Ciné-club / Première partie

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centre culturel de l’arrondissement de huy SAISON 2016–2017

ciné-club première partie


Libre comme l’être.

Découvrez nos autres programmes saison Ateliers de l’avenue et du cwÈrneÛ Exploration du monde Arts plastiques les 400 coups ! jeune public Concerts apéritifs conférences – débats Scolaires


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Édito Le Ciné-club, c’est une trentaine de films par an, soigneusement choisis, pour vous parler du monde comme il va, ou tel que nous le rêvons. Qu’y a-t-il de commun entre des adolescents belges ou tunisiens et leurs douleurs et plaisirs d’être au monde ? Entre une mère, travailleuse préoccupée, et une famille qui se découvre par la perte d’un enfant ? Entre un médecin qui consacre sa vie aux autres et un jeune cuisinier japonais ? Chaque saison nous tentons de vous faire découvrir des univers tendres, percutants, parfois durs, mais toujours justes et proches du réel. Bienvenue au Ciné-club, où il est bon de laisser aller son imagination en toute liberté !

Justine Dandoy Animatrice-Directrice

Alexis Housiaux Président


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Demain I

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huy mardi 20 et jeudi 22 septembre – 20h dimanche 25 septembre – 18h kihuy De Cyril Dion et Mélanie Laurent (France – 2015 – 1h58)

Documentaire

Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était une autre façon de chercher à résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ?

En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils permettent de voir émerger ce que pourrait être le monde de demain...

Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Le film prend principalement la forme d’un road movie au cours duquel ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. 5,00 e

En fait, demain, c’est déjà aujourd’hui : c’est sous ce titre que plusieurs groupes et associations viendront présenter, après la projection du mardi, ce qu’elles mettent déjà en place au quotidien pour participer à l’émergence d’autres modèles. Ce moment d’échange s’annonce riche en possibles et en pistes d’action concrètes. César 2016 du Meilleur documentaire.


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huy mardi 27 et jeudi 29 septembre – 20h dimanche 2 octobre – 18h kihuy

Keeper De Guillaume Senez (Belgique – 2015 – 1h35)

Avec Kacey Mottet-Klein, Galatéa Bellugi, Catherine Salée, Lætitia Dosch, Sam Louwyck…

Agés de 15 ans tous les deux, Mélanie et Maxime s’aiment. Quand Mélanie tombe enceinte, le jeune couple, candide et inconséquent, décide de garder l’enfant.

enfantines à des décisions d’adultes, et cette farouche volonté d’émancipation précipitée. Kacey Mottet-Klein et Galatéa Bellugi lui donnent chair avec un naturel et une force bouleversants.

Voilà un premier long-métrage qui vous serre la gorge, autant par sa justesse que par les intenses émotions qu’il suscite. En peu de mots, avec quelques regards, des gestes, c’est tout un pan de l’amour adolescent qui nous est donné à voir. Un amour sincère, parfois comme embarrassé de lui-même, entre la naïveté et les éclairs de lucidité, les réactions

Séance gratuite le mardi 27 septembre dans le cadre de la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, organisée avec le soutien du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel, et de la Quadrature du Cercle.

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huy mardi 4 et jeudi 6 octobre – 20h dimanche 9 octobre – 18h kihuy De Nanni Moretti (Italie – 2015 – 1h47 – V0)

Avec Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini, Nanni Moretti…

Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. À ses questionnements d’artiste engagée se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Son frère, lui, se montre comme toujours… irréprochable. Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?

Margherita Buy joue une réalisatrice en pleine tourmente qui s’interroge sur sa vie et son rapport au cinéma… Forcément, la tentation d’un parallèle avec Nanni Moretti lui-même est forte. Mise en abyme éclatante d’autodérision, Mia Madre est aussi un joli instantané de l’Italie d’aujourd’hui et un hommage. Le cinéaste avait déjà abordé le deuil avec La Chambre du fils, Palme d’or en 2001. Il évoque ici plus frontalement le décès de sa mère, survenu en 2010 alors qu’il tournait Habemus Papam. Prix du Jury œcuménique à Cannes en 2015.

