Quad ssv pratique n51

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JEAN-MICHEL SINET

“ Nous avons

plein de tracés différents en réserve Amoureux de l’Afrique et passionné « d’organisations à prix serrés » depuis toujours, Jean-Michel Sinet est une des dernières figures du milieu 4x4, auto, moto, quad et SSV dorénavant. Il nous raconte…

Propos recueillis par Francis B. Guérand, photos Florian Fouchet et FBG

D

ès 1975 et 1976, je suis sur les Côte d’Ivoire-Côte d’Azur organisés par JeanClaude Bertrand. Ce sont les premiers rallyes-raids. D’ailleurs, à cette époque, cela ressemble plus à une randonnée rapide qu’à une course. Mais c’était l’aventure, la vraie ! Avec un A majuscule. Assistance limitée, en fait quand les voitures dans la course arrivaient souvent très tard dans la nuit ou au petit matin, plus de 10 000 km, d’Abidjan à Nice en passant par la Côte d’Ivoire, la Haute Volta, le Niger, l’Algérie, le Maroc et l’Espagne avant de rejoindre la France. Jean-Claude Bertrand a été l’inventeur de ce type d’épreuves. Je pilote alors l’avion responsable de la sécurité et de l’évacuation des blessés. Il n’y avait pas d’hélicoptère à l’époque. Lors de ces rallyes vraiment aventure, je sors pas mal de personnes de la misère, de la catastrophe, dont un certain Thierry Sabine, perdu avec sa moto dans le Ténéré. Comme je garde de bons contacts avec lui, je participe ensuite à plusieurs Dakar au sein de l’organisation. C’est à cette époque que je prends conscience de la dérive qu’est en train de prendre ce type d’épreuves. Cela devient vite une machine à fric avant tout ! C’est de plus en plus inaccessible

financièrement pour la majorité et plus particulièrement pour les jeunes. Je décide alors de créer un événement qui soit ouvert à tous, avec une façon de faire et une philosophie différentes de celles que sont en train de prendre les rallyes raids à ce moment-là.

« J’apporte beaucoup d’attention au respect »

Jean-Michel entretenait d’excellentes relations avec SM le roi Hassan II, comme aujourd’hui avec son fils SM le roi Mohammed VI du Maroc (portrait).

Je lance le Raid de l’Amitié en 1987. A l’époque, certaines personnes ne comprennent pas trop. A cette période, le Dakar est une star ! C’est un rallye-raid sur lequel se focalisent tous les médias. Le Raid de l’Amitié, à l’opposé, n’est surtout pas une compétition. C’est une épreuve humaine et raisonnable, pas une course à l’armement. Ce n’est pas du tout une opé axée fric comme une grande majorité des organisations qui se servent de l’Afrique. Mon but n’est pas de gagner de l’argent, (Jean-Michel a une entreprise de sani-chauffage à Crépy-en-Valois, ndr) mais simplement d’équilibrer chaque année le budget de fonctionnement. Ce n’est pas toujours facile, mais bon… Je m’égare ! Nous sommes en 1987, et je décide d’organiser le premier Raid de l’Amitié en Algérie. C’est un pays que je connais assez bien. Il est ouvert à l’époque à ce type de ,


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