Canada (FR) CANNAtalk 33 | Multiplication

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H O R T IC U LT E U R S IS A R V S E D E U V E LA R

NUMÉRO 33

MULTI PLICATION Types et conseils

POIS

AH LES PETITS Un rêve devenu réalité

LA FOLIE DU

GR EFFAGE

Une présentation de

Étape par étape

Et plus encore : Don et Nicky

Conseil d’horticulture

Foire aux questions Pestes et maladies

Sondage en ligne Le saviez-vous?


T

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‘EN DIRECT Du siege social

Parlons de ce sujet croustillant dont tout le monde parle. Parlons de sexe. Et non, nous ne nous sommes pas transformés en magazine miteux. Dans ce numéro, nous discutons de la reproduction sous de nombreuses formes. Après avoir lu l’article de CANNA Research à la page 4, vous saurez tout de ce sujet croustillant. Nous aborderons l’une des formes de reproduction dans la section Pleins feux de ce numéro, qui concerne le greffage. Le projet de l’arbre à 40 fruits de l’artiste et professeur Sam Van Aken m’apparaît tout simplement merveilleux et nous prouve qu’on peut faire des choses extraordinaires avec ce type de reproduction. Quelle sera votre création? Le nom du projet de greffage de Van Aken semble tiré directement d’une légende ou d’un mythe, du genre La légende du projet de l’arbre à 40 fruits. Connaissez-vous la légende de l’apparition des petits pois? Elle met en scène des fées coquines. Vous êtes curieux? Allez la découvrir à la page 9. Nous espérons que vous aurez du plaisir légendaire à reproduire.... vos plantes. Bonne lecture, Jeroen

s e r e ti a M s e d e l b a T CANNA Research Multiplication : 1re partie

Prêt-à-cultiver Petits pois

Foire aux questions Les réponses à vos questions!

Don et Nicky Piments forts!

Le saviez-vous? Rizières

Pleins feux sur... La folie du greffage

4 9 12 14 16 18

Pestes et maladies Les insectes bénéfiques: La lutte biologique

CANNA Research Multiplication: 2e partie

Conseil d’horticulture Boutures

Jeu Gagnez une bouteille de de CANNABOOST de 1 litre!

Faits divers Combattre l’ennemi

À venir Les enzymes

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CANNARESEARCH CANNA

1RE PARTIE

Image 1: Parties d’une fleur complète (organes mâles et femelles visibles)

POUR PRODUIRE UNE PLANTE, IL FAUT BIEN COMMENCER QUELQUE PART. BIEN SÛR, IL Y A D’ABORD LA PLANIFICATION, L’EMPLACEMENT, L’ÉQUIPEMENT ET L’INSTALLATION QUI DOIVENT ÊTRE ADÉQUATS, MAIS LA PRODUCTION COMMENCE RÉELLEMENT PAR LES JEUNES PLANTS OU POUSSES. POUR LES FINS DE CET ARTICLE, CEUX-CI REPRÉSENTENT LE DÉBUT DE LA PLANTE, SOIT PAR MULTIPLICATION SEXUÉE OU ASEXUÉE. Par Geary Coogler BSc Floriculture / Horticulture

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Types de multiplication La multiplication (ou reproduction) sexuée est le terme utilisé lorsque deux lignées parentales se rencontrent pour former un embryon, qui peut ou non être enveloppé dans ce que l’on appelle un tégument, et nécessite la fusion de deux ensembles génétiques séparés. La multiplication asexuée, quant à elle, est un processus par lequel une partie de la plante originale est utilisée pour former une plante entièrement nouvelle qui comprend le même ensemble tissulaire, les mêmes mutations localisées ainsi que les mêmes caractéristiques spéciales que la plante originale. Le clonage est également un autre type de multiplication asexuée, lors duquel l’ensemble génétique d’une seule cellule indifférenciée dans n’importe quelle partie de la plante est forcé de se différencier en diverses parties de la plante afin que cette plante et toutes les suivantes reproduites à partir de cette cellule aient exactement le même ensemble génétique à tout point de vue. Ce procédé est appelé clonage et comprend normalement un processus nommé culture tissulaire.

des deux et non d’un seul ensemble génétique ou d’un ensemble génétique d’un seul parent (voir Figure B). Le problème est que, à moins que l’ensemble génétique soit très stable, le producteur ne sait jamais exactement ce qu’il obtiendra jusqu’à ce que la graine germe et pousse. Ces différences peuvent être visibles ou non. Deux graines de pommes peuvent croître et paraître identiques, alors que l’une produira de petits fruits verts et amers et l’autre de gros fruits rouges et goûteux. De nombreuses autres plantes subséquentes peuvent être produites avec des graines, qui elles peuvent être entreposées durant de longues périodes sans trop s’en préoccuper, mais le producteur n’a parfois aucune idée de ce qu’il obtiendra exactement. De plus, les ensembles génétiques instables de plusieurs variétés, même s’ils ont toujours été produits à partir de la même lignée parentale, produiront autant d’ensembles génétiques que de graines. La plupart des plantes peuvent être reproduites par bouturage ou division, ce qui augmente les chances du producteur de produire des plantes et des cultures similaires et réussies.

Reproduction sexuée

Multiplication asexuée

La reproduction sexuée de toutes les plantes nécessite la fusion de deux ensembles de gènes différents, soit de parents séparés, soit du même parent. Dans la catégorie des plantes angiospermes (les plantes à fleurs comme les tomates, les cactus, les graminées, etc.), un groupe diversifié très vaste, ces ensembles génétiques dans l’embryon sont enveloppés dans une graine qui les protègent. En ce qui concerne les plantes gymnospermes, la future plante n’est pas protégée et demeure exposée aux éléments (pin, épinette, autres conifères). Chez les plantes à fleurs, cela exige la contribution de l’organe mâle, le pollen, d’une plante différente ou de la même plante (monoïque ou dioïque), qui est transféré à l’organe femelle de la fleur, appelé l’ovaire, qui contient l’œuf ou l’ovule. Les ensembles génétiques fusionnent et une nouvelle graine est formée (voir image 2).

La multiplication asexuée consiste en l’utilisation d’une partie d’une plante existante ou d’un ensemble génétique complet pour produire une plante similaire ou identique. Comme c’est un domaine très vaste, pour simplifier la discussion, les sujets seront divisés et abordés séparément. Cet article met l’accent sur le bouturage, la méthode de multiplication la plus utilisée par les producteurs pour assurer l’uniformité des cultures. Avant de commencer, il est important de garder quelques éléments en tête. 1. Il faut se rappeler que les gènes de n’importe quelle cellule, à n’importe quel moment, peuvent muter. C’est un processus par lequel des facteurs externes, comme une énergie lumineuse importante, la division cellulaire, des procédés chimiques, le temps/l’âge, influencent les ensembles de gènes exprimés. Cela fait en sorte que l’ensemble génétique dans les cellules végétales se situant aux extrémités de la plante est rarement identique à 100 % à l’ensemble génétique cellulaire de l’ovule fertilisé. Cela peut donner de nombreuses nouvelles expressions comme un fruit meilleur, une feuille de forme, de taille, de couleur/de bigarrure différentes, etc. 2. Il faut aussi se rappeler que le fait d’enraciner une bouture ne fait que poursuivre le développement de la plante hors de la plante originale, la plante mère. Les cellules se retrouvant loin des zones spécialisées à l’intérieur du méristème d’une plante ont une spécialisation et une raison d’être. La cellule épidermique d’une feuille se divisera en cellules du même type. Or, dans ces zones spécialisées, les cellules des nouvelles parties de la plante acquièrent leur fonction spécialisée

Ce processus permet la plus grande diversité génétique possible. Toutes les cellules formées par la moitié des chromosomes (la structure du gène), du pollen et de l’ovule possèdent deux ensembles des mêmes gènes. Par exemple, la forme des pétales peut provenir d’un seul ensemble génétique, et la cellule végétale en contiendra deux, même si un ensemble peut produire une forme différente. Lors de la formation de l’ovule ou du grain de pollen, un ensemble se retrouvera dans un ovule ou un grain de pollen alors que l’autre sera dans un ovule ou un grain de pollen différent. Les gènes qui se fusionnent à l’autre lors de la pollinisation deviennent une partie de la nouvelle plante et pourront être transmis. Par conséquent, la nouvelle plante est constituée d’une partie

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Image 2: Multiplication sexuée – processus de fécondation

1RE PARTIE au fur et à mesure, mais sont à l’origine des cellules indifférenciées formant un tissu. À un certain moment, un changement doit se produire pour que le tissu se transforme et devienne indifférencié à nouveau, afin de devenir de nouvelles racines ou de nouvelles plantes complètes. 3. Finalement, souvenez-vous que les ensembles génétiques ne remettent jamais le compteur à zéro en ce qui concerne le temps ou l’âge. On peut prolonger leur durée de vie, mais jusqu’à une certaine limite. Par exemple, un pommier peut avoir une branche qui produit un fruit légèrement meilleur en raison d’une mutation dans le bourgeon axillaire d’où il provient. Si on sélectionne un bourgeon et qu’on le reproduit par bouturage, alors le nouvel arbre produira le même bon fruit et pourra être reproduit des centaines et des 6|CANNAtalk


milliers de fois. Or, l’âge de l’ensemble génétique sera toujours calculé en fonction du gène de l’arbre original. La durée de vie peut être prolongée, mais certaines choses peuvent se produire au fil du temps : les gènes se fatiguent et mutent davantage, et tôt ou tard la lignée entière disparaît environ en même temps.

Clonage On peut soutenir que le prélèvement d’une propagule végétative correspond au clonage de la plante originale et qu’il ne devrait donc pas y avoir de différence terminologique. Cependant, puisque le monde de l’horticulture traite ces deux domaines différemment, et parce qu’il y a de véritables différences, quoique mineures, nous parlerons des deux formes principales de multiplication végétative. Le clonage est le processus par lequel un morceau de tissu est prélevé sur une zone viable d’une plante mère; il retourne alors à l’état indifférencié (cal), où il est ensuite divisé en cellules individuelles. Ces cellules, qui ont presque toutes une correspondance génétique de 100 %, peuvent alors produire encore plus de cals. Le cal est alors exposé à certaines proportions de minéraux, d’hormones, d’enzymes et d’autres éléments pour produire de nouvelles plantes, qui seront presque toutes identiques. Ce processus est intense et peut échouer à plusieurs occasions en cours de route. Il tend également à produire une grande quantité de nouvelles plantes. C’est formidable lorsqu’on veut produire un grand nombre de plantes pour la commercialisation à petit prix, mais c’est dispendieux et trop exagéré pour les petits jardins. Il existe de nombreuses variations à ce processus, qui sont toutes considérées comme de la culture tissulaire,

Image 3: Plantules de culture tissulaire prêtes pour la transplantation Image 4: Salle d’incubation et techniciens

mais l’exemple ci-dessus en est un facile à comprendre (voir Image 2). Presque toutes les parties des plantes ont ou peuvent avoir une importance ou un rôle à jouer dans cette technique. La culture de méristèmes, ou le microbouturage, ressemble au bouturage, mais avec l’excision du méristème de l’extrémité seulement et de quelques nouveaux bourgeons axillaires de la plante, desquels poussera des racines et une nouvelle plante. Les avantages sont nombreux, comme l’indexage des virus ou des maladies, mais cette technique est très dispendieuse. De plus, toutes les plantes répondent différemment à cette technique, ce qui signifie que ce qui fonctionne avec une espèce ne fonctionnera pas nécessairement avec une autre. D’innombrables recherches sont menées sur le développement de profils et de techniques, sur l’équilibre chimique adéquat et même sur le moment choisi pour le bon déroulement des choses. Cette méthode de multiplication exige de nombreux outils qui doivent être totalement stériles. Il existe heureusement d’autres méthodes plus simples (voir Image 3 et 4).

