À quelques lieues gauloises du domaine de Moririgis, il est un endroit que les très anciens utilisaient pour leurs rituels : une tourbière sacrificielle. Ces lieux de culte sont un peu tombés en désuétude et ne sont plus fréquentés que par quelques uidla (litt. « sorcières ») et par leurs adeptes des basses classes sociales. Depuis plus d’un siècle, les sacrifices humains
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Un ls de chef
diminuent car ils éveillent moins d’intérêt. Mais ceux qui arpentent ces endroits sont des nostalgiques de cette époque. C’est chez les uidla que les pauvres gens vont se faire soigner, vu que les prix pratiqués par le clergé ne sont pas à leur portée. Vieilles recettes et potions infâmes semblent les guérir. À moins que ce ne soit la force de persuasion des sorcières.
Dans la tourbière, de nombreux animaux ont été sacrifiés aux dieux infernaux et les humeurs de leur putréfaction sont là pour les nourrir. Des carcasses entières de chevaux pourrissent lentement sur de longues perches, des crânes de bovidés et d’ovins sont plantés sur des pieux, derniers vestiges de corps engloutis par les divinités souterraines.