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huy mardi 11 et jeudi 13 octobre – 20h dimanche 16 octobre – 18h kihuy

A perfect day De Fernando Léon de Aranoa (Espagne – 2015 – 1h46 – V0)

Avec Benicio Del Toro, Tim Robbins, Mélanie Thierry, Olga Kurylenko…

Au fond d’un puits gît un imposant cadavre ce qui a pour conséquence de priver plusieurs hameaux de leur seul point d’eau potable. Les villageois, aidés de quelques humanitaires, essaient de tracter le corps, mais la voiture patine, le câble lâche et le mort échoue à nouveau quelques mètres plus bas. Il faudrait un câble autrement plus solide, mais qui, dans ces Balkans dévastés de 1995, possède une telle chose ?

Sophie, nouvelle recrue, au sein du groupe humanitaire veut absolument aider ; Mambru, blasé, veut juste rentrer chez lui ; Katya voulait Mambru ; Damir veut que le conflit se termine ; et B ne sait pas ce qu’il veut. Une journée durant, nous suivrons cette petite troupe hétéroclite sur des routes dangereuses, parfois minées, à la recherche d’un hypothétique câble. Pour aussi tragiques qu’elles soient, les situations s’enchaînent, charriant leur lot d’absurdité, de drôlerie, de ridicule et d’humour désabusé.

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Les Enfants terribles Festival des premiers films européens I

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huy du jeudi 20 au dimanche 23 octobre centre culturel

Les Enfants terribles reviennent à Huy pour fêter le jeune cinéma ! Axé sur la découverte et la convivialité, le festival Les Enfants terribles veut participer au rapprochement des spectateurs et des premiers films européens, courts et longs. Sa programmation vise à donner le pouls de la jeune création cinématographique de toute l’Europe culturelle. Les Enfants terribles est curieux de regards singuliers, de recherches scénaristiques ou formelles, d’univers rêvés ou de réalités dévoilées. Performances techniques, audaces, réalisations classiques, pitreries, indignations et fragilités ont place dans ses programmes qui ne perdent jamais de vue le plaisir des spectateurs. Au programme de cette 4e édition : une compétition de courts-métrages, des animations et séances scolaires, des soirées, des rencontres avec les invités du festival, une journée pour les familles… Et bien sûr des premiers longs-métrages présentés en collaboration avec votre Ciné-club (voir pages 7 à 9). Préparez-vous donc à frissonner, à voyager, à rire, à avoir la gorge serrée, à réfléchir et peutêtre même à tomber amoureux. Ça va être terrible ! Détails sur www.fidec.be


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huy mardi 18 octobre – 20h kihuy

À peine, j’ouvre les yeux De Leila Bouzid (Tunisie/Belgique/France/Émirats arabes unis – 2015 – 1h42 – V0)

Avec Baya Medhaffar, Ghalia Benali, Montassar Ayari, Aymen Omrani…

Tunis, été 2010, quelques mois avant la Révolution. Farah, 18 ans, passe son bac et sa famille l’imagine déjà médecin. Mais elle ne voit pas les choses de la même manière. Chanteuse au sein d’un groupe de rock engagé, elle vibre, s’enivre, découvre l’amour et la nuit contre la volonté d’Hayet, sa mère, qui connaît la Tunisie et ses interdits.

mois plus tard, ouvrant la voie au printemps arabe. Le film laisse une grande place à la puissance de la musique – du rock inspiré des rythmes du mezoued, une musique populaire tunisienne – et aux textes chantés par Farah. Il offre par ailleurs de magnifiques personnages à deux sublimes actrices autour desquelles le récit se resserre peu à peu : la jeune Baya Medhaffar, dont c’est la première apparition, et la célèbre chanteuse belgo-tunisienne Ghalia Benali, remarquable dans le rôle de sa mère.