Bouturage La méthode de choix (dans les cas où c’est possible, puisque ce ne sont pas toutes les plantes qui peuvent être reproduites par l’extrémité ou la feuille/l’œil) consiste à prélever une bouture. La multiplication végétative inclut les plantes qui poussent à partir de bourgeons adventifs sur la racine elle-même qui sera divisée pour produire des plantes séparées (division); ou à partir Image 5: Le processus d’osmose inverse consiste à forcer le passage de l’eau à travers une membrane de façon à empêcher presque toutes les particules de passer. Les plantes utilisent ce processus de façon naturelle impliquant des gradients. Cet appareil parvient à le faire en forçant le passage de l’eau à travers la membrane. CANNAtalk|7


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1RE PARTIE d’autres méthodes végétatives. Elle inclut également le sectionnement de tiges pour inclure des feuilles actives, l’extrémité ou la feuille/l’œil, ou les bourgeons terminaux ou axillaires dormants, appelés boutures dormantes. L’idée est que la plante ayant un méristème à croissance active, un bourgeon axillaire ou un bourgeon dormant va prendre racine, soit par le changement du tissu épidermique ou par la formation du cal à la coupe, dans un méristème racinaire et former une nouvelle connexion vers les tissus vasculaires. Cela est également possible au moyen de structures spécialisées comme les racines aériennes/crampons, ou à partir des tissus du nœud foliaire pour produire une nouvelle plante et un nouveau système racinaire. Il y a de nombreuses possibilités et les plantes ne sont pas toutes pareilles. Certaines plantes vont aussi répondre de multiples façons (voir image 6 et 7). Si la plante a besoin d’un collet actif, lorsque le nouveau système racinaire se développe, la plante en crée un nouveau à la jonction du système vasculaire de la racine et du système vasculaire de la partie aérienne. Il faudra donc le gérer adéquatement. Certaines plantes ont des collets moins facilement identifiables ou ont la capacité de s’enraciner rapidement le long de la tige, auxquels cas il y a moins de préoccupations à avoir. Les collets tendent à être des zones énergivores qui peuvent exiger des quantités importantes d’oxygène pour bien fonctionner. Alors que la bouture, une fois déconnectée du tissu racinaire, va généralement former de nouvelles racines, ces nouveaux collets ne répondront pas bien à un enfouissement profond et ne s’enracineront

Image 6: Les cellules initiales des racines adventives provenant des tissus de l’épiderme se transforment tout comme les cellules initiales des racines émergeant du cal à l’extrémité coupée de la propagule

généralement pas ou vont mourir avant que de nouvelles racines se soient formées, causant des problèmes à la partie aérienne, à tout le moins. Ces activités sont provoquées par une combinaison d’éléments déclencheurs comme la lumière (ou son absence), l’accumulation ou l’élimination d’hormones, l’accumulation d’amidon et le stress, par exemple. Certaines plantes qui s’enracinent rapidement, comme le Ficus spp., prennent racine à partir de la tige et des nœuds lorsque le taux d’humidité est élevé et que le niveau de lumière est faible, produisant des racines aériennes qui croissent vers le sol pour se convertir en racines normales afin d’aider à pourvoir aux besoins de la plante. Les racines qui se forment tendent à être conçues pour l’environnement dans lequel elles sont produites, comme des systèmes à base d’eau ou de terre.

Conclusion Les plantes se prêtent assez bien à la multiplication. C’est comme si elles avaient trouvé comment garder une copie unique de leurs gènes, alors qu’il s’agit réellement d’un mécanisme de survie, probablement de longue date. La multiplication végétative est la seule vraie manière de conserver toutes les caractéristiques désirées de la plante. Il est possible de s’en rapprocher en utilisant des graines de gènes stables non hybrides, mais le risque de mutation demeure beaucoup plus élevé. Également, une propagule végétative tend à arriver à maturité plus rapidement et ses tissus demeurent au même niveau de maturité que la plante mère, par exemple les tissus juvéniles par opposition aux tissus adultes.

Image 7: Les racines adventives et les racines émergeant du cal se forment à partir des cellules initiales

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Tout compte fait, de nombreuses techniques peuvent être utilisées pour la multiplication. Elles peuvent toutes être faciles ou difficiles, donc le producteur doit choisir la manière la plus pratique et efficace de répondre à ses besoins en fonction de la plante, puisque c’est elle qui change tout. Apprenez-en davantage sur le prélèvement des boutures à la page 22. •


Pret -a-

CULTIVER

PA S S E Z MOIS LES PETITS AH, COMME IL EST ADORABLE : ROND ET SUCRÉ, POLYVALENT ET BON POUR LA SANTÉ. SAVIEZ-VOUS QUE CE LÉGUME RÉCONFORTANT ÉTAIT AUTREFOIS BLANC ET DUR? LES PETITS POIS SONT AUJOURD’HUI VERTS GRÂCE À UN GARÇON FÉE MALICIEUX ET À LA CLÉMENCE D’UNE FÉE REINE, SI ON EN CROIT LA LÉGENDE. VOUS CROYEZ AUX CONTES DE FÉES?

Il fut un temps où les cosses et les pois étaient blancs et durs. Tout le monde les ignorait, car ils étaient peu ragoûtants, toujours sales et trop durs à croquer. Un garçon fée les utilisa un jour pour les lancer à son

Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu

professeur à l’aide de sa sarbacane. Malheureusement pour lui, il se fit prendre. Pour le punir, son professeur lui ordonna de donner à toutes les cosses et à tous les pois une couleur vert éclatant, une texture tendre et un CANNAtalk|9


goût sucré afin qu’ils ne puissent plus jamais blesser personne. Le garçon travailla sans relâche, mais il y en avait tellement... La fée reine le remarqua et eut pitié de lui. D’un seul coup de baguette magique, elle les transforma tous selon les désirs du professeur : verts, tendres et sucrés. C’est du moins ce que l’on raconte. Il faut aimer les mythes et les légendes...

Plaines sub-himalayennes Pour les âmes moins romantiques et plus scientifiques, les petits pois verts, sucrés et délicieux sont des légumes cultivés depuis la nuit des temps pour leurs graines délicieuses et nutritives. Les petits pois sont probablement originaires des plaines sub-himalayennes du nord-est de l’Inde. Aujourd’hui, cette légumineuse polyvalente est l’une des principales cultures commerciales des régions tempérées et semi-tropicales. Botaniquement parlant, le plant de petits pois est une liane herbacée. Il fait partie de la famille des Fabaceae et du genre Pisum. Nom scientifique : Pisum sativum. Le petit pois est une liane herbacée annuelle dont la croissance rapide nécessite un treillis pour la supporter. Il pousse dans un sol sableux, bien drainé et bien arrosé, et à une température fraîche. Les cosses vertes apparaissent sur de courtes tiges à la fin de l’hiver ou au début du printemps. Chaque cosse mesure de 5 à 8 cm de long, se présente sous une forme turgescente ou comprimée, droite ou légèrement courbée, et renferme une rangée de 2 à 10 graines vertes, tendres et comestibles, que nous appelons petits pois. En général, les cosses sont cueillies tout juste avant d’atteindre leur maturité, au moment où les pois sont verts, tendres, sucrés et comestibles crus. Si on laisse les cosses mûrir plus longtemps, les pois perdront leur goût sucré, deviendront plus amers et d’une couleur vert pâle à jaune.

Bienfaits pour la santé Nous ne percevons généralement pas les petits pois comme un aliment exotique sur le plan des nutriments. Or, nous faisons erreur. Ils contiennent un assortiment unique de phytonutriments bons pour la santé. L’un de ces phytonutriments, un polyphénol appelé coumestrol, s’est récemment retrouvé à l’avant-scène de la recherche pour son effet protecteur contre le cancer de l’estomac. Une étude menée dans la Ville de Mexico a montré que la consommation quotidienne de petits pois et d’autres légumineuses diminue le risque de cancer de l’estomac, particulièrement lorsque l’apport quotidien en coumestrol provenant de ces légumineuses est d’au moins 2 milligrammes. Une tasse de petits pois en contient au moins 10 milligrammes, une bonne raison d’en manger tous les jours. Même si les petits pois sont extrêmement faibles en gras, le type de gras et de nutriments liposolubles qu’ils contiennent est impressionnant. Des recherches récentes ont montré que les petits pois sont une source fiable d’acides gras oméga-3. Dans 150 grammes de petits pois, il y a environ 30 milligrammes de ces bons gras. Cette teneur en gras très faible, mais de grande qualité, nous fournit des nutriments liposolubles importants, notamment une quantité considérable de bêta-carotène et une petite, mais précieuse quantité de vitamine E. Alors oui, s’il vous plaît, passez-moi les petits pois!

Un aliment écologique Les petits pois se démarquent également par leur valeur écologique. Des recherches agricoles ont montré que les cultures de petits pois apportent de nombreux bienfaits à la terre. Tout d’abord, les petits pois appartiennent à une catégorie de culture appelée « fixatrice d’azote ». Avec l’aide de bactéries dans le sol, les petits pois et d’autres légumineuses sont capables de prendre l’azote gazeux de l’air et de le convertir dans des formes plus complexes et assimilables. Ce processus augmente la quantité d’azote disponible dans le sol sans devoir ajouter d’engrais. Les petits pois possèdent également un système racinaire relativement superficiel, ce qui peut aider à prévenir l’érosion du sol. Et une fois les petits pois cueillis, la plante tend à se décomposer assez facilement pour alimenter le sol. Finalement, il a été montré que la rotation des petits pois avec d’autres cultures diminue le risque de problèmes de ravageurs. Faire pousser des petits pois? Faites pousser des petits pois.

