YOUNG BELGIAN ART PRIZE 2015 - Guide du Visiteur

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Centre FOR Fine Arts BRUSSELS

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YOUNG BELGIAN ART PRIZE 2015 24 june — 13 SEPT ’15

thématique des relations sociales, des rapports de force, des réseaux et des rôlesmodèles entremêlés d’images imprimées est également abordée dans Testreihe I - VI (2015), dernière œuvre en date de Kamrau. Dans cette série, Kamrau met en scène différentes compositions des images « essais » dans un décor interactif de studio photographique permettant au spectateur de reproduire la pose du modèle dans la photographie originale. Ainsi, n’étant pas seulement interpelé par l’œuvre, vous en devenez également partie intégrante. Katrin Kamrau (°1981, Lübben) vit et travaille à Anvers. Jusqu’en 2010, elle étudie la photographie et les médias à l’Université des Sciences Appliquées de Bielefeld en Allemagne. En 20122013, elle a fait un post-graduat à l’Institut supérieur des Beaux-Arts (HISK) de Gand. Elle a pris part à des expositions collectives au niveau national et international, notamment au M HKA (Anvers); à l’ikob (Eupen); au W139 (Amsterdam); à la Künstlerhaus (Brême) et à la Haus der Photographie, Deichtorhallen (Hambourg). En 2010, elle a remporté le prix « Gute Aussichten Junge Deutsche Fotografie » et en 2014 le GWK Art Prize.

Depuis 1950, le Young Belgian Art Prize constitue la plus grande distinction réservée aux artistes émergents en Belgique. Ce concours tend ainsi à encourager les jeunes talents et à leur offrir une plateforme d’expression artistique. Un jury international a sélectionné 10 projets des plus prometteurs parmi les nombreuses candidatures introduites. Les œuvres les plus récentes de cette fine fleur artistique vous sont présentées au Palais des Beaux-Arts. 2 G. Küng

Jury

—— Lorenzo Benedetti, directeur De Appel, Amsterdam —— Gaël Charbau, curateur indépendant, Les Editions Particules, Paris —— Brigitte Franzen, directeur Ludwig Forum für Internationale Kunst, Aix-la-Chapelle —— Christoph Tannert, directeur artistique Künstlerhaus Bethanien, Berlin —— Catherine Wood, curateur Tate Modern, Londres

1 Katrin Kamrau

Katrin Kamrau ne se limite pas à rassembler objets, imprimés et photographies de façon arbitraire. Elle les dispose dans l’espace, incitant le spectateur à s’interroger sur l’utilisation de ces images dans les médias et dans la société d’hier et d’aujourd’hui. SPEKTRUM*objekt18(portrait)II (2015) présente 43 portraits contenant chacun un pourcentage trop élevé ou trop faible de jaune (Y) ou de magenta (M). Ces imprimés sont basés sur un diagramme de couleurs extrait du livre La Photographie pour tous (The Joy of Photography, Eastman Kodak Company, Addison-Wesley Publishing Company, 1979). À l’ère de l’analogique, le photographe utilisait ce type de schéma dans le but de réaliser très rapidement une série de clichés aussi neutres que possible. Kamrau y décèle l’empreinte d’une pensée proprement occidentale. L’artiste questionne également ce mode de pensée dans SPEKTRUM*shelf (2013). Six étagères exposant des clichés se centrent chacune sur un paramètre de la photographie : le temps, le regard du spectateur, la perception, la lumière, la composition, la relation sujet-objet… En appréhendant l’ensemble, vous prenez conscience du pouvoir exercé par le photographe sur la personne faisant face à l’objectif. Comme dans la série SPEKTRUM*, la

G. Küng (°1982, New York) vit et est active à Bruxelles depuis sa résidence au WIELS à Bruxelles en 2013. En 2012, elle obtient son diplôme à la Glasgow School of Art après avoir terminé son Bachelor Degree à la Cooper Union for the Advancement of Science and Art à New York en 2004. G. Küng est représentée par la Galerie Antoine Levi à Paris, où une exposition individuelle lui fut consacrée ce printemps.