Dans son premier long-métrage, Leila Bouzid suit à un rythme effréné la tignasse bouclée et le visage poupin de son héroïne. À travers le portrait de cette jeune fille trop libre pour un système autoritaire n’ayant plus comme armes que la répression et la violence, elle évoque cette jeunesse tunisienne qui fera entendre sa voix quelques

Bayard d’or 2015 de la meilleure 1re œuvre de fiction au FIFF, Prix du public à la Nostra de Venise en 2015. En collaboration avec le festival Les Enfants terribles.

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© Shellac

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huy jeudi 20 octobre – 20h kihuy De Valéry Rosier (Belgique – 2015 – 1h13 – V0)

Avec Julienne Goeffers, Alfie Thomson, Pere Yosko, Christian Carré…

À Majorque, trois personnages dérivent au gré de leur solitude sans jamais se croiser. Alfie, jeune garçon au sortir de l’adolescence se cherche amis et amour de vacances. Pere, père célibataire, tente d’établir le lien avec sa fillette malgré la garde alternée et un travail accaparant. Annie, une septuagénaire, part pour retrouver un homme rencontré sur Internet. Chacun à leur façon, ils fuient. Leur destination sera-t-elle pour autant un refuge ?

de rythme. Le temps se dilate à l’intérieur des plans, une poétique de l’ennui affleure, mais le montage syncope le tout, créant collisions et courts-circuits. Il entremêle ces vies qui jamais ne s’aperçoivent. Sous l’anecdotique se dévoile le sérieux, et l’humour se loge dans ce décalage entre le léger et le grave. Comique de répétition, de situations ou de gestes, les figures de Tati et Keaton planent sur ses personnages discrets, hors du moule.

Lieu de désœuvrement touristique, l’île de Palma, s’est rapidement imposée au réalisateur comme un théâtre idéal pour ce blues désenchanté. Ce premier long-métrage se construit tout en rupture : rupture de ton et 5,00 e

La presse a trouvé Parasol fascinant, drôle, savoureux, étonnant, original ou même éblouissant. Prix du public au Festival d’Amiens en 2015. En collaboration avec le festival Les Enfants terribles.


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huy dimanche 23 octobre – 18h kihuy

Tout en haut du monde De Rémi Chayé (France – 2016 – 1h20) Animation.

Avec les voix de Christa Théret, Féodor Atkine, Thomas Sagols, Rémi Caillebot…

Saint-Pétersbourg, en 1882. Sacha, jeune fille de l’aristocratie russe a toujours été très attachée à son grand-père, l’explorateur Oloukine. Malheureusement, celui-ci a disparu lors de sa dernière expédition vers le Pôle Nord. Prétendument insubmersible, son magnifique navire, le Davaï, n’a jamais été retrouvé... Lorsque Sacha découvre par hasard des notes de son grand-père, elles lui laissent penser qu’il aurait emprunté une autre route que celle où les recherches ont été menées. Face aux doutes de sa famille et à l’arrogance du nouveau conseiller du tsar qui salit la mémoire d’Oloukine, Sacha décide de partir seule à sa recherche. Commence alors pour elle un voyage difficile et plein de surprises…

Premier long-métrage d’animation de Rémi Chayé, Tout en haut du monde est aussi grandiose que son trait semble simple. Un vrai film d’aventure avec du souffle et des sentiments, dont l’esthétique splendide puise ses références dans l’imaginaire pictural du XIXe siècle. À partir de 7 ans. Cette séance est proposée dans le cadre de la journée familles du festival Les Enfants terribles. Le dimanche 23 octobre au Centre culturel, elles pourront aussi partager : • Dès 15h30, un goûter et des animations gratuites (tables à dessin, grimages…) ; • à 16h30, le spectacle jeune public Mange tes ronces (dès 4 ans – 6,50 e) ; • à 17h, une boum ouverte à tous. 5,00 e


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contrechamp Cet atelier d’analyse cinématographique vise à sensibiliser le public à la représentation filmique. De nombreux extraits de films illustrant le propos sont projetés dans une ambiance conviviale. Pour sa septième saison, Contrechamp propose deux nouveaux cycles.

