Diebolsheim, Le charme d'un village fleuri

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Diebolsheim Le charme d’un village fleuri Ž


Avant-propos

Les souvenirs ressemblent à des graines et la mémoire est un germoir”. Francis Weyergans.

Relater l’histoire d’un village, évoquer la vie de ses habitants pour en conserver le souvenir… cela peut paraître une gageure. Vous trouve­ rez dans ces pages, des tranches de vies qui ont fait l’histoire de Diebolsheim, des parcours, des souvenirs, des découvertes, de nom­ breuses photographies… le tout accompagné d’un zeste de nostalgie.

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Nous remercions les jeunes et (un peu) moins jeunes Diebolsheimois pour leur participation. Nous avons apprécié le temps qu’ils ont consacré à nos recherches et leur accueil (en particulier Paulette Hatsch). Leurs photographies, renseignements oraux et écrits repré­ sentent la matière première de cet ouvrage. Notre gratitude va à tous les responsables d’associations et à la municipalité. Sans vous tous, ce livre n’aurait été possible. Il ne nous reste qu’à souhaiter que vous, lecteurs, éprouverez autant de plaisir à parcourir cet ouvrage que nous avons eu à le rédiger. Le comité de rédaction : Alain Hatsch, Jean-Jacques Siegel, avec la participation d’Annie Krempp

Les membres du comité de rédaction, passionnés par le tri et la collecte des documents.


Mot du maire

P

our mieux comprendre le présent et ainsi mieux se projeter dans l’avenir, il est nécessaire de connaître le passé, d’appréhender les évolutions qu’a connues notre village et d’en décoder la genèse. Ce livre, souhaité depuis des années, y contribue d’une fort belle manière. Chacun appréciera le travail remarquable de Jean­Jacques Siegel et d’Alain Hatsch, assistés d’Annie Krempp et de Paulette Hatsch pour transmettre les pages de l’histoire de notre village et permettre à chaque Diebolsheimois de souche ou nouvellement arrivé de s’approprier la mémoire collective de notre commune. Je tiens tout particulièrement à saluer l’excellence de ce travail ! Un très grand merci à eux ainsi qu’à toutes les personnes qui ont livré photographies, documents et confidences… Quoi de plus exaltant pour l’imagination, déroutant pour le cœur, instructif pour l’esprit, que de s’aventurer dans les pas de l’histoire, dans l’antre de nos racines ? Cette randonnée qui emprunte des chemins séculaires sera pour les plus jeunes une initiative réflexive ; pour les plus anciens, ce sera l’occasion de revivre avec une douce nostalgie des souvenirs personnels. En parcourant ces pages, les uns comme les autres rendront hommage à ceux qui ont fait de notre village ce qu’il est devenu aujourd’hui. Bon voyage sur les chemins du passé et bonne lecture à tous. Brigitte Neiter, Maire de Diebolsheim.

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Diebolsheim - Le charme d’un village fleuri

Poème Min Heimatsderfel “Dewelsa”

Mon village natal Diebolsheim

Min Heimatsort esch zwar nett gross

Mon village natal n’est pas grand, ce n’est qu’un petit patelin,

S’esch ewa nur a Derfel blos. Un doch hitt esch’s waltbekannt Als Kenigsreich vom Bluamaland S’derf einfach gan em Dorf ken Hüss Wo nett hett siener Blumastrüss

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Mais il est connu de tous comme le joyau des fleurs. Il n’y a pas de maison dans le village sans fleurs.

Ewarall duen Bluama hanka

Partout où se porte ton regard, même dans les plus petits endroits,

Wo du wett sahn, wod’s nur kannsh danka

Ce ne sont que bouquets et ornements colorés.

Der Herr Pfarrer holt sech doch b’schtemt a Not

M. le curé se voit attribuer la meilleure note

Met sienara herrlicha Lourdesgrott

Avec son jardin fleuri à la grotte.

Gazert met Kunscht, a wohri Pracht

Les fleurs y sont tellement belles

Dass im Himmel sogar, unsara Herrgott lacht.

Que même le bon dieu se réjouit, au ciel.

Met b’sondaram Stoltz un Eleganz

C’est avec fierté et élégance

Steht uff’em Platz s’Gretel un der Hans

Que les deux Alsaciens se balancent

A Elsasserpaarel met d’r Tracht,

Au milieu d’un parterre de fleurs.

Um drum a rum a scheni Bluamapracht.

Toute l’année durant, du matin au soir,

So shaukelt ar fiedel un trei

Hansel et Gretel sont heureux sur leur balançoire.

S’ganz Johr durich sieni Maid S’Gretel lacht un esch hartzlich froh Antoine Adam (1931-2009)

Antoine Adam (1931-2009)


Sommaire Chapitre I

Au fil des siècles

Chapitre II

Le ban communal

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Chapitre III

L’urbanisme

48

Chapitre IV

L’évolution de la population

84

Chapitre V

La vie économique

90

Chapitre VI

La vie scolaire

108

Chapitre VII

L’église

120

6

Chapitre VIII La vie communale

128

Chapitre IX

La vie associative

136

Chapitre X

Les étapes de la vie

162

Chapitre XI

Le fleurissement de Diebolsheim et l’abbé Wendling

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182


II Le ban communal

Plan du ban communal avant la construction du canal dans les annĂŠes 1950.


