Strange Angels - extrait

« Dru Anderson, une héroïne mystérieuse, dangereuse et sexy ! » Richelle Mead, auteure de Vampire Academy

L i l i St.C r ow

« Strange Angels prend les lecteurs à la gorge pour ne plus les lâcher et l’adrénaline se fait sentir jusqu’à la dernière page. » Kirkus Book Reviews

Dru Anderson a un sixième sens. Un don bien pratique pour chasser vampires, lycans et autres zombies. Mais la vie de la jeune fille a basculé depuis que son père a disparu : seule, elle est déterminée à retrouver le coupable… et quand Dru veut quelque chose, elle l’obtient.

Deux hommes lui offrent leur aide, mais l’un vient d’être mordu par un lycanthrope et l’autre se bat trop bien pour un simple humain. Confrontée au pire des dangers, Dru leur fera-t-elle confiance ? L’erreur est impossible : sa vie est en jeu.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Rose Guillerme Design de couverture : Gregory Stadnyk – Photographie © 2008 Michael Frost ISBN : 978-2-36231-037-9

12,90 € 9 782362 310379

1 L i l i St.Crow

Dru Anderson n’a confiance en personne.

L i l i St.C r ow

St r a n g e A n g e l s

www.castelmore.fr

L i l i St. C row

Strange angels St r a n g e A n g e l s –

tome

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Rose Guillerme

1

Titre original : Strange Angels Copyright © 2009 Lili St. Crow Tous droits réservés © Bragelonne 2011, pour la présente traduction Loi no 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse Illustration de couverture : Design de couverture : Gregory Stadnyk – Photographie © 2008 Michael Frost Dépôt légal : novembre 2011 ISBN : 978-2-36231-037-9 C a st el mor e 60-62, rue d’Hauteville – 75010 Paris E-mail : info@castelmore.fr Site Internet : www.castelmore.fr

Pour Gates, qui a su saisir la corde que j’ai lancée.

Remerciements Sans Richelle Mead (qui a parlé à Jessica), et Jessica Rothenberg (qui a parlé à Miriam), et Miriam Kriss (qui m’a parlé), ce livre n’existerait pas : j’en serais restée à quelques mots jetés sur le papier, avec la vague idée de m’y intéresser peut-être un jour de plus près.

Grâce à elles, l’histoire de Dru a pu être racontée.

Je dois aussi remercier Gates, qui a été mon premier et mon meilleur lecteur. Si ce roman a la moindre vraisemblance, c’est grâce à ses suggestions et à ses encouragements plus ou moins délicats.

Il y a aussi quelques remerciements inévitables : Mel Sanders, l’autre moitié du cerveau qui écrit ces récits, car elle m’écoute ressasser jusqu’à l’obsession chaque histoire ; Christa Hickey et Sixten Zeiss, pour tout l’amour et le café qu’elles m’ont donnés ; Maddy et Nicky, car ils m’apportent de la force.

Je pourrais continuer ainsi à l’infini, mais je vais me contenter de vous remercier, vous, mes chers lecteurs. Sans vous, mes mots ne sont que murmures dans le vent. Laissez-moi vous dire merci à la manière que nous préférons, vous et moi : en vous racontant une histoire…

A fronte praecipitium, a tergo lupi.

P rologue

J

e ne parlai pas à papa de la chouette blanche de Grannie.

J’aurais dû.

Je me trouvais dans cet état intermédiaire entre le sommeil et les rêves. Là où certaines choses, sans être tout à fait des songes ni des prémonitions à part entière, mais un drôle de mélange des deux, arrivent parfois à se faufiler. On ouvre les yeux au ralenti, comme dans un rêve, parce qu’on sent monter en soi, à travers la brume molletonneuse de la chaleur et de la fatigue, la sensation d’être observé.

Et ce fut là que je la vis.

La chouette était perchée sur le rebord de ma fenêtre. Elle gonfla son plumage inondé de lune : chaque plume claire se détachait très nettement dans cette lumière glacée. Je n’avais pas pris la peine de baisser les stores bon marché, ni même d’accrocher des rideaux. À quoi bon ? De toute façon, mon père et moi ne restions jamais plus de quelques mois dans chaque ville.

Je regardai fixement les yeux jaunes de l’oiseau. J’aurais dû être réconfortée de constater que Grannie pensait à moi – inutile de me demander comment je savais que les morts s’intéressaient aux vivants : j’en avais trop vu pour ne pas en être convaincue –, mais au lieu de ça, je ressentis un vif agacement, comme un éclat de verre enfoncé dans mon cerveau.

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Le bec de la chouette était noir, et son pennage couvert de taches vaporeuses en forme de toiles d’araignées. On aurait dit des ombres sur son duvet de neige. Elle observa mes yeux lourds de sommeil pendant ce qui me parut une éternité. Puis elle se hérissa légèrement, comme le faisait Grannie quand elle pensait que quelqu’un me cherchait des noises.

