Campagnes47 décembre 2016 N° 85

Campagnes 47 Le magazine de la chambre d’agriculture et de la ruralite

N°85 Décembre 2016

Foie gras LE CAnArD rEprEnD Son EnVoL

noël

Marché des producteurs de pays® mercredi 21, jeudi 22 et vendredi 23 décembre

Enquête

Le célibat En AGriCULtUrE

Sommaire N°85

Retrouvez toutes les infos sur www.ca47.fr

Décembre 2016

Editorial

4

en bref

4

Actualités

Marché des Producteurs de Pays® de Noël : le rendez-vous des gourmets De Ferme en Ferme® : A visiter sans modération Centre de l'Emploi et de la Formation : l'agriculture recrute Découverte : Passion Shetland

Mangeons du foie gras Jérôme Hebrard : Eleveur et passionné Aurélie Mella : Des canards et des oies Benjamin Mommas : Toujours avancer Bernard Roussely : "Je prône le produit naturel" Laurence Le Guillou : Un lien fort avec les clients

Une journée avec

Jean-Claude Hügli et Françoise Vial, horticulteurs

s'adapter

6 8 9 11

17 18 19 20

enquête

Agriculteurs et célibataires

38

il était une fois... chasse

• Gîtes de France 12 • Agenda 14 • Question de bon sens

15 27

Laurent Goudelin : "On travaille pour rien !"

• Petites annonces

26

49

Vos rendez-vous

23

24

46 48

Un dimanche à la chasse Une chasse contraignante Le premier salon des artistes animaliers dans le Sud-ouest

22

21

40

Le kiwi, raconté par la famille Sanz

• Demain l'agriculture • Liste des producteurs présents au MPP® de Noël • Recette

portrait

Valérie et Thierry Trégouët : Passion sport

balade

42 41 50

Crumble kiwi et fruits d'ici, granité Mojito

mpp® de noël

Le rendez-vous des 6 gourmets

balade Duras, campagne royale 38 ©Ferme de Bessonnet

Photo de couverture : ©Ferme de Bessonnet

Deux emplois et un métier

36

Je suis... Boucher abatteur

Duras, campagne royale

DOSSIER

FOIE GRAS Le canard reprend son envol

métier

28

30

je m'installe

Claire Saint-Marc : Le bonheur est avec les cochons 34 Les articles sur les Marchés de Producteurs de Pays® et Bienvenue à la Ferme ont été réalisés avec la participation du Casdar dans le cadre du PRDA.

FOIE GRAS Le canard reprend son envol

17

Editorial

En bref Serge BousquetCassagne, président de la Chambre d'agriculture de Lot-et-Garonne

Dans mon cauchemar !

I

l était un pays d'abondance.

Un pays béni des dieux, où le lait et le miel coulaient en larges fleuves. Ce pays nourrissait l'Europe et éclairait le monde de ses lumières. Les paysans de ce pays travaillaient dur dans l'unique but d'honorer cette terre grasse et généreuse…

Et puis, petit à petit, insidieusement, l'idée est venue à certains que cela n'était pas bon, pas bien.

Pas bon, pas bien d'élever des vaches, des cochons, des poules et des canards pour les manger, qu'il fallait que cela cesse. On a commencé à expliquer aux paysans comment il fallait élever, nourrir les animaux, comment il fallait épandre le fumier. Qu'il y avait des zones vulnérables qui allaient être encore plus vulnérables à cause d'eux. Le prix du lait, du beurre, de la viande, des œufs n'a cessé de baisser jusqu'au jour où personne ne se souvenait que cela avait un prix : le prix de la sueur !

De grandes maladies se sont abattues sur leurs troupeaux : la tuberculose, la Le prix du lait, du beurre, de la viande, grippe aviaire, la peste (porcine). Manplus que le choléra. Tous n'étaient des œufs n'a cessé de quait pas atteints, mais tous en mouraient à baisser jusqu'au jour cause d'une autre maladie, plus teroù personne ne se rible que la peste (porcine) : le principe de précaution. Dans les campagnes se souvenait que cela avait un prix : le prix déplaçaient, de Ferme en Ferme®, des hommes en blanc avec des masques, de la sueur ! comme si une centrale nucléaire avait explosé. On abattait les animaux sains par milliers et on les jetait !

Les éleveurs désespérés, sans enfants pour les soutenir et prendre leur place, disparurent. Très vite, la friche gagna partout, les loups rôdaient jusqu'aux portes des cités.

De grands bateaux, à travers les mers, amenaient désormais la nourriture ; des steaks de soja congelé, du « toffou » à des prix dont chacun se souvenait tant ceux-ci étaient chers.

Une grande famine survint, suivie d'émeutes. Les gens mangeaient les croquettes de leurs animaux de compagnie, puis désespérés, leurs chiens et chats… Je me suis réveillé en sueur, car j'étais en train d'attaquer la cuisse de ma chienne Dolly !

Pour Noël, ne soyez pas inquiets, il y aura du foie gras, de la dinde et du boudin.

Bonnes fêtes à vous tous !

4/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

Annuaire

Bientôt un annuaire des producteurs de fruits et légumes

Certaines entreprises agroalimentaires du Lot-etGaronne souhaitent relocaliser leurs approvisionnements en fruits et légumes et recherchent pour cela des producteurs du département. Afin de faciliter leur démarche, et pour enrichir l’outil des Echos du MIN, le Cluster Fruits et Légumes, en partenariat avec la Chambre d’agriculture, réalise un annuaire des producteurs indépendants de fruits et légumes du département. Si vous souhaitez déclarer vos besoins et/ou vos offres en fruits, en légumes ou en produits transformés à base de fruits et légumes et trouver vos futurs partenaires, contactez-nous !

Contact CCI : Morgane Quirriec Chargée de mission Cluster Fruits et Légumes CCI Lot-etGaronne Tél: 05 53 77 10 34 ou rendez-vous sur www.ca47.fr.

L'abattoir de Villeneuve-sur-Lot

La qualité à proximité !

La chambre d'agriculture a repris cet outil, dernier abattoir du département pour garantir aux éleveurs et bouchers locaux la proximité en limitant les distances : cela préserve le bien-être animal et limite les coûts d'approche et de livraison pour les usagers.

Nous garantissons une prestation de qualité respectant les préconisations sur la traçabilité, la qualité sanitaire des carcasses, le mode d'abattage souhaité par l'usager.

Nous contactons les bouchers du département et les cantines afin de les informer de notre offre de service et les inciter à faire abattre prioritairement dans notre abattoir les animaux qu'ils proposent sur leur étal et dans leurs menus. Éleveurs, bouchers, grossistes, abattoir, nous devons tous jouer le jeu de la proximité ce qui pérennisera les filières élevages départementales.

Contact : L'abattoir 47 05 53 40 24 99 ou 06 89 49 43 43

70 ans

Les premières Cuma* de Lot-et-Garonne fêteront leurs 70 ans lors de la prochaine Assemblée Générale de la Fédération Départementale des CUMA de Lot-etGaronne, le vendredi 10 février 2017 à Boudy de Beauregard. *Coopératives d'utilisation de matériel agricole

Le Coin LeCtUre HiStoirE

Les fleurs de pierre Tailleur de pierres talentueux, Claude Janty est mobilisé en décembre 1914. Blessé deux fois, accusé d'automutilation devant la cour martiale, néanmoins acquitté au bénéfice du doute, il termine la guerre révolté, psychologiquement délabré, d'autant plus que sa fiancée Louisette ne l'a pas attendu. La vogue des monuments aux morts va lui permettre de refaire surface et de gagner beaucoup d'argent, mais il ne pourra s'empêcher d'assouvir sa vengeance d'une façon tout à fait singulière. Ce livre est un roman profondément inscrit dans le contexte local de notre terroir : l'action se déroule dans les environs de Port-Sainte-Marie, en bordure de la Garonne. Elle a été inspirée par une particularité du monument aux morts de Fourtic.

Laquelle ? A vous de la découvrir dans ce livre ! par alain Paraillous Editions De Borée, 19€

pHotoGrApHiE

"Le Lot-et-Garonne prend la pose"

Un livre de photographies tout en nuances procurées par le noir et blanc, qui permet une approche intimiste. Un itinéraire photographique avec pour modèle principal un département qui prend la pose devant l'objectif, parfois de longues secondes, pour un effet ouaté, une touche artistique pour traduire et immortaliser sur papier glacé cette douceur de vivre si justement plébiscitée.

De Christian Prêleur, photographe Ouvrage relié de 128 pages Prix : 25 € Dans les librairies et tabacs presse.

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /5

actualités

Marché des producteurs de pays®

Le rendez-vous des gourmets !

Le traditionnel Marché des producteurs de pays® de noël prend place cette année les 21, 22 et 23 décembre 2016 sur le parking de la Chambre d'agriculture avec en nouveauté la possibilité de se restaurer sur place (sur réservation).

C

'est une nouveauté qui fera plaisir aux gourmets et aux gourmands, le Marché des Producteurs de Pays® de Noël fait office de table d'hôtes cette année. La Chambre d'agriculture s'est associée au chef cuisinier Michel Dussau (voir encadré page suivante) pour la préparation

des menus concoctés avec les produits du marché. Des produits nobles, de fête, pour déguster le meilleur du terroir lot-et-garonnais.

Sur réservation, vous pourrez déjeuner le jeudi 22 et le vendredi 23 décembre à partir de 12 h. Il est vrai qu'il ne manquait plus qu'une partie restauration à ce beau mar-

Le Marché des Producteurs de Pays® de Noël se déroulera le mercredi 21 à partir de 14 h et jusqu'à 20 h, le jeudi 22 décembre de 10 h à 20 h et le vendredi 23 de 9 h à 18 h. Entrée et parking gratuits et sous chapiteau chauffé. Parking de la Chambre d'agriculture de Lot-et-Garonne à Agen, 271 rue de Péchabout (sur la rocade direction Toulouse).

A savoir

6/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

z retrouve s e la liste d urs et producte nts 'art prése d s n a is t r a l en p® de noë sur le Mp u , 44, 45 d pages 43 . ché qui enregistre chaque magazine année près de 8 000 visiteurs venus faire le plein de Depuis sa création en 2001, bons produits avant les fêtes le Marché des Producteurs de fin d'année. Les habitués de Pays® de Noël a vu sa rése pressent dans les allées putation et sa clientèle gondès l'ouverture, obligeant fler. À cela, trois raisons : les producteurs à faire un l'aspect pratique - direcréassort quotidien. Aussi, un tement du producteur au marché à la truffe fraîche est consommateur -, sa proxiorganisé par l'Association mité avant Noël et la qualité des trufficulteurs de Lot-et- des produits. En plus de la Garonne, à partir de 10 h, générosité des producteurs sous le chapiteau. locaux, toujours plus nom-

venez déjeuner, sur réservation

breux à répondre à l'invitation de la Chambre d'agriculture, il faut ajouter une ambiance particulière, une authenticité qui fait de ce marché 100 % Lot-et-Garonne un moment unique de convivialité contagieuse.

LE SEUL MArCHé AU GrAS DU 47

En ces temps où les consommateurs sont particulièrement soucieux de l'origine des produits et de la manière dont ils sont faits, les Marchés des Producteurs de Pays® mettent en avant une charte stricte qui garantit que les producteurs ne commercialisent que leur production. Une cinquan-

©JuLIen domec studIo

Nouveau cette année : une partie restauration vous est proposée avec le concours du chef Michel Dussau qui concoctera les menus avec les produits du marché.

La restauration est possible le jeudi et vendredi midi uniquement sur réservation jusqu'au vendredi 16 décembre 17h, auprès du Service Promotion des Produits. Tél : 05 53 77 83 17.

taine s'installera pendant trois jours, les mercredi 21, jeudi 22 et vendredi 23 décembre sous un chapiteau chauffé. Vous trouverez tout pour préparer votre réveillon de Noël : de la truite fumée, de la truffe du Périgord, du miel et pain d'épices, des dindes, pintades, oies et chapons, des confits de canard, des canards et des foies gras, des fromages de chèvre et de vache, du vin et eau-de-vie, du pain, du sanglier et de l'agneau, de la lamproie, des pruneaux, des confitures et du chocolat… Vous pourrez compter également sur les artisans d'art pour des présents made in 47 de dernière minute.

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /7

actualités

De Ferme en Ferme®

A visiter sans modération Visites, spectacles, casse-croûte : les agriculteurs vont encore une fois combler les visiteurs lors du week-end de Ferme en Ferme® les 29 et 30 avril prochains.

8/

L

e Lot-et-Garonne de Ferme en Ferme®, c’est une soixantaine d'agriculteurs qui ouvrent les portes de leur exploitation et accueillent un public nombreux. Certains feront un baptême de tracteur, d’autres s'approcheront des Blondes d’Aquitaine au milieu d’un pré, d’autres encore découvriront comment on cultive

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

les fruits et légumes, les céréales et comment on élève les animaux. De ces échanges passionnants qui rapprochent ville et campagne, il y a une chose à retenir : l’agriculture lot-et-garonnaise est à visiter sans modéra-

Plein phare Avec près de 20 000 visites chaque année, le Lot -etGaronne de Ferme en Ferme® a trouvé sa place dans les manifestations phare du Lotet-Garonne. Plaisir, partage, convivialité, pédagogie et découverte sont les valeurs véhiculées par De Ferme en Ferme®.

tion ! Alors rendez-vous sur les fermes les 29 et 30 avril 2017… Suivez l'épouvantail !

COnTaCT Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne Tél. 05 53 77 83 09 ou www.defermeenferme.com ou wwwca47.fr

Centre de l'Emploi et de la Formation

L'agriculture recrute !

Depuis sa création il y a deux ans, le Centre de l'Emploi et de la Formation de la Chambre d'agriculture de Lot-et-Garonne s’occupe de l'emploi agricole. Grâce à des événements et outils dédiés, 110 postes ont été pourvus.

L

'agriculture recrute mais personne ne le sait ? Plus maintenant grâce aux outils impulsés par le Centre de l'Emploi et de la Formation pour mettre en relation recruteurs et candidats dans le milieu agricole. D'abord, le site www.agriemploiformation47. fr permet aux demandeurs d'emplois et d'apprentissage de répondre à une annonce via une carte géolocalisée.

Actuellement, une vingtaine d'offres sont à pourvoir. Derrière le web se cache une équipe qui traite l'arrivée des candidatures, CV et lettres de motivation, et les offres des chefs d'entreprise qui font de plus en plus appel au CEF. Les candidatures potentiellement pertinentes sont envoyées aux chefs d'exploitation.

Il y a également les job dating agricoles, pour les demandeurs d'emploi et les jeunes diplômés ou apprentis. Une démarche innovante, construite en partenariat avec Pôle Emploi. Quinze minutes pour convaincre et s'entretenir avec le chef d'entreprise.

Un format qui fonctionne et qui satisfait aussi bien les demandeurs d'emploi que les entreprises. De nouveaux besoins sont apparus dans les exploitations et donc de

A voir Rendez-vous sur la chaîne YouTube du CEF de la Chambre d'agriculture de Lot-etGaronne avec une série de films* sur l'emploi agricole.

Trois job dating* ont été organisés en 2016 par le CEF de la chambre d'agriculture. Résultat : 60 emplois ont été pourvus !

nouveaux métiers pour les personnes qualifiées et celles non issues de métiers agricoles. Deuxième employeur de France, l'agriculture française compte 1,6 million de salariés selon les derniers chiffres de la MSA. En Lot-etGaronne, c'est le premier employeur. L'agriculture est un terreau permanent d'emplois.

