Canada (FR) CANNAtalk 32 | Réflexion sur l’arrosage des plantes

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H O R T IC U LT E U R IS A R V S E D E U V E LA R

NUMÉRO 32

H2 0 :

AMI OU ENNA

Trucs d’arrosage

DES LEGUMES

MONSTRES

Faites place aux géants

RAVISSANTE

R HUBAR BE

Une présentation de

Fraîcheur acidulée

Et plus encore : Don et Nicky

Conseil d’horticulture

Foire aux questions Pestes et maladies

Sondage en ligne Le saviez-vous?


C 2|CANNAtalk


Foreword

‘EN DIRECT Du siege social

L’eau. Qui ne l’aime pas! J’adore surfer et nager, mais aussi voguer sur l’eau. C’est bien connu, la survie des êtres humains dépend à 60 % de l’eau et certaines plantes en dépendent jusqu’à 90 %. On peut donc affirmer avec assurance que la vie n’existerait pas sans eau. Or, les créatures terrestres comme nous et les végétaux ont besoin d’eau, mais donnez-leur-en trop et ils mourront.

Combien d’eau est donc nécessaire pour assurer le confort et le bonheur de vos plantes afin qu’elles vous récompensent avec une récolte abondante? Dans notre article de recherche « Réflexion sur l’arrosage des plantes », nous sommes allés au fond de la question de l’arrosage des plantes en nous basant sur la trentaine d’années d’expérience de nos chercheurs. Pour obtenir des résultats optimaux, consultez les douze conseils à la page 26. Qui sait, peut-être aurez-vous des récoltes records grâce à CANNAtalk.

Pourquoi ne pas jeter un œil à l’article sur l’arrosage en sirotant une bonne eau minérale. Une suggestion... Ajoutez-y un trait de jus de rhubarbe! Le goût acidulé de la rhubarbe crée un cocktail estival si léger et rafraîchissant, il vous fera chantonner des airs joyeux par pur plaisir.

Contents

Apprenez à cultiver la rhubarbe à la page 9 du présent numéro. N’oubliez pas de bien arroser vos plants. Jeroen

CANNA Research

Réflexion sur l’arrosage des plantes: 1re partie

Prêt-à-cultiver La rhubarbe

Foire aux questions Les réponses à vos questions!

Don et Nicky Cultiver des tomates à l’intérieur

Le saviez-vous? Le lit fissuré du fleuve Rio Tinto

Pleins feux sur... légumes monstres Des

4 9 12 14 16 18

Pestes et maladies Les insectes bénéfiques: Lutte intégrée

CANNA Research Réflexion sur l’arrosage des plantes : 2e partie

Conseil d’horticulture L’arrosage

Jeu Gagnez une bouteille de CALMAG AGENT!

Faits Faits divers

À venir Prélever des boutures

20 22 27 28 29 30 CANNAtalk|3


CANNARESEARCH

RÉFLEXION SUR L’ARROSAGE 1RE PARTIE QUELLE EST LA MEILLEURE FRÉQUENCE D’ARROSAGE POUR MON SYSTÈME? AU COURS DE MA TRENTAINE D’ANNÉES D’EXPÉRIENCE DANS L’INDUSTRIE HORTICOLE, CETTE QUESTION – DANS TOUTES SES DÉCLINAISONS – EST CELLE QUI M’A ÉTÉ POSÉE LE PLUS SOUVENT. C’EST AUSSI LA PLUS DIFFICILE À RÉPONDRE. IL N’Y A ABSOLUMENT AUCUNE RÉPONSE SIMPLE, SEULEMENT LA BONNE RÉPONSE : LORSQUE LA PLANTE EN A BESOIN! LA FRÉQUENCE D’ARROSAGE ET, DANS UNE MOINDRE MESURE, LA QUANTITÉ D’EAU APPLIQUÉE DÉPENDENT DE PLUSIEURS FACTEURS EXTERNES QUI RENDENT LA QUESTION D’AUTANT PLUS COMPLEXE. AINSI, LE JARDINIER DOIT TOUJOURS RESTER BIEN À L’AFFÛT DES BESOINS DE SES PLANTES EN EXERÇANT SES TECHNIQUES DE CULTURE.

Voilà ce qui fait toute la différence entre la réussite ou l’échec d’un jardinier. Dès qu’on s’écarte d’un environnement de culture naturel pour se retrouver dans un design qui nous est propre, on a tendance à exiger un rendement maximal de nos cultures. C’est alors qu’on ouvre la boîte de Pandore du monde de l’horticulture. On change fondamentalement les relations de l’eau avec la plante, le support et le jardinier. Pour remédier au problème, l’industrie a élaboré une multitude de substrats et de systèmes capables de supporter ces changements. À savoir quel est le meilleur choix pour vous, tout dépend du genre de jardinier que vous êtes. Comprendre comment chaque pièce du casse-tête s’emboîte les unes dans les autres vous permettra de mieux déceler la technique la mieux adaptée à votre style. Si on modifie son approche d’arrosage de façon à laisser place à toutes les variables qui ont un effet sur les plantes et qui sont uniques à nos propres conditions de culture, on peut obtenir les meilleurs résultats possible. La seule et unique variable 4|CANNAtalk

By Geary Coogler BSc Floriculture / Horticulture

immuable, c’est un jardinier qui refuse d’adapter ses techniques de culture ou qui crée son système de production en fonction de ses limitations.

Définir l’enjeu Il nous faut garder quelques éléments en tête pour pouvoir lancer notre discussion sur l’arrosage en mettant de côté temporairement la question de l’usage des bons nutriments, tout en intégrant le facteur de la conductivité électrique comme valeur relative. (La conductivité électrique [CE] correspond à la capacité d’une solution à conduire une charge électrique; sa valeur augmente avec la hausse de la concentration de sels : se référer au CANNAtalk 12.) D’abord, l’utilisation moyenne d’eau pour couvrir une surface de 1 mètre carré occupée par des plantes bien établies dont le couvert végétal (feuillage) est bien fourni, dans des conditions lumineuses élevées, se situe entre 4 et 6 litres/ m2/jour. Règle générale, la quantité d’eau équivaut à 5 litres


Image 1: L’utilisation d’eau par mètre carré se base sur la couverture du feuillage, dont elle est équivalente, et non au nombre de plante.

par jour pour calculer les exigences d’un système. Cette règle est valable que l’on cultive 15 plantes ou une seule à l’intérieur du mètre carré, pourvu que le couvert végétal couvre ce mètre carré en entier. Avec des nouvelles plantes, l’utilisation d’eau varie de 3 à 4 litres/m2/jour, et ce, jusqu’à ce que les plantes soient bien établies. Ces valeurs s’appliquent lorsque les conditions sont optimales, c’est-à-dire l’humidité, la température, le mouvement de l’air (circulation), les niveaux d’éclairage et la salinité de la zone racinaire; cinq variables indispensables qu’il ne faut pas oublier au moment de planifier sa stratégie d’arrosage. Toutefois, les niveaux optimaux correspondant à chacune de ces variables diffèrent d’une espèce ou variété de plantes à l’autre. Examinons brièvement chacune de ses variables une à une. Chaque jardinier se doit de déterminer les niveaux qui lui conviennent. Toute autre information pertinente sur les cultures ou les catégories de plantes est accessible d’une façon ou d’une autre, qu’elles soient

produites à l’échelle commerciale ou personnelle. N’oublions pas que la nature cache aussi des extrêmes : d’une part les racines d’une plante aquatique doivent toujours être recouvertes d’eau, alors que les cactus peuvent atteindre le point de fanage permanent de la plupart des espèces de plantes avant qu’on doive les arroser de nouveau (mais ils doivent tout de même être arrosés régulièrement). D’autre part, l’absence de racines de certaines broméliacées et orchidées les oblige à dépendre d’un taux d’humidité élevé. Ceci dit, la grande majorité des plantes se situe entre ces deux extrêmes. (Voir le tableau A)

Les cinq variables Comparons ces variables au bon fonctionnement d’une automobile, l’humidité joue le rôle du système de freinage de façon très claire dans le cycle de production d’énergie et elle ralentit également la respiration cellulaire de façon un peu moins perceptible. Les mécanismes de transport de l’eau CANNAtalk|5


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Image 2: Mouvement de l’eau dans la structure de la feuille

à l’intérieur de la plante sont entraînés par l’évaporation de l’eau par les feuilles. Ce processus a quatre utilités : il approvisionne directement les cellules végétales en eau, il transporte les nutriments et les autres éléments essentiels comme les hormones et les hydrates de carbone à l’intérieur de la plante, il refroidit la plante et il procure une structure grâce à la turgescence. Si l’eau ne s’évapore pas par les feuilles, ou si elle s’évapore lentement parce que l’air est presque à saturation ou le taux d’humidité a atteint 100 % (freins actionnés), la plante ne réussira pas se refroidir correctement, les nutriments seront acheminés en quantité insuffisante vers les lieux où ils se transforment en composants cellulaires et la production au niveau cellulaire chutera. En bref, un taux d’humidité élevé pousse la plante à interrompre ses activités. Si l’humidité est très basse (freins relâchés, moteur à plein régime, en pente descendante), l’approvisionnement d’eau n’arrive pas à maintenir la cadence et les cellules sont endommagées par déshydratation. En conséquence, les protéines dans la membrane cellulaire se décomposent, phénomène que l’on confond parfois avec les brûlures causées par le sel ou avec une carence nutritive. En réalité, ceci est habituellement provoqué par un arrosage inconstant ou par la présence d’agents pathogènes. L’œdème, ces très petites boursouflures qui se forment sur la surface d’une feuille et qui éclatent se transformant en tissus nécrosés brunâtres, peut être provoqué par un taux d’humidité inadéquat (voir la photo 1). Il faut absolument régler le taux d’humidité ambiante au bon niveau (mettre la voiture sur le régulateur de vitesse automatique) pour garantir le déplacement de la bonne quantité d’eau à l’intérieur de la plante, autant le jour que la nuit, ce qui active l’exécution au bon rythme de tous les processus végétaux. La température alimente le système. Une fois de plus, les valeurs optimales dépendent des espèces, mais chez chacune d’elles, c’est la température qui dicte la vitesse 6|CANNAtalk

des divers processus. En présence de lumière, l’intérieur de la feuille (le mésophylle) – ce merveilleux élément de concentration de la lumière (une sorte d’éponge qui absorbe la lumière) – dépasse de plusieurs degrés la température ambiante. Les réactions chimiques qui composent les cellules végétales vivantes sont influencées par divers facteurs, de la disponibilité des éléments essentiels au développement à la présence de catalyseurs chimiques adéquats. Le système en entier est influencé par la température. S’il fait trop froid, le système ralentit jusqu’au point de s’arrêter; s’il fait trop chaud, le système accélère hors de contrôle à un point tel que la plante cesse toutes ses activités. À la bonne température, le métabolisme cellulaire fonctionne parfaitement bien. La température influence la vitesse d’évaporation et, incidemment, l’utilisation d’eau, alors que la plante tente de se refroidir en ouvrant ses stomates, ces ouvertures spéciales sur la surface de la feuille servant à l’évaporation de l’eau et aux échanges gazeux, comme le CO2 et l’oxygène. En fait, 90 % de l’eau utilisée par la plante est perdue par évaporation. Lorsque la température atteint un niveau trop élevé, les stomates se ferment, le mouvement de l’eau cesse, les activités cellulaires paralysent et la plante commence à cuire. (Voir le tableau B) Des microclimats peuvent se former autour des feuilles, faisant en sorte que, dans ces zones, le taux d’humidité, la température et les concentrations gazeuses diffèrent de l’air ambiant. Il y a moins de dioxyde de carbone (CO2) disponible autour des stomates pour la production de sucre. L’humidité monte et comme la chaleur se dégage des feuilles, la température augmente aussi. Avec une bonne circulation d’air, on s’assure de limiter l’ampleur et la durée de ces microclimats. Ainsi, la vitesse d’évaporation de l’eau augmente et notre moteur (les systèmes végétaux) tourne parfaitement.