LE NOUVEL HOLLYWOOD ET APRÈS… D’octobre à décembre 2016 Durant les années 70, une poignée de cinéastes ayant notamment pour nom Francis Ford Coppola, Brian De Palma, Steven Spielberg ou Robert Altman réalisent des œuvres qui dessinent les contours d’un cinéma hollywoodien conciliants films de genre et d’auteurs.

MON BEAU MIROIR : QUAND LE CINÉMA FILME LE CINÉMA janvier à mars 2017 Que deviennent les stars oubliées ? Qui décide vraiment du film qui se fera ? Comment se comportent les actrices hors caméra ? Que fait un metteur en scène quand l’inspiration le quitte ? Etc. Ces questions ont fait l’objet de très beaux films qui mettent le cinéma en abîme et en dévoilent les secrets.

Infos pratiques Accessible à tous, dès 15 ans, cet atelier ne requiert aucune connaissance préalable. Tous les ateliers se tiennent au Centre culturel de Huy. 8,00 € la séance 20,00 € les 3 ateliers (au choix)

Animateur : Alain Hertay Passionné de cinéma, Alain Hertay enseigne en haute école l’histoire du cinéma, l’analyse filmique, ainsi que la musique classique et populaire. Il est l’auteur d’un ouvrage sur Éric Rohmer (Éric Rohmer, Comédies et proverbes, Éditions du Céfal, 1998) et de plusieurs articles sur le cinéma, la musique, l’audiovisuel et la didactique.


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DE PALMA, BOGDANOVICH, COPPOLA, MALICK, ALTMAN et LA NAISSANCE DU NOUVEL HOLLYWOOD

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samedi 22 octobre de 9h30 à 12h30 Dans les années 60, le cinéma hollywoodien a traversé une crise sans précédent. Les producteurs ont dû revoir leurs pratiques et ouvrir les portes des studios à de nouvelles générations de cinéastes. Issus pour la plupart d’universités où ils ont développé une cinéphilie imprégnée par le cinéma européen, ces réalisateurs se connaissent et s’entraident. Grand frère du groupe, Francis Ford Coppola met le pied à l’étrier à George Lucas, Martin Scorsese ou Brian De Palma en produisant leurs premiers films. Peter Bogdanovich, Terrence Malick, Robert Altman et quelques autres peuvent également être rattachés à ce groupe qui constitue ce que l’on a appelé le Nouvel Hollywood. Cet atelier s’attachera à leurs premiers films marquants. Dans cadre du festival Les Enfants terribles. Apéritif offert par le festival.

LE RÉALISME BAROQUE DE MARTIN SCORSESE

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samedi 19 novembre de 9h30 à 12h30 Né en 1942, Italo-américain de New York, cinéphile, admirateur autant de John Ford que de Jean-Luc Godard, Martin Scorsese est le cinéaste le plus emblématique du Nouvel Hollywood. Ses films des années 70 dessinent un autoportrait intime travaillé par ses obsessions personnelles tout en déployant une vaste fresque de l’Amérique en crise. C’est le monde de la nuit, de la violence, du sexe et de la paranoïa que Scorsese introduit dans le cinéma de genre hollywoodien en les transcendant par une virtuosité visuelle éblouissante. Ses acteurs récurrents, Robert De Niro, Harvey Keitel, Joe Pesci… livrent des performances mémorables de film en film. Retour sur cette période de sa filmographie à la grande cohérence stylistique et thématique.