Prêt-à-cultiver La Saint-Patrick est la journée traditionnelle de la plantation des petits pois dans le nord de l’Europe. Si la terre de votre jardin est malléable et pas trop humide, vous pouvez planter les graines dans le sol. Pour accélérer la germination, faites tremper les graines dans l’eau durant quelques heures avant de les planter. Une fois enfouies dans le sol, arrosez bien les graines. Si vous craignez les limaces, les escargots et les souris, et que vous avez l’espace nécessaire, vous pouvez également les faire pousser à l’intérieur dans des pots individuels de 8 cm de profondeur ou dans des plateaux de propagation. Lorsque les plantes atteignent environ 10|CANNAtalk


15 cm de hauteur, transplantez-les à l’extérieur. Lorsque vos plants de petits pois sont assez hauts, pensez à installer un support afin d’éviter qu’ils se renversent et s’emmêlent. Selon la variété, les plants de petits pois peuvent atteindre 1,8 m (6 pieds) de hauteur. Vous pouvez les maintenir en place à l’aide d’un treillis, par exemple. Les tuteurs du treillis doivent être solidement attachés au parterre surélevé à l’aide d’une visseuse. Une fois que les tuteurs sont bien positionnés, agrafez-y un filet. Le tipi à quatre pôles est une autre manière de supporter les petits pois. Voici un conseil auquel vous n’auriez peut-être pas pensé : attachez vos lianes de petits pois à leur support à l’aide de bandes découpées dans de vieux bas ou de vieux collants. Vous ferez ainsi du recyclage intelligent. De plus, la matière s’étirera au fur et à mesure que la plante grandira.

R E C E T T E

Récolte La partie la plus délicate de la récolte des petits pois est de reconnaître le moment où ils sont mûrs. Vous ne voulez pas les cueillir lorsqu’ils sont trop petits, mais si vous attendez trop longtemps, ils perdront leur goût sucré pour laisser place à l’amertume. Le meilleur moment de les cueillir est le matin, car leur teneur en sucre est alors à son summum. Au meilleur de sa maturité, l’enveloppe extérieure sera d’un vert éclatant, et non pas terne et cireuse. Continuez la récolte au fur et à mesure que les petits pois mûrissent. Ainsi, les plantes continueront à pousser et à produire, du moins jusqu’à ce que la température devienne vraiment chaude.

Préparation des petits pois L’écossage est la première étape de la préparation des petits pois. Si vous prévoyez les congeler, suivez ces étapes pour préserver leur saveur et leur couleur. Une fois cueillis, les sucres contenus dans les petits poids se transforment rapidement en amidon, mais vous pouvez bloquer ce processus en les blanchissant. Faites cuire les petits pois quelques minutes dans l’eau salée bouillante jusqu’à ce qu’ils soient tendres, puis trempezles dans l’eau glacée pour figer les sucres et conserver leur couleur vert éclatant. Ensuite, drainez et séchez les petits pois, puis étendez-les sur une plaque de cuisson recouverte de papier parchemin. Ainsi, les petits pois vont geler séparément, sans s’agglutiner. Placez la plaque de cuisson dans le congélateur, et lorsque les petits pois sont bien gelés, transférez-les dans un sac de plastique pour la conservation à long terme.

Prêt-à-manger : Soupe aux pois Les hivers aux Pays-Bas peuvent être froids et les Néerlandais adorent patiner sur les rivières et les lacs gelés. Il n’y a rien de mieux qu’un bol fumant de snert, la soupe aux pois néerlandaise, après une journée sur la glace. À l’origine, cette soupe est faite avec des pois cassés ou séchés, mais elle est encore meilleure avec des pois frais de votre jardin. Pour nos lecteurs végétariens, utilisez un bouillon aux légumes et omettez la viande.

SOUPE AUX

POIS

Pour 2 litres, vous aurez besoin de : • 2 litres d’eau • 1 000 grammes (2,2 lb) de petits pois frais • 500 grammes (1,1 lb) de lard (coupé en cubes) • 1 grosse carotte • 1 gros poireau • 2 feuilles de laurier • 20 grammes (4 c. à thé) de persil • Un demi oignon • Un demi céleri-rave • Poivre • Sel

Portez l’eau à ébullition avec les cubes de lard et les feuilles de laurier. Retirez le lard et ajoutez les petits pois. Mélangez. Rajoutez le lard. Ajoutez la carotte, le poireau, le persil, le céleri-rave et l’oignon, tous coupés en petits morceaux. Laissez mijoter pendant environ 30 minutes. Ajoutez le sel et le poivre au goût. Mettez vos patins à glace, un chandail orange et ...

AMUSEZ-VOUS! CANNAtalk|11


Foire aux Questions

J’ai une question au suje t de votre gamme CANNA

hen add the PK 13/14 and verify the pH.

Il ne sera pas nécessaire de sacrifier u

-CANNA COCO A et COCO B appliqués

Comme toujours, nous recevons une foule de questions de jardinage et nos chercheurs se font un plaisir d’y répondre! Rendez-vous à l’onglet « contactez-nous » sur notre site Web au www.canna.ca pour y soumettre votre question.

Question

J’ai une question au sujet de votre gamme CANNA COCO. J’ai un système de tables à marée (Ebb & Flow) de 1000 W et de 18 pieds carrés. Voici les conditions : -17 jours dans un cycle 12/12. -Réservoir de 10 gallons, 1 petite pierre d’aération, température de l’eau entre 15 °C et 19 °C (60 °F et 67 °F). L’eau est normalement à 17 °C (63 °F) ou moins et est à l’abri de la lumière. -CANNA COCO A et CANNA COCO B appliqués à demi-dose conformément au schéma de culture. -CANNA PK 13/14, pleine dose -Enzyme H, pleine dose -Cal-Mag Plus, à 80 %

Reponse

J’utilise un réducteur de pH (pH moins) au besoin (l’eau du robinet est à environ 7,5). Je l’ajuste après avoir mélangé les nutriments. Le réservoir est toujours entre 5,5 et 6,2, et il est à 90 % du temps entre 5,8 et 6,1 pour favoriser l’absorption du magnésium. Je vide et nettoie le réservoir toutes les semaines. Je mets un produit d’enzymes d’un concurrent d’abord, puis je laisse agir pendant une heure. J’ajoute ensuite le PK 13/14 et j’attends environ une heure. Puis, j’ajoute le CANNA COCO A, j’attends de 30 à 45 minutes, et j’ajoute le CANNA COCO B. Une heure plus tard, j’ajoute le Cal-Mag. J’arrose mes plantes une fois par jour. Depuis que j’ai commencé à utiliser le PK 13/14 une semaine et demie après le début de la période de floraison (il y a environ une semaine), l’eau du réservoir devient trouble environ 2 ou 3 jours après l’avoir changée. L’eau est légèrement laiteuse. Elle ne sent pas mauvais, il y a juste une certaine odeur minérale qui est difficile à décrire. La première fois que c’est arrivé, j’ai vidé et nettoyé le réservoir. Cette fois-ci, j’ai recueilli un échantillon d’eau pour l’observer. Après 36 heures, l’eau devient plus trouble, la pierre d’aération produit une grande quantité de mousse, et une partie de l’eau laiteuse s’accumule en amas blancs que je n’arrive pas à identifier. L’eau de l’échantillon que j’ai recueilli il y a 36 heures commence aussi à former de petits amas, mais ils n’y étaient pas lorsque j’ai récolté l’échantillon. Ils ont commencé à se former lorsque j’ai mis le PK 13/14. Mon intuition me dit que c’est le résultat d’une interaction entre le PK 13/14 et les autres nutriments, ou possiblement la pierre d’aération ou le réducteur de pH. Je doute que ce soit lié à l’enzyme, parce que je n’avais pas encore commencé à l’utiliser lorsque l’eau du réservoir est devenue trouble pour la première fois. J’adore vos nutriments, et je veux vraiment continuer à les utiliser. Je crois que c’est réellement l’une des deux meilleures gammes pour la culture sur fibre de coco sur le marché, sinon LA meilleure. Pouvez-vous me donner des conseils? Peut-être que je devrais les ajouter selon un ordre différent, changer les ratios, enlever la pierre d’aération, sacrifier une chèvre, n’importe quoi! Merci.

Réponse

Il ne sera pas nécessaire de sacrifier un animal, du moins pas pour l’instant. Premièrement, je ne sais pas pourquoi vous utilisez une demidose, vous devriez utiliser une dose complète. Le Cal-Mag n’est pas nécessaire, mais il peut sembler être une solution bon marché si vous utilisez une eau d’osmose inverse. L’idéal est d’utiliser de l’eau normale si elle se situe sous 400 ppm de MTD. Sinon, utilisez de l’eau du robinet pour obtenir 200 ppm et laissez tomber le Cal-Mag. Si cette option ne vous convient pas, optez simplement pour la fourchette supérieure fournie dans le schéma de culture. Votre pH est bon. Mélangez le produit A, puis ajoutez le produit B, et lorsqu’ils sont bien mélangés, ajoutez le CANNAZYM, car il favorise spécifiquement la santé racinaire, puis ajoutez le RHIZOTONIC et laissez reposer 30 minutes avant d’ajuster votre pH. Laissez reposer 30 minutes supplémentaires. Ajoutez ensuite le PK 13/14 et vérifiez le pH. Finalement, retirez la pierre d’aération! Elle n’est nécessaire que lorsque les racines reposent dans l’eau, pas

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dans un système de tables à marée comme celui que vous décrivez. Elle fait pénétrer de l’air, particulièrement du CO2, qui fait fluctuer le pH. Maintenant, je soupçonne que l’eau froide et le réducteur de pH à base d’acide phosphorique, plus la surdose de calcium/magnésium sont la cause de vos maux de tête. Vous ajoutez du phosphate supplémentaire avec le réducteur de pH, ensuite tout le phosphore (P) du PK, donc tout ce calcium libre (CANNA COCO A et B en contiennent déjà beaucoup) cherche à se lier et se transforme en phosphate de calcium, un solide insoluble dans la plupart des cas. La pierre d’aération accélère le processus en plus de ses autres effets. En résumé, changez l’eau d’osmose inverse super douce, mettez une dose complète, réduisez le temps de mélange, réduisez la quantité de calcium, puis enlevez la pierre d’aération. Essayez-le pendant une semaine, puis dites-nous comment ça se passe. Bonne chance!


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Question lant al

Y

J’observe une carence semaine 3 de la floraison sur une culture de Bonjou son,jusqu’à Merc 9 semaines etrelleJa perdure la récolte. i pour J’utilise CANNA COCO A et B à une concentration mélasse, de 9 ml/gal. J’utilise de l’eau d’osmose inverse à une conductivité électrique (CE) de 0,0. J’utilise a-CANNA t-ilPK un e pr4éc 13/14 or auxdr semaines et is 5 jusqu’au à suiv début de la semaine 6 à une concentration de 5 ml/gal. J’arrose une fois par jour et j’obtiens un écoulement de 20 %. Le support s’assèche seulement de moitié entre les arrosages. Est-ce que je fais une erreur quelque part? Comment puis-je remédier à la situation?

réservoir. J’utilise la gamme de produits CANNA TERRA dans un terreau d’empotage loin d’être idéal. Je n’ai pas les moyens votr e question. Vous pouvez d’acheter le CANNABOOST pour l’instant, mais j’aimerais utiliser ajouter du sucre dans le mélange. C’est la première fois que je n’utilise pas un engrais organique, alors je veux être sûr de faire la bonne chose avant de me lancer. Jusqu’à présent je suis très impressionné des résultats. J’ai vraiment hâte d’y aller 100 % fibre de coco avec vos produits. Merci, Jason.

