Voyages - Chocolat! Jeunesse

VOYAGES VOYAGES

Des petits voyages, des grands voyages…

Des voyages en ballon, en ficelle, en bouteille, ceux que l’on fait dans sa tête, ou dans un bateau pirate, ou dans un potager, et même ceux que l’on ne fait pas du tout…

20 C

ISBN : 978-2-917516-27-0

www.chocolat-jeunesse.com

VOYAGES

ISBN : 978-2-917516-27-0

Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page.

Saint Augustin.

VOYAGES

Illustration de couverture : Annette Marnat

Le petit explorateur Une histoire de Anne Rossi illustrée par Dankerleroux

D

ans la jungle Râhi est parti. Il veut vivre sa vie, loin de sa famille.

Dans la jungle la nuit est tombée, Râhi est effrayé, il n’ose plus bouger. Qui s’abreuve à la rivière ? Est-ce la terrible panthère ?

Qui souffle comme le vent ? Est-ce le grand éléphant ? Qui s’approche à pas feutrés ? Est-ce le tigre affamé ? Qui descend de l’acacia ? Est-ce le puissant boa ? Mais ce n’est que papa, qui vient chercher son petit gars. Il serre Râhi dans ses bras et lui promet qu’il reviendra, quand il sera grand comme ça.

4

Rose Journée Une histoire de Justine Lemonnier illustrée par Clément Lefèvre

V

ous a-t-on déjà conté l’histoire de Rose Journée, cette jeune fille qui ne souhaitait qu’une chose : parcourir le monde dans sa totalité ? Elle ne recevait que des rires jaloux et des regards étonnés lorsqu’elle tentait d’expliquer qu’un jour, oui, un jour, ceci serait fait. Mais le temps passa, et la vie de Rose suivit son cours, elle eut un beau et gentil mari, des enfants et à ce jour, même des petits-enfants.

L’idéal pour beaucoup, mais dans son regard vieillissant il lui restait encore quelque chose à accomplir (et vous devinez bien quoi !). Âgée désormais de soixante-seize ans, elle n’avait plus vraiment la force de partir, sac au dos, et boussole en main, mais bille en tête elle n’abandonna pas pour autant son projet et échafauda un plan des plus merveilleux. Elle fit tout d’abord appel à un dessinateur très doué pour qu’il la crayonne le plus précisément possible. Le résultat fut formidable ! On aurait dit qu’elle s’était couchée sur le papier. Rose en chair et en os, là, immobile. Quoique…

Par un beau matin de janvier, le premier jour d’ailleurs, elle se rendit jusqu’à une plage qu’elle appréciait particulièrement et glissa le dessin sur lequel elle était représentée dans une fiole en verre, qu’elle referma minutieusement. Après une profonde respiration, elle se jeta à l’eau, si l’on peut dire ainsi, et se regarda s’éloigner, petit à petit, au gré du vent et du courant des vagues bleues. Son voyage commençait enfin.

On raconte que sa première étape fut en Amérique du Nord : un jeune homme ramassa la fiole salée et traversa le continent pour la déposer à son tour dans l’océan, Pacifique cette fois. Puis le Japon, la Chine, les îles enchanteresses, l’Afrique, l’Europe et la Russie. Ce n’est pas un, mais des dizaines de tours du monde qu’elle effecua ainsi. La nouvelle se répandit partout, et Rose Journée (qui avait, bien sûr, apposé son nom sur le dessin) devint à ce jour la plus grande exploratrice de son temps. Il paraît même qu’elle aurait découvert des terres encore inconnues au commun des mortels. L’histoire raconte que le dernier jour de son illustre vie, elle aurait lâché, dans son dernier souffle : « Si vous ne me trouvez plus ici, cherchez-moi toujours là-bas ». Qu’attendons-nous alors ? Il ne reste plus qu’à.

6

Les cheveux d’Adélaïe Une histoire de Valérie Cros illustrée par Anne-Marie Hugot

A

délaïe ne coiffe jamais sa tignasse. Dedans il y a parfois des coquillages, ou une plume d’oiseau exotique, une fleur, un pinceau ou bien une araignée. Elle en a aussi une au plafond, d’araignée, ça c’est sûr. Quand je lui demande pourquoi elle met ça dans ses cheveux, elle me dit : « Ce sont des souvenirs de voyages, je n’ai pas de porte-bagages ». Car Adélaïe n’a qu’un vélo. On ne va pas bien loin avec un vélo… Je l’aime bien Adélaïe même si elle rêve un peu trop…

8

Voyage en ficelle Une histoire de Léna Ellka illustrée par Simon Moreau

P

ar terre, Chloé a trouvé une jolie ficelle. « Quelle chance, c’est juste ce qu’il me fallait pour promener mon lion dans la savane » se réjouit-elle.