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Plan du ban communal après la construction du canal.

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Superficie et situation Généralités Le ban de la commune d’une contenance de 703 hectares ou 1 231 arpents de l’ancien temps, se situe à une altitude comprise entre 160 et 165 mètres au-dessus du niveau de la mer. La partie du ban noyée sous les eaux du canal d’Alsace. Le Riedkopf est resté en l’état originel, on aperçoit la digue du canal au fond.


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Évolution historique du ban Jadis, le territoire faisait partie du Saint-Empire romain germanique. À partir de 1648, il était rattaché au royaume de France et plus précisément à la Basse - Alsace “département de la noblesse”, puis au Bas - Rhin suite à la création des départements en 1789. Par la suite, les différents découpages administratifs rattachent Diebolsheim : • En 1793 au district de Benfeld, canton de Marckolsheim. • En 1801 à l’arrondissement de Barr, canton de Marckolsheim • En 1871 au Kreiss Schlesttstadt • Puis à l’arrondissement de Sélestat, Erstein, canton de Marckolsheim • Et depuis 2014 au canton de Benfeld dans le grand Ried. 34

Le Ried rhénan L’appellation Ried désigne des espaces de prairies inondables. Ce terme dérivé du vieil alémanique Rieth signifie roseau. Ce sont de grands ensembles de milieux ouverts inondés fréquemment par les rivières ou les remontées de la nappe phréatique. Les paysages “riediens” sont parsemés de roselières, marais, dépressions et prairies. Le village fait partie du Ried rhénan. À Diebolsheim, la nappe phréatique se situe généralement entre 1,5 et 2 mètres de profondeur. Elle peut même venir affleurer à certains endroits comme par exemple au lieu-dit Fischmatt (traduction littérale : pré aux poissons) qui se trouve à proximité de l’Ischert, à la limite du ban de Sundhouse.

Le territoire communal au XVIIIe siècle Il était divisé en cantons nommés Niederfeld, Oberfeld, Heilige Matten, etc. Leurs emplacements sont visibles sur la carte de 1760.

Plan datant de 1760. En rouge, l’emprise du village.


Le ban communal

À cette époque, le plan détaillé des parcelles était inexistant. Les terrains n’étant pas numérotés, ils étaient décrits par rapport aux propriétés voisines et points géographiques. Les très grands terrains étaient délimités par des bornes marquées de l’écusson de leurs propriétaires. Les surfaces étaient indiquées en arpents divisés en Vierzel.

Borne située à la limite de Bindernheim avec l’écusson de Diebolsheim.

Procès verbal pour la vérification des digues et des limites communales suite à l’inondation de 1758.

Borne délimitant l’ancienne forêt des Zorn von Bulach.

Borne des chevaliers de Saint-Jean au sud-est du ban.

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III L’urbanisme Toutes les maisons citées se trouvaient sur le plan de 1830 publié ci-contre. Elles ont depuis été rénovées et remplacées pour la plupart. Les autres maisons sont postérieures à 1830 et ne sont donc pas mentionnées. Les n° qui apparaissent sont les numéros actuels des maisons, suivis du nom des actuels propriétaires. Les éventuels sobriquets Hoffname permettaient, à l’aide d’un seul mot, de désigner une famille et de situer leur maison.

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ogements et dépendances s’enchevê­ traient bien souvent. Lors d’incendies, plusieurs bâtiments pouvaient êtres détruits par manque de moyens appropriés pour combattre les feux. Les constructions habi­ tuellement implantées sur limite étaient séparées par des Schlupfs, plus ou moins larges, lieux humides propices au dévelop­ pement des moustiques. Ce n’est qu’en 1860 et 1875 que des plans d’alignement sont élaborés, ce qui donna alors une certaine allure aux rues princi­ pales. Les eaux continuaient à s’éliminer par infiltration. Ces inconvénients ont dis­ paru avec l’aménagement du premier réseau d’évacuation au courant des années 1930.

Deux exemples de Schlupfs.


L’urbanisme

Cadastre de 1830. En bleu, l’Ischert et l’ancien cours d’eau qui longeait le dépôt d’incendie.

Plan détaillé de Diebolsheim (plan actuel).

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N°34 : villa Les Oseraies - association SEI du Ried Vers 1858, les trois maisons implantées le long de la route sont acquises par Xavier Ehrhardt, maire. Deux bâtiments sont détruits en 1861­ 1862. Charles­Joseph Stehlin fait construire le bâtiment à tourelles actuel. Capitaine à Chalons, il est l’époux de Marie­Thérèse Dengler, petite­fille de Xavier Ehrhardt, maire. Les dépendances situées au nord de la villa comportaient le logement du régent. En 1880, c’est Georges Hurst qui occupe cet emploi. Un nouveau bâtiment reconstruit à cet emplacement abrite aujourd’hui cuisine, lingerie, chaufferie, etc.

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En 1910, le nouveau propriétaire est le baron de Castex qui fait reconstruire le corps d’habi­ tation en bord de route. Dans sa villa nommée Les Oseraies, il initiera ses invités au plaisir de la chasse.