C’est la lumière qui déclenche la production d’énergie dans la plante. La plante a besoin de lumière pour produire l’énergie stockable qui sert à transformer le CO2 et l’eau en hydrates de carbone, ce qui permet à toutes les composantes de la plante de prendre vie. Plus la quantité de paquets d’énergie lumineuse (lumens) atteignant la surface de la feuille est grande, plus le moteur tourne librement. Ceci reste vrai jusqu’à ce qu’on atteigne le point de saturation lumineuse, c’est-à-dire le point où suffisamment de paquets d’énergie sont distribués pour satisfaire tous les sites récepteurs d’énergie – eh oui, il y a bien une valeur maximale. Plus on se rapproche de ce point, plus le moteur tourne rapidement et plus la quantité d’eau consommée et utilisée pour refroidir la plante augmente, puisque le processus entraîne un réchauffement (endothermique). En outre, ces hydrates de carbone sont utilisés dans divers processus et, en présence d’oxygène, ceux-ci se transforment en toutes les autres substances dont la plante a besoin – par le processus de respiration. Ce processus permet en fait de relâcher une partie de la chaleur emmagasinée (exothermique). Donc, les plantes consomment à la fois du CO2 et du O2 au cours d’une journée. En vérité, les plantes consomment du CO2 uniquement durant le cycle diurne, alors que l’oxygène est utilisé tout au long de la journée dans des proportions relativement constantes. (De plus, tout le carbone assimilé par la plante provient des feuilles et du CO2.) Plus la luminosité est élevée, plus la plante utilise de l’eau, et vice versa. Les plantes d’ombre ne consomment pas autant d’eau que les plantes plein soleil, en fait, elles ne sont tout simplement pas aussi efficaces pour en faire le transport. La dernière variable à aborder correspond à la salinité de la zone racinaire (on s’y réfère à l’aide de la valeur de CE) : on peut la comparer de façon simpliste, mais efficace au carburant et à la boue dans le réservoir à essence. L’eau se déplace vers les cellules racinaires, puis passe d’une cellule à l’autre pour atteindre le xylème, ces vaisseaux de transport qui l’achemine vers les feuilles. Au départ, l’eau se déplace depuis la zone racinaire vers les racines pour ensuite traverser une membrane semi-perméable qui limite la taille des particules capables de pénétrer. L’eau est forcée de se déplacer de l’épiderme jusque dans la stèle (l’intérieur de la plante), à travers le cytoplasme des cellules de l’endoderme par le cadre de Caspary. Ces cellules règlent ensuite l’absorption de l’eau. Les nutriments plus gros sous forme d’ions traversent ces mêmes membranes au moyen de divers mécanismes de transport actif. Le processus est comparable aux filtres d’osmose inverse qui utilisent la pression pour forcer les molécules d’eau à travers une membrane tout en bloquant les molécules de plus grande taille. Les petites particules comme les molécules d’eau ou les ions de potassium réussissent à traverser ces orifices, mais les grosses particules comme le calcium en sont incapables. La cellule végétale utilise la loi physique simple de l’équilibre plutôt que la pression (voir le tableau C).

La mécanique En fait, si on prend deux contenants d’eau, le premier affichant une CE élevée et le second, une CE plus basse, et qu’on les relie à l’aide d’un tube, après un certain temps, la

CE dans les deux contenants sera équilibrée et identique. Les ions se déplacent d’un réservoir à l’autre jusqu’à ce que l’équilibre soit établi. Si on place une membrane entre les deux contenants de façon à ne laisser passer que les molécules d’eau, l’eau se déplacera alors du contenant avec la plus faible CE vers l’autre pour tenter d’atteindre un équilibre. En réalité, l’eau est le seul élément qui se déplace dans les deux cas, mais elle transporte avec elle des ions jusqu’à ils soient égaux de part et d’autre. Cet effet crée une pression plus grande du côté de la membrane où la CE est plus élevée, c’est ce que l’on appelle la pression osmotique. Or, cette pression suffit pour combler le mouvement osmotique de l’eau. Plus l’écart entre la CE externe (faible) et la CE cellulaire (élevée) est important, plus les valeurs sont élevées (voir le tableau D). À l’échelle de la masse racinaire complète d’une plante, cet écart peut suffire pour déplacer l’eau (sève) à la verticale sur une distance de 30 mètres à travers les tubes du xylème chez certaines espèces. Ce phénomène est très perceptible au printemps chez les espèces comme les érables à sucre. Rappelezvous qu’une grande partie du déplacement a déjà eu lieu à partir de l’apex des racines jusqu’au commencement de la partie aérienne de la plante. Le système dépend alors de la présence d’un « puits » (aussi appelé « sink ») – cette zone de pression plus faible précédant la colonne d’eau – à l’intérieur des vaisseaux de transport de l’eau (vaisseaux du xylème) qui est provoqué par l’évaporation se produisant à l’autre extrémité de la plante, à travers les feuilles. Ce phénomène aspire l’eau qui pénètre dans les cellules racinaires à travers le cortex et jusque dans les tubes de transport - les tissus du xylème - puis d’une cellule à l’autre vers le haut. C’est le même effet qui se produit avec une paille : une zone de pression négative est créée par la succion (évaporation au niveau des feuilles) plus haut dans la colonne de liquide (dans le xylème de la plante), ce qui permet au liquide de monter. Si les valeurs de CE sont égales à l’intérieur et à l’extérieur des cellules racinaires, l’eau se déplacera en très petite quantité. L’eau pénètre dans les cellules racinaires en réaction à ce gradient seulement. Si les valeurs à l’extérieur des cellules racinaires sont inférieures, l’eau parviendra à

Image 3: Le processus d’osmose inverse consiste à forcer le passage de l’eau à travers une membrane de façon à empêcher presque toutes les particules de passer. Les plantes utilisent ce processus de façon naturelle impliquant des gradients. Cet appareil parvient à le faire en forçant le passage de l’eau à travers la membrane. CANNAtalk|7


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Image 4: Effet de la membrane semi-perméable de la cellule végétale. Elle permet à l’eau de circuler d’une zone avec une concentration élevée en sel à une zone moins concentrée, mais empêche le passage des autres molécules.

entrer dans les cellules végétales, pourvu que la plante le « demande » par la présence d’un « puits » actif. Si au contraire la CE est plus élevée à l’extérieur des racines qu’à l’intérieur, l’effet inverse se produira et l’eau commencera plutôt à évacuer la plante pour imbiber le support de culture. C’est ce phénomène qui provoque l’apparition de brûlures causées par le sel. En arrosant davantage, l’eau est alors puisée par la plante, laissant derrière toute autre molécule ou tout ce qui n’est pas utilisé par la plante, comme le sodium. Même les ions essentiels à la plante, comme le calcium, restent dans le support de culture à moins que la plante en ait besoin et choisisse de les puiser au moyen de ce processus. Ceci a pour effet d’augmenter la CE du support d’autant plus vite. Ce qu’il faut retenir de ce principe, c’est qu’au fur et à mesure que la CE augmente vers la limite de concentration maximale (c’est-à-dire, la valeur de CE cellulaire), le déplacement de l’eau ralentit jusqu’au point de s’arrêter complètement pour emprunter le chemin inverse, si la CE du support continue d’augmenter. (Incidemment, voilà pourquoi on ne gagne pas toujours à viser le seuil maximum de CE d’une plante. On risque de pouvoir déplacer plus d’eau – et conséquemment plus de nutriments – vers les endroits où ils sont requis en appliquant une solution nutritive en concentration moyenne, favorisant ainsi l’efficacité du système de culture en entier.) En visant le maintien des bonnes valeurs de CE à la surface des racines, dans l’eau ou dans les particules de sol, on assure le rendement optimal de notre moteur qui tourne aisément sans s’encrasser. Nous avons probablement déjà tous observé cet effet, mais nombreux sont ceux qui n’en tirent pas la bonne conclusion. Nous devrions tous savoir que dans les zones où les valeurs de CE de l’eau sont élevées, l’ajout d’un engrais risque de pousser la CE de l’eau d’irrigation vers des plafonds extrêmes, ce qui nous incitera à maintenir nos plantes un peu plus mouillées. Voilà ce que l’on appelle des problèmes de limites. Si la plante est trop sèche, même à un niveau acceptable, on pourra apercevoir des brûlures. Si la plante est un peu plus humide, on peut esquiver le problème, mais il risque de refaire surface la semaine suivante. Il faut donc procéder à un rinçage pour éliminer les sels. Le problème ici c’est qu’il faut maintenir l’humidité de la plante 8|CANNAtalk

à son maximum sans jamais la laisser s’assécher, on peut donc dire adieu à notre marge d’erreur. Toute déviation provoquera l’apparition de nouveaux problèmes. Dans les régimes riches en sels ou avec CE élevée, on remarque que les plantes se durcissent, leur couleur prend une teinte plus foncée et leurs feuilles ont l’air fané tout au long de la journée, surtout environ 5 heures après le début du cycle de jour. Maintenant qu’on arrose un peu trop, on tue les racines, ce qui ralentit l’assimilation des nutriments et de l’eau, et les plantes commencent à se faner et à jaunir. On réagit alors en arrosant encore plus et en administrant plus de nutriments dans l’espoir de voir une amélioration, mais c’est tout le contraire qui se produit. Voyons ce qu’il se passe de plus près : comme on roule sur des valeurs élevées de CE, on compense le ralentissement naturel de l’assimilation de l’eau causé par le gradient d’osmose entre les racines et l’environnement racinaire par l’augmentation de la pression hydrologique dans le système en gardant l’eau plus longtemps dans les grands espaces poreux, ce qui réduit temporairement la CE dans le support. Si on augmente la pression et le mouvement de l’eau à travers la membrane, on peut régler le problème dans la plante. Si on augmente l’arrosage, les poils absorbants meurent et la CE bondit de nouveau, le problème refait alors surface. Si on augmente la quantité d’eau encore un peu, les racines vont pourrir, l’absorption d’eau cessera et la plante finira par cuire. Pour éviter ce problème, utilisez un bon engrais avec un indice de salinité faible et faites un rinçage de temps à autre (il faut toujours choisir un engrais hydrosoluble suivi immédiatement d’une pleine dose de fertilisant, sauf si on utilise un engrais sec) et utilisez un conductimètre pour ne pas sortir des limites de CE, surtout dans les endroits où l’eau d’irrigation est source de préoccupations. Donc, ces variables – l’humidité, la température, la circulation d’air, la lumière et la salinité de la zone racinaire – déterminent largement la quantité d’eau utilisée par le système. Si on règle les valeurs de toutes ces variables correctement à l’intérieur du mètre carré et si la luminosité est élevée, l’utilisation d’eau devrait tourner autour de 4 à 6 litres par jour. D’autres facteurs peuvent jouer un rôle, comme les maladies, mais les valeurs présentées ici sont celles que l’on considère comme justes et adéquates. À présent, en n’oubliant pas ces cinq facteurs environnementaux qui influencent la quantité d’eau nécessaire et la fréquence d’arrosage, on peut commencer à étudier le processus en soi.

Dernière réflexion Un dernier facteur surpasse tous les autres. Les jardiniers doivent absolument s’en souvenir au moment d’élaborer leur stratégie d’irrigation : toujours faire preuve de constance. Chaque plante a un point d’arrosage qui lui convient; vous pouvez toujours la garder un peu plus sèche ou un peu plus humide, mais une chose est certaine, les problèmes surviendront si la plante reste trop humide pendant une semaine, puis trop sèche, et vice versa. Soyez constant dans votre arrosage et visez le même point à chaque fois. Cela ne veut pas dire qu’il faut surarroser en tout temps ou ne jamais arroser. Il faut simplement déterminer le point d’arrosage adéquat. Rendez-vous un peu plus loin dans ce numéro pour lire la 2e partie de l’article et déterminer à quel moment il faut arroser. •


Pret -a-

CULTIVER

(Ou devrions-nous plutôt dire Victoria?) REGARDEZ-LA : SES GROSSES TIGES SUCCULENTES ET SA PEAU D’UN ROUGE ÉCLATANT. UN GOÛT ACIDULÉ AVEC UN SOUPÇON DE POISON DANS SES LARGES FEUILLES. AH, LA RHUBARBE VICTORIA. C’EST LA DAME DES LÉGUMES. ÊTES-VOUS PRÊT À FAIRE SA CONNAISSANCE

À l’époque, lorsqu’un nouveau roi ou une nouvelle reine accédait au trône, un tsunami d’objets commémoratifs se succède, piètres souvenirs et babioles en porcelaine de mauvais goût. Mais lorsque la reine Victoria a hérité du trône, les choses ont pris un air différent : pour souligner l’occasion, les Britanniques ont reçu une surprenante nouvelle variété de rhubarbe qui ne ressemblait en rien à celle qu’ils connaissaient. Je vous le jure, de la rhubarbe! Ou comme le disent les scientifiques : Rheum Palmatum.

Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu

Précisons qu’il s’agit d’un légume, et non d’un fruit. Cette plante ordinaire et modeste se voulait un aliment de base de la cuisine britannique pendant longtemps, ce n’est pourtant qu’en 1837 que cette plante a réellement conquis le monde anglo-saxon. En fait, l’introduction de cet aliment excentrique à l’occasion de la cérémonie de couronnement a marqué le début de ce qui est devenu une longue histoire d’amour passionnée entre les gens de l’époque victorienne et la rhubarbe. Ça et le fait que les CANNAtalk|9


siècle avait tant espérée. Facile à cultiver, robustesse fiable, sucrée et tendre à tout coup, la rhubarbe Victoria a connu un succès retentissant dès son introduction. L’obsession victorienne de la rhubarbe a commencé sérieusement. Le culte de la rhubarbe Victoria a rapidement pris des proportions mythiques. Même que la récolte de la plante était entourée de connotations mystérieuses et romantiques. Très vite, les fermiers britanniques ont découvert qu’on récoltait les cultures les plus sucrées en « forçant » les plants de rhubarbe, c’est-à-dire en les cultivant dans la noirceur complète dans des conditions soigneusement contrôlées. Comme la présence de toute lumière forte risque d’endommager les plants, on allait même les récolter durant la nuit à la lueur d’une lampe de poche.

Dame santé

nouvelles colonies outremer rendaient l’accès au sucre d’autant plus facile.

Saveur de pomme et de groseille Plusieurs espèces de Rheum se sont immiscées en Europe depuis la Chine durant le Moyen Âge. Les Chinois utilisaient ses racines en médecine pendant des siècles pour ses propriétés purgatives. Mais cette nouvelle variété, baptisée « Victoria », a établi les normes de référence à suivre pour juger la qualité de la rhubarbe : des grosses tiges succulentes d’un rouge écarlate brillant, moins filandreuses que les variétés précédentes et une saveur acidulée de pomme et de groseille avec un soupçon de citron ou de pamplemousse (selon le type de sol). On l’utilisait à toutes les sauces, des confitures aux tartes aux fruits en passant par les soupes et les sauces et même la crème glacée et la limonade. Certains lui attribuent un goût aigre et insoutenable, et avec raison, si on ne l’apprête pas de façon à en faire ressortir les bonnes saveurs. Le sucre adoucit le goût acidulé, mais les ancêtres de la rhubarbe Victoria cachaient une surprise inattendue. Le légume contenait également du poison! Ses larges feuilles plates sont terriblement poison, renfermant des niveaux toxiques d’acide oxalique. Ne mangez pas les feuilles dans aucun cas. Une certaine quantité d’acide se retrouve également dans les tiges, mais les concentrations ne sont pas nuisibles. C’est ce qui explique la sensation duveteuse de nos dents lorsqu’on mange de la rhubarbe.

Succès retentissant Les tiges comestibles, bien qu’elles soient plutôt délicieuses en compote avec une bonne quantité de sucre, auraient été filandreuses et coriaces avant l’ère de Victoria, selon les conditions de culture et d’autres variables incertaines. L’introduction de la variété Victoria a mis fin à ce désagrément. La rhubarbe Victoria était celle que le 19e 10|CANNAtalk

Malgré la toxicité de l’acide oxalique dans ses feuilles, l’une des principales raisons qui motivent les gens à cultiver et à manger de la rhubarbe repose en fait sur ses étonnantes valeurs nutritives. La rhubarbe regorge de minéraux, de vitamines, de composés organiques et d’autres nutriments qui contribuent parfaitement au maintien de la santé de notre corps. Parmi ces précieux composants bénéfiques, notons les fibres alimentaires, les protéines, la vitamine C, la vitamine K, les vitamines du complexe B, le calcium, le potassium, le manganèse et le magnésium. Pour ce qui est des composés organiques, la rhubarbe représente une source riche de flavonoïdes (composés polyphénoliques) comme le bêta-carotène, la lutéine et la zéaxanthine. Voyons maintenant comment ces composants s’ajoutent à la longue liste de bienfaits pour la santé que nous confère Dame rhubarbe. Les bienfaits pour la santé de la rhubarbe comprennent sa capacité à contribuer à la perte de poids, à favoriser la digestion, à prévenir la maladie d’Alzheimer, à stimuler la croissance osseuse, à éviter les dommages neurologiques, à promouvoir la santé cutanée, à prévenir le cancer, à optimiser le métabolisme, à améliorer la circulation et à protéger contre divers troubles cardiovasculaires. Portons notre regard vers deux de ces bienfaits pour un instant. La rhubarbe est extrêmement faible en gras et en cholestérol, ce légume ne présente donc aucune menace pour la santé cardiovasculaire, mais il peut en réalité augmenter le taux de « bon cholestérol » grâce à la présence de fibres alimentaires, qui sont reconnues pour dissoudre le surplus de cholestérol dans les parois des vaisseaux sanguins et des artères. Qui plus est, la proportion élevée d’antioxydants dans la rhubarbe empêche les radicaux libres de provoquer des maladies cardiaques ainsi qu’une grande variété d’autres problèmes de santé graves. Vous souhaitez perdre quelques kilos en trop? La rhubarbe est l’un des légumes le moins caloriques sur le marché, en tant que tel, on la recommande souvent aux gens qui peinent à perdre du poids, et qui souhaitent rester en santé. 100 grammes de rhubarbe renferment seulement 21 calories! N’hésitez pas à en consommer en quantité sans accumuler les kilos. L’effet des divers composés organiques dans la rhubarbe sur le métabolisme du corps humain peut augmenter considérablement la vitesse


à laquelle le corps brûle des lipides, une autre belle contribution à la perte de poids. Attention à l’ajout de sucre par contre.

Prêt-à-cultiver La rhubarbe est probablement l’un des plants les plus facilement adaptables à cultiver et elle mérite sa place dans les potagers de tous. En échange d’un minimum d’attention et d’aptitudes, la rhubarbe pourra se cultiver aisément pendant environ dix ans, produisant le premier « fruit » de l’année plusieurs semaines à l’avance. Robuste et sans complication, ce plant connaît un meilleur rendement dans un sol riche qui se draine bien, à un endroit ensoleillé et à l’abri. On peut se procurer un jeune plant cultivé en pot et le mettre en terre à tout moment de l’année. Il faut enterrer ses racines en s’assurant de recouvrir les bourgeons de la couronne à six centimètres sous la surface du sol. Placez les racines de un mètre à un mètre vingt de distance en rangées espacées de quatre-vingtdix centimètres. La culture de la rhubarbe nécessite un sol qui se draine bien. Vous pouvez la cultiver dans une platebande surélevée pour la protéger contre la pourriture de la couronne. Évitez de la récolter lors de la première année et récoltez seulement quelques tiges lors de la deuxième année pour permettre à la plante de bien s’établir. Ensuite, les tiges pourront être récoltées dès le mois d’avril. Agrippez-les à la base et tirez tout en exerçant une légère rotation, au lieu de les couper à l’aide d’un couteau. Assurez-vous de toujours laisser une demi-douzaine de tiges : si on prélève le plant en entier, il sera affaibli. Cessez de récolter tôt en juillet pour laisser la plante s’en remettre et donnezlui un peu d’engrais liquide. Ajoutez ensuite une bonne couche de fumier ou de compost avant l’hiver. Ça vous ouvre l’appétit? Plus le rouge est profond, plus la tige a des chances d’être goutteuse. Les tiges de format moyen sont généralement plus tendres que les plus grosses, qui elles peuvent être filandreuses. Pour la conservation, commencez par tailler et jeter les feuilles. Les tiges fraîchement cueillies se conservent au réfrigérateur, sans les laver et en les enveloppant bien dans une pellicule plastique, jusqu’à trois semaines.

Forcez-la vous-même Vous vous rappelez du concept de forcer la rhubarbe? Souvenez-vous : l’obscurité et la protection contre les éléments produisent une croissance blanchie et des tiges plus sucrées et tendres. Ces tiges rose pâle sont délicieuses. Pour forcer votre propre rhubarbe, il suffit de recouvrir une couronne de rhubarbe mature avec une bonne épaisseur de paille pour l’isoler en janvier et en février, puis de placer un gros seau ou une chaudière par dessus (forcez la rhubarbe seulement une année sur trois pour éviter d’épuiser le plant). Au moment de retirer la chaudière, le dévoilement de son contenu éclatant est toujours plutôt magique. Pour vous gâter, on vous recommande de tremper la tige dans le sucre et de la manger crue. Ou essayer plutôt un fool!•

RECETTE Le fool est un dessert typiquement anglais qui a été popularisé au cours du 19e siècle des deux côtés de l’Atlantique. Cette version est préparée avec du yogourt grec sucré et de la crème fouettée au lieu de la crème anglaise, ce qui procure au plat une saveur délicieusement acidulée. Portions : 8 • 2 tasses de rhubarbe, tranchée grossièrement • 1/2 tasse de sucre • 1-1/2 tasses de crème fouettée • 450 grammes de yogourt grec Déposer la rhubarbe dans la poêle avec le sucre et chauffer à feu réduit. Laisser frémir à couvert jusqu’à ce que la rhubarbe soit tendre. Retirer le couvercle et monter le feu à moyen pour laisser une partie du jus s’évaporer. Mettre de côté pour refroidir. Fouetter la crème jusqu’à ce qu’elle forme des pics mous et mélanger au yogourt en repliant doucement. Intégrer la rhubarbe refroidie en créant des tourbillons grossiers et refroidir au réfrigérateur pendant au moins une heure.

Régalez-vous!

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Foire aux Questions

Ma question porte sur la durée de conservation de CA

L’ensemble CANNA COCO A et B renferme des ions

es it’s no problem to am using the full CANNA range for my aqua We would not end these

Comme toujours, nous recevons une foule de questions de jardinage et nos chercheurs se font un plaisir d’y répondre! Rendez-vous à l’onglet « contactez-nous » sur notre site Web au www.cannagardening.ca pour y soumettre votre question.

Question

Je m’interroge sur la durée de conservation des produits Coco A/B. Il me reste plus de la moitié d’une bouteille de 5 litres de CANNA Coco A/B et la date limite d’utilisation arrive le mois prochain. Je veux bien sûr offrir les nutriments les plus frais à mes plantes, mais si j’ai conservé mes nutriments dans des conditions idéales, pendant combien de temps peut-on les utiliser après la date d’expiration?

Réponse

L’ensemble CANNA COCO A + B renferme des ions minéraux et du fer chélaté. Les minéraux se conservent tant et aussi longtemps qu’ils ne se cristallisent pas (apparition de cristaux au fond de la bouteille). En revanche, avec le temps, l’exposition aux rayons ultraviolets décompose les chélates, qui sont des molécules organiques. Dans des circonstances normales, la disponibilité des éléments dans le produit est garantie à 100 % jusqu’à la date limite d’utilisation. Après cette date, les chélates se décomposent et le fer s’oxyde pour former de la rouille et couler au fond de la bouteille. Tant qu’on n’aperçoit aucune précipitation au fond de la bouteille, le produit reste bon, et ce, même si l’on dépasse la durée de conservation. Prenez soin de toujours bien agiter la bouteille même si vous n’utilisez pas le produit, ce petit geste empêchera la cristallisation des minéraux dans la solution. Rangez le produit à température ambiante et évitez de l’exposer à la lumière.