Pas encore. Va-t’en.

En général, la chouette ne se montrait que quand quelque chose de vraiment intéressant ou de carrément glauque allait se passer. Papa ne l’avait jamais vue. Enfin, c’était ce que je pensais.

Mais il devinait toujours quand elle m’apparaissait, et il s’emparait alors de la première arme qu’il pouvait trouver, en attendant que je lui dise si on allait revoir un vieux copain, ou si on était dans la merde.

La nuit de la mort de Grannie, tandis qu’elle haletait péni­ blement pendant les dernières heures de sa vie, la chouette était restée devant la fenêtre. Je doutais que les infirmières ou les médecins l’aient vue : ils auraient dit quelque chose. À cette époque, j’en savais déjà assez pour la boucler. J’étais restée assise là, à tenir la main de Grannie alors que la vie la quittait peu à peu. Ensuite, j’étais allée m’asseoir dans le couloir, pendant qu’ils faisaient je ne savais quoi à son corps désormais vide, et l’emportaient sur une civière. Quand le docteur ou l’assistante sociale avaient essayé de me parler, je m’étais recroquevillée tout au fond de moi-même, me contentant de répéter que mon père saurait leur répondre, et qu’il était en route. Même si, en réalité, je n’avais pas la moindre idée de l’endroit où il pouvait bien être. Il était parti depuis trois bons mois pour débarrasser le monde de tous ses nuisibles, pendant que je regardais ma grand-mère mourir à petit feu.

Bien sûr, il avait fini par arriver, ce matin-là, hagard et mal rasé. Son épaule était bandée et son visage couvert de bleus, mais il avait fourni toutes les pièces d’identité nécessaires, signé toute la paperasse, et répondu à chaque question. Tout s’était arrangé, 14

mais parfois je rêvais de cette nuit-là, craignant de me retrouver de nouveau seule et abandonnée sous des néons froids, dans un couloir qui empesterait le désinfectant et la souffrance.

Je n’aimais pas penser à ça. Je m’enfonçai plus profondément dans mon oreiller, en regardant la chouette ébouriffer ses plumes rehaussées d’un liseré de clair de lune.

Mes paupières se fermèrent toutes seules. La chaleur des ténèbres m’engloutit, et, lorsque le réveil sonna, j’ouvris les yeux sur un matin d’hiver. Un soleil pâle entrait par la fenêtre et dessinait un carré sur la moquette marron. Dans mon sommeil, j’avais repoussé les couvertures, et je risquais donc de me geler le cul, puisque papa n’avait pas mis le chauffage.

Il me fallut passer plus de vingt minutes sous la douche pour que mon cerveau commence vaguement à émerger du coaltar, et que je retrouve à peu près forme humaine. Je n’avais pas encore fini de descendre lourdement l’escalier que j’étais déjà de mauvais poil. Et ce n’était pas parti pour s’arranger : mon jean préféré n’était pas propre, et j’avais un bouton de la taille du mont Pinatubo sur la tempe, à peine caché par une mèche de mes cheveux d’un brun délavé. J’avais choisi un tee-shirt gris, un sweat à capuche rouge, ma paire de rangers. Le tout sans maquillage.

Franchement, à quoi ç’aurait servi ? Je n’allais pas rester en ville assez longtemps pour intéresser qui que ce soit.

Je laissai tomber ma besace avec fracas. La vaisselle sale de la veille était toujours entassée dans l’évier. Mon père était assis à la table de la cuisine, penché au-dessus d’un plateau tandis qu’il emplissait un chargeur de cartouches, qui produisaient chacune un petit cliquetis en se mettant en place.

— Bonjour, ma chérie.

Je reniflai, attrapai le jus d’orange et bus une longue rasade bien froide directement à la brique. Je m’essuyai la bouche avant d’émettre un rot mélodieux.

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— Une vraie princesse.

Mon père ne détourna pas ses yeux bleus injectés de sang de sa tâche, et je compris ce que ça voulait dire.

— Tu sors, ce soir ? Ça, c’était ce que je demandais à voix haute. Mais ce que je pensais surtout, c’était : sans moi ? « Clic. » « Clic. » Il mit de côté le chargeur plein et entama le suivant. Les balles chemisées d’argent luisaient. Il avait dû passer la nuit entière à fabriquer ses munitions et à charger ses armes.

