BUDO INTERNATIONAL FRANCE

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Nº 183 BIS OCTOBRE BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 € • DOM : 5.00 € • BEL : 4.90 € • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF

LE MAGAZINE MAGAZINE D’ARTS D’ARTS MARTIAUX MARTIAUX LE LE PLUS PLUS INTERNATIONAL INTERNATIONAL • KAJUKENBO WUN HOP KUEN DO • MUAY MUAY THAI THAI SELF SELF DEFENSE DEFENSE •• KOBUDO KOBUDO POLICIER POLICIER LE

KARATE SHITO RYU : Une guerre familiale

KENJUSTU : Protocole et esprit de l'art samouraï

JACKIE CHAN : « The New Shaolin Temple » KAPAP COMBATIVES : Le Muay Thaï dans la self-défense

KOBUDO POLICIER : Des professionnels de la défense

BIS OCTOBRE BIMESTRIEL Nº 183



Vous pourrez maintenant pratiquer avec le Sifu Paolo Cangelosi Kung-Fu traditionnel Combat free style

Barcelone 28 et 29 janvier 2012

Paris 11 et 12 février 2012

Lisbonne 25 et 26 février 2012

Frankfort 10 et 11 mars 2012

Milan 21 et 22 avril 2012

t e ns s o i at tion m r va o f In éser R

Le Sifu Paolo Cangelosi présente le documentaire BIENTÔT DISPONIBLE LE PREMIER VOLUME « VOYAGE À LA TERRE DES DRAGONS »

ART MARTIAL DOCTRINE RELIGIEUSE ALCHIMIE CORPORELLE MÉDITATION SELF-DÉFENSE MASSAGE THAÏLANDAIS MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE

Un récit fascinant dans les décors les plus suggestifs D'ITALIE, DE HONG KONG, DE CHINE ET DE LA THAÏLANDE Interviews, fiction et témoignages de la vie et du folklore de la culture orientale racontés par un expert bien connu

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RIAL CRISIS ? WHAT CRISIS ? « Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes avec la même façon de penser que celle qui les a produits » Albert Einstein

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e titre paraphrase celui d'un album de Supertramp dont les plus âgés se souviendront. Tout est bon pour donner un air encourageant à un sujet fatiguant et épineux, un thème qui marque la vie de toute une génération… et ce qui nous attend ! Face à la turbulence, les sages recommandent de se fermer à la dispersion, de concentrer la structure et de se centrer sur les qualités centrales de nos intentions. Autrement dit, ça fait longtemps que la fête est finie et il faut baisser la tête car celui qui la redresse, le rasoir la coupe. C'est une crise différente des autres. Bien qu'aucune ne soit pareille à une autre, je crois qu'il ne s'agit pas d'un ajustement cyclique mais d'un saut final d'une spirale qui change de sens. Ça veut dire que les anciennes formules d'adaptation, du genre : « ça passera », ne seront pas suffisantes. Des actions plus décisives sont nécessaires parce que la crise est systémique, structurelle et non transitoire. Bien sûr aucun mal ne dure mille ans (moi je dis, encore neuf an, les paris sont fait !), mais ce qui restera après ce changement ressemblera à ce que nous avons connu comme le jour et la nuit. Derrière elle, il y a beaucoup de facteurs, mais le plus grand est indiscutablement la globalisation. Le système capitaliste que nous connaissons prend l'eau et avec son chant du cygne, il agonise dans ses contradictions géopolitiques et financières, curieusement là où il se nia lui-même. On dit que le marché est le méchant de l'histoire, mais on oublie vite que le marché c'est nous. La liberté de marché est mise en question à tord et à travers. Comme si une telle chose avait un jour existé ! Et sinon, regardez les impôts que nous payons. Facultatifs ? Non ! Pas vrai ? Regardez la misérable marge de manœuvre des gens entreprenants (un mot conciliant pour ne pas dire chef d'entreprise, qui sonne mal) et par conséquent des travailleurs (euphémisme et doute : les chefs

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d'entreprise ne travaillent pas ?). La vieille dichotomie est exactement cela, vieille. Ici, nous sommes tous dans le même train et ils ne nous ont pas laissé prendre les commandes. Le premier monde passe en deuxième division et le deuxième ne monte pas en première, le tiers monde n'obtient rien, comme toujours… ils sont très nombreux. Le géant asiatique, lui, prend tout, mais il joue avec un avantage, il se bat en conservant artificiellement un yuan bas pour continuer d'exporter et comme il rachète la dette occidentale, personne ne fait rien. Que la boule continue de tourner… Des millions de Chinois, esclaves comme toujours, et avec la cinquième colonne en Occident, sont en train de donner le fameux coup de pied en même temps à la Terre… Si Mao se réveillait ! Le reste, le fait l'avarice du premier monde, le confort du « qu'ils travaillent », un mirage aussi fugace qu'apocalyptique où nous nous noyons tous. Les économies émergentes (un autre grand mot) le font, tirées par la Chine. Ne nous y trompons pas… Les États-Unis sont sur le point d'abandonner la première place dans l'économie mondial en chiffre, car dans les faits, ils l'ont déjà fait, il y a des années, et l'Europe se recroqueville dans ses petites perspectives. On manque de statistiques inspirées, on manque de couilles, le court-terme règne, la démocratie du XIXème, « le moindre mal », est devenue obsolète, tandis que les masses se cabrent, « indignées » d'avoir été trompées. Mais sont-elles vraiment dignes de s'indigner ? N'était-ce pas un mensonge auquel tous voulurent croire ? Qu'ils cessent de se plaindre ! Ce qui est fait est fait ! Le sujet est autre, le sujet c'est : et maintenant, quoi ? Pleurer sur ce qui aurait pu être n'apportera pas de solutions. Les pensions ont toujours été un système pyramidal, une blague pour idiots, basée sur une autre tromperie, celle de la croissance éter nelle (durable ? durable ? allons !), une farce où l'escamoteur était l'État (insatiable et

abominable créature détentrice du monopole de la vérité, la violence et la justice et même des corps et de la santé de ses esclaves). Depuis ma plus tendre jeunesse, je me suis rendu compte que ce n'était pas en accord avec la nature et tout ce qui va contre elle, chute tôt ou tard. Je regrette que le temps me donne raison, car la chose me surprend un peu émoussé. Tandis que d'autres payaient la facture, les choses fonctionnaient, mais en ouvrant les vannes, en quittant les tarifs douaniers ou en les réduisant à leur plus simple expression, la marée arriva, imparable. Avec elle, la délocalisation des industries et des embarcations de plus en plus énormes, qui font venir de l'autre bout de la terre (comme par hasard, made in China !) des choses que nous avons juste à côté, mais à un prix meilleur marché. Que la boule continue de tourner… De deux choses l'une : soit nous travaillons comme les Chinois (nous vivons pour travailler, nous ne travaillons pas pour vivre), soit ils se mettent à croire à nos histoires à dormir debout et réclament nos privilèges sociaux, environnementaux et juridiques, chose qui n'arrivera pas. Le Tiers Monde vient de plus bas et ces cultures n'inventèrent pas l'individualisme pour une raisons quelconque. Il semblerait que ce truc des « pauvres hériteront la terre » soit en train de devenir vrai, mais ils n'auront chacun qu'un tout petit peu. Mais ils s'en fichent car ils n'avaient de toute façon presque rien et ils s'endettaient jusqu'à leur petit fils s'il fallait, passant des heures et des heures à travailler, dormant et mangeant là où ils travaillaient, car la question, jusqu'il y a peu, était simplement de manger. D'accord, nous nous ajusterons, d'une manière ou d'une autre, mais les tactiques défensives ne sont pas suffisantes pour atteindre la victoire. Sun Tzu affirme que la victoire réside dans l'attaque et la possibilité d'être vaincu, dans la défense. L'Occident peut reculer et doit le faire, mais il doit également mettre en marche, nous devons mettre en marche des stratégies


Editorial

Alfredo Tucci est General Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. Émail : budo@budointernational.com

« C'est une crise différente des autres. Bien qu'aucune ne soit pareille à une autre, je crois qu'il ne s'agit pas d'un ajustement cyclique mais d'un saut final d'une spirale qui change de sens. » offensives basées sur nos points les plus forts. En fin de compte, les riches doivent avoir leurs Disneyland où jouir de leurs conquêtes. Le marché martial passe par des heures bien basses. Bien trop ont renoncé par nécessité à aller au gymnase, à maintenir leur dojo en fonctionnement, justement quand nous avons besoin d'être plus fort. Ne laissez pas tomber votre art martial car notre entraînement nous tient éveillés et les temps l'exigent. En ce qui concerne les magazines du secteur, nous nous retrouvons tout seul : en Espagne, avant, il y en avait quatre… et maintenant, il n'en reste plus qu'une. En Allemagne, plusieurs ont cessé d'être cet été, en France également. Nous continuons d'y être présents, en nous adaptant aux changements de chaque pays et à leurs stratégies. Nous avons également dû renoncer à bien des choses et travailler comme des Chinois. Mais au cours de ces deux dernières années, nous avons produit une moyenne de deux nouveaux livres et trois DVDs par mois, un pari ferme dans nos convictions et notre service au secteur. Choisir les structures de haute consommation, c'est ce que nous faisons et continuerons de le faire, survit qui veut. Nous choisissons les structures, mais nous ne rabaissons pas la fonction, ni la qualité. Nous ne supprimerons pas les contenus ni le nombre de pages, mais irrémédiablement nous réduirons bientôt le format un demi centimètre par ci, un demi par là, parce qu'il faut être conséquents par rapport au processus. Notre engagement de qualité reste indemne tout comme notre esprit combattif, avec un simple objectif : faire connaître le meilleurs des arts martiaux à nos lecteurs et donner aux maîtres une occasion unique au monde, celle de présenter leurs travaux de manière professionnelle et inter nationalement, au-delà de ces mers tourmentées où n'importe qui va pêcher ou est pêché (qui sait ?) qu'est Internet, un endroit où vaut tout autant un jeunet récemment arrivé dans le secteur qu'un maître véritable. Ce ne seront des temps faciles pour personne, mais ne sommes-nous pas des guerriers ? Banzai ! 3


CINEMA MARTIAL

KAJUKENBO

« The New Shaolin Temple » commença par être un projet de remake du classique des arts martiaux de 1962, mais il finit par devenir un nouveau film, très bon par ailleurs, avec des acteurs exceptionnels chapeautés par Jackie Chan.

p. 14 POLICE KOBUDO

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Al Dacascos occupe une place très importante dans l'histoire des arts martiaux moder nes et de la révolution des styles syncrétiques vers l'efficacité. Son nom est bien connu des experts et des véritables passionnés partout dans le monde.

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L'auteur, José Luis Montes, a élaboré un protocole international de Kobudo policier. Voici la suite de son DVD précédent. Cette fois, il aborde le travail des techniques policières avec le bâton et le tonfa policier.

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE


MUAY THAI SELF DEFENSE KAPAP

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À l'intérieur de la philosophie du « Kapap Combatives », nous vous présentons ici une approche basée sur la réalité du Muay Thaï en vue du combat réel, autrement dit de la self-défense.

SHITO RYU KARATE Les deux fils de Kenwa Mabuni, Kenei et Kenzo, en plus de développer le Shito Ryu de leur père, sont au centre de l'une des brouilles les plus importantes de l'histoire martiale. Salvador Herraíz a interviewé à Osaka Kenei Mabuni pour connaître un peu mieux le dernier héritier vivant du fondateur du Shito Ryu.

KUNG FU Une très intéressante interview du maître Paolo Cangelosi qui partage avec nous des souvenirs et nous parle de toute une vie consacrée aux arts martiaux.

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REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: budo@budointernational.com • Directeur de publication: Alfredo Tucci, e-mail: budo@dimasoft.es • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-Beltrán García, e-mail: magazine@budointernational.com • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50 03. • Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière. Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº Commission Paritaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.


Ce maître occupe une place très importante dans l'histoire des arts martiaux modernes et de la révolution des styles syncrétiques vers l'efficacité. Son nom est bien connu des experts et des véritables passionnés partout dans le monde, mais aussi des profanes en la matière car son fils, Marc Dacascos, est l'une des vedettes du cinéma d'action de ces vingt dernières années. Nous avons aujourd'hui l'honneur de présenter son premier travail avec nous en format DVD, un travail qui démarre brillamment une série de publications audio-visuelles et écrites pour les prochaines années. Texte : Al Dacascos Photos en studio : © Alfredo Tucci

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our découvrir le cœur et l'âme du Kajukenbo et comprendre pourquoi et comment il est arrivé à être ce qu'il est, vous devez regarder à travers le réseau des faits et des mythes pour assimiler la transformation et l'évolution du système ainsi que ses styles, méthodes et expressions. Vous devriez avoir la mentalité du fondateur du système de Kajukenbo original, du style du Kenpo-Karaté, ses méthodes et ses expressions personnelles, ainsi que les mauvaises interprétations qu'on a fait de son véritable caractère et de la manière dont certains de ses disciples, les uns bien intentionnés, les autres pour leur propre intérêt, modifient l'essence du Kajukenbo pour leur propre bénéfice et pouvoir. C'est un fait et cela n'arrive pas seulement dans le système Kajukenbo, mais dans de nombreux autres styles d'arts martiaux. Dans la religion comme exemple, les fidèles ont tendance à penser que leur chemin est le seul qui permet d'aller au ciel, alors que nous savons tous que nombreux sont les chemins qui conduisent à Rome. Quand on parle d'histoire, il faut toujours se centrer sur l'histoire au pluriel et pas sur la propre histoire. Et il nous faut, malheureusement, faire confiance à l'intégrité et à l'exactitude du narrateur. Les quatre piliers du Kajukenbo sont le KenpoKaraté (ou Kempo, également connu comme le style original), le Tum-pai, le Ch'uan Fa et le Wun Hop Kuen Do. On a souvent erronément assimilé le Kajukenbo au Kenpo-Karaté. Revenons à l'époque où à Hawaii (fin des années 40, début des années 50), les frères Emperado, ainsi que d'autres jeunes, développèrent une méthode de combat efficace basée sur la self-défense sensée. Si nous remontons dans le temps, les bagarres et les échanges de coups de couteau étaient, à cette époque, habituels dans les rues d'Honolulu et pas seulement entre les autochtones, mais également entre les autochtones et les marins américains envoyés là-bas. On ne sait comment, celle qui s'appelait en réalité la « Société de la ceinture noire » commença à être connue en tant que Ka-Ju-KenBo. On a assumé que le nom fut une idée de Kenneth Funakoshi, ceinture bleue du cours de Kenpo-Karaté d'Emperado au Palama Settlement


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Dojo d'Honolulu et neveu de Gigin Funakoshi, créateur et fondateur du Karaté Shotokan. Mais on en attribue le mérite à Frank Ordoñez, chargé à cette époque de rédiger la matière et les articles à propos du Kajukenbo. Cela montre combien il est facile de changer l'histoire et de dire que le système s'appelait le Kajukenbo. Les styles pratiqués en réalité étaient le Kenpo-Karaté, le Tum-Pai, le Ch'uan-Fa et le Wun Hop Kuen Do. Ces styles sont les piliers qui servirent de base à la création du système Kajukenbo, mais d'autres arts martiaux ont également été utilisés pour soutenir chacun des piliers, je veux parler des arts martiaux mixtes, plus connus comme MMA, le Sambo et les méthodes modernes de combat militaire ainsi que la pratique des arts médicaux et thérapeutiques. Il est intéressant de faire remarquer que tandis que beaucoup considèrent que le Kajukenbo est la base originale du MMA, je suggèrerais que le MMA du Kajukenbo est plus proche du sens profond des arts martiaux car l'attitude et de l'application des techniques de combat cherchent à vaincre et à survivre. Les méthodes concer nent les types d'enseignement ou la manière d'enseigner des maîtres : la méthode d'Emperado, la méthode de Reyes, la méthode de Gaylord, la méthode de Dacascos, la méthode de Ramos, la méthode de Rebelo, la méthode de Wulf, la méthode de Bettencourt ou la méthode de Dam Baker. Les expressions sont les accents de la méthode. Ça peut paraître confus, mais en réalité ça ne l'est pas. L'explication n'est que la manière concrète de l'individu de comprendre au-delà du système, du style, de la méthode, c'est de là que vient la liberté, l'expression du cœur et de l'âme de l'art. Par exemple, en Europe, nous pouvons voir des uniformes où on lit : « système