S' ADAptEr AUX noUVEAUX BESoinS !

Avec les métiers de productions agricoles, les fonctions dites supports (secrétariat, comptabilité, mécanique, chauffeur, commerce, transformation, qualité, logistique) sont recherchées. Une exploitation est une entreprise comme les autres. Dans cer-

Du boulot en deux clics !

Allez sur www.agriemploiformation47.fr** et candidatez ou envoyez-nous vos CV à emploi@ca47.fr Suivez en direct les offres d'emplois sur notre page Facebook* !

taines filières comme le maraîchage ou l'arboriculture, divers métiers se côtoient.

Loin des idées reçues encore véhiculées sur le secteur, la diversité, la polyvalence et l’exigence qualifient bien l’emploi

agricole aujourd'hui. Tous ces métiers bénéficient d’un rapport privilégié au vivant, qu’ils soient dans la transmission de savoir-faire ou dans les nouvelles technologies à acquérir.

* Action réalisée dans le cadre du Fonds Social européen, Emploi et inclusion en métropole, période de programmation 2014-2020, n°201504550 ** Action réalisée dans le cadre de SUDOE INTERREG PARNET TIC 2 , clôturée en juin 2015

COnTaCT Centre de l'Emploi et de la Formation au 05 53 77 83 50

ne manquez pas nos offres d'emploi sur www.agriemploiformation47.fr Chef de culture en maraîchage Chef de culture en maraîchage hors sol ouvriers ouvriers serristes chauffeurs expérimenté

+ de 20 offres d'emplois sur

www.agriemploiformation47.fr Postulez en ligne ou par mail : emploi@ca47.fr

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /9

actualités

passion shetland A Esclottes, une quinzaine de poneys, des Shetlands, vivent sous le regard bienveillant de la famille Langella. Un petit format à découvrir.

Spécialisé dans la vente et la reproduction des Shetlands, l'Elevage du Val de Gorce propose aussi des balades en main et en calèche.

«C

’est l’histoire d’un coup de cœur… » confie Amélie Lan-

gella. C'est ainsi qu'elle raconte comment l'Elevage du Val de Gorce a été fondé, en

2012. Esclottes, dans le pays de Duras, abrite désormais une quinzaine de Shetlands, sur une surface de 11,5 hectares. Ici, on vit cheval. C'est une véritable passion : toute la famille compte des cavaliers confirmés. Pour leur élevage, ils se sont tournés vers le poney Shetland : « Il s'agit d'une race rustique, qui est parfaitement adaptée à la vie en extérieur. Nous souhaitons travailler sur le développement de la race. » La famille produit son propre foin et propose

aussi des confitures maison à la vente. Afin de développer l'activité, Gabriel Langella se forme actuellement au métier de maréchal-ferrand.

Si le domaine reste spécialisé dans la vente, la reproduction et la compétition Modèles et Allures des poneys Shetlands pleins papiers, il propose également des balades en main et en calèche à la ferme (12 € pour 1 heure). Sans nul doute que leur gabarit miniature leur confère un certain succès auprès des enfants.

Le Shetland est une race rustique, parfaitement adaptée à la vie en extérieur.

COnTaCT Lieu-dit « Gorce », 47120 Esclottes 06 11 99 72 37 ou 06 49 92 51 71 elevageduvaldegorce.wixsite.com/home Facebook : www.facebook.com/elevageduvaldegorse/

EMPLOI, FORMATION, CONSEIL, APPRENTISSAGE, PROMOTION DU MÉTIER

Candidatez, recrutez sur

www.agriemploiformation47.fr CENTRE DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne Tél : 05 53 77 83 50

e g a

t

r po

e

r li

ub

P

La Qualité « by Gîtes de France »

jean LLorca

Production / Suivi qualité

« L’appartenance au LabeL Gîtes de France impLique La Garantie d’un accueiL de quaLité. HospitaLité, conviviaLité, disponibiLité, cHaLeur, Générosité sont à La base de La promesse Faite aux consommateurs et des enGaGements de cHaque adHérent du réseau Gîtes de France Lot-et Garonne ».

(Charte Réseau Gîtes de France®)

C’est par cette promesse que Jean Llorca, le «Monsieur Qualité» du réseau Gîtes de France Lot-et-Garonne, aborde chaque visite. C’est en tout cas la volonté du Relais départemental qui s’est engagé depuis trois années à réformer l’ensemble du processus d’accompagnement de tous ses adhérents. Ne parlons plus de contrôle, mais plutôt de Suivi Qualité ! Fort de ses 57 ans d’existence dans le département, la marque Gîtes de France® a su s’imposer par sa détermination à maintenir un niveau d’excellence qualité. Producteur d’hébergements (gîtes, chambres d’hôtes, gîtes de groupe, camping…), le label s’est imposé aussi comme une marque leader sur le territoire rural (plus de 500 hébergements), dont les performances commerciales sont reconnues de tous (+23% de volume d’affaires en 2015). Maintenir ou accroître la qualité des produits,

Les avis clients Gîtes de France 47 mis en pLace depuis mai 2014, Les avis cLients ont révoLutionné L’approcHe du consommateur et par conséquent La démarcHe quaLité sur nos HéberGements, à L’Heure des tabLettes et des androids. aujourd’Hui 9 Français sur 10 consuLtent Les avis cLients. jusqu’à ce jour, 2 900 avis ont été pubLiés par notre LabeL.

c’est la mission de Jean Llorca qui a su s’entourer de nombreux propriétaires bénévoles et passionnés. Chaque année, c’est un peu plus de 100 hébergements qui font l’objet des meilleures attentions : accompagner l’adhérent dans une démarche de progrès dont le but de satisfaire un client de plus en plus expert. C’est aussi un véritable diagnostic commercial que proposent Jean et son équipe, afin de «performer» chaque hébergement : un suivi avant, pendant et après qui est gagnant pour tous. Ce moment d’échanges personnalisé avec l’adhérent, est aussi une démarche d’évolution et de progrès pour ce dernier qui peut être présent dans le réseau depuis de longues années. Adapter les produits au marché actuel de la location saisonnière est le défi permanent d’un label en perpétuel mouvement.

5 4,6/

te no de enne y mo

«Monsieur Qualité» est aussi modérateur des avis clients.

Des avis clients certifiés AFNOR (NF Z74-501), plutôt rares dans le paysage du « e-tourisme ». C’est une norme «volontaire» voulue par le réseau Gîtes de France®. Et elle est gagnante. Jean Llorca et son équipe ont intégré les avis clients comme de vrais indicateurs/marqueurs de la qualité : ce suivi qualité en «live» est un outil formidable pour nos adhérents en recherche de perfectionnement permanent, et pour un service qualité

91%

des cLients recommandent à un ami

au plus près du terrain et des attentes de la clientèle.

C’est un cercle vertueux qui ne peut que contribuer à la notoriété de la destination Lot-et-Garonne.

le su d es h iv i q u a li té eb er g em en ts

le suiv i qua

Mon guide d’informations

lité càd càd*

validité : > Durée de m

SUIVI QUALITÉ

imu

5 ans max

> Révisable :

à tout moment > Réalisé par :

le technicien «qualité» et avec un adhérent bénévole *c’est à

ivi al ité de s he bequ rg em ents

?

Le Su pour ivi Qua lit valo riser é est un votr e étap e stru ctur e e…

Mon guide d’information Suivi Qualité

> Adhé

le suiv i qua

Rôle du tech

nicien :

> Mise en œuv opérationnellere la démarche de Gîtes de Franqualité ce® > Valoriser vos

lité ave c

+

qui ?

Rôle du béné

vole : > Rôle de pédagogie > Échanges d’expériences > Explique le rôle du Relais et du Réseau

Jean

votre conseil QUAlité ler

Mme bénévo

<

lee su ivi al ité de s he bequ rg em ents

Dé ém mA AR Rc ch he e De ep pRogRé és s

<

SUIVI QUALITÉ DES HÉBERGEMENTS

lee su d es h iv i q u a li té eb er g em en ts

Le Su pagn ivi Qua emen lité es t, il es t un t mis accom en pl ace… le su

év peR olut mAn ion ent e

le

Page

5

dire ?

Page 2

Page 3

Un outil «Suivi qualité» séduisant !

Un suivi qualité avec Gîtes de France jean LLorca assure Le suivi quaLité de Gîtes de France dans Le Lot-et-Garonne. iL visite cHaque HéberGement du réseau tous Les cinq ans, pour Faire Le point avec Les propriétaires, vériFier La bonne appLication de La cHarte Gîtes de France, et accompaGner ces derniers dans La vaLorisation et L’évoLution de Leur HéberGement.

Jean Llorca est aujourd’hui dans le Pays de Serres, à Saint-Martin-de-Beauville,

Carte d’identité Gîtes de France 47 L’ancraGe territoriaL de Gîtes de France® 47

Répartition des 529 hébergements : > 446 gîtes dont : 14 City Break (hébergement en ville)

> 75 maisons d’hôtes (regroupant 183 chambres d’hôtes)

> 4 gîtes de groupe ou d’étape > 4 campings & chalets Les résuLtats 2015 de Gîtes de France® Lot-et-Garonne

Nombre de nuitées vendues : > 81 411 nuitées

Volume d’affaires : > 1 870 000 €

pour visiter le gîte de Marie-Thérèse et Marius Dalcin. Il est accompagné de Dominique, propriétaire d’un gîte dans l’Albret. « J’effectue toutes les visites avec un propriétaire bénévole, cela permet des échanges d’expérience, confie le technicien.

C’est vraiment appréciable pour tout le monde ». Jean et Dominique sont reçus chaleureusement par le couple Dalcin, et tous se réunissent autour d’une table. « L’accueil est primordial, souligne Marie-Thérèse Dalcin. Nos hôtes nous remercient toujours à ce sujet et ils affectionnent énormément l’hospitalité qu’ils reçoivent en Lotet-Garonne ! » Le suivi qualité est un moment privilégié d’échanges avec les propriétaires. Jean présente à MarieThérèse et Marius leurs statistiques sur le site internet de Gîtes de France.

Les avis clients sont essentiels pour évaluer la performance d’un gîte, Jean vérifie leur authenticité à chaque fois. Les Dalcin s’en sortent particulièrement bien : 4,9/5 en moyenne ! L’évolution du chiffre d’affaires du site est également analysée.

Des conseils appréciés par les propriétaires La visite du gîte se fait dans un second temps. Équipé de son appareil photo, Jean visite chaque pièce avec les propriétaires. La prise d’images permettra de valoriser l’hébergement de Marie-Thérèse et Marius sur le site de Gîtes de France. « De belles photos sont essentielles, précise Marius Dalcin, agriculteur à la retraite.

Avant, nos hôtes nous disaient souvent que notre gîte était plus beau en

vrai que sur les photos ! C’était un compliment, mais ça voulait dire que les images ne mettaient pas assez en valeur le gîte ». La visite achevée dans la bonne humeur, tout le monde se rassied pour discuter du diagnostic. « On détermine les aménagements et évolutions à apporter au gîte pour les cinq prochaines années, explique Jean Llorca. Il faut souvent apporter des petites touches pour remettre l’hébergement au goût du jour. La plupart du temps, on trouve des solutions pour améliorer

Rencontre qualité avec Marie-Thérèse et Marius Dalcin - Agriculteurs à Dondas

la performance recherchée sur cinq ans. Et on échange sur les nouveautés juridiques, les nouvelles normes… » Les propriétaires apprécient beaucoup les conseils qui ressortent du suivi qualité et la convivialité de ces échanges. « L’accueil, la chaleur humaine et la convivialité font partie intégrante de la charte Gîtes de France », confirme Dominique Barthélémy. Cela est valable pour les hôtes des gîtes, mais aussi lors du suivi qualité. Et c’est aussi ce qui fait le succès de Gîtes de France en Lot-et-Garonne.

Adrien Lasnier

Gîtes de France Lot-et-Garonne 4 place notre dame du bourg 47000 aGen - t tél. : 05 53 47 80 87 contact@gites-de-france-47.com www.gites-de-france-47.com

rent

agenda

• DU 3 DÉCEMBRE 2016 AU 5 MARS 2017

salon ambition et avenir

Les Marchés à la Truffe Fraîche en Lot-et-Garonne

Le salon « Ambition et Avenir » s’adresse aux collégiens de 4ème et 3ème du département. L’objectif est de découvrir les formations existantes dans le département et d’assister à des démonstrations concrètes de métiers. Des professionnels viennent témoigner de leur parcours et de leur expérience autour de tables rondes.

Ce salon est ouvert au public le mercredi 1er février après-midi jusqu’à 20 h.

Contact : salonambitionavenir@ac-bordeaux.fr ou 05 53 67 70 06

Pour la nouvelle saison d'hiver, l'Association des Trufficulteurs 47 propose les marchés à la truffe Melanosporum, fraîche et contrôlée, en partenariat avec la Chambre d'Agriculture du Lot-et-Garonne et des communes partenaires du dimanche 3 décembre 2015 au 5 mars 2017. Les marchés démarrent à 10 h précises.

• DU 30 JANVIER AU 3 FÉVRIER, MARMANDE

• 14 DÉCEMBRE 2016, AGEN

Propulso

Le 4ème rendez-vous Propulso se tiendra le 14 décembre au stade Armandie (Agen ) sur le thème : Une journée pour mieux gérer sa main-d’œuvre. Propulso vous invite à venir participer à cette journée d’échanges et de convivialité.

Contact : Mélanie Bertrand 07 84 20 01 01 melanie.bertrand@propulso.fr • 29, 30 ET 31 JANVIER 2017, BORDEAUX

aquitec

Aquitec est le salon Régional de l'Orientation, des Métiers, de l'Emploi et de la Formation qui se déroulera au Parc des expositions Bordeaux Lac. Le Salon accueillera environ 95 000 visiteurs. www.aquitec.com • 25 FÉVRIER AU 5 MARS 2017, PARIS

salon international de l'agriculture Les agriculteurs de Lot-et-Garonne seront présents, dans une ambiance conviviale et festive. www.salon-agriculture.com • 26 MARS, LAMONTJOIE

Vide plein air

Vide plein air et vide-grenier organisé par l'Association des Parents d'élèves de Lamontjoie. Matériels de jardin, pots, plantes, tout ce qui va à l'extérieur, etc.

Contact pour toute inscription : 06 34 07 13 05

Contact : secrétariat de l'association : 05 53 77 83 33

• Cave du Bruilhois à Layrac : samedi 3 décembre 2016 • Tournon d'Agenais : dimanche 11 décembre 2016 • Prayssas : dimanche 11 décembre 2016 • Villeréal : samedi 17 décembre 2016 • Prayssas : dimanche 18 décembre 2016 • Penne d'Agenais : dimanche 18 décembre 2016 • Agen : Chambre d'agriculture mercredi 21 et jeudi 22 décembre 2016 • Prayssas : samedi 24 décembre 2016 • Puymirol : samedi 31 décembre 2016 • Prayssas : samedi 31 décembre 2016 et dimanche 8 et 15 janvier 2017 • Nérac : samedi 21 janvier 2017 • Prayssas : dimanche 22 janvier 2017 • Tournon d'Agenais : dimanche 22 janvier 2017 • Agen : samedi 28 janvier 2017 • Prayssas : 29 janvier 2017 • Castillonnès : dimanche 5 février 2017 • Prayssas : dimanches 5 février, 12 février, 19 février, 26 février et 5 mars 2017

• 1ER AVRIL 2017, CASTILLONNÈS

Comice agricole

Exposition d'animaux, présentation du matériel agricole récent et ancien, défilé des vieux tracteurs à 11 h et 15 h dans les rues de la bastide, exposition de voitures neuves et anciennes sont au programme. De nombreux stands de produits régionaux proposeront des dégustations. Sans oublier le concours de dessins de la crèche et des écoles, avec pour thème cette année : "Les animaux de la ferme". A midi, repas convivial à la salle des lotos, avec au menu "la tête de veau".