En 1912, Jean­Baptiste Boess (garde­chasse), décédera accidentellement lors d’une partie de chasse. Il sera remplacé par Laurent Taglang dont l’épouse Thérèse Becht sera connue à Diebols­ heim jusque dans les années 1960 pour son excellente maîtrise du tricot. En 1941, cette demeure héberge la famille d’Eugène Andlauer. De retour d’Indre suite à l’évacuation, cette famille retrouve sa ferme détruite. Durant les combats de la Libération, la grande cave a servi d’abri à plusieurs familles. Cette belle propriété, inoccupée par la suite, sera acquise par les œuvres diocésaines en 1951. D’abord maison de retraite pour les gouver­ nantes des curés (bonnes des curés !), la maison Sainte­Monique deviendra l’Institut Médico­ Pédagogique Sainte­Élisabeth en 1956 et est actuellement la SEI du Ried.

La villa Les Oseraies hier… … et aujourd’hui.

Pour La Petite histoire Le baron de Castex, né à Molsheim en 1854, descendant du général d’Empire Bertrand-Pierre de Castex (1771-1842), est l’époux de Gabrielle Gillardoni née à Altkirch (dynastie de tuiliers). Les fréquents déplacements entre leurs diverses résidences, Altkirch, Paris et Diebolsheim coïncideront avec ceux de la famille Clément de Grandprey. Ce dernier, industriel, établi à Mulhouse, est le gendre de Jean-Baptiste Prêcheur, maire, qui habitait l’actuelle propriété du comte de Beaumont.


L’urbanisme

sei du ried (sante Éducation insertion) L’IMPro Sainte-Élisabeth a été créé en 1956 par Monseigneur Billing sous couvert de la Fédération de Charité Caritas Alsace, pour permettre l’accueil de jeunes filles déficientes intellectuelles ayant entre 14 et 20 ans. Ces dernières ont la possibilité de bénéficier d’un apprentissage scolaire et professionnel, allié à des prises en charge thérapeutiques et éducatives dans le cadre d’un internat de semaine. En 2000, l’IMPro a fusionné avec l’établissement Don Bosco de Huttenheim, qui accueille depuis 1966 de la même manière des garçons. Il a dès lors été possible, sous l’appellation SEI du Ried (Santé Éducation Insertion), d’élaborer des parcours d’apprentissages mixtes pour 77 jeunes.

L’IMPRO avant la SEI avec vue sur jardin.

Respectivement en 2006 et 2009 ont également été créé l’Escale du Ried à Huttenheim pour l’accueil de jeunes durant les week-ends et congés scolaires et le Relais du Ried à Sundhouse pour la prise en charge de jeunes n’étant pas encore en capacité de rentrer dans des apprentissages classiques. 78 personnes permettent d’assurer un fonctionnement 365 jours par an.

La SEI aujourd’hui.

À noter que l’un des principaux objectifs de la SEI consiste à s’ouvrir davantage à l’environnement extérieur. Aussi tenons à souligner dans ce cadre l’excellent accueil qui est toujours réservé par la commune de Diebolsheim.

N°35 : Bernard Asimus villa Mosquito Il s’agit de l’ancien lieu de villégiature de Mlle Carmen Tiranty. C’est à partir de 1906 que cette bourgeoise parisienne d’origine italienne viendra régulièrement à Diebolsheim. Peut­ être que le nom de la maison vient de l’espa­ gnol mosquito signifiant moustique, le lieu étant infecté par ces insectes. Elle était accompagnée par des amis et leurs domestiques, le tout mené par le cocher Alexandre Champion. Par la suite, ce beau monde sera accompagné du médecin parisien Pierre Delisle et du mécanicien spécialisé

La villa Mosquito aujourd’hui.

La villa Mosquito, au début du XXe siècle.

en automobile Gustave Reverchon. Autre ami de la propriétaire, le comte de Beaumont, qui viendra exercer son sport favori, la chasse, dans le Ried avec le baron de Castex. Mlle Taranty est décédée en 1938. Par la suite, sa villa, achetée par le comte, servira de logement de fonction aux employés du nouveau proprié­ taire. Il s’agit de James Sazama, Morlock, Roger Frauenfelder et Bernard Beck. La villa est actuellement la propriété de Bernard Asimus.

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V La vie économique

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L’agriculture

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iebolsheim, comme les autres villages du Ried, a été, de tout temps, un village agricole comme le montrent les recensements et les relevés effectués au cours des siècles.

Les attelages Les terres, au fil des années, ont été de plus en plus mor­ celées. La polyculture et l’élevage sont la règle. L’agricul­ ture repose en grande partie sur le bétail qui dépend de la culture des plantes fourragères (pommes de terre, bette­ raves, etc.) laquelle roule sur l’assolement. Ce dernier alterne chaque année la culture des céréales avec celle des fourrages. Les terres communales (allmende) permettent l’élevage.

Anna Eggermann, née Stockbauer, et sa mère devant la maison Hirn (actuelle maison de Bruno Utter).


Alfred Hatsch devant la COOP.

Marcel Witwicki rentrant du foin.

Émile Uhl et ses bœufs, rue Principale à l’embranchement du tramway.

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Les tracteurs

Auguste Andlauer sur son tracteur.

