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Edito
Trait d’union Pour une riposte concertée contre la covid-19
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USAID/Owod
COVID 19 - Participation des jeunes à la vaccination: le CCA de Mbacké un exemple de réussite
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Digital Square
Amélioration de la gestion de la COVID-19 grâce à la digitalisation des données de vaccination
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USAID/Mtaps
L’élimination appropriée des déchets liés à la vaccination, un moyen sûr de prévention des infections
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USAID/BSSR
‘‘Accélérer la Vaccination contre la COVID 19’’ L’approche communautaire clé de la réussite de l’initiative
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AJSPD
Vaccination contre la Covid-19 : Les journalistes à l’école de la problématique
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SNEISS
Les Tribunes d’Expressions Populaires (TEP) initiative novatrice pour la relance de la vaccination contre la Covid-19
Diversification des partenaires : un atout majeur en faveur de la vaccination contre la COVID-19. 24
UNICEF
Plus de 2300 femmes mobilisées pour sensibiliser sur la sécurité des vaccins contre la COVID-19
Sommaire
ACTON
Breakthrough
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Lamine Bara Gaye Directeur du SNEISS
En juillet 2022, la région de Kaffrine a été le précurseur du lancement de la campagne d’accélération de la vaccination contre la Covid-19 avec l’organisation d’une grande cérémonie dans la commune de Nganda, département de Kaffrine. Ces initiatives ont été accompagnées et appuyées par les autorités administratives locales à travers des Comités de Développement à tous les niveaux.
Les partenaires de mise œuvre de l’USAID ont appuyé cette dynamique à travers des interventions multiformes et, à différents niveaux (central, régional et district).
TRAIT D’UNION
Pour une riposte concertée contre la covid-19
Le combat contre la COVID-19 est, de nos jours, devenu une course, pour ne pas dire un relais tracé sur une longue distance. Et, à ce propos, il est nécessaire de disposer d’une synergie d’efforts et d’une complémentarité en tout temps. C’est pourquoi, pour une riposte concertée, ce bulletin trimestriel a été conçu pour en être le trait d’union.
En effet, dès les premières heures, l’USAID s’est engagée, à travers ses divers mécanismes, aux côtés du ministère de la Santé et de l’Action sociale, pour une riposte structurée mais adaptée aux évolutions de l’épidémie à COVID-19.
D’un combat tous azimuts contre une évolution exponentielle de cas, la riposte a ensuite opté pour des stratégies inclusives, prenant en compte les groupes les plus vulnérables.
Aujourd’hui, l’heure est à l’intensification des interventions pour contribuer à une forme d’immunité collective permettant de réduire les risques de survenue de cas graves. Il est impérieux donc de retenir qu’en plus des mesures barrières, la vaccination constitue une arme très efficace pour lutter contre la COVID-19.
A ce sujet, afin d’améliorer la couverture vaccinale, trois orientations sont retenues par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Il s’agit de l’intégration de la vaccination COVID-19 dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) pour permettre à toute personne éligible de pouvoir se faire vacciner sur l’étendue du territoire national, ainsi que de la promotion de la vaccination des personnes vulnérables, mais aussi, des campagnes d’intensification périodique de vaccination.
Les régions médicales se sont approprié ces orientations par l’élaboration de plans d’accélération appuyés par les partenaires de mise en œuvre de l’USAID comme Bâtir un Système de Santé Résilient, OWOD, MTaPS, Unicef, Digital Square de PATH, Breakthrough ACTION, etc.
S’agissant du niveau central, la visibilité de la riposte a été assurée avec une campagne digitale, une diffusion de capsules vidéo avec la participation d’artistes de renom et par une couverture médiatique de toutes les activités majeures.
Quant à l’engagement des communautés, il s’est matérialisé par l’organisation d’interventions de masse couplées à des séances de vaccination.
C’est le cas des leaders communautaires, des leaders religieux, des organisations de la société civile, des associations sportives et culturelles, des association des personnes vivant avec des comorbidités, des organisations à base communautaire, etc. Les radios communautaires ont été également mobilisées dans les quatorze régions du Sénégal pour accompagner la riposte.
Le défi majeur est de maintenir le tempo pour un relèvement effectif du taux de vaccination à travers différentes stratégies de vaccination sous la houlette de la Direction Générale de Santé du ministère de la Santé et de l’Action Sociale•
Lamine B. Gaye
Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 5 Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 4
COVID 19 PARTICIPATION DES JEUNES À LA VACCINATION CCA de Mbacké, exemple de réussite
Dans la région de Diourbel, les jeunes du Centre Conseils pour Adolescents (CCA) de Mbacké se sont particulièrement distingués dans une série d’activités qui ont permis de sensibiliser plus d’un millier de personnes sur l’importance de la vaccination. Plus de trois cents cibles, majoritairement des jeunes, ont été vaccinées. L’approche par les pairs (« peer to peer »), la communication par des jeunes pour les jeunes, a permis d’installer un dialogue franc entre jeunes.
Niché au cœur du département et à quelques encablures du Centre de Santé de Mbacké, le CCA demeure un creuset de partage et de promotion de la santé auprès des jeunes et des adolescents. « Le CCA est un maillon du dispositif institutionnel du ministère de la jeunesse, nous délivrons des messages de prévention contre les infections sexuellement transmissibles et le sida ; avec l’avènement de la COVID 19 nous nous sommes investis dans la sensibilisation et la vaccination » Mansour Gueye Coordonnateur du CCA Mbacké.
Dans le cadre de la lutte contre la COVID 19, le Sénégal a mis en œuvre un plan de contingence fortement soutenu par les partenaires au développement et centré sur la vaccination des populations. Le projet USAID/Owod, en partenariat avec les régions médicales, a engagé une dynamique soutenue de relance et d’intensification de la vaccination. Dans chaque région, un atelier de planification a été organisé sous l’égide du Médecin chef de région et a permis d’identifier des activités novatrices de mobilisation couplées à la vaccination des communautés. Des plans multisectoriels ont été établis avec une participation plurielle de toutes les forces vives de la communauté.
Niché au cœur du département et à quelques encablures du Centre de Santé de Mbacké, le CCA demeure un creuset de partage et de promotion de la santé auprès des jeunes et des adolescents. « Le CCA est un maillon du dispositif institutionnel du ministère de la jeunesse, nous délivrons des messages de prévention contre les infections sexuellement transmissibles et le sida. Avec l’avènement de la COVID 19 nous
nous sommes investis dans la sensibilisation et la vaccination », explique Mansour Gueye, le Coordonnateur du Centre. Le CCA a joué un rôle décisif dans le cadre de l’intensification de la vaccination COVID 19. Grâce au financement de USAID Owod et avec le support technique du District sanitaire de Mbacké des activités ciblant les jeunes ont été organisées. Des séances de sensibilisation de proximité et en petits groupes
Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 7 Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 6
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USAID / OWOD
ont permis d’installer le dialogue autour des avantages de la vaccination et de déconstruire certaines fausses croyances liées à la COVID 19 et aux effets secondaires de la vaccination.
