1.1.1 L’agriculture, partie intégrante de l’économie
1.1.1.1 Evolutions structurelles
L'analyse des structures dans l'agriculture se concentre sur le nombre d’exploitations et leur taille ainsi que sur le nombre de personnes qu ’elles emploient Les paragraphes qui suivent donnent des indications sur les modifications de ces deux caractéristiques structurelles
■ Exploitations
Durant les neuf premières années du nouveau millénaire, le nombre d’exploitations agricoles a reculé de 10'000 unités au total, soit 1,8 % par année Par rapport à la décennie 1990–2000, le recul absolu représentait environ la moitié et le taux annuel de diminution était plus faible de 0,9 % La raison principale pour cela : dans les années nonante, environ 50 % du recul du nombre d’exploitations – représentant env 11’000 exploitations ou 8,3 % par année – était dû à la diminution des très petites exploitations d’une superficie ne dépassant pas 3 ha Le potentiel de diminution de ces exploitations est maintenant largement épuisé, ce qui se manifeste par un taux de diminution nettement plus bas entre 2000 et 2009 (–2,5 %)
Evolution du nombre d’exploitations, par classe de grandeur et par région
L’évolution à l’intérieur des différentes classes de grandeur entre 2000 et 2009 montre que le nombre de petites exploitations (0–20 ha) continuer à baisser, que le nombre d’exploitations de taille moyenne (20–30 ha) connaît une légère baisse pour la catégorie des 20–25 ha et une hausse pour celle des 25–30 ha et que le nombre d’exploitations plus grandes (>30 ha) continue à croître
Le seuil de croissance s ’est déplacé de manière continue vers le haut Pendant les neuf dernières années, il est passé de 20 ha à presque 30 ha Cela signifie que, depuis 2000, le nombre d’exploitations ne dépassant pas 30 ha a diminué et le nombre de celles comptant plus de 25 ha a augmenté
Dans les différentes régions, le taux de diminution est resté comparable dans les années nonante et entre 2000 et 2009 Aucune variation régionale n ’est apparue
Paramètre Nombre d’exploitations Variation annuelle en % 2000 2007 2008 2009 2000–2009 2007–2008 2008–2009 Classe de grandeur 0–3 ha 8 371 6 577 6 552 6 648 –2,5 –0,4 1,5 3–10 ha 18 542 14 148 13 685 13 146 –3,7 –3,3 –3,9 10–20 ha 24 984 20 876 20 380 19 865 –2,5 –2,4 –2,5 20–25 ha 7 244 6 961 6 856 6 794 –0,7 –1,5 –0,9 25–30 ha 4 430 4 734 4 773 4 760 0,8 0,8 –0,3 30–50 ha 5 759 6 751 6 852 6 937 2,1 1,5 1,2 >50 ha 1 207 1 717 1 796 1 884 5,1 4,6 4,9 Région Région de plaine 31 612 27 437 27 009 26 708 –1,9 –1,6 –1,1 Région des collines 18 957 16 961 16 709 16 468 –1,6 –1,5 –1,4 Région de montagne 19 968 17 366 17 176 16 858 –1,9 –1,1 –1,9 Total 70 537 61 764 60 894 60 034 –1,8 –1,4 –1,4 Source : OFS
Tableau 1 page A2 10 1 . 1 E c o n o m i e
Evolutiondunombred’exploitationsàpleintempsetàtempspartiel,parrégion
Encequiconcernelesexploitationsàtempspleinetàtempspartiel,onconstatequeletauxdediminution entre2000et2009étaitunpeuplusbaspourlesexploitationsàtempspleinquepourcellesàtemps partiel.C’étaitégalementlecaslorsdeladécennieprécédente.L’évolutionestcependantdifférenteselon lesrégions.Ainsi,letauxannueldediminutionaprès2000étaitleplusbaspourlesexploitationsàplein tempsdanslarégiondemontagne,avec0,9%.Durantladécennie1990–2000,cetterégionavaitencore letauxdediminutionleplusélevé(–3,3%).Encequiconcernelesexploitationsàtempspartiel,larégion demontagneaenregistrédeloinletauxdediminutionleplusélevéentre2000et2009(–3,4%).Durant ladécennieprécédente,ilétaitleplusbas(2,2%).