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Kajukenbo, style Kenpo-Karaté, méthode Emperado », mais l'expression de cette méthode, c'est le maître qui l'enseigne. Et si elle devient la vôtre, c'est alors votre expression de la méthode. Nous en avons vu beaucoup qui disent qu'ils enseignent une méthode complète, mais si nous faisons bien attention, c'est là l'expression ou l'interprétation de la méthode de la part du maître lui-même que vous voyez. Autre exemple : le système Kajukenbo, style Wun Hop Kuen Do, méthode Dacascos, exprimée par Bruno Rebelo. Les quatre piliers ci-dessus indiqués donne une idée de ce qu'est le Kajukenbo, de comment il est réellement car il ne se base pas sur un seul pilier comme beaucoup le pense, en Espagne particulièrement, où on utilise mal le mot « Sijo » (créateur). Comme remarque à part, permettez-moi de vous dire qu'il n'existe qu'un Sijo en réalité, « Sijo » signifie le créateur, le divin ou Dieu. En utilisant « Sijo » tout seul, on implique l'idée de divinité. Quand nous utilisons le mot « Sijo », nous devons le faire dans une phrase comme « le Sijo du Kajukenbo » ou « le Sijo du Kenpo », qui signifierait le créateur du Kajukenbo ou le créateur du Kenpo. Pour se référer au créateur de l'art martial, le mot correct devrait être Jo-Tze (Jo-Si), ainsi, le mot pourrait ainsi être utilisé tout seul. Le premier pilier, le Kajukenbo original, style Kenpo-Karaté, est un style composé de plusieurs arts martiaux et on dit qu'il fut conçu entre 1947 et 1949 par cinq hommes d'une vingtaine d'années : P.Y.Y. Choo, pratiquant de Karaté, ce qui donna la première diphtongue (KA), Frank Ordoñez du Ju-Jitsu et J. Holck qui contribua avec le Judo (JU), Adriano Emperado qui apporta le Kenpo (KEN) ainsi que d'autres arts de combats philippins, et George Chuen Yoke Chang qui apporta certains aspects de la Boxe (BO), aussi bien la Boxe occidentale

que la Boxe chinoise plus connue comme Kung-Fu ou Gung-Fu. Aucun d'entre eux n'était grand maître à cette époque, ils simplement maîtres ou professeurs ou tout simplement instructeurs ou élèves de leur art martial. Actuellement, après des années de pratique, de réussite et d'élèves, tous les fondateurs originaux ont obtenu le titre de grand maître. Au moment d'écrire cet article, des cinq fondateurs, sont encore en vie deux grands maîtres : le grand maître Joseph Holck, en Arizona et le grand maître Frank Ordoñez, à Hawaii. Dans le style Kajukenbo-KenpoKaraté, la plupart des conservateurs qui se sentent à l'aise en sauvegardant ce qui leur a été enseigné ont formé la base de ce qu'on appelle le Kajukenbo original. La plupart des anciens mouvements, trucs et techniques qui étaient enseignés dans les premières étapes du Kajukenbo existent aujourd'hui encore sans changements à peine. Beaucoup de gens affirment enseigner le système original de Kajukenbo, style Kenpo-Karaté, méthode Emperado, mais il s'agit de leur propre expression ou interprétation. Le premier pilier apporta la terminologie qui, comme toutes les terminologies utilisées, provenait de la langue japonaise du fait de l'influence d'individus comme James T. Mitose qui se chargea de faire connaître le Kenpo à Hawaii. Il fut le maître du fameux professeur Chow et du professeur Emperado, tout comme d'autres instructeurs japonais qui enseignèrent le Judo et le Karaté à cette époque. C'est au cours des soixante premières années qu'eurent lieu les plus grands changements dans l'histoire du Kajukenbo et l'enregistrement légal de l'Institut de Self-Défense de la Kajukenbo Hawaii Inc. Robert “Centella” Kawakami devint président du Kajukenbo et Adriano Emperado en devint son fondateur et la tête


Grands Maîtres

« Le Kajukenbo est un art hybride qui stimule ses pratiquants à découvrir leur propre expression. Cela fait partie de l'essence de cet art martial éclectique et adaptable. »

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visible tandis qu'il passa de l'uniforme blanc traditionnel du Karaté pour le noir du Kenpo. De nombreux élèves portaient des chemisettes rouges en dessous des uniformes noirs tandis que celles des instructeurs étaient noires. Le deuxième pilier du Kajukenbo, le style Tum-Pai, provint de l'instructeur chef Adriano D. Emperado qui se sentait frustré par la direction que prenait le Kajukenbo Kenpo-Karaté original. Avec beaucoup de ses meilleurs instructeurs qui émigrèrent avec lui aux États-Unis depuis Hawaii, avec la perte de contrôle et d'autres conflits qui suivirent, Emperado modifia la prononciation de Kajukenbo pour Kajukembo et inclut Al Dela Cruz et moi-même, Al Dacascos, à la tête de ce qu'il appela le Tum-Pai Gung Fu en 1962-63. Dela Cruz cessa d'être l'instructeur chef de l'Association de Kenkabo du système Kajukenbo pour apprendre des matières plus avancées -comme je le ferai moimême plus tard-, ce qui lui permettra d'acquérir la capacité et l'habileté suffisante pour devenir l'un des quatre fondateurs du Kajukenbo Original.

Nous n'avions aucune idée de la direction qu'Emperado allait nous faire suivre, mais nous étions désireux d'apprendre. Du fait de sa relation avec la communauté chinoise et avec beaucoup d'instructeurs de Gung Fu chinois, Emperado avait commencé à implanter les concepts de la Lutte du sud de la Chine, ses principes et ses formes. Surtout le Sil-Lum del Sur, le Hang-Ga, le Choy-Li-Fat, le Tai Chi, le Hsing Yi et le Chi-Kung. D'autre part, je fus l'élève de Sifu Buck Sam Kong du système Sil-Lum Pai de Gung Fu pendant une courte période de temps. J'étais donc le dernier homme de la toute récente section Tum-Pai, pilier du Kajukembo. L'ordre était le suivant : Emperado, Dela Cruz et puis moi, Dacascos. Et c'est resté comme ça jusqu'à ce que je doive émigrer aux États-Unis en février 1965. Je me suis installé dans le nord de la Californie, tout comme avant moi le firent d'autres pratiquants de Kajukenbo. Le nom de Tum-Pai sera retiré du Kajukenbo en 1966 et reviendra officiellement avec le Kajukenbo Tum-Pai du nord en avril 1984, quand le Sifu Jon Loren de Kelso, Washington, présenta la nouvelle version du Tum-Pai au professeur Adriano Emperado en Orégon et sollicita que le Tum-Pai soit reconnu comme le quatrième pilier. Le troisième pilier du Kajukenbo se fit connaître en tant que Kajukenbo Ch'uan Fa et je fus moimême le fondateur de cette section conjointement à Adriano Emperado et Al Dela Cruz. Cette section devint celle qui exerça la plus grande influence car son emblème devint le symbole international du Kajukenbo. Les idéogrammes chinois Ch'uan Fa Gung Fu veut essentiellement dire Kempo Chinois-Gung Fu. Les mots affectèrent tous les pratiquants de Kajukenbo du monde au point d'identifier le pilier auxquels ils appartiennent. L'évolution se produisit quand je fus présenté au Centre culturel chinois San José où le Sifu Paul Ng enseignait le système Fu-Huk du Kung, ainsi que le style de nord de Shaolin Kung-Fu. Sifu Ng était également élève du professeur Wong Jack Man, l'homme qui affronta Bruce Lee dans une célèbre bataille entre ces deux styles. L'influence du style du nord du Kung-Fu sur ma croissance et mon développement personnel fut telle que je n'ai plus jamais pu dire que le Tum-Pai s'appelait Tum-Pai. Après deux ans d'entraînement intensif à ce style de Kung-Fu,


j'ai commencé à introduire et à mettre en pratique ces formes dans « I began Tum-Pai » et je pensais pour ça que jamais plus ça ne pouvait s'appeler Tum Pai. Emperado, Dela Cruz et moi avons décidé d'éviter le nom de Tum-Pai et d'utiliser celui de Ch'uan Fa qui était un nom plus générique du Kempo chinois. Nous avons

alors commencé à utiliser une terminologie chinois au lieu de la terminologie japonaise qui était utilisée jusqu'alors. L'Association américaine de Kajukenbo adopta l'emblème de 1967 et deux ans après, l'Association international de Kajukenbo décida d'utiliser également cet emblème.

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Grands Maîtres Le quatrième pilier du Kajukenbo est le Wun Hop Kuen Do, il fut reconnu officiellement en 1969. Le nom de Wun Hop Kuen Do ou WHKD acquit sa propre identité. Je suis devenu le seul fondateur de cette section car mon innovation et ma redécouverte des concepts et des principes du passé exercèrent une grande influence auprès de la communauté des arts martiaux. L'importance des 25 principes techniques du combat adoptés par Joe Lewis, les concepts

et les interprétations me conduisirent plus loin. Cela me poussa à incorporer significativement plus de systèmes éclectiques de lutte au système ainsi que des concepts empruntés aux arts martiaux philippins incluant le combat contre les armes blanches. Il en résultat un style qui est fier de pouvoir être utilisé dans les combats de la vie réelle. La principale caractéristique du WHKD est sa fluidité et ses instruments uniques pour mettre en valeur la fluidité ou Chi. Le WHKD est communément appelé « le système sans système ». Cet art martial cherche à s'adapter à n'importe quelle situation et à incorporer de nouvelles techniques que puissent réaliser les pratiquants. Avec une telle structure, le style conserve ses racines traditionnelles du Kung-Fu, il enseigne les voies pour conserver plutôt que détruire et cherche à inculquer le respect de l'être humain et le sens de la quiétude qui doit être présente dans tout pratiquant d'art martial. L'attitude de souplesse s'applique également aux techniques de défense, car il n'existe pas de


réponse préétablie pour chaque situation et il faut s'adapter à la situation qui se présente. Cette idée domine la self-défense, celle-ci est créative et permet à chacun de choisir la meilleure réponse. Il y a de nombreux exercices permettant de développer cette souplesse et cette créativité pour devenir capable de répondre de manière réflexe aux différentes situations. La méthode Dacascos Wun Hop Kuen Do a produit de nombreux champions et des célébrités dans le monde du Kajukenbo. L'une d'elles est Mark Dacascos, acteur et expert martial qui a joué dans des films comme « Le Pacte des loups », « Crying Freeman », « Only the Strong » et d'autres films et programmes de télévision, sans compter son rôle de présentateur dans « Iron Chef America ». D'autres champions comme Malia Bernal Dacascos, Eric Lee, Karyn Turner, Karen Shepard, Christian Wulf, Emmanuel Bettencourt, Winfred Joszko ne sont qu'un petit morceau de la grande fabrique de lutteurs, professeurs et élèves qu'est le Wun Hop Kuen Do. Sur cette structure se créa l'Association Ohana de Kajukenbo, qui regroupe une multitude d'organisations dans le monde entier. « Unies mais indépendantes », telle est la devise. Le Kajukenbo est un art hybride qui stimule ses pratiquants à découvrir leur propre expression. Cela fait partie de l'essence de cet art martial éclectique et adaptable.

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Cinéma Martial « L'entraînement est la voie, bouger en cercle, danser avec vos sentiments tout en connaissant la merveille, l'illumination Chan. » Moine Jing Neng

« New Shaolin Temple » Synopsis Au début de la Chine républicaine, les luttes entre les différents seigneurs de la guerre pour étendre leur pouvoir et leurs terres ravageaient le pays. C'est ainsi que le jeune général Hou Jie (Andy Lau) et son délégué personnel Cao Man (Nicholas Tse) prirent le contrôle de la localité de Dengfeng, dans la province de Henan, laissant des milliers de morts et de blessés sur leur passage et attaquant également le vénérable Temple Shaolin. Peu après, Hou fut trahi par Cao lui-même, qui l'abandonna grièvement blessé et sans aucune possibilité claire de survie jusqu'à ce que le cuisinier Wu Dao (Jackie Chan) lui fournisse aliment et re f u g e . H o u s e s e n t a i t t e r r i b l e m e n t coupable de ses erreurs du passé et décida de devenir moine pour rédimer ses péchés. Au cours de son séjour à Shaolin, peu à peu, Hou apprend à comprendre les principes de Shaolin à travers l'étude et la pratique des arts martiaux, devenant non plus l'ennemi mais l'ami des jeunes moines Jing Neng (Wu Jing) et Jing Kong (Xing Yu) au point de protéger le Temple Shaolin à leurs côtés.

La production Cette production ambitieuse commença par être un projet de remake du classique des arts martiaux de 1962 « Shaolin Temple » qui non seulement catapulta au vedettariat de grandes stars comme Jet Li, mais encore marqua le début du resurgissement de la culture Shaolin telle qu'on la connaît aujourd'hui, captivant des milliers de jeunes de tous les coins de la Chine et même de l'étranger, qui se rendirent à

la province de Henan dans l'espoir d'apprendre quelque chose dans cet endroit légendaire. Mais une fois concrétisée l'équipe de production et obtenue l'approbation de l'abbé du temple Shi Yonxin, le film prit une direction diamétralement opposée à la direction originale, optant pour un argument chargé de dramatisme et centré sur la mise en évidence des attributs essentiels du bouddhisme Chan, mais avec suffisamment de scènes d'action pour ne pas s'opposer complètement aux conventions du cinéma martial.

La version originale est une histoire de vengeance. Jet Li interprète le rôle d'un jeune qui se rend au temple pour apprendre les arts martiaux et pouvoir ainsi venger la mort de son père. Les arts martiaux, représentés par une équipe de rêve de champions de Wushu contemporain, sont le point fort du film. Dans cette nouvelle version, l'acteur principal accourt au temple se repentant de ses brutales actions passées et à la recherche de l'illumination et c'est justement ce processus de reddition l'un des points forts du film. Malgré sa profondeur, « New Shaolin Temple » possède également tout l'attirail d'une production commerciale importante et présente un budget de 30 millions de dollars. Il fut intégralement tournée dans les studios cinématographiques de Hengdian à Zhejiang, où l'on construisit en quatre mois une réplique du temple, plusieurs des jardins et des bâtiments qui l'entourent et une statue de Bouddha de 10 mètres de haut. En ce sens, la production est on ne peut plus voyante, avec une photographie extraordinaire, de magnifiques effets spéciaux et une superbe bande sonore

Les acteurs Jackie Chan - D'origine extrêmement humble, son histoire est aujourd'hui un symbole de dépassement grâce à un travail infatigable et un dévouement absolu. Chan n'est pas seulement parvenu à devenir la principale figure mondiale du cinéma martiale, il est au somment pendant plus de trente ans. Son nom est synonyme d'un mélange unique entre le cinéma martial, la comédie physique et les scènes risquées. Andy Lau Acteur commercial à succès depuis les années 80 à Hong Kong, Andy Lau a plus de 160 films à son actif en plus d'une carrière de chanteur menée conjointement. Bien que ne possédant pas un entraînement martial en dehors de celui demandé par le cinéma, Lau se débrouille bien dans les rôles d'action comme il le démontra dans « Twinkle Lucky Stars » (1986), « Island of Fire » (1990) et bien d'autres. Pour son rôle dans « New Shaolin Temple », il se prépara en s'entraînant pendant trois


Texte : Emilio Alpanseque Photos : Emperor Classic Films Company Limited, Emperor Motion Pictures mois à la Boxe Shaolin Qixingquan ainsi qu'au maniement du bâton. Nicholas Tse - Autre artiste polyfacétique de l'ex-colonie britannique, Nicholas Tse est chanteur, compositeur, acteur, réalisateur et producteur. Il est considéré comme l'acteur le plus prometteur de sa génération. Tse étudie les arts martiaux et en particulier le Wing Chun depuis qu'il a commencé sa carrière cinématographique. Il a participé à de nombreux films d'action comme New Police Story (2004), Dragon Tiger Gate (2006) et Invisible Target (2007). Wu Jing - Également appelé Jackie Wu, Wu Jing est un ancien membre de la prestigieuse équipe de Wushu de Beijing avec de nombreux championnats nationaux de Wushu à son actif. Wu fut découvert par le réalisateur Yuen Woo-Ping qui le sélectionna comme acteur principal pour « Tai Chi Boxeur » (1996). Il a depuis participé à de nombreux films et séries télévisées dont « Fatal Contact » (2006) et « Invisible Target » (2007). Xing Yu - Membre de la 32e génération de moines guerriers du temple de Shaolin, Shi Xingyu commença sa carrière d'acteur dans la comédie martiale hilarante « Hung Fu Hustle » (2004). À partir

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Cinéma Martial de là, ses travaux les plus importants incluent plusieurs projets comme « Dragon Tiger Gate » (2006), « Flash Point » (2007) et « Ip Man » (2008) entre autres. Récemment, Xing Yu a renoué ses vœux bouddhistes à Shaolin et est devenu membre de la 34e génération, recevant le nom de Yanneng. Hung Yan-Yan - Également connu sous son nom en mandarin Xiong Xinxin, Hung est célèbre pour avoir été le double de Jet Lit pendant de nombreuses années. Ancien membre de l'Équipe de Wushu de Guangxi et plusieurs fois champion national, Hung, avec ses trente ans de carrière, est un doubleur, acteur, chorégraphe et réalisateur expérimenté. L'incombustible « Coweb » (2008) est sa première œuvre en tant que réalisateur.