Le CCA est allé aussi trouver ses cibles dans les réseaux sociaux. Des foras de discussions ont été animés autour de la vaccination contre la COVID.
« Nous avons organisé des débats et cela a permis d’éclairer la lanterne des jeunes en partageant des informations sur l’intérêt pour les jeunes à se faire vacciner », poursuit le coordinateur.
Pair – éducatrice est une autre approche de prévention par internet qui a connu un franc succès et a permis de « libérer » la parole des jeunes, d’adresser leurs peurs a priori face à la vaccination. Selon un des participants à un forum de discussions, « les foras de discussions ont été une heureuse trouvaille. Cela a permis, sous le couvert de l’anonymat, de dire nos craintes et surtout de trouver des réponses. »
Les activités de sensibilisation des jeunes de Mbacké ne sont pas limitées à la jeunesse. Ils ont organisé
des causeries participatives dans l’enceinte du CCA et des activités de masse sur les sites à forte concentration humaine notamment les marchés hebdomadaires, les “kourels” (Manifestation à caractère religieux fortement fréquenté par les jeunes), les points de stationnement des motocyclistes.
Globalement, la campagne des jeunes du CCA de Mbacké a permis de sensibiliser plus d’un millier de personnes sur l’importance de la vaccination. Plus de trois cent personnes, essentiellement des jeunes, ont été vaccinées contre la COVID 19.
Malgré le succès, les interventions du CCA ont permis de constater que parmi les vaccins proposés, l’antigène Johnson&Johnson (J&J), à dose unique, est de loin le favori au niveau des communautés. Les jeunes du CCA ont également noté la survivance de fausses croyances liées à la vaccination contre la COVID 19. D’où l’impérieuse nécessité d’investir tous les espaces de discussions pour toucher plus et mieux les communautés•
Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 8 Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 9
Amélioration de la gestion de la COVID-19 grâce à la digitalisation des données de vaccination
Au Sénégal, la plateforme en ligne DHIS2 COVAX a été mise en place pour la saisie des données de la vaccination contre la COVID-19. Cependant, il y avait un retard important en raison de la charge de travail et des contraintes techniques. Le taux d’exhaustivité et d’intemporalité des rapports était inférieur à 50 %. Cela a mis en péril la capacité du pays à assurer le suivi des vaccinations COVID-19 et la pandémie en général.
ainsi que les agents de santé. Les ateliers visaient à rattraper les données de vaccination COVID-19 non saisies dans le DHIS2 pour la période janvier 2022 à mars 2023 dans 21 districts de santé de 10 régions.
La pandémie de COVID-19 a perturbé les systèmes de santé et a eu un impact sur la santé et le bien-être de centaines de millions de personnes dans le monde. En avril 2022, le Sénégal avait signalé plus de 85 930 cas, dont plus de 1 965 décès. Bien que des progrès notables aient été accomplis en matière de vaccination, il convient de continuer à augmenter le nombre de personnes entièrement vaccinées contre COVID-19 en améliorant la disponibilité et l’utilisation de données de qualité. C’est ce qui motive le partenariat entre Digital Square et le Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS).
Digital Square, en partenariat avec le Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), a permis d’optimiser les systèmes d’information existants, en particulier le DHIS2 COVAX. Elle a mis en place des activités combinées pour renforcer la disponibilité et l’utilisation des données en vue d’améliorer la vaccination contre la COVID-19. En collaboration avec le Ministère, des entretiens ont été menés pour analyser les causes profondes du retard dans la saisie des données de vaccination COVID-19 dans six établissements de santé. Les résultats ont identifié cinq principales raisons du retard, notamment la grève nationale des agents de santé chargés des données, l’absence de connexion internet, le manque d’appareils fonctionnels (ordinateur/tablette), le transfert des données des outils papier vers les outils numériques et la lourde charge de travail du personnel. Pour y remédier, des ateliers pour la saisie rétrospective des données de vaccination COVID-19 dans le DHIS2 ont été organisés en collaboration avec les équipes de gestion régionales et de district
A l’échelle nationale, 21 sur les 79 districts, soit 500 postes de santé, ont été touchés par cette stratégie et, 874 infirmiers chefs de poste ont été formés sur la gestion des données vaccination dans le DHIS 2. Aujourd’hui, les districts sanitaires ciblés ont la capacité de saisir eux-mêmes les données de vaccination, sous la supervision occasionnelle et le contrôle de la qualité effectuée par Digital Square. Les données COVID-19 saisies sont passées de 5.139 en 2020 à 2 906 222 en 2023.
«L’entrée des données historiques de vaccination COVID-19 dans la plateforme nationale DHIS2 a permis d’augmenter le taux de couverture vaccinale des postes, des districts, des régions et au niveau national», a déclaré Bah Mamadou Oury, conseiller technique pour les données et les systèmes de vaccination chez Digital Square.
Cette initiative a conduit à une amélioration significative du taux de complétude des données, qui est passé à moins de 30 % à plus 50% dans les zones touchées par l’intervention. De l’avis des responsables de la gestion des données rencontrées, la digitalisation permet un traitement rapide et efficace des données de vaccination, une coordination efficace de la distribution des vaccins.
5.139 2020
2.906.222 2023 en en
Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 11 Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 10
L’entrée des données historiques de vaccination COVID-19 dans la plateforme nationale DHIS2 a permis d’augmenter le taux de couverture vaccinale des postes, des districts, des régions et au niveau national
PATH / Digital Square
Mme Rokhaya Samb, point focal PEV- District sanitaire Ouest (Philippe Senghor) “Grâce aux sessions de rétro-saisie organisées par Digital Square, le district a pleinement rattrapé les retards de saisie de données de la vaccination COVID-19 des années 2021 et 2022 dans le DHIS 2. Cette initiative, soutenue par le Ministère de la Santé et Digital Square, a grandement amélioré la disponibilité et la qualité des données COVID-19 essentielles pour des prises de décisions opportunes. C’était une occasion pour nous de corriger quelques erreurs dans les rapports et d’aboutir à une meilleure qualité des données traitées. Dans l’ensemble, le district progresse favorablement et est sur la bonne voie.”
