Magazine 42 - Numéro 18

Page 36

BACKSTAGE

IRL On s'apercevra sans difficulté que la première des trois caractéristiques "rien n'a une existence indépendante" est en contradiction avec la caractéristique donnée à ces caractéristiques : "valide en tout temps et en tous lieux". Il est impossible que rien n'existe. Car si c'était le cas, le fait que rien n'existe constituerait une vérité universellement existante, et l'assertion initiale disparaîtrait alors dans une bouffée de logique. Grand B, petit 1 : La réincarnation : un piétinement de l'égalité des chances. Le principe de la réincarnation, intrinsèque au bouddhisme tibétain, explique qu'une personne ayant effectué des actions "mauvaises" dans ses vies antérieures aura un mauvais karma, et donc une vie difficile. Au contraire, une personne ayant effectué des actions "bonnes" aura une vie plus facile. Mais si à cause de quelques écarts de vos anciennes vies, vous vous retrouvez en errant miséreux crève-la-faim, dans un bidonville quelconque, il semble assez ardu d'effectuer de bonnes actions, de donner de l'argent aux pauvres, ou de monter une entreprise innovante et durable, qui créerait des emplois et une dynamique locale. Comment s'en sortir lorsqu'on commence à glisser vers la pente dangereuse des réincarnations de mauvaise qualité ? Aucune réponse n'est apportée à cette question. Il n'y a pas de "service public de redistribution équitable du karma". Le bouddhisme constitue donc une religion capitaliste de droite, dans sa forme la plus sauvage, qui n'hésite pas à laisser de pauvres âmes perdues derrière elle. Grand B, petit 1, petit a : bonnicheça-te-va ? La seule solution qui a été trouvée à ce problème de répartition du karma sont les "Bodhisattva". Il s'agit d'âmes très "bonnes", qui, au lieu d'arrêter leur cycle de réincarnation, ont choisi de continuer à vivre dans notre monde, pour aider les autres. L'idée de départ est intéressante, mais son application est désastreuse. Il n'y a pas de juste milieu. Soit on part dans le nirvana en laissant tous les autres tomber, soit on consacre son éternité d'existences restantes à les assister. On peut comprendre, dans ce cas, que les gens

Un mendiant tibétain fashion victim se soient dirigés vers des religions proposant des récompenses un peu plus concrètes, telles que des vierges. Grand B, petit 1, petit a, premier point Il y a cinquante-deux niveaux de Bodhisattva. Là encore, ils se sont lamentablement échoué dans leur tentative d'intégrer dans leur culture le grand nombre à l'origine de tout. Mais cette fois-ci, ils se sont carrément raté d'une dizaine.

Conclusion :

Dans tous les domaines importants et vitaux, le Tibet est donc un pays très

- 36

(42lemag.fr)

-

pauvre. Le fait qu'il puisse encore intéresser les Occidentaux est totalement incompréhensible. Sa seule solution possible de sauvegarde, le seul moyen pour que la communauté internationale prennent les tibétains au sérieux, serait de gagner la prochaine coupe du monde de football. Mais pour cela, il devront attendre la prochaine réincarnation du Bodhisattva Zinedine Zidane, car actuellement, il est devenu trop vieux pour pouvoir jouer efficacement.

Réchèr


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.