Sud Ouest Volailles recherche des producteurs

de poules pondeuses plein air et bio et de poulettes plein air et bio Contacts : Pascal LE-CORNEC 06.08.74.23.02 - Lionel ANTONI 06.74.40.15.78 14/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

quEstion dE bon sEns

"on travaille pour rien !"

Laurent Goudelin est producteur de lait. Ses difficultés ont commencé il y a une dizaine d’années avec la fin progressive et annoncée des quotas laitiers*. pour lui, seule une organisation du marché à l’échelle européenne permettra aux éleveurs de vivre de nouveau décemment de leur travail.

Quelles sont les raisons de la crise actuelle de la production de lait ?

Laurent Goudelin L’origine provient d’une surproduction de lait qui n’est pas ab• 39 ans, installé depuis 17 ans sorbée par la consommation. L’offre est plus importante que • 110 vaches à la traite la demande, et les prix sont tirés vers le bas. Ce phénomène • 1 million de litres de quota – 800 000 litres proprovient de la disparition progressive des quotas laitiers qui duits en 2016 avaient été mis en place dans les années 1980 pour réguler le • 160 ha de surface agricole marché au niveau européen. Dans les années 2000, des pays eu• Activité : 75 % lait ; 25 % céréales ropéens producteurs de lait, notamment du nord, ont souhaité • 2 salariés, 1 apprenti et 1 retraité actif, son père produire plus, grâce à des coûts de production inférieurs. Les • Fait partie du réseau de ferme des références quotas ont donc augmenté petit à petit jusqu’à leur complète • Abonné Selso et Mes parcelles disparition en 2015. Mais aujourd’hui, en France, le prix payé • Suit depuis 2 ans la formation homéopathie au producteur est au-dessous du prix de revient. Par exemple, on peut estimer qu’un prix de 0,45 €/litre payé au producteur serait correct dans le cas d’une exploitation « moyenne » avec Que faut-il faire selon vous ? des investissements raisonnables. Or cette année, la fourchette L’idéal serait d’adapter la production à la consommation et que l’Europe s’engage de nouveau sur une réde prix payé se situe entre 28 et 30 cengulation du marché. Ainsi, dès cette année, times, soit le même prix qu'il y a 25 ans, un système permet aux exploitations de sachant que nos coûts de production ont Aujourd’hui, en doublé. Pour exemple, la valeur horaire du France, le prix payé récupérer 0,14 €/litre de lait non produit, par rapport à l’année passée. Ce qui detravail a, elle, doublé en 25 ans, mais pas au producteur de vrait avoir pour effet de baisser le niveau nos prix de vente des produits agricoles ! lait est au-dessous du de production. Mais ce système, même coût de revient ! s’il va aider, est trop tardif ! Surtout que Quelles sont les conséquences pour les les prix bas et la surproduction ont égaleproducteurs ?

Les conséquences sont dramatiques. Déjà depuis quelques an- ment entraîné un stockage de poudre de lait qui viendra engornées et plus fortement en 2015, les investissements nécessaires ger le marché dans les années à venir : on n’est pas prêts de au bon fonctionnement de l'élevage ont été revus à la baisse voir les prix payés aux producteurs remonter ! D’un autre côté, dans les exploitations, ce qui a pour effet « domino » d’entraî- au niveau français, une meilleure répartition des marges serait ner des difficultés pour les fournisseurs puis pour l’ensemble souhaitable. Nous avons déjà optimisé nos coûts de production du tissu économique rural : quand l'agriculture va mal tout le au-delà du raisonnable, la grande distribution et les industriels reste va mal ! Cette année ce sont des problèmes de trésore- comme Lactalis n’ont qu’à faire pareil ! rie qui apparaissent plus prononcés et qui ne nous permettent plus de rembourser les emprunts ou d’honorer les différentes *Le régime des quotas laitiers est une politique de droits à procotisations… En fait, on travaille pour rien ! Beaucoup d’éle- duire pour limiter et stabiliser la production. veurs ont déjà abandonné le métier, nous ne sommes plus que ** Le département comptait 380 éleveurs laitiers en 2010 (chiffres Chambre d'agriculture 47) 193 en Lot-et-Garonne**…

Campagnes Campagnes 47 47 n°85 n°85-- Décembre 2016 /15

Quand financer son matériel devient un jeu d’enfant.

AGILOR Avec AGILOR bénéficiez d’un interlocuteur unique et d’une réponse sous 48 heures. www.ca-aquitaine.fr Sous réserve d’acceptation de votre dossier par votre Caisse régionale Crédit Agricole Aquitaine, préteur. Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel d’Aquitaine - Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit. Société de courtage d’assurances immatriculée au registre des intermédiaires en assurance sous le N° 07 022 491. 304, bd du Président Wilson - 33076 BORDEAUX CEDEX. RCS BORDEAUX 434 651 246.

©Ferme de Bessonnet

dossier

foiE Gras

le canard reprend son envol Les élevages de canards et d’oies du Sud-ouest ont enfin repris une activité normale. Le premier semestre 2016 a été catastrophique, la production ayant été stoppée nette pour cause de grippe aviaire.

Campagnes 47 est allé à la rencontre de plusieurs éleveurs lot-etgaronnais qui témoignent de leur passion, de leur savoir-faire, mais aussi de leurs incertitudes.

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /17

Dossier Le foie gras

Mangeons du foie gras L’épisode de grippe aviaire a très durement touché les élevages avicoles du Lot-et-Garonne. Le manque à gagner est énorme et il faudra du temps aux producteurs pour s’en remettre. Ceux-ci comptent sur les achats des Français pour soutenir le foie gras, un produit d’exception qui incarne la gastronomie du Sud-ouest.

C

’est une année noire pour le foie gras. Les éleveurs ont subi de plein fouet la crise de la grippe aviaire, débutée fin 2015 par la découverte d’un foyer d'influenza aviaire hautement pathogène (mais non transmissible à l’homme) en Dordogne. Depuis, 81 foyers ont été détectés dans le Sud-ouest. Le Lot-et-Garonne a été inclus dans la zone d’éradication du virus, alors qu’aucun cas de grippe aviaire n’y a été détecté. La production a été stoppée pendant quatre mois, du 18 janvier au 16 mai : aucun nouveau caneton ou oison n’est entré dans les élevages durant cette période. Les animaux qui n’ont pas pu entrer dans le cycle de production ont été abattus. A partir du 18 avril et durant un mois, les élevages devaient être complètement vidés, nettoyés et désinfectés.

Une perte estimée à 270 millions d’euros

De plus, tous les élevages français doivent désormais appliquer des règles très strictes et contraignantes de biosécurité, pour limiter au maximum les risques de transmission du virus (mise aux normes des bâtiments, nouveaux équipements…). « Les producteurs ont fait un gros travail pour respecter la nouvelle réglementation mais les conséquences économiques sont très

importantes, déplore Tiffany Massalve, conseillère élevage à la chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne. Les trésoreries des élevages sont durement touchées ». Le bilan provisoire de cette année de crise est terrible : la production française en 2016 va diminuer de 30 %, ce qui représente 4 750 tonnes de foie gras en moins. Huit millions d’animaux ont été abattus et la perte pour la filière est estimée à 270 millions d’euros. Malgré la crise, les Français gardent toute leur confiance dans le foie gras : en juin, 82 % d’entre eux déclarait vouloir en consommer en cette fin d’année, selon un sondage CSA. Fleuron de la gastronomie française et profondément ancré dans la culture culinaire du Sud-ouest, le foie gras français est produit à plus de 70 % dans les régions Nouvelle Aquitaine et Occitanie. L’ancienne région Aquitaine concentre même à elle seule la moitié de la production française. Le foie gras du Sud-ouest s’est au fil du temps diffusé dans le monde entier et est devenu un symbole de la gastronomie française. Aujourd’hui, les producteurs de Lot-etGaronne, en filière courte comme en filière longue, font face à la crise la plus importante de l’histoire de la filière. Ils ont plus que jamais besoin de notre soutien en cette période de fêtes, qui concentre habituellement plus de la moitié des achats annuels.

La production de foie gras lot-et-garonnaise 190 producteurs de canards et d’oies Ils gèrent la production de l’élevage jusqu’au gavage.

Ils sont spécialisés dans l’opération de gavage, qui dure en moyenne 14 jours.

18/

58 en

filière courte* 132 en filière longue*

25

éleveursgaveurs

61 éleveurs

104

gaveurs

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

Ils élèvent les canards ou les oies depuis l’âge de 1 jour jusqu’à 3-4 mois. Ils ne s’occupent pas du gavage.

Filière longue, filière courte*, qu'est-ce que c'est ?

Filière longue : les éleveurs travaillent en Organisations de producteurs (OP) pour mutualiser leurs moyens. L’OP se charge des opérations précédant l’élevage (arrivée des canetons ou oisons dans les élevages), et après l’élevage et le gavage (abattage, transformation, commercialisation).

Filière courte : elle désigne les producteurs fermiers indépendants qui gèrent les opérations en amont et en aval de leur production. Ce sont souvent des exploitations de plus petite taille qui commercialisent leurs produits à la ferme ou sur les marchés.

Jérôme Hebrard

Eleveur et passionné Le tout nouvel élevage de canards de Jérôme Hebrard est entré en production au printemps dernier. Avec une structure moderne et aux dernières normes, le jeune éleveur allie qualité et bien-être de ses animaux.

I

l a travaillé dur et beaucoup investi pour avoir son propre élevage. Tout nouveau Lot-et-Garonnais, Jérôme Hebrard s’est installé dans le nord du département à Monviel, près de Monbahus, pour bâtir sa propre exploitation palmipède. Il était auparavant éleveur en fermage (il n’était pas propriétaire de son exploitation) en Dordogne. Son bâtiment d’élevage flambant neuf est opérationnel depuis l’hiver dernier, mais il a dû faire preuve de patience avant de pouvoir débuter la production. « J’ai reçu Des canards les premiers canards le 16 mai. J’aurais voulu démarà leur aise rer plus tôt mais l’interdiction d’entrée en production entre janvier et mai m’en a empêché », confie l'éleveur de 29 ans. Ici, les canards sont à leur aise. Ils arrivent sur l’élevage quand ils ont un jour et passent trois semaines en bâtiment chauffé. « C’est un bâtiment très moderne, tout est automatisé, présente Jérôme Hebrard. Cela me laisse plus de temps à consacrer aux canetons, qui sont fragiles à cet âge ». Une fois qu’ils ont leur plumage d’adulte, c’est la liberté ! Les 8 000 canards ont cinq hectares à leur disposition en extérieur, où ils passent leurs journées durant le temps d’élevage, avec toujours un accès au bâtiment pour se mettre à l’abri. Chaque jour, l’éleveur ajoute de la paille pour que les animaux soient à leur aise. « Le canard est coquet, il aime bien être propre », sourit-il. Jérôme Hebrard travaille avec la coopérative Terres du Sud via sa filiale Palmigord. « Cela m’assure un prix de vente fixe et un suivi de leurs techniciens », apprécie le jeune éleveur. La période d’élevage achevée, les canards quittent son exploitation et sont transportés vers des salles de gavage. Le bâtiment est alors nettoyé et désinfecté, puis reste vide pendant trois semaines avant d’accueillir de nouveaux canetons. « Tout est fait pour limiter au maximum le risque d’infection », souligne le producteur. Mais attention, pas de traitement préventif ici. « Ce n’est pas dans ma mentalité, ni dans celle de Terres du Sud, explique-t-il. On ne soigne les canards qu’en cas de maladie ». Une Indication géographique protégée (IGP) « canard à foie gras du Périgord » vient certifier la qualité des canards élevés sur l’exploitation.

Jérôme Hebrard 29 ans Elevage de canards gras en prêt-à-gaver IGP Sud-ouest 2015 : création de l’exploitation Installation et dossier de subvention suivis par la chambre d'agriculture 47

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /19

dossier Le foie gras aurélie mella

Des canards… et des oies Sur la ferme Mella et Fils, deux générations de producteurs pratiquent un élevage traditionnel de canards et d’oies. rencontre avec Aurélie Mella, dernière arrivée sur l’exploitation familiale.

C

hez les Mella, le foie gras est une affaire de famille. Joséphine et Jean-Alain Mella se sont installés sur la ferme il y a trente-cinq ans, située au lieu-dit « Sous les vignes » à Montpezat-d’Agenais, à quelques encablures en contrebas du village. Leur fils Jean, 35 ans, a depuis remplacé son père, parti à la retraite. Et il a été rejoint l’an passé par sa femme Aurélie, 33 ans. « Quand je l’ai épousé, j’ai épousé la ferme avec ! » s’amuse-t-elle, avec un large sourire. C’est un changement complet de vie pour la jeune femme, auparavant monitrice d’auto-école. Les Mella élèvent 1 800 palmipèdes par an et font le

gavage et la transformation directement à la ferme. Ils vendent foies gras, confits, magrets, rillettes et pâtés sur leur exploitation, par correspondance et sur les Marchés des Producteurs de Pays®, organisés par la chambre d'agriculture, ainsi que sur les marchés de Casseneuil et de Prayssas.

Un GAvAGe trADitionneL

Avec une particularité : les oies, presque aussi nombreuses que les canards sur l’exploitation. Car aujourd’hui, seulement

AUréLie MeLLA 33 ans Élevage, gavage et transformation de canards et oies 1981 : création de l’exploitation familiale 2014 : BPREA élevage 2015 : rejoint son mari sur l’exploitation familiale Adhérente MPP Marché des Producteurs de Pays® Formation biosécurité avec la chambre d'agriculture 47

2 % du foie gras français est issu de l’oie. « Les oies sont plus fragiles et restent plus longtemps en gavage que les canards, commente Aurélie Mella. Les produits issus des oies sont très appréciés de nos clients ».

La salle de gavage est installée dans un ancien séchoir à tabac aménagé. C’est un gavage traditionnel, au maïs cultivé sur place, qui tient compte du bien-être animal : les oies et les canards ne sont pas en cages mais dans des enclos. Depuis leur installation à la ferme, Jean et Aurélie ont développé l’activité élevage qui représente aujourd’hui la moitié du chiffre d’affaires de l’exploitation, l’autre moitié provenant de la production de prunes d’Ente, séchées sur place et vendues principalement à une coopérative. « Nous avons développé l’élevage car les aléas sont normalement moins importants que pour la prune qui est sujette au vent ou aux intempéries, explique Aurélie Mella. Mais ça, c’est sans compter la grippe aviaire ! » Certes, pendant les quatre mois d’interdiction d’entrée en production, les Mella n’avaient pas prévu de nouvelles arrivées d’oisons ou de canetons. « Malgré cela, à la date limite de fin des gavages, nous avons dû abattre des animaux trop petits pour être gavés, poursuit la jeune éleveuse. Nos canards n’étaient pas plus gros que des poulets ! Il y a clairement un manque à gagner, mais nous faisons avec.

Aujourd’hui, nous sommes inquiets vis-àvis des nouvelles mesures de biosécurité.

Il va falloir investir », sans aucune certitude sur l'efficacité des mises aux normes face aux crises de la grippe aviaire. Reste à espérer que le plus dur soit passé.