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« New Shaolin Temple est un film qui mérite d'être vu car malgré qu'il s'agisse d'un drame, c'est également une œuvre digne du genre martial. »

Yu Hai - Ayant pratiqué les arts martiaux avant et après la Révolution culturelle (1966-1976), Yu Hai est un grand expert de Wushu, membre de l'équipe de Shandong et mieux connu comme le créateur de la version moderne de la Boxe de la mante religieuse ou Tanglangquan, entre autres réussites. Yu est le seul membre de l'équipe originale du film de 1982 qui joue de nouveau dans « New Shaolin Temple », cette fois dans le rôle de l'abbé du temple.

Les scènes d'action Le réalisateur Benny Chan qui a dirigé Jackie Chan dans « Who I Am ? » (1998), « New Police Story » (2004) et « Rob-BHood » (2006), conféra la direction de


l'action aux vétérans Corey Yuen et Yuen Tak qui nous présente une succession de scène d'actions qui ne devraient décevoir personne, ni les fans les plus acharnés du cinéma martial. Ils viennent tous les deux de la même école de l'Opéra de Pékin où se formèrent Jackie Chan et Sammo Hung entre autres et n'ont pas lésiné sur les chorégraphies magnifiques, scènes d'entraînement, combats multiples, persécutions, explosions et l'indispensable combat final, utilisant au maximum les habiletés des acteurs. Bien qu'Andy Lau et Nicholas Tse démontrent clairement leur capacité martiale, le pilier fondamental en la matière est le splendide travail des acteurs expérimentés : Wu Jing, Xing Yu et Hung Yan-Yan. Il est fait un usage adéquat, rapide et clair

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Cinéma Martial des câbles pour aider les acteurs, avec moins de coupes et moins de CGI ce qui rend les séquences d'action plus fortes et dynamiques. Jackie Chan nous régale avec son rôle de moine cuisinier, heureux et bon enfant, qui ne sait en réalité pas mesurer ses propres habiletés martiales obtenues après des années de travail dans les cuisines. Une touche de comédie de situation qu'on apprécie pour équilibrer un peu les moments les plus mélodramatiques de l'histoire. Il convient de faire remarquer que les moines basent tout leur entraînement sur l'exercice traditionnel du Shaolin Qixingquan, quelque chose de neuf, qui contraste avec les styles de Wushu

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contemporain montrés dans le film original. Cet exercice appartient à l'un des styles les plus anciens pratiqués dans le temple, le Changhu Xinyimen, avec une variété de techniques d'attaque et de défense sensées et très pratiques et une application brève mais vigoureuses de la force. Le moine guerrier Shi Yongzhi a été chargé de diriger l'entraînement des acteurs à cet exercice traditionnel.

Notre critique « New Shaolin Temple » est un film qui mérite d'être vu car, malgré qu'il s'agisse d'un drame, c'est également une œuvre

digne du genre martial. La trame se déroule bien, elle se centre sur la transformation du personnage principal, homme mauvais et mégalomane en un homme sincère, repenti et renouvelé. Une manière différente de présenter la culture Shaolin, comme quelque chose qui transcende l'apparence, qui va au-delà des arts martiaux qui y ont été pratiqués au cours des siècles et pour des raisons différentes. Des arts martiaux qui ne sont, dans ce contexte, que des véhicules pour faciliter la réalisation personnelle, la méditation et la pratique du Chan en général, en faisant confiance à la sagesse innée de tout être humain pour pouvoir réaliser tout son potentiel.


NOUVEAUTÉS DU MOIS!!!

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Dans ce travail qui est une suite de son précédent DVD, José Luis Montes élabore le Protocole international de Kobudo policier, centré sur les techniques de bâton et de tonfa adaptés à la fonction policière, où la frappe passe au second rang et où la priorité est donnée au contrôle et à l'arrestation. Ce protocole cherche à unifier les techniques internationales que doivent utiliser les fonctionnaires chargés de l'accomplissement de la loi, en respectant les normes internationales des Nations unies pour agents de police en missions de paix ainsi que celles de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi que la Convention contre la torture et autres traitements dégradants. Nous étudierons avec lui les empoignements, les gardes, les zones de frappe et les coups interdits, les techniques d'attaque, de défense, de luxation, les projections, les transports, les contrôles, les immobilisations, les techniques de self-défense, les situations de résistance passive et de combat, aussi bien pour le bâton que pour le tonfa. Un travail intéressant, fruit d'une longue expérience de l'auteur, qui a comparé les idées et les types d'entraînement d'instructeurs de police de pays comme les États-Unis, le Canada, le Brésil, l'Argentine, la France, l'Italie, l'Allemagne, le Maroc, le Sénégal, l'Égypte, l'Algérie, le Bénin, le Cameroun, les Philippines, etc.

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Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

Le style Kempo-Karaté est souvent reconnu comme étant le leader du système Kajukenbo, mais trois autres styles, le Tum-Pai, le Chuan-Fa et le Wun Hop Kuen Do, représentent presque 65% des pratiquants de Kajukenbo dans le monde. Le célèbre grand maître Al Dacascos, co-fondateur des styles originaux de Kajukenbo Tum-Pai et Chuan-Fa et seul fondateur du Kajukenbo Wun Hop Kuen Do, explique et démontre les influences de l'évolution du Kajukenbo en ce nouveau millénaire. Les principes et des concepts de combat du WHKD sont brièvement abordés dans ce DVD qui met particulièrement l'accent sur les exercices pour améliorer la souplesse en utilisant les coudes et les genoux dans « l'Inside Range », les mouvements de contre qui faciliteront nos réactions même quand les choses vont mal. Il présente également un éventail des désarmements d'armes blanches et contondantes suivant les principes d'angles et de vitesse pour tous les pratiquants de Wun Hop Kuen Do. Une série de DVDs d'entraînement avec laquelle le Sifu Al Dacascos veut laisser une trace de l'importance du style Wun Hop Kuen Do dans le système Kajukenbo.

Le Kapap actuel est un système de combat hybride qui étudie ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, mais avec une base réelle et en travaillant avec des principes. Alors qu'une technique peut fonctionner ou pas, un principe nous permet de passer souplement d'un mouvement à un autre et d'avoir le contrôle de la situation. À l'intérieur de la philosophie du « Kapap Combatives », ce travail présente une approche du combat réel basée sur le Muay Thaï, un art magnifique sur le ring, mais qui doit s'adapter à un autre types de règles dans la rue et la règle la plus importante est celle qui dit que dans la rue, il n'y a pas de règles. W. Paardekooper, instructeur de niveau 4, a directement été formé par Avi Nardia. Il possède une intense carrière de combattant de Muay Thaï et nous surprend avec ce système élaboré de self-défense. Ses enseignements sont destinés à des gens qui ne font pas de sports et cherchent simplement à apprendre à se défendre et à défendre les leurs. N'ayant pas beaucoup de temps pour préparer leurs mains et leurs tibias, ils apprennent à utiliser les coudes et les genoux, des parties très fortes du corps humain et de grands instruments pour faire mal. Quand vous ne pouvez pas éviter l'affrontement, vous devez vous battre. Il n'y a alors qu'une seule règle : GAGNER !

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LE SHITO RYU DÉRACINÉ ET LA MÉSENTENTE DES FILS DE MABUNI Kenwa Mabuni fut en son moment l'un des principaux maîtres de Karaté, peut-être le plus grand, tant pour sa technique que pour ses connaissances dans cet art martial. Ses deux fils, Kenei et Kenzo, en plus de développer le Shito Ryu de leur père, sont au centre de l'une des brouilles les plus importantes de l'histoire martiale. Salvador Herraíz a visité à Osaka les dojos des deux maîtres et il a interviewé Kenei Mabuni pour connaître un peu mieux le dernier héritier vivant du fondateur du Shito Ryu. Texte et photo : Salvador Herráiz, 7e Dan de Karaté, depuis Osaka (Japon)

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Histoire du Karaté

S

i nous pensons aux maîtres historiques du Karaté, il faut indiscutablement considérer Kenwa Mabuni comme l'un des principaux, sinon le plus important, car il fut grand maître de grands maîtres.

Bien que s'étant formé à Okinawa sous la direction d'Anko Itosu et de Kanryu Higaonna, il s'en alla vivre avec sa famille à Osaka où il développa son style qu'il appela d'abord simplement Mabuni Ryu, puis Hanko Ryu et plus tard et définitivement Shito Ryu. En 1939, Mabuni créa également ce qu'il appela au début la Dai Nihon Karaté-do Kai et qui deviendra ensuite la Nippon Karaté-do Kai, une organisation que son plus jeune fils Kenzo dirigera jusqu'à sa mort. J'avais depuis longtemps très envie de connaître personnellement, lors d'un de mes voyages au Japon, le fief du Shito Ryu traditionnel dans la ville d'Osaka et quand le moment est arrivé, j'y ai consacré plusieurs jours. Grâce à l'élève de Kenzo Mabuni, le maître Kazuo Sakai, 8e Dan, avec qui depuis longtemps j'avais préparé cette rencontre, je me suis enfin vu, une après-midi d'août, sur le tatami du véritable et authentique dojo du maître fondateur, Kenwa Mabuni. Effectivement, le dojo se trouve à côté de la maison du créateur du Shito Ryu, et son fils cadet, Kenzo, en hérita. C'est un dojo très petit, à Ikue, dans le quartier d'Asahi. C'est là que j'ai pris rendez-vous avec Takaaki Kato, président de la Nippon Karaté-do Kai, le shihan Nobuyasu Kitano et bien sûr Kazuo Sakai (qu'il ne faut pas confondre avec un autre maître exactement du même nom et qui est rien moins que 10e Dan de Wado Ryu). Actuellement, Tsukasa (Hiroko), la fille de Kenzo, tient le dojo qui fut celui de son père et avant de son grand-père Kenwa. Mais la maison d'à côté, qui a également appartenu à ses ancêtres, n'appartient plus à la famille. Elle vit à Sakai, tout près d'Osaka. J'avais également pris rendezvous avec elle, l'actuelle soke d'organisation, mais un rhume inopportun l'empêcha de venir au rendez-vous et je dus me « contenter » de recevoir les explications de trois shihans de l'école. À la mort de Kenwa, en 1952, le Shito Ryu non seulement souffrit les divisions que nous pouvons même considérer comme logique, étant donné qu'on peut en voir dans toutes les écoles, mais encore il souffrit l'affrontement des deux fils du fondateur, Kenei et Kenzo. Ainsi, à la mort de Kenwa, progressivement, de nouveaux groupes se constituèrent, dirigés par de grands disciples de Kenwa, avec en 1955, une fuite de disciples très importants : Ryusho Sakagami (Itosu Kai), Masaru Watanabe (Seiki Kai), Kenjiro Tomoyori (Kenyu Ryu) ou encore Chojiru Tani (Shukokai). Mais au sein de la famille, il y eut une lutte de pouvoir pour la direction de l'école. L'histoire commença à la mort de Kenwa Mabuni. Sa veuve Kame avait besoin d'un successeur familial pour le Shito Ryu. L'épouse de Kenwa avait exercé un poids spécifique sur son mari qu'elle avait toujours appuyé et accompagné. Ainsi, Mabuni avait coutume de frapper le makiwara du jardin tous les matins et si un jour, il pleuvait, il pratiquait le également et son épouse le protégeait avec un parapluie. L'héritage technique du Shito Ryu accumulé par Kenwa Mabuni était important et Kame voulait le préserver. Le style dispose en effet de plus de 60 katas et plusieurs ont été créés par Mabuni. C'est le cas de Yuroku, Shiho Kosokun, Matsukaze, Aoyagi, Shinsei et Myojo. Ce dernier était son kata privé et bien que son sens soit « L'étoile du matin », « L'étoile brillante » ou « L'étoile de l'aube », comme on veut, Mabuni lui donna ce nom en mémoire à l'institut où il avait enseigné la défense personnelle. Le kata reprend les défenses qu'il enseigna dans cet institut. On raconte qu'à la fin de sa vie, Kenwa Mabuni avait terminé quatre katas de plus qu'il aurait appelé Kenosha, Kuench, Kenki et Kenshu, mais sans les ajouter encore officiellement au style. Sa mort l'empêche définitivement de le faire. Le maître Minobu Miki

Sur la page précédente, Kenei Mabuni et Shigehiro Terada dans le dojo de Kenei à Ichioka. Sur cette page, en haut, la Kamiza (partie principale) du dojo de Kenwa Mabuni (et ensuite de Kenzo). Au centre, extérieur du dojo de Kenei, à Ichioka. En bas, extérieur du dojo original de Kenwa à Ikue.

