Houses, bien que petites, ont besoin d’un système de chauffage, qu’il soit induit par énergie renouvelable ou non, et les habitants se retrouvent souvent confrontés à des problèmes d’humidité en hiver, ce qui peut s’avérer problématique. En effet, le volume de la Tiny étant réduit, il n’existe plus de volume tampon pour absorber les vapeurs de cuisine ou d’eau chaude et l’humidité émise par les habitants. Cependant, il faut lutter contre ce phénomène car il peut réduire la durée de vie de la Tiny.9 On peut également faire face à des pertes de chaleur pendant la nuit, nécessitant un chauffage d’appoint pour compenser les déperditions, ou à l’inverse à des surchauffes importantes pouvant faire monter l’habitation jusqu’à des températures autour des 40°C à l’intérieur, le rendant invivable. Heureusement, la plupart possède de grands terrains pour vivre autant MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 8 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 9 Ibid 10 Ibid 11 La Maison Passive, Définition de la construction passive https://www.lamaisonpassive.fr/la-construction-passive/quest-ce-que-laconstruction-passive/ (consulté le 20/03/2022) 7

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à l’intérieur qu’à l’extérieur.10 Ces problèmes que l’on peut rencontrer en Tiny montre bien qu’on est loin de l’exemple des bâtiments passifs, qui sont aujourd’hui considérés comme les bâtiments écologiques par excellence, car “le concept du bâtiment passif est que la chaleur dégagée à l’intérieur de la construction (êtres vivants, appareils électriques) et celle apportée par l’extérieur (ensoleillement) suffisent à répondre aux besoins de chauffage. Un bâtiment occupé qui ne perd pas la chaleur interne n’a pas besoin de chauffage pour rester agréable à vivre.” (La Maison Passive)11. De son côté la Tiny House pourrait facilement devenir une habitation passive, sa petite taille étant un atout non négligeable, mais le besoin d’avoir une isolation parfaite entraîne un poids plus important de la structure globale de la maison, ce qui est difficile à concilier avec le poids maximal autorisé pour ces habitations. Cependant, il est tout de même à noter que les petites surfaces, automatiquement plus faciles à chauffer, demandent une énergie moindre qui peut tout à fait être apportée via seulement 2 panneaux solaires sur le toit. Il convient alors d’avoir une batterie pour pouvoir stocker l’énergie accumulée en été afin de pallier le manque de l’hiver.

A noter qu’une Tiny étant mobile on peut très bien, si l’on fait le choix du nomadisme, changer de région l’hiver pour partir vers un endroit plus ensoleillé et ainsi limiter le recours à toute forme d’apport électrique de secours. Toutefois, il faut quand même prévoir de pallier au manque de lumière naturelle. Pour cela, la solution la plus simple est encore de prévoir des bougies et des lampes frontales. Les propriétaires peuvent également s’équiper de plus gros capteurs solaires, mais cela engendrera la nécessité de batteries plus volumineuses, lourdes et polluantes, trois données en contradiction avec l’idéologie Tiny.12 Selon moi, les Tiny House nomades sont des bons modèles de ce que l’on devrait pouvoir atteindre comme niveau d’indépendance énergétique. En effet, pour certaines les panneaux solaires permettent de produire toute l’électricité nécessaire pour le chauffage, les prises et les lumières, l’eau chaude, et la récupération d’eau de pluie, couplée à des filtres à eau et un réservoir de stockage, permet de fournir de l’eau qui peut même être potable. Cependant, rendre sa Tiny House 100% autonomes n’est pas toujours possible, car les coûts de mise en œuvre sont très élevés, si bien qu’une minorité seulement de Tiny Houses sont 100% autonomes.13 Une réflexion est donc à mener sur les moyens de rendre plus accessibles les moyens de production d’énergie renouvelable, et pourquoi pas sur la manière d’étendre ces principes aux constructions neuves hors Tiny House.

NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 13 THIBAULT Claire, La Tiny House, Petite maison, grand rêve, dans Architecture BOIS, N°99, Août-Septembre 2020. Page 50. https://issuu.com/architecturebois/docs/abd-99-bd-interactive (consulté le 29/01/2022) 12

35 cm

75 cm

1m 1,50m

Terre propre, ameublie

Fumier ou compost

Pailles et feuilles

Branches ou broyât forestier

Cendres

Composition d’un potager en forme de butte “sandwich” Photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES

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En parlant de Tiny House mobile, cette donnée nous amène à réfléchir sur deux points. Le premier est que qui dit mobile dit besoin d’un véhicule tractant.

Il faut pour cela investir dans quelque chose qui soit suffisamment puissant pour tirer et retenir 3500 kg.14 Or qui dit véhicule puissant dit souvent véhicule polluant.

C’est le point d’achoppement présent pour toutes les Tiny. Totalement en contradiction avec la volonté économique, cette réalité peut cependant être atténuée par la fréquence et la distance sur laquelle on utilise le véhicule, qui va donc dépendre des habitants de la Tiny.

Le deuxième point sur lequel on peut s’interroger dans le cas d’une Tiny House qui ne serait pas reliée au réseau est celui de l’évacuation des eaux usées. Il faut savoir que les eaux grises, c’est-à-dire les eaux ménagères issues des éviers, douches, laves-linges, représentent la majorité des 150L d’eau que l’on rejette par jour en moyenne. Le reste provient des toilettes, et peut donc facilement être réduit à 0 L dans le cas d’utilisation des toilettes sèches. Ces eaux sont la plupart du temps exemptes de germes pathogènes ou de résidus médicamenteux, et contiennent beaucoup moins de matières organiques que les eaux noires (des toilettes). Dans un système normal d’évacuation, les deux sont rejetées au même endroit, avant d’être épurées et réinjectées dans un milieu aquatique. On pourrait alors se poser la question de savoir s’il ne serait pas possible de les rejeter directement dans la nature, qui ferait ensuite jouer son pouvoir naturel d’épurateur. En principe, cette idée n’est pas mauvaise.

Cependant, il faut garder en tête que l’eau que l’on rejette se doit toujours d’avoir été filtrée avant, et que pour faire cela il faut s’astreindre à n’utiliser que des produits de nettoyage biodégradables, ce qui n’est pas toujours le cas, notamment au niveau du système de filtration.

Toutefois, des solutions simples sont possible, comme la mise en place d’un bac de récupération des eaux usées que l’on peut ensuite aller vider dans un égout de la ville, ou celle d’une pédo-épuration, un système consistant à garnir un trou de gravier, de paille et de sable dans lequel on pourra déverser ses eau grises.15 Malgré la présence de certaines controverses ou points de tensions sur la réalité écologique ou non des Tiny House, il me semble important de rappeler le contexte.

Dans un monde où une famille moyenne de 4 habitants vit dans une maison tout équipée de 100 à 200m², les Tiny Houses sont sans nul doute une micro-révolution écologique. En effet, si l’on remet en perspective les besoins bien inférieurs en énergie consommés par une Tiny par rapport à un logement dit normal, les points négatifs semblent tout de suite bien moins impactant.

Il est donc essentiel de prendre du recul, et d’identifier les points qui pourraient être améliorés tout en gardant à l’esprit ce qui a déjà été mis en place.

Je dirais donc que pour moi, en ne considérant que l’aspect écologique des Tiny, ces nouveaux habitats semblent être une solution durable pour habiter de manière plus responsable envers l’environnement.

Des adaptations sont certes encore à faire, notamment au niveau de la régularisation thermique qui pourrait, 56

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aux vues de moyens disponibles en construction de nos jours, être largement améliorée, mais d’autres réglementations comme le poids maximal peuvent venir interférer ces initiatives. L’équilibre est donc encore à trouver entre juridiction et écologie pour permettre le développement plus en avant de ces petits habitats.

Installation d’un système de pédo-épuration

Photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT

NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 15 Ibid 14

Tiny House fixe avec une terrasse sur pilotis pour un impact minimal Tiny House France

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L’économie Aucune banque n’allait faire un prêt pour aménager une “cabane sur roues” MARCORELLE EVe, 2021, p30

Le deuxième argument en faveur des Tiny Houses est sans contexte son côté économique. En effet, le prix d’une Tiny varie autour de 30 000 € pour un modèle à clos couvert, c’est-à-dire avec un extérieur fini et prête à rouler, où il reste à réaliser l’aménagement intérieur, à 55 000€ en moyenne pour un modèle clef en main.

Ce qui va surtout faire varier les prix est le choix des matériaux et la complexité ou non de l’habitation. Il faudra bien sûr ajouter à cela les frais pour l’achat ou la location du terrain si besoin, et le prix du véhicule tractant si on doit investir.1 En sachant que si on a recours à l'auto construction, sans passer par une entreprise spécialisée, ce qui est très probable quand on considère que beaucoup de Tiny House sont auto construites afin que les futurs propriétaires puissent la modeler exactement comme ils le souhaitent, on peut alors baisser le coût à moins de 30 000€ tout compris.

Si on compare ces prix à ceux du marché actuellement, en tablant sur une surface de Tiny House moyenne de 20m², et sachant que le prix au mètre carré en France en mars 2022 est d’en moyenne 3 069€2, la même surface reviendrait donc à 61 380€, soit plus cher qu’une Tiny House clef en main. Gardons aussi à l’esprit que ce chiffre est une moyenne, et que dans les grandes villes, le prix est nettement plus élevé (Environ 10 500€/m² à Paris, 6 000€/m² à Lyon et 3 300€/m² à

Lille par exemple).3 L’accès au logement devient donc de plus en plus difficile, car les prix de l’immobilier n’ont cessé de croître depuis la crise du logement de 2008, ne permettant pas d’acquérir facilement un terrain constructible ou une construction. De même, le prix des loyers a suivi la même tendance, rendant presque absurde le recours à la location. Les primo-accédant se retrouvent donc dans une situation d’impasse.4 Toutefois, on peut remarquer que même si le prix du marché est actuellement en train de baisser du fait de l’augmentation des taux d’emprunt, cela n’annonce que l’explosion de la bulle immobilière et le début d’une nouvelle crise immobilière, ce qui créera alors de nouveau le même cycle d’augmentation des prix qu’il y a 10 ans.5 C’est pour ces raisons que les 25-30 ans, premiers acheteurs de Tiny en France, se sont tournés vers ce nouvel habitat. En effet, beaucoup veulent devenir propriétaire, mais rechignent à l’idée de devoir contracter un crédit immobilier qui les engagera sur 25 ans, redoutant une vie économique peut stable, dépendante de leur salaire. De plus, la majorité d’entre eux remettent en question le mode consumériste actuel, arguant que la surconsommation n’engendre pas le bonheur mais des besoins financiers en plus, entraînant un mal être dans la vie quotidienne.6

NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 2 SeLoger, Prix de l’immobilier au m² en France https://www.seloger.com/prix-de-l-immo/vente/pays/france.htm (consulté le 15/03/2022) 3 Meilleurs agents, Prix immobilier partout en France https://www.meilleursagents.com/prix-immobilier/ (consulté le 15/03/2022) 4 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages

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Capital, Immobilier en France : “la bulle se dégonfle très sérieusement, quelle sera l’ampleur de la chute ?” https://www.capital.fr/immobilier/immobilier-en-france -la-bulle se-degonfle-tres-serieusement-quelle-sera-lampleur-de-la-chute1433424#:~:text=Selon%20MeilleursAgents%2C%20les%20prix%20 immobiliers,selon%20les%20chiffres%20des%20Notaires. (consulté le 15/03/2022) 6 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages

Prix de l’immobilier en France Meilleurs agents

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Plusieurs solutions existent pour financer la construction de sa Tiny House. La première, la plus simple, consiste à pouvoir financer le projet soi-même, avec ses propres économies. Cette solution est d’autant plus plausible au vu des prix plus bas que pour l’achat d’un habitat “typique”, surtout si on décide d’auto-construire sa petite maison. La deuxième consiste à contracter un crédit immobilier à la banque pour financer l’achat de l’habitation, comme pour un achat immobilier habituel.

Une troisième solution existe si on ne veut pas avoir à contracter un crédit auprès d’une banque et qu’on ne peut pas s’auto-financer. En effet, il existe des situations où les banques refusent d’accorder le prêt, ou les intérêts sont trop élevés pour le budget que possède le propriétaire, même en Tiny House. Dans ces caslà, on peut avoir recours à des mécènes. Cela se met en place lorsque la possibilité d’avoir un financement bancaire traditionnel est nulle et que, dans le réseau professionnel ou personnel du porteur du projet, quelqu’un est prêt à faire circuler de l’argent pour le soutenir.7 Une fois le financement trouvé, la Tiny House construite et installée sur son terrain ou derrière le véhicule tractant, vient le coût de la vie en Tiny. Là encore, les économies sont nombreuses. En effet, vivre dans un espace réduit induit automatiquement une réduction des dépenses énergétiques nécessaires à la vie quotidienne.8 Si on opte en plus pour des systèmes fournissant de l’énergie renouvelable comme les panneaux solaires ou la récupération et la filtration des eaux de pluie, on aura peut-être un coût de mise en place et de construction supérieur, mais cette augmentation sera rapidement répercuté dans les économies réalisées sur les factures d’eau et d’électricité. Si la Tiny House est mobile, et donc totalement autonome, on peut même presque oublier ces factures au quotidien, en dépendant des ressources naturelles (par exemple pour le chauffage, lors d’une journée ensoleillée l’espace étant petit, il va se réchauffer très vite9) et en comptant en cas de pénurie sur la générosité des habitants de l’endroit dans lequel on s’installe ou sur les aires de camping-car ou la camping équipés dans lesquels on peut s’arrêter le temps de recharger. On peut également proposer ses services contre ces donations, comme Laurent le fait en proposant ses services d'élagage aux agriculteurs chez qui ils s’arrêtent pour remplir sa réserve d’eau.10 Les impôts aussi sont limités, même si on n'y échappe pas totalement en tant que “possesseur d’une résidence terrestre mobile” (NODINOT Elisabeth, 2018, p.29)11. En effet, comme on le verra plus en détail dans la partie suivante, le reste à charge est minime. Économiquement parlant, cela représente environ 183€ par an (Taxe d’habitation entre 100 à 150€ par an12, SPANC 33€ par an13, sans compter la taxe foncière, qui elle varie en fonction de la taille et du type de terrain sur lequel est installée la Tiny House.14 Habiter en Tiny House induit donc une réduction significative de l’impact des charges sur le budget 60

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domestique final, grâce à la réduction des factures énergétiques, des impôts, du crédit et même des dépenses quotidiennes, moins élevées du fait qu’on ne consomme plus autant qu’avant dans tout ce qui est habillement, achat d’électroménager, et même achat de denrées alimentaires, souvent réfléchi dans le but de réduire au maximum le gaspillage. Toutes ces économies permettent de se détacher progressivement de la dépendance salariale, et de pouvoir s’offrir plus facilement des sorties loisirs.15

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 8 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 9 Ibid 10 Ibid 11 Ibid 12 Ibid 13 SIAAL, Assainissment non collectif http://www.siaal.fr/non-collectif-couts-et-ressources.htm#:~:text=Cette%20 re d e va n c e % 2 0 e s t % 2 0 % C 3 % A 0 % 2 0 l a % 2 0 c h a rg e % 2 0 d e s % 2 0 propri%C3%A9taires.&text=Annuelle%20fix%C3%A9e%20%C3%A0%20 33.00%20%E2%82%AC,ou%20%C3%A0%20d%C3%A9faut%20du%20 propri%C3%A9taire. (consulté le 20/03/2022) 14 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 15 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 7

Aménagement intérieur d’une Tiny House Tiny House

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La juridiction La loi ALUR a comblé un vide juridique et a créé de nouvelles notions. Elle a ouvert le chemin de cette réflexion pour l’accès au logement et à un urbanisme rénové MARCORELLES, 2021, p.137

Les Tiny Houses sont avant tout des habitats nomades, et donc libres dans leurs déplacements et dans le choix du lieu où s’installer. On ne fait plus partie d’un complexe, d’une propriété ou d’un quartier. On est libre.

Cependant cette liberté est tout de même régie par des règles qui vont différer selon les pays. Mon mémoire se concentrant sur les Tiny House en France, j’ai étudié les règles régissant ces nouveaux logements en France.