René Albrecht et Joseph Werner, âgé de 18 ans, rue Principale. La photo date du 15 juin 1959.

Nicole Hatsch sur le tracteur de son père Eugène Andlauer.


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Le tramway (Riedbahnel ) “S’TRAMEL von Strosburi bis Marckelse”. Il y a plus d’un siècle, en 1886, la première ligne suburbaine avec traction à vapeur, mise en ser­ vice dans le Bas­Rhin, est entrée dans l’histoire

du chemin de fer. Elle constituait, sur une distance de 54,545 km, une liaison ferroviaire entre Strasbourg et Marckolsheim et passait par Diebolsheim. La voie ferrée a été construite le long de l’ancienne route nationale de Strasbourg à Bâle. Pendant près de 80 ans, elle a rendu de nombreux servi­ ces aux habitants de la région. De nombreuses personnes s’en souviennent encore.

Le tramway vers 1900, devant la maison de Castex.

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Un facteur de prospérité Dès 1879, sous la direction de M. Single, ingé­ nieur en chef, une étude de marché a été effec­ tuée à l’intention du baron Hugo Zorn de Bulach, président du comité de la ligne Strasbourg­ Marckolsheim. Dix­huit communes avec un total d’environ 26 000 personnes s’intéressèrent à la réalisation de ce projet. L’état des routes était déplorable. Il était impossible de rouler à une plus grande vitesse et d’augmenter la charge utile des véhicules.

L’agriculteur du Ried Sud doit son expansion à la création du petit train. C’est de cette époque que date l’essor pris par la culture du tabac, puis de la betterave à sucre. Le train a ouvert de nouveaux débouchés aux agriculteurs. À Diebolsheim, on construisit au début du siècle un silo à grains.

L’apparition du tramway à Diebolsheim au début du XXe siècle.


La vie économique

Le train du bon vieux temps Dans l’étude de M. Single, on apprend que Diebolsheim comptait en 1879, 637 habitants, 150 ménages, 2 restaurateurs, 4 épiciers, 2 forge­ rons, 1 marchand de grains. L’agriculture locale produisait 550 quintaux de chanvre et de hou­ blon, 1 300 quintaux de blé, 500 m3 de charbon de bois et 50 m3 de bois de peuplier. Chaque année, 100 personnes allaient à Colmar et 200 à Strasbourg. Pour calculer la recette pré­ visible par année, l’auteur de l’étude propose un forfait kilométrique de 3,5 Pfennig, en se basant sur l’hypothèse que chaque habitant prendrait le train 5 fois par an sur la moitié du trajet.

Un ticket de tramway d’antan.

La fin du tramway Le tramway Strasbourg­Marckolsheim continua bravement son petit bonhomme de chemin avec ses vieilles locomotives à vapeur jusqu’en 1922. À cette époque, la ligne fut électrifiée. Le prix du billet étant alors de 10,35 F en 2e classe et 6,80 en 3e classe de Strasbourg à Rhinau. Malheureusement, la rentabilité de la ligne baissa après la guerre et la ligne fut supprimée en 1955. On ne résiste pas au progrès et il est très loin le temps où l’on sillonnait le Ried, en prenant son temps et en découvrant le plaisir de voyager.

Dépôt du tramway sur le rond-point et la balance communale.

Les résultats dépassèrent les espérances de M. Single. Dès la première année, le tram fit des bénéfices. Au cours de l’année 1896, 734 599 voyageurs furent transportés sur la ligne ainsi que 64 927 tonnes de marchandises diverses. Mais les chiffres ne disent pas tout. Quel plaisir de prendre le petit tortillard ! Sept trains, circu­ lant chaque jour dans les deux sens, permettaient de parcourir la ligne de bout en bout en moins de trois heures. À cette époque, Diebolsheim était desservie chaque jour pour Strasbourg. On ne peut en dire autant aujourd’hui…

Entrée du village sud dans les années 1930 avec Lucien Pfaff (arrière grand-père de la famille Bloch) et ses bœufs. À gauche, la maison Simon, et l’ancienne maison Hirn à droite, à côté du tramway.

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VI La vie scolaire

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De 1845 à nos jours

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usqu’en 1845, garçons et filles n’avaient qu’un seul maître. C’est à cette époque que l’école s’avère trop petite.

La première enseignante de l’école des filles était sœur Mathilde Kretz, originaire du couvent de Saint-Jean de Bassel. En 1883-1884, l’entreprise Dietrich d’Obernai, sous les ordres de l’architecte Heinrich de Barr, a construit l’actuelle mairie-école pour un montant de 22 000 DM. Le bâtiment comportait la mairie, deux salles de classes et à l’étage deux logements pour les enseignants. La nouvelle mairie-école est alors implantée à l’emplacement de l’école démolie. Durant les travaux, l’enseignement avait lieu dans la maison du maire de l’époque M. Prêcheur. La première rentrée dans les nouveaux locaux a eu lieu en août 1884. L’effectif était de 58 garçons et de 46 filles, répartis en deux classes (une salle de classe pour les garçons et une pour les filles). Cette même année, 12 garçons et 4 filles achevaient leur scolarité. Le 20 juillet 1884, l’ancienne école des filles est vendue aux enchères. Anne Stel, sœur du curé, remporte l’enchère pour 1 360 DM. (AD 8E89). Par la suite, cette maison a appartenu au curé de Schoenau, avant d’être rachetée par M. Fritsch, ancêtre de la famille Riegert, propriétaire actuelle. La mairie-école est gravement endommagée durant les combats de 1944-1945. Elle a ainsi été reconstruite en 1951. Les cours ont lieu dans des baraques.