— Je ne serai pas là pour dîner. Commande-toi une pizza, ou ce que tu voudras. Ça signifiait qu’il se rendait dans un endroit « super dan­­ gereux », pas seulement « un peu dangereux ». Et qu’il n’avait pas besoin de moi pour repérer la cible. Il devait donc avoir obtenu un tuyau. Il était sorti toutes les nuits, cette semaine-là, mais il avait toujours refait surface à temps pour le dîner, imprégné de l’odeur de la fumée de cigarette et du danger. Dans les autres villes, il m’avait le plus souvent emmenée avec lui. Soit les gens se fichaient complètement de voir une ado boire un Coca dans un bar, soit nous nous rendions dans des lieux où papa était à peu près certain de pouvoir calmer le jeu avec un de ses regards d’acier d’ancien militaire, ou avec un seul mot prononcé d’un ton traînant.

Mais dans cette ville, il ne m’avait jamais laissée l’accompagner.

Alors s’il avait décroché des infos, c’était par lui-même.

Comment ? Sûrement à l’ancienne. J’imagine qu’il préfère ça.

— Je pourrais venir avec toi.

— Dru. Ce seul mot contenait une mise en garde évidente. Le médaillon d’argent de maman, pendu à son cou, scintillait dans la lumière matinale.

— Tu pourrais avoir besoin de moi. Je peux porter tes munitions.

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Et te prévenir si quelque chose d’invisible est planqué dans un coin à t’observer. J’entendis la pointe de supplication nasillarde et obstinée dans ma voix, et éructai de nouveau pour la couvrir.

Un rot tonitruant qui aurait presque fait trembler les vitres derrière lesquelles je devinais le jardin, un terrain vague avec sa vieille balançoire cassée. Un carton de vaisselle traînait devant les placards, à côté de la gazinière. Je me retins d’y flanquer un grand coup de pied. Le pot à cookies de maman (celui qui avait la forme d’une vache noir et blanc, rondouillarde et souriante) était posé à côté de l’évier. Dans chaque nouvelle maison, c’était la première chose que je déballais. Je le rangeais systématiquement dans le carton « salle de bains », avec le papier-toilette et le shampooing : toujours le premier paquet à entrer, et le dernier à sortir.

On pouvait dire que j’étais devenue une pro en la matière.

Et chercher en vain son papier-toilette après trente-six heures de route, ce n’est pas très marrant.

— Pas cette fois, Dru. Mon père leva tout de même les yeux vers moi. Les petites pointes de ses cheveux blonds rasés brillaient sous la lampe fluorescente.

— Je rentrerai tard. Ne m’attends pas.

Je faillis protester, mais sa bouche s’était tendue en une ligne très mince, et la bouteille posée sur la table était un avertissement supplémentaire. Du bourbon, du Jim Beam. Quand je m’étais couchée la veille, elle était presque pleine. Le fond de liquide ambré qui y flottait brillait d’une teinte plus chaude que les cheveux de mon père. Sa chevelure était d’un blond très pâle, presque platine, même si sa barbe de trois jours mêlait poils châtains et dorés.

J’avais hérité des boucles de maman, en moins bien, et des yeux bleus de papa, en mieux. Le reste, je ne savais pas trop d’où ça sortait.

J’avais peut-être le nez de ma grand-mère, mais je la soupçonnais de m’avoir dit ça uniquement pour me réconforter. Je n’avais rien d’un top model. La plupart des filles traversent une phase ingrate, mais je commençais à me dire que, chez moi, ça serait à vie.

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Ça ne m’embêtait pas trop. Mieux vaut être forte que belle et bonne à rien. Je préférais toujours une fille banale avec la tête sur les épaules à une pom-pom girl de base.

Alors je me contentai de me pencher pour récupérer mon sac de cours, et la lanière accrocha légèrement la laine de mes mitaines. Ça grattait mais ça tenait chaud, et on pouvait y mettre des petits trucs au niveau du poignet – les gens n’y voyaient que du feu.

— OK. — Tu devrais manger quelque chose. « Clic. » Une autre cartouche insérée dans le chargeur. Il baissa de nouveau les yeux vers ce qu’il faisait, comme s’il n’y avait rien de plus important au monde.

Que je mange quelque chose ? Alors qu’il s’apprêtait à sortir affronter je ne sais quelle créature tout seul ? Il plaisantait, ou quoi ?

Mon estomac se serra péniblement.

— Je vais rater le bus. Tu veux des œufs ?

Je ne savais pas pourquoi je lui proposais ça. Il aimait les œufs miroir, avec le jaune entier. Ni maman ni moi n’avions jamais pu les réussir. Chaque fois, je cassais le jaune, même si papa avait essayé de m’apprendre comment décoller l’œuf de la poêle en le secouant doucement avec une spatule. Tous les dimanches matin, maman se contentait de rire et de lui proposer ses deux options : œufs brouillés ou cuits des deux côtés. Alors il venait passer ses bras autour de sa taille et enfouissait son visage dans ses longs cheveux châtains et bouclés. Et chaque fois je m’écriais : « Beurk, ne vous embrassez pas ! » Et chaque fois, ils éclataient de rire tous les deux.