COnTaCT Mella et Fils « sous les Vignes » - 47360 Montpezat-d’agenais Tél. : 0553950648 – mellaetfils@gmail.com 20/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

Benjamin Mommas 24 ans Elevage de canards gras en prêt-à-gaver IGP Sud-ouest 1980 : création de l’exploitation familiale 2012 : installation sur l’exploitation familiale Suivi par la chambre d'agriculture 47

Benjamin Mommas

Toujours avancer Ecœuré par les mesures contre la grippe aviaire, Benjamin Mommas, éleveur de canards à Verteuil-d’Agenais, continue malgré tout d’aller de l’avant.

«P

endant six mois, je n’ai pas eu de revenu. Sans mes parents, j’aurais pu mettre la clé sous la porte ». Benjamin Mommas est amer. Il ne digère pas les conséquences des mesures de précaution contre la grippe aviaire imposées aux éleveurs. Ce sont 40 000 canards qui n’ont pas pu entrer dans son élevage pendant la période d’interdiction. Eleveur à Verteuil-d’Agenais depuis 2012, il a repris la production de canards, de cochons ainsi qu’une partie de la production de céréales de l’exploitation familiale créée en 1980. Le jeune homme a investi l’an dernier dans un bâtiment d’élevage nouvelle génération répondant à toutes les normes en vigueur pour les canetons, après qu’un incendie ait endommagé le précédent. La nouvelle canetonière est sur caillebotis : les fientes des canetons ne s’accumulent pas et tombent sous le bâtiment, où elles sont évacuées chaque jour automatiquement. « Plus besoin de paille ! montre Benjamin Mommas. C’est comme si les canetons dormaient dans

des draps propres tous les jours. Et ça permet des économies de main-d’œuvre ainsi que de meilleurs performances tout en améliorant le bien-être animal.

beaucoup d'éleveurs ne vont pas pouvoir continuer

Le bâtiment était prêt début décembre et a accueilli les premiers canetons pendant trois semaines avant l’inactivité forcée qui a duré jusqu’à juin. La nourriture des canards est préparée sur place, avec des céréales cultivées dans le département. « On sait ce qu’on apporte à nos canards : des matières nobles produites sur notre exploitation en grande partie. Le reste est acheté à des agriculteurs que l'on connaît », expose l'éleveur, ce qui n'est pas du goût de certaines coopératives. Travaillant jusqu’à récemment avec la coopérative Euralis, il a rejoint une structure beaucoup plus petite, Ca-

nadour. « J’en avais assez qu’on exige des animaux parfaitement calibrés, déclare-til. Je ne fabrique pas des boulons ! » Bâtiment aux toutes dernières technologies, panneaux photovoltaïques… Les investissements ont été nombreux et importants. « Et ce n’est pas fini. Nous devons encore installer un sas sanitaire supplémentaire ainsi qu'un nouveau bâtiment d'élevage post-canetonière pour respecter les nouvelles règles de biosécurité.

Tout ça pour gagner la même chose au bout du compte... Beaucoup d’éleveurs ne vont pas pouvoir continuer à cause de ces mises aux normes », déplore Benjamin Mommas. Malgré ce constat, il voit un avenir à la filière foie gras : « Il faut y croire. Avec l'arrêt de la production pendant le vide sanitaire, ajouté aux producteurs qui n'ont pas voulu ou pu continuer, il va manquer du canard français cette année et les années à venir. La consommation est là, il faut que nos prix d'achat soit plus équilibrés, pour faire vivre éleveurs et gaveurs, sans que le consommateur ne se ruine ! Aux intermédiaires de partager équitablement les parts du gâteau... »

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /21

dossier Foie gras bernard roussely

« Je prône le produit naturel » A Lougratte, en Haut périgord Agenais, Bernard roussely est éleveur de canards.

A la ferme de Selles, tout est fait maison : élevage, gavage, transformation.

B

ernard Roussely, 53 ans, le revendique et en est fier : chez lui, l'élevage de canards est traditionnel. « Il s'agit d'un élevage en extérieur, les canards sont nourris et gavés au maïs manuellement et non par le biais de pompes ». Si la grippe aviaire a eu un impact sur l'exploitation (le producteur a vu la consommation baisser et la fréquention de son auberge diminuer de 30 % en juillet),

BernArD roUsseLy

52 ans 40 ha en SAU palmipèdes gras 1983 : ouverture de l'atelier découpe abattage 1986 : installation sur l'exploitation familiale 1998 : ouverture de la ferme auberge avec l'aide de la chambre d'agriculture Formation biosécurité avec la chambre d'agriculture 47

22/

Bernard Roussely, ses parents et son employé y ont fait face : « Nous avons investi dans une nouvelle salle de gavage. Nous allons prochainement reconditionner le parcours avec un sas d'entrée, même si aujourd'hui, quand les camions qui apportent des lots arrivent, ils ne passent pas là où il y a des canards . » Il y a aussi la désinfection entre chaque lot et la désinfection hebdomadaire de la salle de gavage, « ce qui était déjà fait avant les règles de biosécurité ! » s'exclame le producteur. Ces règles, Bernard Roussely semble les accepter avec philosophie, même s'il prend un certain recul.

S'il suit volontiers les démarches demandées, il souhaite que « ça reste cohérent avec la structure ». Il reçoit cinq lots de 500 canards par an, de juin à octobre. Les canards bénéficient de quatre parcours enherbés et ombragés de 1,5 hectare en

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

tout. En octobre commence le gavage, qui dure 13 jours. Pendant cette période, ils sont dans des cages collectives, « pour leur bien-être car ils peuvent déplier leurs ailes, ils ont de la place ».

"Mes viAnDes et Mes LéGUMes, C'est DU vrAi"

Enfin, les canards sont tués et transformés d'octobre à avril. A l'auberge de la ferme de Selles, les clients peuvent déguster la viande du producteur... mais pas que. Car Bernard Roussely cultive également ses légumes. « Mes viandes et mes légumes, c'est du vrai », insiste-t-il. Il s'insurge contre la grande distribution qui plombe les producteurs en vendant très peu cher des magrets en provenance de Bulgarie. Bernard Roussely a foi en l'avenir : « Le consommateur doit avoir la démarche d'aller chez un producteur. C'est loin d'être plus cher et c'est de meilleure qualité. » Ici, l'auberge et la boutique accueillent les fins gourmets, amateurs de bonne chère et de produits du terroir.

COnTaCT Ferme de selles - 47290 Lougratte Tél. : 0553016606 - www.fermedeselles.com

LAUrenCe Le GUiLLoU

laurence le Guillou

Un lien fort avec les clients

45 ans Elevage, gavage et transformation de canards gras 1986 : création de l’exploitation familiale 1997 : installation sur l’exploitation familiale Adhérente Bienvenue à la Ferme et Marché des Producteurs de Pays® avec l'aide de la chambre d'agriculture Accompagnement et formation biosécurité avec la chambre d'agriculture 47

La ferme Bessonnet produit depuis trente ans des conserves de canards élevés et gavés sur l'exploitation. Laurence Le Guillou perpétue l’héritage familial avec enthousiasme.

E

levage, gavage, transformation, vente… Laurence Le Guillou exerce des métiers bien différents. Elle produit des conserves de canard à la ferme Bessonnet sur la commune de Hautesvignes, entre Verteuil-d’Agenais et Gontaud-de-Nogaret.

La quadragénaire s’est installée il y a vingt ans sur la ferme créée par ses parents, Régis et Sylvette Bessonnet. Les produits sont vendus directement à la ferme, par correspondance, par livraison et sur les Marchés des Producteurs de Pays® l’été. « Nous avons des relations privilégiées avec nos clients, apprécie la productrice. Quand je livre des personnes, on parle cinq minutes de la commande puis on discute de tout et de rien ! » Cette clientèle fidèle est particulièrement attentionnée en cette période de crise du foie gras. « Ce que je retiens

de cette crise, c’est que les clients s’inquiètent pour nous, confirme Laurence Le Guillou. Ils nous encouragent car ils nous font confiance ».

inQUiétUDe poUr L'Avenir

L’éleveuse n’a pas été directement affectée par l’arrêt forcé de la production. A cette période, elle n’avait pas de canards en élevage. « Nous avons eu beaucoup de chance, nous nous sentons privilégiés ! » constate-t-elle. Elle est néanmoins inquiète pour l’avenir. « Je crains qu’avec les nouvelles mesures, les producteurs en circuit court ne soient pas capables de se mettre aux normes, se soucie-t-elle.

Pourra-t-on suivre en termes de financements et d’organisation ? ». De juin à

octobre, les canetons entrent en élevage par lots d’environ 150, tous les quinze jours (environ 1 300 par an). L’élevage dure de 18 à 19 semaines, dont près de quatre mois pendant lesquels les canards sont en extérieur « sans qu’on y touche ».

Le gavage, traditionnel au maïs entier, dure ensuite environ deux semaines par lot de canards, entre septembre et mars. « J’ai des activités extrêmement variées, se réjouit Laurence Le Guillou. Les journées sont parfois longues mais j’exerce un métier passionnant que j'ai choisi ».

COnTaCT Ferme Bessonnet « Moulin de Coutié » 47400 Hautesvignes Tél. : 0553888234 www.ferme-bessonnet.com

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /23

une journée avec...

Jean-Claude Hügli et Françoise Vial,

horticulteurs

24/

Campagnes 47 n°84 - Avril 2016

a bourran vivent deux amoureux des fleurs : Jeanclaude hügli et françoisevial. une passion transmise à Christophe, le fils de Françoise, et sa compagne fiona. la relève est assurée pour leur départ à la retraite, en janvier. mais leur regard ne sera jamais loin des serres qu'ils ont façonnées à leur image.

8 h

Jean-Claude commence sa journée en faisant le tour des serres. Ensuite, il voit Martine, la chef de culture, pour faire un point sur ce qu'il faut faire. « Martine a un calendrier dans la tête », assure Jean-Claude.

C'est l'heure d'arroser les fleurs. Martine, Chris-

8 h30 tophe et Fiona, le fils et la belle-fille de Françoise, s'y

attellent. « Les plantes n'attendent pas », confie JeanClaude. L'arrosage se fait au tuyau, à la main, pour plus de soin. « C'est grâce à l'arrosage manuel que l'on peut détecter des foyers de prédateurs ».

9h

12 h 14 h

Françoise décide du nombre de compositions à réaliser selon les prix. Jean-Claude associe les fleurs, les couleurs et tailles. « Je choisis les plantes, les quantités. Je les associe et je les plante dans le contenant avec le meilleur terreau possible ».

Une trentaine de compositions est réalisée !

Jean-Claude s'affaire aux compositions d'extérieur. Il distingue deux sortes de compositions : celles qui ne gèlent pas et celles qui sont plus sensibles aux températures et à la météo. Françoise va lui chercher les plantes : bruyères, cyclamens, sapinettes, etc.

Françoise intervient ensuite pour la décoration. Elle ajoute papillons et autres décorations, arrose, affiche le prix et met en place les compositions avec l'aide de Fiona.

14 h

19 h COnTaCT Monplaisir Horticulture Monplaisir - 47320 Bourran Tél. : 05 53 79 23 42

Christophe s'occupe des boutures des plantes aromatiques avec Françoise. Environ 2 000 boutures par jour sont réalisées et reposent sur des tapis chauffés à 25°C. La journée s'achève. La période qu'ils affectionnent particulièrement est Noël puisqu'ils mettent la barre haut en terme de décoration : « A cette période, on s'éclate, confie Françoise. Il y a le village des gnomes, des ours polaires géants... Nous faisons cela pour nos clients... et pour nous ! »

Campagnes 47 n°84 - avril 2016 /25

s'adapter...

Deux emplois et un métier Matthieu tylski a choisi la voie de la pluriactivité. il jongle entre ses vignes, son emploi de conseiller en viticulture et celui d'œnologue conseil durant les vendanges.

«M

on métier, c'est le vin », annonce Matthieu Tylski.

Ingénieur agronome et œnologue, il possède trois hectares de vignes et vinifie sur l'exploitation, au domaine du Mas de la Borde Haute, à Anthé, non loin de Tournon d'Agenais. Mais il n'est pas que viticulteur. Le quadragénaire travaille également pour le syndicat des vins de Cahors depuis octobre 2000, où il est notamment référent vignoble. Jusqu'au

26/

début de l'année, il travaillait également au laboratoire d'œnologie dont l'activité a été vendue en 2013. Cette année, il a ainsi pu dégager du temps pour ses vignes. Même s'il l'avoue : « J'aurais préféré être ici pendant les rares beaux jours du printemps pour pouvoir traiter. Mais de juin à mi-juillet, je travaille cinq jours par semaine au syndicat. » De plus, en septembre et octobre, il lui a fallu jongler entre un emploi au laboratoire Thiollet, au cœur du vignoble de Cahors, et les vendanges... Il n'était donc disponible pour ses vignes que le mercredi et les week-ends. Mais sa petite surface de vignes ne lui permet pas de pouvoir travailler à temps plein sur son exploitation : « Avec mes trois hectares de vignes, je n'ai pas de gros rendements. Je veux un produit qualitatif avant tout... Et avec de petites quantités, je n'ai pas de quoi vivre », confie Matthieu Tylski, sous le re-

Matthieu Tylski, sa femme Séverine et leur fils Lysian, le mercredi, jour où il se consacre pleinement à ses vignes.

gard de sa femme Séverine. Aujourd'hui, il espère tout de même pouvoir produire un peu plus : « J'ai 3 000 pieds de vigne par hectare mais ce n'est pas l'idéal car il n'y a pas assez de réserve hydrique. Je vais donc planter à 4 500 pieds par hectare. » Pour lui, la pluriactivité représente l'activité agricole de demain. « La pluriactivité permet de perdre moins d'exploitants mais cela reste difficile car il faut trouver un emploi dans lequel il y a une certaine marge de manœuvre. A l'avenir, je pense qu'il y aura des salariés de l'agriculture et de grosses sociétés pour lesquelles ils travailleront ». Pessimiste, Matthieu Tylski ? Plutôt réaliste : « Pour maintenir un tissu rural, il faudrait que les agriculteurs puissent vivre avec des surfaces raisonnables et non pas avoir "LA pLUriACtivité besoin de cultiver 300 hectares de perMet De perDre céréales », assure le jeune agriculMoins D'eXpLoitAnts" teur. Il regrette d'ailleurs le manque

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

MAttHieU tyLsKi

demain l'agriculture...

m. Le corre

42 ans Installé depuis l'an dernier sur l'exploitation familiale : création d'une EARL avec sa femme Séverine.

Surface de 6 hectares (3 ha de vignes, 3 ha en jachère).

- 2,8 ha de vigne en location.

- 3 ha de droit de plantation : 1,30 ha planté cette année (2/3 de rouge).

Louera les restes des terres de son père quand celui-ci partira à la retraite.

Conseiller au Syndicat des vins de Cahors.

de soutien pour la pluriactivité, notamment le statut jeune agriculteur pour lequel il n'était pas éligible : « Il faut avoir un projet dans lequel 30 % du revenu est issu de l'agriculture. Cela ne me concernait pas car dans la vigne, comme dans l'arboriculture, on n'a pas de revenu pendant au moins les deux premières années. » Il n'a pas non plus pu bénéficier du prêt d'honneur : « Le projet doit aboutir à une installation à titre principal », déplore-t-il.

Matthieu Tylski a des projets. Être viticulteur à 100 % ? « Je n'ai pas envie d'avoir 30 hectares de vignes avec des salariés !