La vie scolaire

Une nouvelle école a été construite à la fin des années 1950 et inaugurée en 1961. C’est en 1986 que l’école maternelle a vu le jour.

Le même jour, en présence du maire Auguste Adam (à gauche), du sous-préfet, au centre, et de jeunes filles aux coiffes traditionnelles.

Inauguration de l’école en 1961.

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Les directeurs d’école de Diebolsheim Laurent Kirstetter, instituteur adjoint

1959-1968

Étienne Rohmer

1968-1975

Jean Pecriaux

1869-1872

François-Xavier Lopinet

1976-1977

Roland Flury

1872-1875

Eugène-Emile Hans

1978-1986

Claude Bonn

1875-1876

Eugène Schmitt

1986-1987

Annie Muller

1876-1913

Damien Dambach

1987-2005

Marie-Louise Maître

1913-1929

Aloïse Eschlimann

2005-2011

Virginie Meyer

1931-1938

Charles Schneider

2011

Sophie Cortinovis

1938-1941

M. Abt (décédé en 1944 en Lettonie)

2012

Estelle Buckel

1941-1944

M. Exner (instituteur allemand)

2013

Vanina Orihuela

1945-1950

Mme Abt et Fernand Roettel

2014

Agnès Kammerer

1950-1952

Michel Lang

depuis 2015

François Moog

1952-1959

Eugène Schaal et Suzanne Schaal

1866


Diebolsheim - Le charme d’un village fleuri

Les classes de CE2, CM1 et CM2 en 1993-1994 accompagnées de Mme Maître. 1. Lionel Maas - 2. Christophe Bucher - 3. Laurence Simon - 4. Medhi Abbad - 5. Marie Diebolt - 6. Michel Decock - 7. David Wagner 8. Jean-Luc Griesbach - 9. Thomas Louis - 10. Davina Walther - 11. Sophie Lanno - 12. Francis Morel - 13. Sabrina Griesmar 14. Coralie Fauconnier - 15. Hervé Christ - 16. Nadège Heluin - 17. Hélène Ehrhart - 18. Dominique Girbal - 19. Geoffroy Fuhrmann

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Années 2013-214. De gauche à droite : • Au 3e rang : Baptiste Fischer, Evan Sommer, Arthur Husselstein, Timéo Laubacher, Lisa Bibler, Cordelia Grayer, Axel Fritsch, Bastien Debus, Mélanie Fritsch et l’institutrice Céline Muller. • Au 2e rang : Bastien Herrbach, Richard Schweinberg, Marie Goepp, Dorian Costa, Harmony Bordelongue, Loanne Barth, Arthur Eck, Théo Schickele et Cyril Diss. • Au 1er rang, assis : Lucas Bilger, Léo Forster, Clara Gengenvin, Léonie Eck, Lana Herrbach, Aurélia Hartz, Mathéo Drasch et Yaëlle Fauconnier.


La classe de maternelle en 2015-2016. De gauche à droite : • Au 5e rang : Alexia Woelffel-Hummel, Zoé Baumert et Emma Fictor. • Au 4e rang : Mme Christelle Magan, Anaé Fauconnier, Léon Dietrich, Adam Ott et Muriel Ehrhardt (ATSEM). • Au 3e rang : Marie Albrecht, Céline Diss, Alessia Jester, Xavier Eck, Amandine Eck, Marion Sohler-Kretz, Victor Fritsch-Schlewitz, Noan Ottenwelter et Zoé Dumortier. • Au 2e rang : Jade Hugget, Analie Christ et Cyrielle Kalt. • Au 1er rang, assis : Estéban Fieffel, Timéo Marmier, Simon Rambaud, Mathieu Fauconnier, Delphine Kalt, Elsa Ott, Léana Ott, Gabriel Foulquier, Frieda Humann, Jessy Jester et Stephania Brunstein.

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Les classes de CM1/CM2 en 2015-2016. De gauche à droite : • Au 4e rang : Lison Kinder, Léonie Eck et Audrey Grenet. • Au 3e rang : Josselin Heymann et Oscar Goepp. • Au 2e rang : Lisa Bibler, Clara Gengenwin, Lana Herrbach, Yoann Fictor, Lucas Simon et Mme Céline Muller. • Au 1er rang, assis : Anaïs Mortelette, Maimouna Toure-Loze, Hugo Baumert, Léo Forster, Noah Oury, Enzo Marmier et Evan Herrbrecht.


VII La vie paroissiale

1

La paroisse, des origines à nos jours

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es premières traces visibles de l’église remontent à 1568, gravées sur le linteau de l’actuelle sacristie qui provenait probablement d’une église antérieure. En 1835, une nouvelle église est construite. Le devis s’élève à 17 096 F. L’architecte Kaufmann est désigné et c’est l’entreprise Koch qui se charge de la construction. Un menuisier de Hilsenheim, Seiler, fournit les bancs. L’orgue est acheté

Traces de l’ancienne église et presbytère de 1775. Pierre sur le mur ouest de l’église.