Il faut savoir qu’en France, les maisons mobiles et l’habitat dans ces maisons étaient des notions mal encadrées par la loi jusqu’en 2014, date à laquelle la loi Alur a été votée. C’est une loi qui a pour but de faciliter l’accès au logement en encadrant les nouvelles formes d’habitats alternatifs, tout en essayant de créer un urbanisme rénové. On retrouve ces volontés dans le dossier de presse communiqué, dont voici deux extraits édifiants : “1- Favoriser le développement de formes d’habitat alternatifs (page 6) “Convaincu que la diversité de la société doit se refléter dans la diversité des modes d’habitat possibles et choisis, le Gouvernement souhaite accompagner le développement d’alternatives au logement classique, comme l’habitat participatif, qui se voir doté de deux statuts juridiques possibles, et faire entrer dans le droit commun les diverses formes d’habitat léger, mobile et démontable” [...]

2 - Accompagner le développement de l’habitat léger (page 43) “Il existe des dizaines de formes et de variétés d’habitat léger : yourte, tipi, roulotte, mobile home, caravane, etc. Toutes ont en commun d’être démontables, mobiles et synonymes d’un mode de vie fondé sur la sobriété et l’autonomie. Bien souvent, ces installations 62

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sont agrémentées de panneaux solaires, d’éoliennes, de bassins de phytoépuration, de jardins potagers, de vergers, etc. Le développement, somme toute récent, et la diversification de ces alternatives au logement classique ont rendu nécessaire de revoir la réglementation. Dans différentes régions de France, l’installation de ces formes d’habitat mobile ou léger a en effet pu poser question du fait d’un cadre juridique inadapté.””1 En plus d’accompagner le développement de ces nouvelles formes d’habitat et d’habiter, la loi Alur permet également de faciliter l’accès aux « zones pastilles », dites STECAL (Secteur de Taille Et de Capacité d’Accueil Limitée), qui sont des zones non constructibles mais accessibles aux habitats mobiles. Elles sont renseignées dans le PLU de la commune. Ainsi écrite, la loi permet donc de faire entrer l’habitat léger dans le droit commun, et de le reconnaître comme un lieu d’habitation permanent.2 La loi Alur va également permettre de poser les bases de la distinction entre habitats mobiles et démontables.

En effet, pour être considéré comme démontables, l’habitat doit répondre à 5 critères : - Aucun élément composant l’habitation ne doit être inamovible.

- L’installation et la désinstallation de l’habitation ne doit pas nécessiter l’intervention d’engins lourds.

- Si l’habitation se raccorde au réseau public, elle ne doit pas impacter le budget des collectivités locales.

- L’habitant doit veiller à la propreté et la salubrité de son bien, il doit l’entretenir et veiller à ce qu’il n’y ait aucun risque d’incendie.

- L’habitation doit pouvoir s’extraire du socle (la remorque) sur laquelle elle est transportée3

Cette loi a donc permis de poser les bases de l’encadrement des Tiny House et autres habitats mobiles. Et en ce qui concerne la définition de la Tiny House par la loi, il faut partir du principe qu’elle ne correspond pas à celle de la caravane ou du mobilhome. En effet, deux éléments diffèrent entre ces deux types d’habitats. Tout d’abord, les Tiny Houses possèdent tous les éléments nécessaires à la vie quotidienne, au contraire des caravanes et des mobilhome qui ont eux des équipements conçus pour des activités de loisirs temporaires. Deuxièmement, les Tiny sont utilisées toute l’année, elles sont construites dans ce but, ce qui n’est pas le cas des mobil-home et des caravanes, conçus le plus souvent pour servir d’habitat en été ou plus généralement dans les périodes chaudes de l’année. Ces deux différences notables la font donc sortir de la catégorie des habitats de loisirs et rentrer, selon les textes, dans la catégorie des habitats démontables comme habitat principal.4 Une fois ce constat fait, on peut se référer à l’article R111-46-1 du code de l’urbanisme qui permet de définir la Tiny House dans la loi : “Sont regardés comme des résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs les installations sans fondation disposant d’équipements intérieurs ou extérieurs et pouvant être autonomes vis-à-vis des réseaux publics.

Elles sont destinées à l’habitation et occupées à titre de résidence principale au moins huit mois par an. Ces résidences, ainsi que leurs équipements extérieurs sont, à tout moment, facilement et rapidement démontables.”

Cette définition juridique est très importante pour l’avancée du développement de ces micros habitats.

En effet, à cause de l’absence de cadre juridique, le développement de ces habitats se voit freiner, car les autorités peuvent aisément en refuser l’existence et l’installation à un endroit.5 Une fois la définition juridique de l’habitation posée, d’autres contraintes sont venues s’ajouter afin de réguler le mouvement et de limiter les dérives, pour permettre une bonne cohabitation et un bon développement de ces nouveaux habitats.

Pour se faire, il a tout d’abord fallu réglementer le stationnement des Tiny Houses mobiles via la mise en place de deux cas de figure avec leurs règles propres.

Le premier cas de figure est le stationnement sur un terrain privé et/ou viabilisé. Si c’est un terrain privé, le jardin de votre maison par exemple, alors la Tiny peut rester stationnée pendant 3 mois maximum sans démarches administratives particulières, à condition qu’elle conserve sa mobilité, sous entendue qu’elle doit rester sur la remorque qui la supporte et donc MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 2 Ibid 3 GreenKub, Loi alur et législation : Tout savoir sur l’utilisation de votre Tiny House, 10/05/2019 https://www.greenkub.fr/loi-alur-legislation-tiny-house (consulté le 20/03/2022) 4 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 1

sur ses roues.6 (“En zone constructible, “une résidence démontable constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs” seule est exemptée de toute formalité (cf Art. R 421-18)) Si les propriétaires de la Tiny House souhaitent rester plus longtemps que 3 mois, alors ils doivent obtenir l’accord de leur mairie via le dépôt d’une déclaration préalable de travaux, avec la condition que l’habitation n’occupe pas une surface au sol de plus de 40m².7“plusieurs résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs créant une surface de plancher inférieure ou égale à 40m²” sont soumises à déclaration préalable (Art. R421-23). Si la surface de plancher totale de ou des habitations dépassent les 40m², alors elles seront soumises au dépôt d’un permis d’aménager. “plusieurs résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs créant une surface de plancher supérieure à 40m²” sont soumises à permis d’aménager (Art. R42119) Si les propriétaires se retrouvent dans l’obligation de déposer un permis d’aménager, ils devront alors fournir “une attestation permettant de s’assurer du respect des règles d’hygiène et de sécurité contre les incendies, ainsi que des conditions dans lesquelles sont satisfaits les besoins des occupants en eau, assainissement et électricité” (Art. R441-6-1)”7 Pour stationner, il existe aussi les terrains familiaux, qui sont des terrains privés destinés à la location ou à l’accueil des voyageurs. Équivalent à une aire de camping privé, ils permettent de s’installer plus facilement. Comme pour les terrains privés, il faut déposer une déclaration préalable de travaux à la mairie, ou un permis d’aménager, selon les mêmes critères que précédemment, mais cette fois il est possible d’obtenir une autorisation d’aménagement définitif, ou une demande de stationnement qui sera valable 3 ans et renouvelable. Les règles d’urbanisme doivent être respectées et il est demandé un minimum d’aménagement du terrain, à savoir la réalisation d’un réseau d’eau, d’électricité, de l’assainissement et la présence d’un bloc sanitaire extérieur. Cette solution est actuellement considérée comme l’une des plus simple, stable et durable pour les maisons autonomes.8 Le deuxième cas de figure pour le stationnement de la Tiny House est le stationnement sauvage. La Tiny étant un habitat mobile, elle permet donc de voyager aux quatre coins du monde. Cependant, rien ne garantit qu’une fois arrivé à destination on va réussir à trouver un terrain privé ou viabilisé où s’installer. Reste alors deux solutions. La première consiste à s’installer sur Ibid NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 7 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 8 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 5 6

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Tiny House Kali en location, Seine-et-Marne SENJA

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une zone d’accueil pour camping-car. Cependant, ces dernières sont rarement végétalisées, créant un décalage avec l’idéologie des Tiny Houses, et la limite de temps de stationnement est courte, variant de 48 heures à 7 jours. Toutefois stationner dans une aire d’accueil pour camping-car permet de bénéficier de ses avantages comme des emplacements aménagés avec un sol stabilisé et plat, des sanitaires pour vider les eaux grises… La deuxième solution est de stationner en pleine nature, sur un terrain plat et non viabilisé.

La limite des trois mois s’y applique, et il faut faire attention car certains de ces terrains sont interdit de stationnement, comme les zones agricoles strictes, les zones naturelles protégées par les PLU, les secteurs où le camping isolé ou la création de terrains de camping sont interdits, etc. Même si cette solution semble attrayante, il faut cependant garder à l’esprit que tout n’est pas toujours aussi simple, et le meilleur moyen si on ne trouve pas de terrains privés où s’installer reste de chercher les zones pastilles (STECAL) indiquées dans les PLU.9 Une fois le stationnement réglementé, restait à réguler la taille des Tiny Houses pour qu’elles puissent circuler sur la voie publique. La législation française a donc imposé des mesures maximum, en fonction de la remorque. Pour définir ces dimensions, il faut savoir que les Tiny House sont soumises à deux lois distinctes : une loi qui les concerne en tant que petite maison en stationnement et une autre en tant que remorque quand elles prennent la route. C’est cette loi là en particulier qui va limiter leur taille et leur poids.10 La largeur de la Tiny House se doit d’être inférieure ou égale à 2.55m de large, afin d’éviter de passer sous la législation des convois exceptionnels, sous laquelle les propriétaires doivent prévenir de leur voyage et prévoir le tracé de leur trajet car elle ne serait plus en mesure de passer partout sur le réseau routier, créant une contrainte de taille surtout dans le cas d’une Tiny très mobile.11 Elle ne doit pas non plus mesurer plus de 12m de long, sachant que cette limite concerne uniquement la longueur de la Tiny House en elle-même, sans la flèche et le véhicule qui la tracte. Toutefois, l’ensemble du convoi ne doit pas dépasser les 18m de long, toujours pour ne pas être sous la législation des convois exceptionnels.12

la plupart des routes sont conçues pour des véhicules de 4.3m de haut maximum. Certains pays comme l’Allemagne, la Suisse ou la Belgique ont établi des limites de hauteur. Il est donc important de garder à l’esprit qu’il est difficilement possible de créer une Tiny House avec une mezzanine ayant une hauteur sous plafond élevée.13 Cependant, il est très rare d’atteindre les dimensions limites pour une Tiny, car un autre facteur limitant vient s’additionner à ces trois limites : le poids. Une Tiny House ne doit pas peser plus de 3.5t tout compris (structure de l’habitation et équipements), si l’on veut pouvoir la conduire avec un permis BE (autorisant la conduite d’une voiture avec une remorque de plus de 750kg sans dépasser les 3 500kg) et des contrôles de poids sont régulièrement exécutés par les forces de l’ordre pour vérifier le respect de la limite. Ce contrôle se fait avec un seul essieu sur la balance, et le poids ne doit pas dépasser les 1.85t, soit la moitié du poids maximal. Il est donc important de bien équilibrer sa Tiny House, non seulement pour passer ces contrôles mais également pour pouvoir la transporter en toute sécurité, une information sur laquelle nous reviendrons en détail.14 Il est à savoir que rien n’interdit de dépasser toutes ces limites, mais dans ce cas tout se complique. Et si on additionne toutes ses limites, “sachant que la remorque pèse 650kg et que le mètre carré de parois développées (planchers, murs et toiture) pèse entre 22kg et 28kg environ, qu’elle soit trapue ou élancée, votre maisonnette ne pourra mesurer plus de 85m² de parois développées, pour rester dans la législation des 3500kg” (NODINOT Elisabeth, 2018, p.35)15 On en arrive alors à une conclusion simple : une plus grande petite maison implique plus de structure et donc moins de poids pour les affaires personnelles et les équipements dans la Tiny. Tous le disent, le poids est sans conteste le facteur limitant de ces petites habitations, que ce soit pour l’équipement de la Tiny House, mais aussi pour le choix des matériaux de construction. Là encore, rien n’est interdit, mais certains matériaux, plus denses, sont à exclure pour ne pas alourdir l’habitation.16

A ces deux premières contraintes s’ajoute celle de la hauteur. En France la hauteur maximale a été fixée à 4.10m de haut pour passer sous les ponts, mais il est conseillé de ne pas dépasser les 4m de haut si l’on veut pouvoir circuler dans tous les pays d’Europe, car

Pour les assurances, au même titre que l’affiliation à deux lois, les Tiny sont tenues de souscrire à deux assurances distinctes en France. Une Tiny House étant à la fois une habitation et une remorque, il lui faut deux types de contrats d’assurance distincts afin de pouvoir circuler légalement et d’être couverte en cas d’accident,

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 10 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 11 Ibid 12 GreenKub, Loi alur et législation : Tout savoir sur l’utilisation de votre Tiny House, 10/05/2019 https://www.greenkub.fr/loi-alur-legislation-tiny-house (consulté le 20/03/2022)

NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 14 GreenKub, Loi alur et législation : Tout savoir sur l’utilisation de votre Tiny House, 10/05/2019 https://www.greenkub.fr/loi-alur-legislation-tiny-house (consulté le 20/03/2022) 15 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 16 Ibid

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de vol ou autre : une assurance habitation pour la partie logement, et une assurance pour la partie remorque, qui sera liée à l’assurance du véhicule tracteur.17 A savoir en complément que si une Tiny House pèse plus de 500kg, elle doit être immatriculée avec sa propre plaque et sa propre carte grise, au même titre qu’une remorque.18 Il existe cependant une autre manière de concevoir la vie en Tiny House : l’immobilisation. En effet, immobiliser définitivement sa Tiny House est possible, mais cela change le statut de cette habitation aux yeux de la loi, mais il y a plusieurs avantages à tirer de l’immobilisation d’une Tiny.

Tout d’abord, il faut être conscient que pour l’Etat, les Tiny ne sont pas des logements idéals car elles échappent à une partie de l’impôt foncier et ne sont pas forcément en accord avec les aspirations de la République Française, car vivre dans une Tiny House fixe est plus simple en termes de gestion administratives et d’intégration à la vie locale. En revanche, il faudra tout de même payer la taxe d’habitation, en tant que propriétaire d’une résidence terrestre mobile, et une taxe foncière sur le non bâti (donc le terrain), même si celle-ci peut être exonérée dans le cas de certaines propriétés agricoles.

Il faudra également payer une redevance au Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC), même si la Tiny est autonome dans le traitement des eaux usées.19 D’autres arguments pour l’immobilisation sont à prendre en compte, comme le fait qu’une Tiny House immobilisée peut permettre la création de revenus locatifs. C’est un habitat tout confort et atypique, ce qui le place en haut du classement des habitats de courte durée les plus rentables au mètre carré. Il faut aussi savoir que fixer une Tiny House permet aux propriétaires de s’approprier le terrain sur lequel elle est posée, en ajoutant par exemple une terrasse, un potager, un compost, des éléments peu mis en place lorsque la Tiny est destinée à changer de place tous les trois mois.20 Une Tiny est automatiquement considérée comme fixe si elle reste plus de 3 mois sur le même terrain. Il faut alors, comme nous l’avons vu précédemment, déposer les documents nécessaires auprès de la mairie. Le propriétaire doit se renseigner sur le PLU de la ville dans laquelle il souhaite s’installer afin de rédiger une demande qui en respecte les clauses. Trois solutions se présentent alors : 1. La déclaration est acceptée, la Tiny peut rester sur le terrain.

2. La mairie demande des pièces complémentaires à la déclaration. Il faut alors refaire une déclaration avec ces pièces supplémentaires et la déposer à la mairie, qui la jugera de nouveau et décidera si oui ou non la Tiny peut rester sur le terrain.

3. La déclaration est rejetée. Dans ce cas-là, la Tiny House doit-être sortie du terrain et placée sur un emplacement pastille ou un terrain avec une autorisation de stationner du propriétaire.

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Si les propriétaires veulent s’installer sur un terrain constructible, il faut alors vérifier le respect du Coefficient d’Occupation des Sols (COS).21 Une fois le terrain trouvé et la décision prise d’immobiliser sa Tiny, il faut alors s’appliquer à la rendre stable. Pour cela, quelques indispensables sont à respecter. Tout d’abord, il faut essayer de trouver le terrain le plus plat et stable possible. Une fois cela fait, on place la Tiny House à l’emplacement voulu, et on bloque les freins, avant de mettre des cales contre les roues (dans le sens de la pente s’il y en a sinon vers la flèche). Enfin, on équilibre l’ensemble avec des pilotis réglables ou des ballots de paille.