Digital Square compte réaliser, prochainement, le même travail dans les 58 districts restants dans le cadre de la vaccination COVID-19. Toutefois, il considère la numérisation des données COVID-19 comme la première étape de la digitalisation des opérations de vaccination de façon générale au Sénégal. Il prévoit également de poursuivre cette stratégie avec le MSAS et les autres partenaires, en appuyant la digitalisation du registre de vaccination de routine•
Le constat est le même partout, l’initiative ‘’Accélérer la vaccination contre la COVID 19’’ (AVC) a permis, en peu de temps, d’améliorer sensiblement la couverture vaccinale et d’accroître les connaissances des populations vis-à-vis de la pandémie. Après une expérience pilote dans le District de Kaffrine, en juillet 2022, c’est au tour des autres régions cibles de mettre en œuvre cette expérience. Les acteurs communautaires se sont fortement engagés à côté des prestataires. Malgré les obstacles liés à l’hivernage, à la désinformation sur les vaccins contre la COVID 19 et aux rumeurs persistantes, ce mois de campagne a permis d’améliorer considérablement le taux de vaccination dans les districts des régions de Louga, Kaffrine et Fatick.
Dans le district de Kaffrine le taux de couverture vaccinale est passé de 10,75 à 18 % dans le cadre de l’initiative ‘’Accélérer la vaccination contre la COVID 19’’ (AVC). Pour parvenir à ce résultat, tous les acteurs, à tous les niveaux, ont été orientés sur le dialogue communautaire. Cette démarche a permis d’initier la stratégie «Là où je suis» qui consistait à trouver les populations cibles dans leurs localités (champs, villages) et de les vacciner sur place au moment où elles sont le plus disponibles et même la nuit. Les vaccinations nocturnes ont permis d’atteindre les cibles occupées par les travaux champêtres au cours de la journée.•
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Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 13
‘‘ACCÉLÉRER LA VACCINATION CONTRE LA COVID 19’’
USAID
L’approche communautaire clé de la réussite de l’initiative
/ BSSR
A Louga, 73 995 personnes ont été vaccinées, en un mois. Parmi les meilleurs scores, le district de Darou Mousty qui avait le taux de couverture vaccinal le plus faible de la région. Il est passé en un mois de 5,7 à 14,7%. Les équipes médicales ont impliqué toutes les autorités locales, administratives et religieuses, pour booster le taux de vaccination contre la COVID 19. Elles ont profité de toutes les occasions, notamment les rassemblements religieux lors du « Safar » et les prières hebdomadaires du vendredi, pour organiser des dialogues communautaires et vacciner le maximum de personnes. Selon le Médecin Chef du District de Darou Mousty « la réussite de cette campagne repose en grande partie sur le tissu communautaire ». D’autres Districts comme Louga ont profité des nawétanes avec les associations sportives et culturelles pour mieux impliquer les jeunes qui ont organisé des journées de vaccination dans leur quartier sous le lead du personnel sanitaire.
En définitive, cette initiative AVC a montré que l’implication du tissu communautaire est une condition sine qua non pour la réussite de toute stratégie et campagne initiées au niveau local. La phase d’accélération de la vaccination s’est appuyée sur la mobilisation de toute la communauté, en renforçant le dialogue communautaire à travers l’implication des relais (Bajenu Gox, associations sportives et culturelles), les leaders religieux, les autorités locales et coutumières qui ont été disponibles toute la durée cette campagne. Les réponses à la campagne ‘’Accélérer la vaccination contre la COVID 19’’ ont été conçues à partir d’une approche centrée sur la communauté et qui tient compte de leurs besoins et préoccupations.
L’initiative ‘’Accélérer la vaccination contre la COVID 19’’ a été également mise en œuvre à Fatick. Le district de Niakhar a utilisé les stratégies ‘’village à village’’ et ‘’porte à porte’’ pour augmenter son taux de couverture qui est passé de 8 à 16%.
L’appui de l’autorité administrative, particulièrement le sous-préfet qui a tenu un Comité local de développement pour impliquer tous les acteurs, a été beaucoup apprécié et a impacté sur les performances.
3 259 400 seringues et aiguilles ont pu être ramassées et incinérées
La vaccination contre la COVID 19, un moyen sûr et efficace de lutter contre cette pandémie, a permis l’administration de plus de deux millions de doses de vaccins au Sénégal. Seulement, cette procédure d’administration d’antigènes de masse génère beaucoup de déchets et, sans précaution pour s’en débarrasser, ces déchets présentent un risque important pour la santé à la fois des patients et des travailleurs de santé. Une gestion rigoureuse et appropriée des déchets de vaccination pour éliminer les risques d’infection est ainsi nécessaire. Grâce à la collaboration entre le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) et le Programme des Médicaments, Technologies et Services Pharmaceutiques (MTaPS) de l’USAID, 3 259 400 seringues et aiguilles ont pu être ramassées et incinérées au sein des 937 points de prestations de service visités dans les six régions cibles de Thiès, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Diourbel et Dakar.
Depuis mars 2020, le Sénégal est confronté à la pandémie de COVID-19. Dans le cadre de la riposte, le personnel de santé organise des activités de vaccination sur l’ensemble du
937 Points
territoire national grâce aux vaccins acquis sur fonds propres et par le biais de la coopération bilatérale et de l’initiative COVAX. Le rapport de situation globale de la pandémie du mois de
Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 14
Crédit © Croix Rouge Sénégalaise
Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 15
USAID
L’élimination appropriée des déchets liés à la vaccination, un moyen sûr de prévention des infections
/ MTaPS
janvier 2023 développé par le MSAS fait état de l’administration de plus de deux millions de doses de vaccin contre la COVID-19 à travers le pays.
Or un défi majeur a suivi cet effort inédit : celui de la gestion des déchets biomédicaux par les régions médicales. La vaccination contre la COVID vient aggraver une situation de surstockage généralisée des boîtes de sécurité contenant des objets piquants, coupants ou tranchants au niveau des points de prestations de service. Dans certains centres de vaccination, des déchets mal conditionnés et entassés en plein air subissent les effets des intempéries et constituent un risque infectieux pour le personnel de santé, les populations environnantes ainsi que la communauté tout entière.
Avec l’appui du Programme USAID/MTaPS, et sous l’encadrement et la supervision de la Direction du Service National de l’Hygiène, les régions médicales ont organisé la collecte, le stockage, l’évacuation et l’incinération, de façon sécurisée, des déchets biomédicaux issus des activités de vaccination et de soins dans les districts sanitaires. Ces opérations ont permis de ramasser
et d’incinérer 3 259 400 seringues et aiguilles dans les six régions cibles.
Pour mener à bien ces opérations, 789 prestataires (357 femmes et 432 hommes) et 694 acteurs communautaires (343 femmes et 351 hommes) ont été formés et encadrés sur différents aspects de l’intervention, notamment, les bonnes pratiques de tri, de conditionnement et de stockage des boîtes de sécurité dans les points de prestations de service et le transport sécurisé des déchets.