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(élève de Kenzo) se référait à ceux-ci comme les katas fantômes. J'ai interrogé à ce sujet les shihans de Kenzo, mais ils ne savaient rien, ce qui ne cesse d'être pour le moins déconcertant. Il fallait également préserver les kata de Bo Jutsu et de Sai que les maîtres Arakaki et Soeshi, dans le premier cas, et Tawada, dans le deuxième cas, avaient transmis. À la recherche du successeur idéal, Kame demanda d'abord à Kenei (né le 13 février 1918) d'accepter cette responsabilité, en tant que fils aîné. Kenei avait été prévu comme successeur déjà avant la mort de son père, mais à l'heure de la vérité, il refusa. Au début, peut-être parce qu'il ne s'en sentait pas

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capable car il avait cessé de s'entraîner vers 1940. Sa mère fit alors la même offre à son fils cadet, Kenzo, qui avait commencé à s'entraîner à l'Àge de 13 ans. Kenzo répondit qu'il devait y réfléchir. Kenzo Mabuni est né le 30 mai 1927 à Shuri, deux ans après que son père Kenwa ne formalise le Shito Ryu. Kenzo obtint son premier Dan le 1 août 1943. On raconte que tandis qu'il réfléchissait à l'offre de sa mère, Kenzo continua de pratiquer du Karaté provisoirement avec Ryusho Sakagami et Kenichi Watanabe, élève de Kanken Toyama (et ce dernier d'Itosu et Higaonna tout comme Kenwa Mabuni). Finalement, Kenzo se retira à Nagoya pour réfléchir sur le sujet et décida d'accepter l'offre. Mais peu après, son frère aîné, Kenei, accepta la demande de sa mère… et l'embrouille commença. Kenzo s'était fait à l'idée et ne voulait pas renoncer à son nouveau statut. « Donner c'est donner et reprendre c'est voler », dut penser Kenzo. Kame, sa mère,

préfèra que Kenei, le fils aîné, soit le successeur officiel et comme Kenzo ne recula pas, leurs vies empruntèrent des voies différentes et ils dirigèrent chacun des courants différents. Kenei et Kenzo, deux grands maîtres, tous deux de la plus haute catégorie dans le Shito Ryu, sont donc littéralement frères de sang et ils ont, tous les deux, grandi à Osaka (Kenei y est toujours). Cependant, leur manière différente de comprendre l'héritage de leur père a fait que leurs vies aient été techniquement et spirituellement opposées. Kenzo est décédé en 2005. Les disciples de Kenzo Mabuni ont toujours affirmé qu'il était le véritable héritier du Karaté traditionnel de son père. Ils considéraient que Kenei, son frère aîné, s'était progressivement éloigné du Shito Ryu original, influencé par un caractère plus sportif et plus politique. Quoi qu'il en soit (je n'ai pas la base suffisante pour prendre parti ou pas pour une telle idée), à la mort de Kenzo en 2005, d'importants disciples de cette lignée s'en écartèrent et refusèrent d'obéir à la nouvelle direction de ses successeurs. C'est le cas par exemple de Minobu Miki, qui vit à San Diego (États-Unis). L'organisation de Kenzo Mabuni est la Nippon Karate Do Kai (Shito Ryu Japan Karate Do Kai),


Histoire du Karaté mondialement la Shito Ryu International Karate Do Kai. La lignée dirigée par Kenzo est également appelée Seito Shito Ryu, autrement dit le Shito pur et véritable. Le plus haut gradé du style, excepté bien sûr feu le Soke Kenzo Mabuni, est le 9e Dan Toji Tanaka. Après lui, neuf personnes sont shihan 8e Dan et neuf autres shihan 7e Dan. J'ai connu Kenzo Mabuni, il y a plusieurs années, en 1993, nous avons même partagé aux États-Unis un vol intérieur entre la Californie et le Nevada. Bien qu'il ait donné pas mal de cours aux États-Unis, Kenzo n'a pas eu, dans le reste du monde, une transcendance aussi grande que son frère. Il

n'existe pas non plus beaucoup de documentation historique à son sujet. En revanche, le passé (et le présent) de Kenei est bien connu, il est plus associé au Karaté. Quoi qu'il en soit, mon principal objectif à Osaka, c'est Kenei Mabuni, compte-tenu en outre du fait qu'il est le fils aîné de Kenwa et qu'il a un plus grand poids spécifique sur l'histoire récente du Shito Ryu et que son frère Kenzo est décédé. Quand, à travers Shigehiro Terada, nous avions pris rendez-vous dans son dojo, le maître Kenei Mabuni pensa qu'il arriverait à temps après un cours donné en France. Je l'ai espéré longtemps sur son tatami, dans son

dojo Yushukan (nom qu'il emprunta au dojo original de son père), avec sa fille Rie, mais l'avion qui devait amener Kenei mit longtemps avant d'atterrir. Finalement son fils, Kenyu soulagea mon attente quand il me communiqua qu'ils étaient à l'aéroport, mais il me suggéra, pour des raisons évidentes, de le laisser se reposer et de nous voir le jour suivant. C'est ce que nous avons fait et finalement, j'ai rencontré Kenei Mabuni chez lui, dans le quartier d'Ishioka, dans son dojo. Extérieurement, à peine une petite pancarte sur le mur indique qu'il s'agit d'un Hombu dojo de Karaté. Pas de lumières, ni de dessins, ni rien. Un extérieur très discret et austère

Sur la page précédente, en haut à gauche, Hidy Ochiai, Kenzo Mabuni et Salvador Herraiz, en 1999. En haut à droite, les shihan de Kenzo Mabuni : Kazuo Sakai, Takaaki Kato et Nobuyasu Kitano. En bas à gauche, Salvador Herraiz et Kenzo Mabuni en 1999. En bas à droite, l'auteur Salvador Herraíz entre le président Kato et le shihan Kitano, à Osaka en 2010. Sur cette page, en grand, Kenei et le blason familial des Mabuni. En bas, dans le petit cadre, Kenzo Mabuni.

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comme la maison elle-même. Le dojo de son frère Kenzo est celui qui a appartenu à leur père, Kenwa. Kenei ouvrit donc son propre dojo il y a un demi siècle. Quand il n'est pas en voyage, le soke Kenei enseigne encore habituellement le Karaté ici, dans son dojo, dans sa maison, un endroit plein de photos, de souvenirs et de cadeaux de ses voyages incessants de par le monde. Le jour suivant, je suis donc arrivé au dojo de Mabuni avant l'heure du rendez-vous. Kenei était en train de donner cours à deux personnes. L'une d'elles est Terada, que je connais. Je dois dire que le déracinement de Mabuni m'impressionne… et pas positivement. Ses parents eurent quatre descendants. Kenei me raconte qu'il se souvient à peine de ses frères et sœur, l'un d'eux étant mort il y a très longtemps. Quand nous repassons son arbre généalogique, Kenei doit faire un effort pour se souvenir par exemple du nom des conjoints de ses enfants Kenyu et Rie (Yuka et Kimura respectivement). Mais il le prend avec humour et nous rions tous les deux de ses doutes. Bien que Kenei Mabuni étudia évidemment avec son père, il reçut également des leçons d'un autre disciple de Kenwa, le maître Hiroshi Hirokawa, maître également du fameux Tadashi Arai. Kenei inclut dans ses connaissances

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martiales des notions de Jukendo Renya Buntai (l'art de la baïonnette), Kendo (qu'il apprit avec l'ami de la famille Yasuhiro Konishi) et curieusement un peu de Ninjutsu Koga Ryu, un art qui intéressa son père (sous la direction de Seko Fujita). Mais comme on dit… Kenei n'exerce pas ces autres arts martiaux. Budo International : Sensei Mabuni, que vous rappelez-vous de votre père ? Comment était son Karaté ? Kenei Mabuni : Kenwa fut officier de police pendant de nombreuses années et il pratiqua plusieurs arts martiaux différents, le Judo, le Kendo, le Karaté… surtout le Karaté, bien sûr. En réalité, il est venu à Osaka pour le Karaté, pour le développer ici. Comme il était agent de police, il développa beaucoup de techniques de défense. B.I. : Comment considérez-vous l'aide qu'il a reçu d'Yasuhiro Konishi au Japon ? K.M. : Yasuhiro Konoshi était un maître de Judo et de Kendo. Il enseignait le Kendo et était concierge à l'Université de Keio, dans le quartier de Minato Ku à Tokyo. B.I. : Gichin Funakoshi était déjà au Japon depuis quelques années, mais il était, semble-t-il, plus limité techniquement. Qu'en pensez-vous ? K.M. : Gichin Funakoshi démarra le Karaté à Tokyo. Il ne faisait pratiquement que

Naifhanchi, où on bouge le tronc. En réalité, il n'en savait pas trop, c'est pour ça qu'il envoya son fils apprendre plus de choses avec Kenwa. Les enseignements de Mabuni influencèrent directement l'introduction de katas comme Unsu, Niiseishi (Nihushiho) et Gojushiho dans les enseignements du Shotokan. Plus tard, après la Deuxième Guerre mondiale, il envoya Isao Obata et Masatoshi Nakayama étudier avec Mabuni à Osaka, où il les accompagna courtoisement pour les présenter à son ami d'Okinawa. B.I. : Que pensez-vous des tournois de Karaté sportif ? K.M. : Les championnats sont très différents. Les compétitions donnent de la popularité au Karaté et c'est bien, mais ce n'est pas un Karaté réel et techniquement, il est différent. Comme je vous l'ai dit avant, comme il était policier, Kenwa utilisait un type de techniques très réelles. De toute manière, après la guerre, les arts martiaux changèrent beaucoup. Avant, il n'y avait pas beaucoup de gens qui pratiquaient le Karaté et ça consistait essentiellement à frapper, mais le Karaté, c'est bien plus que frapper. En Shito Ryu, le bunkai est très important.


B.I. : Dernièrement, on appelle Heian les katas élémentaires en Shito Ryu, au lieu de Pinan comme cela correspondait à leur origine chinoise. Quelle est la manière la plus correcte de les appeler ? K.M. : Anciennement, les katas de base s'appelaient Pinan, qui est un mot chinois car Okinawa fut très influencé par la Chine. Mais en arrivant au Japon, mon père vit qu'il y avait une certaine confusion et décida de leur donner le nom japonais de Heian. Bon, je ne vais pas discuter avec le maître Mabuni, loin de là ! Mais tout le monde sait que le Shito Ryu aux temps de Kenwa et postérieurement a toujours appelé ses katas élémentaires Pinan. La mode pour certains groupes de Shito Ryu de les appeler Heian s'est produite, il y a quelques années, et obéit à une unification des critères, katas, noms et techniques que l'entourage de la Fédération japonaise de Karaté s'efforce d'implanter en son sein (et le Shito

Sur la page précédente, en haut à gauche, Kenwa Mabuni. En haut à droite, Kenwa, assis, à l'Université de Keio, près de Gichin Funakoshi, un jeune Kenwa Mabuni et d'autres personnages au milieu des années 30. En bas à gauche, Kenwa Mabuni reçoit Gichin Funakoshi et d'autres karatékas à la station d'Osaka vers 1950. En bas au centre, Kenei Mabuni réalisant un kata. En bas à droite Kenwa Mabuni à la porte de son dojo, à Ikue. Sur cette page, en haut, Kenei Mabuni effectuant Yoko Tobi Geri. À gauche, Go Ken Kin réalisant un kata sous le regard de Kenwa Mabuni. En bas à droite, groupe de karatékas parmi lesquels se trouvent, assis devant, Kenei Mabuni y Ryusho Sakagami.

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Kai auquel appartient Kenei fait partie de cette Fédération). Il a peut-être pour ça un certain intérêt à donner une certaine ambiguïté historique au changement de nom alors qu'en réalité, dans le cas du Shito Ryu, il n'en est pas ainsi. Kenei Mabuni va franchement bien physiquement, compte tenu de son âge. Ses avant-bras sont forts et il a bon aspect. B.I. : Qui vous accompagne quand vous voyagez ? K.M. : Je vais seul habituellement. Pour une personne de plus de 90 ans, le thème des aéroports, des vols, des valises, de l'embarquement, etc… n'en est pas moins quelque chose d'épuisant… Voyage-t-il vraiment seul ? Pour un instant son élève Tareda nous interrompt afin de me dire que Kenyu, le fils de Kenei, l'accompagne habituellement, bien que le maître le coupe immédiatement et le renvoie en disant : K.M. : Il ne m'accompagne que de temps en temps… je vais presque toujours tout seul. On m'attend toujours à l'arrivée à l'aéroport, mais je voyage seul. De fait, comme je l'ai expliqué notre rendezvous fut sur le point d'avoir lieu juste après

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l'atterrissage d'un très long voyage… Vous avez dit jet lag ? Quand je demande à Kenei Mabuni d'expliquer le fait qu'il partage le symbole familial avec les Hokama d'Okinawa, Kenei n'en croit pas ses yeux. K.M. : Ce blason est celui de ma famille depuis des générations…

Comme Kenwa et Kenei partage le même caveau, quelques jours avant j'avais demandé aux shihan de Kenzo Mabuni qui s'occupait de la tombe, la famille de Kenzo ou celle de Kenei. Les deux familles le font, assurèrent-ils. Une semaine avant j'avais également été voir, à Okinawa cette fois, l'endroit de la maison de Shuri où naquit Kenwa Mabuni.

Je n'en doute pas, mais il semble que le fait de partager ce blason remonte bien loin et il est parfaitement plausible que ce soit depuis les origines, au château de Chibana. Mabuni ne connaît pas le sujet… mais il finit par être de mon avis. Je ne vais pas l'importuner plus avec ça. Sur l'un des murs du dojo, j'observe des photos de Kenei et de son fils Kenyu devant une tombe à Okinawa et il me dit : « C'est la tombe de ma famille ». B.I. : Mais… ce sera la tombe de vos grands-parents à Onna, parce que celle de votre père est ici à Osaka, n'est-ce pas ? K.M. : Effectivement, confirme-t-il tout en souriant, et il me demande : comment en savez-vous autant sur ma famille ? Je lui explique que deux jours avant j'étais sur la tombe de son père à Hattori, ici à Osaka, où, cela dit en passant, est également enterré Kenzo, mais ça… je ne le rappelle pas à Kenei… pour si jamais.

B.I. : Avez-vous toujours la maison de Shuri ? K.M. : Non, nous n'avons rien là-bas. Le déracinement familial est également évident en ce qui concerne son frère Kenzo, dans ce cas, du fait des circonstances qui ont entouré leur vie. Certains de ses plus proches méconnaissent même l'existence de ce frère de Kenei qui se consacra au Karaté au plus haut niveau. En effet, quand je parle de Kenzo comme de son frère et également maître de Karaté, Terada, proche disciple de Kenei m'écoute perplexe et ensuite regarde son maître et dit : « Salvador affirme que vous avez un frère karatéka appelé Kenzo… ». Ce à quoi évidemment Kenei répond : « Oui, c'est vrai. Mais nos vies se sont déroulées séparément ». Kenei prend l'air de ne pas vouloir aborder le sujet. Peu avant de m'en aller et suite à la fièvre qu'il y eut l'année passée dans le monde entier

Salvador Herraíz et Kenei Mabuni en train de bavarder dans le dojo d'Ichioka en 2010.


avec la sélection espagnole de football, en plus de cadeaux en rapport avec le Karaté, j'offre à Kenei une écharpe avec le drapeau espagnol. Connaissant cette fièvre, il se met à rire et son léger sourire se transforme en éclats de rire. La ligne du maître Kenzo Mabuni ne pratique pas le Kobudo comme le fait parallèlement de manière plus ou moins importante celle de son frère aîné Kenei. Les shihan de Kenzo me disent que « le Kobudo doit être seulement Kobudo et le Karaté seulement Karaté ». Mais j'observe qu'ici, dans le dojo de Kenei Mabuni, il y a un tas de Sais et d'autres armes de Kobudo dans un tiroir sous la main. Dans son cas, le Kobudo fait partie de l'entraînement… K.M. : Le Kobudo aide le karatéka à comprendre certains principes à d'autres niveaux. Les positions, déplacements et esquives sont les mêmes en Karaté et en Kobudo et celui-ci aide à sentir la distance et à se concentrer, même si le Kime est différent, avec et sans armes. En ce qui concerne le différend historique entre les deux frères, je dois dire que, de mon point de vue et à mon humble avis, Kenzo a peut-être mieux conservé la pureté de son père, mais je crois qu'en tant que pratiquant de Karaté et, bien entendu en tant que maître et diffuseur du Shito, le travail de son frère Kenei a été plus important.

En haut, Kenei effectuant un coup de pied sauté. En bas, le vieux maître expliquant son Karaté.

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Japon Reigi To Sato. Protocole De nombreuses méthodes ont été créées par l'homme dans le passé pour développer son esprit et sa raison de vivre. L'observation de tout ce qu'il voyait autour de lui le poussa à interroger et à étudier les sources vitales. Comprendre comment fonctionne l'univers et vers où il va fut et reste le plus grand défi de l'être humain. L'étude des protocoles dans le Bugei éveille la sensibilité quant au plus petites gestes existants dans le monde physique et spirituelle. Lorsque l'on intègre tout cela aux fréquences d'énergie, une fusion énergétique se produit qui permet de dépasser les limites du spécifique et d'éveiller à l'abstraction. Elle est présente dans la purification de l'environnement et des prêtres.

Kamisama Ni Tsuite Respect envers Kamisama (Dieu) Kamisama est le Dieu omniprésente. Il se trouve dans toutes les choses existantes dans la nature. Par respect pour sa création et tout ce qu'il représente, il est indispensable de le saluer, quelle que soit l'heure du jour ou l'endroit, en remerciement et révérence pour toutes les bonnes choses de la vie. Pour un adepte du Bugei ou de n'importe quel art, qu'il soit martial ou autre, le culte a kamisama doit être sincère et pure. Il ne doit y avoir aucun type de pensée étrangère à lui dans les moments de méditation et de prière. Être en harmonie avec le tout puissant, c'est chercher la compréhension des choses, ce pourquoi nous sommes à un endroit ou à un autre. Pour le dire de manière plus directe, c'est la recherche du moi intérieur.