La Tiny stabilisée et fixée, il faut maintenant faire un choix au niveau des apports énergétiques de la Tiny, et trouver une solution pour l’assainissement des eaux usées/grises.

La première solution est l’autonomie totale. Il faut alors installer un récupérateur d’eau de pluie, des cuves et des filtres à eau pour purifier l’eau et même la rendre potable selon les filtres utilisés. Pour l’électricité, l’installation de panneaux solaires et d’un générateur thermique seront nécessaires. Enfin pour les eaux usées, un bassin naturel d’épuration sera nécessaire, ou alors un raccordement au regard du terrain si ce dernier est viabilisé.

La deuxième solution est plus simple, même si elle provoque un changement radical de l’usage que vous voulez avoir de votre Tiny. Il s’agit de se raccorder au réseau local. La Tiny n’est alors plus autonome, et est branchée sur le compteur électrique du terrain et raccordée pour les eaux claires et grises au regard du terrain. Dans ce cas là, il est possible de négocier pour ne payer que l’assurance habitation et plus l’assurance pour la remorque.22 Cependant, est-ce que immobiliser sa Tiny House est une bonne idée ?

D’un côté, nous avons vu quelques lignes plus haut que cela présentait de nombreux avantages au niveau de l’état, financièrement et même pour les énergies primaires nécessaires à notre vie actuellement (eau, électricité). Toutefois, immobiliser sa Tiny signifie automatiquement perdre le sentiment de liberté, de pouvoir vivre où l’on veut, pourtant si avantageux dans ce mode d’habitation. Il faut également savoir que si l’objectif premier de l’achat d’une Tiny House est d’agrandir son domicile principal, ce qui est actuellement la forme la plus fréquente d’utilisation de la Tiny en France, alors ce n’est pas forcément la bonne solution. En effet, le prix au mètre carré de cet habitat est bien plus élevé que celui d’une extension classique, une surélévation ou un studio de jardin. Il vaut donc mieux privilégier ces options là, quand on sait que par exemple un studio de jardin sera de 20 à 30% moins cher. De plus, même si la Tiny House est bien stabilisée, elle sera moins résistante aux fortes intempéries qu’une extension.23

Vivre dans une Tiny House suggère donc de nombreux choix : nomade ou fixe, autonome ou reliée au réseau, grande ou petite, quels sont les objets dont nous allons devoir ou non nous séparer, et aux vues de toutes ces questions et restrictions, il est tout à fait logique de se demander si vivre dans une Tiny House est vraiment synonyme de la liberté prôné par ses adeptes. De plus, bien qu’établir des lois signifie aussi la reconnaissance d’un objet/lieu/mode de vie comme existant, montrant qu’habiter en Tiny n’est plus seulement considéré comme une rareté, une exception, mais bien comme une nouvelle façon de faire l’habitation, il se peut qu’au final les Tiny Houses se retrouvent dans la même impasse que les camping-caristes contraints de s’installer les uns à côté des autres sur des terrains dédiés, car le bivouac sauvage est interdit en France. Tout l’enjeu pour ces habitats est d’espérer “que le législateur reconnaîtra les Tiny Houses comme une proposition d’habitat légitime et qu’il votera des lois permettant aux Tiny Housers de s’implanter ou de circuler, tout en conservant un esprit quelque peu frondeur de liberté et de simplicité” (NODINOT Elisabeth, 2018, p.90)24

POUR ALLER PLUS LOIN Articles pour la réglementation des Tiny Houses (Loi ALUR) Article R421-18 concernant les dispositions applicables aux installations affectant l’utilisation du sol Article R421-19 concernant le permis d’aménager Article R421-23 concernant la déclaration préalable de travaux Article R111-51 concernant la définition d’un résidence démontable comme habitat principal Articl R111-31 à 35 concernant le camping Article R111-37 à 40 concernant la définition des Habitations Légères de Loisirs Article R111-41 à 46 concernant les résidences mobiles de loisirs Article R111-47 à 50 concernant la définition de caravanes et possibilité de stockage Article L444-1 concernant les terrains aménagés pour l’installation de résidences mobiles ou démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs Article L151-13 concernant les STECAL (Secteurs de Taille Et de Capacité d’Accueil Limitées).

Tiny House Téméraire Baluchon, 2020

17 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 18 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 19 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 20 GreenKub, Tiny House Fixe : immobiliser sa petite maison mobile sur un terrain constructible ou non, 25/09/2019 https://www.greenkub.fr/tiny-house-fixe (consulté le 20/03/2022)

Ibid Ibid 23 Ibid 24 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 21 22

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Le salon de Célia et Damien Célia

2. Les études de cas

Maintenant que nous avons pris connaissance des arguments les plus fréquents et de la juridiction régissant le mouvement des Tiny Houses, je vais réaliser des études de cas tirées du panel d’habitants que j’ai présenté précédemment. Ces études de cas seront réalisées avec comme lignes directrices les trois points évoqués en première partie afin de voir si les arguments avancés en généralité se retrouvent au sein des études de cas ou si on découvre des contradictions.

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Yunaë et Jonathan Le couple de voyageurs

La moyenne d’autonomie avec ce qu’on a c’est à peu près deux jours, quand il fait vraiment gris [...] on peut avoir deux jours d’autonomie et ce sont les ordinateurs qui consomment le plus.

Jonathan

Le premier couple que j’ai décidé d’étudier est celui de Yunaë et Jonathan. Pour rappel, le couple vit dans une Tiny House mobile et autonome, auto-construite en 2 ans pour répondre au mieux à leurs besoins et leurs envies. Elle est construite avec des matériaux naturels et recyclables (structure en OSB, isolation en chanvre et toiture alu). Ils exercent tous les deux des métiers en freelance et leur objectif est de faire le tour du monde avec leur Tiny, en le finissant en Guyane Française, terre natale de Yunaë. Après avoir fait un premier tour de France pour s’habituer à la vie en Tiny, ils sont partis pour un tour d’Europe depuis peu.

Comme mentionné plus haut, la Tiny de Yunaë et Jonathan est autonome, ce qui signifie qu’elle n’a pas besoin d’être raccordée à un réseau quelconque pour subvenir à ces besoins. Pour arriver à ce résultat, indispensable lorsque l’on décide d’opter pour une Tiny mobile, le couple a décidé d’installer plusieurs éléments.

Pour l’électricité, ils sont équipés de panneaux solaires sur le toit, reliés à deux batteries qui leur permettent de stocker l’électricité produite, notamment pour les jours de mauvais temps. Ils ont également prévu une solution de secours pour se relier à un réseau extérieur en cas de réelle panne, afin de pouvoir recharger les batteries. Pour l’approvisionnement en eau, un système de récupération des eaux de pluies a été installé sur la Tiny. L’eau récupérée est par la suite épurée dans un réseau de filtration qui permet de la rendre potable.

Là encore, Yunaë et Jonathan ont également prévu la possibilité d’une arrivée d’eau via un tuyau provenant de l’extérieur, notamment pour les périodes de sécheresse.

Toutefois, le système leur permet de pouvoir être autonome la majeure partie du temps, si bien que le recours aux solutions de secours évoquées 70

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précédemment est rare. De plus, le couple a mis en place différents principes, issus de leur volonté écologique. Premièrement, ils ont opté pour des toilettes sèches afin de ne pas gaspiller de l’eau et de ne pas avoir d’évacuation à gérer. Cette solution est très souvent employée, que ce soit dans les Tiny Houses mobiles ou fixes, car elle permet une économie d’énergie mais également la création d’un compost par exemple. Du fait de la réserve d’eau limitée, Yunaë et Jonathan sont obligés de faire attention à leur consommation, en prenant des douches courtes ou en faisant la vaisselle avec le strict nécessaire, et faisant donc des économies. En ce qui concerne l’électricité, le réseau électrique en lui-même ne prend pas beaucoup d’énergie. Le chauffage est le post consommant le plus, mais la Tiny House étant un petit espace, la chaleur se répand rapidement. La cuisine se fait au gaz, ainsi que la production d’eau chaude qui se fait via une chaudière au gaz à ventouse afin d’évacuer les gaz.

Comme Yunäe et Jonathan habitent dans une Tiny House mobile, ils ne sont reliés à aucun réseau, y compris celui de l’évacuation des eaux usées. Ils font attention, se servant uniquement de savons et de produits d’entretiens biodégradables. De ce fait, ils estiment pouvoir rejeter leur eau directement dans le sol, sans aucun traitement, uniquement via un tuyau. Nous avons vu plus haut que cette technique était possible dans le cas de l’utilisation de produits biodégradables, que cela ne représentait pas de danger pour la faune et la flore. Cependant, l’usage d’un récipient pour récupérer les eaux usées et les déverser dans un regard lié aux égouts est quand même conseillé dans le cas où, comme Yunaë et Jonathan, la mobilité ne permet pas de mettre en place un système de pédo-épuration.1 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages

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Yunaë et Jonathan sur la terrasse de leur Tiny House Tiny house Livingston

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Comme tous les habitants de Tiny, Yunaë et Jonathan ont adopté un mode de vie minimaliste. Difficile à mettre en place au départ, notamment pour Yunaë, qui était très attachée à ses livres dont elle a dû se séparer, ils ont fini par s’adapter et trouver un équilibre, même si parfois le minimalisme a ses limites, notamment quand il s’agit d’avoir les bons outils pour effectuer les réparations nécessaires sur la Tiny. Cependant, être minimaliste permet de s’enlever une charge mentale en plus, car on possède moins de biens matériels à entretenir.

Dans cette volonté de réduire leur possessions, Yunaë et Jonathan ont également fait le choix d’adhérer au mouvement 0 déchet. Tout d’abord pour des raisons pratiques, la poubelle étant un élément prenant de la place, s’en débarrasser ou la réduire est intéressant.

Pour arriver à réduire ses déchets, le couple a acheté une poubelle plus petite qu’ils se sont forcés à ne pas remplir rapidement, via par exemple l’achat de produits en vrac. Comme ils n’ont pas de terrain, ils sont sans poubelle pour la collecte des déchets, les obligeant à déposer leurs sacs dans les poubelles de leurs voisins.

Cette pratique leur procure toujours un sentiment de délinquance, comme une “honte du déchet”, les incitant encore davantage à réduire leurs poubelles.

Le point que l’on pourrait qualifier de moins écologique dans leur Tiny House se trouve dans leur mode de vie nomade. En effet, qui dit nomade dit qu’il faut pouvoir tracter la Tiny House, qui atteignent souvent la limite des 3.5 tonnes. Pour tracter et retenir un tel poids, il est essentiel d’avoir une voiture puissante, type 4X4.

Jonathan et Yunaë possèdent par exemple un 4X4 Toyota Land Cruiser HDJ80, un véhicule très puissant mais qui consomme beaucoup. Comme nous l’avons vu précédemment, les habitants des Tiny Houses peuvent rester jusqu’à trois mois sur le même terrain sans avoir à faire de démarches administratives. De plus, il est rare que les Tiny Housers ne restent qu’une ou deux semaines au même endroit, le but premier du nomadisme en Tiny étant de découvrir de nouveaux endroits, de lier de nouvelles connaissances, des objectifs qui s’inscrivent dans le temps long. Chez Jonathan et Yunaë, les déplacements dépendent des occasions et des circonstances, et ils savent qu’il est plus dur de partir d’un endroit où ils se sentent bien et ont leurs habitudes. De ce fait, on peut aisément rationaliser l’utilisation de ses véhicules puissants par la période d’immobilisation que va observer l’habitation entre deux déplacements. De plus, une fois sur place, les Tiny Housers limitent l’utilisation des véhicules motorisés le plus possible. Par exemple, Jonathan et Yunaë possèdent des vélos, ce qui leur permet de “ poser ” la Tiny House sur un terrain, et de rayonner autour avec les vélos. Ils utilisent de temps en temps le 4X4 quand l’endroit qu’ils veulent visiter se trouvent trop loin pour être atteignable en vélos, mais ces excursions restent une exception, le véhicule ne servant majoritairement qu’à déplacer la Tiny.

Yunaë et Jonathan se sont tournés vers la solution de la Tiny House car elle correspondait à leurs volontés écologiques mais également économiques. En effet, la Tiny House est une belle maison qui reste abordable.

Celle du couple leur a coûté 25 000€ en tout, un budget moins conséquent car ils ont choisi de la construire 72

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eux-mêmes. De plus, ils font actuellement des économies sur leur factures, car ils sont autonomes.

Leurs dépenses ont donc été divisées par deux, entraînant moins de contraintes financières.

Vivre en Tiny House signifie donc pour eux plus d’avantages que d’inconvénients, et on voit dans cette première étude de cas que l’on retrouve les discours tenus par les porteurs du mouvement des Tiny Houses.

La réalité semble donc proche du discours, même si on peut dégager certaines limites qui sont quelque peu passées sous silence, comme la consommation des véhicules tractant et donc leurs rejets, et le non traitement des eaux usées. De plus, on a un questionnement qui demeure quant à la qualification juridique de cet habitat quand il se trouve nomade.

Actuellement, Yunaë et Jonathan sont domiciliés dans leur ancienne mairie, mais quelles sont les conditions à remplir pour avoir ce statut ? 2

Toutes les informations de cette partie sont issues des deux vidéos suivantes : - Tiny House Livingston, Vivre en TINY HOUSE : on fait le bilan 1 an après ! https://www.youtube.com/watch?v=doj1aXyz-Nc (consulté le 05/01/2022) - Tiny House Livingston, VISITE DE NOTRE TINY HOUSE AUTONOME ET NOMADE - TINY HOUSE - FRANCE EP02https://www.youtube.com/watch?v=rr4-PKtRo2o (consulté le 05/01/2022) - Living Big In A Tiny House, The Amazing Tiny House Traveling The World ! https://www.youtube.com/watch?v=yDa6JGkgje8&t=309s (consulté le 12/12/2021)

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La Tiny House de Yunaë et Jonathan vue du ciel Tiny house Livingston

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Célia et Damien Dans leur Tiny House fixe

On vit dans un environnement où on retrouve uniquement le nécessaire tout en y retrouvant tout le confort.

Célia

Pour ma deuxième étude de cas, j’ai choisi de me renseigner sur la vie en Tiny House de Célia et Damien.

Pour rappel, c’est un couple vivant en Tiny House depuis juillet 2019. La famille s’est agrandie récemment avec l’arrivée de leur premier enfant. Célia est cheffe d’une entreprise en ligne et Damien informaticien. Ils ont fait construire leur Tiny House par l’entreprise Baluchon, et on peut la retrouver sur le site de l’entreprise sous le nom de Tiny House Hauméa.

Actuellement, la famille est installée sur le terrain de la mère de Célia, à proximité de Nantes,. Il faut savoir qu’ils ont d’abord vécu sur ce terrain sans avoir l’accord de la mairie. En effet, à l’époque où ils se sont lancés dans l’aventure Tiny House, les lois n’étaient pas encore assez développées pour guider l’installation de leur Tiny en toute légalité. Ils ont donc dû se dissimuler avant de régulariser leur situation grâce à l’encadrement proposé par la loi Alur.

La Tiny de Célia et Damien est une Tiny fixe non autonome. Elle ne possède donc pas de panneaux solaires ou de récupérateur d’eau de pluie, mais est reliée au réseau de la commune. Cette solution, la plus simple, ébranle quelque peu l’idéologie qu’on a d’une petite maison toute autonome prête à partir sur les routes. Cependant, Célia et Damien ont une démarche écologique forte sur d’autres aspects. Malgré leur raccordement au réseau, ils ont conservé des toilettes sèches et ont rejoint le mouvement écologique 0 déchet.

Comme pour Yunaë et Jonathan, cette démarche a eu 74

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pour conséquences de leur faire acheter une petite poubelle qu’ils s’efforcent de ne pas remplir et vider tous les jours. Ils ont également créé un compost pour leurs déchets végétaux. Ils ne possèdent pas de réfrigérateur, conservant leurs aliments frais dehors en hiver et faisant les courses de frais plus souvent en été pour ne rien perdre. Ce choix est facilité par le fait qu’ils sont tous les deux végétariens, et n’ont donc pas à conserver d’aliments fragiles comme la viande ou le poisson. Cette démarche les poussent également à organiser et repenser les quantités lorsqu’ils font les courses, afin de limiter le gaspillage alimentaire et économique.