Réponse

Bonjour, Merci pour votre question. Le problème est l’eau d’osmose inverse. L’eau d’osmose inverse entraîne des problèmes de pH, ce qui entraîne des problèmes de disponibilité. L’eau d’osmose inverse est de l’eau très douce, ce qui signifie qu’elle va se lier à de nombreux nutriments pour se durcir un peu, particulièrement les ions divalents comme le calcium, le magnésium, etc. La solution est de recommencer l’alimentation en allant de la fourchette la plus basse à la fourchette la plus haute. Augmentez à une concentration d’environ 11 à 13 ml/gallon pour obtenir une CE de 1,4 à 1,7. Commencez à la fourchette de 11 ml et augmentez graduellement. Cela devrait fonctionner. Tout le reste semble adéquat.

Réponse

Bonjour Jason, Merci pour votre question. Vous pouvez utiliser de la mélasse, du sucre ou tout autre produit sucré de votre choix, même avec le CANNABOOST, parce que ce n’est pas du tout la même chose. Le sucre crée une réaction dans la zone racinaire qui libère du CO2, alors que CANNABOOST agit sur la réponse immunitaire de la plante en déclenchant certaines réactions de base des plantes qui permettent d’améliorer les concentrations globales d’hydrates de carbone de la plante tout en augmentant le niveau d’énergie et en améliorant la capacité de la plante à repousser les attaques d’insectes ou de pathogènes. CANNABOOST ne contient pas de sucres simples et ne dépend pas de la décomposition pour agir. J’espère que ces conseils vous seront utiles.

Question

Bonjour, Y a-t-il un ordre précis à suivre lorsqu’on ajoute les nutriments et les additifs dans le réservoir d’alimentation? C’est-à-dire lequel doit venir en premier, ou y en a-t-il qui ne se mélangent pas bien, etc.? J’utilise les produits TERRA et COCO et je pense commencer à utiliser un système hydroponique de culture en eau profonde l’an prochain. Cordialement, Bonjour, Vous trouverez des indications ci-dessous pour l’utilisation de CANNA COCO dans un réservoir de 5 gallons. 1. Premièrement, vous devez vous assurer que l’eau est à 20 °C (68 °F). Si vous n’avez pas de thermomètre, vous pouvez également laisser un seau d’eau dans votre salon durant une nuit pour qu’elle se réchauffe. (Plus le réservoir est gros, plus cela prend du temps.) 2. Puis, ajoutez 80 % de la dose recommandée de CANNA COCO A et B dans votre seau. 3. Commencez par le produit A, mélangez bien puis ajoutez le produit B (mélangez bien à nouveau). 4. Ajoutez ensuite les additifs nécessaires (RHIZOTONIC, CANNAZYM, CANNABOOST et PK 13/14). 5. Prenez soin de toujours bien mélanger avant d’ajouter un additif. 6. Ajoutez les 20 % restant de CANNA COCO A, puis de CANNA COCO B, jusqu’à ce que vous obteniez la CE adéquate. 7. En fait, mesurez la CE en vérifiant votre mélange pour vous assurer de ne pas avoir fait d’erreur de dosage. 8. Lorsque la CE est adéquate, mesurez le pH. 9. Si vous devez ajuster le pH (les chiffres sont indiqués dans notre schéma de culture également), vous devrez probablement utiliser un produit réducteur de pH. 10. N’oubliez pas d’ajuster la quantité au volume du réservoir. Vous n’aurez pas besoin d’en mettre beaucoup. Il est souvent préférable de diluer le produit réducteur de pH dans l’eau avant de le mettre dans le seau. 11. Vérifiez votre CE à nouveau. 12. Parfois, le produit régulateur de pH fait augmenter la CE. Cela signifie que votre eau du robinet est dure. 13. Si vous avez ce problème, mettez moins de CANNA COCO A et B. 14. Attendez une autre heure et vérifiez la CE et le pH à nouveau. Ajustez si nécessaire, puis arrosez les plantes normalement. Si votre eau est douce, vous pouvez aussi ajouter les additifs d’abord, puis les nutriments et finalement le régulateur de pH. . CANNAtalk|13

de


( PAR TIE 14)

&

Don et Nicky ont quitté le Canada pour retrouver leur pays natal, le Royaume-Uni. Leur quête d’une vie meilleure les a menés en France et ils font maintenant exactement ce qu’ils voulaient faire de leur vie : du jardinage. Don vous partagera ses expériences et vous dira tout sur la vie en Catalogne française dans ce numéro et les suivants. Maintenant que mon congélateur était rempli de purée de tomates et que ma « jungle » de tomates intérieures était finalement récoltée et démontée, je me suis attaqué au nettoyage et à la désinfection de ma pièce de culture. C’est fascinant de voir la quantité de poussière et de saleté qui s’accumulent en un seul cycle de croissance — mais rien qu’un peu d’eau chaude, de javellisant et d’huile de coude ne puissent éliminer!

es DPIEMENTS FORTS! Mon prochain projet? Des piments forts! Pas ceux diaboliquement forts, impossibles à manger — mais une variété définitivement plus épicée que les Tokyo Hot que j’ai fait pousser dans la fibre de coco et la perlite l’an dernier. Ils ont en quelque sorte perdu leur piquant au fil du temps et j’avais envie d’une variété plus forte. De plus, j’ai promis de ne pas ouvrir de sac de fibre de coco pour un certain temps. Ne vous méprenez pas, j’adore cette matière — mais en tant que jardinier, c’est facile de tomber dans une routine et j’avais envie d’essayer quelque chose de nouveau. Première chose — les graines! Après quelques recherches en ligne, j’ai acheté des graines de piment « nain » — les 14|CANNAtalk

trois variétés suivantes : Prairie Fire AGM, Cheyenne F1 et Purple Tiger. Mon objectif était de cultiver 16 plants compacts dans une zone de 2,3 mètres carrés — les variétés naines étaient donc essentielles. Comme ce sont des plantes tropicales, les piments ne voient pas vraiment la photopériode comme un indice pour commencer à pousser, mais vous pouvez certainement les diriger si vous laissez la température nocturne baisser à moins de 18 °C et la zone racinaire s’assécher légèrement entre les irrigations. Cependant, ces variétés particulières de piment nain ont été créées pour prendre naturellement une forme et une taille compactes — ou, du moins, c’est ce que dit l’emballage. Après une brève période de germination (principalement


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grâce à un tapis chauffant et à un thermostat), j’avais soudainement des douzaines de nouveaux semis grandissant dans des pastilles de laine de roche sous une lampe aux halogénures métalliques de 250 W (mon luminaire fluorescent T5 a cessé de fonctionner il y a plusieurs mois). Quelques semaines plus tard, j’ai joyeusement transplanté mes jeunes semis dans des blocs de laine de roche de 10 cm. J’irriguais manuellement mes plants à ce momentlà, simplement en faisant tremper les blocs, puisque les jeunes plants n’étaient pas particulièrement assoiffés. J’ai également dû augmenter le taux d’humidité à l’aide d’un humidificateur puisque l’humidité relative oscillait autour de 45 %. Plusieurs jardiniers d’intérieur doivent faire cela dans les premières phases des plants.

Les jardiniers qui utilisent des serres commerciales peuvent produire deux ou trois plants massifs de tomates ou de poivrons dans un seul pain — alors je peux certainement réussir à faire pousser quatre plants de piments nains dans chaque pain! Après le prétrempage dans une eau au pH ajusté, j’ai rempli les pains d’une solution nutritive modérément diluée, j’ai fait des trous pour les blocs et des incisions de drainage dans le fond des pains, à distance égale de chaque site de plantation. J’ai finalement posé mes plants sur le dessus. J’ai dû planifier tout cela à la perfection, puisque je quittais la ville pendant cinq jours — la durée idéale pour que les plantes prennent racine dans leur nouveau pain. Aucune irrigation nécessaire. C’est même bon de les laisser tranquilles. Heureusement pour moi, à mon retour, seize plantes en pleine santé m’attendaient! La prochaine étape était de reproduire... les tropiques

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dans mon sous-sol! Ainsi, j’ai décidé de conserver une photopériode de 12 heures et j’ai réellement fait correspondre l’intensité de la lumière à celle des tropiques! Pour ce faire, j’ai combiné le spectre d’une ampoule aux halogénures métalliques céramiques (CMH) de 630 W (en fait, deux ampoules de 315 W insérées horizontalement dans le même luminaire) et d’une ampoule sodium haute pression à double culot de 1 000 W avec une chambre optique scellée et refroidie à l’air (de cette manière, on élimine la chaleur de convection sans faire circuler l’air par-dessus la lampe elle-même). Le résultat : une zone de 2,3 mètres carrés d’une intensité si fulgurante (moyenne de 1 000 µmol sur le couvert végétal) que j’ai passé la première nuit à me demander si j’étais allé trop loin. Comme je l’ai déjà mentionné, les piments ne sont pas sensibles à la photopériode, donc j’aurais pu opter pour une fraction de l’intensité de la lumière, répartie sur plus d’heures, mais je voulais vraiment offrir à mes plantes une « expérience tropicale » authentique — aussi, je me suis dit que l’intensité lumineuse pénétrerait plus en profondeur dans les plantes. Irrigués au moyen d’un simple système de goutteur fait maison, avec un piquet par plante, les 16 spécimens se sont rapidement étendus pour former un beau couvert végétal, guidés par un léger filet, et, tout juste comme je commençais à m’inquiéter que la jungle vienne me tourmenter à nouveau, ils ont commencé à fleurir! Par pure chance, on aurait dit que j’avais estimé l’espacement entre mes plantes et le nombre de plants à la perfection! Cependant, ce n’était encore que le début.

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J’ai créé un panneau réfléchissant suspendu pour faire réfléchir la lumière sur la zone de culture et j’ai rempli mes deux réservoirs qui alimentent les quatre pains de laine de roche de 80 litres de solution nutritive chacun! Cela devrait me permettre d’éviter de changer l’eau trop souvent. Souhaitez-moi bonne chance! J’espère que d’ici le prochain numéro, j’aurai cultivé quelques piments forts! • CANNAtalk|15


RIZIÈRES LE SAVIEZ-VOUS?

• Le riz fait partie de la famille des poacées (graminées). Il existe plus de 10 000 espèces de graminées poussant dans différents habitats. Les graminées sont des éléments importants de l’alimentation des animaux herbivores et des humains, par exemple le maïs, le blé, l’orge, l’avoine et le sucre. • À l’échelle mondiale, il existe 40 000 variétés de riz, et les trois principales catégories sont les suivantes : Indica, Japonica et Javinica. • Le riz se plaît surtout dans des conditions extrêmement 16|CANNAtalk

humides et un climat modéré. Les conditions idéales de production du riz sont un climat humide et des températures oscillant autour de 24 °C. Le plant moyen mesure entre 0,4 et 5 mètres de hauteur. • Dans plusieurs langues asiatiques, le mot qui désigne le riz est le même que celui qui désigne collectivement les aliments. • Il existe différentes manières de produire du riz selon les régions du monde. Nous distinguons quatre types d’écosystèmes : zones irriguées, zones inondables, plaines pluviales et hautes terres.