Dojo no Naka De Kamisama dans le dojo Dans le dojo, Kamisama est symbolisé par le Kamisa (sanctuaire). Traditionnellement, dans le Kamisa, certains objets influencent l'ambiance. Quand on entre dans un dojo, avant de faire quoi que ce soit, il faut toujours révérer Kamisama. La manière correcte de le faire est la suivante : D'abord en Tachi (debout), avec les mains jointes en prière, faire Hitsu Rei (salut debout en inclinant la partie supérieure du corps suivant un angle de 30º). Ensuite, s'asseoir en Seiza. Faire Za Rei (salut assis, en mettant les deux mains par terre formant un triangle, baissant la tête vers le sol). Faire le salut Hitsu Rei trois fois, suivi de trois petits coups de paume.

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Dojo no Koto Le dojo (local illuminé) Parties du dojo : - Kamiza : Endroit où se trouve le Kamidana (sanctuaire) - Joseki : Partie de gauche quand on est dos au Kamisa - Shimoseki : Partie de droite quand on est dos au Kamisa - Shimoza : Partie opposée au Kamisa.

Hiérarchie dans le dojo

1. Debout, avec les mains en Gasho (sur la poitrine pour la prière), on salue en respectant le silence. Nerime - Révérence au Jinja. Komoge - acte d'élever les mains. 2. En Seiza, s'agenouiller avec les deux genoux (pour Kamisama), être prêt à recevoir la lumière. S'agenouiller avec un genou (pour un homme), être prêt à recevoir les enseignements. Mains en Gasho, se lever pour Kamisama et donner un coup de paume (avec la main droite en bas), descendant jusqu'à Zarei.

Sensei : Représenté par le cercle noir, il se situe de dos au Kamiza, face à ses élèves. Élèves : Situés plus près du Shimoza, ils sont face au Kamiza par ordre décroissant de grade, suivant les couleurs des cercles montrés sur la figure. Observation : Il est également important de souligner que, dans la disposition des élèves, l'ordre des grades va avec le changement de rangée, les plus hauts gradés devant, les moins gradés derrière.

Pour entrer dans le dojo En entrant dans le dojo, il faut d'abord faire la liturgie de l'Asokoro (provenant du O-Chikara qui plus tard influencera le protocole du Kenjutsu). S'agenouiller avant d'entre dans le dojo. Laisser ses pantoufles dos au dojo.

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Japon Mains en Gasho et donner trois coups de paume, faire Zarei (Isatsu). 3. Zarei : Osatsu - Révérence faite au moins gradé (s'incliner un peu). Isatsu - Révérence faite au plus gradé (incliner le corps un peu plus). Asatsu - Révérence faire à un gradé (mettre la tête sur le Sankako).

« Traiter poliment celui qui dirige le cours. Il est à ce moment-là le guide, c'est lui qui nous transmettra fidèlement ses enseignements. »

4. 1) Marcher en Shiko jusqu'à Jinja. 2) Ne jamais entrer au dojo chaussé, à moins qu'il ne s'agisse des Tabi. 3) Entrer dans le dojo seulement avec le costume adéquat (Doji), sauf si on vous en donne la permission. 4) Ne jamais entrer dans le dojo quand un cours a commencé, attendre toujours la permission du professeur ou de celui qui dirige le cours.

Sortir du dojo 5) Avant de sortir du dojo, faire Hitsu Rei. 6) Ne jamais sortir sans en avoir reçu la permission de celui qui dirige le cours.

Dans le dojo Silence Le silence doit être présente pendant tout le cours, sauf pendant les explications du professeur ou les moments destinés à se détendre et à s'amuser.

Respect Respecter c'est, par dessus tout, être dans un endroit ou une situation déterminée sans dépasser ses limites ou barrières. Cela veut dire avoir conscience du droit et du devoir. Connaître les droits et les devoirs est un élément essentiel dans la formation du caractère d'un être humain. On inclut là la notion de droit d'autrui, car nous devons également connaître les droits et les devoirs de ceux qui nous entourent pour qu'il n'y ait pas de chocs ou d'interférences avec eux. C'est ça respecter le prochain, c'est comprendre nos droits et les droits des autres, en essayant de ne jamais interférer ou les affronter, à moins que ce ne soit nécessaire.

« L'esprit de l'entraînement peut être compris comme le sentiment que la personne a en elle et qui influence tout l'entourage et les personnes qui l'entourent. » 30


Éducation L'éducation doit être une priorité dans n'importe quel dojo. Le manque d'éducation constitue un manque de respect envers Dieu et nos semblables. Chaque fois que nous nous adressons à quelqu'un, nous devons le faire de manière aimable et sincère, car notre énergie doit circuler agréablement, pour ne pas contaminer l'endroit et les personnes qui s'y trouvent. Traiter poliment celui qui dirige le cours. Il est à ce momentlà le guide, c'est lui qui nous transmettra fidèlement ses enseignements. Avec lui, nous élargirons nos connaissances de l'art martial et de la vie. Pour cette raison, le respect et la politesse avec lui doivent être impeccables pour que l'ambiance entre le professeur et l'élève soit de grande harmonie, ce qui permet une meilleure compénétration et union, facilitant tout autant l'apprentissage de l'élève que l'enseignement du professeur. C'est ainsi que l'on conçoit l'interrelation du binôme respect-éducation toujours conjoints au cours du chemin de l'apprentissage.

Manière éduquée d'établir des relations dans un dojo 1. S'adresse à un gradé ou à un professeur : Gomen Nasai (s'il vous plaît, pardon). 2. Commencer l'entraînement avec un partenaire : Onegai Shimasu (s'il vous plaît). 3. Demander la permission pour boire de l'eau : Mizu, Onegai Shimasu (de l'eau, s'il vous plaît). 4. Demandez la permission pour aller aux toilettes : Toire, Onegai Shimasu (manière polie de demander la permission). Si l'élève est interne, autrement dit s'il fait parte de la religion du lignage Kaze no Ryu - O-Shikara -, les demandes doivent être faites dans le dialecte interne appelé Shizen-go. Le protocole dans le dojo est également fondamental, toujours en relation avec la tradition des anciens samouraïs.

1. Dans le dojo, si on a besoin d'arranger son kimono, le faire de dos au Tatame, après avoir obtenu la permission de celui qui dirige le cours. 2. Marcher toujours en Shikko, sauf si on ne peut pas bouger ou dans le cas où on s'entraîne et quand on fait le relaxation. La manière correcte de se déplacer dans un dojo est la caractéristique la plus profonde de l'art martial venant des samouraïs, renforçant toute leur tradition. C'est l'un des grands objectifs de l'art du Bugei, conserver la tradition. Comme pour l'arbre où les racines sont reliées aux feuilles qui absorbent la lumière recevant la sève qui vient du sol, la tradition est la racine qui soutient tout l'enchevêtrement des feuilles et des branches qui forment aujourd'hui l'art martial. Dès lors, plus la tradition est grande, plus grande est l'union de la racine avec l'arbre et par conséquent, plus grande sera la force structurelle qui contiendra cet arbre, le rendant plus résistant aux obstacles imposés par la nature ellemême.

Esprit L'esprit de l'entraînement peut être compris comme le sentiment que la personne a en elle et qui influence tout l'entourage et les personnes qui l'entourent. Il est nécessaire de développer cet esprit pour qu'au moment de l'entraînement, il n'y ait que des sentiments transmis avec pureté et bonté dans tout le dojo. Ce type d'ambiance est beaucoup plus agréable et permet une plus grande communion entre les personnes tout en projetant un climat de paix. En conséquence logique, les entraînements sont beaucoup plus riches et bénéfiques.

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Les prix Les pLUs prestigieUx dU monde mArtiAL

OCTOBRE

« Unité, Qualité, Honneur » Quand les bons se réunissent… avec les bons

Vendredi 21 : 14 h Déjeuner pour les Chevaliers et aspirants du cercle HOF 18 h Conférence ICPSE et Alliance internationale Polices 21 h Dîner ICPSE et IWPA Samedi 21 : 10 h 30 Cours magistral, 4 Grand Masters 21 h 30 Dîner de gala du Hall of Fame 2011 Dimanche 23 : 10h30 corrida amateur de jeunes taureaux, démonstration et enseignement de l’art de la tauromachie par le maître Angel de la Rosa et repas amical. Prix : Contacter l’organisation. Information pratique : Endroit : Hôtel ABBA ACTEON, Valencia, Espagne. C/ Vicente Beltrán Grimal, 2 – 46023 Valencia – Espagne. Tél +96 331 07 07 • Fax +96 330 22 30 • Émail : acteon@abbahoteles.com Il existe des prix d’hôtel spéciaux pour les participants à l’événement. Les chambres bloquées par l’organisation pour les participants sont en nombre limité, leur réservation par ceux qui le souhaitent doit donc se faire le plus rapidement possible.

Comment être nominé ? Il existe deux manières d’accéder à une nomination. 1) Être présenté par quelqu’un qui ait été introduit précédemment dans le Hall of Fame. 2) Envoyer au maître Santiago Sanchis, apartado de correos 1767, Valencia 46080 – Espagne, le récit des mérites de la propre carrière martiale, titres, Dan, curriculum, etc. Vous pouvez prendre contact avec l’organisation à l’Émail : ismahof@gmail.com / halloffamemartialarts2010@gmail.com N’importe qui peut-il assister au dîner de gala ? Tout pratiquant d’art martial, maître, élève ou leurs proches, peut assister au dîner de gala moyennant paiement préalable de son couvert. C’est une occasion magnifique de connaître de près les grands maîtres qui assistent chaque année. Il est également possible de s’inscrire au stage où chaque année différents grands maîtres partagent tatamis et enseignements. Nous devons cependant ajouter que le nombre de participants est limité et que l’organisation se réserve le droit d’admission. Tenue : Pour les hommes, en uniforme ou smoking, pour les femmes, en long.

Avec l’appui de la ville de Valencia et de sa mairie.

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Les surprenantes techniques sautées d'Hanuman anuman (héros du Ramayana) était un demi-dieu hindou possédant une force légendaire. Fidèle disciple de Rama et personnage central du Ramakien (la version thaïlandaise du Ramayana), Hanuman était le général de l'armée des Wanorm (des Vanaras dans la version originale), la race guerrière des hommes singes. Il était d'ailleurs lui-même une espèce de grand homme-singe blanc. On le considérait comme le fils du dieu du Vent, Vayu (Phrai Pai en thaï). Il a de ce fait le pouvoir de voler et il possède une capacité de transformation étonnante, pouvant augmenter sa taille comme il veut, en plus d'être célèbre pour sa grande astuce et son habileté au combat. Du point de vue technique, les créateurs inconnus du Muay ancestral observèrent sûrement très attentivement les singes et leur manière de combattre et essayèrent de découvrir leurs secrets. Les singes sont des créatures très intelligentes. Leur style de combat se base sur l'imprévisibilité des mouvements. Un singe saute, roule, tourne sur lui-même et frappe par surprise dans toutes les directions. L'Hanuman mythique réunit toutes les caractéristiques de l'animal qui l'inspire, amplifiées par sa nature semi-divine. Hanuman attaque en frappant avec les deux poings, en avançant et en sautant grâce au mouvement explosif de toute la musculature du corps, depuis les jambes jusqu'aux bras. Il saute vers l'avant par surprise, donnant de puissants coups de genou en l'air ou de violents coups de coude qui écrasent la tête de l'adversaire comme un fruit mûr. Parmi les nombreuses actions mortelles utilisées par les Nak Muay au cours des siècles, une grande famille de techniques s'inspira précisément des mouvements agiles d'Hanuman. Caractéristiques du style de Boxe thaï traditionnel, le Muay Boran, elles aidèrent les guerriers siamois à survivre dans d'innombrables combats. Ces techniques sont habituellement reprises sous le terme de « techniques de Hanuman ». Elles sont particulières en ce sens qu'il s'agit de techniques réalisées en sautant. Un bon guerrier expert en Muay devait savoir affronter n'importe quel type d'adversaire, un seul adversaire ou un groupe, et quoi de mieux qu'une attaque sautée, réalisée avec le férocité d'un singe agressif, pour surprendre et battre d'un seul coup l'ennemi le plus puissant ou pour rompre rapidement le cercle de plusieurs attaquants. Dans le Muay Thaï « style Hanuman », presque chaque partie du corps est utilisée pour frapper en sautant : la tête, les poings, les avant-bras, les coudes, les genoux, les tibias, les pieds. Les cibles peuvent être pratiquement toutes les zones sensibles de l'adversaire, depuis la tête jusqu'aux jambes. Les différentes armes naturelles sont souvent combinées entre elles et utilisées conjointement (par exemple un genou et les deux coudes) pour que les actions d'attaque soient encore plus difficiles à bloquer. Seul celui qui a souffert l'agression violente et inattendue d'un coup sauté réalisé depuis une distance très particulière, c'est-à-dire de très loin ou de tout près, peut apprécier complètement le péril de ces techniques si efficaces.

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Les attaques d'Hanuman réalisées en saut poursuivent des objectifs techniques très précis : 1. Elles permettent d'augmenter la puissance du coup en utilisant toute la masse corporelle, stratégie très efficace surtout dans le cas où l'adversaire est plus lourd et plus robuste que l'exécutant. 2. Elles permettent évidemment d'accroître la hauteur du coup. 3. Elles permettent d'augmenter la portée (distance) du coup, en particulier dans la version du saut exécuté depuis la distance longue. 4. Ces attaques peuvent exploiter, de la meilleure manière possible, la force de la gravité, quand le coup est réalisé dans la phase de la retombée (par exemple avec un coup de coude descendant). 5. Les coups réalisés en saut peuvent déséquilibrer considérablement l'adversaire grâce à l'usage de toute la masse corporelle de l'exécutant lancé au vol vers l'objectif. 6. Ils offrent un effet de surprise important. S'ils sont exécutés depuis une distance à laquelle l'adversaire s'attend à une attaque de coup de pied (distance longue) ou de poing (distance moyenne), les coups sautés peuvent constituer une surprise très désagréable pour celui qui les reçoit. 7. Ils sont très utiles pour serrer

rapidement la distance, permettant alors de parer un adversaire fuyant ou d'entrer directement au corps à c o r p s depuis la distance longue, sans passer par la distance moyenne.


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Weng Chun Le mannequin de bois du Weng Chun : Lutter contre un adversaire invincible Affronter un adversaire invincible En premier lieu, que voulonsnous dire quand nous parlons d'un adversaire invisible. Il s'agit d'un adversaire qui est toujours en équilibre et qui peut constamment conserver sa structure. Il est impossible de le jeter par terre, de le pousser, de le frapper, de l'envoyer en l'air, de l'écraser, de l'étrangler, etc. En même temps, il bombarde son adversaire sur les trois

hauteurs (basse, moyenne, haute). Comment affronter un adversaire aussi supérieur, aussi difficile à faire bouger, presque invincible et qui ne cesse d'attaquer à tout moment ? Réponse : en s'entraînant avec le mannequin de bois. Quelle stratégie exige un tel adversaire ? Les combattants sans expérience renoncent facilement ou en font trop et par conséquent perdent leur structure, ce qui les rend encore plus faciles à battre. L'entraînement avec le mannequin de bois du Weng Chun nous montre une autre voie : l'objectif avec l'adversaire en bois, c'est de se déplacer suivant un angle correcte, de faire pression, circuler, couler, dévier, couper vers le bas, altérer (en appliquant les six principes et demi et les 18 ponts). On pratique également les contrôles les plus importants et les soumissions du Weng Chun, en plus de conserver la pression et la structure, pour autant qu'il ne soit pas possible d'imposer la propre stratégie.