APOCALYPSE NOW, HEAVEN’S GATE, LA FIN D’UNE ÈRE

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samedi 10 décembre de 9h30 à 12h30 La fin des années 70 est marquée par un déclin du succès des fondateurs du Nouvel Hollywood. Les déboires de Francis Ford Coppola avec Apocalypse Now (changement d’acteurs principaux, comportement erratique de Marlon Brando, typhon pendant le tournage, énorme dépassement du budget) font de cette œuvre, Palme d’or à Cannes en 1979, un point de rupture. Le trajet de Michael Cimino, multi-oscarisé pour Voyage au bout de l’enfer et rejeté des studios après l’échec de La Porte du paradis est également symbolique de ce changement d’époque. De jeunes réalisateurs en prolongent néanmoins l’esprit comme James Toback avec Mélodie pour un tueur ou American Gigolo de Paul Schrader, scénariste de Taxi Driver.


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LE MIROIR BRISÉ, QUAND HOLLYWOOD DÉTRUIT SON MYTHE

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samedi 21 janvier de 9h30 à 12h30 Au début des années 50, une série de films hollywoodiens s’attachent à démontrer les revers de la célébrité. Travaillé par la fascination pour l’âge d’or du cinéma, Billy Wilder signe une fable très noire avec Sunset Boulevard. Dans Les Ensorcelés, Vincente Minnelli dépeint Hollywood comme un monde sans pitié. C’est avec un même ton critique que Joseph L. Mankiewicz suit, dans La Comtesse aux pieds nus, le trajet de la Star Maria Vargas, brillamment incarnée par Ava Gardner. C’est également une descente aux enfers que retrace George Cukor dans Une étoile est née, film cruel et tragique illuminé par Judy Garland. Nous évoquerons enfin Le Grand couteau de Robert Aldrich, film admiré pour son audace critique vis-à-vis des studios hollywoodiens.

ALLEN, ALTMAN, LYNCH, CRONENBERG ET LA REMISE EN QUESTION D’HOLLYWOOD

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samedi 18 février de 9h30 à 12h30 À partir des années 70, c’est le temps du doute dans le cinéma hollywoodien. Quand Woody Allen réalise Stardust Memories, il rend un hommage au Federico Fellini de Huit et demi et partage avec le réalisateur italien un questionnement sur le public et ses attentes. Avec l’ironie qui caractérise son œuvre, Robert Altman propose une satire grinçante du Hollywood des années 90 dans The Player. Cinéastes de la modernité et des jeux formels, David Lynch et David Cronenberg ne pouvaient que se pencher à leur tour sur la fascination qu’exerce Hollywood pour la faire voler en éclats. Mulholland Drive de Lynch est une décomposition complexe du mythe hollywoodien. Réalisé en 2014, Maps To The Stars de Cronenberg boucle la boucle.

LE MÉPRIS, LA NUIT AMÉRICAINE…: FILMER LE CINÉMA AVEC NOSTALGIE

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samedi 11 mars de 9h30 à 12h30 Fascinés par le cinéma, les jeunes réalisateurs de la Nouvelle Vague l’ont fréquemment évoqué dans leurs films. C’est ce que font Jean-Luc Godard avec Le Mépris, récit d’un tournage qui se délite, et François Truffaut avec La Nuit américaine, œuvre à la fois autobiographique et déclaration d’amour au cinéma. C’est une même passion qui anime Olivier Assayas lorsqu’il réalise Irma Vep, histoire d’un réalisateur qui tourne un remake des Vampires de Louis Feuillade. Plus récemment, dans Le Prochain Film, René Féret nous montrait le travail d’un réalisateur au quotidien. Avec Maestro, la jeune Léa Fazer décrit avec humour le tournage d’un film d’un cinéaste âgé et reconnu derrière lequel on peut reconnaître Éric Rohmer. Dans le cadre de La Langue française en fête.