Malgré le fait que la Tiny ne soit pas autonome, d’autres actions menées par Célia et Damien renforcent leur démarche écologique. Il est aussi à noter que se raccorder au réseau n’est pas une démarche anti écologique car cela permet une gestion simple et sûre des eaux grises pour l’environnement, un point d’achoppement que nous avions pu relever chez Yunaë et Jonathan. Se raccorder au réseau signifie en revanche la perte d’une indépendance énergétique pourtant aisément atteignable, ce qui change la vision véhiculée par la communication d’une petite maison autonome, libre et servant de toit mobile à ses propriétaires.

En ce qui concerne le côté minimaliste, c’est un mode de vie que Célia et Damien avaient déjà commencé à adopter avant d’emménager dans la Tiny House, et c’est d’ailleurs l’une des raisons qui les y avaient poussés. En effet, la maison dans laquelle ils habitaient avant était

La Tiny House de Célia et Damien vue du ciel Célia

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trop grande pour leur besoin, si bien qu’ils n’habitaient que la moitié de sa surface au quotidien. Lors de leur emménagement dans la Tiny, ils ont dû se séparer de beaucoup de leurs possessions, notamment à cause du peu de rangements disponibles dans la Tiny, ce qui a créé une rupture avec leurs habitudes d’accumulation.

Cependant, malgré leur mode de vie minimaliste qui leur a permis de ne garder que le nécessaire, notamment au niveau de l’habillement, la place manque et les rangements ne sont pas suffisants. Peut-être ce problème est-il dû au fait que la Tiny House de Célia et Damien a été pensée par une entreprise et non par eux-mêmes.

Ce recours à une entreprise marque aussi une différence au niveau économique. En effet, alors que la Tiny de Yunaë et Jonathan leur est revenue à 25 000€, celle de Célia et Damien a quant à elle coûté 75 000€ clé en main. On a donc une augmentation de près de 300% du prix pour les mêmes prestations finales. On a cependant une rapidité de construction deux fois supérieure pour la Tiny de Célia et Damien, mais des rangements insuffisants.

Toutefois, le couple a effectué la comparaison avec les prix de l’immobilier en vigueur à Nantes en 2018, et

Avant Réaménagement de l’espace salon pour l’arrivée du bébé Célia

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ils ont pu constater qu’à budget égal, ils auraient pu avoir un appartement plus grand mais sans un aussi grand terrain. De plus, actuellement ils n’ont pas de prêt immobilier, pas de loyer car ils sont propriétaires, et font des économies au quotidien malgré l’investissement de base.

La Tiny House semble donc tenir ses promesses quant au discours économique prôné dans la communication du mouvement. Que l’on décide d’auto construire son habitation ou d’avoir recours à un constructeur spécialisé, le budget final sera toujours inférieur à celui nécessaire pour l’acquisition d’une maison ou d’un appartement.1

Toutes les informations de cette partie sont issues des deux vidéos suivantes : - Living Big In A Tiny House, Dream Minimalist Tiny House in France, https://www.youtube.com/watch?v=KsPJgDqLCb4&t=37s (consulté le 13/12/2021) - Vénus Green, 6 MOIS en TINY HOUSE : avantages, inconvénients... On fait le BILAN ! https://www.youtube.com/watch?v=HVmUAmg44UY (consulté le 15/01/2022) - Vénus Green, TINY HOUSE TOUR : visite de notre mini-maison Baluchon ! https://www.youtube.com/watch?v=9JGAtrDszC (consulté le 15/01/2022)

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Après

“Mise en scène de vie” de Célia et Damien dans leur cuisine pour un tournage Célia

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Éve et son mari Une famille en Tiny House

Nous souhaitions juste vivre simplement et nous voilà embarqués dans un méandre législatif, administratif, créatif, urbanistique et excitant, faisant de nous parfois des portes paroles de ce mouvement Tiny MARCORELLES, 2021, p.72

Pour ma dernière étude de cas, j’ai choisi d’étudier la famille d’Eve Marcorelle, que j’ai découvert lors de mes lectures. Eve, son mari et ses deux enfants vivent dans une Tiny House depuis 2019.

Elle est géographe environnementaliste, et lui navigateur, avec une expérience d’ouvrier dans la construction en ossature bois. Leur Tiny House, la tiny guinguette, se trouve dans le jardin d’une habitante qui les a accueillis moyennant un loyer.

Adhérent au mouvement écologique, la Tiny House était pour eux une nouvelle forme d’habiter qui correspondait à leurs convictions. Eve souhaitait une maison totalement écologique, composée de matériaux biodégradables et recyclables issus de France. Cependant, ces souhaits ne s’accordaient pas toujours avec le budget ou le poids limite imposé pour la Tiny. Par exemple, le couple voulait mettre des fenêtres en bois, mais sur le marché les fenêtres en bois les plus répandues sont en bois d’arbre exotique, donc issu de l’importation. Si on veut des fenêtres avec du bois français, le budget devient beaucoup plus conséquent et les fenêtres en alu sont trop lourdes. Eve et son mari ont donc dû opter à regret pour des fenêtres en PVC. Cependant, en dehors de cet “écart” écologique si on peut l’entendre comme ça, Eve et son mari 78

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ont réussi à trouver des solutions intéressantes et à intégrer les principes élémentaires existants d’une vie écologique en Tiny. C’est le cas avec l’isolation de la Tiny, car le couple n’a pas opté pour la laine de chanvre ou de bois. En effet, ces deux solutions auraient demandé la construction de murs beaucoup plus larges et donc beaucoup plus lourds. À la place, ils ont opté pour une nouvelle sorte d’isolation thermique, l’ECOPEG©, un matériau ultra léger en fibres de polyester qui sont fabriquées à partir de bouteilles de plastiques recyclées.

Pour la consommation électrique de la Tiny, le couple a opté pour ne pas tout miser sur l’électricité afin de pouvoir installer à terme des panneaux solaires qui suffiraient à leurs besoins. De plus, quand on vit dans un petit espace comme la Tiny House, il est important de prendre en compte les ondes générées par les appareils électriques.

En effet, dès qu’un appareil est branché, il émet différents types d’ondes qui peuvent s’avérer néfastes sur la santé à long terme. Pour éviter cela, on peut avoir recours à la bioélectricité, un terme qui désigne “le fait de concevoir ou d’assainir une installation électrique afin de réduire au maximum les champs électriques, magnétiques et les hyperfréquences dégagées.” (NODINOT Elisabeth,

Eve à l’entrée de sa Tiny House Suzanne Green

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2018, p.51) Pour limiter cela, on peut également limiter le nombre d’appareils électriques que l’on utilise, ce qui s’inscrit également dans l’idéologie Tiny. Dans cette idée, Eve et son mari ont décidé d’utiliser un four solaire, construit quelques années auparavant, pour remplacer leur four traditionnel.

Comme la plupart des habitants, la famille a opté pour des toilettes sèches et un compost. Ils récupèrent même la sciure auprès du menuisier du village, dans un souci fort de réemploi. Ils sont aussi membres du mouvement 0 déchet, une adhésion logique pour eux car vivre en Tiny signifie vivre avec moins d’espace, donc moins d’affaires, et changer sa consommation pour générer moins de déchets.

On l’a vu, jongler entre les convictions écologiques, le budget et la juridiction peut s’avérer compliqué quand on habite en Tiny House. On se doit de faire des choix qu’on ne voulait pas faire, d’utiliser des matériaux moins sains que ce qu’on voulait, mais l’écologie en Tiny se retrouve principalement dans le mode de vie que l’on va adopter une fois à l’intérieur. Et cette observation peut se faire pour n’importe quel bâtiment écologique que l’on va construire car l’écologie ne s’arrête pas à la conception de son bâtiment.

Au niveau économique, le budget total de la Tiny s’élève à 25 113,17€ selon Eve, sans compter le système de panneaux solaires (environ 7 000€), d’épuration, le raccordement aux réseaux publics, la taxe d’habitation et le loyer. On se retrouve alors dans la même tranche de budget que Yunaë et Jonathan, sachant que les deux couples ont autoconstruit leurs habitations. Construire sa Tiny House soi-même est donc l’une des meilleures solutions pour économiser sur le budget.

Cependant, trouver une banque qui accepte de leur faire un prêt a été impossible. Aucune banque ne voulait prêter de l’argent pour aménager une “cabane sur roues” (MARCORELLES Eve, 2021, p.30) Ils ont donc eu recours à un prêt personnel auprès d’un mécène afin de mener à bien leur projet.

Une fois le budget pour la construction de la Tiny House trouvé, l’habitation construite et installée, là encore les économies se retrouvent dans le mode de vie. En effet, du fait de la place limitée, stocker devient compliqué. Eve et son mari comprennent 80

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donc qu’ils vont devoir faire des courses moindre en quantité mais plus fréquente, et ne plus faire de provision sur le long terme. Comme pour Célia et Damien, cela leur a permis de mieux gérer les quantités et d’éviter le gaspillage sur le long terme. Aujourd’hui, acheter est devenu un acte plus réfléchi pour le couple, que ce soit pour les vêtements, qu’ils achètent maintenant de meilleure qualité afin qu’ils durent longtemps, ou encore pour les jouets des enfants. Fini la frénésie d’achat lors des anniversaire et des fêtes de fin d’année, pour la simple raison qu’ils n’avaient pas la place de stocker. Ils se sont d’ailleurs rendus compte que cela convenait à tout le monde dans leur famille, et que ces derniers avaient même commencé à appliquer la même logique même avec des maisons plus grandes. On achète donc de meilleure qualité, ce qui induit un budget plus conséquent, mais qui sera rentabilisé par la durée de vie de l’objet acheté.

Vivre dans plus petit permet de moins dépenser et d’avoir moins de charges, notamment au niveau des factures d’eau et d’électricité. D’autres post demandent cependant un investissement économique plus important qu’avant, notamment par la volonté d’augmenter la qualité de ce qu’on achète (alimentation, habillement, aménagement intérieur ou extérieur…) Vivre en Tiny va donc induire une économie, notamment au niveau de l’achat et de la gestion de la maison, mais le quotidien ne sera pas forcément moins cher.

Le point le plus compliqué pour le couple dans leur vie en Tiny a été la juridiction, et notamment la communication et la compréhension entre eux et les autorités de la ville. En effet, la mairie n’a au départ pas accepté l’installation de la famille sur leur terrain, assimilant leur habitation à du camping illégal et les accusant de profiter de la gentillesse d’une vieille femme. Pourtant, le couple s’était renseigné sur les possibilités qui s’offraient à eux pour s’installer en toute légalité, n’ayant pas envie de vivre comme des hors-la-loi avec leur deux enfants. Cependant, l’acceptation fut longue et ponctuée de nombreuses visites de la gendarmerie, du service d’urbanisme, et de rendez-vous avec le maire. Cette partie de la vie fut compliquée à gérer pour le couple, qui a dû remettre en question beaucoup de choses dans leur vision du monde avant d’obtenir gain de cause. Et cela leur a permis

de réfléchir sur l’acceptation encore partielle de l’habitat léger dans les communes, malgré les lois existantes pour réglementer et encadrer ces nouvelles formes d’habiter.

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 4 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 5 Ibid 3

Les Tiny Houses, ainsi que les autres habitats légers se développant un peu partout en ce moment sont donc encore peu acceptés par les autorités locales, malgré les lois existantes. Cela est notamment dû aux documents d’urbanisme qui n’ont pas encore suivi les différentes évolutions de l’habitat. Ce problème se doit cependant d’être réglé afin de permettre un développement sain de ces nouveaux habitats, sans que leurs habitants soient stigmatisés comme l’ont pu être Eve et sa famille.

L’aménagement de l’espace cuisine salle à manger et la mezzanine des enfants dans la Tiny d’Eve Suzanne Green

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Ces trois études de cas nous montrent donc plusieurs choses. Premièrement, le côté écologique de la Tiny House en tant que construction est réel, cependant il est important de garder à l’esprit que le mode de vie dans cet habitat va contribuer à perpétuer cette volonté écologique au-delà de la construction. Pour cela, les solutions telles que l’installation de panneaux solaires ou de récupérateurs d’eau de pluie afin d’être le plus autonome possible en énergie, le recours à des toilettes sèches, sont des premiers pas en avant.

Il faut ensuite être conscient que le minimalisme imposé par ce mode d’habitat met un frein à la surconsommation mais, comme le dit Jack Self, la propension de rangement dans un habitat si petit peut également y pousser s’ils ne sont pas remplis par les objets nécessaires au quotidien. L’écologie de la Tiny House dépend donc de ces habitants.

En revanche, son côté économique est quant à lui avéré. La possibilité de pouvoir auto-construire sa Tiny est déjà un premier élément en faveur de cet argument, et on peut voir que même si le recours à un constructeur peut coûter plus cher, on se retrouve quand même avec des prix finaux bien inférieurs aux prix du marché actuellement.

Tiny House Flamenco, une Tiny qui reprend la forme d’une roulotte Baluchon

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Les économies au sein de la Tiny se font aussi automatiquement du fait de son petit espace, qui demande donc moins de consommation d’énergies pour son bon fonctionnement, et permet donc de pouvoir investir un peu plus dans d’autres postes du quotidien comme les loisirs, l’alimentation ou l’habillement. Attention cependant à ne pas retomber dans le cycle de la surconsommation !

Pour le côté juridique, cet habitat étant en voie de développement, il est encore marqué par de nombreux préjugés que peuvent avoir les gens à son égard. Pour résoudre cela, il faut que la loi évolue encore un peu, afin que tous les textes s’accordent dans la marche à suivre, mais il faut surtout que les mentalités changent, ce qui ne peut arriver qu’avec le temps. Cependant, grâce à la communication massive existant sur le mouvement, les Tiny Houses jouissent quand même d’une acceptation plus grande que leur voisine les roulottes, dont la population est encore stigmatisée. (HOGGE, 2018, p.4)1 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages

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La Tiny House de Yunaë et Jonathan en construction Micro maisons

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Tiny House, une pluralité de modes de vie

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Yunaë et Jonathan sur leur terrasse Tiny House Livingston

1. L’aspect social

Attention à ne pas céder à l’achat compulsif. L’acquisition d’une Tiny House doit être l’aboutissement d’une démarche réfléchie, car y vivre induit un changement de mode de vie assez radical NODINOT Elisabeth, 2018, p. 24

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Vivre ensemble

Parfois les gens inventent de nouvelles façons de vivre ensemble, de vivre le couple.

MARCORELLE EVe, 2021, p. 127

Vivre en Tiny House présente de nombreux avantages, notamment celui d’une plus grande liberté. Cependant, il ne faut pas oublier qu’on ne vit pas dans un monde manichéen, et la Tiny House n’y déroge pas. Vivre dans une Tiny House impose des sacrifices qu’il est parfois compliqué de mesurer avant de s’y retrouver confrontés.

L’aventure commune commence dès la construction de la Tiny House. En effet, comme pour tout projet de construction, qu’il soit réalisé par une entreprise ou auto construit, on se retrouve à devoir faire des choix parfois compliqués (répartition des espaces, quand l’un veut avoir une grande cuisine mais l’autre préfère une plus grande salle de bain par exemple). Ces tensions peuvent être exacerbées quand on a recours à l’auto construction, surtout quand l’on sait qu’un couple sur deux subi des accrochages voir des grosses tensions lors de l’édification de leur habitation.1 A l’inverse, construire sa Tiny House en couple peut s’avérer bénéfique et permettre de découvrir une nouvelle relation et de nouveaux intérêts commun, comme ce fut le cas pour Eve et son compagnon : “Nous avons décidé, avec mon compagnon, d’auto construire notre Tiny [...] C’était l’occasion de partager une création ensemble [...] nous devions nous faire confiance en tant qu’équipe.» (MARCORELLES Eve, 2021, p.28)2 A cause de l’espace plus exiguë que dans un habitat “normal”, on peut vite se sentir à l’étroit dans une Tiny House, notamment si on y vit à deux ou plus. De ce fait, il est important quand on se lance dans un projet comme celui là d’être sûr que c’est ce que l’on veut, 88

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car habiter dans une Tiny House à l’année, c’est aussi y habiter lorsqu’il fait froid, pluvieux, qu’il neige, et que sortir manger, jouer, lire, s’aérer l’esprit dehors n’est plus possible. On se retrouve alors à vivre ensemble dans un espace réduit, sans aucune intimité.