Trouver la main-d'œuvre, la fidéliser, je n'ai pas envie de tout cela ! » Il va donc rester pluriactif. « En faisant du conseil, j'échange avec des viticulteurs et c'est très enrichissant », affirme-t-il. En termes de projets, il compte renouveler les vignes de son père, que ce dernier avait plantées en 1990, et diversifier son vin. « En 2017, il y aura à la vente des cuvées bouteilles en rouge, rosé, ratafia et vintage qui viendront compléter les cuvées BIB (bag in box) que nous avions commencées l'an dernier. Et dans quelques années, il y a aura du blanc que nous plantons l'an prochain », déclare le viticulteur. Et enfin, un gros projet lui tient à coeur : la construction de son chai.

Le désherbage mécanique avec roto-vert La réduction de l’utilisation des herbicides est une problématique importante pour les producteurs de fruits.

Grâce à l’invention d’un Lot-et-Garonnais, ils disposent d’une nouvelle alternative au désherbage chimique.

Michaël Popek vend et répare des machines agricoles. Installé à Saint-Nicolasde-la-Balerme, il a conçu il y a deux ans un outil de désherbage des vergers qui rencontre un franc succès : le Roto-Vert. Installé à l’avant d’un tracteur, avec la possibilité de l'atteler aussi à l'arrière à l'aide d'un boîtier spécial, l’engin travaille le sol sur 3 à 5 cm de profondeur, ce qui permet de supprimer les mauvaises herbes et leurs racines sans abîmer les racines des arbres fruitiers. Le RotoVert est ainsi une alternative aux herbicides chimiques pour le désherbage des vergers. Il serait même plus efficace, selon Michaël Popek : « Deux mois après un désherbage avec le Roto-Vert, les mauvaises herbes ont repoussé de manière moins dense qu’après un désherbage au glyphosate (NDLR : l’herbicide chimique le plus utilisé). » L’outil permet également de détruire les galeries de mulots qui ont tendance à manger les racines des arbres. Cinq agriculteurs ont fait une commande de Roto-Vert pour l’an prochain. Et Michaël Popek voit plus loin : la machine sera bientôt fabriquée en série et des contacts ont été pris pour en vendre en Algérie. Idéale pour les arboriculteurs bio, qui ont ainsi une nouvelle solution pour éliminer leurs mauvaises herbes, le Roto-Vert intéresse aussi les producteurs en conventionnel. « J’ai déjà reçu une commande d’un arboriculteur en conventionnel », confirme son concepteur. Pour lui, l’investissement est rentabilisé au bout de trois ans grâce aux économies réalisées sur les herbicides chimiques. Pour leur désherbeur mécanique, les établissements Popek ont reçu le prix de l'artisan innovateur, décerné par la Chambre des métiers de Lot-et-Garonne le 24 novembre dernier.

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /27

portrait

Passion

SPORT

Les trégouët ont su aller au bout de leurs idées : s'installer en tant qu'agriculteurs pour être près de leurs enfants, s'investir dans plusieurs clubs sportifs du néracais et donner de leur temps aux jeunes.

V

alérie et Thierry Trégouët ont le sport dans le sang. Impossible pour eux de ne pas en parler, tant ils le vivent intensément. Ils sont sportifs et même plus que ça : en plus de leur exploitation de poules pondeuses bio, ils sont tous les deux éducateurs sportifs. Valérie est vice-présidente et éducatrice pour le club de volley-ball. Quant à Thierry, il enchaîne les entraînements de rugby, krav-maga et full-contact avec les enfants et adultes, sur les clubs du Néracais. « Le sport, c'est notre passion. Ma femme aime le volley-ball et moi j'ai vraiment besoin du sport. C'est une drogue ! » sourit Thierry Trégouët. Leurs trois filles, âgées de neuf, sept et cinq ans suivent le chemin de leurs parents : « Je voulais inscrire ma

28/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

petite dernière à la gym. Elle m'a dit : "Non, je veux faire du rugby." Elle fait donc du rugby. Les deux grandes, en plus des sports que nous pratiquons, font de la natation », détaille le père de famille. Evidemment, leur goût commun pour le sport ne date pas d'hier : ancien militaire, Thierry faisait partie de l'équipe fanion de son régiment. En 2009, Thierry, Breton d'origine, profite de sa retraite de militaire pour s'installer en tant qu'agriculteur, là où sa femme a grandi, à Nérac. Ce n'est qu'après que sa femme reprend le flambeau. « Nous souhaitions fonder notre famille. En tant que militaires (Valérie a travaillé 12 ans pour l'armée et moi 25 ans), nous voyions les dégâts que causait notre profession, avec des séparations longues, sur les vies de famille. Nous ne vou-

"le sport permet de se tenir correctement et intelligemment en société" lions pas cela. L'exploitation, c'était pour s'occuper de nos enfants, être là pour eux, confie Thierry Trégouët. Nous voulions être ensemble et de fait, nous sommes toute la journée ensemble ! » C'est donc les soirs, mercredis après-midi, et week-ends que le couple se consacre à sa passion commune et à l'encadrement des jeunes. Être éducateurs sportifs n'est pas un hasard : « J'aime vraiment donner de mon temps aux gamins, leur transmettre ce qu'on m'a donné quand j'étais enfant, raconte Thierry. Et au niveau social, le sport permet aux jeunes de se tenir correctement et intelligemment en société. Le sport, c'est l'ouverture sur le monde. Il n'y a pas de barrière culturelle. Si, par le sport, on peut montrer que tout le monde peut bien s'entendre, alors on aura gagné ! Si je peux éviter que des jeunes ne fassent des bêtises, ce sera une victoire pour moi. Le terme éducateur a tout son sens ». Il est un autre mot qui fait sens pour ce couple : citoyen.

vALérie et thierry Trégouët Respectivement 34 et 50 ans.

Militaire pendant 12 ans pour Valérie, pendant 25 ans pour Thierry.

Installation en 2009.

9 000 poules pondeuses bio, sur 5 hectares : 1 400 m² de bâtiment et 3 parcours de 4 hectares en tout.

Valérie est vice-présidente du club de volley-ball de Nérac. Elle y est aussi éducatrice + parent d'élève (bureau).

Thierry est éducateur pour le club de rugby l'Union sportive néracaise, le club de Krav-maga d'Agen-Nérac et le club de full contact. Il est également conseiller municipal.

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /29

Enquête

agriculteurs et célibatairEs

En 2015, la France comptait 18 millions de célibataires.

Le célibat touche 26 % des agriculteurs et principalement des hommes. La cause ? L'isolement géographique et des femmes qui, bien que célibataires elles aussi, vivent en ville.

L

'image caricaturale de l'agriculteur seul sur sa sont plus chanceux en amour, alors que les éleveurs bovins ferme, isolé, vivant avec ses vieux parents, dépen- sont implantés dans des zones plus isolées que les autres et dant de ses animaux a la vie dure. Même si la réa- loin des bassins d'emploi, ce qui offre au conjoint peu de poslité n'est plus celle de leurs parents, les jeunes agri- sibilités de trouver un emploi. Souvent, l'agriculteur vit avec culteurs se retrouvent tout de même célibataires : sa famille sur l'exploitation. Christophe Giraud, sociologue à un jeune agriculteur sur trois vit seul. Plus que la rudesse l'Institut national d'études démographiques, l'explique très du métier montrée parfois à la télévision, il semblerait que bien : « Il faut que les conjoints acceptent de s'installer à la ce soit l'isolement qui contraint les agriculteurs au célibat. campagne, loin des milieux urbains, de vivre quasiment en permanence avec les parents, les frères Effectivement, le célibat ne touche pas et les soeurs. C'est un choix difficile. » de la même manière selon la spécia- Les FeMMes est vrai qu'aujourd'hui, les femmes lité agricole (voir encadré)... des diffésont en viLLe et... Ilsouhaitent une vie conjugale qui soit rences qui s'expliquent par la localisadans la distance par rapport à la génétion des exploitations. Les céréaliers CéLiBAtAires !

30/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

Parole d'agriculteur

"

florian, 44 ans

Florian est éleveur laitier. il a pourtant réussi à trouver l'amour après s'être remis en question et modifié quelque peu son organisation.

ration précédente. Un agriculteur ne déménageant pas, la personne qui veut vivre avec un paysan doit donc s'installer sur son exploitation... On parle beaucoup des femmes...

Mais où sont-elles ? Elles sont en ville ! Ces dernières se font de plus en plus rares dans les campagnes, partent vers les

26 % des agriculteurs célibataires dont 30 % des éleveurs de bovins

20 % des céréaliers

ILLustrAtIons : FreePIK/eLIse mIcheL

Il y a dix ans, la femme avec qui je partageais ma vie me reprochait de ne pas passer assez de temps avec elle et nos deux enfants. Puis elle m'a quittée. C'est là que j'ai compris qu'elle n'avait pas tort car je ne sortais pas, je ne voyais personne, trop accaparé par mon travail. Les animaux, il faut y être sept jours sur sept, être présent pour les vêlages. J'en ai beaucoup parlé à mon frère qui avait également une exploitation. Après réflexion, nous nous sommes associés en Gaec et avons organisé notre temps de travail afin que chacun puisse avoir ses weekends et partir un petit peu en vacances. J'ai alors goûté aux joies des week-ends libres ! Je me suis mis à ressortir avec mes amis, j'ai enfin pu aller aux concerts, etc. Mais la solitude me pesait, j'avais envie de retomber amoureux !

Je me suis alors inscrit sur un site de rencontres. Quelques mois après mon inscription, j'ai rencontré Claire. Elle vivait dans le nord de la France et voulait changer de vie. Elle est infirmière, avec des horaires atypiques également, donc on se comprend ! Cela fait maintenant un an que nous vivons ensemble. Il n'y a pas de secret, quand on veut rencontrer quelqu'un, il faut se bouger, rencontrer du monde, se faire violence pour sortir de chez soi parfois.

Mais cela est valable pour tout le monde, toutes les professions ! Certains sont plus solitaires que d'autres aussi. C'est une question de caractère. Finalement, maintenant que j'ai trouvé mon rythme entre le travail et ma vie privée, ça va beaucoup mieux. Je suis épanoui.

Je peux maintenant envisager sereinement un troisième enfant.

15 % des producteurs en maraîchage

Chiffres Scees Bureau statistiques animales

villes où elles peuvent trouver plus facilement du travail. A la campagne, il reste donc plus d'hommes que de femmes, et des hommes célibataires. Pourtant, les femmes sont bien là : elles vivent en ville et sont... célibataires ! « Leur forte migration vers les villes a produit une situation de concurrence ;

Campagnes 47 n°85- Décembre 2016 /31

Enquête une femme va avoir un partenaire mais lorsqu'ils vont se séparer, son partenaire va se remettre en couple alors qu'elle va rester plus souvent célibataire », expliquent Raul Magni Berton, professeur à Sciences Po Grenoble, et François Facchini, du Centre d'économie de la Sorbonne, dans l'article "Comment combattre le célibat des paysans" publié dans Le Monde en septembre 2011. Selon les deux auteurs de l'article, la solution est simple : il faudrait inciter les femmes à rester à la campagne en leur offrant des aides financières à l'installation. Ainsi, il y aurait « moins de célibat masculin et plus de croissance et de dynamisme pour l'agriculture française ». Car bien sûr, le célibat chez les agriculteurs revêt également un enjeu économique. Le plus souvent, les exploitations sont transmises de parents à enfants... Avec le célibat, il est difficile d'imaginer un repreneur.

C'est pour toutes ces raisons que des initiatives ont vu le jour.

Des sites De renContre DéDiés AUX AGriCULteUrs

Parole d'agricultrice

Bien sûr, la notoriété des petites annonces du Chasseur français n'est plus à faire. Les premières annonces matrimoniales datent de 1895. Côté écran cathodique, la première émission présentant des agriculteurs célibataires date de... 1968 ! En 2006, "L'Amour est dans le pré" arrive sur les petits écrans, enflammant l'audimat et laissant au passage une image de l'agriculteur quelque peu datée (même si, reconnaissons-le, les profils des agriculteurs reflètent désormais la diversité retrouvée dans le milieu agricole). Par le biais de cette émission, 68 couples se sont formés, 17 mariages ont été célébrés et 39 enfants ont vu le jour. En 2011, les Jeunes agriculteurs de l'Aveyron organisent un agri-dating, suivi par d'autres foires aux célibataires dans d'autres départements. Enfin, depuis une dizaine d'années, les sites de rencontre dédiés aux agriculteurs fleurissent sur la toile. Le premier site créé pour faire trouver l'amour à des agriculteurs, www.vachement.fr, compte pas moins de 10 000 inscrits ! Les sites www.agriflirt.fr, www.atraverschamp.com, www.rencontre-agriculteur.com ou encore www.lamarieuseduvillage.com mettent en relation agriculteurs et célibataires aimant la campagne. Ainsi, les agriculteurs en quête d'amour peuvent forcer le destin...

valérie, 34 ans Valérie a 34 ans, elle est agricultrice près d'Agen. Même à quelques kilomètres d'une ville moyenne, ce n'est pas évident de trouver l'âme sœur.

Je vis à une demi-heure d'Agen. Pour les sorties, ce n'est pas évident car c'est une ville rurale, où tout est mis en place pour les familles. Effectivement, je rencontre des hommes mais parmi le peu d'hommes disponibles, je n'ai encore trouvé personne pour s'engager. Même s'il y a des hommes fraîchement séparés, ils ne veulent pas s'engager de nouveau... ou pas tout de suite !

Je suis inscrite sur le site de rencontres Meetic et il n'y a pas de profil qui me correspond. C'est très décevant... Le plus gros problème, ce sont les hommes mariés qui ne sont intéressés que pour une aventure d'un soir. Ce n'est pas le type de relation que je recherche. Je n'ai donc pas beaucoup de chance de trouver le grand amour dans le coin. Des profils me correspondent davantage du côté de Bordeaux ou Toulouse. Les hommes viennent me rencontrer, un début de relation s'installe mais quand vient l'heure de s'engager, c'est plus compliqué. Et je le comprends. Ce n'est pas évident ! Le conjoint doit tout arrêter de son côté 32/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

pour venir s'installer à la campagne alors qu'il n'y a pas beaucoup d'emplois ici... Et moi, de par mon métier, je ne suis pas délocalisable. Et dans mon exploitation, il n'y a pas de travail pour deux. Il faut donc que mon concubin ait un emploi à l'extérieur. D'ailleurs, je ne veux pas travailler en couple. Et je ne cherche pas un ouvrier agricole !

Je suis peut-être un peu difficile, c'est vrai... Mais après tout, je peux l'être ! Je suis encore jeune, je ne suis pas pressée.

Pour le moment, le fait d'être célibataire ne me pèse pas, cela ne me rend pas malheureuse. J'ai des amis, un travail, une vie sociale. Je n'ai pas besoin d'un homme pour vivre.

En revanche, j'aimerais être soutenue, avoir une vie de couple, fonder une famille. Ça, ça me manque ! J'espère bien trouver la perle rare très bientôt. Car même si je suis jeune, les années passent doucement mais sûrement. Et plus le temps passe, plus le fait de fonder une famille sera compromis. Mais vraiment, je ne suis pas désespérée, loin de là !

Parole d'agriculteur

"

vincent rigo, 31 ans Vincent rigo est céréalier à Virazeil, dans le Marmandais. Si l'amour n'est pas au rendezvous, son métier n'en est pas la cause.

Le célibat n'a rien à voir avec la profession qu'on exerce.