3 Lola Lasurt

L’Espagnole Lola Lasurt s’intéresse à un passé récent. Elle recherche des façons productives de traiter la notion de « nostalgie » et d’aborder le passé l’esprit ouvert. À BOZAR, elle expose trois œuvres placées à différents endroits du parcours. Dans la Rotonde Bertouille, The Match (2014) fait revivre le match de football qui opposa, en 1976, des femmes mariées à des femmes célibataires lors de la fête annuelle du parti communiste espagnol, tout juste un an avant que celui-ci ne fût reconnu comme parti légal. Comme souvent chez Lasurt, cette œuvre se situe à la croisée entre l’intérêt personnel (dans ce cas précis, l’émancipation) et l’intérêt commun. Plus loin dans l’exposition, vous découvrez la bande dessinée A Visit to the CP Nel Museum With Mo (2015). Mo est le

Lola Lasurt (°1983, Barcelone) vit et est active à Gand. Dès 2004, elle suit des formations académiques et des cours artistiques en Espagne. En 2014, elle obtient son post-graduat à l’Institut supérieur des Beaux-Arts (HISK) de Gand. Son œuvre a fait l’objet d’expositions monographiques à la Galeria Joan Prats, Barcelone (2015) ; à la Fundació Miró, Barcelone (2014) ; et à l’Espai Dos, Arts Visuals, Terrassa (2012).

4 Emmanuel Van der Auwera

Emmanuel Van der Auwera réalise des vidéos, photos et installations explorant des concepts tels que rendre l’invisible visible, le vide, le manque ou le néant. À partir d’un contexte défini et de références politiques, historiques ou scientifiques, Van der Auwera cristallise une perception cryptique de la réalité. Les objets avec lesquels il interagit sont sur le point de se transformer, de subir une métamorphose. Ces phénomènes remettent en question les multiples dimensions du réel, engendrent des situations qui déconstruisent et mettent la logique à nu, mais aussi nous invitent à questionner notre relation au monde. Face au virtuel et aux nouvelles technologies de la communication, notre perception est plus que jamais sujette à un changement de paradigme, créant ainsi une nouvelle étrangeté face à de nombreux nouveaux aspects de notre interaction avec le monde et les autres. Ici, Van der Auwera présente son film A certain amount of clarity (30 min.), réalisé en 2013. Celui-ci se compose de messages postés sous forme de vidéos sur le Net. Ces vidéos exposent les réactions émotionnelles d’adolescents découvrant, sur Youtube, les images d’un meurtre réellement perpétré. Les émotions oscillent entre passion morbide, répugnance, hésitation et curiosité. En tant que spectateur, vous n’avez pas accès à la scène du crime, mais uniquement aux réactions qu’elle provoque. Le montage alterne des expressions de dégoût et des remises en scène et déclarations empreintes d’une vive émotion, tel un témoignage au tribunal. Il s’en dégage une tension de plus en plus oppressante. En vue de l’exposition, une publication a été réalisée. Celle-ci se présente sous forme d’un journal, restituant le récit du film

A certain amount of clarity en suivant le modèle des rage comics. Ces courtes bandes dessinées, volontiers provocantes et destinées au Net, sont particulièrement en vogue auprès des adolescents. Dans les rage comics, l’idée de la beauté y est réduite à sa plus simple expression. Emmanuel Van der Auwera (°1982, Bruxelles) vit et travaille à Bruxelles. Il a étudié en France à l’École supérieure d’Art de Clermont-Ferrand (2005-2008), au Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains (2008-2010) et a fait un post-graduat à l’Institut supérieur des BeauxArts (HISK) de Gand (2014-2015). En 2015, il était présent à Art Brussels au stand de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces dernières années, son œuvre a fait l’objet de plusieurs expositions monographiques, notamment à l’ESA, Tourcoing (2013); à La Médiatine, Bruxelles (2013); à l’Iselp, Bruxelles (2013); au WIELS, Bruxelles (2013); à la Fondation Roche, Bâle (2012); au Palais de Tokyo, Paris (2011).

5 Hana Miletić

Hana Miletić trouve en la photographie de rue un catalyseur lui permettant de réaliser des publications, performances et installations. Abordant son travail avec un esprit critique, elle s’intéresse aux questions sociales et politiques des villes européennes, mais se concentre surtout sur le destin des immigrés, dont elle tente de raconter l’histoire avec justesse et considération. Miletić recherche constamment de nouvelles manières d’intégrer les échanges et collaborations au sein de son processus artistique. Depuis quatre ans, Miletić est mentor de La Frénétick, un collectif de jeunes rappeurs bruxellois. À travers cette collaboration, elle s’est intéressée au potentiel expérimental de la poésie et du hip-hop. Au Palais des BeauxArts, elle organise chaque jour des lectures à partir du recueil de poèmes Tenir Paroles, reprenant des textes de La Frénétick. Chaque jour, les vers sont lus par une autre personne ayant une relation engagée au langage. Elle a mis en place un espace de lecture et d’écoute, où le spectateur peut prêter l’oreille aux lecteurs ou lire le recueil de poésie. Miletić cherche ainsi à investir les moyens spatiaux et temporels d’une institution comme BOZAR. C’est d’ailleurs dans une de nos salles qu’elle a fait un enregistrement avec La Frénétick ; en est issu un single dont la sortie et la présentation auront lieu lors de la cérémonie de remise des prix et de clôture de l’exposition. Une lecture a lieu tous les jours à 14h et lors des nocturnes du jeudi à 19h. * Hana Miletić (°1982, Zagreb) vit et travaille à Bruxelles. Après s’être formée en études de genre, elle obtient un master en histoire de l’art et archéologie à la VUB en 2005. Ensuite, elle étudie la photographie à Amsterdam et obtient un master en arts plastiques à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers. Elle enseigne actuellement à la LUCA School of Arts, campus Sint-Lukas à Bruxelles. Durant la saison 2014-2015, elle était artiste en résidence à Van Eyck, Maastricht. Elle a exposé récemment à Poppositions Off-Fair, Bruxelles (2015); à Rosa Brux, Bruxelles (2015); et au Lokaal 01, Anvers (2014).