Cependant, surtout quand on vit à plusieurs, cette proximité peut avoir des bénéfices quand elle est bien gérée, par exemple en étant conscient du fait que chaque habitant de la Tiny a besoin de son espace personnel. Pour cela, il suffit parfois de ne pas faire la même activité au même endroit en même temps, par exemple une première personne peut lire sur le canapé pendant que la deuxième travaille sur le bureau/table à manger et que la troisième se repose dans la chambre.

Cela peut demander de l’organisation et des principes de vie bien déterminés (par exemple, chez Eve, les activités prenant de la place (sport, musique…) se font ensemble ou ne se font pas), qui vont cependant contribuer au bien-être des habitants de l’habitation.3

SeLoger construire, 1 couple sur 2 a subi des tensions pendant la construction de sa maison https://actualite.seloger-construire.com/actualites/france/1-couple 2-a-subi-tensions-pendant-construction-de -maison-article -24227. html#:~:text=Selon%20une%20%C3%A9tude%20men%C3%A9e%20par,de%20 r%C3%A9novation%20de%20leur%20maison (consulté le 04/05/2022) 2 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 3 Ibid 1

Célia et Damien à leur bureau/table à manger Célia

Yunaë et Jonathan sur la terrasse de leur Tiny House Tiny House Livingston

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Vivre en Tiny House permet aussi de se rapprocher les uns des autres. Les trois foyers étudiés sont unanimes là-dessus, le fait de vivre ensemble crée de nouveaux liens, car les chambres aux portes fermées n’existent plus.4 On se parle plus, on s’écoute plus, on passe plus de temps ensemble, à jouer par exemple, et on crée une complicité et une communication qui n’avait peut-être jamais existé avant.5 Cette nouvelle proximité s’explique par l’organisation de la Tiny, qui ne laisse pas beaucoup de place à l’intimité en dehors de la salle de bain, souvent le seul endroit fermé par une porte et une cloison. Le temps pour soi est rare et compliqué à s’offrir.6 Cela peut créer des tensions, car il peut parfois être difficile en tant qu’être humain de réussir à ne jamais s’énerver ou s’agacer d’une situation, et que vivre tout le temps ensemble dans le même espace réduit peut être difficile à appréhender et à accepter. Cependant, cette proximité qui peut parfois créer des tensions permet aussi de les résoudre rapidement, comme l’expliquent très bien les trois foyers. Au niveau d’un couple, même si cela fait longtemps qu’on est ensemble, vivre en Tiny House implique de faire de gros efforts, de trouver des compromis et de déterminer les limites de chacun. On ne peut pas se cacher, on est toujours à la vue l’un de l’autre, dans une notion d’authenticité très forte.7 Ne pas avoir d’endroits où s’isoler après une dispute oblige à communiquer sur ce qui ne va pas, car on se retrouve contraint d’être l’un à côté de l’autre, et on essaye donc de régler rapidement la situation.8

juste séparée par une fine cloison.10 Chez Eve et son mari, qui ont deux enfants en bas âge, le choix a été fait d’opter pour deux mezzanines séparées par le vide sur l’espace salle à manger. Les enfants se retrouvent donc dans le même espace, un choix qui leur convient parfaitement à l’heure actuelle, mais leur parents savent qu’ils devront trouver une solution à l’avenir, quand les enfants grandiront et auront besoin de leurs intimité, car ils sont sûres que maintenant qu’ils ont fait le choix de la Tiny House, ils ne s’imaginent pas habiter ailleurs. Ils réfléchissent déjà à la construction de ce qu’ils appellent une Tiny-ado.11 Ces observations nous montrent que la Tiny House est un concept certainement plus adapté à la vie d’un couple, quel que soit l’âge, qu’à la vie de famille. En effet, même si nous voyons bien que c’est possible grâce aux deux témoignages précédents, on se rend aussi compte que si l’on veut y vivre en famille, il faudra trouver des solutions voir agrandir la Tiny pour que chacun puisse avoir une intimité. On voit d’ailleurs apparaître, au fur et à mesure que le mouvement s’étend, de nouvelles manières d’habiter et de vivre ensemble en Tiny, avec par exemple des propriétaires qui décident de construire deux Tiny, une pour chacun des membres du couple.12

Eve raconte d’ailleurs : “Quand la discussion s’envenime, car vous n’avez pas du tout envie de vous brancher CNV (Communication Non Violente), eh bien, vous sortez de la Tiny pour aller vous expliquer dehors et ne pas réveiller les petits. Sauf qu’au bout de 10 minutes à frissonner car vous vous engueulez en plein hiver, le “deuxième effet Tiny House”, c’est que vous vous regardez encore droit dans les yeux en vous disant “on a l’air cons, là non, à s’engueuler à 0 degrés ? Allez ! C’est fini, on rentre !” (MARCORELLES 2021, p.126)9 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 5 Vénus Green, 6 MOIS en TINY HOUSE : avantages, inconvénients... On fait le BILAN ! https://www.youtube.com/watch?v=HVmUAmg44UY (consulté le 15/01/2022) 6 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 7 Ibid 8 Tiny House Livingston, Vivre en TINY HOUSE : on fait le bilan 1 an après ! https://www.youtube.com/watch?v=doj1aXyz-Nc (consulté le 05/01/2022) 9 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 10 Vénus Green, TINY HOUSE TOUR : visite de notre mini-maison Baluchon ! https://www.youtube.com/watch?v=9JGAtrDszC (consulté le 15/01/2022) 11 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 12 Ibid 4

Quand on a des enfants en Tiny House, il faut être conscient que l’intimité, facilement gérable quand on habite l’espace en couple, est limitée. En effet, le concept de chambre fermée n’étant pas dans les bases de la construction de Tiny, ne serait-ce que pour la circulation de l’air et de la chaleur dans l’habitat, on réduit drastiquement toute notion d’intimité lorsque l’on se retrouve tous ensemble dans la Tiny. Par exemple, chez Célia et Damien, qui avaient prévu dès le début l’arrivée de leur enfant dans la Tiny, la deuxième “chambre” se trouve juste derrière leur lit et n’est pas fermée mais 90

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Scène de vie de la famille d’Eve

Photo personnelle issue du livre d’Eve MARCORELLE

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Vivre avec les autres L’été c’est plus facile pour recevoir les amis, accueillir les copains des enfants pour le goûter.

MARCORELLES, 2021, p.72

En ce qui concerne cette partie, l’objectif visé est plutôt de se concentrer sur la vie avec les personnes extérieures à l’habitat. Comment reçoit-on sa famille, ses amis, comment s’organise-t-on si on doit recevoir beaucoup de monde d’un coup, est-ce même possible ?

Je vais aussi traiter les relations à l’autre hors du cercle familial et amical, les réactions des voisins face à ce type d’habitat, des passants, du public en général.

Mais ils ont également fait appel à leurs proches, en partageant leurs réflexions et leurs doutes, et en écoutant les idées qui sortaient de ces échanges pour les réintégrer dans leur réflexion.1 “C’est comme si la Tiny House parlait à tout le monde, comme si elle nous reconnectait à notre enfance , à notre cabane” (MARCORELLES Eve en parlant de ces échanges avec ses proches, 2021, p.18)2

Vivre en Tiny House, c’est également rentrer dans une communauté, car vivre dans des habitations atypiques demande de pouvoir se renseigner, d’avoir des conseils, des avis d’autres personnes ayant déjà sauté le pas. En Amérique, où le mouvement est bien plus répandu qu’en France, des communautés de Tiny Housers se sont créées et ces derniers se rejoignent quelques fois par an lors de salons ou de réunions plus personnelles entre propriétaires. Ce qui est très intéressant, c’est que ces réunions entraînent la création de véritables mini villages de Tiny House, où tous peuvent se voir, échanger des bons plans, des astuces. En France, le mouvement en étant encore à la phase primaire, la communauté commence quelque peu à se former mais on est loin du modèle américain. Cependant, grâce à YouTube, et autres moyens de communication, le mouvement s’étend et les Tiny Housers français commencent à partager de plus en plus leurs histoires, permettant à certaines personnes encore hésitantes de trouver toutes les informations dont ils ont besoin pour se lancer ou non dans l’aventure. C’est d’ailleurs auprès d’amis habitant déjà en Tiny House que Eve et son mari sont allés chercher les réponses à leur questions, notamment lors de la conception de leur maison.

Nous parlions plus haut de la nécessité de trouver un terrain pour installer sa Tiny House lorsque l’on décide de l’immobiliser. Pour cela aussi le cercle social plus ou moins proche peut s’avérer apporteur de solution.

En effet, si on regarde Célia et Damien, ils sont actuellement installés dans le jardin familial3, et Eve et son mari ont trouvé deux terrains, le premier leur a permis de construire la Tiny House en toute sécurité et à l’abri dans un hangar, et le deuxième de s’installer.

Tous deux ont été trouvés grâce au bouche-à-oreille, à la suite d’une petite annonce déposée à l’école des enfants.4

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MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 2 Ibid 3 Vénus Green, TINY HOUSE TOUR : visite de notre mini-maison Baluchon ! https://www.youtube.com/watch?v=9JGAtrDszC (consulté le 15/01/2022) 4 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 1

BD résumant les réflexions qu’ont pu faire les proches de Yunaë et Jonathan sur leur projet Tiny House Livingston

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Vivre en Tiny inclut également un aspect de renouvellement social. En effet, le fait de bouger sans cesse, passant d’une ville à l’autre, permet non seulement de changer de paysage, mais aussi de connaissances. Lorsque l’on choisit de vivre en Tiny, on choisit également d’être ouvert sur le monde, de partager ses expériences, d’aller vers les autres et de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux paysages.5 Lorsque l’on vit en Tiny, du fait de son petit espace, on sort beaucoup plus facilement dehors, on est moins facilement casaniers, et on profite plus de son jardin mais également des espaces publics.

On se balade et au fil des sorties on fait de nouvelles rencontres.6 C’est d’autant plus vrai lorsque l’on choisit de vivre dans une Tiny House nomade. En effet, cet habitat permet “d’aller à la découverte des gens, de lieux, et pour les travailleurs intérimaires, de se déplacer au fil des affectations, chantiers ou saisons.” (NODINOT Elisabeth, 2018, p.17)7 Les Tiny House étant des habitats atypiques, les gens sont souvent curieux de savoir comment on y vit et veulent parfois même les visiter. Ces petites maisons ne laissent pas les voisins et passants indifférents, elles attirent la curiosité.8 C’est ce que nous expliquent Yunaë et Jonathan.

Habitués à parcourir la France avant de partir pour leur tour du monde, ils ont déjà eu l’occasion de visiter de nombreuses villes. Et à chaque fois, le même scénario se répète : on apprend leur venue et des gens intrigués par ce mode de vie viennent vers eux pour en savoir plus.

Pour le couple, c’est une aubaine qu’ils n’avaient pas du tout anticipée mais qui les a ravis, car ils adorent partager leurs expériences et nouer de nouvelles relations.9 Pour Eve aussi, ce phénomène s’est produit, d’abord avec leur entourage proche, qui visitait régulièrement le chantier, puis petit à petit avec d’autres curieux.10 C’est d’ailleurs cet engouement et cette curiosité qui leur a permis de trouver le terrain sur lequel ils sont actuellement installés. Aujourd’hui encore, leur Tiny House suscite des réactions, comme lorsque les parents d’élèves viennent déposer leurs enfants à la Tiny. Eve raconte que les réactions divergent entre ceux qui sont très enthousiastes, demandant à visiter la Tiny et à en savoir plus, et ceux plus réservés, qui ne savent pas comment réagir par peur de froisser les propriétaires.11 Toutefois, vivre en Tiny House attire aussi des réfractaires, qui ne comprennent pas ce mode de vie et ne l’acceptent pas.

Ce sont ces réactions qu’ont également dû affronter Eve et son mari lors de leur installation, notamment avec un de leur voisin, qui les a accusés de faire du camping sauvage, et la mairie, qui avait été contacté par ce voisin et d’autres membres du village pour dénoncer la famille Marcorelles. Alors qu’Eve et son compagnon voulait aller voir spontanément la mairie pour se présenter et présenter leur projet, ils ont été convoqué en urgence dans les bureaux pour subir un “interrogatoire” sur leurs objectifs dans cette petite maison et vérifier qu’ils ne profitez pas de la gentillesse d’une vieille dame (sous entendu la personne qui a accepté de les accueillir sur son terrain). Eve regrette que les échanges avec 94

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les autorités locales se soient passés ainsi, créant une relation de défiance dommageable entre eux.12 Les Tiny Houses sont créatrices de liens sociaux, ce sont des maisons qui rassemblent. Cependant, il faut être conscient que tout le monde n’adhère pas à ce mode de vie et savoir s’en accommoder et s’en prémunir, car lorsque les deux mondes se rencontrent ça peut provoquer des tensions et des incompréhensions.13 Les Tiny Houses sont cependant des nouveaux logements intéressants pour qui veut revenir à un mode de vie simple, écologique et en accord avec une nouvelle vision de voir la vie plus mouvante et plus en relation avec les autres. Ce mode de vie inclut des sacrifices et des adaptations, comme par exemple l’impossibilité de planifier de grandes réceptions en hiver faute de place pour recevoir à l’intérieur14, mais il apporte aussi des avantages sociaux qu’il ne faut négliger lorsque l’on réfléchit à se lancer dans l’aventure.

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 6 Ibid 7 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 8 Ibid 9 Tiny House Livingston, Vivre en TINY HOUSE : on fait le bilan 1 an après ! https://www.youtube.com/watch?v=doj1aXyz-Nc (consulté le 05/01/2022) 10 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 11 Ibid 12 Ibid 13 Ibid 14 Ibid 5

Yunaë et Jonathan reçoivent leur famille Tiny House Livingston

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La deuxième chambre chez Célia et Damien, séparée de la première par la cloison à droite Célia

2. L’organisation spatiale

Selon une étude de l’INSEE publiée en 2013, la surface moyenne d’un foyer est de 110m² pour une maison et de 60m² pour un appartement.

NODINOT, 2018, p.16

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La répartition des espaces La répartition des espaces de vie dans une tiny house est approximativement toujours la même.

La salle d’eau se tient sur une longueur de 1,40 mètre, la cuisine sur 1,20 mètre, et le reste regroupe la pièce à vivre et les couchages, ces derniers étant parfois prévues en mezzanine Nodinot, 2018, p.58

Dans une Tiny House, la répartition des espaces est un prérequis très important et qui se doit d’être pensé et réfléchi.

Lorsque l’on construit une Tiny, on a plusieurs solutions : l’auto construction, le recours à un architecte ou la commande via une entreprise spécialisée.

Dans tous les cas, on va pouvoir répartir les espaces selon ses besoins, mais on va pouvoir préciser cela encore davantage si on a choisi les deux premières solutions. Pour Jonathan et Yunaë, qui ont construit eux-mêmes leur Tiny House, la répartition s’est faite très simplement. Ils ont dressé la liste des espaces qu’ils voulaient retrouver dans leur Tiny, ont réfléchi au temps qu’ils y passaient et en ont déterminé la surface en fonction. Par exemple, comme ils ne passent pas longtemps dans la salle de bain, elle n’a pas besoin d’être plus grande que nécessaire. A l’inverse, le salon est la pièce la plus importante de la Tiny et prend donc une place conséquente.1 Et cette méthode est celle qui revient le plus souvent lorsque l’on construit ou choisi sa Tiny House, car elle permet d’ordonner son espace, ce qui est très important pour vivre sereinement dans son logement, car en Tiny des espaces mal proportionnés peuvent devenir un réel problème au quotidien et altérer la vie des propriétaires. Pour Eve et son mari, la répartition a aussi été pensé au travers d’impératif technique. En effet, ils ont choisi de réunir la cuisine et la salle de bain ensemble, un prérequis qu’ils n’avaient pas au départ, afin de limiter les linéaires des tuyaux d’eau et d’évacuation des eaux, faisant de ce fait une économie d’argent et de poids.2 Cependant, on peut constater qu’en général les Tiny House sont organisés de la même manière à savoir 98

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la succession entrée/salon/circulation/cuisine/salle de bain et la chambre en mezzanine, et le principal changement se fera au niveau du dimensionnement des pièces. La salle de bain est souvent le seul espace fermé de la Tiny House, et Eve pense également que lorsque l’on habite en famille dans une Tiny, trouver un moyen de séparer les toilettes sèches de la salle de bain serait bénéfique, afin de pouvoir utiliser les deux simultanément.3 La répartition du poids dans la Tiny House est également une donnée importante à prendre en compte dans la répartition des espaces. En effet, si les Tiny House sont sensiblement toutes organisées de la même manière, ce n’est pas uniquement à cause d’un effet de standardisation de l’offre. Comme pour une caravane, une roulotte ou tout autre habitation tractée, La Tiny se doit d’être stable à la fois quand elle est immobile mais également quand elle est en mouvement, pour ne pas se mettre en danger ou mettre les autres en danger.