COMPLEXE CINÉMATOGRAPHIQUE

Avenue Delchambre – HUY 7 SALLES SON NUMÉRIQUE ET DOLBY SR - ÉCRANS GÉANTS FAUTEUILS CLUBS - VASTE PARKING Les salles 3, 4, 5, 6, 7 sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Horaires, résumés, actualités sur www.kihuy.be Toutes les sorties nationales importantes, avant-premières fréquentes, formule Ciné-anniversaire, Ciné-club. Organisation de séances scolaires, de groupes, pour événements, anniversaires…

085 25 14 01 - www.kihuy.be


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huy mardi 25 et jeudi 27 octobre – 20h dimanche 30 octobre – 18h kihuy De Todd Haynes (Royaume-Uni/États-Unis – 2015 – 1h58 – V0)

Avec Cate Blanchet, Rooney Mara, Sarah Paulson, Kyle Chandler

Le New York des années 50. Therese, la petite vingtaine, voudrait être photographe, voyager à l’étranger. Par manque d’ambition, par inexpérience, elle est fiancée à un type d’un quelconque achevé et travaille dans un grand magasin, au rayon jouets. À la veille de Noël, affublée d’un ridicule bonnet rouge, elle conseille les clients, dont Carol, une femme à la superbe impressionnante. Fourrure négligemment jetée sur les épaules, airs de bourgeoise assurée, elle déambule, impériale, à la recherche d’un cadeau pour ses enfants. Avec un naturel confondant, elle flirte avec Therese, lui donnant un prétexte pour se revoir. De lunchs prolongés en visites, les deux femmes se rapprochent.

Il n’était pas simple d’être homosexuel(le) dans la société américaine corsetée des années 50. À petites touches, le film de Todd Haynes (I’m Not There, Velvet Goldmine) construit beaucoup plus qu’une fine étude de mœurs : il est l’affirmation feutrée que l’amour peut se jouer des difficultés et différences, notamment d’âge et de classe. Interprètes magnifiques, Cate Blanchet et Rooney Mara évoluent dans des costumes et des décors à l’esthétique et à l’élégance exquises.

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Prix d’interprétation féminine pour Rooney Mara et Queer Palm à Cannes en 2015.


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huy mardi 8 et jeudi 10 novembre – 20h dimanche 13 novembre – 18h kihuy

Nous trois ou rien De Kheiron (France – 2015 – 1h42)

Avec Kheiron, Leïla Bekhti, Gérard Darmon, Zabou Breitman, Alexandre Astier…

Téhéran, 1971. Alors que le Shah d’Iran mène aveuglément son pays à la débâcle, Hibat Tabib, jeune étudiant plein de fougue, rejoint les rangs de l’opposition. Il a 25 ans lorsqu’il est arrêté, jugé et condamné à 10 ans de prison. Libéré après 7 ans d’humiliation et de torture, cet irréductible optimiste croise le chemin de la belle Fereshteh. Ils décident de se marier en quelques jours et la jeune femme tombe enceinte. Mais les activités d’Hibat au sein du parti souterrain de l’opposition ainsi que le régime de terreur des Mollahs les obligent à s’enfoncer dans la plus grande clandestinité. Hibat, traqué jour et nuit, est poussé à la fuite. Il n’accepte l’exil qu’à une seule condition : c’est lui, sa femme et son fils, ou rien !

D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, l’humoriste Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents dans une comédie aux airs de conte universel. Situations cocasses, personnages hauts en couleur et dialogues extra-croustillants dignes de Michel Audiard servent ce film lumineux qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre ensemble.