Linteau de 1568 visible sur la sacristie.


La vie paroissiale

d’occasion à Rhinau. En 1870, un nouveau clocher doit être édifié. Un nouvel orgue est acheté (celui de Rhinau ayant rendu l’âme rapidement). Au début de la guerre 1914-1918, l’électricité est installée. Le 23 avril 1917, les cloches sont descendues pour être refondues en armement, puis l’orgue est démonté pour récupérer le cuivre et l’étain.

Première pierre de l’église en 1835.

121 Plan du projet de construction du clocher datant de 1870.

L’intérieur de l’église avant 1945.

L’église détruite en 1945.


Diebolsheim - Le charme d’un village fleuri

La fresque de l’an 2000.

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Le parvis et le monument aux morts.

Liste des curés de 1898 à aujourd’hui 1898-1905

Joseph Frey

1997-2001

Robert Guinchard

1905-1914

Joseph Muller

2001-2008

Yannick Beuvelet

1914-1942

Joseph Debus

2008-2014

Olivier Becker

1942-1970

Aloïse Wendling

Depuis 2014 Marcel Imbs

1970-1985

Joseph Blank

1985-1991

Jean-Paul Metz

1993-1997

Louis Kleinhaus

Le curé Wendling au sommet du clocher en reconstruction. Départ du curé Ferdinand Muller en 1914.


La vie paroissiale

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Les fêtes religieuses

Servants de messe. De gauche à droite : • Au 3e rang, au fond : Auguste Hatsch, Alfred Boess et Romain Knobloch. • Au 2e rang : Eugène Uhl, Charlot Uhl, Auguste Andlauer et Lucien Simon. • Au 1er rang : Antoine Ehrhardt, ? Abt, Laurent Simon et Jean-Claude Adam.

Les enfants de chœur. De gauche à droite : • Au 2nd rang, debout : François Schalk, Richard Simon, René Albrecht, Jean-Pierre Witwicki et Claude Ehrhardt. • Au 1er rang, agenouillés : Jacky Schalk, Guy Frickert et Jean-Marc Fritsch.

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Autels pour Fête-Dieu en 1950.

Autel pour Fête-Dieu.


VIII La vie communale

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La mairie

L

a construction de la mairie actuelle date des années 1880. Ce grand édifice abritait aussi l’école et, à l’étage, les logements des sœurs et de l’instituteur.

Plan du bâtiment avec dessin de la façade datant de 1882.


La vie communale

Vue ancienne de la mairie.

Vue de la cour de la mairie.

En décembre 1944, il fut gravement endom­ magé par une série de bombardements. Les Alliés, stationnés près de Rossfeld/ Witternheim, pensaient que le clocher de l’église servait de poste d’observation pour l’armée allemande. La cave de la mairie servait aussi d’abri anti­bombes. C’est là que quelques familles ont été surprises par la violence des bombardements et que le jeune Adam Léon a été blessé à la tête.

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Mairie provisoire, après la Seconde Guerre mondiale. En arrière-plan, la ferme Uhl (à l’emplacement de l’actuel préau).

Le conseil municipal de 1971. De gauche à droite : André Fritsch, Louis Folk, Jean-Pierre Adam, Marcel Eggermann, Marcel Witwicki, M. Dalcher (secrétaire de mairie), Georges Knobloch (maire), Louis Hurst (adjoint), Auguste Andlauer, Charlot Uhl, Robert Kieny et Auguste Hatsch.

Le maréchal de Lattre, en présence du maire de l’époque, Auguste Adam, lors de la remise de la croix de guerre à la commune de Diebolsheim.


X Les étapes de la vie

1

Les communions

À

14 ans, l’adolescent renouvelle ses vœux de baptême. Grands-parents, parrain et marraine assistent à la cérémonie. Ils offrent des cadeaux au communiant. La famille se réunit autour d’un bon repas.

Communion d’Eugénie Ehrhardt en 1916. Eugénie est entourée de ses 2 sœurs et de ses 3 frères. De gauche à droite : • Au 2e rang, au fond : Alphonse, Joseph Haumesser, parrain de la communiante, Eugénie, la marraine, et Marie, épouse Kieny. • Au 1er rang : Xavier, Antoine Ehrhardt, Léon, Thérèse Haumesser, Léonie et Valérie Witwicki.


Les étapes de la vie

Communion de Marie-André Kieny. Elle est en entourée de gauche à droite de : Charlotte Brigal, Albert Hatsch, Robert Kieny et Marguerite Brigel.

Communion de Huguette Hatsch. Elle est entourée de gauche à droite de : Albert, Alfred, Eugénie Ehrhardt et Auguste.

Communiants en 1947. De gauche à droite : Auguste Hatsch, Marlyse Simon, Denise Uhl, Yvonne Albrecht, Jeanne Knoerzer, Cécile Meyer et Aloyse Wiss.

Un groupe de communiants. De gauche à droite : • Au 2e rang : Charlot Egermann, Roger Frantz, Bernard Asimus, Roger Rohmer, Lucien Simon, Auguste Andlauer et Antoine Ehrhardt. • Au 1er rang : Joséphine Schalk, Irène Albrecht, Huguette Hatsch et Marie-Thérèse Wiss.