Pour cela, quelques règles sont à respecter. La première est qu’il faut mettre les “espaces lourds” à l’avant de la Tiny généralement, c’est-à-dire vers la flèche de la remorque. Cela permet de l’ancrer dans la route et d’éviter qu’elle ne se déséquilibre, entraînant le véhicule qui la tracte avec elle. On retrouve donc souvent la cuisine et les sanitaires devant, et le salon et la mezzanine derrière. Cependant, si l’avant est trop chargé (il ne faut pas mettre plus de 150 kg sur la tête de l’attelage), la boule du véhicule tractant ou la tête de lapin risquent de se rompre. A l’inverse, si l’arrière est trop chargé, alors la Tiny risque de faire des embardés lorsque le convoi dépassera les 90 km/h.4

Il faut également faire attention à la répartition du poids dans la Tiny au niveau des rangements, car même avec des fournitures équilibrées, si tous les rangements sont placés à l’arrière de la Tiny, cette dernière se retrouvera déséquilibrée. Le placement des essieux va également jouer dans le bon équilibre de l’habitation sur la route. Pour trouver leur emplacement, il faut d’abord déterminer le centre de gravité de la Tiny House, puis placer les essieux à vingt/trente centimètres de ce dernier.5 Il faut savoir aussi que des éléments comme les fenêtres sont lourds, et c’est donc à prendre en compte lorsque l’on réalise la Tiny, afin de bien les répartir. De même, les Tiny ne sont quasiment jamais équipées de volets car cela rajoute également du poids qu’il faut savoir répartir.

Répartir le poids dans une Tiny House est donc un élément clé qu’il ne faut pas négliger pour éviter les mauvaises surprises, les accidents et être bien équilibré pour pouvoir passer les contrôles de poids évoqués plus tôt.

MAISON

Toutefois, il est important de ne pas raisonner qu’en terme de fonctionnalité et de répartition de poids quand on conçoit sa Tiny House car une “tiny house n’étant pas toujours bien pensée, on retrouve parfois des tentatives d’espaces fonctionnels par le biais d’aménagements riches en rangements et pauvres en espace laissé libre et adaptable.”6 (HOGGE, 2018, p.35) Tiny House Livingston, VISITE DE NOTRE TINY HOUSE AUTONOME ET NOMADE - TINY HOUSE - FRANCE EP02https://www.youtube.com/watch?v=rr4-PKtRo2o (consulté le 05/01/2022) 2 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 3 Ibid 4 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 5 Ibid 6 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021) 1

APPARTEMENT

Entrée

TINY HOUSE

Circulations Maison 5m² Appartement 3m² Tiny House 1m²

Cuisine

Séjour/Salle à manger Maison 12m² Appartement 7m² Tiny House 2m²

Chambre Maison 10m² Appartement 9m² Tiny House 4m²

Maison 25m² Appartement 19m² Tiny House 6m²

Sanitaires Maison 33m² Appartement 33m² Tiny House 6m²

Maison 8m² Appartement 11m² Tiny House 3m²

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Entrée

Séjour/Salle à manger

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Circulations

Bureau

Cuisine

Sanitaires

Chambre

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La polyvalence des espaces La modularité, oui mais pas trop ! À long terme, les changements quotidiens deviennent lassants Nodino, 2018, p.63

La clé pour ne pas se sentir à l’étroit dans une Tiny House semble être la polyvalence des espaces. En effet, compte tenu de la réduction des surfaces, chaque mètre carré se doit d’être rentabilisé au maximum.

Pour cela, il existe différentes manières de penser afin de rendre un espace polyvalent. Le salon par exemple en est l’exemple phare dans une Tiny House.

On retrouve quasiment systématiquement des canapés longs dans cet espace, ce qui pourrait sembler être un choix intriguant. Mais il faut savoir qu’un canapé dans une Tiny exerce automatiquement différentes fonctions. La plus courante est celle de canapé/lit.

Dans une maison où il n’est pas possible d’avoir une deuxième chambre, le canapé-lit est la solution idéale.

Chez Yunaë et Jonathan, cette fonction ne sert d’ailleurs pas uniquement quand ils reçoivent des invités, mais également pour eux, lors de leurs soirées jeux-vidéos ou télévision, pour pouvoir être à l’aise.1 Chez Célia et Damien, ce canapé-lit a même été pensé dans le but de devenir le lit permanent de leur enfant, le couple prévoyant de fonder une famille dans la Tiny. Le canapé va également servir d’assise à la table à manger, car il est rare de trouver des chaises dans une Tiny.2 Chez Eve et son mari, le canapé est au bout de la Tiny House entouré de bibliothèque, lui conférant une fonction stricte d’espace de repos et non une assise pour manger, car ils ne trouvaient pas cela idéal avec leur deux enfants.3 La transformation de l’espace salon en espace nuit diverge selon les habitants, car il peut devenir un chambre à part entière, comme chez Célia et Damien, ou juste un lieu d’accueil pour les amis ou en cas de maladies d’un des enfants pour ne pas avoir à faire des allers-retours, comme chez Yunaë et Jonathan et Eve et son mari.4 Toujours dans le salon, on retrouve un deuxième meuble qui montre la polyvalence que l’on doit adopter 102 130

en temps qu’habitant en Tiny House : la salle à manger.

Souvent extensible ou repliable, elle peut devenir un bureau pour le télétravail, un support aux activités manuelles et de loisirs, et aux différents repas de la journée. Cependant, il est essentiel de mettre en place une bonne organisation des activités afin de ne pas se retrouver avec plusieurs activités incompatibles qui se déroulent en même temps au même endroit.5 Un autre typique de polyvalence est l’escalier qui se transforme en un lieu de rangement idéal. On le retrouve dans la Tiny de Yunaë et Jonathan, et d’Eve et son mari, qui s’en servent tous comme placard.6 En revanche, chez Célia et Damien c’est un escalier typique, et c’est un regret qu’ils ont de ne pas avoir de rangement à cet endroit.7 Il est donc bon de retenir que dans une Tiny House, la polyvalence et l’organisation bien pensées sont des clés pour un habitat réussi. Cependant, on se rend compte grâce à la comparaison entre les Tiny que cette dernière n’est pas forcément poussée jusqu’au bout dans les constructions, restant sur un schéma plutôt simple et prévisible, une constatation qui sera renforcée lors de l’étude des rangements.

Tiny House Livingston, VISITE DE NOTRE TINY HOUSE AUTONOME ET NOMADE - TINY HOUSE - FRANCE EP02https://www.youtube.com/watch?v=rr4-PKtRo2o (consulté le 05/01/2022) 2 Vénus Green, TINY HOUSE TOUR : visite de notre mini-maison Baluchon ! https://www.youtube.com/watch?v=9JGAtrDszC (consulté le 15/01/2022) 3 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 4 Tiny House Linvingston, Vénus Green et MARCORELLES Eve, op. cit.

5 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 6 Tiny House Linvingston et MARCORELLES Eve, op. cit.

7 Vénus Green, 6 MOIS en TINY HOUSE : avantages, inconvénients... On fait le BILAN ! https://www.youtube.com/watch?v=HVmUAmg44UY (consulté le 15/01/2022) 1

Un canapé qui sert également de lit et de rangements

Photographies personnelles issues du livre d’Elisabeth NODINOT

Un escalier avec des cases de rangement

Photographie personnelle issue du livre d’Elisabeth NODINOT

Chez Eve, l’escalier sert de placard pour les vêtements

Photographie personnelle issue du livre d’Eve MARCORELLES

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Cuisine/Rangements/Local technique

Canapé/Lit/Rangement/Assise bureau

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Escaliers/Rangements

Table basse/Table à manger/Bureau

Fenêtres/Réfrigérateur

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Le rangement Un 37m² mal aménagé peut-être plus difficile à vivre qu’un 8m² adapté à sa morphologie et à ses besoins.

Yunaë

Le rangement dans une Tiny House est l’une des données clés. On peut avoir l’habitation la mieux pensée du monde, si on ne possède pas les rangements adéquats où qu’on ne range pas nous même, cela deviendra vite invivable.

Comme le dit Eve Marcorelle : “Chaque chose à sa place et il y a une place pour chaque chose” (MARCORELLES, 2021, p.118)1 Nous avons également vu que certains éléments de mobiliers étaient idéaux pour placer des espaces de rangement, invisibles ou non, pratiques et conséquents.

Il est à noter un détail visible sur les plans : les Tiny House ne possèdent que très peu de placards à proprement parler, et on retrouve souvent ces derniers dans la salle de bain.

Pour le reste des rangements, ils sont intégrés directement dans le mobilier de la Tiny voire même dans sa structure. Les rangements intégrés les plus courants se trouvent au niveau du canapé, où l’on va retrouver en dessous de l’assise des grands tiroirs.2 Comme expliqué plus haut, on retrouve également des tiroirs au niveau de l’escalier. Dans la cuisine, il est possible de retrouver des rangements également, mais la plupart du temps ceux-ci seront réservés au stockage de la nourriture sèche. Les étagères réparties dans la Tiny House sont d’autres surfaces de rangement qui peuvent servir pour stocker des livres, des jeux de société et autres petits éléments qui peuvent également servir à la décoration.3 Les banquettes fixes servant d’assises à la table à manger peuvent également servir de rangement, mais prennent de la place, si bien que la plupart des propriétaires de Tiny ne choisissent pas cette solution, comme c’est le cas d’Eve et son mari, qui ont préféré opter pour des chaises et des tabourets.4 106 130

On retrouvera ces manières de ranger dans à peu près toutes les Tiny étant donné que ce sont des procédés “usuels” de pensée.

Cependant, il existe plein d’autres manières d’optimiser l’espace de rangement. Par exemple, Yunaë et Jonathan ont réalisé une mezzanine qui contient 80% de l’espace de stockage de la Tiny et leur permet de gagner une place conséquente dans la maison, grâce à un ingénieux système de trappes comme on peut le voir ci-contre.5 De la même manière, Eve et son mari ont pensé à ajouter des tiroirs sous la remorque de leur Tiny House.

Endroit souvent oublié, il est pourtant pratique pour ranger des affaires destinées aux activités extérieures, tout en créant une isolation supplémentaire avec le sol.

Pour cela, il suffit de penser à un système de boîtes en bois qui se fixent au châssis de la remorque et peuvent être retirés si l’on voyage.6 L’extérieur de la Tiny est d’ailleurs un élément qui peut également être utilisé à des fins de rangement, par exemple pour les chaussures, qui posent souvent des problèmes d’espace dans la maison. Eve et son mari ont vu beaucoup de systèmes différents pour régler ce problème, et ils ont fini par choisir celui de l’installation d’un placard étanche sur la terrasse de la Tiny pour stocker les chaussures, ce qui leur a permis de garder leur porte d’entrée vitrée.7 On voit donc que construire sa Tiny House, notamment en auto construction, donne lieu à des innovations intéressantes en matière d’optimisation dans le but de créer des espaces de stockage. Cependant, comme le pointe l’auteur Jack Self dans son article Indignation : Le problème des mini maisons : “Une qualité étrange de la petite maison est l’abondance de rangement, environ 17 % du volume total. Encourageant très peu

de réduction de la consommation au-delà des meubles, les objets cachés prolifèrent : armoires pleines, photos encadrées, pot-pourri et napperons sur toutes les surfaces, bibelots et sacs à dos s’entassent dans ce qui reste du volume d’air moyen. Marie Kondo pouvait difficilement approuver.” (SELF Jack, 2020)8 Peut-être qu’effectivement les constructeurs de Tiny House devrait s’employer non pas à trouver toujours plus de solutions pour mettre des rangements, mais à réduire encore sa consommation. Cependant, il s’agit aussi d’être juste et de reconnaître que quand bien même les espaces de stockage permettent de stocker plus que nécessaire parfois, cette quantité n’est pas comparable avec ce que l’on peut stocker dans un appartement ou dans une maison. Vouloir critiquer et pousser à toujours faire plus des personnes qui essayent de proposer une nouvelle manière de vivre plus simple et écologique n’est peut-être pas la meilleure manière d’aider le développement de ce mode de vie.

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 2 Ibid 3 Ibid 4 Ibid 5 Tiny House Livingston, VISITE DE NOTRE TINY HOUSE AUTONOME ET NOMADE - TINY HOUSE - FRANCE EP02https://www.youtube.com/watch?v=rr4-PKtRo2o (consulté le 05/01/2022) 6 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 7 Ibid 8 SELF Jack, Indignation : Le problème des mini maisons. (traduit de l’anglais) dans Inside : The Architectural Review, n° 1472, Juin 2020. https://www.architectural-review.com/essays/outrage/outrage-the-problemwith-tiny-homes (consulté le 7/10/2021) 1

Les rangements intégrés à la mezzanine chez Yunaë et Jonathan Living Big In A Tiny House

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Rangements bas

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Rangements hauts

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Le rapport à l’extérieur Vivre dans petit nous donne envie d’être bien aussi dehors MARCORELLE, 2021, P.107

Voir à l’extérieur dans une Tiny House est essentiel pour vivre sereinement. En effet, comme dans une maison ou un appartement, les ouvertures sur l’extérieur sont un prérequis qu’il faut prendre en compte dès le début de l’élaboration des plans de la Tiny. On peut difficilement vivre dans un espace restreint si on a aucune perspective sur l’extérieur.1 De plus, ouvrir sa Tiny House au maximum sur l’extérieur permet de donner une sensation d’espace bienvenue, et la plupart du temps les fenêtres sont installées de manière à permettre de voir l’extérieur quel que soit l’endroit où l’on se trouve dans la Tiny. L’espace extérieur devient alors un prolongement de la Tiny, un décor que l’on voit à chaque instant, un lieu à part entière de l’habitation. Ces vues sur l’extérieur permettent de créer un agrandissement visuel de l’espace.2

et son mari qui ont aménagé une terrasse, un élément essentiel quand on décide de vivre dans une Tiny fixe, car elle permet d’agrandir l’espace de vie vers l’extérieur, mais ont également construit un cabanon de jardin pour stocker les vélos et le mobilier extérieur en hiver.5

“Nous avons essayé de vous séduire avec notre sobriété matérielle en vivant en Tiny en famille. Sauf qu’à quatre, étant un peu branché sports de nature, aventure en vélo et camping en tout genre, il nous faut quand même un peu de matériel. Ces affaires-là, nous n’avons pas pu nous en séparer, alors il était nécessaire de leur trouver une place. Et si nous y ajoutons le matériel de bricolage [...] et de jardinage… ça donne l’équivalent d’une deuxième Tiny ! [...] nous avons beaucoup réfléchi à notre façon de vivre en Tiny, sédentaire ou pas [...] finalement notre vie de sédentaire à pris le dessus. Il nous fallait donc un autre espace pour les activités.

Nous avons opté pour un cabanon de jardin.[...]