C’était avant. Il y a un millier d’années. Quand j’étais petite.

Papa secoua légèrement la tête.

— Non merci, fillette. Tu as de l’argent ?

Je repérai son portefeuille sur le comptoir et le saisis.

— Je te prends un billet de vingt.

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— Prends-en deux, au cas où. (« Clic. » « Clic. ») Et à l’école, comment ça va ?

Super, papa. On ne peut mieux. Deux semaines dans une ville inconnue, ç’a été plus que suffisant pour me faire une tripotée de copains.

— Ça va.

Je pris deux billets de vingt et, comme toujours, caressai du pouce la photo de maman, glissée dans une petite pochette du portefeuille. Le plastique était usé et brillant, au niveau du grand sourire éclatant de ma mère. Ses cheveux châtains étaient, comme les miens, très bouclés, mais ce jour-là elle les avait attachés en une queue-de-cheval lâche ; seules quelques anglaises aux reflets blonds tombaient sur son visage en forme de cœur. Elle était magnifique. En regardant ce cliché, on comprenait tout de suite pourquoi mon père était tombé sous le charme. On aurait presque pu sentir son parfum.

— « Ça va » ? Sans plus ? « Clic. » — Il n’y a pas de problème. C’est toujours les mêmes débilités, c’est partout pareil.

Je fis un pas sur le lino et reposai son portefeuille.

— J’y vais. « Clic. » Il ne leva pas les yeux.

— D’accord. Je t’aime.

Il portait son sweat-shirt des Marines et le pantalon de jogging bleu troué au genou qu’il mettait toujours pour s’entraîner.

Je regardai longuement le sommet de son crâne, tandis qu’il achevait d’emplir le chargeur, le posait sur le côté et attrapait le suivant. Je pouvais presque ressentir chaque cartouche se mettre en place avec ce petit cliquetis dans le bout de mes doigts.

Ma gorge se serra.

— Ouais, d’accord. Salut.

Ne te fais pas tuer. Je sortis à grand bruit de la cuisine et me dirigeai vers la porte d’entrée. Au passage, je me cognai le tibia 19

contre un des cartons empilés le long du couloir. Je n’avais toujours pas déballé ce qui allait dans le salon. À quoi bon ? Pour tout remballer à peine quelques mois plus tard ?

Je claquai la porte derrière moi, histoire d’enfoncer le clou, et rabattis ma capuche, après avoir repoussé mes cheveux en arrière. Je m’étais contentée d’y passer la brosse pour les démêler.

Maman avait eu de jolies boucles, souples et harmonieuses, mais les miennes se réduisaient à des frisottis. L’humidité de ce trou perdu du Midwest n’arrangeait rien. Une chape de froid mouillé tomba sur moi, mordant mes coudes et mes genoux, et ma respiration se transforma aussitôt en une buée blanche.

La maison que nous louions se trouvait au bout d’une longue impasse, droite comme un « I », bordée des deux côtés par des pavillons presque identiques. Tous somnolaient sous les quelques rayons de soleil détrempés qui parvenaient à percer le ciel voilé. L’air avait un goût métallique, et je frissonnai. Avant de venir ici, nous avions résidé en Floride, où la chaleur était omniprésente, moite, et vous collait à la peau comme de l’huile. Nous avions expulsé quatre poltergeists à Pensacola et une apparition, une revenante qui hantait un bled au nord de Miami, que même papa avait été capable de voir. Là, nous avions aussi rencontré une femme très inquiétante, qui possédait des serpents – des mocassins d’eau et à tête cuivrée – enfermés dans des vivariums. Elle avait vendu à papa l’argent dont il avait eu besoin pour régler son compte à je ne sais quoi. Je n’avais pas été forcée d’aller à l’école : nous étions trop mobiles, passant d’une chambre d’hôtel à une autre afin d’empêcher que la chose pour laquelle mon père avait acheté de l’argent nous localise.

Désormais nous étions dans le Dakota, et j’avais de la neige jusqu’aux genoux. Génial.

Notre cour était la seule envahie par les mauvaises herbes et du gazon trop haut. Nous avions, comme les autres, une barrière en bois, mais sa peinture s’écaillait et se détachait par endroits, 20

des planches avaient cédé, et l’ensemble ressemblait à un sourire auquel il manquerait quelques dents. Néanmoins, le perron était solide et la maison l’était encore davantage. Papa n’était pas du genre à louer des pavillons pourris. Il disait que ce n’était pas convenable pour élever un enfant.

Je m’éloignai, tête baissée et mains enfoncées dans les poches.

C’était la dernière fois que je voyais mon père vivant.

À suivre...