En raison de l’absence d’unité de traitement permettant une élimination en toute sécurité des déchets dans les structures de soins, le partenariat public privé s’est avéré un élément déterminant : la collaboration avec des sociétés privées, les cimenteries SOCOCIM et du SAHEL notamment, a permis d’incinérer, selon les normes et rapidement, tous les déchets issus de la vaccination contre la COVID-19 et ceux issus des autres activités de vaccination en général ; un travail qui devenait critique dans les points de prestations de service depuis plus d’un an dans les six régions cibleses•
La sensibilisation à travers la communication et le dialogue communautaire ont constitué des éléments fondamentaux dans la mise en œuvre de cette campagne. Ces dialogues communautaires se sont tenus dans un processus de communication participatif et interactif avec toutes les couches de la population. Ainsi, pour une meilleure prise en charge des besoins des populations, les districts sanitaires ont développé des plans de communication qui intègrent tous les aspects de communication, de mobilisation sociale et de plaidoyer. Ces plans, en plus des canaux classiques de sensibilisation, ont aussi intégré tout le tissu communautaire pour une bonne acceptation de cette campagne de vaccination.
L’implication de tous les acteurs a montré l’importance de la prise d’initiative au niveau local. Dans toutes les régions, des réunions de concertation et d’orientation ont été organisés,
mais aussi un Comité Régional de Développement (CRD) sur la relance de la vaccination COVID 19 qui a été présidé par le gouverneur en présence de toutes les autorités locales, coutumières et religieuses.
Les autorités sanitaires ont en amont orienté les autorités locales et religieuses sur l’initiative et le bienfondé de la vaccination avant d’entamer les activités de sensibilisation qui étaient toujours couplées à l’offre de vaccination. En ce sens, les rassemblements lors des cérémonies de lancement officielles de la campagne de vaccination dans les régions, ont souvent été un alibi pour booster la vaccination. Mais aussi et surtout un moyen de conscientiser les populations sur le fait que la COVID 19 est toujours présente et que la vaccination reste le seul remède pour lutter efficacement contre la pandémie•
Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 16 Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 17
VACCINATION CONTRE LA COVID-19
Le faible taux de vaccination est ‘’essentiellement’’ causé par le débat sur les vaccins disponibles et, de fait, suscite beaucoup de rumeurs entrainant une faible adhésion des populations au vaccin.
C’est ce qui a incité le président de l’AJSPD, Alassane Cissé, parlant de l’objectif de l’atelier de formation, à soutenir que ‘’cette situation est due aux rumeurs, aux idées reçues et aux fausses informations qui sont véhiculées auprès des communautés, à travers les réseaux sociaux notamment’’.
Dans un contexte de prolifération des ‘’fake news’’ et de vaccination contre une pandémie, a-t-il ajouté, ‘’le journaliste a un rôle de sensibilisation à jouer auprès des populations, pour un changement de comportement’’.
A l’en croire, l’accomplissement de cette tâche n’altère pas son devoir d’informer d’autant plus que le rôle des journalistes est de partager la bonne information’’ avec les populations, pour leur permettre de prendre la bonne décision.
De l’avis du chef du projet USAID/Breakthrough Action, Mouhamadou Lamine Baldé qui prenait part à cet atelier à l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la formation donne aux journalistes venus des 14 régions du pays l’occasion d’aborder les ‘’aspects comportementaux et sociaux’’, ainsi que les ‘’risques (…) qui précèdent et suivent une situation d’urgence comme la pandémie de Covid-19’’.
BA soutient la campagne de vaccination contre la Covid-19 au Sénégal et a élaboré un guide sur ‘’la gestion des rumeurs et la communication’’ relative à la pandémie.
‘’Certaines populations ont encore du mal à se décider à aller se faire vacciner, malgré toute la stratégie développée pour la campagne et les centres de vaccination ouverts presque partout sur le territoire national’’, indique un document élaboré pour l’atelier de formation.
La Covid-19 a fait 1.848 morts au Sénégal, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale•
Une vingtaine de membres de l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD) a pris part, récemment à Thiès, à un atelier de formation sur la stratégie vaccinale au Sénégal et, notamment, sur les types de vaccins disponibles afin de prendre connaissance de la problématique de l’hésitation vaccinale durant la pandémie et de la stratégie nationale de vaccination développée par la Direction de la prévention du
ministère de la Santé et de l’Action Sociale. De nos jours, les ‘’fake news’’ et les informations mensongères, ont découragé certaines personnes à se faire vacciner, au Sénégal et, depuis le début de la campagne de vaccination en février 2022, seules 1.226.082 personnes se sont fait vacciner, pour une population de 16,7 millions si on se fie à un décompte rendu public au début de l’année par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.
Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 19
Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 18
AJSPD
Les journalistes à l’école de la problématique
Un atelier d’échanges entre un expert de la vaccination et de la riposte et les journalistes spécialisé sur les questions de Santé, Population et Développement s’est tenu le 17 novembre 2021 au Service National de l’Éducation et de l’Information pour la Santé (SNEIPS) pour renforcer les capacités des hommes de médias sur l’importance de la vaccination contre la COVID 19. Mais également pour prendre connaissance de la stratégie développée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans la vaccination, ainsi que de s’enquérir des types de vaccins disponibles afin de pousser les réticents à se faire vacciner.En effet, dans le souci de développer des stratégies efficaces contribuant à
renforcer et susciter l’adhésion des communautés à la vaccination contre la COVID-19 et au changement de comportement avec le respect des mesures barrières, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), avec l’accompagnement technique du SNEIPS, a mis en place une initiative des OSC dans la riposte contre la Covid-19 dans trois pays de l’Afrique dont le Sénégal.
Face à l’évolution rapide de la nouvelle épidémie, l’OMS a classé, le 30 janvier 2020, l’épidémie à la COVID-19 comme une Urgence de Santé Publique de Portée Internationale (USPPI) et un peu plus tard, le 11 mars 2020, le Directeur Général de l’OMS a déclaré l’état de pandémie.
C’est dans ce cadre qu’au Sénégal, le Comité National de Gestion des Épidémies (CNGE) a convoqué une réunion extraordinaire sur ce sujet le 22 janvier 2020, afin de mettre les premiers jalons de la préparation à la riposte et, le 2 mars 2020, le pays est passé en mode riposte après la notification d’un premier cas importé. Entre-temps, en plus des moyens de prévention tels que les mesures barrières à savoir le port du masque lavage, le lavage des mains et la distanciation physique, il y a eu le lancement le 23 février 2021 de la campagne de vaccination pour contrer l’infection à la COVID-19. Seulement, avec son lot de rumeurs et le relâchement à l’observance des mesures barrières, il était devenu nécessaire de renforcer les interventions de Communication sur les risques et l’Engagement communautaire (CREC) en engageant les Organisations de la Société Civile (OSC) dans la sensibilisation.