Question

J’utilise vos produits tout le temps et je pratique l’horticulture depuis deux ans. Depuis peu, j’ai commencé à avoir des problèmes avec mes clones vieux de 4 à 5 semaines. Ceux-ci, qui jusqu’à maintenant étaient en parfaite santé, entrent en choc après la transplantation dans des contenants plus gros. Pouvezvous me recommander un produit pour m’aider à les récupérer?

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Réponse

Le CANNA RHIZOTONIC devrait faire l’affaire. La transplantation est une épreuve difficile pour les plantes. De nombreuses racines meurent lorsqu’elles sont exposées à l’air sec, y compris les poils absorbants du début. Les plantes ont besoin de 3 à 5 jours pour récupérer. Un arrosage excessif durant cette période, que ce soit parce que le contenant est trop gros ou parce qu’on arrose trop, peut entraîner la pourriture des racines et d’autres problèmes, ce qui empire la situation. On recommande de réduire l’intensité lumineuse en installant un écran d’ombrage, en réduisant le nombre de lumières ou en augmentant la distance entre les lumières et les plantes. Ceci contribue également à réduire le choc de transplantation. Dès que les feuilles se tiennent bien, enlevez l’écran d’ombrage ou réinitialisez l’éclairage pour la croissance normale, mais faites-le juste avant la période d’obscurité pour permettre aux plantes de bénéficier d’une étape de transition. Lorsque les nervures réapparaissent sur les feuilles (vigoureuses), les racines ont alors repris du service et elles acheminent beaucoup d’eau vers les parties aériennes. RHIZOTONIC permettra d’accélérer ce rétablissement, réduisant ainsi le nombre de jours et d’heures nécessaires à la récupération.

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Question

Question

Réponse

Réponse

J’ai acheté un sac de CANNA Terra Professional Plus. Je me demande à quel moment – ou même si – je dois commencer à appliquer l’engrais Terra Vega?

La première fois que vous mouillez le substrat, vous pouvez le faire avec de l’eau claire tout simplement, mais nous vous recommandons tout de même d’utiliser une solution nutritive afin de vous assurer que le rapport entre les nutriments dans le Terra Professional Plus (TPP) reste adéquat et que tous les éléments, même ceux qui ne se fixent pas aux sites d’échange cationique, restent facilement assimilables par votre plante. Pour connaître les recommandations de dosage, consultez le guide de culture: www.cannagardening.ca/fr-ca/growguide. Créez votre propre schéma de culture personnalisé ici.

Question

J’utilise la gamme TERRA depuis quatre ans déjà et les résultats ont toujours été excellents. Tout est parfait dans ma pièce, et pourtant une dizaine de plantes commencent à présenter des problèmes. Jusqu’à maintenant, toutes les plantes poussaient bien, elles avaient une belle teinte vert foncé pendant la période végétative de quatre semaines, puis environ deux semaines après le début du cycle 12/12, j’ai remarqué qu’une dizaine d’entre elles pâlissaient et n’avaient plus bonne mine comparativement aux autres. De plus, elles ne buvaient plus autant. Je viens tout juste de vérifier le pH de l’eau de drainage provenant des pots et il a chuté à 4,7. Je suis mystifié, car je règle toujours le pH de ma solution d’arrosage à 6,1 en utilisant un crayon à pH très dispendieux. J’applique uniquement des produits CANNA... Vega, Flores, Rhizotinic, Cannazym, etc., et les plantes poussent uniquement dans un terreau CANNA TERRA PRO. Avezvous une idée du problème?

Je souhaite cultiver mes plantes de façon biologique dans un système hydroponique de table à marée. Pouvez-vous me conseiller sur les produits à acheter et me dire s’ils conviennent à ce type de système?

Vous aurez besoin des engrais BIOCANNA (Vega et Flores) ainsi que des additifs BIOCANNA (BIORHIZOTONIC). Ces produits sont autorisés pour l’agriculture biologique. Ils sont vérifiés par les organismes indépendants OMRI et C.U. et certifiés au moyen de divers programmes biologiques différents. Vous aurez aussi besoin d’un support à base de tourbe biologique. Vous pouvez utiliser un engrais biologique dans un système de table à marée, mais sachez que les engrais biologiques commencent à se décomposer assez rapidement dès qu’ils sont mélangés dans l’eau (maximum d’une semaine), évitez donc de préparer la solution en trop grande quantité. On recommande aussi d’utiliser un réservoir profond et étroit pour limiter l’échange d’air.

Réponse

C’est effectivement étrange. Au cours de la période végétative, avec l’assimilation des nutriments, le pH augmente. Dès que l’on passe en période de floraison, le pH chute en raison de l’absorption de potassium. Le terreau TPP contient de la chaux pour compenser les activités racinaires et maintenir le pH entre 5,8 et 6,2. Quel problème aurait bien pu survenir? Voici quelques pistes à vérifier ou gestes à poser pour corriger le problème. 1. Un problème de chaulage dans le terreau TPP. Vérifiez le pH du TERRA, il devrait tourner autour de 6,1 lorsqu’il est neuf. Envoyez-nous le code du lot et nous pourrons vérifier l’échantillon de lot que nous avons prélevé. Je doute que ce soit le problème, car nous vérifions ces valeurs en prélevant divers échantillons avant de mettre le produit en circulation. 2. Si vous avez réutilisé le terreau TERRA, la chaux a possiblement été épuisée au cours de la culture précédente. Essayez d’intégrer de la chaux dans le TERRA en prenant soin de ne pas endommager les racines (1 g/L de TERRA). Achetez un substrat neuf la prochaine fois. 3. La vie microbienne a des répercussions sur les résultats de pH. Des algues ou des bactéries peuvent s’installer dans le réservoir ou le contenant dans lequel vous avez prélevé l’eau de drainage. Assurezvous qu’ils soient propres. De plus, assurez-vous de mesurer le pH directement lorsque l’eau se draine. 4. Vérifiez votre équipement de mesure du pH (calibrez-le souvent en respectant la plage complète suggérée). Sachez que l’embout du crayon à pH doit être remplacé souvent et que la précision des crayons à pH peut varier largement, même s’ils sont bien calibrés et même si l’appareil est dispendieux. Essayez de comparer les résultats avec ceux d’un autre crayon calibré. Il faut également comprendre que tous les changements dans la plante, y compris la durée du jour, ont un effet sur les racines. Au moment de modifier la photopériode, les activités racinaires ralentissent, puisque la plante en demande moins; la structure se modifie et la croissance ralentit légèrement. Si les plantes ont été légèrement surarrosées ou si après avoir été arrosées correctement, elles ont été trop mouillées au moment même où les activités ralentissaient, le support aurait alors gardé trop d’humidité ce qui cause la chute du pH puisque les activités anaérobies augmentent, comme l’accumulation d’ammonium. L’ajout fréquent de microorganismes bénéfiques se répercute également sur le pH et peut causer l’apparition des symptômes qui affligent vos plantes. L’accumulation de telles créatures accélère le processus alors que les microbes font concurrence à la plante pour s’arracher les mêmes nutriments dont elle a besoin. Si vous devez en ajouter, faites-le une seule fois, au début. Rincez le support avec de l’eau avec un pH légèrement supérieur. Poursuivez immédiatement avec une pleine dose de fertilisation. Avec Terra (pH bas), ceci ne suffira pas pour faire remonter le pH dans le substrat, mais durant le passage d’un pH élevé à un pH bas, les plantes peuvent assimiler certains nutriments. Alors voilà toutes les pistes auxquelles nous avons pensé. Si le problème persiste, n’hésitez pas à remplir le formulaire technique sur le site Web de CANNA (www.cannagardening.ca/fr-ca/contact/research) en précisant toutes les conditions dans la pièce et tous les autres éléments susceptibles d’affecter la plante. Plus nous avons de détails, mieux nous pouvons vous répondre. CANNAtalk|13


( PAR TIE 13)

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Don et Nicky ont quitté le Canada pour retourner dans leur pays d’origine, le Royaume-Uni. Leur quête pour une vie meilleure les a menés en France et ils font maintenant exactement ce qu’ils voulaient faire de leur vie : cultiver. Don nous raconte son histoire et nous dévoile tous les secrets de la belle vie en Catalogne française dans le présent numéro et ceux à venir. On m’avait pourtant prévenu de la difficulté de cultiver des tomates à l’intérieur. « C’est très complexe », m’avait dit un ami, « elles accaparent tout l’espace! Tu finiras par cultiver une jungle de feuilles sans jamais voir l’ombre d’un fruit, ou presque, et les quelques combattants ne goûteront rien! »

Cultiver T O M AT E S À L’INTÉRIEUR Ne me laissant pas décourager, j’ai semé des tomates non tuteurées de variété déterminée Baxter. Cette variété traditionnelle à pollinisation libre est reconnue pour produire des arbustes compacts de quatre pieds de hauteur environ et pour générer une récolte abondante d’un seul coup. Mes quatre meilleurs spécimens étaient fin prêts pour la transplantation dans des contenants ultra généreux de 25 litres en plastique. Une fois établis dans ces énormes pots, mes plants seraient irrigués au moyen d’un système hydroponique modulaire passif alimenté par gravité. Nul besoin de pompe ou de minuterie, les plants ne font qu’aspirer ce dont elles ont besoin, quand elles en ont besoin. 14|CANNAtalk

Je peux difficilement exagérer l’ampleur des efforts qui ont été déployés pour en arriver là : prendre soin des semis, procéder à deux transplantations intermédiaires, augmenter régulièrement l’intensité lumineuse et la force des nutriments... Mon dur labeur semble toutefois porter ses fruits. Se dressant fièrement devant mes yeux, mes quatre plants robustes en pleine santé d’environ un mètre chacun se prélassent sous la chaleur d’une lampe au sodium haute pression à double culot de 1000 W et d’une lampe céramique aux halogénures métalliques de 315 W couvrant une surface d’environ deux mètres carrés.


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Quatre plants de tomates Baxter en pots de 15 L se prélassant sous une lampe au sodium haute pression à double culot et une lampe céramique aux halogénures métalliques

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2 Certains des premiers fruits commencent à mûrir. récolte est arrivée vite et intensément. Le goût 3 La était drôlement plus sucré après 10 jours de rinçage.

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Des grappes de fleurs jaunes commençaient tout juste à se former lorsque soudainement, j’ai dû me rendre à l’aéroport. Eh oui, à ce moment si crucial, je devais sauter dans un avion et parcourir la moitié du globe pour me rendre en Californie, délaissant mes précieux plants, quelque 9000 kilomètres derrière moi dans mon cellier en France. Sans vouloir avoir l’air alarmiste, mon séjour transatlantique était urgent, dernière minute et inévitable. Et rien pour aider la situation, les chances que je puisse rentrer en moins de 2 semaines étaient minces. Que pouvais-je faire? Heureusement, ma belle-mère s’est manifestée comme ma sauveuse. Elle a accepté de venir habiter dans la maison et de prendre soin de mes plantes. Un cadeau du ciel! Je l’ai guidé au travers du rituel de culture. Remplir le réservoir tous les jours, avec de l’eau claire et ajouter les nutriments pour coco afin d’amener la conductivité électrique entre 2 et 2,5 mS. Elle a suivi mes instructions à la lettre. Dommage qu’elles étaient erronées! Entièrement de ma faute! J’ai tiré mes instructions d’un livre de référence, mais le mauvais! Mes valeurs de conductivité provenaient du guide de culture en serre et non de culture intérieure dans un environnement contrôlé. En réalité, ils recommandaient des valeurs plus élevées, mais je les avais réduites comme j’avais choisi une variété déterminée non tuteurée. Bien que mon intensité lumineuse était élevée, le taux d’humidité relative restait plutôt bas (environ 50 %) comparativement aux recommandations en serre (environ 70 %). De plus, j’ai oublié de prendre en considération que j’utilisais un système passif avec effet de mèche et non un système à recirculation. En bref, le dosage de ma fertilisation dépassait de beaucoup les valeurs optimales. À mon retour, j’avais devant moi une jungle de tomates. Les plants étaient sur le point d’envahir mon sous-sol en entier, comme je m’y attendais. La production battait son plein aussi, ma belle-mère s’était clairement affairée, armée de sa brosse à dents électrique pour aider le processus de pollinisation.