Fact o • Ce qui distingue le riz est sa capacité à pousser dans des zones inondées; certaines espèces poussent même dans des étendues d’eau de près de 5 mètres de profondeur. Tout cela est possible grâce à un système efficace de collecte d’air formé de canaux dans les feuilles supérieures des plants de riz qui prélèvent suffisamment d’oxygène et de dioxyde de carbone pour nourrir l’ensemble du plant. • Il faut 4.921 litres d’eau pour produire 2lb de riz. • Lorsque la production de riz ne se fait pas à l’aide de machines,

il faut souvent entre 1 000 et 2 000 heures de travail humain pour cultiver 2,5 acres de rizière. Cela fait du riz l’un des aliments les plus exigeants à produire au monde. • Outre le vin, le vinaigre et la bière de riz, la plante distillée peut produire d’excellents digestifs comme la grappa et le saké. • Deux marques de voiture japonaises portent même un nom associé au riz. Honda signifie « la rizière principale » et Toyota peut se traduire par « rizière abondante ». CANNAtalk|17


Pleins

FEUX SUR...

LA FOLIE DU GREFFAGE

Une plante sur laquelle poussent à la fois des tomates et des pommes de terre, un arbre qui produit 40 variétés de fruits, et un sassafras duquel pendent des avocats? Les gens sont-ils devenus fous? Non, ils l’ont toujours été. Ils ont simplement décidé de s’amuser avec le greffage. Vous pouvez l’essayer aussi, si vous êtes assez fou. Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu Bien sûr, ça semble fou, mais ce n’est pas aussi insensé que ça en a l’air. Et ne vous inquiétez pas, aucune modification génétique terrifiante n’est nécessaire. Découvrez le monde 18|CANNAtalk

du greffage. Le greffage est une technique horticole qui consiste à attacher un rameau (greffon) d’un arbre à la tige d’un semis d’arbre (porte-greffe). Au fil du temps, le greffon


devient une partie intégrante de l’arbre. Dans la plupart des cas, le greffage fonctionne avec toutes les plantes du même genre. Les tomates et les pommes de terre sont en fait de la même famille. Elles sont toutes deux membres de la famille des solanacées, comme les poivrons, les piments, les aubergines, les tomatilles, les tamarillos, les pépinos, le paprika et le poivre de Cayenne. Le sassafras et l’avocat sont également de la même famille, ce qui permet de les greffer l’un à l’autre. Cette pratique est en fait utilisée depuis des milliers d’années, mais vous êtes peut-être plus familier avec le greffage des arbres fruitiers comme les pommiers. En effet, la plupart des variétés de pommiers et de poiriers ne poussent pas à partir de graines, mais seulement au moyen de greffage. Par exemple, la graine d’un pommier Haralson produira un pommier, mais ne produira pas un pommier Haralson. De façon similaire, la graine d’un pommier Honeygold ne produira pas un pommier Honeygold. En d’autres mots, les arbres fruitiers ne peuvent pas être reproduits exactement comme le cultivar d’origine à partir de la graine, seul le greffage le permet.

L’arbre à 40

fruits

Voici maintenant l’arbre à 40 fruits créé, ou plutôt « en création », par l’artiste et professeur américain à l’Université de Syracuse Sam Van Aken. Cet homme a amené le concept de greffage à un tout autre niveau. Ses arbres produiront 40 variétés de fruits à noyau, dont des prunes, des pêches, des nectarines, des abricots et des cerises. Son concept attire l’attention partout dans le monde. Van Aken a planté 16 arbres dans sept États du pays. « Chaque espace est unique », affirme Van Aken au sujet des divers musées d’art, campus universitaires et terrains privés sur lesquels poussent les arbres. À son essence même, cet arbre est de l’art. Van Aken espère, comme il l’explique dans la vidéo, que les gens vont tomber sur un arbre par hasard et s’émerveiller. « Pourquoi la forme des feuilles est-elle différente? Pourquoi sontelles de différentes couleurs? Au printemps, il imagine que les passants vont remarquer les fleurs de différentes couleurs, et à l’été, qu’ils verront les nombreuses variétés de fruits pousser sur un même arbre. Mais ce projet a pris un tournant qu’il n’avait pas prévu : l’éducation des gens sur la manière dont les pratiques agricoles ont évolué au fil des siècles. Le projet de Van Aken fait appel à plus de 250 variétés de fruits à noyau. Chaque arbre présente une combinaison différente de variétés patrimoniales. C’est aussi devenu un projet de conservation, puisque la diversité de fruits à noyau offerts dans les marchés commerciaux a considérablement diminué. La variété de couleurs et de fruits présents sur les arbres se multiplie d’année en année. Lorsque Van Aken plante un arbre, ce dernier possède déjà 20 des 40 variétés qu’il produira. Il retourne les voir au fil des ans pour les tailler et greffer le reste des variétés, jusqu’à ce qu’il atteigne son chiffre magique. Le premier arbre a été planté en 2011 et Van Aken s’attend à ce qu’il parvienne à son plein potentiel dans environ trois ans.

Ne soyez pas effrayeé

Le greffage est l’une de ces pratiques qui peuvent effrayer les jardiniers débutants. Comme si c’était quelque

chose que seuls les jardiniers expérimentés pouvaient comprendre et faire correctement. C’est totalement faux. Vous n’avez besoin que d’un peu d’imagination, de plantes du même genre, d’un couteau bien aiguisé et de quelques pinces à greffage ou de ruban transparent. Attendez que la température soit chaude et que la sève coule à flots, car cela signifie que les greffons vont prendre facilement. Coupez le semi du porte-greffe à plat, puis pliez minutieusement la tige à la verticale. Coupez ensuite le semi du greffon à angle aigu, puis insérez-le dans la fente que vous avez faite dans la tige du porte-greffe. Pressez les deux bouts ensemble, pour qu’il y ait un bon contact entre les deux, puis faites tenir le greffon en place avec une pince ou du ruban. Un vrai jeu d’enfant. Mais soyez patient. Cela peut prendre plusieurs semaines avant que le greffon ne prenne. Vous saurez qu’il a pris lorsque les bourgeons du greffon auront commencé à pousser. Vous verrez également la cicatrisation autour de la zone de greffage. Le greffage est un bon moyen d’expérimenter et d’avoir du plaisir en jardinant. Essentiellement, vous jouez avec Mère Nature. Alors, allez-vous impressionner vos amis avec votre arbre plein de citrons, de limes, de tangerines et d’oranges? Imaginez tout ce que vous pouvez faire! Dans votre petit jardin, vous aurez la possibilité de faire pousser diverses variétés de fruits avec l’espace d’un seul arbre. Ou peut-être oserez-vous le plant ultime produisant des pommes de terre, des tomates, des piments, du paprika et des aubergines? Entamez votre propre projet artistique, comme Sam Van Aken, sur votre balcon, votre petit carré de terre ou dans votre serre. Il reste tant de choses à découvrir, c’est votre tour! Êtes-vous prêt à tenter le greffage? Promis, ce n’est pas aussi fou que ça en a l’air. •

Figure 8: Greffage de cerisier

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Pestes et MALADIES Dans le dernier CANNAtalk, nous avons parlé un peu de la lutte intégrée. La lutte biologique est l’une des catégories au sein de la lutte intégrée. Dans cet article, nous explorerons un peu plus en détail l’utilisation, les forces et les faiblesses de la lutte biologique.

LES INSECTES La lutte biologique fait partie d’une stratégie de lutte intégrée. Elle désigne une réduction des populations de ravageurs au moyen d’ennemis naturels et nécessite habituellement une intervention humaine. N’oubliez pas que toutes les espèces d’insectes sont également éliminées par des organismes et des facteurs environnementaux naturels, sans que l’humain n’y ajoute son grain de sel. C’est ce qu’on appelle couramment la lutte naturelle. Ce guide met l’accent sur la lutte biologique contre les insectes, mais comprend également la lutte biologique contre les mauvaises herbes 20|CANNAtalk

et les maladies des plantes. Les ennemis naturels d’un insecte ravageur, aussi connus sous le nom d’agents de lutte biologique, regroupent les prédateurs, les parasitoïdes et les agents pathogènes. Les insectes et les agents pathogènes font partie de la lutte biologique contre les mauvaises herbes. Pour ce qui est des agents de lutte biologique contre les maladies des plantes, on parle plutôt d’antagonistes. Les prédateurs, comme les coccinelles et les chrysopes, sont principalement des espèces en liberté qui consomment une grande quantité de proies durant leur vie. Les parasitoïdes


sont des espèces qui se développent au stade immature sur ou à l’intérieur d’un seul insecte hôte, tuant ultimement ce dernier. De nombreuses espèces de guêpes et certaines mouches font partie des parasitoïdes. Les agents pathogènes sont des organismes qui causent des maladies et regroupent les bactéries, les champignons et les virus. Ils tuent ou affaiblissent leur hôte et sont généralement associés à certains groupes d’insectes. Le jardinier doit avoir certaines connaissances et faire preuve de bon sens pour pratiquer la lutte biologique. Il faut introduire les insectes bénéfiques au bon moment. Plus les insectes bénéfiques sont introduits tôt, moins il en faut et meilleur est le résultat. Certains insectes bénéfiques peuvent même être introduits de manière préventive. Familiarisez-vous avec la biologie des insectes bénéfiques. Certains prédateurs ont besoin d’une période de temps, d’un taux d’humidité et d’une température spécifiques pour proliférer. Comme ils ont différents taux de reproduction, il est important de connaître leur cycle de vie pour savoir quand les introduire et en quelle quantité. Assurez-vous que l’application de produits naturels ne nuise pas aux autres ennemis naturels. En effet, les extraits de plante et les minéraux contiennent des composantes ayant un effet de protection ou de lutte contre les ravageurs ou les maladies. Ne vous fiez pas aux indications, car ces produits peuvent s’avérer moins sélectifs que prévu. Et, bien évidemment, n’utilisez pas de pesticides, puisqu’ils vont aussi tuer vos insectes bénéfiques.

que d’autres méthodes comme les pesticides procurent des résultats immédiats. Le bon côté à cela est l’effet à long terme de la lutte biologique. 2. Si vous souhaitez éliminer complètement un ravageur, la lutte biologique n’est pas le bon choix. Comme les prédateurs ne peuvent survivre que s’ils ont quelque chose à manger, ils menaceraient leur propre survie en détruisant leur nourriture. Par conséquent, ils ne peuvent que réduire le nombre de ravageurs nuisibles. 3. Même si c’est peu dispendieux à long terme, la mise en place d’un système de lutte biologique est coûteuse. Beaucoup de planification et d’argent sont nécessaires pour développer un système efficace. 4. La lutte biologique peut aussi être capricieuse. Ultimement, vous ne pouvez pas maîtriser l’ennemi naturel que vous introduisez dans un écosystème. Même s’il est censé lutter contre un ravageur, il est toujours possible que votre prédateur change de cible; il peut décider de manger votre culture plutôt que les insectes qui l’infestent. Non seulement cela, mais l’introduction d’une nouvelle espèce dans un environnement peut perturber la chaîne alimentaire naturelle. Finalement, c’est à la personne aux prises avec un problème de ravageurs de déterminer si les avantages de la lutte biologique l’emportent sur les inconvénients! •

Avantages de la lutte biologique : 1. La lutte biologique est une stratégie très ciblée. La grande majorité du temps, le prédateur introduit va seulement lutter contre la population de ravageurs ciblée, ce qui en fait une option écoresponsable comparativement aux méthodes chimiques ou à la lutte mécanique. Par exemple, alors que les produits chimiques contre les mauvaises herbes peuvent aussi détruire les plantes fruitières, la lutte biologique permet de conserver le fruit tout en détruisant les mauvaises herbes. 2. Les ennemis naturels introduits dans l’environnement sont autosuffisants; souvent en réduisant la population de ravageurs qu’ils sont censés détruire. Cela signifie qu’après les avoir introduits, le système suivra son cours sans grand effort de votre part. Cela veut aussi dire que la lutte biologique est efficace beaucoup plus longtemps que d’autres méthodes de lutte contre les ravageurs. 3. La lutte biologique est rentable à long terme. Même si l’introduction d’une nouvelle espèce dans un environnement peut être un peu cher au début, c’est une tactique qui n’a pas à être répétée en raison de sa nature autonome. 4. Mais le plus important de tous, c’est son efficacité. Peu importe la population de ravageurs contre laquelle vous luttez, elle sera sans aucun doute réduite. Puisque le prédateur introduit cible naturellement l’insecte ravageur, vous verrez très souvent une diminution de la population de ravageurs.