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Diebolsheim - Le charme d’un village fleuri

La classe 1911-1912. On reconnaît entre autres Georges Knobloch (assis à gauche), Charles Schalk (2e rang, à gauche), René Schmitt (2e rang, dernier à droite), Marcel Egermann (3e rang au milieu) et Marcel Witwicki (3e rang, à droite).

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La classe 1930-1950. De gauche à droite : Albert Hatsch, Antoine Adam, André Frantz et Henri Fritsch.

La classe 1934-1954. De gauche à droite : • Au 2nd rang : ?, Eugène Uhl, Antoine Ehrhardt, Roger Knobloch et Romain Knobloch. • Au 1er rang, assis : Michel Riffel, Alphonse Simon et Charlot Uhl.


Les étapes de la vie

Les conscrits de la classe 1936-1956. De gauche à droite : • Au 2nd rang, debout : Lucien Simon, Roger Frantz, Auguste Andlauer, un conducteur, Bernard Asimus, Antoine Ehrhardt et Charlot Egermann. • Au 1er rang, assis : les musiciens.

La classe 1946, conscrits en 1964. De gauche à droite : • Au 2nd rang, debout : Hubert Simon, Richard Simon, Marc Fritsch, Alfred Knobloch, François Schalk et René Albrecht. • Au 1er rang, assis : deux musiciens.

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Les kilbes

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essti ici, kilbe là... Quelle que soit sa dénomination, la fête du village a des origines religieuses, en l’honneur du saint patron protégeant le village. Devenue fête populaire, elle se déroule dimanche et lundi Kelb-mandi.

Par la suite se rajoute le samedi soir et un deuxième week-end (nonh-kilb). Chaque village avait ses dates, parfois à l’origine de frictions. L’accès à la piste de danse se faisait par ticket. Par la suite, c’est l’accès au chapiteau qui deviendra payante.

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XI Le fleurissement et l’abbé Wendling À Diebolsheim, le fleurissement et l’abbé Wendling sont indissociables. En effet, à l’origine du fleurissement, on trouve la figure emblématique du curé des années 1940 à 1970, l’abbé Aloïse Wendling. Cet homme d’action se lança dans le fleurissement du village avec l’aide des habitants qu’il a convaincus de contribuer à embellir les rues et les maisons.

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Le fleurissement à Diebolsheim

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rès vite, la notoriété du village fleuri et celle de son curé des fleurs se répandirent. La balançoire, avec Hansel et Gretel, accueille aujourd’hui encore les visiteurs. Sans interruption depuis la création en 1959 du concours des villes et villages fleuris, Diebolsheim figure parmi les lauréats avec ses “4 fleurs”. Les différentes municipalités ont continué, avec l’aide des habitants, à perpétuer à la commune la transmission d’une authentique passion des fleurs. De nombreuses maisons, fermes et jardins ont été primés au fil des ans tant au plan départemental que national. Des aménagements paysagers ont été installés. La commune verse aux habitants une subvention pour le ravalement des façades.

L’entrée du village.


L’abbé Wendling et le fleurissement

Diplôme décerné par le premier ministre à la ville de Diebolsheim au concours national des villes et villages fleuris le 25 novembre 1964.

Le jury départemental et national, en août 1967.

Le jury.

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Remise de prix du fleurissement à Paris en 1976. Le maire Knobloch avec le ministre du Tourisme, Médecin,

Le jury local, en 2014.

Grand prix national des villes et villages fleuris en 2000, à noter la faute dans le nom de la commune.


Diebolsheim - Le charme d’un village fleuri

Les petits jardiniers Des actions pédagogiques sont entreprises avec les écoles et les enfants (les petits jardiniers). La soirée “fleurissement” annuelle récompense par un bon d’achat tous les participants.

Les “petits jardiniers” en 2014.

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Atelier masques… … et activités manuelles au programme.

Les “petits jardiniers” et le jury en 2015.


L’abbé Wendling et le fleurissement

Un LabeL aU service de La qUaLité de vie des commUnes Au-delà de son caractère de récompense officielle, le label garantie une qualité de vie et témoigne d’une stratégie municipale globale et cohérente. Dans un contexte croissant de compétitivité des territoires, les communes se donnent les moyens d’offrir une image et un environnement favorable à l’attractivité touristique, résidentielle et économique. Cette valeur ajoutée constitue un élément fort qui motive les élus à participer au label. Les critères d’attribution, à l’origine dédiés à la qualité esthétique du fleurissement, ont progressivement laissé une place prépondérante à la manière d’aménager et de gérer les espaces paysagers, pour valoriser la qualité de vie des résidents et des visiteurs.

Le label “4 fleurs” vient encore d’être confirmé en ce début 2016. Ainsi, en conjuguant harmonieusement tradition et modernité, le fleurissement reste l’atout majeur du village.

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Le curé Wendling, une personnalité emblématique

L

e 19 mars 1942, jour de la Saint-Joseph, la paroisse de Diebolsheim accueillait celui qui allait marquer presque 30 ans durant, la vie

spirituelle des habitants de Diebolsheim, le village fleuri que nous connaissons encore aujourd’hui : le curé Aloïse Wendling.