Je ne voyais que des grappes et des grappes de petits fruits format cerise, de toutes les couleurs. Les feuilles, en revanche, montraient des signes d’accumulation toxique avec d’importantes décolorations aux extrémités et en bordure. La conductivité de ma solution nutritive était à 2 mS. J’ai vérifié la conductivité de la solution dans les plateaux des plantes et elle avait bondi à 2,5 mS! Souhaitant régler la situation, j’ai dilué l’engrais pour essayer de viser une valeur de 1,5 mS et contrebalancer l’accumulation de sels. Après quelques jours, j’ai même réduit davantage ma solution à 1 mS, mais les signes de toxicité étaient tellement profonds qu’ils refusaient de se résorber. Le taux d’humidité faible et la luminosité élevée avaient contribué à l’exacerbation des effets néfastes de ma solution nutritive trop concentrée. Dans de telles conditions, mes plantes voulaient en fait plus d’eau et moins de nutriments. Si seulement j’avais été là pour réagir aux signes plus tôt, ah la sagesse de la rétrospective!

Quelques jours plus tard, les premiers fruits rouges semblaient prêts à être récoltés. Avec beaucoup d’anticipation, j’ai glissé la première tomate entre mes lèvres. Elle ne goûtait absolument rien! Probablement la tomate la moins juteuse, la plus triste et la plus décevante que j’ai jamais mangée. Et j’en avais des centaines! J’en ai parlé à un expert en tomates et, à son avis, mes plantes n’étaient pas parvenues à accumuler suffisamment de sucre dans mon environnement loin d’être idéal. J’ai choisi de leur donner que de l’eau du robinet (sans aucun engrais) pendant une semaine pour ensuite les laisser mûrir, en espérant qu’elles deviennent plus sucrées. Et savezvous quoi? Je viens de me rendre au sous-sol pour y jeter un œil et elles ont une saveur exquise! Tout ce dont elles avaient besoin, c’était de plus de temps!• CANNAtalk|15


RIO TINTO LE SAVIEZ-VOUS?

* Le sol fissuré du lit du Rio Tinto prouve qu’un environnement hostile peut être d’une beauté stupéfiante. * Le Rio Tinto, ou la rivière Rouge, prend naissance dans les montagnes de la Sierra de Huelva en Andalousie, dans la ville de Nerva. * On considère souvent le Rio Tinto comme étant le lieu de naissance de l’âge du cuivre et de l’âge du bronze. * Le fleuve et ses eaux naturellement rougeâtres se caractérisent par un taux d’acidité très élevé, le pH oscillant entre 1,7 et 2,5. L’eau renferme un taux élevé de métaux lourds, 16|CANNAtalk

surtout du fer, du cuivre, du cadmium et du manganèse. * On considère souvent le Rio Tinto comme étant le lieu de naissance de l’âge du cuivre et de l’âge du bronze. * Les Ibères et les Tartessos de la région ont commencé à exploiter les ressources minières du fleuve 3000 avant notre ère, suivi des Phéniciens, des Grecs, des Romains, des Visigoths et des Maures. * Des excavations de grande envergure dirigées par les entreprises britanniques au 19e siècle ont rendu le fleuve


Fact o Photo gracieuseté de Diego Lopez Alvarez.

extrêmement dangereux pour les humains, compte tenu de son taux élevé d’acidité. * Les mines du fleuve ont été abandonnées pendant des siècles jusqu’à ce qu’elles soient redécouvertes et rouvertes par le Royaume d’Espagne en 1724. * Sa grande acidité a beau repousser les gens loin de ses eaux, elle attire par contre nombre de scientifiques. Certains microorganismes vivent dans l’eau où ils se nourrissent de minéraux. Ils sont adaptés aux habitats extrêmes.

* La NASA a choisi cet habitat pour étudier les similitudes possibles avec l’atmosphère sur Mars. * L’eau offre des conditions semblables à la lune de Jupiter, Europa, qui, croit-on, cache un océan acide sous sa surface. * La présence de vie dans le Rio Tinto – des bactéries qui se nourrissent de fer et de minéraux sulfurés dans les roches en subsurface – rend la probabilité de vie sur Europa d’autant plus plausible. * Le Rio Tinto se déverse dans la mer du golfe de Cadix à Huelva. CANNAtalk|17


Pleins FEUX SUR...

Oh là là! 766 kilos de chair dans une seule citrouille... de quoi impressionner! Et pourquoi pas 122 kilos de melon d’eau bien juteux... Ou des concombres de la taille d’un bâton de baseball. Il va sans dire, les légumes monstres sont là pour de bon. Et ils poussent encore... et toujours! Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu

LES LÉGUMES Ils ont beau être d’une grosseur inquiétante, ils ne vous veulent aucun mal, n’ayez crainte. Les jardiniers fervents de concours couronnant les créateurs des plus gros légumes sont nombreux. Certains se vantent fièrement de leurs prouesses techniques, même si en réalité c’est plutôt un mélange de chance, de dur labeur et d’expérience. D’une manière ou d’une autre, il existe des registres de concours de légumes géants qui datent d’il y a très longtemps. En pratiquant des croisements sélectifs pendant des années entre de grosses citrouilles et d’énormes citrouilles, on 18|CANNAtalk

réussit toujours à battre les records mondiaux année après année. Mais le chemin à parcourir pour en arriver à récolter un fruit ou un légume d’une grosseur légendaire est parsemé d’obstacles et d’embûches. L’enthousiasme des débuts fait souvent place à la tragédie, alors que les insectes, la pourriture ou un assortiment de ravageurs à quatre pattes menacent la survie de vos délicats géants en voie de se gonfler pour atteindre des proportions énormes. Mais c’est passionnant de voir ces géants s’épanouir à leur plein potentiel. On peut réellement observer une citrouille


géante croître, accumulant treize kilos de plus par une journée d’août ensoleillée. Aimeriez-vous tenter votre chance? Voici comment réussir en cinq étapes.

Choisissez la bonne semence

Doucement. Certaines variétés deviennent plus grosses que d’autres. Vous pouvez commencer votre propre lignée de géants en sélectionnant une variété prometteuse, comme la citrouille géante Atlantic Giant ou la tomate ancienne Old Colossus, puis en conservant les graines des plus gros fruits pour les semer l’année suivante. Vous devrez peut-être faire des recherches pour dénicher les variétés les plus susceptibles de produire des géants, mais leur nom sert souvent d’indicateur. Il y a le tournesol Russian Mammoth, par exemple, qui peut atteindre six mètres de hauteur. Consultez l’encadré pour connaître d’autres variétés prometteuses.

Misez sur un début en santé

Les problèmes de ravageurs, de maladies et de culture peuvent progresser rapidement et ruiner une récolte en entier avant même que vous ne vous en rendiez compte, surtout lorsque la plante n’a qu’une poignée de fruits. Il y a de quoi se faire du souci. Examinez vos plantes tous les jours et agissez dès que c’est nécessaire. Autrement, croisez-vous les bras et laissez vos bébés grandir et devenir ces merveilleux légumes auxquels vous avez rêvé. Ne les embêtez pas trop, les plantes aiment la tranquillité. Admirez vos fruits à distance et tâchez de ne pas les toucher, sauf si c’est nécessaire. Alors que vous patientez en admirant votre plante devenir grosse, puis énorme, puis gigantesque, essayez de vous faire de nouveaux amis. Vous en aurez besoin pour vous aider à manger ces 876 litres de potage à la citrouille ou ces chaudières de salade de chou. Allez-y, rêvez de vos légumes montres et vous verrez un sourire se dessiner sur vos lèvres le matin venu. •

Nourrissez bien le sol avant de semer. Tâchez d’épandre du fumier ou du compost à l’automne avant de semer. Préparez-leur un environnement confortable. Vous pourriez effectuer un test du sol pour le regarnir de nutriments et d’oligoéléments manquants. Les légumes géants sont affamés, donnez-leur de la bonne nourriture en grande quantité. Assurez-vous qu’ils en reçoivent suffisamment. L’ajout d’engrais biologique à diffusion lente au moment de mettre en terre agira comme un bol de soupe nutritive qui répondra aux besoins de vos petits géants. Trouvez le type d’engrais dont vos plantes ont besoin. Si vous cultivez la plante fruitière, comme les citrouilles et les tomates, vous aurez besoin d’un engrais riche en potassium et en phosphore. Cependant, si vous cultivez des légumes feuilles, comme le chou, il vous faudra un engrais riche en azote.

Arrosez-les

bien

En plus d’être affamés, les légumes géants sont aussi assoiffés. Gâtez-les pourris (pas littéralement). Vous devrez assurer un arrosage régulier et profond, sans quoi vos petits trésors vont dépérir ou se diviser. Vous pourriez installer un système d’irrigation goutte à goutte relié à une minuterie pour compenser la pluie, car bien que vos plantes aient besoin d’un arrosage régulier, elles détestent patauger dans un sol saturé d’eau.

Sélectionnez seulement les meilleurs fruits

Plus il y a de fruits sur la plante, plus ils seront petits au moment de la récolte. Si les fruits doivent concurrencer avec les autres pour s’arracher les nutriments, ils ne pourront jamais atteindre le volume dont vous rêvez. Ils auront peut-être bon goût, mais jamais ils n’auront ce qu’il faut pour décrocher le titre de champion du monde. Éliminez tous les fruits sauf les trois ou quatre plus gros qui ont l’air le plus en santé. Plus tard dans la saison, vous voudrez peut-être même réduire votre sélection à un seul fruit, mais assurez-vous d’en garder quelques-uns de plus au début, par prudence. Ne vous soucier pas d’avoir trop du feuillage, c’est lui qui alimente les fruits et les aide à prendre du volume. Ouvrez l’œil, préoccupez-vous-en constamment, mais surtout n’y touchez pas

SEMENCES DE GÉANT

Le croisement de semences et de plantes jusqu’à en arriver à obtenir son propre chou géant, c’est l’œuvre d’une vie. Malgré toute votre ambition, vous manquerez probablement de temps. Heureusement, vous pouvez vous procurer des semences renfermant les bons gènes qui vous aideront à établir le nouveau record du monde. Voici quelques variétés à vous mettre sous la main : Chou : Northern Giant Cabbage Carotte : Japanese Imperial Long Carrot Concombre : Mammoth Zeppelin Cucumber Potiron : Giant Long Gourd Oignon : Kelsae Sweet Giant Onion Poivron : Super Heavyweight Hybrid Pepper Citrouille : Atlantic Giant Pumpkin Courge : Show King Giant Green Squash Tournesol : Grey Stripe Giant Sunflower Tomate : Old Colossus Heirloom Tomato Melon d’eau : Carolina Cross (Giant) Watermelon

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Pestes et MALADIES

Qu’est-ce qu’une peste? Les pestes, aussi appelées ravageurs, indésirables ou insectes nuisibles, sont des organismes vivants qui endommagent les plantes utiles ou qui interfèrent avec elles dans les champs et vergers, les aménagements paysagers ou les espaces sauvages, ou qui ravagent nos maisons et autres structures. Ces pestes incluent également les organismes qui ont des répercussions sur la santé des humains et des animaux. Les ravageurs peuvent transmettre des maladies ou simplement nous nuire. Ils peuvent prendre la forme d’une plante (mauvaise herbe), d’un vertébré (oiseau, rongeur ou autre mammifère), d’un invertébré (insecte, tique, mite ou escargot), d’un nématode, d’un agent pathogène (bactérie, virus ou champignon) vecteur de maladies, ou d’un autre organisme indésirable capable de nuire Par CANNA Research à la qualité de l’eau, à la vie animale ou à d’autres parties de l’écosystème. Sa définition est vaste, englobant souvent d’autres termes connexes comme la vermine, les mauvaises herbes, les parasites et les agents pathogènes des végétaux et des animaux. Un organisme peut se qualifier de ravageur dans un environnement et pourtant être bénéfique, domestiqué 20|CANNAtalk

ou acceptable dans un autre contexte. Dans le passé, on utilisait ce terme pour désigner les animaux nuisibles seulement, ce qui alimente une certaine confusion chez les gens pour qui le terme générique « pesticide » signifie « insecticide ». Dans notre série d’articles, nous prenons


soin de bien distinguer les pestes et les maladies : les pestes désignent les animaux ou les insectes alors que les maladies regroupent les champignons, les bactéries et les virus (agents pathogènes).