Figure 9: Une chenille et ses œufs

Inconvénients de la lutte biologique : 1. C’est un processus lent. En effet, ça prend beaucoup de temps et de patience pour que la magie des agents biologiques opère sur une population de ravageurs, alors

Figure 10: Chenille fileuse

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CANNARESEARCH CANNA

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA

2E PARTIE

VÉGÉTATIVE

MAINTENANT QUE NOUS CONNAISSONS LES TYPES DE MULTIPLICATION (VOIR L’ARTICLE À LA PAGE 4), IL EST TEMPS D’APPROFONDIR LES PRINCIPES DE LA MULTIPLICATION VÉGÉTATIVE, C’EST-À-DIRE LE PRÉLÈVEMENT DE BOUTURES D’UNE PLANTE MÈRE POUR COMMENCER UNE NOUVELLE PLANTE. IL Y A QUELQUES ANNÉES, CANNATALK A PUBLIÉ UN ARTICLE SUR LE PRÉLÈVEMENT DE BOUTURES QUI EXPLIQUAIT LE COMMENT ET LE POURQUOI DU PROCESSUS. IL FAUT GARDER À L’ESPRIT CERTAINS ÉLÉMENTS IMPORTANTS, ET LE PROCESSUS DE MULTIPLICATION NE FAIT PAS EXCEPTION, D’AUTANT PLUS QU’IL S’AGIT DE LA PREMIÈRE ÉTAPE DE LA PRODUCTION D’UNE CULTURE. L’ARTICLE ORIGINAL DU NUMÉRO 6 DE CANNATALK EST PUBLIÉ À NOUVEAU DANS UN FORMAT MIS À JOUR ET PLUS ÉLABORÉ. Par Geary Coogler BSc Floriculture en Horticulture

Multiplication végétative Rien de plus simple : il suffit de prendre une paire de ciseaux, de couper quelques tiges d’une plante, de les planter dans le sol et le tour est joué, n’est-ce pas? Faux. D’accord, alors il suffit de prendre une paire de ciseaux, de couper quelques tiges d’une plante et de les placer 22|CANNAtalk

dans une machine miraculeuse d’enracinement à 300 $ et le tour est joué, n’est-ce pas? Désolé, mais c’est encore faux. Bien que les étapes se ressemblent, une multitude d’autres éléments entrent en ligne de compte avant et après pour assurer une multiplication réussie.


En fait, le secret ne se cache pas dans l’achat d’une machine dispendieuse, mais plutôt dans votre capacité à accomplir votre tâche avec minutie.

Plante mère Pour commencer, les boutures de plantes (pas les clones, qui proviennent d’une seule cellule, normalement d’une culture tissulaire) sont une réflexion de leur origine. Tout comme le nouveau-né est une réflexion de la santé et de la génétique de ses parents, les boutures de plantes sont une partie de la plante mère et héritent des mêmes caractéristiques sur le plan de l’équilibre de la lumière, de l’air, de l’eau et des nutriments. Par exemple, si une plante mère souffre d’une carence en phosphore, elle la transmettra à sa bouture. Ce problème s’ajoute au fait que la bouture n’a plus de jambes ni de moyen de se rendre à la cuisine pour manger ou au lavabo pour s’hydrater. La future plante souffrira de ce problème rapidement et tout au long de sa croissance. Tout commence par la plante mère. La plante mère doit connaître une croissance active sans toutefois être poussée à croître trop rapidement. Souvenezvous que la bouture doit être en mesure de former ses racines sans être prise dans une croissance végétative soudaine. Assurez-vous ensuite de nourrir la plante sur une base régulière, mais sans exagérer, particulièrement avec l’azote, car cela pourrait causer un déséquilibre sur le plan du stockage des hydrates de carbone, ce qui entraînerait des boutures molles qui n’ont pas assez d’énergie pour prendre racine. Une suralimentation réduira la quantité, la taille et la qualité des cellules initiales de racine. Il existe autant de ratios d’application d’engrais qu’il y a d’espèces de plantes à bouturer. Nous n’allons donc pas émettre de recommandations sur ce sujet sauf de nourrir la plante mère en fonction de ses besoins propres. Si vous travaillez uniquement avec des boutures apicales, vous voudrez qu’elles soient le plus serrées possible afin d’éviter un entre-nœud trop long. Réduisez l’apport en azote si vous constatez la présence d’un entre-nœud trop long. Vous voudrez également éviter toute autre carence nutritive; la plante doit avoir une apparence saine et avoir un feuillage vert éclatant et des cuticules épaisses. Maintenez un niveau d’éclairage élevé durant la période de croissance de la plante mère, mais essayez de réduire du tiers la quantité de lumens auxquels est exposée la plante durant la semaine précédant le prélèvement de boutures, mais pas trop pour provoquer l’étirement des entre-nœuds. Une fois les boutures prélevées, elles se retrouveront dans un environnement à éclairage réduit, ce qui peut représenter un traumatisme aussi violent que la perte des racines. Assurez-vous d’arroser la plante mère quelques heures avant le prélèvement de boutures. Il est également préférable de s’assurer que la plante mère a connu une croissance stable sans s’être asséchée lors des deux dernières semaines avant le bouturage. Rappelezvous qu’une plante mère vigoureuse, stable et saine produira des boutures de qualité semblable. Maintenant que nous avons tout fait pour que la plante mère soit au meilleur de sa santé, il est probablement temps de sortir les ciseaux… non!

Prélever des boutures Le prélèvement des boutures doit être accompli avec grand soin, pour la bouture, pas pour le jardinier. Non seulement faut-il choisir quel rameau couper, il faut aussi savoir où et comment couper, quel outil utiliser et comment prendre soin des boutures après le prélèvement. Pourquoi? Parce que vous voulez tirer le maximum de vos boutures. Ainsi, vous limiterez le nombre de plantes mères et l’espace requis pour maintenir un bon taux de production. Vous obtiendrez également un enracinement uniforme pour chacune de vos boutures et éviterez de prélever des boutures dont la croissance sera fortement handicapée. Il existe quatre types de boutures : les ligneuses (espèces à feuilles caduques), les ligneuses (espèces de conifère au feuillage persistant), les semi-ligneuses et les herbacées (bois vert). Il existe également différentes méthodes de coupe et d’entretien selon le type de boutures. Ces méthodes varient selon le type de plante (de ligneuse à herbacée), le temps de production (changements saisonniers) et l’utilisation ultime. Pour faire ça simple, nous allons nous concentrer sur la marche à suivre avec les boutures herbacées puisque la méthode convient à tous les types de bois, mais ne doit être exercée que lors de la croissance printanière chez les plantes ligneuses. L’emplacement idéal pour prélever une bouture se situe à un endroit ni trop ferme, ni trop mou. Sur chaque tige de plante, le taux d’hydrate de carbone passe de faible à élevé entre deux points précis et le taux d’azote y est proportionnellement inversé. Le centre de ces deux points marque la répartition égale des deux substances et donc l’endroit où vous devrez couper. Comment faire pour localiser le point précis? La plupart des jardiniers le savent par expérience, mais les novices et les jardiniers moins expérimentés devraient tenter l’expérience du pliage. Vous n’avez qu’à replier sur lui-même le bout de la tige à l’endroit où vous souhaitez prélever une bouture. Trois résultats peuvent survenir : la tige plie (azote élevé et hydrate de carbone faible), la tige se fend en deux ou presque (azote faible et hydrate de carbone élevé), ou la tige se fend partiellement, mais pas complètement à un endroit seulement (équilibre parfait). C’est la zone de coupe. C’est l’endroit de la tige le plus propice à l’épanouissement des racines. Maintenant, il faut savoir où couper sur l’entre-nœud. L’entre-nœud est la section de la tige entre les points d’attache des feuilles. Chez certaines plantes, les nouvelles racines se forment à partir du nœud (là où s’attache une feuille), tandis que chez d’autres plantes, les racines se développent le long de l’entre-nœud. Le secret de la réussite consiste à couper la tige le plus près possible du nœud pour les plantes qui forment des racines au niveau du nœud et au centre pour les autres. Le jardinier a maintenant le choix ici, couper la tige droite ou en diagonale. Les cals se forment plus vite et les tiges guérissent plus rapidement avec une coupe droite. C’est donc un incontournable pour éviter les maladies et favoriser la guérison de la tige. Cependant, il est préférable de couper les fleurs telles que les roses en diagonale pour favoriser l’absorption de l’eau par la tige et permettre à la blessure de demeurer ouverte pour le transfert d’eau. Or, certaines espèces qui sont plus difficiles à enraciner CANNAtalk|23


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vont former des cals plus rapidement avec une coupe en diagonale ou si le tissu de la tige est coupé sur la longueur de la tige. C’est au jardinier qu’il revient de choisir la meilleure option pour lui et la plante. Si une méthode entraîne trop de problèmes, essayez l’autre. D’un point de vue commercial, la coupe droite est la norme et une marge de tolérance est déterminée pour le taux de succès moyen de l’espèce reproduite. Des boutures additionnelles sont prélevées pour couvrir le pourcentage de pertes. Il faut également éviter d’écraser les tissus à l’endroit de la coupe. Utilisez donc un couteau très bien affûté ou un sécateur à contre-lame (ou des ciseaux si c’est votre seule option). C’est presque impossible de ne pas écraser les tissus du tout, mais on peut réduire l’impact en choisissant l’outil approprié. La coupure devant être nette et impeccable, le meilleur outil dépendra du type de tiges à couper. Les tiges herbacées ainsi que les tiges ligneuses très minces se coupent plus facilement avec un couteau spécialisé appelé greffoir. La seconde option consiste à utiliser un sécateur à contre-lame. Il est muni d’une lame et d’un bras, donc il s’agit toujours d’une coupe, mais qui pince plus qu’un couteau. Les ciseaux, les sécateurs à enclume et les doigts sont à éviter et à utiliser seulement à l’endroit de la coupe, car ils écrasent la tige. N’oubliez pas, nous voulons une coupure nette.