Et, malgré les nombreux efforts déployés dans le cadre de la riposte, une surabondance d’informations dans les médias traditionnels et les réseaux sociaux, favorisée par la nouveauté du virus, a rendu difficile l’identification de l’information juste et vraie.
Ainsi, l’atelier a permis aux journalistes de savoir que le pays a perdu suffisamment de vaccins à cause de la faible participation des populations à la vaccination. Puisque, selon le Coordonnateur du
Programme Élargi de vaccination (PEV), il y a eu ralentissement des activités de vaccination surtout après la fin de la 3eme vague. Il a, également souligné, qu’il y a eu beaucoup de problèmes qui ont poussé les populations à se faire vacciner, alors que les vaccins sont disponibles et, même que, certains sont en train de périmer au niveau des structures de santé.
Le coordonnateur du PEV a aussi fait savoir que, depuis le démarrage de la vaccination le 23 février 2021, les couvertures sont assez faibles par rapport à la cible, précisant qu’en début d’année, au lancement de la campagne, le ministère de la Santé et de l’Action sociale tablait dans l’urgence, sur la vaccination d’au moins 3,5 millions de personnes. Ce qui représente la population totale des cibles prioritaires. Il a précisé que ces cibles stratégiques tournent autour de 20 % de la population, puisqu’il s’agit des personnels soignants, des personnes âgées ayant plus de 60 ans et les personnes à comorbidité.
C’est à ce propos qu’il a confié l’existence d’un plan de relance opérationnel élaboré au niveau des districts sanitaires et des régions médicales et qui tient compte des spécificités et des solutions qu’ils ont proposées pour relever les difficultés, précisément, la couverture et la péremption des doses•
Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 21
Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 20
AJSPD
Les journalistes orientés sur l’importance de la vaccination contre la COVID-19
LES TRIBUNES D’EXPRESSIONS POPULAIRES (TEP)
Des Tribunes d’Expressions Populaires (TEP) couplées à la vaccination sont aujourd’hui définies comme une stratégie novatrice permettant de faire adhérer les populations à la vaccination tout en s’appuyant sur les groupes organisés. D’où la volonté de voir leur multiplication par le Service national de l’Education et de l’Information pour la Santé (SNEIPS) qui en est l’initiateur, appuyé en cela par l’UNICEF et l’OMS. En effet, malgré la panoplie d’interventions de communications menée par les autorités pour la relance de la vaccination contre la Covid, les populations sont toujours réticentes pour plusieurs raisons.
Les TEP, espaces d’échanges et de dialogues entre communautés et responsables de la riposte contre la Covid 19 sont organisés pour aboutir à un processus de prise de décision et à l’issu desquels des engagements concrets sont pris.
C’est un cadre qui permet à une équipe de vaccination du district sanitaire de la zone d’être toujours sur place avec la gamme de vaccins disponibles (de préférence le vaccin JANSEN qui ne nécessite qu’une seule dose) et les cartes de vaccination.
Ce sont des cadres qui offrent à l’ensemble des parties prenantes un espace pour partager sur la vaccination contre la Covid 19, notamment sur les types de vaccins disponibles, sur les avantages de la vaccination et sur les effets secondaires.
C’est-à-dire toutes les informations utiles et officielles relatives à la vaccination venant de responsables de la riposte.
L’objectif de leur mise en place est de favoriser la participation et l’implication de la population au processus de prise de décision sur des questions d’intérêts générales comme la vaccination contre la Covid 19, à travers un cadre de dialogue aux côtés des autorités en charge de la riposte et toutes les composantes de la communauté.
Il s’agit de façon plus spécifique de créer un cadre d’échange et de prise de décision pour permettre aux groupes de participants d’avoir les informations officielles et ceux convaincus d’avoir le vaccin sur place. Mais également, formuler des recommandations pour l’amélioration des actions futures.
Dans l’identification de la cible au niveau de la population générale, les parties prenantes s’appuient sur les groupes organisés, notamment les Association sportive et culturelle (ASC) du mouvement navétanes, des associations de malades ‘’MNT’’ (maladie non transmissible) de la communauté universitaire, des agents des ministères, du milieu du travail comme la plateforme industrielle de Diamniadio, des mouvements à foulard et des associations de jeunes etc.).
A ce propos et pour mener à bien les activités, des conventions de partenariat ont été signés avec lesdites associations appuyées par l’UNICEF, l’OMS avec un total de 5810 personnes vaccinées.
Des résultats qui montrent à suffisance qu’actuellement, l’une des meilleures pratiques
pour faire adhérer les populations à la vaccination reste la tenue de fora/TEP couplés à des séances de vaccination.
Une forte satisfaction pourrait découler de la multiplication des TEP pour développer et améliorer les connaissances des groupes de participants sur les vaccins contre la Covid-19. Et, il est évident que, si les populations sont bien informées des avantages de la vaccination et que le service est disponible, elles acceptent en toute connaissance de cause de se faire vacciner.
Nous rappelons que l’organisation de TEP se justifie par la faible adhésion des populations à la vaccination à cause de la surabondance d’informations qui favorise la circulation des rumeurs et la désinformation•
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Initiative novatrice pour la relance de la vaccination contre la Covid-19
SNEISS
DIVERSIFICATION DES PARTENAIRES
La diversification des partenaires a contribué fortement au changement de perception de nombreux sénégalais en faveur de la vaccination contre la COVID-19 et en a constitué un atout majeur. En effet, une approche multi-partenariat conduite par le ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) avec l’appui de l’UNICEF (grâce à ses généreux donateurs notamment Allemagne, Espagne, Canada et USAID) a permis de susciter une implication et un engagement des communautés pour amener les populations à adhérer à la vaccination
contre la COVID-19. Cette approche demeure, effectivement, un des piliers forts permettant la réussite de l’ensemble des interventions de Communication sur les Risques et de l’Engagement Communautaire/Changement social et comportemental.
La diversification et l’innovation des partenariats s’est traduite par l’établissement de conventions entre le Service National de l’Education et de l’Information pour la Santé (SNEIPS) et plusieurs groupes organisés (OCB, Réseaux de jeunes,
de femmes etc.) comme l’Union des Radios Associatives et Communautaires (URAC).
C’est ainsi que 61 animateurs de radios communautaires de 6 régions (Dakar, Thiès, Diourbel, Saint louis, Kaolack et Ziguinchor) ont été briefés sur la stratégie nationale de la vaccination contre la COVID-19 sans compter la diffusion des messages et émissions en langues locales à travers 102 radios que comptent l’URAC. Grâce à ce partenariat environ 5 049 688 personnes ont été touchées par les messages sur la vaccination contre la COVID19 en 2022.