Lutte intégrée L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture définit le concept de lutte intégrée comme « la prise en considération prudente de toutes les techniques de lutte disponibles et l’intégration des mesures appropriées qui découragent le développement des populations de ravageurs et maintiennent les pesticides et autres types d’interventions à des niveaux économiquement et écologiquement justifiés et réduisent ou limitent au minimum les risques pour la santé humaine et l’environnement. La lutte intégrée contre les ennemis des cultures privilégie la croissance de cultures saines en veillant à perturber le moins possible les agro-écosystèmes et encourage les mécanismes naturels de lutte contre les ennemis des cultures. » La lutte intégrée se veut un processus continu de contrôle des ravageurs (mauvaises herbes, maladies, insectes et autres) par lequel on les identifie, on prend en considération les seuils d’intervention et on évalue les options de contrôle possible. Les principes de précaution (aussi appelés l’approche proactive ou la prévention) occupent une place cruciale dans la lutte intégrée. On privilégie cette approche au lieu de se tourner vers une mesure plus musclée (comme l’intervention chimique) plus tard pour résoudre un problème de ravageur. Autrement dit, mieux vaut prévenir que guérir. La méthode à long terme la plus efficace pour lutter contre les ravageurs consiste à combiner les méthodes qui fonctionnent bien ensemble et qui se complètent. Les approches de lutte contre les ravageurs sont souvent regroupées dans les catégories présentées ci-dessous.

La lutte culturale La lutte culturale est une pratique qui aide à empêcher les ravageurs de s’établir, de se reproduire, de se disperser et de survivre. Par exemple, des changements dans les pratiques d’irrigation peuvent réduire les problèmes de ravageurs, car en trop grande quantité, l’eau encourage les maladies au niveau des racines et le développement de mauvaises herbes. De plus, un apport trop important de nutriments peut attendrir les tissus foliaires de la plante, rendant les feuilles d’autant plus appétissantes pour les insectes suceurs. L’optimisation du climat et de l’éclairage cadre également dans les mesures de lutte culturale. Dans les cultures de plein champ, on ne peut pas influencer le climat et l’éclairage, mais dans les serres et en culture intérieure, ces deux facteurs peuvent être contrôlés et optimisés pour les plantes.

Les luttes mécanique et physique Les luttes mécanique et physique tuent le ravageur directement ou rendent l’environnement inhospitalier. Les pièges à rongeurs sont l’exemple parfait d’une lutte mécanique. La lutte physique, pour sa part, comprend le paillage pour gérer la pousse de mauvaises herbes, la stérilisation du sol à la vapeur pour gérer les maladies ou

l’installation de barrières comme des moustiquaires pour empêcher les oiseaux ou les insectes de pénétrer. Le fait de couper et de jeter les parties de la plante qui ont été infectées par une maladie se veut également une forme de lutte physique qui peut aider à réduire la propagation des maladies.

La lutte biologique La lutte biologique consiste à utiliser des ennemis naturels –prédateurs, parasites, agents pathogènes et compétiteurs – pour contrôler les ravageurs et les dommages qu’ils causent. Les invertébrés, les agents pathogènes des plantes, les nématodes, les mauvaises herbes et les vertébrés ont de nombreux ennemis naturels. On désigne les ennemis naturels d’un insecte ravageur comme des agents de lutte biologique ou des insectes bénéfiques. Ils regroupent les prédateurs, les parasitoïdes et les agents pathogènes. Pour ce qui est des agents de lutte biologique contre les maladies des plantes, on parle plutôt d’antagonistes. Les agents de lutte biologique s’attaquant aux mauvaises herbes comprennent les prédateurs de semences, les herbivores et les agents pathogènes des plantes. On pratique la reproduction de certains insectes bénéfiques spécialement pour les relâcher dans les cultures infestées, alors que d’autres s’y présentent naturellement. Ce n’est pas tous les insectes bénéfiques présents naturellement qui peuvent être reproduits; certains ne peuvent donc pas être achetés.

La lutte chimique La lutte chimique correspond à l’usage de pesticides. En lutte intégrée, on a recours aux pesticides uniquement lorsqu’ils sont absolument nécessaires et on les combine à d’autres approches pour obtenir un contrôle plus efficace à long terme. Les pesticides sont également sélectionnés et appliqués de façon à minimiser les dangers possibles pour les humains et l’environnement. En lutte intégrée, on utilise le pesticide le plus sélectif pour s’attaquer au problème tout en évitant de mettre les autres organismes en danger et de compromettre la qualité de l’air, du sol et de l’eau. Il faut utiliser les pesticides dans des points d’appât plutôt qu’en vaporisateur ou les pulvériser localement sur quelques mauvaises herbes au lieu d’asperger la zone en entier. Voilà ce qui compose les fondements de la lutte intégrée, l’art de la gestion des ravageurs. L’idée derrière le concept vise à exercer le plus grand contrôle possible sous forme non toxique tout en surveillant les populations de ravageurs et en déterminant les seuils de populations ou d’activités avant de passer au prochain palier de la lutte. Ces seuils représentent la limite où l’intervention est nécessaire pour éviter des pertes économiques inacceptables. Évidemment, certaines pertes sont inévitables et doivent toujours être prévues dans le schéma de production, mais en appliquant ces techniques, on peut réduire les pertes et minimiser le besoin de recourir aux substances toxiques uniquement dans les cas absolument nécessaires. Dans les prochains numéros de CANNAtalk, on se penchera sur ces différentes ressources de contrôle des ravageurs plus en détail, comment les utiliser et les attentes raisonnables qu’on peut nourrir en les utilisant.• CANNAtalk|21


CANNARESEARCH

RÉFLEXION SUR L’ARROSAGE

1RE PARTIE

Réunir toutes les données

TOUT CE DONT NOUS AVONS PARLÉ DANS LA 1RE PARTIE TOURNAIT AUTOUR DES CONSIDÉRATIONS OU DES FACTEURS EXTERNES QUI ONT UNE INFLUENCE SUR L’USAGE DE L’EAU DANS NOS SYSTÈMES DE CULTURE. LE SYSTÈME RACINAIRE, C’EST L’INTERFACE SERVANT À L’ABSORPTION DE L’EAU, IL SE DOIT DE FONCTIONNER CORRECTEMENT. SI UNE PLANTE BAIGNE DANS L’EAU TROP LONGTEMPS, SON SYSTÈME RACINAIRE FONCTIONNERA MOINS EFFICACEMENT ET S’IL S’ENGORGE D’EAU, IL COMMENCERA À MOURIR. EN REVANCHE, SI LE SYSTÈME RACINAIRE S’ASSÈCHE TROP, LES STOMATES SE REFERMERONT PAR MANQUE D’EAU DANS LE SYSTÈME, LES POILS ABSORBANTS COMMENCERONT À MOURIR ET CESSERONT DE FONCTIONNER COMME ILS LE DEVRAIENT. L’ÉQUILIBRE ENTRE LE BON ET LE MAUVAIS EST TRÈS SUBTIL, MAIS HEUREUSEMENT, ON PEUT COMPTER SUR UNE CERTAINE MARGE DE MANŒUVRE DE PART ET D’AUTRE.

CEPENDANT, ON DISPOSE ICI DE MINUTES, ET NON D’HEURES. CHAQUE JOUR, LE JARDINIER DOIT

S’ADAPTER. SI L’HUMIDITÉ A CHUTÉ TROP BAS PENDANT UNE HEURE DE PLUS AU COURS DE LA DERNIÈRE PÉRIODE D’ARROSAGE, L’HORAIRE D’ARROSAGE SERA DÉRÉGLÉ.

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Par Geary Coogler BSc Floriculture / Horticulture


Image 6: Effet du compactage et de la porosité réduite sur la croissance racinaire et les échanges gazeux

Ce dérèglement ne devrait pas représenter plus de quelques minutes, mais celles-ci peuvent suffire pour faire une différence. Observez la plante et laissez-la vous le communiquer. Ses cuticules sont-elles amincies? La couleur est-elle plus terne, spécialement en forme de taches? N’ayez pas peur de retarder ou de raccourcir un cycle au besoin et fondez toutes vos décisions sur une moyenne de la culture en entier. Voyez l’ensemble de vos plantes comme s’il s’agissait d’un seul gros contenant formé d’une foule de cellules. Trouvez pourquoi une plante reste plus sèche que les autres et réglez le problème. La relation avec l’eau représente la principale préoccupation qui détermine la santé des racines. Alors, quelle est votre stratégie d’irrigation? (Voir image 8 et 9, pag 24)

L’idéal Le moment idéal pour arroser se présente juste avant qu’il n’y ait plus d’eau librement disponible (selon les besoins de chaque espèce). Ce moment dépend du support, mais aussi de l’humidité qui chute en deçà de 100 % autour de la surface des racines. C’est à ce moment-là que les extrémités radiculaires et les poils absorbants commencent à mourir. Comment arrive-t-on à définir ce moment? Heureusement, vous pouvez arroser les plantes avant qu’elles atteignent

cette limite. Essentiellement, il faut penser à l’aération. L’aération représente simplement la quantité d’air qui se trouve autour des racines. Les racines ont besoin d’oxygène pour fonctionner, mais pas de CO2. L’aération peut s’exprimer par le rapport entre les petits espaces poreux (qui retiennent l’eau) et les gros espaces poreux (qui retiennent l’air), ou en termes de pourcentage du volume. L’aération peut varier de 0 à 100 %, le pourcentage le plus faible représentant l’eau sans aération et le plus élevé correspondant à un système d’aéroponie. Pour maîtriser l’arrosage, il faut comprendre l’aération. Les supports varient dans leur composition, mais la fonction de base reste la même : fournir un soutien à la plante et au système racinaire. Le support sert d’ancrage mécanique pour la plante et de réserve-tampon pour l’eau et les nutriments. Chaque support ne s’équivaut pas. Certains présentent des limitations physiques ou chimiques qu’il faut surmonter avant de les utiliser. Or, chaque support sert d’ancrage à la plante et la plupart retiennent une certaine proportion d’humidité ou de nutriments. La porosité définit l’espace à l’intérieur du support qui pourra retenir l’air et l’espace qui pourra retenir l’eau. C’est la porosité qui détermine la fonctionnalité des racines. (Voir image 6) CANNAtalk|23


CANNARESEARCH pour la plante. En drainant l’excès d’eau, le sol devient plus aéré, ce qui accélère à la fois le drainage (voir le tableau F). On peut utiliser une panoplie de méthodes pour obtenir l’aération dont on a besoin : augmenter la taille de la fibre avec la tourbe ou la fibre de coco; changer la densité de la laine de roche, ou augmenter la taille des billes d’argile. Tout dépendra du système de culture qu’on utilise ou des préférences du jardinier. Donc, que l’on cultive dans un support à l’air frais (aéroponie), dans un sol minéral ou dans tout autre type de substrat, trois éléments se retrouvent toujours dans un pot de culture : de l’eau, de l’air et des solides. Les solides sont, évidemment, les racines, les particules formant le support de culture et tout élément autre que l’eau et l’air. Ce sont ces facteurs qui influenceront la quantité d’eau retenue dans l’environnement racinaire.