■ Maind’œuvre
Ladiminutiondunombred’exploitationsagricolesapourcorollairelaréductiondunombredepersonnes occupéesdansl’agriculture.
Evolutiondelamain-d’œuvre
Paramètre
Main-d’œuvrefamiliale165977142657141236138955–2,0–1,0–1,6 dont:
chefd’exploitation74724587665815057269–2,9–1,0–1,5 cheffesd’exploitation23462998274427651,8–36,846,0
Main-d’œuvrenonfamiliale37816303342729427767–3,4–10,01,7
Total 203793172991168530166722–2,2–2,6–1,1
Tableau2 pageA2 1.1Economie
Paramètre Nombred’exploitations Variationannuelleen% 20002007200820092000–20092007–20082008–2009 Exploitationsàpleintemps Régiondeplaine 23536209472045119655–2,0–2,4–3,9 Régiondescollines13793126201227011629–1,9–2,8–5,2 Régiondemontagne11910114671127210930–0,9–1,7–3,0 Total 49239450344399342214–1,7–2,3–4,0 Exploitationsàtempspartiel Régiondeplaine 8076649065587053–1,51,07,5 Régiondescollines 5164434144394839–0,72,39,0 Régiondemontagne8058589959045928–3,40,10,4 Total 21298167301690117820–2,01,05,4 Source:OFS
Main-d’œuvre Variationannuelleen% 20002007200820092000–20092007–20082008–2009
Source:OFS 11
Au total, la main d’œuvre a baissé d’environ 37'000 personnes depuis 2000 A la différence des années nonante toutefois, cette diminution nette a aussi concerné la main-d’œuvre non familiale L’année passée, on a observé une augmentation substantielle des cheffes d’exploitation dans le cas de la main-d’œuvre familiale, ainsi qu ’ une légère hausse de la main-d’œuvre non familiale
Une comparaison entre le nombre d’exploitations et le nombre de personnes occupées montre que ces chiffres ont évolué différemment dans le temps Alors que le taux de diminution annuel des exploitations a reculé de 2,7 % à 1,8 % entre les années nonante et 2000, celui concernant les personnes occupées est resté constant, à 2,2 %
1.1.1.2 Paramètres économiques
■ Valeur ajoutée brute
En 2009, l’économie suisse réalisé une valeur ajoutée brute de 505 milliards de francs, soit une diminution de 8 milliards de francs, ou 1,5 %, par rapport à l’année précédente. La part revenant au secteur primaire, dont les deux tiers proviennent de l’agriculture, est restée faible (1,2 %).
Evolution de la valeur ajoutée brute dans les trois secteurs
économiques Indications en prix courants Secteur 2000 2007 2008 2 2009 2 Part Variation 2009 2007/09 en mio de fr en % en % Secteur primaire 6 363 5 939 6 506 5 964 1,2 0,4 dont agriculture selon CEA 4 830 4 190 1 4 611 4 112 0,8 –1,9 Secteur secondaire 107 852 135 512 142 120 135 539 26,8 0,0 Secteur tertiaire 281 559 349 689 364 707 363 962 72,0 4,1 Total 395 774 491 140 513 333 505 465 100,0 2,9 1 résultats semi-définitifs 2 résultats provisoires Source : OFS 12 1 . 1 E c o n o m i e
■ Commerce extérieur
En 2009, la crise financière et économique mondiale a eu des répercussions sur le commerce extérieur de la Suisse Les importations et exportations ont atteint respectivement 168,8 et 187,2 milliards de francs, des valeurs plus basses de 15 et 13 % par rapport à 2008 La balance commerciale 2009 s ’est clôturée par un excédent d’exportation de 18,4 milliards de francs, malgré une année difficile (2008 : 18,8
de francs)
Quant au commerce de produits agricoles, il a lui aussi régressé Pour les produits agricoles, la balance commerciale 2009 s ’est clôturée par un excédent d’importation de 4,0 milliards de francs
En 2009, 77 % des importations de produits agricoles provenaient de l’UE 64 % des exportations étaient destinées à l’UE En 2009, la balance commerciale avec l’UE pour les produits agricoles s ’est soldée par un excédent d’importation de 4,1 milliards de francs
En termes de valeurs, durant l’exercice écoulé, la Suisse a importé des produits agricoles principalement d’Allemagne, mais aussi de France et d’Italie Presque deux tiers de l’ensemble des importations depuis l’UE provenaient de ces trois pays En 2009, une bonne moitié des importations en UE, en termes de valeurs, était destinée à l’Allemagne, à la France et à l’Italie
La balance commerciale 2009 avec les pays de l’UE environnants, ainsi qu ’ avec l’Espagne et les Pays-Bas, s ’est clôturée par des excédents d’importation Avec les autres pays membres de l’UE, la balance commerciale suisse 2009 s ’est soldée par un excédent d’exportation de 130 millions de francs