J'admets que c'est plus délicat pour des éleveurs de se dégager du temps. Mais moi, en tant que céréalier, ce n'est pas du tout le cas. Globalement, je pense que ce n'est pas plus difficile pour un agriculteur que pour quelqu'un d'autre.

Cela fait un an que je suis célibataire mais je ne suis pas seul pour autant ! Je rencontre des personnes. Si je le voulais vraiment, je serais en couple. Je crois que lorsque j'aurai trouvé la bonne personne, ça se fera. Je préfère être seul plutôt que d'être mal accompagné.

Effectivement, j'ai des contraintes horaires, des contraintes de saison aussi, je travaille les jours fériés, je suis dépendant de la météo. Mais je pars en vacances tout de même !

Pas l'été, c'est certain car c'est la récolte et c'est le fruit du travail d'une année, mais si la personne que je rencontre n'est pas apte à vivre ainsi, alors ce n'est pas la peine.

D'autres corps de métier travaillent le dimanche alors cet emploi du temps n'est pas un frein. Je ne recherche un profil

en particulier... Je suis sans doute un peu compliqué ! Il faut qu'il y ait l'alchimie avant tout. Je ne suis pas inscrit sur les sites de rencontre... et je ne participerai jamais à L'amour est dans le pré ! Cette émission dévalorise la profession, renvoie une mauvaise image du métier. J'en ai parlé avec des gens qui vivent à Paris et franchement, à cause de cette émission, ils nous prennent pour des bouseux !

Campagnes 47 n°85- Décembre 2016 /33

Je m'installe Elevage de porcs gascons claire saint-marc 39 ans Installée depuis le 1er novembre 2015 Installation suivie par la chambre d'agriculture 47 Accueil des premières truies le 13 février 2016 32 porcs gascons : - 4 femelles reproductrices (dont une appartenant au Conservatoire des races d'Aquitaine) - 1 mâle - 27 porcs charcutiers Projet de laboratoire de transformation et de vente à la ferme

Le bonheur est avec les cochons Les cochons se sont invités à Antagnac, près de Casteljaloux. Claire Saint-Marc s’est installée en février dernier sur les anciennes terres de ses parents. Si elle pensait élever du cochon, elle ne pensait pas, en revanche, en découvrant la race du porc gascon, tomber sous le charme de ces animaux.

I

l ne lui a pas fallu longtemps pour prendre sa décision et quitter définitivement l’enseignement : « Il y avait un gros décalage entre le désir d’exercer mon métier et de mettre des choses en place pour les enfants et les desiderata de la hiérarchie, explique Claire Saint-Marc. En février 2015, alors que je cuisinais du cochon,

34/

je me suis dit que si on voulait continuer à le cuisiner, il faudrait l’élever. » D’une parole en l’air, c’est finalement une reconversion professionnelle qui s'engage. En mai de la même année, Claire donne sa démission. Ses collègues professeurs des écoles se sont montrés admiratifs, voire envieux, et l’ont encouragée. Quant à ses parents, ils n’ont pas

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

caché leur réticence : « Mes parents ont tout fait pour que mes sœurs et moi ne soyons pas agricultrices (NDLR : ils cultivent des tomates de plein champ, des asperges et ont quelques cultures céréalières). Ils me disaient : "Tu crois qu’il y a des gens qui vont en acheter ?" En fait, j’ai beaucoup de demandes… mais rien à vendre pour le moment ! ». C’est que Claire Saint-Marc a eu ses premiers cochons en février 2016.

Avant cela, elle a visité des élevages à la recherche d’une race rustique : « Je ne voulais pas élever des cochons en bâtiment. Je ne voyais pas les choses ainsi, confie-t-elle. J’ai visité un élevage de porcs gascons en sud-Dordogne, et c’est comme cela que j’ai trouvé la race que je voulais élever ! élément important pour moi : c’est une race locale et

elle vit dehors, même en hiver. Quand j’ai vu les porcs, je les ai trouvés jolis et sympas. Cela a été la révélation ! Je cherchais des cochons à cuisiner… En fait, je suis tombée sous le charme. » En décembre 2015, elle achète un porc gascon pour le cuisiner, « pour voir ce que ça donnait au niveau du goût ». Résultat : « C’est super bon ! » Elle se lance donc dans l’aventure de l’élevage des porcs noirs. Mais à Antagnac, au lieu-dit Jacquet, où ses parents cultivent leurs légumes et où ils ont fait donation de leurs terres en indivision à chacune de leurs filles, Claire Saint-Marc n’avait jamais vu d’élevage. Pas facile d’imaginer le quotidien avec les animaux : « Il faut y être tous les jours, les nourrir, les soigner. J’appréhendais. En fait, j’adore !

J’adore mes cochons ! lance la presque quarantenaire, rayonnante. C’est vrai, je n’ai plus de vacances, comme les gens le pensent. Mais avant, je n’avais pas de soirées, pas de week-ends ni de vraies vacances car je préparais mes leçons, je corrigeais les copies, etc. Là, en revanche, j’ai l’impression d’être en vacances tous les jours. » élevage alternatif Et c’est vrai qu’à la voir évoluer entre les parcs dédiés aux porcs, elle semble dans son élément. D’ailleurs, elle prend plaisir à câliner ses cochons, plus particulièrement les reproducteurs qui restent à la ferme, les autres étant destinés à la charcuterie : « Ce sont mes copains. Je discute avec eux, je leur gratte le dos, ils couinent ! » Aujourd’hui, Claire Saint-Marc possède 32 ani-

L'accompagnement de la Chambre d'agriculture - Mélanie Sire pour le plan de développement de l'exploitation. Ainsi, Claire Saint-Marc a pu faire une demande de prêt d'honneur (qu'elle a obtenu).

- Tiffany Massalve l'aidera à monter le dossier Area afin d'obtenir une subvention pour la construction du laboratoire de transformation. Michel Galinou s'est rendu sur l'exploitation afin d'estimer la faisabilité du projet et pour donner quelques conseils à l'éleveuse.

Les autres soutiens de Claire Saint-Marc - Claire Saint-Marc a fait appel à un financement participatif du nom de Miimosa (un site spécialisé sur les projets agricoles). Claire a pu obtenir plus de 5 000 euros qui l'ont aidée à acheter portails et grillages.

- L'Association nationale de sauvegarde du porc gascon permet à l'éleveuse d'être en contact avec d'autres élevages.

- Le Conservatoire des races d'Aquitaine, qui œuvre pour le maintien et la sauvegarde des races locales, lui a prêté pour une durée de trois ans sa plus jeune femelle reproductrice. Au terme du contrat, la femelle sera rendue au conservatoire avec l'une de ses filles.

- La productrice travaille également avec le Ligeral (association des livres généalogiques collectifs des races locales de porcs). Ses porcs pure race sont en effet inscrits au Ligeral, qui contrôle les critères de la race et les taux de consanguinité.

- Avec le financement de Vivea, Claire Saint-Marc a bénéficié d'une formation auprès de vétérinaires alternatifs, "ce qui me permet notamment de ne pas vacciner mes bêtes", explique la jeune femme.

maux : quatre femelles reproductrices (dont une qui appartient au Conservatoire des races d’Aquitaine), un mâle, 16 porcs charcutiers de neuf mois et 11 porcs charcutiers de cinq mois. Ces derniers partiront à l’âge d’un an. En attendant, Claire fait attention à leur alimentation : « Les porcs gascons ont tendance à faire du gras. Je veille donc à ce qu’ils fassent du muscle. » Ils sont nourris aux graines germées, afin qu'ils aient de meilleures défenses immunitaires. Si pour l’instant Claire achète le Poules et blé, l’orge, le pois et la féverole, elle précochons voit de semer du trèfle sur différentes cohabitent sereinement... parcelles, d'une part pour que les coEt les poules chons puissent brouter et d'autre part ont leur rôle : pour en faire du foin. Chose étrange au elles picorent milieu des porcs : les poules pondeuses les parasites passent. Elles sont ici aussi chez elles. sur la peau Et la cohabitation semble harmonieuse. des porcs « L’idée de mettre des poules au sein de gascons. l’élevage de porcs répond à une volonté de ma part de faire un élevage alter-

natif autant que possible. Les poules enlèvent les parasites sur la peau des porcs », explique Claire Saint-Marc.

Bientôt également, trois hectares de parc seront disponibles pour les porcs gascons charcutiers : « Ils auront accès à un hectare et demi en permanence. Sur le reste, il y aura du trèfle et du foin », explique la jeune femme. Un parc d’un hectare sera dédié aux reproducteurs et à la maternité. En post-sevrage, les porcs seront dans un parc de 0,8 ha. Si Claire pense pouvoir vivre de ses porcs noirs (notamment par le biais de l’atelier de transformation et la vente directe à la ferme à venir dans les prochains mois), elle n’envisage pas d’agrandir l’élevage. Elle sait ce qu’elle veut : « Je n’irai pas au-delà de quatre ou cinq femelles reproductrices. Je veux que mon élevage reste à taille humaine. » Simple et humaine, c’est ce qui semble d’ailleurs caractériser au mieux l’éleveuse.

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /35

Métier Je suis...

... boucher abatteur Vendre la viande au plus près de sa zone de production. C’est le credo de la boucherie-charcuterie Garens, à Laroque-Timbaut. Un principe qui se fait rare mais que Jérôme Garens perpétue avec conviction.

A

L a ro q u e -T i m baut, la boucherie-charcuterie Garens est une institution. Jérôme Garens a pris la relève de son père qui avait créé il y a cinquante ans l’établissement situé place de l’hôtel de ville. Jérôme est boucherabatteur : vaches, veaux, porcs et agneaux sont choisis par ses soins et achetés directement aux éleveurs locaux, puis il se charge du transport à l’abattoir de Villeneuve-sur-Lot. Le fait que l’abattoir villeneuvois ait été repris par la chambre d'agriculture est très important pour la boucherie. « S’il avait fermé, j’aurais dû me déplacer beaucoup plus loin, à Bergerac par exemple. Cela aurait eu un coût que je n’aurais pas pu répercuter sur le prix de la viande », explique

36/

le jeune boucher. Rejoint par sa sœur il y a quatre ans, Jérôme travaille avec un autre employé et deux apprentis.

avec des plats cuisinés par Jérôme. « La cuisine, c’est un autre métier, mais cela colle parfaitement à l’esprit de la

Le métier de boucher est en perte de vitesse, et cela est d’autant plus vrai pour les bouchers-abatteurs. « Nous sommes la seule boucherie à Laroque-Timbaut.

Avant, il y en avait quatre, observe Jérôme Garens. Et il y a très peu de boucheries qui s’occupent de l’abattage aujourd’hui ». L’activité de boucher, qui auparavant se suffisait à elle-même, nécessite désormais une diversification. La boucherie de Laroque-Timbaut propose ainsi des produits d’épicerie fine et une partie traiteur

boucherie aujourd’hui », estime ce dernier. Le contact avec les clients est primordial, Jérôme Garens et son équipe sont aux petits soins avec eux. « Heureusement que cet aspect du métier reste inchangé ! approuve-til. Ici, les clients sont accueillis, servis et conseillés. Nous connaissons les goûts des

« Nous sommes la seule boucherie à Laroque-Timbaut »

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

gens et savons quoi proposer à chacun. Cela, les grandes surfaces ne peuvent pas l'offrir ». Les clients viennent surtout de Laroque-Timbaut et des villages alentours, mais il y a quelques Agenais qui « montent à la campagne » pour acheter leur viande. Pour Jérôme Garens, le métier de boucher nécessite avant tout de la passion. « Elle est essentielle, affirmet-il. La boucherie est un beau métier, mais qui présente beaucoup de contraintes et peu d’avantages ». Heureusement, chez les Garens, la passion de la boucherie va de soi.

Ils sont nés dedans...

Contacts Boucherie-charcuterie Garens Place de l'Hôtel de Ville - 47340 Laroque-Timbaut Tél. : 05 53 95 71 21 Abattoir de Villeneuve-sur-Lot Tél. : 05 53 40 24 99 ou 06 89 49 43 43

Balade Duras

Campagne royale Si ce n’est la visite du prince Albert II de Monaco à Duras, le 4 juillet prochain sur la terre de ses ancêtres, le pays duraquois affiche une autre forme de noblesse. Des terroirs et des paysages variés nourrissent une authenticité qui revendique aussi sa modernité.

P

lus qu’une terre, un royaume dont chacun possède la clef. « Peut-être est-ce lié au fait que j’ai toujours vécu ici mais, lorsque je reviens sur ce piton calcaire qui domine la plaine qui tire jusqu’à l’océan, après m’être absentée, je ressens un soulagement, voire un bienêtre, explique Bernadette Dreux, le maire

de Duras. Je rentre “à la maison” ». Duras pourrait avoir inspiré le Japonais Hayao Miyazaki pour son film « Le Château dans le ciel ». C’est ainsi, en effet, qu’apparaît le château des ducs une fois le dernier lacet dépassé sur la route départementale 708 en provenance de Marmande. La bâtisse, fondée au Moyen Âge avant d’être transformée en demeure de plaisance au XVIIIème siècle, surgit au cœur d’un jardin de verdure travaillé par l’Homme depuis la nuit des temps.

Aussi bon à voir qu’à goûter

Si la mémoire de Marguerite Duras, née Donnadieu, retient à Duras les gourmands de belles lettres, des plaisirs plus terrestres agrémentent la découverte du

territoire. Le pays duraquois oscille entre plaines et vallons, tandis que le Dropt sillonne au cœur d’une vallée arrosée par quatre rivières charmantes. Les vignes de l’appellation Côtes de Duras et les vergers tracent leurs lignes au nord du territoire. Au sud, l’élevage de bœuf de race bazadaise et les grandes cultures, de maïs notamment, dessinent un damier paysager ponctué de rideaux d’arbres. « S’il fallait décrire le territoire, il faudrait dire son authenticité préservée qui tire aujourd’hui son dynamisme », conclut Bernadette Dreux. L’agriculture conserve un visage humain, parce que familial, dont les traits principaux restent le vin et la polyculture. Le bâti, résidentiel comme patrimonial, arbore des richesses dont la pierre et le bois révèlent le cachet et la noblesse. Royal…

Bonnes adresses vente directe

où dormir

La P'tite Confiote

Claudette et Claude Jocal

Vins de Duras

Gîte de Maisonneuve

Découvrez des confitures artisanales traditionnelles et originales.

Vincent et Véronique Beylard - Fontmorin 47120 Baleyssagues - Tél. : 05 53 83 77 51 http://confitures-gelees.com Venez découvrir les vins AOP Côtes de Duras au Domaine Amblard(1), au Domaine de Laplace(2), au Domaine de Laulan(3), au Domaine de Dame Bertrande(4) et au Château La Boissière(5).

(1) Chez Amblard - 47120 Saint-Sernin-de-Duras Tél. : 05 53 94 77 92 (2) Laplace - 47120 Saint-Jean-de-Duras Tél. : 05 53 83 00 77 (3) Petit Sainte Foy - 47120 Duras - Tél. : 05 53 83 73 69 (4) Les Guignards - 47120 Saint-Astier-de-Duras Tél. : 05 53 94 74 03 (5) La Boissière - 47120 Soumensac Tél. : 09 64 06 18 96

Gîte de 11 personnes, 128 m², Gîtes de France.

Claudette et Claude Jocal - Toupinerie Bas 47350 Montignac-Toupinerie Tél. : 05 53 93 30 79 Maison à colombages, pouvant accueillir 14 personnes.