Démêler le tout!

image 7: Comparaison du mouvement de l’eau dans le sol selon les différentes porosités de sol : sol argileux (taille des particules ↓ de 0,02 mm) porosité de 45 % avec < de 20 % d’air ou de gros espaces poreux et sol limoneux-sableux (taille des particules de 0,002 mm à 0,5 mm) porosité de 48 % avec > de 40 % de gros espaces poreux.

La structure des pores Il existe deux principaux types de pores et quatre soustypes. Les macropores, ou gros espaces poreux, se définissent comme étant des pores de plus de 0,05 mm. Ceux-ci permettent à l’eau de descendre dans le support par gravité, ainsi que par diffusion gazeuse dans l’ensemble du support. Les micropores, ou petits espaces poreux, sont plus petits que 0,05 mm et retiennent l’eau contre la force de gravité (eau capillaire). Ces derniers se divisent en quatre catégories, mais seulement deux nous intéressent ici, car ils sont capables de retenir l’eau disponible pour la plante : les mésopores (0,03-0,05 mm) et les micropores (0,005-0,03 mm). Les mésopores accueillent les champignons, les poils absorbants et l’eau alors que les micropores, trop petits pour les champignons, retiennent l’eau et les bactéries. Tous ces pores de tailles différentes renferment des réserves d’eau

Image 8: (G) La masse racinaire saine remplit le bloc de substrat en entier. Image 9: (D )Masse racinaire saine d’œillet d’Inde de la variété Bolero naine cultivée dans la fibre de coco.

24|CANNAtalk

Si j’utilise un vrai contenant de 7,57 litres rempli de paillis de noix de coco et que la porosité est de 60 % avec un rapport de 60 % de macropores, je sais qu’un total de 60 % du volume, soit 4,5 litres, correspond à l’espace poreux et 60 % (2,7 litres) de ces macropores ne retiendront que de l’air (une fois l’excès d’eau drainé). En me fondant sur cette affirmation, je peux déterminer que l’environnement du système racinaire peut retenir un maximum de 2,18 litres. Voilà le maximum d’eau que peut retenir le contenant, en tenant compte de ce qui se trouve dans les micropores non disponibles dont nous n’avons pas parlé. Du total, selon le support, environ 2 litres d’eau seulement seront disponibles pour la plante. À ce stade, rien ne sert d’ajouter de l’eau, car elle se drainera, tout simplement. Physiquement, le support ne peut pas retenir davantage d’eau, à moins que la porosité change (à noter qu’elle changera avec le temps si on utilise une matière dégradable comme la tourbe ou la fibre de coco). On peut verser 5 litres d’eau dans un contenant lors d’un seul arrosage, mais il n’en restera que 2,18 litres une fois l’excès d’eau drainé. Cependant, cette théorie ne s’applique pas à l’arrosage en continu. Ce type d’arrosage s’accompagne d’un mouvement latéral dans le support et son ampleur dépend de la porosité de ce dernier. Ceci influencera le nombre de goutteurs ou leur modèle de dispersion. S’il y a suffisamment de macropores dans le support pour permettre un drainage au fond du contenant avant même que la solution atteigne l’extérieur du pain racinaire, il faudra alors utiliser au moins deux goutteurs. (Voir image 7). Ce facteur détermine la durée de l’arrosage. Si mon système distribue 1 litre par minute à l’aide d’un seul goutteur, le système d’irrigation devra fonctionner pendant 2,4 minutes pour administrer les 2 litres d’eau assimilable et ainsi saturer le support, et pour ajouter les 20 % supplémentaires, s’assurant de bien humecter le support en entier et d’aider à lessiver une partie des résidus de sels. En nous basant sur les notions acquises jusqu’à présent, si le contenant de 7,5 litres accueille une plante bien établie avec un couvert végétal occupant un mètre carré, je peux m’attendre raisonnablement à arroser cette plante trois fois à l’intérieur de 28 heures, et ce, pendant 3 minutes à l’aide d’un goutteur qui émet 1 litre/minute. Mais comme je dois travailler selon un horaire de 24 heures, il me faudra régler le système d’arrosage de façon à ce qu’il lance l’irrigation au moins deux fois pendant la période diurne. Il faut toujours essayer


d’arroser lorsque les lumières sont allumées, au plus tard une heure avant le début du cycle d’obscurité. On arrose la nuit uniquement si les plantes sont trop sèches au moment d’allumer les lumières. (Cela est différent, bien sûr, lorsque l’on cultive dans un système d’aéroponie ou dans un substrat extrêmement léger comme les billes d’argile. Ce genre de système doit également être arrosé durant la nuit, mais à une fréquence moindre.) On augmentera effectivement le nombre d’applications avec le temps, car en se développant, les racines occupent un plus grand volume dans le contenant, réduisant du même coup la quantité d’eau qu’il peut retenir. Par conséquent, les arrosages doivent se faire plus souvent avec moins d’eau (le mètre carré aura quand même besoin d’environ 5 litres d’eau sur une période de 24 heures). Ceci dit, les plantes matures qui occupent le même espace ne boiront pas nécessairement plus d’eau simplement parce qu’elles doivent être arrosées plus souvent. Au contraire, il est fort probable que le tamponnage de l’eau diminue au fur et à mesure que le système racinaire de la plante prend de l’expansion, ce qui empêche en fait à certaines parties du pain racinaire de puiser de l’eau (cette condition s’appelle l’étranglement racinaire). Jusqu’à présent, nous avons donc abordé toutes les variables à prendre en considération pour choisir la fréquence d’arrosage en plus de répondre à la question de la quantité d’eau à administrer. Il est important de se rappeler qu’il faudra ajuster nos calculs alors que les propriétés du support de culture changent. Si vous cultivez dans l’air – en aéroponie par exemple – il n’y a que de l’air : la disponibilité de l’eau dépend de la tension de surface de l’eau et peut être mesurée en observant le taux d’humidité ou d’eau libre. Dans ce genre d’environnement, il faudra arroser souvent, mais pendant une courte durée, juste assez pour mouiller les racines jusqu’à ce que l’eau s’égoutte d’elles. Il est important de se rappeler qu’en appliquant de l’eau dans tous les systèmes autres que l’aquaculture véritable, l’eau destinée aux racines doit toujours renfermer la bonne concentration d’oxygène. De plus, les racines ne doivent jamais être submergées pendant plus de 30 minutes. Si elles baignent dans l’eau plus longtemps, les cellules racinaires mourront. Si on applique de l’eau par le dessus du contenant pendant 3 minutes, elle se drainera par gravité et les racines ne seront pas recouvertes d’eau pendant plus de quelques minutes. On devra oxygéner l’eau à l’aide de systèmes d’oxygène dissous ou de pierres d’aération seulement si les racines restent submergées pendant plus de 30 minutes. Ceci dit, ce genre de situation devrait se produire uniquement avec les systèmes d’aquaculture. (Selon l’auteur, l’utilisation de cette technique dans tout autre système est un gaspillage de ressources, car l’eau oxygénée ne se trouve pas autour des cellules racinaires assez longtemps pour faire une réelle différence, pourvu que l’on irrigue correctement. De plus, cette technique provoquera des fluctuations de pH dans le réservoir, un facteur dont la valeur est cruciale lorsqu’on applique des nutriments de qualité supérieure. En outre, si vous utilisez une pierre d’aération et une pompe et que vous aspirez de l’air provenant d’un environnement enrichi en CO2, vous risquez plutôt d’expulser l’oxygène hors de la solution et de le remplacer par du dioxyde de carbone, un gaz dont les racines n’ont pas besoin.)

Image 10: (G) Les indices visuels sont difficiles à déceler, ces plantes n’ont pas encore besoin d’être arrosées. Image 11: (R) Ces plantes ont besoin d’être arrosées. Voyez-vous la différence?

Déterminer les besoins Si vous êtes un amateur qui cultive dans un vrai système hydroponique, ces concepts peuvent paraître difficiles à mettre en pratique avec succès. Certes, ils vous demanderont un certain effort. Toutefois, ceux qui ont l’habitude de cultiver avec un support organique comme la tourbe ou la fibre de coco pourront apprivoiser ces concepts beaucoup plus facilement. C’est que les sols minéraux, les substrats à base organique ou les mélanges hors sol bénéficient d’un effet tampon. Comme ces supports retiennent l’eau pendant un certain temps, il suffit de déterminer le moment où le support s’est asséché suffisamment pour l’arroser de nouveau. En hydroponie, en revanche, on calcule le temps requis pour que le support s’assèche jusqu’au point où les dommages commencent à se manifester, et ce, à la minute près. Cette durée varie continuellement en fonction de l’humidité relative et du mouvement de l’air, par conséquent, les intervalles fluctuent au cours d’une période de 24 heures. C’est tout simplement

Image 12: (G) Ce contenant est prêt à être arrosé, remarquez son poids. Image 13: (D) Ce même contenant bien arrosé, remarquez la différence de poids, soit environ le double.

CANNAtalk|25


CANNARESEARCH Une autre méthode consiste à vérifier le support en le touchant. C’est en réalité la méthode de toucher la plus fiable en général, mais elle peut être difficile à maîtriser (voir les tableaux H-1, H-2 et H-3). La fiabilité des divers appareils de mesure reste incertaine, puisqu’il faut également prendre en considération tous les autres facteurs dont nous avons fait mention, comme la porosité et surtout la CE. Le rôle du jardinier consiste à reconnaître ce qui se produit et à savoir comment y remédier. Il n’existe aucune solution facile lorsqu’on parle d’arrosage. C’est à vous de trouver la formule gagnante. En espérant que notre article vous ait fourni quelques renseignements pratiques pour vous aider à réussir votre production et à comprendre comment votre situation se répercute sur vos résultats. Tous les facteurs dont nous avons parlé changent réellement tous les jours. C’est à vous de les intégrer dans votre stratégie d’irrigation pour en assurer le succès. Aussi complexe que cela puisse paraître et aussi nombreuses les notions soient-elles, si vous prêtez une attention particulière aux variables et aux techniques dont nous avons discuté, et si vous les ajustez au besoin, vous aurez maîtrisé l’aspect le plus difficile de l’horticulture. L’irrigation fait toute la différence entre un mauvais et un bon jardinier, mais c’est aussi le secret entre un bon et un excellent jardinier.•

CONSEILS

From top to bottom: Image 14: Le test du toucher : il est temps d’arroser. Image 15: Le test du toucher : frais et humide au toucher. Image 16: Le test du toucher : pas le temps d’arroser. .

plus facile de déterminer s’il est temps d’arroser les plantes lorsqu’elles sont cultivées dans un terreau ou dans un mélange hors sol. Avec les systèmes dont le support offre une rétention d’eau, on dispose de diverses méthodes pour déterminer la fréquence d’arrosage. Il faut laisser le support s’assécher. Comme nous l’avons mentionné dans la première partie de l’article, si on maintient nos plantes un peu plus sèches, elles pourront mieux gérer les conditions de sécheresse et les agents pathogènes nuisibles auront de la difficulté à s’implanter. Vous pouvez aussi faire le calcul mathématique, comme nous l’avons démontré plus haut, observer le changement de couleur (une méthode un peu moins fiable) (voir les tableaux G-1 et G-2), ou vous fier au poids du contenant. Si votre contenant pèse 32 grammes lorsqu’il est complètement sec et 62 grammes lorsqu’il est mouillé, vous devriez le laisser chuter à environ 40-45 grammes avant d’arroser. À noter que ces valeurs changent au fur et à mesure que les plantes grandissent. Les bons jardiniers en viennent à développer une sorte de 6e sens en pratiquant cette méthode. (Voir image 12 et 13). 26|CANNAtalk