milliards
Evolution du commerce extérieur 2000/02 2007 2008 2009 2000/02–09 en milliards de fr % Total des importations 137,2 193,2 197,5 168,8 23,0 Produits agricoles 8,5 11,3 12,2 11,5 35,3 dont en provenance de l’UE 27 6,4 8,6 9,4 8,9 39,1 Total des exportations 137,0 206,3 216,3 187,2 36,6 Produits agricoles 3,5 6,5 7,6 7,5 114,3 dont à destination de l’UE 27 2,5 4,6 4,9 4,8 92,0 Source : DGD
Commerce extérieur de produits agricoles avec l'UE 2009 Source : DGD 1 500 1 000 1 500 336 680 1 156 2 000 1 000 2 500 500 0 500 en mio de fr Importations Excédent d'importations ou d'exportations Exportations Allemagne France Italie Autriche Espagne Pays-Bas Autres pays 486 1 755 347 370 348 1 006 739 2 096 1 831 1 286 1 272 13 1 . 1 E c o n o m i e
Importations et exportations de produits agricoles et produits transformés par catégorie de produits 2009
Produits animaux, poissons (1, 2, 3, 5, 16)
Fruits (8)
Légumes (7)
Plantes vivantes, fleurs (6)
Oléagineux, graisses et huiles (12, 15)
Céréales et préparations (10, 11, 19)
Boissons (22)
Aliments pour animaux, déchets (23)
Préparations alimentaires (20, 21)
Produits laitiers (4)
Tabac et divers (13, 14, 24)
17, 18)
Durant le dernier exercice, la Suisse a surtout importé des boissons, des produits d’origine animale (poissons compris), des produits d’agrément (café, thé, épices), ainsi que des préparations alimentaires Les importations de boissons concernent le vin, à raison d’environ 64 %, les spiritueux, à raison d’environ 10 %, et les eaux minérales, à raison d’environ 10 % De toutes les importations figurant dans la catégorie « produits animaux », 40 % environ peuvent être attribués au secteur de la viande, 30 % au secteur des poissons et les 30 % restants au secteur des préparations à base de viande et des conserves de viande
En 2009, les produits d’agrément et les boissons figuraient en tête des exportations, suivis par les préparations alimentaires, ainsi que les produits des catégories « tabac et divers » et les produits laitiers La catégorie « produits d’agrément » comprenait principalement du café, avec 1’025 millions de francs (2008 : 815 millions de francs) ainsi que du chocolat et d’autres préparations alimentaires contenant du cacao, avec 743 millions de francs (2008 : 803 millions de francs) La majeure partie des denrées alimentaires exportées concernait les préparations alimentaires, les extraits de café, les soupes et les sauces
La balance commerciale par catégorie de produits montre en 2009 un excédent d’importation, surtout pour les produits d’origine animale, poisson compris, (–1’525 millions de francs) et les fruits (–1’011 millions de francs) L’excédent d’importation est moins élevé pour les boissons (–232 millions de francs) Pour les produits d’agrément, les produits de la catégorie « tabacs et divers » et les produits laitiers, on est parvenu en 2009 à des excédents d’exportation
■ Taux d’autosuffisance
Le taux d’autosuffisance représente la part de la production indigène à la consommation totale du pays On distingue le taux d’autosuffisance brut et le taux d’autosuffisance net, lequel prend en compte le fait qu ’ une partie de la production indigène est basée sur des aliments pour animaux importés
DGD en mio de fr 3 000 0 829 485 707 594 239 460 91 589 4 577 8 609 1 000 1 000 2 000 2 000 Importations Excédent d'importations ou d'exportations Exportations
Source
:
Produits d'agrément (9,
1 341 1 342 1 990 1 360 1 490 1 722 673 1 098 119 1 644 13 1 023
14 1 . 1 E c o n o m i e
Tableau 14 page A13
Denrées alimentaires d’origine animale Total brut des denrées alimentaires
Total net des denrées alimentaires Denrées alimentaires végétales
La production animale est le pilier principal de l’agriculture suisse, ce qui explique le taux d’autosuffisance plutôt élevé dans ce domaine En 2008, la part indigène de produits d’origine animale était de 92,9 %, presque 2 % de plus qu ’ en 2007 (91,0 %) Pour les produits d’origine végétale, cette part (46,2 %) a augmenté de 0,7 % Au total, le taux d’autosuffisance a atteint 61,5 % en 2008, soit 0,9 % de plus que l’année précédente Le taux d’autosuffisance net était de 54,8 % en 2008, soit 0,7 % plus haut qu ’ en 2007