Enracinement Il faut maintenant s’occuper de la bouture. Dès le prélèvement, toute bouture doit être placée directement dans un endroit avec un taux d’humidité de 100 %. Plus elle restera au sec, plus ses chances de survie sont minces. Si vous travaillez dans un vaste espace, emballez vos boutures avec de l’étamine (étoffe mince) mouillée ou de la toile de jute. Gardez-les dans un endroit sombre, frais et humide. Y 24|CANNAtalk

a-t-il un avantage à permettre aux boutures de sécher un peu avant de les placer dans leur support? Oui et non. Le résultat ne sera pas aussi marqué chez les herbacées que chez les lignées, car les herbacées ont moins tendance à pourrir, mais elles produisent des racines plus rapidement que les plantes lignées puisque leur tige contient peu de lignine. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas les laisser s’assécher. Transplantez-les le plus rapidement possible pour maintenir la circulation d’auxines vers la base de la tige, ce qui aidera à la formation des racines. Attention, si vous utilisez un contenant de propagation qui vaporise un brouillard sur les tiges des boutures et que ce dernier n’est pas doté d’un dispositif de contrôle d’humidité très performant, il serait préférable de couper vos boutures de biseau. Cela favorisera l’absorption d’eau puisque ces contenants de propagation ont besoin des tiges pour acheminer l’eau aux boutures. Le type de support d’enracinement doit idéalement correspondre au futur support de croissance. Ainsi, si vous optez pour un support de croissance inorganique, le support d’enracinement doit lui aussi être inorganique. Il en va de même pour les supports organiques. Les propriétés doivent être les mêmes, car les plantes forment de nouvelles racines en fonction du support utilisé et des futures tâches à accomplir. Si vous cultivez dans un terreau ou dans un mélange sans sol, il est inutile d’inciter la plante à produire ses racines dans un système d’enracinement à base d’eau, car dès la transplantation, la plante devra consacrer son temps et son énergie à convertir ses racines pour les adapter au nouvel environnement dans lequel l’eau et les minéraux se font plus rares. Si toutefois vous pensez utiliser des billes d’argile expansée pour la croissance, vous devrez enraciner les boutures dans l’eau, la laine de roche ou un horticube (styromousse


horticole). De cette façon, la compatibilité des racines sera assurée dès le départ. Surtout, évitez d’enfoncer les boutures trop profondément, car contrairement aux plants de tomates qui réagissent plutôt bien à ces conditions, la plupart des plantes n’en sont pas capables. Donc, pour les plantes qui forment des racines au niveau du nœud, vous n’avez qu’à enterrer le nœud, tandis que pour les autres plantes, laissez le nœud à l’extérieur du support. Finalement, assurez-vous de bien arroser les boutures dès que vous aurez terminé. Ce petit geste favorisera à la fois la cicatrisation de la tige et le maintien de la bouture en place. Et maintenant, que faisons-nous? Voyons voir, nous avons nourri la plante mère, prélevé et transféré les boutures… Maintenant, il faut les placer dans un environnement à 100 % d’humidité. Cela peut se faire dans un dôme ou en utilisant un système de brumisation (« mist system »), par exemple. Certaines plantes ne sont pas trop exigeantes et peuvent endurer un environnement plus sec, mais si la plante n’est pas un cactus ou une crassulacée, alors elle bénéficiera probablement d’un milieu humide. Un environnement humide réduit l’utilisation d’eau tout en fournissant suffisamment d’eau à la plante pour obtenir des feuilles charnues, avoir un système efficace et assurer son bon développement. Un éclairage à faible intensité favorisera l’enracinement tout en diminuant la production de feuillage au minimum. La transpiration étant ralentie, les composantes utilisées au niveau des racines veilleront à former une nouvelle structure racinaire. Somme toute, il convient de maintenir la température ambiante chaude autour des boutures (pas trop chaude), l’humidité haute (100 %) et la température de la zone racinaire élevée (environ 25 °C). Maintenez ce taux d’humidité jusqu’à l’apparition des cals de cicatrisation ou des cellules initiales de racine, puis vous pourrez baisser le taux d’humidité à moins de 100 %, mais à plus de 80 % pour favoriser la croissance de racines. Lorsque vous apercevrez des racines autour du support, ajustez l’humidité à 80 % et cessez toute vaporisation foliaire d’eau pour limiter les risques de maladies. Enfin, dès que les racines sortent du cube ou du pot d’enracinement, transplantez les boutures.

il vaut mieux utiliser un contenant de taille moyenne. Par exemple, une bouture enracinée dans un cube de 2,5 cm (1 pouce) ne devrait pas être transplantée dans un contenant de 20 litres (5 gallons); utilisez plutôt une taille intermédiaire de 10 cm (4 pouces) pour favoriser la formation des racines. Ainsi, la plante s’en portera mieux et vous réduisez le risque d’un arrosage excessif. Un point important à noter : pour éviter toute forme de dommages, les racines ont besoin d’un taux d’humidité de 100 %. Plus les extrémités des racines sont exposées à l’air, plus les dommages sont importants. Réduisez au minimum le temps requis entre le moment de sortir les bouchons d’enracinement (et d’exposer les racines à l’air) et de les transplanter dans leur nouvel habitat. Évitez à tout prix de cueillir des centaines de jeunes boutures le matin pour les transplanter seulement en après-midi. Comme les racines sont exposées à l’air libre pendant la transplantation, assurez-vous de pouvoir transférer vos boutures des plateaux de démarrage vers le support de croissance en 15 minutes. Dès que les boutures sont transplantées, il faut TOUJOURS les arroser avec ou sans nutriments, selon le type de support, et préparer la solution nutritive avec le minimum de nutriments nécessaire. Une bouture qui subit sa première transplantation n’a pas besoin de baigner dans un contenant énorme avec une multitude d’éléments. Il ne faut pas placer une bouture de 10 cm (4 pouces) directement dans un contenant de 20 litres (5 gallons). Transplantez-la dans un contenant plus petit d’abord et permettez-lui de prendre du volume avant de la transférer dans un contenant plus grand. Le même

Transplantation Lors de cette étape, vous devrez choisir le bon moment pour passer à l’action. Si vous attendez trop longtemps et qu’un pain racinaire s’est formé, les racines seront vieilles et à l’étroit dans leur pot. Par conséquent, ces plantes produiront moins de ramifications. Cela dit, n’attendez pas que les racines aient trop poussé et n’appliquez pas d’hormones stimulantes avant d’avoir transplanté les boutures. Si vous enracinez vos boutures dans un matériel de propagation, utilisez alors des hormones stimulantes dès l’apparition de racines (certains stimulants peuvent être administrés plus tôt par les feuilles). Toutefois, les hormones d’enracinement doivent être utilisées avant de transplanter les boutures dans le matériel de propagation. Plutôt que d’utiliser des poudres fongicides, vous pouvez simplement suivre le conseil énoncé plus haut et laisser la nouvelle bouture sécher un peu avant de la transplanter. Prenez garde de ne pas transplanter les boutures nouvellement enracinées dans un contenant trop grand, CANNAtalk|25


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Figure 11: Prélever des boutures: 2boutures d’une seule tige

Figure 12: Bouturage de l’œil Type de bouture: Bouturage de l’œil sans apex et avec 2 bourgeons axillaires

principe s’applique aux racines. Ainsi, dès que les racines poussent en grand nombre à l’extérieur du pain racinaire, déplacez la plante dans un plus grand contenant. Ceci permettra de stabiliser le niveau d’eau, en plus d’éviter l’arrosage excessif, d’assurer une disponibilité adéquate des nutriments et de faciliter la récolte. Utilisez le même type de support de croissance durant tout le processus.

Prendre soin des plantes transplantées La fréquence d’application de l’engrais ainsi que la quantité à administrer varieront selon le support utilisé. Si vous ajoutez un engrais à un support tel que les terreaux ou la tourbe, une grande quantité d’engrais s’agglutinera aux particules directement ou s’attachera chimiquement. Si la plante n’est pas suffisamment développée pour absorber tous ces nutriments, ils demeureront dans le support et mèneront ultimement à des concentrations de sel trop élevées. Nourrissez donc les nouvelles boutures et les plantes légèrement et augmentez la quantité proportionnellement à la croissance des racines. L’alimentation par vaporisation foliaire est possible, mais en faible quantité. Les systèmes de brumisation ont tendance à drainer l’azote et certains autres éléments des feuilles. Normalement, l’alimentation foliaire est recommandée en faible quantité lorsque les racines se forment en moins de cinq jours. Ce que la tige a accumulé lorsqu’elle était attachée à la plante mère devrait suffire. 26|CANNAtalk

Figure 13: Bouturage apical: Type de bouture: Bouture apicale

Il y a peu d’avantages à l’alimentation foliaire au-delà de cette période. Le système racinaire, après tout, est le meilleur moyen de nourrir la plante. Et cela vaut pour toute la durée de vie de la plante. Si la plante ne se nourrit pas bien par ses racines et que l’alimentation foliaire s’avère nécessaire, c’est qu’il y a un problème ailleurs à régler. Le prélèvement de boutures est facile, surtout avec la bonne espèce. Or, certaines plantes ne se reproduisent pas bien du tout. Certaines prendront des semaines à former de nouvelles racines, tandis que d’autres formeront de nouvelles racines à même la plante mère. Le jardinier doit connaître les possibilités que présente la plante qu’il a choisie afin de savoir à quoi s’attendre. Est-ce toujours une bonne idée d’utiliser de la poudre d’enracinement pour obtenir des racines 12 heures plus tôt? Les coûts en valent-ils vraiment les avantages? S’il faut typiquement s’attendre à obtenir 10 % de boutures déformées, le jardinier devrait-il cueillir 10 % plus de boutures que ce dont il a besoin? Oui, le jardinier doit utiliser les moyennes pour être gagnant. Souvenezvous, toute coupe d’une plante vivante entraîne des conséquences, tant pour la bouture que pour la plante mère. Prenez soin de votre plante mère et de vos boutures et vous réussirez chaque fois. Pour des conseils pratiques additionnels, consultez le conseil d’horticulteur à la page 27. •