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huy mardi 15 et jeudi 17 novembre – 20h dimanche 20 novembre – 18h kihuy De Tom Mc Carthy (États-Unis – 2015 – 2h08 – V0)

Avec Mark Ruffalo, Michael Keaton, Rachel McAdams, Liev Schreiber, Stanley Tucci…

Été 2001. À peine nommé rédacteur en chef du journal Boston Globe, Marty Baron envoie ses journalistes d’investigation enquêter sur un curé accusé de pédophilie. L’affaire est grave puisque le prêtre aurait violé des dizaines de jeunes paroissiens en l’espace de trente ans. S’attaquer à l’Église catholique dans une ville comme Boston n’est pas sans risque, mais les reporters de l’équipe Spotlight se mettent au travail. Dans le cadre de leur enquête, ils rencontrent l’avocat des victimes, Maître Mitchell Garabedian, et plusieurs de ses clients. Ils sont bientôt convaincus que l’Église a mis en place un vaste système de protection des prêtres prédateurs. Malgré la résistance acharnée des

plus hautes autorités religieuses, le Globe finit par publier les conclusions de l’enquête en janvier 2002. L’article fait l’effet d’une bombe et encourage d’autres victimes, dans quelque 200 villes du monde entier, à prendre la parole.

5,00 e

Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée en 2003 par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Église catholique. Oscars 2016 du Meilleur film et du Meilleur scénario original.


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huy mardi 22 et jeudi 24 novembre – 20h dimanche 27 novembre – 18h kihuy

Ixcanul De Jayro Bustamante (Guatemala – 2015 – 1h31 – V0)

Avec Maria Mercedes Croy, María Telon, Manuel Antún, Justo Lorenzo…

Maria, jeune Maya de 17 ans, vit avec ses parents dans une plantation de café sur les flancs d’un volcan, au Guatemala. Elle voudrait échapper à son destin et au mariage arrangé qui l’attend. La grande ville dont elle rêve va lui sauver la vie… mais à quel prix ?

temps qui creuse en nous, sans qu’on s’en rende compte, une émotion. Car le film est construit comme un doux crescendo. L’anthropologie bienveillante qu’on aurait pu prendre pour le sujet du film se défait sous nos yeux au profit d’autres enjeux dramatiques, traités avec un réalisme feutré qui en souligne la violence symbolique et réelle. L’ignorance apparaît comme suprême pauvreté, et la barrière de l’isolement linguistique devient un poids et un danger.

Les films guatémaltèques sont rares sur nos écrans. Ixcanul prend son temps et s’apprécie dans la durée. Un temps indispensable pour nous faire ressentir un contexte, un environnement, une manière d’appréhender le réel. Mais aussi un temps qui nous fait passer de l’observation à la sidération, un

Ours d’argent – Prix Alfred-Bauer à la Berlinale en 2015, Grand Prix au Festival du Film de Gand en 2015.

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© Julie Romano

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huy mardi 29 novembre et jeudi 1er décembre – 20h dimanche 4 décembre – 18h kihuy D’Andrew Haigh (Grande-Bretagne – 2015 – 1h35 – V0)

Avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay, Geraldine James, Dolly Wells…

Confortablement retraités, Kate et Geoff s’acheminent vers la septantaine dans un plaisant cottage à l’orée d’un village du Norfolk, en Angleterre. Sans enfant, c’est entouré d’amis qu’ils sont sur le point de fêter leurs 45 ans de mariage. Pendant les préparatifs, Geoff reçoit une nouvelle : le corps de Katya, son premier grand amour, disparu 50 ans plus tôt lors d’un accident de randonnée dans les Alpes suisses, vient d’être retrouvé. Cette nouvelle va bouleverser le couple dont l’intimité, pourtant, semblait acquise…

son regard sur le quotidien. La menace de naufrage se passe en sourdine. Ce n’est pas un tsunami qui s’abat sur les amoureux, mais une ombre, qui grandit petit à petit, inexorablement. Cette subtilité se retrouve dans le jeu des comédiens, Tom Courtenay et Charlotte Rampling. L’écho de leurs filmographies et de leur lien au Swinging London apporte un sous-texte émouvant à l’histoire. L’amertume du film se révèle d’une grande élégance.