Monter le Tigre - Fok Fu L'adversaire aura beau être très fort, il nous offrira toujours un peu de force avec laquelle nous pourrons travailler. Voyons un exemple. Si je veux lever les bras du mannequin de bois, ce sera impossible, mais je recevrai une pression d'en bas, que j'utiliserai pour mon mouvement suivant. Le premier contact avec l'adversaire en bois met ainsi en marche le Mouvement Perpétuel et tous les exercices suivants surgissent en réaction à l'attaquant en bois. On peut dire que la force de la personne « super puissante » qui est en face de nous « augmente » jusqu'à révéler une ouverture. Avec la forme du mannequin de bois, on exerce beaucoup le travail contre un adversaire très puissant jusqu'à ce que celui-ci finalement « se rende ». On « vainc » alors l'attaquant pour ainsi dire. Cette stratégie du combat dans le Weng Chun est appelée « Fok Fu », « Monter le Tigre ».

Le système Weng Chun le décrit très bien dans ces quatre stratégies traditionnelles : 1e stratégie : Tschoi Tschung Bei Chung Choy Avancez, continuez vers l'avant, attaquez, mais éviter la confrontation direct avec votre adversaire. 2e stratégie : Hoi Tschung Sat Loi Chum Trouvez le point faible de votre adversaire derrière un défense apparemment solide, autrement dit il existe toujours une faiblesse chez adversaire aussi fort qu'il soit. 3e stratégie : Ta Mo Yee Shun Shuok

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Si l'attaquant ne montre aucun point faible, obligez-le à perdre l'équilibre et sa structure en sautant vers l'avant (mouvements rapides, inattendus), faites glisser vos pas et tournez-vous vers lui, en l'écrasant (Mo) agilement et rapidement. 4e stratégie : Pien Cheng Chi Yan Mok Que vous attaquiez sur le côté ou directement devant, agissez automatiquement, sans hésiter.

La salle du mannequin de bois dans le Shaolin du Sud : Deux mannequins de bois différents ont survécu L'entraînement avec le mannequin de bois du Weng Chun se réalisait, dans le temple de Shaolin du Sud, dans une salle appelée salle du mannequin de bois. Le Weng Chun était le style utilisé au temple du Sud. Des différents mannequins de bois qui se trouvaient là, on en utilisait deux. Le premier est la version bien connue de trois bras et une jambe pour le combat au corps à corps. On l'appelait « mannequin de bois 108 » (108 Muk Jan Chong, en chinois), parce que la forme est constituée symboliquement de 108 exercices. L'autre était le mannequin de bois de sept longs bâtons, avec trois bâtons longs qui ressortaient à trois hauteurs (genou, ventre, nuque) et un au milieu du ventre pour la distance longue. En Chinois, on l'appelle Kwun Chong, car dans le Weng Chun, il est surtout utilisé avec le bâton long. Avec ces deux mannequins de bois, on pouvait effectuer un entraî-

nement au combat complet. Un maître de Weng Chun pouvait s'entraîner au combat au corps à corps et au combat sur plusieurs distances, aussi bien avec armes que sans elles. Dans les milieux du Kung-Fu, le mannequin de bois du bâton long est inconnu aujourd'hui. La famille du Weng Chun peut donc apporter quelque chose de précieux en conservant et transmettant cet extraordinaire instrument d'entraînement traditionnel.

108 Muk Jan Chong Version Ciel, Terre et Homme Dans le Shaolin du Sud, le mannequin de bois pour le combat au corps à corps était fixé au sol. Comme il y avait autour de lui un certain espace, on pouvait déséquilibrer un peu cet homme de bois et l'attaquer également dans le dos. C'était très important pour s'entraîner au combat réaliste. À l'époque des jonques rouges, il était installé sur le mat de l'embarcation. À Fatshan, on l'installa de nouveau traditionnellement par terre. Les grands maîtres de Weng Chun de Hong Kong (Wai Yan, Lo Chiu Woon, Tang Yick, Chu Chung Man, Tam Kong) conçurent la suspension murale souple mondialement connue. Fixée sur le mur du Dai Duk Lan, la Mecque du Weng Chun, elle permettait de pratiquer encore mieux l'absorption de la force de l'adversaire qui rebondit et le bombardement dans l'attaque. Grâce au grand maître du Wing Chun, Yip Man, qui commanda à son ami le Sifu Ko Sang, sculpteur de son mannequin de bois, de mesurer celui du Dai Duk Lan, on a pu aujourd'hui standardiser le mannequin du combat au corps à corps du Weng Chun utilisé dans presque tous les styles de Kung-Fu.

Ciel, Terre, Homme et le mannequin de bois Toute famille du Weng Chun a sa propre version de la forme du mannequin de bois. Le mannequin de bois du

Ciel provient du lignage du grand maître Chu Chung Man, celui de la Terre, de la famille Tang et le mannequin de bois de l'Homme, de la famille Lo. Les grands maîtres du Weng Chun se mirent d'accord au Dai Duk Lan sur le fait que le mannequin de bois du Ciel devait devenir la forme standard du mannequin. La forme du mannequin de bois de l'Homme est aujourd'hui presque uniquement pratiquée et enseignée par le Sifu Andreas Hoffmann et ses principaux élèves. Cette forme se centre tout particulièrement sur les attaques en rotation telles que Sou Gerk Roundhouse Kick à différentes hauteurs ainsi que sur les mouvements rotatoires Wun/Huen.

Kwun Chong - Le mannequin de bois du bâton long Les sept bâtons longs symbolisent aussi bien un attaquant avec armes que sans armes. L'objectif est de pratiquer le passage de la distance longue à la distance courte et vice versa, en conservant toujours les angles avec l'adversaire et naturellement la propre structure. Une des caractéristiques c'est d'attaquer et de contrôler les trois hauteurs tandis qu'on passe d'une distance à l'autre. Du fait de l'existence des trois bâtons longs aux différentes hauteurs : genou, ventre et nuque, il est possible de faire des exercices de combat très intéressants. Je voudrais pour cela remercier la famille Tang d'avoir transmis précisément cette manière de s'entraîner. Le premier mannequin de bois du bâton long en Occident fut installé, il y a 10 ans, au quartier général du Weng Chun à Bamberg en Allemagne. Il a servi d'exemple mondial aux nombreux Kwun Chong qui le suivirent.

Weng Chun Chan On raconte que Bodhidharma, le fondateur légendaire du Chan et du KungFu, resta assis devant un mur pendant 9 ans, jusqu'à obtenir l'illumination. Les pratiquants de Weng Chun pratiquent parfois pendant des années avec le mannequin de bois et partagent des expériences semblables. Le premier pas sur cette voie, c'est de comprendre la cause et l'effet. Quand je pousse le mannequin de bois, il me rend ma poussée de manière très semblable… Et maintenant… Allez vous entraîner aux mannequins de bois !

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Hung Gar Chiu Kow - Héros populaire (1) Chiu Kow fut témoins de 100 ans d'histoire contemporaine du Sud-Est asiatique. Le travail dans les mines au cours de son enfance, la guerre de l'opium, les rébellions paysannes en Chine et la Deuxième Guerre mondiale… sont des événements nous signalent que cet homme a vécu des temps très durs. Malgré cela, son art martial, le Hung Gar Kung-Fu l'a toujours conduit du côté honorable de la vie. À Hong Kong, ses connaissances en médecine et son combat contre les triades lui valurent le surnom de « héros des rue ». Ses habiletés martiales ne lui ont pas seulement permis de survivre et de résister, elles firent le pont avec notre époque car il inclut le Nam Chuan dans le Wushu moderne et forma des maîtres de Hung Gar sensationnels qui transmettent son héritage traditionnel à nos contemporains. J'utilise ici la forme écrite la plus utilisée « Chiu Kow » qu'utilise également son fils, Chui Chi Ling. De temps en temps, on le trouve parfois écrit Chiu Kau ou Chiu Koa. Le grand maître chinois de Kung-Fu et médecin, Chiu Kow, est très certainement l'une des personnalités les plus importantes et les plus remarquables des arts martiaux du siècle dernier. Il a réalisé beaucoup de choses extraordinaires, et pas seulement en tant qu'expert martial et médecin, il est aussi un très bel exemple pour tous en tant qu'être humain. J'ai eu la chance et le grand honneur de connaître personnellement Chiu Kow au cours de ses dernières années et de pouvoir bénéficier de cours sous sa supervision. Bien que la barrière de la langue n'ait pas permis d'avoir des conversations très profondes, Chiu Kow est l'une de ces personnes qui ont laissé une trace profonde dans ma vie. Je venais d'avoir 20 ans quand je suis allé à Hong Kong pour me mettre sous la direction d'un véritable maître de Kung-Fu et rien moins que le grand maître Chiu Ling allait être mon maître. J'avais suivi des cours d'arts martiaux pendant près de 10 ans, mais je n'aurais pu soupçonner tout ce qu'allais pouvoir embrasser avec le savoir que j'allais développer. Chiu Kow avait profondément touché mon cœur avec sa manière si éduquée, courtoise et prévenante avec moi (le jeune élève étranger de Kung-Fu). Ses yeux exprimaient l'amour, la sagesse et la chaleur humaine, mais en même temps, ils avaient une dureté et une puissance comme je n'en ai plus jamais vu. À cette époque, j'avais 8 à 10 h de cours par jour. Chiu Kow et son épouse contrôlaient et, s'il le fallait, corrigeaient tous mes mouvements pendant le cours. Chiu Kow avait alors déjà 96 ans. Mais voyons cela dans l'ordre.

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Chiu Kow, esclave Le légendaire grand maître Chiu Kow naquit le 3 août 1895 à Samkong dans le district de la province de Canton en Chine. À cette époque, presque toute la Chine souffrait de la pauvreté. Les parents de Chiu Kow étaient très pauvres. Désirant une vie meilleure pour le jeune Chiu Kow, ils le vendirent à l'âge de 10 ans à d'autres personnes. Celles-ci le conduisirent en Malaisie pour le faire travailler dans des mines de charbon et d'étain. Les conditions de vie étaient d'extrême pauvreté et le travail très dur. Les travailleurs étaient souvent frappés et maltraités. Beaucoup mouraient dans les mines. Chiu Kow comprit l'importance pour lui de pouvoir exercer un art martial, il prit donc la décision d'apprendre le Kung-Fu.

Chiu Kow fuit les mines À l'âge de 14 ans plus ou moins, Chiu Kow s'enfuit des mines de Malaisie pour aller à Singapour. Il espérait avoir de meilleures conditions de travail et de vie. Il trouva un travail dans la famille Lok Yau la plus riche et la plus influente et sa vie s'améliora considérablement. Cette famille possédait des plantations de caoutchouc et donnait beaucoup d'argent pour ce qui allait devenir l'Université de Hong Kong. Il y a actuellement des universités portant le nom de Lok Yau.

Chiu Kow à Singapour Les villages é t a i e n t gouvernés par les différents clans qui offraient protection et sécurité, mais é g a l e m e n t opprimaient et exploitaient. Au dehors des villages, on était souvent attaqué. À cette époque, la police n'existait pas et l'armée était insuffisante pour protéger la population. Comme on voyageait souvent à pied, il était facile d'attaquer les voyageurs. Les Chinois qui avaient émigré longtemps avant Chiu Kow en Malaisie et à Singapour avait fait connaître le


Kung-Fu chinois dans cette région d'Asie. Il était presque vital de savoir pratiquer le Kung-Fu. Celui qui ne le connaissait pas ou mal était souvent attaqué et dépouillé et n'avait ainsi presque pas de possibilités de gagner sa vie et peu de chances de survivre.

Le fameux combat Un jour, Chiu Kow assista à l'un des plus célèbres combats de l'époque.

chemin et celui de l'organisation mafieuse. Leng Cai Juk était connu pour ses bras et ses mains puissantes, avec lesquelles il savait entrer au corps à corps avec l'adversaire. Ha Saan Fu le savait et se prépara en conséquence pour le combat. Il se protégea en entourant son torse d'une ceinture en cuir large et épaisse. Le combat se disputa publiquement sur une grande estrade (Lei Tai). Les deux adversaires signèrent un contrat, acceptant la possibilité que le combat puisse se terminer sur la mort. Ha Saan Fu déclara qu'il s'en irait du territoire de Leng Cai Yuk si ce dernier remportait le combat. Beaucoup de gens virent voir ce combat. Leng Kai Yuk attaquait avec des techniques massives de Hung Gar. Très vite. Ha Saan Fu ne put résister aux attaques efficaces. Leng Cai Yuk se servit finalement de sa fameuse technique. D'en haut, il entra dans le ventre d'Ha Saan Fu. Il contourna ainsi la protection de ce dernier et sortit une partie de ses entrailles. Le combat se termina donc par la mort d'Ha Saan Fu. Les disciples d'Ha Saan Fu voulurent attaquer Leng Cai Juk, mais la police locale s'interposa et arrêta Leng Cai Juk pour le protéger de la masse furieuse. Il fut bien sûr très vite libéré. Ce combat devint très célèbre et pendant longtemps, les gens continuèrent d'en parler. Beaucoup (ded personnes âgées surtout) racontent que la branche du Hung Gar appelée Ha Say Fu, également connue comme « prendre le tigre du Kung-Fu », se base sur le récit de cette légende. Paradoxalement, le système porte le nom du perdant. Les maîtres les plus âgés racontent également que jamais il n'existât différents styles de Kung-Fu.

Chiu Kow rencontre son maître

Les deux adversaires étaient Leng Cai Yuk, un expert en Hung Gar, et Ha Saan Fu, un homme physiquement supérieur, maître d'un style interne. Ha Saan Fu faisait partie d'un clan qui traitait avec la prostitution, les jeux pour de l'argent et le trafic de drogues. Il voulait élargir son territoire et ainsi ses revenus. Leng

En observant ce combat, Chiu Kow comprit que le Hung Gar était supérieur à tous les autres styles qu'il a v a i t v u s j u s q u ' a l o r s . I l v o u lait l'apprendre complètement et y consacrer sa vie. Chiu Kow partit à la recherche de Leng Cai Juk et lui demanda de lui donner cours. Leng Cai Juk refusa, argumentant qu'il n'était pas Sifu (maître). Mais il conduisit le jeune homme à son propre maître, son oncle Wong Sai Wing. Il avait émigré de Chine de nombreuses années auparavant, comme tant d'autres à l'époque. Au cours de ses voyages, il avait rencontré le grand maître du Hung Gar, Wong Fei Hung, un médecin et un héros populaire qui finit par devenir son maître. Wong Sai Wing apprit beaucoup de choses avec Wong Fei Hung, il fut l'un de ses meilleurs élèves. Bien que tous deux portaient le même nom de famille : « Wong », ils n'étaient pas de la même famille. Wong Sai Wing voyagea ensuite en qualité de vendeur de plantes médicinales et médecin et put ainsi échanger des connaissances avec de nombreux maîtres différents. Il n'avait pas d'école fixe, il donnait cours tout en voyageant, là où il se trouvait. Chiu Kow le suivit et, ambitieux et déterminé, il apprit l'art martial de Hung ainsi que la médecine traditionnelle chinoise. Il resta plus de 10 ans avec Wing Sai Wing et le suivit dans tous ses voyages à travers le Sud-Est asiatique, la Malaisie, la Thaïlande et l'Indonésie. Peu après, Chiu Kow commença à donner cours à Singapour et en Malaisie avec le consentement de son maître. Très vite, il y a des élèves de Wing Sai Wing et de Chiu Kow dans tout le Sud-Est asiatique. L'honorabilité et l'empressement de Wong Sai Wing et de Chiu Kow envers les pauvres étaient réputés. Leur notoriété et la reconnaissance des gens grandissaient et se propageaient avec chaque patient guéri. Ils étaient très respectés par les villageois et furent plusieurs fois honorés. Une grande partie des lignées de Hung Gar d'aujourd'hui dans ces pays proviennent directement ou indirectement de Chiu Kow.

Cai Juk croisa son 43


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Ces nichons… Ces cuisses…

Eh, Rose, si je n'é tais pas là tu prendrais le soleil toute nue ?

Oh mon Dieu, ces lè vres…

Ce corps si ferme…

Tais-toi. Permets-moi de te sortir cette nuit.