Une enfance alsacienne Aloïse Wendling est né le 1er avril 1906 à Uhlwiller, village agricole situé à l’est de Haguenau. Son père était agriculteur. La famille habitait une grande maison alsacienne datant du XVIIe siècle. Aloïse Wendling est le 12e des treize enfants de la famille. Le houblon, le maïs, les céréales, le chanvre et le lin occupaient la plupart des exploitations. La récolte du houblon, début septembre, était un évènement dont le curé se souvenait encore très bien. On engageait une vingtaine de travailleurs saisonniers pour l’arrachage et la cueillette du houblon qui se poursuivait tard le soir sous les

hangars en chantant de vieilles chansons alsaciennes. Pendant la Première Guerre mondiale, les enfants des écoles étaient occupés à ramasser les glands dans les forêts, les orties dont on faisait du tissu. L’instituteur envoyait le tout à Haguenau d’où on l’expédiait vers les grandes villes. Monsieur le curé se rappelait une année où l’on avait chargé les enfants des écoles de capturer les souris particulièrement nombreuses qui s’attaquaient aux récoltes de céréales. Ils en attrapaient des seaux pleins dans les champs.


Diebolsheim - Le charme d’un village fleuri

dix chariots de terre furent nécessaires pour remplir le trou formé par l’explosion. Un jour, pendant qu’il était occupé à déminer un champ près de Zelsheim, Joseph Zeiger qui labourait non loin de là, vint le voir. Il lui demanda si on ne pouvait pas déplacer un banc Napoléon qui l’empêchait de tourner avec ses bœufs. Le curé posa une mine près du banc. Après l’explosion, le banc avait totalement disparu et Joseph Zeiger put tourner sans problème sur son champ. Tout ce travail était extrêmement dangereux et le curé Wendling se souvenait de quelques épisodes où lui et d’autres personnes eurent beaucoup de chance.

Au mois de mai 1945, il eut moins de chance à Rhinau, alors qu’il déminait la digue. L’herbe était déjà haute et les fils reliant les mines étaient plus difficiles à reconnaître. Une mine antipersonnel américaine explosa et il fut grièvement blessé sur le côté gauche, au genou, à la jambe et à l’épaule. Il reprit néanmoins son vélo et se rendit à l’hôpital de Rhinau par ses propres moyens. Au bout de 15 jours, il reprit son travail de déminage en boitant. Les habitants de Diebolsheim purent retourner dans les champs sans crainte. Le curé se souvenait encore de nombreuses autres anecdotes qui, toutes, montrent son courage et son abnégation au service de ses concitoyens. Ses nombreux mérites furent reconnus et il fut décoré de la Légion d’Honneur par le général Leclerc en personne, à Erstein en 1946.

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Lors de la médaille de démineur en 1945. L’abbé Wendling, citoyen d’honneur.

Le “curé des fleurs” Le curé Wendling, en vrai “homme de la terre”, ne pouvait rester inactif. Dès les premières années à Diebolsheim, il entreprit de redonner à la grotte qui s’élève non loin du village, un lustre qu’elle avait peu à peu perdu.

Il remblaya, construisit, défricha, aménagea, décora le site pour en faire le lieu tout à fait charmant que nous connaissons encore. Peu à peu, les habitants de Diebolsheim se joignirent à son effort. Des fleurs apparurent aux balcons et aux fenêtres dans la quasi-totalité des fermes du village.


L’abbé Wendling et le fleurissement Aloïse Wendling, curé mais aussi jardinier.

L’idée lancée par le curé germa et la municipalité de l’époque apporta son soutien à l’entreprise. Diebolsheim ne tarda pas à glaner ses premiers lauriers dans les concours départementaux et nationaux. Le curé se souvient des voyages à Paris pour recevoir des mains du ministre Dumas le 1er Prix des villages fleuris de France.

lui donna deux francs en disant : “Tiens, va boire un coup avec ça. Le curé ne te donnera quand même rien !” Cette anecdote le fit bien rire. Il prit sa retraite bien méritée à Benfeld en 1970. Il y est décédé en 1990 et repose au cimetière de Diebolsheim.

À côté de la reconnaissance officielle, celle des gens du village lui tint tout autant à cœur. Un jour, alors qu’il travaillait en treillis de jardinier à la grotte un brave alsacien vint le voir et

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L’abbé Wendling à la grotte. Le curé Wendling, M. Dumas, ministre du Tourisme, et Auguste Adam, maire, lors de la remise du diplôme du 1er Prix des villages fleuris de France en 1964.

L’abbé Wendling sur le chemin de la grotte avec son tracteur (1969).

Hommage Il était important pour nous de clôre l’ouvrage “Mémoire de vies” par ce focus sur ce prêtre emblématique afin que “ceux qui ignorent, apprennent et que ceux qui savent, aiment à se ressouvenir”. Jean-Jacques Siegel et Alain Hatsch


Diebolsheim

Canton de Benfeld D’or à la croix de gueules au pied fourché en chevron, accompagnée de cinq rosaces du même, deux en chef, deux aux flancs et une en pointe. Sources : L’armorial des Communes du Bas-Rhin - Commission Héraldique du Bas-Rhin


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