CONSEIL

, D HORTICULTEUR TIP#33#33 Par votre ami SEZ

BOUTURES

Prélever des boutures, c’est facile, les enraciner... un peu moins. Souvent, les taux de réussite insatisfaisants sont le résultat d’erreurs de débutant facilement évitables. Si vous suivez les conseils ci-dessous judicieusement, vous devriez, vous aussi, obtenir un taux de réussite de 90 %! Tout d’abord, sachez que les boutures sont une « photocopie » de la plante originale, assurez-vous donc que cette dernière soit en parfait état avant de la « copier ». La plante mère doit absolument être en très bonne santé avant d’y prélever des boutures. Assurez-vous qu’elle soit bien hydratée et qu’elle ne présente aucun signe de ravageurs ou de maladie. Il peut également être utile d’arroser la plante mère avec du RHIZOTONIC, à la fois sur la zone racinaire et sur le feuillage, quelques jours avant de prélever des boutures. Cela favorise la santé de la plante et la rend plus résistante au stress, ce qui est assurément une bonne chose, pour la plante mère et la bouture, car la coupe est sans aucun doute un gros choc. Ensuite, puisque l’enracinement se fera dans un environnement chaud et très humide (24 °C / taux d’humidité de 9099 %), assurez-vous que les plateaux, les dômes et les outils utilisés pour prélever les boutures, ainsi que vos mains, soient parfaitement propres. N’oubliez pas que les boutures vivent mieux dans un environnement chaud et humide, tout comme les champignons et les bactéries. Sans entrer dans le débat « gel ou poudre », vous devriez savoir que comme pour la plupart des hormones, les concentrations doivent être très précises pour procurer l’effet désiré. C’est pourquoi il existe différents produits d’enracinement, avec différentes concentrations d’ingrédients actifs (normalement l’IBA [acide 3-indole butyrique]), destinés à différents types de tiges, de molles à ligneuses. Utiliser le produit pour ligneuses sur un tissu mou n’accélérera pas l’enracinement, au contraire, cela pourrait inhiber l’enracinement pendant quelque temps. Vous devez également savoir que les gels et les poudres, en raison de leur composition, ont un léger effet desséchant. Si vous en appliquez trop, vous risquez de déshydrater l’épiderme de la bouture et ses environs, ce qui peut tuer la bouture avant qu’elle ne s’enracine. Suivez les instructions du produit et lorsqu’il est inscrit « retirez l’excès », faites-le. Une autre source courante d’échec est l’impatience du jardinier. Comme la bouture ne peut plus s’hydrater par les racines une fois coupée de la plante mère, vous devrez minimiser la transpiration des feuilles. Pour cela, vous devez garder la zone entourant le feuillage très humide; c’est la raison pour laquelle plusieurs choisissent d’utiliser une combinaison de plateau et de dôme, ce qui est plus facile que de garder toute une pièce à un taux d’humidité de plus de 90 %. Si vous utilisez un dôme, évitez de l’enlever! Chaque fois que vous l’enlevez, le taux d’humidité diminue et les feuilles laissent échapper de l’eau. Éventuellement, le taux d’humidité sera trop bas et les boutures mourront. Avant que les boutures ne forment leur première racine, il vaut mieux les laisser tranquilles. Certains thermomètres ou hygromètres peuvent être installés sur le dôme lui-même afin que vous sachiez exactement ce qui se passe à l’intérieur, vous aidant à maintenir les conditions idéales. Ils sont pratiques, mais il existe aussi des manières de connaître approximativement les taux d’humidité, sans dépenser. Vous pouvez, par exemple, observer la condensation sur le dôme. Bien que très approximative, cette méthode vous donnera une idée de ce qui se passe à l’intérieur. Si la ligne de condensation se situe à la moitié du dôme, l’humidité relative est probablement d’environ 50 %, et si des gouttes d’eau se forment sur le dessus, elle est probablement de 100 %, donc un peu trop élevée. À l’inverse, s’il n’y a pas de condensation, vous devriez augmenter l’humidité rapidement, puisque l’humidité relative est probablement de moins de 50 %. Une fine bruine de solution RHIZOTONIC 2 ml/L (8 ml/gal) fera augmenter rapidement le taux d’humidité tout en fournissant des vitamines et un coup de pouce pour l’enracinement des boutures fragiles. Encore une fois, moins, c’est mieux, allez-y donc avec une fine bruine plutôt qu’un trempage intense. N’oubliez pas, l’objectif est simplement d’élever le taux d’humidité. Après quelques jours, habituez tranquillement vos boutures à un taux d’humidité « normal ». Vous pouvez ouvrir légèrement les orifices d’aération sur le dessus du dôme et laisser un petit écart entre le plateau et le dôme pour créer une ventilation. Pour ce faire, certains jardiniers utilisent un crayon. Faites attention! Si vous voyez que les boutures commencent à faner, vaporisez-les rapidement, refermez le dôme et essayez à nouveau le lendemain. Lorsque les boutures auront pris racine, vous devrez les arroser... Il sera maintenant temps d’utiliser CANNA Start! Bonne chance et bon jardinage! Votre ami, Sez

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Casse-TÊTE

Le CANNAtalk ne serait pas complet sans un bon vieux Sudoku. Asseyez-vous, relaxez et remuez vos méninges le temps d’un instant. Le jeu n’a rien de sorcier et vous pourriez même remporter un super prix. Vous n’avez jamais fait de sudoku? Voici comment procéder : chaque rangée, chaque colonne et chaque carré de 3 x 3 doivent contenir les chiffres un à neuf une seule fois.

GAGNER UNE BOUTEILLE DE CANNABOOST DE 1 LITRE Puzzle 1 (Easy, difficulty rating 0.43)

3 4

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5 6

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E L Z PUZ 3

! N I W & DES PRIX GEANTS 5

9

2

4

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C’est peut-être votre jour de chance. Un autre prix génial vous attend. Vous n’avez qu’à nous envoyer la solution

(il suffit de nous envoyer la partie centrale de la grille) et si nous pigeons votre nom, la bouteille de CANNABOOST vous appartiendra

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Winner puzzle#31

Le gagnant du dernier Sudoku est Mme Wells Félicitations à votre Flacon de 1 litre de CANNA RHIZOTONIC.! Nous vous contacterons dès que possible pour vous assurer que vous recevez votre prix. Prendre plaisir!


Faits DIVERS

LES ABEILLES ET LES INSECTES À LA RESCOUSSE Étant donné la croissance démographique mondiale, certains chercheurs estiment que les producteurs alimentaires devront doubler leur production agricole d’ici 2050 pour suffire à la demande. Une analyse montre que les pollinisateurs pourraient stimuler le rendement des petites fermes. Cela pourrait réduire l’écart entre le pire et le meilleur rendement de ces fermes de près d’un quart, affirme l’agroécologue Lucas Alejandro Garibaldi de l’Université nationale du Río Negro et du réseau de recherche CONICET de l’Argentine. Les petites fermes sont particulièrement importantes, car plus de deux milliards de personnes en dépendent pour se nourrir dans les pays en voie de développement. Garibaldi et un réseau international de chercheurs voulaient savoir si l’amélioration de la pollinisation pourrait entraîner une différence notable. L’équipe a utilisé les mêmes protocoles d’échantillonnage pour observer 344 terres de petites et de grandes fermes en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud sur une période de cinq ans. En surveillant 33 cultures, comme le café, les pommes et les framboises, les chercheurs ont fait le suivi des pollinisateurs présents et de la fréquence de leurs visites. Les fermes à faible rendement produisent en moyenne seulement 47 % de leur meilleur rendement. Les chercheurs ont observé que sur les petites fermes, la densité des pollinisateurs visitant les fleurs des cultures fait, à elle seule, une grande différence quant à la quantité d’aliments produits. Sur les plus grandes fermes, la diversité des pollinisateurs a une plus grande importance : les fermes ayant une plus grande variété de pollinisateurs produisent de plus grandes quantités. L’analyse de la manière dont les cultures répondent au nombre de pollinisateurs montre que l’amélioration de la pollinisation pourrait aider à rétrécir l’écart de rendement.

COMBATTRE L’ENNEMI

Pour se protéger des attaques bactériennes, les plantes utilisent des composés mystérieux pour ruiner les plans des bactéries. Des chercheurs du Conseil national de recherche espagnol à Grenade ont récemment ciblé l’un de ces composés protecteurs. L’arme secrète pour désarmer les bactéries s’appelle l’acide rosmarinique. Elle imite une molécule avec laquelle les bactéries ont l’habitude de « communiquer » au sujet des changements de densité de population. Les scientifiques croient que le composé réussit à pousser les bactéries à envoyer des signaux indiquant aux troupes d’envahir la plante avant que les microbes soient à leur pleine capacité. Ainsi, la plante réussit plus facilement à résister à ses ennemis. Tino Krell et ses collègues du Conseil croient que l’acide rosmarinique pourrait être utile pour limiter les dommages causés par les bactéries aux cultures. La nouvelle a été rapportée par le Science Signaling.

FRUCTUEUSE

Des chercheurs de l’Université de Nottingham ont découvert que les jardins fruitiers traditionnels cultivés par les communautés indigènes de la forêt tropicale humide de la Malaisie favorisent la diversité d’animaux qui y habitent. L’étude a montré que l’impact de l’humain peut jouer un rôle positif dans la conservation de cet écosystème précieux lorsqu’il est géré de manière efficace. Selon l’étude, les systèmes agroforestiers traditionnels introduits par les populations humaines indigènes pourraient aider à protéger les espèces d’animaux vulnérables et en danger. Markus Eichhorn, écologiste des forêts à l’École des sciences de la vie au Royaume-Uni, affirme que : « Des malentendus persistent depuis longtemps entre les gestionnaires des réserves naturelles et les gens qui continuent d’y vivre. Nous avons découvert dans cette réserve faunique que les pratiques traditionnelles des peuples indigènes locaux peuvent avoir des bienfaits sur la protection des animaux. Cela signifie que les deux groupes peuvent travailler ensemble vers un objectif commun. »

La recherche est publiée dans la revue Biological Conservation.

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NE PAS MANQUE

A

Excusez-moi? Vous venez de lire le CANNAtalk en entier et plutôt que d’être

agréablement

satisfait,

la

première chose que vous faites est d’en redemander? Eh bien, nous pouvons difficilement vous blâmer, pour être tout à fait honnêtes. Nous avons déjà hâte au prochain numéro nous aussi. De quoi sera-t-il question? Nous ferons la lumière sur l’un de nos produits favoris : les enzymes. Les gens les utilisent tout le temps; la vie ne serait tout simplement pas possible sans elles. Alors de quoi s’agit-il exactement? Pourquoi les enzymes sont-elles si bénéfiques pour vos plantes? Lisez notre prochain numéro

:

pour le découvrir!

- Est publié trois fois par année par CANNA Corp, une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison. - Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.canna.ca) Rédacteur: Niek Roovers Courriel: editor@cannatalk.ca Imprimé par: Koninklijke Drukkerij E.M. De Jong Collaborateurs au numéro 33 CANNA Research, Marco Barneveld, Mirjam Smit, votre ami SEZ, Don et Nicky, Annie Deschesnes.

Tout le contenu est protégé par le droit d’auteur. Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, par quelque

La revue CANNAtalk ne fait pas qu’aborder des questions de la nature, elle s’engage aussi à préserver notre environnement naturel. Saviez-vous que notre papier est issu de forêts gérées de façon durable et responsable? De plus, votre revue favorite bénéficie d’une impression carboneutre!

procédé que ce soit, sans la permission écrite préalable de l’éditeur. L’éditeur n’est pas responsable des inexactitudes. Le matériel présenté ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’éditeur. On suppose que les images provenant de sources à grande échelle, telles qu’Internet, relèvent du domaine public, bien que certaines de ces images se trouvent sur plusieurs sites Web, ce qui rend parfois impossible de retracer la source d’origine.

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