On peut aussi relever, dans le lot de partenaires, le Réseau des Volontaires Communautaires en Appui au Personnel de Santé (REVOCAP) qui, par diverses approches s’est illustré avec la mise en œuvre du projet intitulé Campagne Dém Ñakku
Ji « Aar Sa bopp, aar say jegeñaalé » autrement dit Campagne de vaccination : « Se prévenir et protéger ses proches »
De même, il y a le Groupe National Universitaire (GNU) qui a mis en œuvre le projet « Bania baye Ku » à travers lequel 1274 jeunes étudiants se sont mobilisés et vaccinés à travers des tribunes d’expression couplées à la vaccination.
Quant au Réseau des Organisations Communautaire
de Base des Acteurs Communautaire de Santé (ROCBACS), il s’est illustré par la mise en œuvre de stratégie basée sur la co-construction avec les communautés à travers des groupes cibles (réseaux confessionnels religieux, personnes vivantes avec les comorbidités, transporteurs, leaders traditionnels).en faveur de la vaccination contre la COVID-19
C’est le cas pour l’Association des Editeurs et Professionnels de la presse en Ligne (APPEL), pour une communication digitale#DogaliCovid19 soutenue (Twitter, Facebook, YouTube) à travers une production de contenu web et SoMe (supports vidéo, audio, infographie) à aider à amener la population en général et particulièrement les jeunes à se faire vacciner. 12324 engagements ont été notifiés et il y a eu 34741 vues de vidéos.
Il y a également le partenariat entre UNICEF et VIAMO (une plateforme qui fournit la connexion nécessaire pour susciter des échanges d’informations) qui, par sa technologie a permis d’informer les communautés et les familles sur la vaccination contre la COVID-19, de collecter, de mesurer et d’analyser en temps réel, via le téléphone mobile, les effets des campagnes et des interventions de communication sur la COVID-19. A travers ce partenariat, 3 sondages via mobile ont
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UNICEF
un atout majeur en faveur de la vaccination contre la COVID-19
été effectués, 207 agents de santé communautaires formés sur la prévention et la vaccination contre la COVID19 et 2 campagnes de communication via sms conduite ; Globalement 2.918 personnes, âgés de 15 ans et plus à travers les 14 régions du pays ont été touchés et les données issues de ces sondages ont permis de revoir les messages et supports de communication dans le cadre de la relance de la vaccination contre la COVID19 ;
Enfin le partenariat entre la Direction de la Prévention (DP) et le Laboratoire de Recherche sur les Transformation Economiques et SocialesInstitut Fondamental d‘Afrique Noir (LARTESIFAN) de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar avec l’appui d’UNICEF, a permis la production d’une étude sur l’acceptabilité de la vaccination contre la COVID19 et, aussi, de générer des évidences. Ce partenariat a également donné l’occasion de recueillir des données de qualité et de mieux comprendre la perception de la communauté par rapport aux vaccins contre la COVID-19. Ce qui a contribué à élaborer des stratégies visant à améliorer la demande de vaccination et à sensibiliser sur l’importance de la vaccination.
Il est donc nécessaire, à travers toutes ces interventions de percevoir l’amélioration de la qualité de l’offre de service à travers le renforcement de capacité des équipes de vaccination en termes de communication interpersonnelle (CIP) au
moment de la vaccination. Car, le constat permet de relever que certains agents de vaccination, pour de multiples raisons ne communiquent pas assez sur les effets secondaires du vaccin, sur la maladie et sur la prise de la deuxième dose.
Cette communication interpersonnelle insuffisante a été à la base d’un manque à gagner. Donc, il est impérieux de renforcer la capacité des agents de santé en CIP quel que soit le vaccin, mais également de procéder à la génération d’évidences régulière à travers des sondages ou des enquêtes rapides permettant d’appréhender et de connaitre le niveau d’adhésion des communautés y compris des agents de santé quel que soit la maladie à laquelle on fait face et selon sa dynamique.
Aussi, il est nécessaire d’instruire l’amélioration de l’accès de l’offre de service à travers un rapprochement des services de vaccination aux lieux populaires par des stratégies dites avancées, la mobilisation des relais communautaires et bajenu gox (médiatrices de quartier) pour une vaccination massive.
La co-construction avec les communautés pourrait favoriser l’adhésion de cette dernière aux interventions de réponse, car elles ne se considèrent pas seulement comme bénéficiaires, mais aussi comme acteurs et parties prenantes des bonnes décisions prises pour elles•
La gestion efficace des rumeurs et des fausses informations demeure nécessaire pour limiter l’impact négatif lors d’un événement de santé publique, aussi bien sur les initiatives et stratégies de réponse que sur les populations affectées. A ce sujet, il s’avère impérieux de disposer d’un système de gestion des rumeurs bien articulé, coordonné et bâti avec toutes les parties prenantes dans une approche multisectorielle et pluridisciplinaire. C’est pourquoi, le Sénégal, à travers sa commission Communication sur les Risques et Engagement Communautaire (CREC) du Comité national de
Gestion des Épidémies (CNGE), a mis en place un système de gestion des rumeurs avec l’appui du projet santé de USAID/BA.
Différentes séries d’activités interdépendantes et séquentielles ont été réalisées, d’abord au niveau de chaque région, ensuite dans des zones pilotes pour tester le mécanisme de gestion des rumeurs.
En effet, tout a débuté en juillet 2020, avec l’orientation des membres des 14 Comité régionaux de gestion des rumeurs (CRGE) et des journalistes sur les domaines de la CREC intégrant la gestion des rumeurs.
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La commission CREC en croisade contre les rumeurs et les fausses informations pour une meilleure stratégie de vaccination
Mais, ce n’est qu’à partir de février 2022 que la commission CREC du Sénégal, avec l’appui technique et financier de l’USAID-BA a enclenché le processus de mise en place d’un mécanisme fonctionnel de gestion des rumeurs.
Ainsi, entre février 2022 et mars 2023, une série d’activités a été réalisée sous le lead du Service National de l’Education et de l’Information Pour la Santé (SNEIPS), par ailleurs, président la commission (CREC). Il s’agissait principalement de réunions de coordination multisectorielle de planification et ou d’harmonisation du processus de gestion des rumeurs.
Mais également, d’ateliers d’élaboration de documents stratégiques sur la gestion des rumeurs et de sessions de renforcement de capacités sur la gestion des rumeurs.
