Interview
DAVID LISNARD :
© Rachid Bellac
Après sa réélection du 15 mars dernier au premier tour, David Lisnard a été installé dans ses fonctions de Maire de Cannes lors du Conseil municipal du 23 mai. Un second mandat qui débute avec des défis majeurs à relever.
« CE QUI COMPTE, C’EST
En agissant au-delà même des missions municipales habituelles pour protéger la santé des Cannois et en renforçant l’aide sociale face à la crise du Covid-19, en soutenant activement les acteurs économiques de la commune lourdement impactés, en s’engageant à continuer à défendre les contribuables malgré les conséquences financières pour la collectivité, à contenir la dette et à maintenir les investissements prévus dans son nouveau projet de mandat en faveur de la qualité de vie et de l’attractivité de la ville, David Lisnard reste fidèle à sa philosophie de l’action : l’humain doit être la finalité des politiques publiques. Quatre mois après sa réélection au premier tour, le Maire de Cannes revient sur les semaines difficiles qui viennent de s’écouler, évoque avec lucidité les heures sombres que traverse et va traverser l’économie locale et affiche une volonté sans faille, malgré tous les obstacles, de continuer à faire avancer Cannes. Rencontre.
C
Cannes Soleil : La crise sanitaire, économique et sociale que la crise, et permettre aux familles d’accompagner dignement leur défunt. traverse le monde entier a engendré à Cannes une immense En conjuguant des précautions sanitaires extrêmement fortes et un devoir mobilisation. Les services municipaux ont été déployés sur tous d’humanité un peu transgressif et contraire aux règles nationales, nous les fronts. Aujourd’hui, alors que nous allons sortir de l’état avons permis à des personnes endeuillées d’assister aux obsèques de leurs d’urgence sanitaire et même s’il faut rester très prudents, quels proches en toute sécurité. Un des temps forts de la période a été de pallier sont les temps forts que vous retenez du pic de la crise ? les manques de l’État et la pénurie de masques pour dépanner en masques David Lisnard : Il y en a eu tellement. Quand je repense à tous ces et matériels de protection tous les professionnels de santé, hospitaliers et moments si marquants, des plus difficiles, avec ceux qui étaient face à la libéraux, grâce aux stocks que nous avions constitués dans le cadre de notre maladie, au plus reconnaissant, au regard de l’implication sans faille des Plan de prévention aux risques majeurs et à nos commandes, et d’équiper équipes, je me dis qu’il est impossible de les hiérarchiser. Le premier temps aussi les chauffeurs de bus - bus que nous avions décidé de désinfecter fort, c’était lorsque, dès le 23 février, au vu de l’évolution de l’épidémie qui dès la fin février -, les agents municipaux en contact avec le public, avait gagné l’Italie, j’ai décidé de créer dont les policiers municipaux, et d’en une cellule municipale de vigilance et donner aussi quasi « clandestinement » d’anticipation avec la mise en place « Il y a eu un état d’esprit remarquable chez au ministère de la justice, à la police d’une organisation pour faire face à nationale... Un temps extrêmement fort la situation et l’anticiper au mieux, toutes les personnes mobilisées » a été évidemment lorsque nous avons y compris en envisageant alors un réussi, avec l’aide de couturiers locaux, hypothétique confinement et la mise à mettre en place la Manufacture de en télétravail des agents de la Mairie de Cannes et de l’Agglomération. Dès masques en réseau individuels MMERCI, conçue dès fin mars et effective le lendemain, le 24 février, nous avons réuni les professionnels locaux de la dès début avril, avec un état d’esprit remarquable chez chacun de ces santé, publics et privé, démarche qui va immédiatement générer des actions couturiers mobilisés mais également chez les agents de la collectivité qui sanitaires, avec un partenariat innovant et fort public-privé entre l’hôpital de ont participé au packaging, à la mise sous pli et à la distribution jour et nuit, Cannes Simone Veil et la Polyclinique Oxford pour augmenter les espaces de dimanches et jours fériés compris pendant plus d’un mois. Et puis chaque soin des malades du Covid sans pénaliser l’offre de santé à destination des visite dans un EHPAD pour voir si tout allait bien, pour inciter à faire des autres malades. Autres temps forts : les visites régulières que j’ai effectuées tests, pour soutenir les équipes administratives soignantes et les résidents au crématorium pour soutenir les équipes submergées fin mars, au pic de a également été pour moi un moment fort. L’important était alors non
14 - Cannes Soleil n° 207 > juillet/août 2020