Aussitôt dit, aussitôt partie. Chloé guide fièrement son félin à travers la savane et les villages. Mais voilà, le soleil monte dans le ciel et pas un seul baobab n’offre son ombre. Chloé n’en peut plus, il fait trop chaud pour se promener.

C’est dommage : elle voulait admirer le grand fleuve dont les villageois lui avaient parlé. Quelques petits nuages passent et rafraîchissent Chloé et son lionceau. « Tiens, ça me donne une idée ! ». Chloé détache rapidement la laisse de son petit lion. « Sois bien sage et ne bouge pas ! ». Chloé grimpe sur son dos et se hisse sur la pointe des pieds. Puis elle lance sa ficelle vers le ciel comme un lasso. Une fois, deux fois, trois fois : que c’est haut ! Enfin, Chloé parvient à attraper un nuage. Elle le tient comme un ballon de fête, et le nuage projette une douce ombre juste pour sa bête et pour sa tête. Une question alors pointe le bout de son nez : « Comment vais-je poursuivre ma promenade ? Sans laisse, mon lionceau gambadera dans tous les sens. Et sans nuage, nous aurons trop chaud ! ». Chloé noue la ficelle à la crinière de son lion, et le chevauche comme un poney. « C’est bien confortable et on va plus vite comme ça ! ».

Soudain, le lion se met à courir à toute allure. « Où vas-tu ? Où vas-tu ? » crie Chloé en riant. Le lionceau court si vite que, aidé par le nuage, voilà l’attelage qui décolle.

Chloé s’envole ! Que le fleuve est beau, vu de tout là-haut.

10

Les légumes extraordinaires de Jules Verne Une histoire de Fabien Calonne illustrée par Romain Mennétrier

J

ules Verne avait un rêve, celui de voyager Mais il n’était jamais sorti de son potager Il se mit alors à imaginer des tas d’histoires En jardinant des radis roses et des radis noirs .

Un jour de pluie il observa creuser un ver de terre Et nota aussitôt « Voyage au centre de la Terre ».

C’est en irriguant ses plants de topinambours Qu’il rédigea « Le tour du monde en 80 jours ».

Après avoir récolté de blancs oignons bien ronds Lui vint la folle envie d’écrire « Cinq semaines en ballon ».

Une belle nuit d’automne, alors qu’il cueillait des prunes, Il se mit à griffonner « De la Terre à la Lune ».

Un hiver en semant d’étranges légumineuses Il eut l’idée des aventures de « L’île mystérieuse ».

Un jour de printemps qu’il arrosait ses pommes de terre Lui vint en imagination « Vingt mille lieues sous les mers ».

Et c’est un été en cultivant des aubergines Qu’il écrivit « Les tribulations d’un Chinois en Chine ».

Ah que la terre est grande, Pour qui sait jouir de ses offrandes !

12

Dans mon sac à dos Une histoire de Amélie Billon-Le Guennec illustrée par Jérémie Fleury

D

ans mon sac à dos, j’ai fait une place au chaud à mon gros panda. Sur mon porte-bagages j’ai mis ma maison et sur mon guidon, des ballons.

Je ne vais pas bien loin, je reste dans le coin et je reviens demain matin. J’ai même pas peur de voyager. Il faut que je rapporte des cailloux, des coquillages, des glands, des châtaignes et des feuilles d’arbres à mes voisins.

14

Le samouraï et la princesse Une histoire de Najat Azira illustrée par Nancy Peña

S

ous le cerisier en fleurs, les rires d’Hisashi et d’Ayame couvrent le chant des merles. Les deux enfants fêtent la mort du dragon arc-en-ciel. Hisashi le samouraï a délivré la belle Ayame, princesse des sept royaumes, après avoir traversé les mers bouillonnantes du Pays Noir. Mais un autre danger les guette : le roi Akito veut récupérer le sabre magique… « À mon tour d’être le samouraï. Tu seras mon serviteur ! ».

Hisashi n’est pas vraiment d’accord. On n’a jamais vu de samouraï en jupe de soie !

Il aimerait affronter le terrible Akito lui-même… Mais le doux sourire d’Ayame lui fait céder son sabre de bois. Pour elle, il irait au bout du monde.

16