Eh oui, au risque d’en décevoir certains, nous avions besoin d’un peu plus de mètre carré que la Tiny seule” (MARCORELLE, 2021, p.80)6

L’espace extérieur est très important, car c’est une partie intégrante de la vie en Tiny House. Il faut prévoir un terrain assez grand pour ne pas se sentir à l’étroit à l’extérieur également, et pouvoir aménager les éléments extérieurs nécessaires à la vie en Tiny, comme le système de pédo-épuration et le compost, deux éléments qui doivent si possible se trouver à l’écart de l’espace de vie extérieur. On peut également installer un potager qui profitera du compost. L’espace extérieur se doit donc d’être conséquent, pour amener l’espace manquant dans la Tiny.3 Dans la plupart des Tiny, cette étendue est celle du terrain où la remorque s’installe. Cela permet de bénéficier d’en bénéficier tout en exploitant le moindre mètre carré de la remorque. C’est ce que l’on retrouve chez Célia et Damien, où la Tiny prend toute la remorque et l’espace extérieur est le jardin familial sur lequel ils sont installés.4 On retrouve le même principe chez Eve 110 130

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 2 Ibid 3 NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 4 Vénus Green, TINY HOUSE TOUR : visite de notre mini-maison Baluchon ! https://www.youtube.com/watch?v=9JGAtrDszC (consulté le 15/01/2022) 5 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages Tiny House 6 Ibid 1

Chez Yunaë et Jonathan en revanche, la réflexion fut tout autre. En effet, ils ont exploité quelques mètres carrés d’habitation afin de créer une terrasse servant à la fois de porche, d’espace de repos et d’étendoir à linge. Ce choix a été motivé par la volonté de pouvoir profiter d’un espace extérieur sans avoir à empiéter sur le terrain d’accueil si cela leur était interdit ou si cela était impossible. En effet, il faut se rappeler que Yunaë et Jonathan projettent de faire le tour du monde avec leur Tiny, et il est probable qu’ils ne puissent pas toujours trouver d’endroits où ils pourront profiter d’un espace autre que cette petite terrasse.7

Bien vivre dans une Tiny House, sans se sentir à l’étroit dépend donc énormément des ouvertures que l’on va pouvoir placer. De plus, l’idéologie même des Tiny Housers repose sur cette volonté de revenir à un contact plus rapproché avec la nature, il semble donc totalement logique que celui-ci passe en partie par les ouvertures. De plus, du fait de la petite taille des espaces, l’extérieur fait partie intégrante du quotidien car cela permet d’agrandir la surface habitable. Et lorsque le temps est plus compliqué, la solution de la terrasse couverte pensée par Yunaë et Jonathan est plutôt intéressante.

Livingston, VISITE DE NOTRE TINY HOUSE AUTONOME ET NOMADE TINY HOUSE - FRANCE EP02https://www.youtube.com/watch?v=rr4-PKtRo2o (consulté le 05/01/2022)

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Vivre autant dehors que dedans Tiny House Livingston

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Ouvertures

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Angle de vue sur l’extérieur

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Conclusion

Ces pionniers [les Tiny Housers] cherchent et proposent des alternatives pour demain. Ils sont ouverts sur le monde et gardiens de la nature. Ils sont créatifs et ingénieux. Ils sont nombreux et créent du lien !

MARCORELLES, 2021, p. 150

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Les Tiny Houses nous promettent donc beaucoup de choses. Seulement, comment démêler le vrai du faux dans cette abondance d’articles prônant ce nouveau mode de vie ? C’est ce que j’ai essayé de vous permettre de faire lors de ce mémoire.

Nous avons donc pu voir que si on met en opposition les différents discours qui existent sur les Tiny Houses, on en dégage plusieurs réponses. Premièrement, les Tiny sont des habitats à la fois uniques et semblables, qui s’adaptent aux volontés et aux convictions de leurs propriétaires. Par conséquent, les arguments écologiques et économiques ne sont pas portés uniquement par l’habitat, mais principalement par la manière dont on l’habite.

En revanche, les avancées architecturales qu’induisent leur conception ne sont pas à négliger. Vivre dans une Tiny permet pour ceux qui l’habitent de découvrir la valeur d’une vie plus simple, dégagée des contraintes financières élevées qui induisent un besoin impérieux de salaire. On ne possède que l’essentiel, et sa valeur en devient décuplée. On retourne alors aux sources, loin du mode de vie de la société actuelle et de la surconsommation.

La Tiny House est un habitat économique en soi, dans sa construction. Cependant, il n’est pas le plus économique car l’objectif est également d’assurer sa pérennité et sa durabilité, tout en employant des matériaux bio-sourcées et écologiques afin de respecter l’idée d’une maison plus verte. Mais cette idéologie écologique est la plus facile à remettre en question si l’on considère que construire un habitat écologique n’est pas être écologique. En effet, nous avons pu le voir, toute la dimension écologique de la Tiny repose sur la manière dont ses propriétaires vont vivre. Si on vit dans une Tiny sans chercher à réguler ses dépenses énergétiques par exemple, sans mettre en place des systèmes de récupération des énergies renouvelables, alors où est l’écologie ? A l’heure actuelle, ce mode de vie est encore peu développé et souffre encore de préjugés, et la loi n’est pas encore assez développée pour permettre d’habiter encore sereinement dans ces petites maisons. Mais qu’en sera-t-il lorsque l’habitat sera totalement développé ? Car les communications actuelles sur les Tiny Houses pourraient nous faire penser que cet habitat est adapté et adaptable à chacun.

Mais nous avons pu voir que les profils des habitants étaient souvent les mêmes, c’est-à-dire des couples ou des familles avec des enfants en bas âge, et que les Tiny répondaient souvent aux mêmes critères d’organisation de plans quel que soit leur propriétaire. Nous avons même pu voir que les habitants envisageant de rester habiter en Tiny quand leurs enfants grandiraient étaient déjà en train de réfléchir à la possibilité de construire une deuxième Tiny House, et que les familles ayant des adolescents avaient déjà fait ce choix. La vie de famille est donc une problématique que la Tiny House ne peut pas résoudre sur le long terme, du moins pas toute seule.

La Tiny House est donc accessible pour tous en ce 116 130

qui concerne son côté économique, mais le mode de vie écologique qu’elle prône, la juridiction encore complexe et la structure familiale contrainte qu’elle induit sont autant de points qui nous font dire qu’elle n’est pas l’habitat qui résoudra les problèmes actuels de logement, car elle ne peut s’adapter à tout le monde et tout le monde ne peut s’adapter à elle. Ce mode de vie doit rester un choix réfléchi et non par influencé par un effet de mode induit par les belles photos que l’on peut voir partout autour de nous.

Je vous pose d’ailleurs la question à vous lecteur : malgré ce que ce mémoire contient, avez-vous, à un moment dans votre lecture, attiré par les belles représentations de cet habitat ? Si oui, alors j’ai réussi à vous illustrer ce dont je viens de vous parler dans cette conclusion.

Si nous voulions aller plus loin encore dans ce mémoire et dans l’analyse des Tiny Houses, plusieurs points pourraient être à creuser. En premier lieu, si ce mémoire devait avoir une continuité, il serait intéressant de réaliser des observations directes et des interviews avec des habitants de Tiny, ce qui permettraient de confronter davantage les discours des médias, que nous avons pu analyser ici, à la réalité. En effet, la méthodologie actuelle nous a permis de distinguer et de nuancer beaucoup des propos et arguments posées par les Tiny Houses et les porteurs de ce mouvement, toutefois la mise en place d’analyse de terrain serait un ajout non négligeable dans la réflexion que nous avons mené. Élargir le corpus serait également un point de continuité dans la réflexion. En effet, comme nous avons pu le voir, ce mémoire s’intéresse exclusivement aux Tiny Houses françaises, avec un corpus entièrement issu d’expériences en France. Toute la volonté serait maintenant d’étendre cette analyse du mouvement dans d’autres pays au sein desquels il se développe, comme par exemple la Belgique ou les Pays-Bas en Europe, mais surtout aux Etats-Unis, son pays d’origine. Cela permettrait alors de déterminer par exemple la possibilité ou non pour le mouvement des Tiny Houses de devenir plus, comme par exemple un mouvement architectural à part entière. En effet, à l’instar du mouvement moderne qui est né de l’exode progressif des habitants de la campagne à la ville, lié à la révolution industrielle et aux changements techniques, sociaux et culturels qu’elle a engendré, les Tiny Houses représentent le mouvement inverse, avec une volonté de retour à la campagne des habitants des villes. Cet exode inversé se veut pourtant critique de l’étalement urbain, dû notamment au manque de place dans les villes, un paradoxe en soi quand on considère que la Tiny House par nature est exempte, actuellement, de tout contrôle urbanistique majeur, ne permettant pas une régulation qui pourrait apporter des réponses applicables au plus grand nombre, permettant ainsi une résolution partielle de la crise du logement actuelle. Cependant, il serait intéressant de se demander ce que pourrait être l’avenir du mouvement et ce que pourrait entraîner sa reconnaissance juridique,

La Tiny House de Célia et Damien Baluchon

La Tiny House de Yunaë et Jonathan Tiny House Livingston

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économique et sociale dans le monde, et l’application de certains principes du mouvement à la construction de bâtiments à plus grande échelle.

Cependant, la Tiny House offre tout de même des perspectives non négligeables de développement architectural et de renouvellement de l’urbanisme et de l’offre de logements actuelle. En effet, les Tiny sont un nouveau mode de vie qui a repris les codes et les désirs de la société contemporaine, en les alliant à un mode de vie connu depuis la préhistoire : le nomadisme.

Elles permettent donc aux gens qui le souhaitent d’embrasser un nouveau mode de vie plus en accord avec leurs convictions personnelles. Les solutions techniques trouvées par ces derniers peuvent permettre à l’habitat en général d’évoluer vers une architecture plus économique, que ce soit au niveau financier mais aussi au niveau de la consommation énergétique des bâtiments. Les architectes ont d’ailleurs beaucoup à apprendre de ces nouvelles formes d’habitats, qu’il ne faut pas que notre profession néglige, car l’adaptation de certains principes écologique, énergétique et même organisationnelle pourrait bénéficier à l’offre future de logements. Le monde et la vision de ces habitants sur l’architecture est en train de changer, et les prises de conscience écologique, les crises économiques et la surpopulation des villes sont de plus en plus présentes dans notre manière de consommer l’habitat.

Mais les Tiny Houses permettent surtout d’ouvrir le champ des possibles afin que chacun puisse avoir un chez soi où ils se sentent en sécurité. A l’étranger, dans des pays où le mouvement est actuellement plus développé qu’en France, de nouvelles formes d’urbanisme se développent. Au Canada par exemple, des hameaux ont été aménagés pour l’installation de ces micros-habitats, permettant d’accueillir six maisonnettes.1 En Amérique, le “small house movement” est en plein développement, 50 ans après sa création, afin d’encourager les américains à réduire la taille de leurs maisons.2 Nos voisins les Pays-Bas sont actuellement plus avancés que nous sur la conception de remorque pouvant accueillir des Tiny Houses3, et l’association HaLé en Belgique milite activement pour faire évoluer la situation de l’habitat léger dans le pays.4 La France aussi est en train de se développer et d’accepter ses nouveaux habitats, en trouvant leur utilité dans l’aide au logement des personnes en situation d’urgence. En effet, à l’instar du “Dignity Village” de Portland aux États-Unis, où des sans abris s’étant réunis sur un terrain pour vivre ensemble, avant de recevoir de l’aide leur permettant de construire leur propre Tiny House5, des projets d’accueil se mettent en place dans différentes villes françaises.

On retrouve le projet In My Back Yard (“Dans Mon Arrière Cour”), un projet d’hospitalité collective issu de l’association Quatorze. Le principe est simple, il consiste à accueillir des personnes mal-logées dans sa cour ou dans son jardin, facilitant alors l’accès au logement pour ces personnes tout en créant des liens sociaux 118 130

entre les deux parties. Cet accueil dure pendant 6 à 12 mois, laissant le temps à la personne accueillie de se réintégrer dans la société, afin de pouvoir subvenir à ses besoins.6 Il existe également un village de Tiny Houses à Villeurbanne, créé pour accueillir les mères isolées.

Il se trouve dans une ancienne friche industrielle, et se compose actuellement de 17 Tiny, permettant d’accueillir des mères dans le besoin ayant un enfant de moins de trois ans. C’est une solution qui a été choisi par la métropole lyonnaise car elle est moins coûteuse que le relogement dans un hôtel, et l’objectif de la commune est de développer le village pour atteindre les 200 places d’accueil.7 Il est alors intéressant de voir comment les collectivités locales s’emparent de ce nouveau mode d’habitation, moins coûteux, afin de répondre à des problématiques de mal-logement ou de situations d’urgence tout en fournissant un habitat sûr et de qualité. Dans ces cas là, la question de l’écologie n’est pas un priorité, mais comme le dit le rapport de l’ONU cité précédemment, “1 milliard de personnes vivent dans des habitations informelles sur notre planète” et “la croissance économique et l’urbanisation rapide mettent les communautés au défi de s’accroître durablement, intensifiant ainsi la nécessité de créer de nouvelles façon d’habiter, d’innover dans les secteurs de la construction et des infrastructures.” (MARCORELLES, 2021, p.141)8 En lisant ces enjeux et en voyant l’appropriation des Tiny Houses par les communes, on peut alors se demander si l’une des solutions ne se trouverait pas dans ces mini-maisons écologiques qui sont en train de révolutionner notre manière de voir l’habitat.

NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages 2 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 3 Ibid 4 HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 144 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20-%20TINY%20 HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021) 5 Ibid 6 Ibid 7 NEOZONE, Un nouveau “village social” de Tiny Houses voit le jour à Villeurbanne, pour les femmes isolées https://www.neozone.org/societe/un-nouveau-village-social-de-tinyhouses-voit-le-jour-a-villeurbanne-pour-les-femmes-isolees/ (consulté le 05/02/2022) 2 MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages 1

Schéma explicatif du projet In My Back Yard Quatorze

ACCUEIL

Social

Éco-construction

Formation

Les lignes directrices du projet In My Back Yard Quatorze

Les Tiny Houses de Villeurbanne Agnès THOUVENOT

119 130

Annexe Photographies analysées

120 130

Je ne présente ici qu’un panel choisi des photographies que j’ai pu analyser, dans le but de permettre la compréhension de la méthode.

Provenance (instagram, site internet, livres, journal, article…)

Plan de photographie Si provenance autre (Tiny en entier, qu’instagram, quelle détail, aménagement mise en page de la intérieur ou photo ? extérieur…)

Instagram / Tiny House

X

Tiny en entier

Instagram / Tiny House France

X

Détail extérieur

Instagram / Tiny House France

X

Aménagement intérieur

NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages

Pleine page

Tiny en entier

Cadrage (sujet centré ou décentré), angle de vue (frontal, contreplongé, plongé…)

Légende de la photo (si présente)

La photo montre-telle une scène de vie ? ou semble-t-elle “mise en scène” ?

Sujet centré frontal

What’s one thing you’re thankful for in a tiny home?

Mise en scène

Sujet centré en contreplongé

Que pensez vous de cette #tinyhouse ?

Mise en scène

Sujet centré frontal

Que pensez vous de cette #tinyhouse ?

Mise en scène

Sujet décentré, frontal

Avec le bon véhicule, le déplacement de la tiny se fait en toute simplicité

Scène de vie

121 130

Photographies analysées

Provenance (instagram, site internet, livres, journal, article…)

Si provenance autre Plan de photographie (Tiny en entier, qu’instagram, quelle détail, aménagement mise en page de la intérieur ou photo ? extérieur…)

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le Plusieurs photos réunies Détail décoration et témoignage d’une famille ensemble sur une pleine aménagement intérieur libre et engagée, Editions page Rustica, Paris, 2021, 160 pages

MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille Photo intégrée dans le texte libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages

122 130

Détail de construction

Site internet Néozone

X

Tiny en entier

Site internet Néozone

X

Aménagement intérieur

Site internet Néozone

X

Tiny en entier

Cadrage (sujet centré ou décentré), angle de vue (frontal, contreplongé, plongé…)

Légende de la photo (si présente)

La photo montre-telle une scène de vie ? ou semble-t-elle “mise en scène” ?

Sujets décentrés, frontal ou en plongée

EN HAUT A GAUCHE : Une barrière comme dans une forêt EN HAUT A DROITE : Les enfants aussi ont leur ordi EN BAS : Même en tiny les batailles d’oreillers sont possibles !

Mise en scène et scène de vie

Sujets centrés en plongée

PAGE DE GAUCHE : Fixation des 4 pans de murs à la remorque Détail de l’ossature d’un pan de mur PAGE DE DROITE EN HAUT : Détail des fermes A GAUCHE : Fabrication des fermes

Scène de vie

Sujet centré frontal

X

Mise en scène

Sujet centré, frontal

X

Mise en scène

Sujet centré, plongé

X

Mise en scène

123 130

Bibliographie NODINOT Elisabeth, DESLOGES Michaël & THIERY Bruno, Tiny houses : Petites constructions, grande liberté ! Editions Rustica, Paris, 2018, 96 pages MARCORELLES Eve, Ma vie en Tiny House - Le témoignage d’une famille libre et engagée, Editions Rustica, Paris, 2021, 160 pages ELEB Monique, L’habitat d’aujourd’hui et de demain: flexible, adaptable, réversible ?, dans Proyecto, Porgreso, Arquitectura : Prácticas Domésticas Contemporáneas, N°16. Page 18.