Noël et Lucette Bordin - 47800 Lavergne Tél. : 05 53 93 87 45 www.gite-de-maisonneuve.fr

La chauve-souris ou la vie

« Les premiers nichoirs, en Lot-et-Garonne, devraient être installés sur le territoire de l’appellation au printemps ». Fabrice Pauvert, viticulteur et négociant au lieu-dit "Le Grand Coup" sur la commune de Saint-Sernin, est enthousiaste. Le président de l’organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation Côtes de Duras est à l’origine du projet Batviti, désormais connu jusqu’au siège de l’Unesco à Paris. Objectif ? Favoriser la réimplantation des chauves-souris à proximité des cultures. Pourquoi ? « Ce petit animal aussi sympathique que méconnu est un gros consommateur d’insectes, 2 000 à 3 000 par nuit, explique Fabrice Pauvert. Son implantation permettra de limiter les intrants tout en favorisant la biodiversité ». Tandis que la Dordogne démarre cette année l’expérience pour une durée de cinq ans, les chambres d'agriculture Lot-et-Garonne et de Gironde se préparent à l’accueil des chauves-souris.

Batviti est également soutenu par des projets pédagogiques, conduits par les collégiens de Henri-IV à Bergerac (24) et de Lucien-Sigala à Duras (47).

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /39

il était une fois...

par le kiwi raconté la famille Sanz

La famille Sanz à l'origine de l'introduction du kiwi dans le département, grâce à Jacques Sanz, aujourd'hui disparu (ci-dessus).

C’est l’histoire de la rencontre entre une famille de producteurs lotet-garonnais et un fruit venu de l’autre coté du globe. Une rencontre passionnée qui a contribué à imposer le kiwi dans nos compotiers.

«L

e Lot-et-Garonne est une terre de précurseurs ». c’est une vraie rencontre. Notre terroir lui convient parfaiLa famille Sanz en sait quelque chose : elle est tement », souligne Guy Sanz, son plus jeune frère. Les efforts à l’origine de l’introduction du kiwi dans notre et le sens de l’innovation payent : au bout de dix ans, le kiwi département. L’aventure a débuté en 1970, gagne son titre de noblesse et il s’exporte déjà largement. Les lorsque Jacques Sanz revient de Rungis avec « une souris vé- consommateurs l’adoptent, appréciant notamment ses atouts gétale », le nom donné au kiwi à l’époque. « Quand on a com- nutritionnels : richesse en vitamines C, E, et antioxydant. Au mencé à en planter, on a rencontré un certain scepticisme », fil des ans, les terres alluvionnaires des bords de la Garonne témoigne Pierre Sanz, son frère. et du Lot se plantent de vergers d’actinidia, le C’était une prise de risque de vounom de la liane qui produit le kiwi. Au point loir produire en France ce fruit AveC Le KiWi, de faire du Lot-et-Garonne le premier déparconsidéré comme exotique, que la C'est Une vrAie tement de production. « C’est la qualité de ses Nouvelle-Zélande avait lancé sur renContre sols qui nous a permis de surmonter des hivers le marché. Tout était à construire : avec des -20°C, comme en 1986, poursuit Jeanla technique pour le produire Pierre Sanz. Dans de mauvais sols, les pieds comme les marchés pour le vendre. Pourtant, Jacques Sanz y n’auraient pas tenu ». Si ce fruit s’est implanté dans le sol lotcroit. Et il n’est pas le seul. D’autres producteurs de la vallée et-garonnais, il l’est aussi dans le cœur de la famille Sanz. Du de la moyenne Garonne lui emboîtent le pas. « Avec le kiwi premier hectare planté en 1971 « entre des pêchers », précise Jean-Pierre, elle cultive aujourd’hui un des plus grands vergers de kiwi de France. Ardent promoteur de ce fruit, Jacques Sanz a co-fondé le Bureau interprofessionnel du kiwi (BIK), qui fépremier ! dère 70 % de la production française. Dans le même élan de er recherche d’efficacité, il sera en 1983 à l’initiative de l’InterLe Lot-et-Garonne est le 1 déparnational Kiwifruit Organisation (IKO) qui rassemble les pays tement producteur de kiwis en producteurs. « L’histoire du kiwi est une histoire de pionniers France enthousiastes et déterminés, constate Marie-José, sa fille. C’est 170 producteurs en produisent. un fruit nouveau qui a suscité beaucoup de passion. Et encore Les vergers d’actinidia couvrent 840 ha aujourd’hui. Avec par exemple l’arrivée de nouvelles variétés de vergers à chair jaune ». Et l’histoire d’amour n’est pas finie. Une troiPlus de 15 000 tonnes ont été récolsième génération a rejoint l’aventure. tées en 2015

En chiffres

40/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

Ingrédients pour 6 personnes

Compotée kiwi et fruits d'ici - 5 beaux kiwis du Lot-et-Garonne - 1 grappe de chasselas de Prayssas ou Moissac - 1 poire - 1 pomme Chanteclerc Pâte à crumble - 100 g de beurre demi-sel - 100 g de cassonade - 100 g de poudre de coco - 100 g de farine Granité - 15 cl de rhum blanc Pour le sirop : -150 g de sucre semoule - 300 g de jus de citron vert - 200 g d'eau

Michel Dussau, chef à La Table: la recette La Table - 1350 Avenue du Midi, 47000 Agen

©JuLIen domec studIo

Crumble kiwi et fruits d'ici, o t i j o M é t i n a r g

Suggestion de présentation

La compotée : - Tailler tous les fruits en brunoise*.

- Faire revenir avec une noisette de beurre demi-sel les fruits séparément.

- Essayer de garder les fruits en morceaux et réserver.

Le granité :

Le crumble :

- Préparer un sirop : mélanger les ingrédients pour le sirop et faire chauffer dans une casserole. Réserver.

- Mettre le beurre pommade dans un batteur et insérer tous les autres ingrédients du crumble.

Dressage :

- Mélanger et réserver.

- Etaler l'appareil à crumble dans un plat et faire cuire au four à 200°C pendant 15-20 minutes.

- A la sortie, laisser refroidir puis mixer ou concasser au couteau et réserver.

- Quand le sirop est tiède, mélanger au rhum et l'étaler sur une plaque et le mettre au congélateur en n'oubliant pas de remuer à l'aide d'une fourchette toutes les 30 minutes jusqu'à parfaite congélation.

- Déposer dans une coupe la compotée de kiwi et fruits d'ici.

- Saupoudrer de morceaux de crumble et poser délicatement sur le dessus une cuillérée de granité mojito.

* Garniture taillée en dés.

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016 /41

Š auremar@fotolia.com

Liste des producteurs présents au MPP® de Noël Association des trufficulteurs de lot-et-garonne Association des Trufficulteurs du Lot-et-Garonne 271, rue de Péchabout 47000 Agen 05 53 77 83 33 Truffes fraîches.

Auzeral bertrand

Lescourre 47480 Pont du Casse 06 88 95 68 08 - famille.auzeral@gmail.com Miels, pains d'épices, bougies, propolis, gelée royale, bonbons, biscuits aux épices, maisonnettes en pain d'épices, nougats et caramels, sirops pour la toux et cosmétiques au miel.

Avi christophe

Laclède - 47310 Laplume 06 09 85 71 91 avi6@orange.fr Vins AOC Brulhois – AOC Buzet - IGP Agenais.

bach joël - SOLEIMIEL

Marsac - 47320 Clairac 05 53 79 35 00 - soleimiel.scop@gmail.com

Cano-Hernandez Magalie et Théodore

EARL de Parrouty-Parrouty 47380 Monclar d'Agenais 05 53 41 15 05 - fromagesdeparrouty@orange.fr Fromages de chèvre : crottins frais, affinés et aromatisés, pavés et bûchettes, coeurs cendrés.

Cauty Stéphanie Les vergers de Titoy

Les Vergers de Titoy - Titoy 47130 Bazens 06 63 19 94 34 - steph@titoy.fr Eau de vie de poire, apéritifs régionaux - Liqueur de poire Farine à la noix.

christ damien - ferme du vignal EARL du Vignal - Cailladelles 47290 Castelnaud de Gratecambe 05 53 01 72 78 - vignalgastronomie@orange.fr

Volailles maigres, festives et dérivés - Canards gras et dérivés Oies grasses et dérivés - Produits festifs, conserves

cuillier patrick champagne cuillier père & fils

Pain d'épices bio, miel bio, pollen.

Champagne Cuillier Père et Fils 14, place d’Armes - 51220 Pouillon - 03 26 03 18 74 ou 05 53 96 89 05 - patrick@champagne-cuillier.fr

bibard sébastien la ferme de marauli

Champagne, coffrets cadeaux, capsules à champagne, Ratafia.

SCEA La Ferme de Marauli « Marauli » - 47700 Poussignac 05 53 88 22 56 scealafermedemarauli@orange.fr Chapons, dindes, poulets, pintades, canettes, découpes de poulet et de dinde, rôtis de chapon, de dinde, d'oie, de canette, de pintade, de poulet, saucisses et divers produits de découpe.

Bongage marie

Gaubert - 47470 Engayrac 05 24 29 39 25 - colignonbernadette@live.fr Confitures, pâtes de fruits, lapins prêts à rôtir.

Buisson Carole et Joël Domaine de Campet

SCEA Domaine de Campet Campet - 47170 Sos 05 53 65 61 47 - domainedecampet@sfr.fr Armagnac - Albrésia (vin de liqueur) - Confit d'Albresia.

De Lataillade Olivier Pisciculture du Ciron Pisciculture du Ciron Grand Trépelède - 47420 Allons 05 53 89 15 55 fermeduciron@gmail.com

Truite fumée, œufs de truite, conserves de truites en bocaux (terrines, miettes, truite à tartiner), gravlax.

DELCROPT caroline

"Les Délices de St Cirice" - 4, rue de Bretagne - 47550 Boé 06 76 82 87 42 - cakouture@hotmail.fr Confitures, pâtes de fruits, caramel à tartiner, sucres épicés...

durand régine, claude et augustin la maison de la noisette La Maison de la Noisette - Ferme la Campelière Bégou - 47360 Lacépède 05 53 95 98 29 - contact@lamaisondelanoisette.com

Noisettes grillées apéritives, huile, farine, éclats, sel noisettes, noisettes et moutarde, noisettes et miel, pâtisseries à la farine de noisettes, crème à tartiner aux noisettes, noisettes pralinées, chocolats aux noisettes, pâte aux noisettes, noisettes coques et décortiquées.

liste des producteurs présents au mpp® de noël DUrGUEiL SoLAnGE LES rEnardIèrES

EaRL Le Moulatier - Les Renardières 47150 Monflanquin 05 53 36 45 44

HUnzikEr-DAEtWyLEr AStriD

L'Homme Delblat 47380 TOURTREs 05 53 79 77 09 - hunziker-daetwyler@orange.fr

Conserves de canards : Foies gras, confits, pâtés, rillettes.

Safran en stigmates et pistils, confiture de figue safranée, petits gâteaux de Noël safranés.

EpLEFpA - La fErME du LyCEE agrICOLE

JArASSon pHiLippE

EPLEFPa du Lot-et-Garonne Route de Casseneuil - 47110 sainte-Livrade-sur-Lot 05 53 40 47 10 julie.lajaunie@educagri.fr Jus de pomme et mélanges de jus.

L'attrape rêves - "au Pont" - 47220 sauveterre-st-Denis 05 53 47 60 90 attrape.reves@orange.fr Chocolats fins, pâtes à tartiner sans huile de palme, ganaches, fondants, mendiants, cosses, sucettes en chocolat, CD en chocolat, coffrets cadeaux, bonbonnières, promesses du pape, cartes bancaires en chocolat, caramels.

FUrLAn LAUrEnt fErME dE SarbOISE

LABrUniE CorinnE

Foies gras de canard, pâtés, rillettes, confits, foie gras mi-cuit.

Escargots frais, en conserves, escargolade sur place.

GAUtiEr pHiLippE Et SéBAStiEn SavEurS dE garOnnE

LACoStE rEinE Et BrUno La fErME du buguEt

Lamproies.

Conserves d'oies et de canards. Foies gras, bloc de foie gras, confits, pâtés, cous farcis, cassoulet, grillons, gésiers, pâté de foie.

saRL de sarboise - sarboise - 47260 Coulx 05 53 88 80 50 contact@fermedesarboise.com

saRL saveurs de Garonne 35, rue des Tilleuls- 47180 Couthures/Garonne 06 09 74 74 97 - philippe.gautier0062@orange.fr

GinGLArDi réGinE

EaRL des Escargots de la Vallée du Dropt st-serbe - 47210 st Etienne de Villeréal 05 53 36 37 50 - sallier.patrick@wanadoo.fr

La Ferme du Buguet - Le Buguet 47500 sauveterre la Lémance 05 53 40 62 44 - bruno.lacoste0007@orange.fr

EaRL Régine et Fils Labeyrie - 47170 ste-Maure-de-Peyriac 06 47 70 21 75 regine.ginglardi@orange.fr

MArCy BrUno Et yAnn

Foies gras, confits, plats cuisinés, pâtés, rillettes, cous farcis, magrets fourrés au foie gras, cassoulets, asperges en conserves, coffrets cadeaux.

Canards : magrets frais, foies gras frais et conserves de canards : pâtés, foies gras, confits, gésiers Gibiers : cerf, rôtis, pavés en frais. Conserves : civets, pâtés de cerf, chevreuil, daim.

GoDEAS CorinnE Et pHiLippE sCEa du sous-bois Estiguederne - 47360 Montpezat 06 08 42 50 44 - phi.co.godeas@wanadoo.fr

GaEC de Largenté – Largenté 47420 allons 05 53 89 15 90 - bruno.marcy0321@orange.fr

MELLA AUréLiE

Charcuterie diverse : jambon pays, jambon blanc, crépinette, boudin blanc, porcelet farci, charcuterie sèche.

MELLa & FILs EaRL La Barraque - sous les Vignes 47360 Montpezat 06 88 46 70 30 - mellaetfils@gmail.com

HALLiEn CHryStELLE Et CéDriC fErME dE barbEnègrE

Spécialités oies et canards Frais : foies gras et magrets Conserves : foies gras, confits, rillettes, pâtés.

La Ferme de Barbenègre Lieu-dit ''Rey'' - 47250 samazan 05 53 20 66 59 cedric.hallien@orange.fr

Oies blanches, oies de Guinée, cailles, volailles.

Liste des producteurs présents au MPP® de Noël Michez henri

EARL La Brasserie des Cèdres 891, route des Cèdres - 47340 La Croix Blanche 06 85 68 09 92 - labrasseriedescedres@gmail.com Bières artisanales, coffrets cadeaux.

pourcel patrick ferme du lacaÿ

La Ferme du Lacaÿ – Lacaÿ 47140 Penne d’Agenais 05 53 41 24 23 - pourcel.patrick@orange.fr

Montel Yannick Domaine de Lions

Domaine de Lions - 47370 Thézac 06 80 01 29 74 - domainedelions@orange.fr

Pruneaux d'Agen mi-cuits, apéritifs aux pruneaux, eaux de vie prunes d'Ente et eaux de vie pruneaux, pruneaux à l'eau de vie, pruneaux au vin, pruneaux au chocolat, pruneaux fourrés, chutney aux pruneaux, confitures de fruits et légumes de la ferme.

Vins Rouge et Rosé : Bouteilles et cubis.