Voici quelques trucs à se souvenir au moment d’élaborer sa stratégie d’irrigation : • La consommation d’eau augmente avec une hausse de température et une baisse d’humidité. • La consommation d’eau baisse avec une baisse de température et une hausse d’humidité. • Les températures élevées requièrent des arrosages plus fréquents et un volume plus grand pour réduire les accumulations de sels indésirables. • L’humidité élevée nécessite des arrosages moins fréquents et de volume inférieur, mais il faut garder l’œil sur les accumulations de sels. • Plus le contenant est petit, moins il retient l’humidité, ce qui fait en sorte qu’il s’assèche plus rapidement. • Les substrats à faible drainage doivent être arrosés moins souvent, mais en plus grande quantité. • Les substrats à drainage élevé doivent être arrosés plus souvent, mais en moins grande quantité. • Les substrats à drainage encore plus élevé ont besoin de plus de goutteurs ou de piquets arroseurs pour assurer le mouvement latéral de l’eau à l’intérieur du substrat (moins de capillarité). • Les substrats à drainage encore plus faibles nécessitent moins de goutteurs car l’eau reste dans le substrat assez longtemps pour se déplacer latéralement (plus de capillarité). • Il est préférable de commencer avec un petit contenant et de laisser le système racinaire se développer avant de transplanter dans un pot de format intermédiaire ou un pot de grand format. (Une bouture de trois pouces ne devrait pas être transplantée dans un pot de sept gallons, utilisez plutôt un pot de trois ou quatre pouces pour commencer, laissez-y la plante assez longtemps pour permettre le développement d’un système racinaire satisfaisant, puis transplantez-la dans un contenant plus gros.) • NE JAMAIS régler la minuterie d’irrigation sans jamais y revenir; on traite ici d’un système vivant qui change quotidiennement. Assurez-vous que la plante s’assèche avant que le cycle commence ET que le support n’est pas trop asséché avant le début du cycle. • SOYEZ CONSTANT. • BE CONSISTENT


CONSEIL

, D HORTICULTEUR By your friend SEZ

#32

L’ARROSAGE

C’est bien connu, il faut boire assez d’eau pour rester en santé. En trop petite quantité, des problèmes comme des pierres au rein (accumulations de sel) risquent de se développer. En trop grande quantité, notre système digestif risque de se dérégler. Et en quantité extrême, on peut même en mourir. Vous voyez où je veux en venir? Dans la vie, il nous faut trouver le bon équilibre... et c’est aussi vrai en jardinage. Notre corps nous lance toute sorte de signaux nous rappelant qu’il est temps de boire. Or, lorsque les plantes nous envoient des signaux, il est souvent trop tard, les dommages sont faits et la culture risque fort bien d’en souffrir. La question à se poser est donc la suivante : à quel moment faut-il arroser ses plantes? Une question qui ne perd jamais de sa pertinence. Malheureusement, il n’existe aucun chiffre magique qui y réponde. Plusieurs personnes peuvent vous conseiller, mais méfiez-vous de ceux qui tentent de vous donner une réponse simple et miraculeuse du genre tous les trois jours! Les facteurs à considérer pour déterminer la bonne réponse à cette question sont nombreux. Il y a la taille de la plante, le contenant dans lequel elle pousse, sans oublier la quantité d’eau qu’un support de culture peut retenir. Puis il y a le climat, évidemment; l’intensité de la lumière et la quantité de vent jouent tous les deux des rôles déterminants. Par-dessus tout, il y a le type de plante cultivée. Parfois, les jardiniers ont peur de donner trop d’eau à leur plante. Mettons une chose au clair : il est impossible de mettre plus d’eau dans un contenant que la quantité qu’il est capable de retenir. Dès que le support atteint son point de saturation, l’excès d’eau se draine par le dessous du pot, pourvu que ce dernier permette un drainage adéquat. Alors que l’excès d’eau se draine, le support de culture retrouve son équilibre et ses caractéristiques physiques de rétention d’eau et d’air, laissant ainsi entrer de l’air frais dont il a besoin. Par conséquent, si le rapport entre la taille de la plante et son contenant est adéquat, elle ne devrait jamais être exposée à trop d’eau. En revanche, si le contenant est trop gros ou si le support retient trop d’eau pour le type de plante cultivée, les plantes peuvent effectivement se noyer. On ne le dira jamais assez, la plupart des plantes bénéficient d’un rempotage fréquent. Une des autres erreurs courantes faisant qu’une plante peut se noyer consiste à laisser le contenant baigner dans un sous-pot rempli d’eau. Dans ce cas, une grande partie du support de culture pourrait rester saturé d’eau, empêchant les racines de la plante d’accéder à l’oxygène pendant une période prolongée. Si on considère que tous les autres paramètres sont bien réglés, la plupart des problèmes associés aux carences nutritives apparentes sont causés en réalité par des problèmes d’arrosage – généralement un arrosage excessif ou insuffisant. Certains jardiniers émotifs réussissent même à valser entre les deux, de telle façon que leurs plantes manifestent plusieurs problèmes avec des symptômes qui sèment la confusion. Un arrosage excessif ne signifie pas que l’on « donne trop d’eau », mais plutôt que l’on arrose trop souvent. De la même façon, l’arrosage insuffisant signifie que l’arrosage ne s’effectue pas assez souvent. Si vous cultivez en pots, rares seront les fois où toutes vos plantes devront être arrosées simultanément le au même jour, même si leur taille est similaire. Si vous arrosez toutes vos plantes selon un calendrier établi, vous vous retrouverez probablement dans la même situation que notre jardinier émotif qui se demande pourquoi ses plantes ont mauvaise mine... Tentez toujours de regrouper les plantes qui présentent un rendement similaire et arrosez uniquement les plantes de ces groupes-là lorsqu’elles en ont besoin. Lorsque vient le temps d’arroser vos plantes, donnez-leur assez de solution nutritive pour atteindre le point de drainage et assurez-vous que l’eau de drainage arrive à se drainer... tout simplement! En respectant ces conseils, vous aurez un meilleur contrôle sur les niveaux de sel en plus d’assurer une meilleure oxygénation de la zone racinaire Bonne chance et bon jardinage!

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Casse-TÊTE

Le CANNAtalk ne serait pas complet sans un bon vieux Sudoku. Asseyez-vous, relaxez et remuez vos méninges le temps d’un instant. Le jeu n’a rien de sorcier et vous pourriez même remporter un super prix. Vous n’avez jamais fait de sudoku? Voici comment procéder : chaque rangée, chaque colonne et chaque carré de 3 x 3 doivent contenir les chiffres un à neuf une seule fois.

Puzzle 9 (Easy, difficulty rating 0.43)

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BOOST

GAGNER UNE BOUTEILLE DE CANNABOOST DE 1 LITRE 3

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8

DES PRIX GEANTS

C’est peut-être votre jour de chance. Un autre prix génial vous attend. Vous n’avez qu’à nous envoyer la solution (il suffit de nous envoyer la partie centrale de la grille) et si nous pigeons votre nom, la bouteille de CALMAG AGENT

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E L Z PUZ

! N I &W

7

Generated by http://www.opensky.ca/~jdhildeb/software/sudokugen/ on Sun Jan 24 17:01:09 2010 GMT. Enjoy!

vous appartiendra

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Winner puzzle#30

Le gagnant du dernier Sudoku est Mr. Evans. Félicitations à votre Flacon de 1 litre de CANNA RHIZOTONIC.! Nous vous contacterons dès que possible pour vous assurer que vous recevez votre prix. Prendre plaisir!


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Faits DIVERS

LES TOMATES SAUVAGES POURRAIENT PROTÉGER CONTRE LA MOUCHETURE BACTÉRIENNE

Une équipe de scientifiques dirigée par Wolf Frommer au Cargenie Institution for Science a découvert que la protéine responsable du transport des sucres dans le maïs et le riz, appelée SWEET4, était nécessaire au bon remplissage des graines. De plus, elle démontre des changements de génome, signe de domestication par les humains. Lorsque la plante mère libère ses embryons dans le monde, ils doivent apprendre à survivre seuls sans la protection de la famille. Pour garantir la réussite de la colonisation par ces créatures vulnérables, la plante mère fournit un baluchon plein d’énergie à l’embryon, on le nomme endosperme. Puisque, au fil du temps, seules les plantes capables de se reproduire et de se concurrencer avec succès peuvent survivre, la plante mère consacre sa vie à produire des sucres dans ses feuilles. Ces sucres sont fabriqués dans les feuilles lorsque la plante transforme l’énergie du soleil en énergie chimique pour ensuite la transporter dans les graines. La quantité de sucres remplissant une graine influence directement la taille de cette dernière. « Comme les fermiers d’autrefois consommaient et semaient les graines les plus volumineuses, nous croyons qu’ils les sélectionnaient inconsciemment pour leur apport accru en sucres grâce à la protéine SWEET4c », explique Davide Sosso du Cargenie Science, auteur principal de l’étude. « C’est parce que les graines renfermant plus de sucres étaient plus grosses et plus nutritives. » Une nouvelle recherche sur le sujet a été publiée dans la revue Nature Genetics.

Les gènes trouvés dans les espèces sauvages de tomates pourraient un jour protéger contre la maladie dévastatrice de la moucheture bactérienne. La saison de culture 2015 a été difficile pour les chercheurs sur la tomate du Boyce Thompson Institute avec la moucheture bactérienne qui s’est attaquée à leur champ de tomates. Or, ces plantes infectées pourraient un jour sauver les autres d’un destin semblable. « L’épidémie nous offre l’occasion d’observer si certaines variétés établies ou expérimentales sont résistantes aux souches locales de la bactérie », explique Greg Martin, professeur au BTI. M. Martin se spécialise dans l’étude des interactions des tomates avec la bactérie responsable de la moucheture bactérienne, Pseudomonas syringae pv. tomato. Les chercheurs Martin et Smart comptent utiliser le champ infesté de moucheture bactérienne à Freeville l’an prochain pour tester la résistance de différentes plantes aux souches naturelles de la maladie qui s’y trouvent. Avec un peu de chance, ils découvriront des gènes résistants dans les plants de tomates sauvages qui pourraient épargner les fermiers new-yorkais face aux cultures infestées de moucheture bactérienne dans le futur.

TOUT EST DANS LE SOL Certaines des grandes civilisations du passé se sont effondrées par manque de prévention de la dégradation des sols sur lesquels elles s’étaient établies. Le même destin pourrait frapper le monde moderne. Du moins, c’est ce qu’avancent la professeure Mary Scholes et le docteur Bob Scholes qui ont publié un article dans la revue Science dans lequel ils décrivent la baisse menaçante de productivité de nombreuses terres agricoles, une réduction provoquée par l’érosion du sol, la hausse de la salinité et l’épuisement des nutriments. « Les activités associées à l’agriculture sont présentement responsables d’un peu moins du tiers des émissions de gaz à effet de serre, dont plus de la moitié provient du sol », affirme Bob Scholes, spécialiste des écosystèmes pour le Council for Scientific and Industrial Research. « Pour atteindre un niveau de sécurité durable dans l’alimentation et l’environnement, il faut des écosystèmes des sols agricoles qui se rapprochent davantage des cycles fermés et efficaces qu’offrent les écosystèmes naturels et qui bénéficient également des hausses de rendement rendues possibles par les biotechnologies et les engrais minéraux. »

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NE PAS MANQUE

A

Dans le prochain numéro de CANNAtalk, nos chercheurs revisitent l’art de prélever des boutures pour la propagation végétative. On jette un regard sur la physiologie qui se cache derrière la capacité des plantes à créer un système racinaire entièrement nouveau en plus de donner quelques trucs et conseils sur les pratiques exemplaires pour augmenter les chances de réussite. Êtes-vous prêt à garnir votre jardin de nouvelles plantes? Dans le prochain numéro, on s’attaque aux dessous de la culture des haricots. C’est un rendezvous!

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- Est publié trois fois par année par CANNA Corp, une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison. - Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.cannagardening.ca) Rédacteur: Niek Roovers Courriel: editor@cannatalk.ca Imprimé par: Koninklijke Drukkerij E.M. De Jong Collaborateurs au numéro 32 CANNA Research, Marco Barneveld, Mirjam Smit, votre ami SEZ, Don et Nicky, Annie Deschesnes.

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La revue CANNAtalk ne fait pas qu’aborder des questions de la nature, elle s’engage aussi à préserver notre environnement naturel. Saviez-vous que notre papier est issu de forêts gérées de façon durable et responsable? De plus, votre revue favorite bénéficie d’une impression carboneutre!

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Les dieux sont tombĂŠs sur la tĂŞte!

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