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https://www.architectural-review.com/essays/outrage/ outrage-the-problem-with-tiny-homes (consulté le 7/10/2021)

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HOGGE Adèle, TINY HOUSE: UN MODE D’HABITAT RÉSUMÉ EN QUELQUES MÈTRES CARRÉS, mémoire de master, Faculté d’architecture, Université de Liège, 2018, 108 pages https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/5415/5/TFE%20 -%20TINY%20HOUSE.pdf (consulté le 10/12/2021)

124 130

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Tiny House Livingston, VISITE DE NOTRE TINY HOUSE AUTONOME ET NOMADE - TINY HOUSE - FRANCE EP02https://www.youtube.com/watch?v=rr4-PKtRo2o (consulté le 05/01/2022)

Vénus Green, 6 MOIS en TINY HOUSE : avantages, inconvénients... On fait le BILAN !

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125 130

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SIAAL, Assainissement non collectif

h t t p : / / w w w. s i a a l . f r / n o n - c o l l e c t i f - c o u t s - e t re s s o u rc e s . h t m # : ~ : te x t = C et te % 2 0 re d e va n c e % 2 0 est%20%C3%A0%20la%20charge%20des%20 propri%C3%A9taires.&text=Annuelle%20fix%C3%A9e%20 %C3%A0%2033.00%20%E2%82%AC,ou%20%C3%A0%20 d%C3%A9faut%20du%20propri%C3%A9taire. (consulté le 20/03/2022)

Iconographie P.8 : Photomontage personnel P.17 : En haut : Une roulotte tzigane, photographe inconnu, Site internet : Blog d’Olivier Blochet http://olivier-blochet.over-blog.com/2015/01/lesroulottes-tsiganes.html Au milieu : Campement tzigane, photographe inconnu, Site internet : Blog d’Olivier Blochet http://olivier-blochet.over-blog.com/2015/01/lesroulottes-tsiganes.html En bas : Une roulotte tzigane, photographe inconnu, Site internet : Blog d’Olivier Blochet http://olivier-blochet.over-blog.com/2015/01/lesroulottes-tsiganes.html P.19 : En haut : Katrina Cottage, Site internet : Down Home Plans https://downhomeplans.com/product/katrina-cottage/ En bas : Photo de Jay Shafer, leader du mouvement des Tiny Houses en Amérique, devant sa Tiny House de 9m², Life Edited, Site internet : PositivR https://positivr.fr/question-reponse/mouvement-tinyhouse/ P21 : Couverture du livre de Yvan Saint-Jours, photographe inconnu, Site internet : Mamiezetou https://mamiezetou.com/tiny-house-le-nid-quivoyage/ P.25 : En haut : Couverture du livre d’Eve MARCORELLES, photographie personnelle En bas : Couverture du livre d’Elisabeth NODINOT, photographie personnelle P.27 Couverture de l’article de Claire THIBAULT, capture d’écran du magazine en ligne Architecture Bois, p.50, tumblweedhouses, Site internet : Issuu https://issuu.com/architecturebois/docs/abd-99-bdinteractive P.33 : En haut : Une Tiny House vue de l’extérieur, Amazing Belgium, Instagram : Tiny House https://www.instagram.com/p/CXlzoMsF_Kt/ Au milieu : Une soirée au coin du feu, Instagram : Tiny House France https://www.instagram.com/p/CPafa1doqQK/ En bas : Aménagement intérieur d’une Tiny House, Instagram : Tiny House France https://www.instagram.com/p/CPafa1doqQK/

P.35 : En haut : Tiny House vue de l’extérieur, en déplacement, Photo personnelle du livre d’Elisabeth NODINOT Au milieu : Scène de vie chez Eve MARCORELLES, photo personnelle du livre d’Eve MARCORELLES En bas : Détails d’assemblage et de construction, photo personnelle du livre d’Eve MARCORELLES P.37 : En haut : Tiny House La Pétillante, Baluchon, Site internet : Néozone https://www.neozone.org/lifestyle/baluchon-devoilesa-derniere-tiny-house-la-petillante/ Au milieu : Tiny House La Pétillante, Baluchon, Site internet : Néozone https://www.neozone.org/lifestyle/baluchon-devoilesa-derniere-tiny-house-la-petillante/ En bas : Tiny House La Cahute Classic, La Cahute, Site internet : Néozone https://www.neozone.org/lifestyle/la-cahute-unconcept-de-tiny-house-plus-legere-plus-mobilemoins-chere-35-000e-et-surtout-modulaire/ P.43 : En haut : La Tiny de Lise, photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES Au milieu : Croquis de l’aménagement intérieur de Catherine et Luc, photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT En bas : La Tiny de Laurent, photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT P. 44 : En haut : La Tiny de Jean-Charles et Ilona, photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT Au milieu : Croquis de la double Tiny de Benjamin et Marlyse, photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT En bas : La terrasse aménagée de la Tiny de Nico, photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES P.45 : En haut : Vue lointaine de la Tiny de Yunaë et Jonathan, Jonathan, Instagram : Tiny House Livingston https://www.instagram.com/p/B2cbmqOhqlT/ Au milieu : La Tiny d’Eve et sa famille, photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES En bas : La Tiny de Célia et Damien, Célia, Instagram : vg.venus https://www.instagram.com/p/B4FelPACqYA/?utm_ source=ig_web_copy_link

127 130

P.47 : Une Tiny sur la route, Tiny House for new giant, Site internet : Impact Magazine https://www.impactmagazine.fr/tiny-house-plusquune-solution-un-mode-de-vie/ P.50 : Tiny House, saltland.light’s, Instagram : Tiny House https://www.instagram.com/p/B1sdF79FvWv/?utm_ source=ig_web_copy_link P.53 : Tiny House Avonlea à CLISSON, Anne-Marie BEAUMAIN, Site internet : Ouest France https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/reze44400/reze-dit-bienvenue-aux-tiny-house-6432550 P.55 : Composition d’un potager en forme de butte “sandwich”, photo personnelle extraite du livre d’Eve MARCORELLES P.56 : Installation d’un système de pédo-épuration, photo personnelle extraite du livre d’Elisabeth NODINOT P.57 : Tiny House fixe avec une terrasse sur pilotis pour un impact minimal, Instagram : Tiny House France https://www.instagram.com/p/CPafa1doqQK/?utm_ source=ig_web_copy_link P.59 : Prix de l’immobilier en France, capture d’écran de la carte de France, Site internet : Meilleurs agents https://www.meilleursagents.com/prix-immobilier/ P.61 : Aménagement intérieur d’une Tiny House, Amazing Belgium, Instagram : Tiny House https://www.instagram.com/p/CXlzoMsF_Kt/?utm_ source=ig_web_copy_link P.64 : Tiny House Kali en location en Seine-et-Marne, Site internet : SENJA https://www.senja.fr/tinyhouse P. 67 : Vue d’ensemble de la Tiny House Téméraire, Baluchon, Site internet : Baluchon https://www.tinyhouse-baluchon.fr/nos-tiny-houses/ tiny-house-temeraire/ P.68 : Le salon de Célia et Damien, Célia, Instagram : vg.venus https://www.instagram.com/p/CVLPpvcI_U1/ P.71 : Yunaë et Jonathan sur la terrasse de leur Tiny House, Jonathan, Instagram : Tiny house Livingston https://www.instagram.com/p/B_pJMxDBaNU/ P. 73 : La Tiny House de Yunaë et Jonathan vue du ciel, Jonathan, Instagram : Tiny house Livingston https://www.instagram.com/p/CHSZzVJB-zU/ P.75 : La Tiny House de Célia et Damien vue du ciel, Célia, Instagram : vg.venus https://www.instagram.com/p/B14Rqn8iS7j/

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P. 76 : Réaménagement de l’espace salon pour l’arrivée du bébé, Célia, Instagram : vg.venus https://www.instagram.com/p/CVLPpvcI_U1/ P.77 : “Mise en scène de vie” de Célia et Damien dans leur cuisine pour un tournage, Célia, Instagram : vg.venus https://www.instagram.com/p/B9KeIX4id-t/ P.79 : Eve à l’entrée de sa Tiny House, Eve MARCORELLES, Site internet : Suzanne Green https://suzanegreen.com/my-beautiful-tiny-house/ P. 81 : L’aménagement de l’espace cuisine salle à manger et la mezzanine des enfants dans la Tiny d’Eve, Eve MARCORELLES, Site internet : Suzanne Green https://suzanegreen.com/my-beautiful-tiny-house/ P.82 : Tiny House Flamenco, une Tiny qui reprend la forme d’une roulotte, Baluchon, Site Internet : Baluchon https://www.tinyhouse-baluchon.fr/nos-tiny-houses/ tiny-house-flamenco/ P.83 : Photo de la Tiny House de Jonathan et Yunaë en construction, Jonathan, Site internet : Micro maisons https://www.micro-maisons.com/pas-a-pas-commentconstruire-une-tiny-house/ P.86 : Yunaë et Jonathan sur leur terrasse, Jonathan, Instagram : Tiny House Livingston https://www.instagram.com/p/B1lwZ0fn58k/ P. 89 : En haut : Célia et Damien à leur bureau/table à manger, Célia, Instagram : vg.venus https://www.instagram.com/p/B1uAnEOC--e/ En bas : Yunaë et Jonathan sur la terrasse de leur Tiny House, Jonathan, Instagram : Tiny House Livingston https://www.instagram.com/p/B9RKS3VhgkE/ P.91 : Scène de vie de la famille d’Eve, photo personnelle issue du livre d’Eve MARCORELLE P.93 : BD résumant les réflexions qu’ont pu faire les proches de Yunaë et Jonathan sur leur projet, Jonathan, Instagram : Tiny House Livingston https://www.instagram.com/p/B7OmOF6hjrO/ P.95 : Yunaë et Jonathan reçoivent leur famille, Capture d’écran de la vidéo Vivre en TINY HOUSE : on fait le bilan 1 an après !, Chaîne YouTube : Tiny House Livingston https://www.youtube.com/watch?v=rr4-PKtRo2o P.96 : La deuxième chambre chez Célia et Damien, séparée de la première par la cloison à droite, Célia, Instagram : vg.venus https://www.instagram.com/p/B0xYc48BShK/

P.103 : En haut : Un canapé qui sert également de lit et de rangements, photographies personnelles issues du livre d’Elisabeth NODINOT Au milieu : Un escalier avec des cases de rangement, photographie personnelle issue du livre d’Elisabeth NODINOT En bas : Chez Eve, l’escalier sert de placard pour les vêtements, photographie personnelle issue du livre d’Eve MARCORELLES P. 107 : Les rangements intégrés à la mezzanine chez Yunaë et Jonathan, capture d’écran de la vidéo Living Big In A Tiny House, The Amazing Tiny House Traveling The World !, Chaîne YouTube : Living Big In A Tiny House https://www.youtube.com/watch?v=yDa6JGkgje8&t=309s P.111 : Vivre autant dehors que dedans, Jonathan, Instagram : Tiny House Livingston https://www.instagram.com/p/CHkj5C_hv-E/ P.117 : En haut : La Tiny House de Célia et Damien (Hauméa), Baluchon, Site internet : Baluchon https://www.tinyhouse-baluchon.fr/nos-tiny-houses/ tiny-house-haumea/ En bas : La Tiny House de Yunaë et Jonathan, Jonathan, Facebook : Tiny House Livingston https://www.facebook.com/THLivingston/photos/a.737 271946373833/1883291745105175/?type=3&theater P.119 : En haut : Schéma explicatif du projet In My Back Yard, Quatorze, Site internet : In My Back Yard https://www.imby.fr/ Au milieu : Les lignes directrices du projet In My Back Yard, Quatorze, Site internet : In My Back Yard https://www.imby.fr/ En bas : Les Tiny Houses de Villeurbanne, Agnès THOUVENOT, Site internet : Néozone https://www.neozone.org/societe/un-nouveau-villagesocial-de-tiny-houses-voit-le-jour-a-villeurbannepour-les-femmes-isolees/

129 130

La communication sur les Tiny Houses

Arguments écologiques et économiques sous tension Mémoire écrit et réalisé par Camille GARBEZ camille.garbez@lyon.archi.fr

Sous la direction de

Lisa ROLLAND lisa.rolland@lyon.archi.fr

Dans le cadre du Domaine d’Etude de Master 2 A2RES Le risque d’habiter, habiter le risque Equipe pédagogique Chantal DUGAVE (co-responsable) Boris ROUEFF (co-responsable) Stéphane BARRIQUAND Jean-Christophe GALMICHE Sidonie JOLY Elodie MAS Mélanie MEYNIER Denyse RODRIGUEZ-TOME Lisa ROLLAND

École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon 3 rue Maurice Audin BP170 69512 VAULX-EN-VELIN Tel : 04 78 79 50 50 ensal@lyon.archi.fr

Copyright @2021 tous droits réservés.

Aucune reproduction sans l’autorisation écrite préalable de l’auteur

Résumé

Abstract

Tiny Houses, mini-maisons en français, sont une forme d’habitat alternatif actuellement en Lpleineesnouvelle expansion, en France et dans le monde entier.

T

Ces habitats, originaires des États-Unis, prônent un mode de vie simple, loin des richesses matérielles, écologique et économique. En France, le mouvement se répand depuis quelques années, notamment grâce à une campagne de communication massive via différents médias (réseaux sociaux, articles en ligne, livres, reportages, etc.) Présentée comme une forme d’habitat révolutionnaire, la Tiny House séduit de plus en plus de foyers en France, qu’ils soient composés de deux personnes ou même de 4 ou 5.

Cependant, en tant qu’architecte, on peut s’interroger sur cet habitat et sur l’engouement dont il fait l’objet. Tient-il vraiment les engagements et promesses qu’il prône ? Peut-il vraiment convenir à tous ?

L’étude d’un corpus issu de différents moyens de communication employés par le mouvement (livres, articles de presse, vidéos Youtube,etc.), permetq de dégager des réponses à ces questions, et la comparaison des informations obtenues entre elles et avec les connaissances acquises lors de la rédaction de mon rapport d’étude, de les affiner.

Plusieurs hypothèses peuvent alors être validées, sur les limites réelles de cet habitat, au niveau juridique, écologique et social notamment, sur l’idéalisation de ces petites maisons, mais également sur les réelles avancées que propose ce mouvement et les constructions qui en découlent.

Ce mouvement en est encore à ses débuts et la loi doit évoluer afin d’en accompagner le développement, notamment au vu des perspectives qu’il ouvre en matière de logement pour tous. Cependant, il est important de comprendre que ce mouvement et son mode de vie ne peuvent convenir à tout le monde et n’offrent pas une solution générale aux enjeux concernant le logement en France.

iny Houses are a new form of alternative housing that is currently expanding in France and around the world. These habitats, originating from the United States, advocate a simple lifestyle, far from material wealth, ecological and economic. In France, the movement has been spreading for a few years, thanks to a massive communication campaign via various media (social networks, online articles, books, reports, etc.) Presented as a revolutionary form of housing, the Tiny House is seducing more and more households in France, whether they are composed of two people or even 4 or 5.

However, as an architect, we can wonder about this habitat and the craze it is subject to. Does it really live up to the commitments and promises it advocates?

Can it really be suitable for everyone?

The study of a corpus from different means of communication used by the movement (books, press articles, Youtube videos, etc.), allows us to find answers to these questions, and the comparison of the information obtained between them and with the knowledge acquired during the writing of my study report, to refine them.

Several hypotheses can then be validated, on the real limits of this habitat, on the legal, ecological and social level in particular, on the idealization of these small houses, but also on the real progress that this movement proposes and the constructions which result from it.

This movement is still in its infancy and the law must evolve in order to accompany its development, especially in view of the prospects it opens up in terms of housing for all. However, it is important to understand that this movement and its way of life cannot suit everyone and does not offer a general solution to the issues concerning housing in France.