Le temps de quelques scènes, 45 years donne une dimension presque onirique à la perte de repère de Kate, mais reste un film réaliste, qui tire précisément sa force de l’acuité de 5,00 e

Ours d’argent de la meilleure actrice pour Charlotte Rampling et du meilleur acteur pour Tom Courtenay à la Berlinale en 2015.


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huy mardi 6 et jeudi 8 décembre – 20h dimanche 11 décembre – 18h kihuy

AN – Les délices de Tokyo De Naomi Kawase (Japon/France/Allemagne – 2015 – 1h53 – V0)

Avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida, Miyoko Asada…

La nourriture au Japon est une affaire importante. Les dorayakis, sorte de petits pancakes fourrés à la pâte de haricots rouges (appelée « An » en japonais), sont extrêmement populaires. Petit commerçant, Sentaro est le propriétaire d’une échoppe qui exploite ces délicieux mets. S’il est indéniablement doué pour la pâte, il utilise pour la farce une préparation toute faite. Cela ne se révèle pas au goût de Tokue, vieille femme énergique et tenace, venue malgré son âge… pour un entretien d’embauche. D’abord très réticent, Sentaro fini par l’engager, touché par son opiniâtreté et impressionné par ses talents culinaires : sa farce maison est à se pâmer ! Mais quelle est vraiment l’histoire de cette petite dame énigmatique ?

Adapté d’un roman de Durian Sokegawa, le film distille une atmosphère où les éclaircies de poésie joyeuse alternent avec les moments de spleen et les épisodes dramatiques. Même si l’univers est urbain, on y retrouve le goût de Naomi Kawase (Caméra d’or à Cannes en 1997 pour Suzaku et en compétition en 2014 avec Still the Water) pour le dialogue entre l’homme, la nature et les animaux. D’une pudeur et d’un charme fou, AN – Les Délices de Tokyo est à déguster sans modération. Huit nominations dans la section Un Certain Regard à Cannes en 2015.

5,00 e

© Julie Romano

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© Jair Sfez

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Médecin de campagne I

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huy mardi 13 et jeudi 15 décembre – 20h dimanche 18 décembre – 18h kihuy De Thomas Lilti (France – 2015 – 1h42)

Avec François Cluzet, Marianne Denicourt, Isabelle Sadoyan, Félix Moati…

Tous les habitants, dans ce coin de campagne, peuvent compter sur Jean-Pierre, le médecin qui les ausculte, les soigne et les rassure 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pour chaque villageois, il est irremplaçable. Malade à son tour, Jean-Pierre doit se faire seconder et voit débarquer Nathalie, médecin depuis peu. Cet homme solitaire accepte difficilement l’intrusion de cette femme formée à l’hôpital. Celle-ci a beau déployer toute sa bonne volonté, pour Jean-Pierre, le métier de médecin de campagne ne s’apprend pas. Mais le duo n’a pas le choix : il va devoir s’apprivoiser et travailler ensemble dans l’intérêt des malades.

Observation brute et lucide de la médecine rurale, le film n’oublie pas pour autant les sentiments et laisse une belle place à l’humain. Parfaitement écrite et jouée, imprégnée de vérité, l’histoire est renforcée par la participation de la population locale. Le scénario ne connaît aucune baisse de tension et sait arrondir les angles en souriant. Marianne Denicourt apparaît lumineuse et fine mouche. Quant à François Cluzet, il semble avoir été toubib toute sa vie.

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Prix

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La séance : 5,00 € (Article 27 : 1,25 €) Plus de 60 ans et moins de 26 ans : 4,50 € Pass 10 films (non nominatif et illimité dans le temps) : 40,00 € Salle

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Les séances du Ciné-club se tiennent dans la salle 7 du Kihuy (370 places). Renseignements

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Centre culturel de l’Arrondissement de Huy 085 21 12 06 info@ccah.be www.acte2.be La seconde partie de la programmation du Ciné-club vous sera révélée en décembre.


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