■ Evolution des indices des prix
L’indice des prix à la production montre une légère tendance à la baisse pour les produits agricoles (nouvelle base 2000/02 = 100) L’indice a baissé à 96,1 % jusqu’en 2009 L’augmentation en 2008 s ’explique par la forte hausse du prix du lait, mais aussi par une hausse du prix des porcs de boucherie Après cette hausse, le prix du lait s ’est effondré au cours de l’année sous rapport, ce qui explique la baisse de l’indice par rapport à l’année précédente Outre le recul du prix du lait, la baisse des prix des porcs de boucherie était une autre cause de la baisse de l’indice de 9,2 % par rapport à 2008
Au contraire de l’indice des prix à la production, les autres indices ont enregistré une évolution positive pendant la même période. L’indice suisse des prix à la consommation a augmenté de 6,8 % pour le sousgroupe « denrées alimentaires et boissons » entre les années 2000/02 et 2009
Evolution de l'indice des prix à la production, à la consommation et à l'importation pour les produits alimentaires, ainsi que de l'indice des prix des moyens de production agricoles
Indice des prix à l’importation de denrées alimentaires
Indice des prix des moyens de production agricoles
Indice suisse des prix à la consommation, sous-groupe denrées alimentaires et boissons non alcoolisées Indice des prix à la production, agriculture
Sources : OFS USP
2000
taux d'autosuffisance e n % Source
0 20 40 60 80 100 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Evolution du
: USP
2000 /02 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
I n d i c e ( 2 0 0 0 / 0 2 = 1 0 0 )
70 85 80 75 95 90 105 100 110 115 120
15 1 . 1 E c o n o m i e
L’indice des prix des moyens de production agricoles a augmenté de manière continue de 110,6 % jusqu’en 2008 Il a reculé légèrement à 109,8 % durant l’année sous rapport La forte hausse entre 2007 et 2008 s ’explique avant tout par l’augmentation importante des prix des engrais, ainsi que par les hausses des prix des carburants L’indice peut être réparti entre les moyens de production d’origine agricole (semences, aliments pour animaux) et les autres moyens de production Les premiers ont diminué en 2009 en raison de la baisse des prix des aliments pour animaux Les seconds ont enregistré une légère hausse
L’indice des prix à l’importation pour les produits alimentaires a évolué de manière parallèle à l’indice des prix des moyens de production agricoles La hausse était cependant plus importante en comparaison, atteignant 114,5 % en 2008 En 2009, l’indice a de nouveau baissé à 111,1 %
Dans l’ensemble, on peut constater que la hausse des prix 2007/08 sur le marché mondial a également touché les prix à la production et à la consommation en Suisse Alors que les prix à la production ont entre temps baissé de nouveau, aucun recul n ’ a été constaté pour les prix à la consommation
1.1.1.3 Dépenses de la Confédération
■ Dépenses pour l’agriculture et l’alimentation
Le nouveau modèle comptable de la Confédération (NMC) a été introduit en 2007 Dans la présentation des comptes, le changement de système a notamment entraîné des modifications dans les dépenses par domaine d’activité Elles ne peuvent donc plus être comparées avec celles des années précédentes La série a cependant été recalculée depuis 2004 (cf 2004)
Les dépenses totales de la Confédération se sont élevées à 58’228 millions de francs en 2009, ce qui représente une augmentation de 2,9 milliards de francs par rapport à 2008. Celles concernant l’agriculture et l’alimentation se sont montées à 3’692 millions de francs, soit environ 140 millions de francs (4 %) de plus qu ’ en 2008 Elles se situent en sixième position après la prévoyance sociale (18’049 millions de fr ), les finances et les impôts (10’241 millions de fr ), les transports (8’099 millions de fr ), la recherche et la formation (5’715 millions de fr ) et la défense nationale (4’515 millions de fr )
