Portrait de l’industrie
BENOÎT VALLÉE Quand Benoît Vallée est devenu propriétaire de sa compagnie de taxi, il avait en tête de la développer pendant quelques années, revendre et partir à la retraite…
Ouvrir ses œillères Il faut dire que M. Vallée a l’esprit d’entrepreneur : développer des idées, des nouvelles façons de faire, voilà qui représentent bien sa façon d’aborder son métier. « Si j’aime autant le taxi, c’est qu’il y a toujours de nouveaux défis, j’aime dire qu’il n’y a rien qui ne se fait pas. La question est plutôt comment on va le faire ! »
40 ans plus tard, toujours propriétaire, il est aussi passionné de son métier, de sa compagnie et toute son industrie ! Investi et dédié durant toute sa carrière, une conversation avec lui est une véritable page d’histoire sur l’industrie ! Nous nous sommes entretenus avec lui afin qu’il nous raconte son parcours et nous entretienne sur sa vision de l’industrie du taxi. En 1976, alors qu’il est contracteur en construction, Benoit Vallée s’achète un permis de taxi pour faire du taxi à temps partiel, l’été, où il a du temps libre. « Dans ces années là ce n’étais pas rare de voir des policiers, des pompiers, qui faisaient du taxi à temps perdu la fin de semaine, pour ajou ter un petit revenu. On les appelait les spare ! » Rapidement, Benoît se sent bien dans cet univers et y accorde plus de temps, jusqu’à investir pour devenir l’un des propriétaires, en 1981, de la
compagnie Boisjoly, chez qui il est chauffeur depuis quelques années. « Boisjoly c’est la plus vieille compagnie de taxi à Montréal. Avant mon arrivée, les premiers propriétaires, transportaient le pain et la glace, ils faisaient le service de courrier et faisaient même les mariages avec leurs limousines. Lorsque j’ai commencé comme chauffeur, on était 17 véhicules à faire du taxi. De fil en aiguille, on a travaillé fort pour développer différents marchés » nous explique celui qui est devenu propriétaire unique de la compagnie en 2000.
Il nous raconte qu’il a notamment été le premier à offrir des voyages à crédit. « Ça a commencé avec une résidence pour personnes âgées où on devait souvent faire des voyages vers l’hôpital pour des prises de sang. Je me suis rendu compte que le chauf feur devait rentrer à chaque voyage dans la résidence pour faire signer un papier et se faire payer. On a donc commencé les coupons (Taxi co) et ouvert un compte pour la résidence. Moi je payais les chauffeurs et je facturais la résidence à la fin du mois. J’étais très fier d’être le premier ! Comme tout changement, la transition n’est pas toujours facile ; les chauffeurs n’étaient pas certains au départ de cette méthode, mais on a pris l’habitude. Tout le monde gagnait du temps ! »
À l’avant-garde du transport adapté Cet esprit avant-gardiste, notre inter viewé l’a particulièrement démontré lorsqu’il a décidé de se lancer dans l’aventure du transport adapté. En 1995, déjà propriétaire de Taxi Boisjoly et Villeray Taxi, il fonde Taxi Rosemont avec la ferme intention de se développer dans ce secteur. « Avec le
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