Trop risqué . Ce sera strictement platonique. Minh m'a parlé d'une petite boî te de nuit impressionnante. Allons la connaî tre, je suis inoffensif. En aucune faç on,

c'est ç a ton problè me.

La vedette du Kung-Fu - Présentation spéciale « Inspiré de la vie du Sifu Vincent Lyn » Histoire et scénario de Matt Stevens Illustré par Chase Conley Dialogue de Jaymes Reed

Allons. Que peut-il arriver ?



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Interview Interview du grand maître Sifu Paolo Cangelosi Budo International : Quand avez-vous commencé à étudier les arts martiaux ? Paolo Cangelosi : À la fin des années 60, à l'âge de 9 ans. Nous vivions dans un petit village et c'est là que j'ai commencé à pratiquer le Ju-Jutsu. Ensuite, quand j'avais 10 ans, mes parents sont allèrent vivre en ville et c'est là que j'ai connu mon maître Fu Han Tong. B.I. : Avez-vous commencé à pratiquer le Kung-Fu avec lui ? P.C. : Oui, grâce à une connaissance. Il n'avait pas de gymnase, il était l'un des nombreux Chinois qui émigrèrent vers la milieu des années soixante en passant pas l'Australie, la Californie, la France, pour arriver finalement en Italie, à Genova et Turin. B.I. : Qu'avez-vous étudié avec le maître Fu Han Tong ? P.C. : J'ai commencé un travail traditionnel et ce ne fut pas facile au début. Le maître était dur, sévère et très exigeant avec moi. Il me fit connaître plusieurs styles de Kung-Fu : le Wing Chun, le Tang Lang et le Tai Chi. Ensuite mes expériences s'élargirent avec le Pa Kua, le Hsing I, le Tsui Pa Hisien et le Shaolin. C'était quelqu'un qui possédait une extraordinaire culture martiale chinoise, il était différent de ses compatriote, mentalement très ouvert et physiquement préparé à la pratique de nombreux styles. B.I. : Le Kung-Fu détermina votre vie ? P.C. : Oui, il exerça une grande importance dans mes choix, bien que ces années-là, je n'aie pas seulement étudié le Kung-Fu. Je n'avais alors pas de camarade d'entraînement, c'était quelque chose entre lui et moi et ce fut mon secret. J'avais beaucoup d'amis qui pratiquaient les arts martiaux dans des dojos classiques. Pour pouvoir m'entraîner avec quelqu'un, j'ai donc commencé à pratiquer les arts martiaux japonais comme le Karaté et le Judo. Ensuite, j'ai connu un boxeur et j'ai également été séduit pas la Boxe. Tous les arts martiaux et toutes disciplines de combat me fascinaient et j'ai consacré de nombreuses heures de pratique quotidienne à mon Kung-Fu et à d'autres expériences. B.I. : Quand avez-vous commencé à enseigner ? P.C. : Très vite, car la vie l'exigeait. J'ai enseigné la gymnastique, le Karaté et la selfdéfense. Ensuite, quand mon maître Fu Han Tong retourna en Chine, je donné mon premier cours de Kung-Fu en 1977, jusqu'à le faire connaître à niveau nationale et international. B.I.: Nous savons que ça fait plus de 30 ans que vous voyager en Orient ? Pouvez-vous nous en parler ? P.C. : Dans les années 70 et 80, j'ai commencé à me rendre à Hong Kong et en Chine. C'était assez difficile pour le jeune de 20 ans que j'étais, avec des connaissances très élémentaires d'anglais et de chinois. J'ai passé presque 9 ans de ma vie en Orient, j'ai connu beaucoup de maîtres et de champions avec lesquels je me suis entraîné et j'ai élargi mes connaissances. Je suis parvenu à rétablir

les relations avec mon premier maître Fu Han Tong et grâce à lui, j'ai pu fréquenter des endroits de pratique où, à cette époque, les Occidentaux n'étaient pas acceptés. B.I. : Vous avez été un excellent combattant bien que vous ayez peu fréquenté l'aspect sportif agonistique. P.C. : Oui, je me suis assez souvent battu en Asie : en Chine, à Hong Kong, à Macao, en Thaïlande. Il s'agissait souvent de combat free style de plein contact, avec des motivations traditionnelles très différentes de l'esprit sportif. Je me suis battu 39 fois pour un total de 38 victoires, ce qui est bon pour un Occidental. J'ai également été l'un des premiers Européens à se battre à Bangkok au milieu des années 80. B.I. : Le Kung-Fu et le Muay Thaï, alors ? P.C. : Oui, à Hong Kong, j'ai découvert le Kick Boxing japonais et de là je suis allé en Thaïlande pour approfondir ses racines dans le Muay Thaï. C'était en 1983. Depuis, je n'ai plus jamais cessé de fréquenter la terre de Siam. À l'aller ou au retour de mes voyages, je m'arrêtais toujours à Bangkok pour m'entraîner dans les camps. J'ai ainsi fait la connaissance de nombreux champions de cette époque dont je suis devenu ami, une amitié qui se maintient aujourd'hui encore. Je collabore d'ailleurs quant à l'enseignement avec certains d'entre eux. Je voudrais mettre en évidence le fait que mon fils Shan est en train de faire une carrière agonistique dans le Muay Thaï et qu'il s'est déjà plusieurs fois battu dans des combats prestigieux avec des résultats optimaux. B.I. : Est-il vrai que des personnalités du cinéma et de la télévision ont pris contact avec vous ? P.C. : Oui, plusieurs fois. J'ai travaillé avec des scénaristes et des réalisateurs intéressés par ma vie car ils la considéraient extraordinaire et pleine d'aventures et donc digne d'un film, mais jusqu'à présent rien n'a été réalisé, c'est un monde très difficile. Les producteurs comptent beaucoup plus que les réalisateurs et les scénaristes. B.I. : Pourquoi ne commencez-vous pas par écrire un livre autobiographique ? P.C. : J'y ai déjà pensé, mais cela représente un grand travail et je dois espérer le moment juste. Je le ferai sûrement en essayant de décrire le mieux possible l'essentiel d'une vie dédiée à l'art martial. J'ai consacré beaucoup d'années à l'élaboration d'un documentaire intitulé « The Journey » qui a été conçu, écrit et dirigé artistiquement en visitant les endroits d'origine de l'art martial : la Chine, Hong Kong et la Thaïlande. Un documentaire qui contient des images inédites, avec la collaboration à la réalisation et à la co-production des frères Parodi et bien sûr, celle de mes instructeurs et de mon école. Je suis fier de ce travail et je pense qu'il sera utile à tous les pratiquants d'arts martiaux en général, pas seulement aux pratiquants de Muay Thaï. J'espère pouvoir bientôt présenter cette œuvre dans une série de DVDs ou à travers un canal de télévision. B.I. : Comment considérez-vous les arts martiaux aujourd'hui ?

P.C. : Par rapport au passé, il y a aujourd'hui plus de dispersion et moins de respect pour les valeurs importantes de cet art. Aujourd'hui, on a tendance à vouloir dépasser rapidement les bases. La passion que nous avions était beaucoup plus intense, nous suions beaucoup plus pour ce que nous aimions ou voulions. B.I. : Votre vie et votre famille ont toujours été immergées dans l'art martial… pourquoi ? P.C. : Parce qu'il aurait été impossible à quiconque d'être près de moi et de faire partie de ma vie, sans accepter l'art martial car je vis 24h sur 24 immergé dans cette dimension. J'ai donc toujours amené tout le monde à mon monde. Ma première femme, Angela, pratique les arts martiaux depuis 35 ans et est mon élève depuis 32 ans. Mon fils Shan a 28 ans et ça fait 25 ans qu'il pratique les arts martiaux. Ma deuxième femme, Minou, pratique depuis plus de 15 ans et ma fille Mei, de 4 ans, a déjà commencé. Comme vous pouvez le voir, tous mes proches sont de véritables pratiquants qui partagent avec moi ces sensations et ces émotions et collaborent à la profession en toute harmonie. B.I. : En plus de nombreuses satisfactions, avez-vous également eu des désillusions dans le domaine professionnel ? P.C. : Tout comme le Yin ne peut existe sans le Yang, je pense que pour les maîtres qui consacrent totalement leurs vies à l'art et à l'enseignement, il est impossible que tout aille toujours bien. Personnellement, la plus grande désillusion que j'ai eue de certains élèves, c'est de voir à un moment donné qu'après leur avoir donné des années de ma vie, une partie de mon savoir dans l'art martial, une profession, une amitié et une confiance, il n'ont pas un instant titubé à prendre un autre chemin et de manière peu honorable. Je n'ai rien contre le fait de prendre une autre voie, mais je ne peux admettre le manque de respect, car c'est la première règle que nous enseigne l'art martial depuis les premiers jours de pratique avec ses saluts réitérés pendant les cours. Quoi qu'il en soit, ça fait partie de ma vie, c'est arrivé à tout le monde et je pense que ça se produira encore, il faut continuer sans perdre l'amour pour ce que nous faisons, c'est ainsi que nous démontrons que nous sommes de véritables maîtres. B.I. : Vous vous entraînez toujours comme dans le passé ? P.C. : Bien sûr, je m'entraîne toujours et comme je vous l'ai dit, j'enseigne tous les jours. Je suis constamment plongé dedans, mais la manière de pratiquer a changé indiscutablement au fil des ans. Je continue de donner de l'importance au physique, mais maintenant j'en donne plus au spirituel et à l'énergie. B.I. : Quelle est la caractéristique de votre école ? P.C. : Nous ne nous limitons pas à un style seulement ni à une seule méthode d'entraînement et je n'exclus pas l'aspect culturel et éthique des arts martiaux. B.I. : Combien de styles connaissez-vous ?

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Entrevista P.C. : Ça dépend ce qu'on entend par « connaître ». J'ai indiscutablement de l'expérience dans de nombreux styles martiaux que j'ai étudiés et pratiqués intensément au cours de ma vie, mais ce n'est pas le nombre de méthodes qui est important, mais combien quelqu'un s'efforce et parvient à transcender le style et à assimiler son essence. Je dis toujours à mes élèves : il vaut mieux savoir parler plusieurs langues qu'une seule. B.I. : De nos jours, il est peu commun de rencontrer une école d'arts martiaux organisée suivant une hiérarchie traditionnelle et avec des programmes didactiques codifiés comme la vôtre. Quelle est la formule ? P.C. : Du professionnalisme, de la constance et pratiquer avec le cœur. Il y a trois ans, nous avons célébré le trentième anniversaire avec un spectacle théâtral et une nuit de gala où étaient présents des amis et des invités du monde entier. Mes élèves de différents pays se réunirent et le plus beau de tout fut d'avoir pu remettre plus de trente plaques à des élèves qui fréquentent régulièrement les cours depuis plus de 20 ans. La hiérarchie fait partie des grades et de la tradition. Dans mon école, tout est organisé dans le détail : les programmes techniques et théoriques avancent de la même manière dans tous nos sièges, les grades sont remis après des examens théoriques et pratiques tous les deux ans. Les instructeurs ont été formés avec des cours spécifiques et seulement après avoir atteint un grade élevé. Les rencontres nationales d'actualisation pour instructeurs et les assemblées sont mensuelles et je continue en même temps également de donner des cours particuliers à mes élèves et aux instructeurs en fonctions des aptitudes personnelles et des spécialisations de l'individu. En outre, nous bougeons comme une seule école pour faire connaître l'art martial à travers des spectacles, des stages, des vidéos, des livres et des articles. J'espère pouvoir être de nouveau votre hôte pour le prochain 35e anniversaire qui aura lieu dans deux ans. B.I. : Vous avez plusieurs fois fait le tour du monde pour des raisons de travail et vous avez obtenu beaucoup de succès et de nombreuses reconnaissances. Quel pays vous a conquis ? P.C. : L'Orient, l'Amérique, la Rusie, l'Europe, etc. Il n'existe pas un endroit

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meilleur qu'un autre. Ce sont les personnes qui donnent aux endroits leur valeur. Sincèrement, je me suis trouvé bien partout. Je dois cependant dire que ma relation avec l'Espagne a été particulière et c'est également grâce à vous que j'ai pu transmettre au monde entier mes connaissances à travers des vidéos, des livres et des articles divers.

B.I. : Souhaitez-vous dire quelque chose à nos lecteurs ? P.C. : Vivez les arts martiaux dans leur totalité, grandissez en les honorant et contribuez à faire connaître le message juste : respect, gratitude, courage, habileté et amour. Merci à Budo Inter national pour les opportunités qu'il nous donne chaque fois et félicitations pour le travail que vous réalisez.


Le Kapap actuel est un système de combat hybride qui étudie ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, mais avec une base réelle et en travaillant avec des principes. Alors qu'une technique peut fonctionner ou pas, un principe nous permet de passer souplement d'un mouvement à un autre et d'avoir le contrôle de la situation. À l'intérieur de la philosophie du « Kapap Combatives », ce travail présente une approche du combat réel basée sur le Muay Thaï, un art magnifique sur le ring, mais qui doit s'adapter à un autre types de règles dans la rue et la règle la plus importante est celle qui dit que dans la rue, il n'y a pas de règles. W. Paardekooper, instructeur de niveau 4, a directement été formé par Avi Nardia. Il possède une intense carrière de combattant de Muay Thaï et nous surprend avec ce système élaboré de self-défense. Ses enseignements sont destinés à des gens qui ne font pas de sports et cherchent simplement à apprendre à se défendre et à défendre les leurs. N'ayant pas beaucoup de temps pour préparer leurs mains et leurs tibias, ils apprennent à utiliser les coudes et les genoux, des parties très fortes du corps humain et de grands instruments pour faire mal. Quand vous ne pouvez pas éviter l'affrontement, vous devez vous battre. Il n'y a alors qu'une seule règle : GAGNER !

REF.: • MUAYKAP

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Coups de coude et coups de genou du système de combat d'Avi Nardia

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La grande révolution de l'efficacité comme objectif ultime a évolué depuis l'apparition de l'UFC et des combats « presque » sans règles jusqu'à la rencontre de formules centrées sur l'efficacité, la survie et le combat réel. À l'intérieur de la philosophie du « Kapap Combatives », nous vous offrons aujourd'hui dans ces pages une approche basée sur la réalité du Muay Thaï en ce qui concerne le combat réel, autrement dit la self-défense. Le DVD que nous présentons avec cet article est dirigé par un expert d'une intense personnalité. Depuis la Hollande, l'auteur nous surprend avec un système de self-défense élaboré, mais qui n'a pas perdu certaines racines… 53


Self-défense

D

epuis qu'il a commencé à enseigner les techniques de combat du Kapap, Avi Nardia est instructeur chef du système de combat du Kapap. Il a voyagé avec le fondateur, le lieutenant colonel Chaim Peer pour faire connaître les concepts du Kapap dans le monde entier. Mais cet homme a fait bien plus que cela. Au cours de ces dernières années, il a formé un groupe choisi d'élèves de manière régulière. Ces hommes sont devenus des instructeurs d'élite qui ont fait la promotion du Kapap partout dans le monde. Nous allons donner une petite explication pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le Kapap. Le Kapap fut développé dans le conflit auquel participa Israël au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Ses groupes attaquaient les principales forces ennemies et étaient entraînées par les commandos de l'époque. En outre, ils avaient étudié ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas de plusieurs arts martiaux. Aujourd'hui, le Kapap est un système de combat hybride. Nous étudions ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, mais avec une base réelle. Ce n'est pas comme le Karaté ou d'autres arts martiaux traditionnels, nous travaillons avec des principes car lorsque nous comprenons les principes, nous pouvons les appliquer dans différentes situations. Alors qu'une technique peut fonctionner ou pas, un principe nous permet de passer d'un mouvement à l'autre et d'avoir le contrôle de la situation. C'est un grand système qui propose d'appliquer des principes. Je suis actuellement l'un des instructeurs principaux et j'enseigne en Europe. Je suis né en Hollande et j'ai d'abord pratiqué le Karaté avant de passer au Muay Thaï. Je pratique ce sport depuis l'âge de 15 ans. Je me suis entraîné deux

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ans en Thaïlande où j'ai participé à de nombreux combats. Je prends encore toujours beaucoup de plaisir à pratiquer ce sport. Quand j'eus 22 ans, la vie devint plus difficile. Je devais travailler en plus de m'entraîner et j'ai dû arrêter ma carrière de combattant du fait du travail. J'ai cependant continué de m'entraîner activement. J'ai vécu aux États-Unis et je vis maintenant en Europe où j'enseigne le Muay Thaï aux lutteurs. Il y a à peu près 11 ans, un de mes amis, qui était un grand combattant de Muay Thaï, fut victime d'un vol. Il frappa son attaquant et alors qu'il était sur le point de terminer le combat, on lui tira dessus plusieurs fois et il mourut. J'ai alors compris que le Muay Thaï était magnifique sur le ring, mais dans la rue, il faut s'adapter à un autre type de règles. La règle la plus importante c'est que dans la rue, il n'y a pas de règles. Je dis toujours à mes élèves que quand ils ne peuvent éviter la bagarre, ils doivent se battre, mais qu'alors il n'y a qu'une seule règle : gagner ! On explique beaucoup de ce qu'il faut faire pour gagner un combat, mais finalement, il s'agit de survivre grâce à votre action. Un grand combattant au couteau me dit un jour : « Ôter la vie, c'est facile, mais gagner un combat et que survivent les deux adversaires est beaucoup plus satisfaisant ». Je suis d'accord. Car en réalité, il vaut mieux être conduit au tribunal qu'au cimetière. Mais passer sa vie en prison n'a rien d'agréable. Souvenez-vous donc que vous devez gagner le combat, mais sans tuer l'autre personne. Dans le Kapap, nous connaissons beaucoup de niveaux pour manier une situation. Les besoins d'un soldat qui va à la guerre ne sont pas les mêmes que ceux d'un agent de police. Ce que j'aime le plus enseigner, c'est que chaque personne a des besoins différents.

