Joon - Dilan D'Agata

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DILAN

D’AGATA




Joon es el nombre del gato negro que aparece en este libro. En persa, la palabra joon se usa como un gesto de ternura. Se deriva de jân que designa el espíritu, la vida. Joon est le nom du chat noir photographié dans ce livre. En persan, le mot joon est employé comme marque de tendresse. Il est dérivé de jân qui désigne l’esprit, la vie.


DILAN D’AGATA











































Me impido vivir, invento signos y hago trampa. Me niego a ir hasta el final, a fijarme en un significado. Doy vueltas en círculos, ahogo las palabras. Una parte de mí arde, no quiero tranquilizarme. Corro el riesgo de perderlo todo o no creer más. Sensación de que todo es falso. Salto infeccioso en la mentira. Olvido. No quiero ser destruida.

Sueños silenciosos, sueños desfigurados. No intento entender y algo me detiene, me ahoga. La sombra está conmigo. Faltan las palabras. Las apariencias se desprenden, todo desaparece, pero siento el dolor. La sombra me pertenece, sin ella no soy nada. Me culpo a mí misma por perder, por jugar. Observo cada sensación, espero, me acerco a la carne. La sombra permanece y el tiempo no pasa, más allá de mí. Queda un rastro, un lugar silencioso. No decido nada. Me río porque tengo miedo.

No quiero ser encontrada. Me estoy vaciando. El miedo aleja a los demás. Un demonio viola mis sentidos. Impongo las condiciones de la incertidumbre. Nunca acostumbrarse. El miedo me tranquiliza porque es tangible.

PROCESO

ANGUSTIA

VISIÓN

SILENCIO

Inmersión. El instante antes de las palabras. ¿Escenario?

Una ausencia grita en mí y se niega a callar. No discierno la verdad. Luz desviada, signo de que la sombra crece. No sé protegerme. La sombra ya no me sorprende. No recuerdo, quiero volver a sentir. Sueños y quemaduras. Ya no me preocupa nada.

ZONA

Bajo la superficie. Forzando el camino. Imposibilidad de la mentira. Todo es fácil, y sé lo que seguirá. Aunque las voces repiten la misma cosa, tengo miedo de no saber más. No estoy segura de lo que percibo. Lo real no dura. Percepciones de un mismo momento. Algo en mí. Ideas muertas. Inconclusas. Inventando lo que me falta. La sombra se deja observar. Protejo lo que perderé. Sentimiento de vivir, deseo. Nada se termina, solo las palabras escapan. No pensar, no fingir más. La sombra está en mí. Como la primera vez. ¿Tendré tiempo?


VISION

Je m’empêche de vivre, j’invente des signes. Je triche. Je refuse d’aller au bout, de fixer un sens. Je tourne en rond, je noie les mots. Une part de moi brûle. Ne pas me rassurer. Je risque de tout perdre ou de ne plus y croire. Sensation que tout est faux. Plongeon infectieux dans le mensonge. Oubli. Je ne veux pas être détruite.

Rêves muets, rêves défigurés. Je ne tente pas de comprendre, quelque chose me retient, m’étouffe. La chose est avec moi. Il me manque les mots. Apparences fragiles. Tout disparaît, je sens la douleur. La chose est en moi, sans elle je ne suis rien. Je m’en veux de perdre, de jouer. J’observe chaque sensation. J’attends, au plus près de la chair. Le temps ne passe pas, la chose est là, au-delà de moi. Il reste une trace, un endroit silencieux. Je ne décide de rien. Je ris parce que j’ai peur.

PROCESSUS

ANGOISSE

SILENCE

Immersion. L’instant avant les mots. Scénario ?

Une absence hurle et refuse de se taire. Je ne discerne pas ce qui est vrai. Lumière déviante, signe que la chose grandit. Ne plus me protéger. L’ombre ne me trouble pas. Je ne me souviens de rien, je veux sentir encore. Les rêves comme les brûlures. Tout est possible mais rien ne m’inquiète.

Je ne veux pas qu’on me retrouve. Je tombe trop vite. Une peur évince les autres. L’obscurité viole mes sens. Je crée les conditions de mon incertitude. Je ne m’habitue pas. La peur me rassure. Elle est tangible.

ZONE

Sous la surface. Forcer le chemin. Impossibilité du mensonge. Tout est facile, je sais ce qui va suivre. Les voix répètent les mêmes mots, j’ai peur de ne plus savoir. Sentiments incertains, réalités éphémères. Perceptions contraires. Une ombre en moi. Idée morte, inachevée. Il faut combler le manque. La chose se laisse appréhender. Je protège ce qui se perd. Impression de vivre, désir. Ça n’arrête pas, les mots s’échappent. Ne plus réfléchir, ne plus faire semblant. La chose au fond en moi, comme une première fois. Aurai-je le temps ?



CRÉDITOS_CRÉDITS FOTOGRAFÍAS_PHOTOGRAPHIES Dilan D’Agata TEXTO_TEXTE Dilan D’Agata EDICIÓN_ÉDITION Alejandro Olivares Cristóbal Olivares Nicolás Wormull Dilan D’Agata DISEÑO GRÁFICO_DESIGN GRAPHIQUE Aribel González PUBLICACIÓN_PUBLICATION Buen Lugar IMPRESIÓN_IMPRESSION July ENCUADERNACIÓN_RELIURE Cuadernos Navegantes Edición limitada de 150 copias. Septiembre 2018. Santiago de Chile. Edition limitée à 150 exemplaires. Septembre 2018. Santiago du Chili.




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