Ce vaste chantier a débuté par l’élaboration d’un document conceptuel sur la gestion des rumeurs où il est relevé la démarche méthodologique du Sénégal pour bien gérer les rumeurs et la désinformation. De même, il décrit de manière synthétique le processus de collecte, d’analyse, de traitement, de la réponse et le suivi des actions correctrices y compris les rôles des parties
prenantes clés à chaque étape du processus.
Dans ce système proposé par le Sénégal, 3 sources/ niveaux de collecte ont été retenues à savoir :
le niveau communautaire via les informateurs clés,
Le numéro vert du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale logé au SNEIPS via les téléconseillers
Les média et réseaux sociaux via l’équipe de communication digitale du SNEIPS avec l’appui des membres de la CREC (la veille médiatique).
C’est ainsi que USAID Breakthrough ACTION a appuyé un processus de renforcement de capacités de l’ensemble des agents impliqués dans la collecte. Il s’agit de 300 informateurs clés, de 22 téléconseillers du numéro vert et de 4 agents de l’unité digitale du SNEIPS.
Dans le cadre de l’expérimentation du système proposé par le pays, les régions de Dakar, Diourbel, Louga, St-Louis, Tambacounda et Ziguinchor ont été retenues pour la phase pilote dans le but de tester le système de gestion des rumeurs en général (collecte, analyse, traitement, réponse, coordination, suivi etc.) les outils de collecte et de stockage des données mais également
pour apprécier les interactions entre les parties prenantes tout au long du processus.
Ces informateurs clés repartis dans les 7 districts pilotes retenus par la commission CREC participent activement à la surveillance des rumeurs au niveau communautaire et intègrent les comités de veille et d’alerte.
Par la suite, des missions de suivi de la mise en place du système de gestion des rumeurs ont été réalisées au niveau des districts de Daara, Touba et de Richard-Toll pour faire le point sur la fonctionnalité de ces plateformes, identifier les obstacles ou barrières à la participation de tous et proposer des solutions.
Du 16 au 18 février 2023, une revue à mi-parcours a été organisée à Thies pour évaluer la première séquence de la phase pilote, procéder à l’analyse des rumeurs collectées à travers les différentes sources. Ainsi, des réponses ont été proposées dans des formats adaptés (message audio, affiches, capsules, etc) aux canaux de communication identifiés.
Cette évaluation a permis de constater des progrès significatifs dans le processus de mise en place du mécanisme de collecte et de traitement des rumeurs.
Depuis le début du processus, 168 rumeurs ont été collectées entre Avril 2022 et février 2023 dont 118 en rapport avec la Covid-19 y compris la vaccination contre la Covid 19. Après analyse et traitement des rumeurs, 8 ont fait l’objet de réponses par l’unité de gestion des rumeurs.
Par ailleurs, à la suite de l’état des lieux et l’expression des besoins, Breakthrough ACTION a appuyé la réfection et l’équipement de la salle de travail de l’unité digitale du SNEIPS en matériel informatique, station de travail, mobilier de bureau, split, fontaine à eau et TV. A cela s’ajoute, l’extension de la salle et la réfection de la salle abritant les serveurs du numéro vert. Ce matériel contribuera à améliorer de façon significative la veille médiatique surtout dans le cadre de la collecte des rumeurs à travers les réseaux sociaux. La remise officielle des clés est prévue au mois d’avril 2023 en marge d’une réunion de la commission CREC•
Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 28 Juin 2023 • Newsletter #2 Édition Spéciale 29
Le Comité Consultatif des Organisations de Femmes (CCF) de la région de Dakar a organisé le 23 février 2023 une grande mobilisation sociale couplée à la vaccination et ayant regroupée quelque 2325 femmes. Une mobilisation qui avait pour objectif de sensibiliser les populations sur la sécurité et l’efficacité des vaccins Covid-19, en sus de pouvoir offrir un service de vaccination in situ. Portée par le CCF, cette activité tenue sur l’esplanade de la mairie de la ville de Pikine a accueilli plus de 2896 participants, dont 2325 femmes.
Elle a été préparée et réalisée de manière participative et inclusive par le Maire de la ville de Pikine et son équipe, en collaboration avec le président de la commission Communication sur les Risques et Engagement Communautaire (CREC) du Comité National de Gestion des Risques (CNGE). Une rencontre rehaussée par la présence d’honorables députés, l’association des femmes vivant avec un handicap, l’association des Badiènu Gox, et les autorités sanitaires de la ville de Dakar.
Entre autres personnalités présentent à la cérémonie d’ouverture, il faut également noter celle du directeur du SNEIPS, du Médecin chef de la région de Dakar (MCR), de la présidente régionale des Badiènu Gox, de la présidente du CCF, et du représentant pays de CCP (Centre des progranmmes de Communication de l’Université Johns Hopkins).
L’USAID, à travers le projet Breakthrough ACTION, soutient le gouvernement du Sénégal dans la réalisation d’une série d’activités d’engagement communautaire. Ces activités mettent en avant les communautés comme moteur pour augmenter le taux de vaccination. C’est dans ce cadre que le projet BA a appuyé le (CCF) de la région de Dakar pour organiser une grande mobilisation sociale couplée à la vaccination.
Les orateurs n’ont pas manqué d’éloquence pour magnifier cette initiative jugée exceptionnelle par le niveau de mobilisation, de collaboration entre les acteurs résolument engagés à contribuer dans la lutte contre la COVID-19, sans compter le côté festif avec la troupe traditionnelle «Ndaw Rabbine» qui a égayé les populations par des pas de danse très rythmés.
La présidente du CCF a, pour sa part, souligné l’importance de la collaboration entre les différents groupements des cinq départements de la région de Dakar, en déclarant que ‘’la réussite de cette activité n’a pas été le seul travail du CCF, mais le fruit d’une grande collaboration’’. Elle a réaffirmé leur engagement, avec le soutien du projet Breakthrough ACTION, à sensibiliser les populations de la région sur l’importance de se faire vacciner contre la COVID-19 qui est encore présente au Sénégal.
Les autres orateurs ont chacun en ce qui le concerne délivré des messages forts dont la substance se résume en trois phrases, ‘’Weurgu yaram amoul njeuk, te mo djitou’’, ‘’les vaccins contre la COVID-19 sont sûrs, sécurisés et efficaces’’. La vaccination est le seul rempart actuellement pour se protéger, contre les formes graves de la COVID-19. « Kone nak, negnou dem gnakoudji bala mouy wess ».
A travers cette mobilisation extraordinaire du CCF, Le leadership feminin constinue une reussite une clef de reussite pour promouvoir la vaccination contre le COVID-19 au Senegal•
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Plus de 2300 femmes mobilisées pour sensibiliser sur la sécurité des vaccins contre la COVID-19
VACCINATION CONTRE LA COVID-19
Une randonnée pédestre de 45 minutes a permis de sensibiliser les populations Saint Louisienne et les inciter à se faire vacciner avec, à la clé, une séance de vaccination. Organisée par l’ASC Deggo cette la randonnée pédestre couplée à la vaccination contre la COVID-19 a été précédée par des visites à domicile (VAD), pour sensibiliser les populations sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins contre la COVID-19 dans le quartier de Pikine.