6 Hamza Halloubi

Les créations vidéo d’Hamza Halloubi explorent les questions du voyage des images, de la difficulté à créer, de la frontière entre fiction et documentaire. Halloubi est fasciné par l’espace inscrit entre ces deux genres. Son œuvre se situe à la frontière de l’histoire individuelle et collective, et offre un regard personnel, une approche subjective d’un événement qui remet en question la version officielle de ce dernier. Halloubi s’intéresse aussi à la grammaire et à la sémiotique du

EXPO

Cette année, le jury décernera le CROWET YOUNG BELGIAN ART PRIZE, le BOZAR PRIZE et le LANGUI PRIZE lors du finissage de l’exposition le jeudi 10 septembre. L’ING PUBLIC PRIZE sera décerné à l’artiste qui obtiendra le plus grand nombre de voix via le site www.youngbelgianartprize.com.

G. Küng réalise des installations sur base de sculptures, d’œuvres aux murs et d’imprimés combinant texte et photographie. Elle détermine une méthode de travail sur base de laquelle elle sélectionne une série d’objets spécifiques. Il en ressort des hyperboles déclinées sur différents degrés, du littéral au plus abstrait. G. Küng cherche à générer la réaction du public ainsi qu’à atteindre la profondeur émotionnelle que lui procure son expérience du monde, suscitant ainsi tant l’approbation que l’indignation. En vue du Young Belgian Art Prize, Küng a réalisé une réinterprétation de la salle de jeu d’un enfant. Les jouets en sont agrandis, parfois à l’extrême, et l’artiste leur adjoint des thèmes et des considérations d’adultes. Pour l’artiste, ces objets dévoilent les hiérarchies et les structures de pouvoir qui nous entourent. Elle fait ainsi indirectement référence à BOZAR qui, en tant qu’organisateur de ce concours pour jeunes artistes, endosse le rôle d’une structure de pouvoir hiérarchique. À travers cette œuvre, Küng cherche à savoir qui est éduqué, stimulé, amusé, soutenu et protégé, et pourquoi.

dessinateur sud-africain Mogorosi Motshumi (°1955), l’un des plus grands représentants de la bande dessinée sud-africaine durant les dernières années de l’apartheid. Motshumi et Lasurt se sont rencontrés lorsque cette dernière était en résidence aux Greatmore Art Studios du Cap. Depuis, ils ont entretenu une relation épistolaire. Au fil de ses lettres, Motshumi apprend à Lasurt l’usage du langage spécifique de la bande dessinée. Ici, vous pouvez découvrir une bande dessinée artistique basée sur des extraits de cette correspondance, ainsi qu’une série de lithographies imprimées au Centre Frans Masereel à Kesterlee, qui accueillit également Lasurt en résidence. Il s’agit de détails de dessins agrandis destinés à l’ouvrage précité. L’installation vidéo Double Authorization (2014) s’inspire de deux histoires autour de commémorations se tenant au cœur de l’espace public. La première histoire fait référence aux déménagements et reproductions d’un monument dédié à l’anarchiste et pédagogue Francesc Ferrer i Guàrdia et érigé en 1911 sur la Place Sainte-Catherine à Bruxelles. En 1990, une reproduction vit le jour à Barcelone. La projection centrale présente les commémorations se tenant simultanément dans les deux villes, ainsi que la vie quotidienne se déroulant autour de ces monuments. La deuxième histoire se rapporte au changement de nom d’une place à Montroig del Camp, lorsqu’en 1979, la Plaça del Generalísimo Franco devint la Plaça de Joan Miró.


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