Aucun cours ne sera donc identique. Si nous entraînons un groupe de portiers, il faudra se centrer sur la manière de contrôler quelqu'un et de l'emmener rapidement et en toute sécurité. S'il s'agit de femmes, il faut prévenir le viol. Avec les enfants, nous faisons beaucoup d'exercices, beaucoup d'entre eux sont centrés sur la manière d'agir pour affronter ceux qui abusent des mineurs. Je suis perplexe de voir tant de personnes enseigner aux enfants à frapper fort quelqu'un d'autre. Pour moi, il est plus important qu'ils sachent se tirer sain et sauf d'une situation. Nous nous centrerons donc surtout sur la fuite. Nous enseignons à beaucoup de gens qui ne font pas de sport et qui ne cherchent qu'à apprendre à se défendre et à défendre leur famille. Nous n'avons pas beaucoup de temps pour préparer les mains et les tibias, j'aime donc leur enseigner à utiliser les coudes et les genoux. Ce sont des parties très fortes du corps et de beaux instruments pour faire très mal. Ce qui est bon, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de nerfs dans ces zones. J'adore ce qu'on fait en Thaïlande, là ils n'utilisent ces parties que pour frapper un objectif. Peu importe où on frappe, ça fera très mal. Ce n'est pas un mouvement glissant, il ne s'agit pas de glisser vers l'objectif, mais d'aller directement vers lui. Bien sûr le coude et le genou ne sont pas des armes de longue distance, mais de courte distance. Cela fait d'eux les instruments idéaux pour la self-défense. Du fait de leur


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Self-défense

usage en distance courte, il est plus sûr de charger le poids de notre corps dans ces coups. Même si nous échouons, nous resterons dans une position relativement bonne pour pouvoir nous replacer d'un mouvement rapide. Je préfère frapper une zone molle, autrement dit, un tissu musculaire. Mais même si nous frappons un os, ça fera

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plus mal à celui qui reçoit le coup qu'à nous. Nous pouvons envoyer un coup de coude vers l'avant, de côté ou vers l'arrière. Nous pouvons le faire vers le haut ou vers le bas. C'est donc un outil que nous pouvons utiliser dans presque toutes les situations, chaque fois que notre agresseur est tout près. Nous pouvons même l'utiliser quand nous sommes par terre couchés sur le dos. Nous pouvons utiliser le c o u d e quand

nous serrons la distance contre un adversaire désarmé. Beaucoup de gens utilisent le coup horizontal. Ils essayent de frapper au visage ou sur le côté de la tête. Je n'aime pas utiliser le coude ainsi. Si l'adversaire jette un peu la tête en arrière, ce qui est un mouvement naturel, notre coup ratera complètement. Il vaut donc mieux lancer un coup diagonal, nous sommes sûrs de frapper quelque chose, sa tête, sa clavicule ou sa poitrine. Peu importe où on frappe, il restera sans respiration. Nous pourrons alors continuer de frapper l'attaquant. Avec les genoux, c'est la même chose. Il faut choisir la zone, mais il vaut mieux ne pas frapper l'estomac. Cette zone possède beaucoup de muscles et les gens ont coutume de la renforcer, je préfère donc les jambes. Même un coup de genou pas très fort les déséquilibrera. C'est l'occasion pour nous de le plier en deux pour nous mettre à le frapper à la tête. Un coup de genou puissant le renversera, pas sous la douleur, car souvent on peut se tenir sur une jambe pendant un moment, mais parce que nous neutralisons une jambe et nous le faisons tomber par terre. Quand nous pouvons l'atteindre à la tête et le frapper vers le bas, le combat est pratiquement terminé. Un ou deux bons coups de genou à la tête et il perdra conscience. Le problème, c'est que les gens ne chargent pas le poids du corps quand ils donnent les coups de genou. Il ne s'agit pas


seulement d'utiliser les muscles des jambes, il faut charger le poids de notre corps dans le coup. Quand nous instruisons les femmes, la majorité sont très légères et n'ont pas le temps d'accroître leur masse musculaire. Mais nous avons tous un poids corporel et si nous pouvons utiliser notre propre poids corporel, nous pouvons frapper fort. C'est l'une des choses que nous enseignons. Peu importe la technique que nous faisons, il faut veiller à charger le poids du corps. Après une heure d'entraînement seulement, les gens sont capables de doubler leur puissance de frappe. Quand nous pratiquons les coups de genou, il faut donc veiller à nous plier un peu vers l'arrière, nous chargerons

alors notre poids corporel sur le coup de genou. Avec un peu d'entraînement, nous pourrons engendrer 500 kg de force dans le coup. C'est plus que ce que le muscle peut supporter, l'impact sera donc incroyable. Au cours de l'entraînement avec un partenaire, nous ne devons pas utiliser le tranchant du coude ou du genou car nous lui ferions mal. Nous devons utiliser la partie plate de l'avant-bras ou la surface plate de la cuisse. J'adore m'entraîner avec un sac ou une patte d'ours par terre car nous pouvons vérifier si nous pénétrons vraiment la surface que nous frappons quand nous cherchons à avoir un pouvoir de pénétration. Parce que si nous frôlons seulement les surfaces, nous ne parviendrons qu'à perdre un peu de peau. Comme disent beaucoup de gens, nous apprenons de nos erreurs à travers la douleur. D'après mon expérience, les gens apprennent ça en quelques minutes et frappent alors comme des mules !

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PROTOCOLE INTERNATIONAL DE KOBUDO POLICIER

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Défense Professionnelle osé Luis Montes, après 34 années de pratique et d'enseignement des arts martiaux, fruit de son expérience avec de nombreux maîtres et de plusieurs missions policières dans divers pays mandaté par les Nations unies, élabora un protocole international de Kobudo policier. Voici la suite de son DVD précédent. Cette fois, il aborde le travail des techniques policières avec le bâton et le tonfa.

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Une vie dans la police Après 24 ans dans le Corps national de police, où il est toujours en activité, José Luis Montes passa 7 ans au GOES (groupe d'opérations spéciales de sécurité), un groupe de la police qui, conjointement au GEO (groupe d'opérations spéciales), s'occupe des opérations spéciales. Il est conseiller technique policier des Nations unies (ONU) et instructeur officiel du Corps national de police. Il convient de faire remarquer quatre services internationaux : en Mauritanie, au cours de la période de la Guerre du Golf, deux ans en Algérie et deux missions des Nations unies pour la stabilisation de Haïti, un pays où il y a actuellement une moyenne de 17 enlèvement par jour. Son professionnalisme lui a valu, entre autres, la décoration des deux croix blanches au mérite policier du Corps national de police et deux médailles octroyées par les Nations unies pour les missions à Haïti. Il reçut également la médaille d'argent au mérite sportif de la Fédération galicienne de luttes olympiques du Conseil

supérieur des sports, où il occupe actuellement le poste de directeur technique du département de self-défense policière. Montes a reçu en outre 154 félicitations publiques et privées, concédées par le Corps national de police et d'autres organismes officiels comme les Nations unies, le FBI (Federal Bureau Investigation), l'armé uruguayenne ou les consulats officiels de différents pays tels que les États-Unis, la Fédération russe, la France, le Royaume-Uni,

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la République dominicaine ou le Maroc, pour ne citer qu'eux. Riche de sa vaste expérience de travail et d'échanges d'impressions avec les polices du monde entier, il a décidé de transmettre ses connaissances dans ce DVD de Protocole inter national de Kobudo policier, contrastant des idées et des types d'entraînement avec divers instructeurs policiers d'un grand nombres de pays : -États-Unis, Canada, Brésil, Argentine, France, Italie, Allemagne, Maroc, Sénégal, Égypte, Algérie, Bénin, Cameroun, Philippines, etc.

Kobudo policier Le Protocole international de Kobudo policier veut unifier les techniques internationales que doivent utiliser les fonctionnaires chargés de veiller à l'accomplissement de la loi. Le travail qui est exposé dans ce DVD est réalisé en respectant les normes internationales des Nations unies pour agents de police en missions de paix et celles qui se trouvent dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme, ainsi que la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le Kobudo traditionnel est originaire de l'île japonaise d'Okinawa. Les paysans comprirent que les instruments agricoles dont ils disposaient pouvaient être utilisés comme des armes. En effet, du fait des conflits internes du Japon féodal, ils avaient besoin de pouvoir se défendre et ne disposaient pas d'armes. C'est ainsi que naquit l'idée d'une nouvelle application pour le Tonfa, le Nunchaku, le Tanbo, le Sai et le Kama. Le Tonfa était utilisé pour moudre le grain. Dans les corps de police, on passa de l'usage du Kobudo traditionnel à celui du Kobudo policier, qui utilise les outils agricoles en les adaptant à la f o n c t i o n p o l i c i è re o ù l a f r a p p e p a s s e a u deuxième plan derrière la priorité du contrôle et de l'arrestation.

Le bâton policier Déjà dans l'ancien Japon, dans le cadre des techniques du Taiho Jutsu -techniques d'arrestation-, la police japonaise utilisait dans les interventions policières le Tanbo, le Sai, le Jutte ou le Tonfa, entre autres armes du Kobudo. Le programme qui est présenté dans ce DVD est divisé en différents blocs :

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Défense Professionnelle 1. Attaques : Les attaques les plus communes avec le bâton ne seront utilisées que dans les situations graves. 2. Défenses : Les défenses sont utilisées pour éviter d'être agressé. 3. Luxations : Les luxations les plus utilisées avec le bâton policier sont celles qui mettent l'accent sur les articulations : poignet, coude, épaule, cheville, etc. 4. Projections : Les projections qui sont généralement utilisées avec le bâton sont celles qui sont utilisées en Judo, Aïkido et Jiu-Jitsu. 5. Transports : Les transports sont utilisés pour déplacer un détenu d'un endroit à un autre.

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6. Contrôles : Exécuter un bon contrôle sur quelqu'un permet d'éviter de devoir utiliser des techniques plus déterminantes dans l'intervention policière. 7. Immobilisation : Il existe des techniques d'immobilisation avec le bâton qui le rendent très utile pour le passage des menottes. 8. Pressions : Les pressions sont normalement utilisées sur les points vulnérables. 9. Défense du bâton : Il s'agit, quand un individu essaye d'ôter son bâton à l'agent de police, de l'éviter avec des techniques spécifiques. 10. Étranglements : La fonction de l'étranglement policier n'est pas de laisser quelqu'un sans respiration. Ils sont idéaux pour calmer les individus agressifs ou sous l'effet de substances psychotropes ou de drogues. 11. Passages des menottes : Il convient de connaître les différents types de passage des menottes qui existent, surtout ceux qui sont utilisés dans différents pays. 12. Coups interdits : Le bâton policier est une arme très résolutive, il faut donc savoir où frapper et surtout où ne pas le faire pour éviter de provoquer des dommages irréversibles. 13. Techniques de self-défense lorsque les agents de police sont agressés concluant avec la détention de l'agresseur. 14. Résistance passive. Dans ce DVD, on explique des techniques

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pour pouvoir surmonter les cas de résistance passive au moyen du bâton et du tonfa policier. 15. Combat avec bâton policier, coups de poing et de jambe. 16. Combat avec bâton policier : on utilise des bâtons rembourrés et des casques pour pouvoir ainsi pratiquer avec puissance, vitesse et réalisme. 17. Maniement de deux bâtons : Il est pratiquement impossible d'approcher quelqu'un qui manie rapidement et habilement deux bâtons.

Le Tonfa policier Le Tonfa policier possède de nombreuses possibilités d'utilisation car on peut l'empoigner par le Yawara et acquérir plus de versatilité en plus de l'utiliser comme un bâton policier. Il convient de se souvenir à tout moment que nous sommes devant des armes, même si elles ne sont pas mortelles. Je joins dès lors ci-dessous des fragments des codes de conduite internationaux qui recommandent l'usage graduel dans l'emploi de la force : « Les responsables de l'application des lois peuvent recourir à la force seulement lorsque cela est strictement nécessaire et dans la mesure exigée par l'accomplissement de leurs fonctions. » (Code des Nations unies) « Dans l'exercice de ses fonctions, le fonctionnaire de police doit agir avec toute la détermination nécessaire sans jamais recourir à la force plus qu'il n'est raisonnable pour accomplir une tâche exigée ou autorisée par la loi. » Déclaration sur la police du Conseil de l'Europe « On appliquera les principes élémentaire d'action, de proportionnalité, d'opportunité et de congruence. » (Loi des forces et corps de sécurité de l'État, Espagne)


DĂŠfense Professionnelle


Policier

Résumé du curriculum policier 7 ans au GOES 2 ans en Algérie, coïncidant avec le 11-S de New York 2 missions à Haïti avec l'ONU Mission en Mauritanie au cours de la Guerre du Golf 3 ans dans le quartier chinois de Barcelone 3 ans dans le groupe des vols avec intimidation, etc. Instructeur officiel du Corps national de police International Police Instructor of the year (Hall of Fame) 24 ans d'expérience

Résumé du curriculum martial Maître international et ceinture 4e et 5e Dan en : Self-défense policière Kobudo policier Self-défense Jiu-Jitsu Kick-Boxing Full Contact Muay Thaï Kobudo Taido Self-défense Sambo Krav Maga Ceinture noire 1e Dan en : Karaté Sambo Arbitre mondial de Kick-Boxing Chevalier du cercle du Hall of Fame 34 ans d'expérience

Dernières compétences 2010 à Valence - Jeux européens de Policiers et Pompiers • Champion d'Europe de Karaté, Detenpolyb (détention policière) Detenpolyb par équipes, bâton policier par équipe (combat) • Vice-champion d'Europe de bâton policier (combat) 2011 à Kiev (Ucraine) - World Championship Self Defense • Champion du monde de self-défense par équipes o Vice champion du monde de Traditional & Modern Self Defense • Troisième mondial en Forces spéciales.

Pour plus d'information sur les cours donnés par José Luis Montes, prenez contact par mail à : defensaoriental@yahoo.es Formation au bâton policier, bâton télescopique police et tonfa policier, en plus de la possibilité de demander l'organisation, la délégation ou la participation aux stages de self-défense policière. W.I.S.D.A. ( World International Self Defense Association) www.worldselfdefense.com

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