Au Sénégal, même si le nombre de cas de Covid-19 a beaucoup baissé, le nombre de personnes vaccinées reste encore très faible. En effet, au 17 avril 2023, seules 2 097 205 personnes ont reçu, au moins, une dose, soit 22,97% de la population cible de plus de 18 ans, alors que seules 1 410 800 personnes sont complètement vaccinées, soit 15, 45% de la population cible de plus de 18 ans.
Dans le cadre de l’Initiative ‘’Accélération de la vaccination Covid-19’’ du ministère de la Santé et de l’Action sociale, pour promouvoir la vaccination anti Covid-19, le projet Breakthrough ACTION collabore avec les organisations communautaires de base (OCB), les Associations sportives et culturelles (ASC) et, au niveau sectoriel, avec la Division du contrôle médical scolaire (DCMS), structure du ministère de l’Éducation nationale (MEN) chargée des questions relatives à la santé scolaire et à ses déterminants (environnement, WASH, nutrition, etc.).
C’est dans ce cadre que des ASC ayant une forte capacité de mobilisation ont été sélectionnées dans la Commune de Saint Louis en novembre 2022 afin de sensibiliser les communautés sur l’importance de la vaccination pour éviter les formes graves, les hospitalisations et les décès liés à la COVID 19, mais également vacciner les populations contre la COVID 19.
De bons résultats ont été obtenus à St-Louis où quelque 360 personnes ont été sensibilisées lors des visites à domicile, VAD (dont 265 femmes) et 476 personnes touchées lors de la mobilisation sociale (dont 212 femmes) en plus des personnes sensibilisées lors de la randonnée pédestre. Au total, 167 personnes ont été vaccinées dont 133 femmes•
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Saint-Louis sonne la mobilisation par une randonnée pédestre
Dès la disponibilité et l’accès des vaccins sur le plan international, le Gouvernement du Sénégal a consenti beaucoup d’efforts pour acquérir les antigènes qui étaient encore à notre portée pour permettre aux sénégalais de se faire vacciner contre la Covid 19. Malgré les efforts du Gouvernement, la demande en vaccination était très faible et un lot très important de vaccins périmés a été détruit au moment où certains pays peinent à en disposer. Les populations influencées par les rumeurs sur la sûreté et les effets secondaires des vaccins ont beaucoup hésité à se faire vacciner. À la suite de ce constat amer, le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) avait décidé et instruit les Régions Médicales d’organiser des phases d’accélération de la vaccination qui s’appuierait sur un fort engagement communautaire.
C’est ainsi que des activités de mobilisation des populations sont organisées couplées ou non à des séances de vaccination pour relever la couverture vaccinale. Différentes stratégies de communication ont été développées à tous les niveaux et la Brigade Régionale d’Hygiène (BRH) de Dakar en rapport avec la région Médicale, avait demandé et obtenu l’appui de Breakthrough Action dans la sensibilisation des populations.
C’est le lieu de magnifier ici le partenariat noué entre Service National de l’Hygiène et Breakthrough Action qui a permis l’intégration des thématiques liées aux zoonoses et à la vaccination contre covid 19 aux Visites À Domicile (VAD) des Agents d’Hygiène (AH) et qui nous a valu jusqu’à présent des résultats satisfaisants.
L’objectif était d’apporter la contribution du Service Nationale de l’Hygiène à travers la Brigade Régionale d’Hygiène de Dakar dans la communication pour la promotion de la vaccination contre Covid 19.
Il s’agissait, en amont des phases d’accélération de la vaccination, de sensibiliser les membres des
familles visitées sur l’importance de la vaccination, de clarifier avec eux certaines préoccupations et de les orienter au besoin vers les structures de santé les plus proches pour se faire vacciner. C’était une occasion pour les rassurer par rapport aux inquiétudes nées à la suite de rumeurs véhiculées dans les réseaux sociaux ou dans la communauté. Les six (06) Sous Brigades d’Hygiène (SBH) que compte la région de Dakar ont travaillé en étroite collaboration avec les Médecins chefs de District (MCD) qui ont identifié les zones de faible vaccination et ont orienté les équipes vers ces lieux. Tout ce travail a été supervisé par la Task Force installée à la Région Médicale de Dakar, une plateforme de plaidoyer, de mise en œuvre, de coordination d’activités de communication et de gestion des rumeurs et réticences liées à la vaccination.
Il faut rappeler que l’éducation à l’hygiène des populations est une des missions du Service national de l’Hygiène à côté de l’application de la réglementation en matière d’hygiène où l’opérationnalisation se fait lors des visites domiciliaires.
Entre le mois de novembre et décembre 2022, cette importante activité a permis de faire 21 321 Visites À Domicile et de toucher 178 544 personnes dont plus de 20 323 hommes qui disposent des informations utiles pour prendre des décisions éclairées sur la vaccination contre Covid 19.
A titre d’exemple, le Poste de Santé de Pépinière à Rufisque a vacciné 203 personnes en une journée grâce au couplage de la vaccination avec les activités de communications. Les réponses aux questions sur les raisons de non-vaccination pointent les rumeurs sur la fiabilité et l’innocuité des vaccins qui circulent sur les réseaux sociaux et même au sein du personnel de santé.
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Juin 2023 Newsletter #2 - Édition Spéciale 34
La contribution du service nationale de l’hygiène dans la promotion de la vaccination contre covid
Des personnes interrogées ont aussi évoqué les rendez-vous manqués ou le manque d’information sur la disponibilité et l’interchangeabilité des vaccins. D’autres cependant sont toujours dans le déni de la maladie et pensent que c’est une invention de l’Occident.
Le couplage de la communication avec le déploiement d’équipes de vaccination pourrait être une stratégie payante dans la promotion de la vaccination contre Covid 19 pour prendre en
charge les populations qui expriment le besoin de se faire vacciner avant que d’autres facteurs ne viennent changer leur décision.
En perspective, l’implication des autres ministères tel que celui du développement communautaire, de la Jeunesse et du Sport qui ont des réseaux et des groupes professionnels mobilisables pourrait contribuer à mobiliser davantage les populations autour de la promotion de la vaccination contre Covid 19•
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Ce bulletin est rendue possible grâce au soutien généreux du peuple américain par l’intermédiaire de l’Agence américaine de développement international (USAID). Son contenu est la responsabilité de Breakthrough ACTION et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’USAID ou du gouvernement des États-Unis.