Musiktheater 2012

Page 50

48

Lachenmann – Laporte

Achim Freyer, le metteur de mettre l’œuvre en scène pour sa création, me demanda: « Le public doit-il être ‘ému’ par cette œuvre? » Ma réponse fut à l’époque totalement spontanée: « Comment en serait-il autrement? Existe-t’il une seule œuvre dont la vocation ne serait pas d’émouvoir – sinon le ‘public’ du moins l’individu –, et par laquelle le spectateur ne souhaiterait pas être ému? Et de plus: un compositeur, un peintre, un poète ne devrait se mettre à l’ouvrage que s’il est lui-même touché par son sujet. » Je remarquais en même temps que cette réponse n’était pas satisfaisante. Elle laissait de côté la notion de provocation, cette provocation avec laquelle – se situant dans la tradition Schönberg-Webern-Nono – ma musique avait aussi souvent irrité qu’ému – et elle n’était certainement pas la seule dans ce cas – un public quoi qu’il en soit toujours ouvert. La petite marchande d’allumettes, dont l’histoire est si touchante, ne souhaitait émouvoir personne. Elle était elle-même saisie par le froid, la peur, un mal du pays qui la laisse désespérée, l’abandon – et elle a saisi les allumettes, les a frottées contre le mur froid, a agi seule, a transgressé l’interdiction, gaspillé la marchandise – allumé les allumettes, à la recherche de chaleur. Et au beau milieu de l’euphorie (ou encore plus suspect: du recueillement), d’une solennité touchante, de Noël et du changement d’année, elle vit, en regardant le reflet vacillant sur le mur illuminé de la maison « tout ce que le cœur peut désirer »: un bonheur qui rachète et fait en même temps éclater, voire même transcende, toutes ses formes réduites et standardisées auxquelles on recourt dans la vie quotidienne: à la place de la méditation une sensualité radicale, «folle – criminelle – suicidaire» – pour citer la lettre de Gudrun Ensslin travaillée dans l’œuvre – dans un monde qui dut pour la première fois apprendre à faire un usage humain de ses sens. (Helmut Lachenmann)

Laporte, André (*1931) Das Schloss (1984/85) Oper in drei Akten Libretto Ort

UA

André Laporte nach Franz Kafkas Roman „Das Schloss“ in der Dramatisierung von M. Brod Brückenhof, Herrenhof und Umgebung, Bäuerliches Zimmer des Gemeindevorstehers, Hütte der Familie Barnabas, Bürgels Zimmer, Friedhof im Frühling Brüssel, 1986

Personen

K., ein Ortsfremder (Bassbariton) – DER GEMEINDEVORSTEHER (Bass) – MIZZI, seine Frau (Alt) – BARNABAS, Bote (Bariton) – BÜRGEL, Untersekretär und Brückenwirt (Tenor) – ARTHUR, Gehilfe von K. (Tenor) – JEREMIAS, anderer Gehilfe (Tenor) – DER LEHRER (Tenor) – DER HERRENHOFWIRT (Bass) – SCHWARZER (Tenor) – DER BRÜCKENHOFWIRT (Tenor) – FRIEDA, Schankmädchen (Sopran) – GARDENA (Kontraalt) – OLGA (Sopran) – AMALIA (Mezzosopran) – VIER BAUERN (2 Tenöre, 2 Bässe)

Chor

SATB, zwölfstimmiger Männerchor (Schlossdiener), elfstimmiger Frauenoder Kinderchor 4(2Picc.AFl).4(Eh).4(BKlar).3Kfg. – 4.4.3.1. – Pk.Schl(3) – Hfe – Cel.Klav – Str: 14.12.10.8.6.(Minimum)

Orchester


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.