Roche Céline

papillaud denis le fournil paysan EARL Saveurs d'Autrefois - Le Fournil Paysan Grand Chemin - RD 911 - 47110 Le Temple/Lot 05 53 01 98 94 ou 06 10 32 42 01 lefournilpaysan@yahoo.fr Pains au levain cuits aux granulés bois, pains spéciaux, viennoiseries, tartelettes, fougasses, farine.

paul philippe ferme de caussens

EARL Caussens - Caussens 47600 Montagnac 05 53 95 22 32 bienvenue@ferme-de-caussens.com Viande d'agneau - Viande de sanglier.

Pauvert Guy Domaine Amblard

SCEA Domaine Amblard – Amblard 47120 St Sernin de Duras 05 53 94 77 92 domaine.amblard@wanadoo.fr Vins AOC Côtes de Duras.

EARL de Pireou - Le Rutou 47170 Ste-Maure-de-Peyriac 05 53 97 54 01 - celineroche47@orange.fr Plats cuisinés de bœuf, terrines, pâtés.

Simonet Joël

EARL de Cantegrel Lasalsesex - 47370 Tournon d'Agenais 05 53 40 79 79 - earl-de-cantegrel@orange.fr Truffes en verrines, beurre truffé, produits dérivés.

taret corinne ferme de la bosse

SCEA La Ferme de la Bosse - La Bosse 47240 Bon-Encontre 05 53 68 37 95 lafermedelabosse@wanadoo.fr Fromages frais, affinés, confitures de lait, desserts lactés : riz au lait, flans vanillés, crèmes dessert, lait cru.

Enfin, retrouvez tous les artisans d'art pour les cadeaux de dernière minute : Monique Chapeyrou pour les chapeaux, Claudine Charbonnel pour les produits d'entretien à base de plantes, Geneviève Darriet pour des bijoux en perles de verre, Jean-Pierre Gineste pour des objets en bois, Laetitia Kaster pour des articles en mohair, Josiane Toussaint pour des tisanes, eaux florales, savons, etc., Delphine Van Hooren pour des savons, bougies et parfums d'intérieur.

chasse

Un dimanche à la très belle initiative que cette invitation à chasser les idées reçues... sur la chasse. La 3ème édition s'est tenue en partenariat avec le 1er salon des artistes animaliers. reportage au château de Saint-Loup en Albret…

«C

hassez les idées reçues », le slogan est malin mais parfaitement à l’image du message véhiculé par la fédération départementale de chasse de Lot-et-Garonne. La meilleure façon d’expliquer le rôle des chasseurs est en effet d’inviter le grand public à rencontrer ces acteurs incontournables de l’équilibre rural pour dialoguer. C’est ce qui est proposé traditionnellement sur une journée dans plusieurs lieux du département. Ainsi, une vingtaine de sociétés de chasse ont accueilli le grand public en ce dimanche 16 octobre.

Cette année, la fédération départementale avait décidé de nouer un partenariat avec les organisateurs du 1er salon des ar-

Les "Echos d'Occitanie", un groupe de sonneurs de trompes, ont animé la journée.

46/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

La chasse à courre a aussi été de la fête.

O

chasse tistes animaliers. C'est donc à Montagnac-sur-Auvignon qu'ont été présentées plusieurs disciplines spectaculaires comme la chasse à courre, la chasse au vol (fauconnerie) ou encore la chasse à l’arc, sans oublier bien-sûr la chasse au fusil. Le succès de l'opération grandit chaque année et cette troisième édition a ainsi permis de rencontrer 150 non chasseurs. Le cadre est idyllique : le château de Saint-Loup en Albret habitué à accueillir séminaires, mariages et grandes réceptions. Un temps parfait (contrairement à l’année passée), des curieux de tous âges et un accueil convivial : tous les ingrédients étaient réunis. Si l’on ajoute à cela le traditionnel repas des chasseurs, on conviendra que tous les sens étaient gâtés durant cette journée.

Plusieurs disciplines on été présentées, la chasse au vol (fauconnerie) et bien-sûr la chasse au fusil.

lga est curieuse de nature, elle s’intéresse à tout et aime apprendre. C’est donc tout naturellement qu’elle a suivi les archers en ce dimanche d’invitation : « Je voulais voir comment ça se passe et j’ai trouvé cela très intéressant.

Je fais déjà pas mal de choses, et je n’ai pas beaucoup de temps mais ça pourrait m’intéresser. Ca correspond aussi à une certaine idée que je me fais de la chasse ».

L

es amis de Raphaël, dont certains habitent dans d’autres régions, avaient choisi de passer leur dimanche à la découverte de la chasse et du département. Ils ont été très impressionnés par les archers et la traque. Deux d’entre eux se sont dits intéressés par la chasse pour quelques week-ends dans l’année « mais plutôt au fusil, parce que les résultats sont tout de même plus probants… ».

M

uriel Boulmier, élue agenaise et soutien indéfectible des opérations de la fédération, se plaît à participer à cette manifestation qui lui rappelle ses racines, qui mêlent étroitement agriculture et chasse : « Je me souviens que mon père, agriculteur, fabriquait lui-même ses cartouches. » Elle rend également hommage aux chasseurs pour leur rôle dans ce qu’elle appelle « l’équilibre des choses », à savoir la gestion de la faune.

Campagnes 47 n°85- Décembre 2016 /47

Chasse

Une chasse contraignante Simon Farina, trésorier des chasseurs à l’arc de Gascogne, n’en revient pas du succès de cette discipline : « Au début, il y une vingtaine d’années, c'est tout juste si on ne se cachait pas pour chasser à l’arc… ». Aujourd’hui, la discipline est beaucoup mieux perçue, et elle donne plutôt une bonne image de la chasse. Interview.

Qui sont les chasseurs à l'arc ?

Par moitié, ce sont des chasseurs traditionnels au fusil qui viennent à la chasse à l'arc par désir de nouveauté. Cela a

48/

été mon cas. Mais l’autre moitié arrive à la chasse par l’arc ou son attrait. Nous sommes aujourd'hui une cinquantaine dans le département. On chasse beaucoup à l’affût, individuellement ou parfois sur des journées en collectif.

Qui peut chasser à l’arc ?

C’est une chasse contraignante et qui demande un entraînement constant et régulier. Il faut bien sûr passer le permis de chasser mais il faut également suivre une formation spécifique dispensée par les instructeurs de l’association.

Car il vaut mieux ne pas apprendre tout seul pour ne pas prendre des mauvaises habitudes… C’est aussi une chasse physique, car en plus de la traque il faut bander l’arc, ce qui nécessite du muscle et de la technique. Il y a beaucoup de candidats mais au final souvent peu d’élus…

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

Sandrine chasse à l’arc depuis deux ans. C’est son mari qui lui a transmis le virus. Les enfants suivront certainement… « J’ai passé le permis de chasse et suivi la formation, mais je n’ai pas beaucoup de temps, je chasse de temps en temps et même si les résultats ne sont pas fabuleux, le plaisir est réel ! »

Arnaud de Mentque (à droite), organisateur de cet événement, est passionné de nature et de chasse à courre.

Le premier Salon des artistes animaliers dans le Sud-ouest

D

u 14 au 16 octobre, trois journées ont été consacrées à la nature, la chasse à tir et à courre, ainsi que la tauromachie. Organisé dans le cadre somptueux du Château de Saint-Loup en Albret, à Montagnac-sur-Auvignon, ce salon a accueilli pas moins de 20 artistes animaliers, venus exposer peintures, sculptures et bronzes. Arnaud de Mentque, propriétaire du château et organisateur de cet événement, est passionné de nature et de chasse à courre. Il explique : « Ce salon est né d’une idée somme toute assez simple, celle de promouvoir les artistes animaliers dans le Sud-ouest. À ma connaissance, rien de semblable n’a encore été organisé à ce jour. Les thèmes choisis correspondent à l’identité forte du pays : la nature en général, la chasse à tir et à courre, qui sont des pratiques traditionnelles ici, ainsi que la tauromachie,

patrimoine multiséculaire de l’Occitanie. L’idée d’une localisation loin des grands salons parisiens a séduit beaucoup de monde et donne un attrait nouveau à ce genre d’événement. » Pour preuve, pas moins de vingt artistes venus de toute la France avaient répondu favorablement et ont exposé au château. Un public passionné s'est ainsi déplacé en masse durant les trois journées du salon, laissant présager une suite à cet événement. Au total, ce sont 450 visiteurs de tous âges et horizons qui ont découvert les oeuvres d'art exposées.

Campagnes 47 n°85- Décembre 2016 /49

petites annonces DiveRs 47 – Massage – Sauna – Jacuzzi luxe.

Prendre RDV entre 8h et 20h à Armillac 47800 quand je suis en France.

Tél. : 05 53 93 06 04 47 – vends vélo rose 7-9 ans. en excellent état car très peu servi. comme neuf. idéal pour cadeau de noël ! a venir voir sur agen. valeur du neuf : 120 euros.

Prix demandé : 90 euros.

Tél. : 06 76 99 75 99 47- UCOPAC (Cours/ Lot) vend des piquets sciés écorcés ou bruts acacia et châtaignier d’origine française garantis sans traitement – Pour tous renseignements nous contacter : ucopac@alliancefb.fr – 05 40 12 06 10

47 - VENDS voiture NISSAN JUKE noire métallisée, 110 cv, tBe. année 2013.

Première main. 45 000 km.

Prix : 13 000 euros.

Tél. : 06 76 03 02 26

Campagnes 47 est le magazine de la Chambre d’agriculture 47, réalisé par Publications Agricoles, 51 rue A. Camus BP 20131 - 47004 Agen. Tél. 05 53 77 83 70 ISSN 1265-5600 Directeur de publication : Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d'agriculture 47 - Rédactrice en chef : Fanny Marcati. Coordination de la rédaction : Jean-Bernard Pouey. Rédacteurs : Adrien Lasnier, Maude Le Corre, Fanny Marcati, Elise Michel, Jean-Bernard Pouey, Nathalie Pouey, Eve Scholtès.

Secrétariat de rédaction et maquette : Elise Michel. Crédits photos : Chambre d'agriculture, Fédération départementale de chasse 47, Fotolia, Julien Domec Studio, Adrien Lasnier, Maude Le Corre, Elise Michel, Jean-Bernard Pouey, Nathalie Pouey, Eve Scholtès. Publicité : Maryline Besoli - Petites annonces : Rania Bouteumera - Impression : Rotogaronne Agen. Dépôt légal 2218. N°85 Décembre 2016. Les articles parus dans “Campagnes 47” sous une signature individuelle n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Les textes et insertions publicitaires sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs. La reproduction même partielle des articles parus dans “Campagnes 47” est interdite sauf accord écrit préalable.

Abonnez-vous !

6€

2 numéros de Campagnes 47 Prix de l’enveloppe et de l’envoi postal exclusivement

Adressez vos coordonnées complètes (nom, prénom, adresse, code postal, ville et signature) avec un chèque à l’ordre de l’agent comptable de la Chambre d’Agriculture, à : Campagnes 47, Chambre d’Agriculture 271 rue de Péchabout - 47000 Agen PuÉRicultuRe

DeManDe D'eMPloi

47 - vends poussette High trek Bébé confort année 2013. excellent état, propre, pas tâchée.

Poussette 3 roues.

Hamac molletené déhoussable et lavable, hamac réversible (dos ou face à la route), position assise, inclinée ou allongée, frein, blocage des roues à l'arrêt, roues gonflables, roue avant fixe ou pivotante (à 360°), guidon réglable en hauteur. Tout terrain. Idéal pour les balades à la campagne ou les sportifs. A voir sur Agen en semaine ou sur villeneuve-sur-lot les soirs et weekends. Prix : 140 euros.

Valeur neuve : 600 euros.

Tél. : 06 66 45 76 60

47 - Cherche emploi dans le domaine de la santé, du secrétariat, de l’accueil, de l’éducation, la formation ou la petite enfance.

Expérience professionnelle de 15 ans dans le domaine associatif et médico-social en qualité d’animatrice de prévention et d’éducation à la santé.

Diplômes : - BAC+2 Diététique - CAP Petite Enfance Formée à la relation d’aide, l’addictologie et aux gestes de premiers secours.

Tél. : 06 75 50 08 44

RencontRes Bel homme charmant de 51 ans, 1m83 et 90 kg, châtain avec de profonds yeux verts, sincère et affectueux, je serai peut-être votre prince charmant. Je vous considèrerai comme une princesse. avec tendresse, humour et respect. Je suis papa de 2 grands enfants. très bricoleur. une femme sérieuse et sympathique, entre 47 et 53 ans, active et bienveillante serait pour moi un rayon de soleil. Pour avancer ensemble. Ecrire au journal (Publications Agricoles, 51 rue Albert Camus, 47000 Agen) sous la référence 85 - 1854.

Vos Petites annonces La ligne de 30 signes 4 euros ou 7 euros encadré (TVA 20% incluse).

Règlement : à joindre obligatoirement à votre grille-réponse par chèque, mandat ou virement à l'ordre de Publications-Agricoles, 51 rue Albert Camus BP 20131 - 47004 Agen cedex. Renseignements : 05 53 77 83 70

50/

Campagnes 47 n°85 - Décembre 2016

nom : _____________________________ Prénom :_______________________ société/organisme : ________________________________________________ adresse : _________________________________________________________ code Postal : __________________________ ville :_______________________ tél. : _______________________________ Mobile :_______________________ nombre de lignes : ________ nombre d'annonces :_______________________

Montant total : _____________ euros ttc. signature :

EN VRAI, UN TRACTEUR NE S’ASSURE PAS COMME UNE CHARRUE.

ASSURANCE TITANE PRO

Solutions adaptées pour chaque automoteur et chaque matériel attelé ou dételé.

groupama-agri.fr Pour les conditions et les limites des garanties, se reporter au contrat disponible en agence.

Groupama Centre-Atlantique - Caisse de Réassurance Mutuelle Agricole 2 avenue de Limoges CS 60001 - 79044 Niort Cedex 9 - 381 043 686 RCS Niort - Émetteur de Certificats Mutualistes Entreprise régie par le Code des assurances et soumise à l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution située 61 rue Taitbout 75009 Paris - 0 800 250 250 (Service & appel gratuits) - groupama.fr

Nos téléphones mobiles avec touche SOS et notre plateforme d’assistance Le téléphone à clapet

Le smartphone écran tactile

n

o Simple d’utilisati

Comment ça marche ? if

Simple et intuit

1 - Appel

Où que vous soyez, il suffit d’appuyer sur la touche SOS du téléphone pour déclencher une alarme.

L’appel est transmis directement à la plateforme d’assistance et permet de vous géolocaliser par GPS.

• Intègre une touche d’alerte SOS • Permet de vous géolocaliser où que vous soyez • Enrichi d’un service d’assistance 24h/24h et 7j/7

enue Activ ib env ’

3 - Intervention

d’une vale€ur de 170

bil

le téléphone

L’opérateur dialogue avec vous et apporte la réponse adaptée.

mo

offre de

• Une garantie d’intervention de votre réseau ou des services d’urgence si besoin

2 - Dialogue

OFFERT* code PVC47-M

Renseignements et souscription

En fonction de votre localisation, Présence Verte prévient votre réseau de solidarité et si nécessaire votre médecin ou les services d’urgence les plus proches.

05 53 67 78 00

Téléphone mobile géolocalisable offert pour une valeur de 170€. Condition d’usage de l’offre : 1 téléphone DORO est offert sous réserve de la souscription à l’abonnement à la téléassistance ACTIV’MOBIL (20€/mois). *Offre valable jusqu’au 31/03/2017 - Prix TTC

www.presenceverte.fr