Evolution des dépenses de la Confédération pour l'agriculture et l'alimentation 2004 e n m i o d e f r e n % absolu (mio de fr ) en % des dépenses fédérales Source : Compte d'Etat 0 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0,0 1,0 10,0 8,0 9,0 6,0 7,0 4,0 5,0 2,0 3,0 2005 2006 2007 2008 2009 3 750 3 608 3 645 3 601 3 551 3 692 Tableau 52 page A58 16 1 . 1 E c o n o m i e
Comme l’année précédente, la part de l’agriculture et de l’alimentation aux dépenses totales de la Confédération s ’est élevée à 6,3 % en 2009
Les dépenses consacrées à la production et aux ventes ont continué à baisser pendant l’exercice écoulé La politique agricole 2011 a été essentiellement mise en œuvre en 2009, avec la réallocation aux paiements directs de fonds destinés au soutien du marché C’est pourquoi les dépenses ont reculé de 65 millions de francs par rapport à 2008 dans ce secteur
Evolution des dépenses de la Confédération pour l’agriculture et l’alimentation
Remarque : L’introduction, en 2007, du nouveau modèle comptable de la Confédération (NMC), a entraîné un changement de système dans la présentation des comptes de la Confédération En raison de cette rupture dans la structure, il n ’est plus possible d’établir des comparaisons annuelles
La Confédération a dépensé en 2009 presque 200 millions de francs supplémentaires pour les paiements directs par rapport à 2008. Les contributions ont augmenté d’environ un quart pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers, la garde d’animaux dans des conditions de production difficiles et les programmes et mesures régionaux
Les dépenses dans le domaine des améliorations des bases de production ont baissé de 14 millions de francs (8 %) par rapport à 2008 Toutes les mesures ont été touchées de manière égale par cette réduction
En ce qui concerne les autres dépenses, la hausse de 23 millions de francs s ’explique par différents effets
D’une part, les dépenses pour les produits agricoles transformés (Schoggigesetz) ont augmenté, tout comme les allocations familiales en raison de la disparition de la limite de revenu et de l’augmentation des taux
D’autre part, nettement moins de moyens ont dû être utilisés pour les mesures de protection des végétaux
Poste de dépenses 2004 2005 2006 2007 2008 2009 en mio de fr Production et ventes 731 677 606 548 536 471 Paiements directs 2 498 2 464 2 553 2 596 2 546 2 742 Amélioration des bases de production 202 178 201 175 184 170 Autres dépenses 319 289 285 282 285 308 Total agriculture et alimentation 3 750 3 608 3 645 3 601 3 551 3 692
: Compte d’Etat, OFAG
Sources
17 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.2 Marchés
L’année 2009 a été marquée par des récoltes abondantes Grâce au temps chaud et humide qui a succédé à un hiver rigoureux, les récoltes ont été excellentes dans le domaine des cultures fourragères, des céréales, du colza, des pommes de terre et des betteraves sucrières Une fin d’été sèche a contribué à une très bonne qualité des fruits, en particulier le raisin destiné à la vinification La récolte de légumes a également été supérieure à la moyenne Cependant, dans de nombreuses régions de violents orages de grêle ont endommagé les cultures Les grandes quantités récoltées ont entraîné une pression sur les prix et, pour de nombreux produits, des recettes un peu plus basses A l’inverse, les recettes dans les domaines de la culture des fruits et de la viticulture ont été plus élevées qu ’ en 2008 Dans l’ensemble, les recettes de la production végétale ont représenté 44 % de la valeur de la production totale en 2009 En ce qui concerne la production animale (47 % de la valeur de production totale), l’année 2009 s ’est révélée difficile La baisse de la demande mondiale en produits agricoles, due à la crise économique, s ’est manifestée, en Suisse aussi, par une pression sur les prix sur le marché du lait. En raison de la baisse du prix du lait, les ventes de bétail de boucherie ont augmenté et les prix ont donc également reculé sur ce marché. La météo, dans un premier temps peu favorable aux grillades, et les annonces sur la grippe porcine ont eu un effet négatif sur la demande et les prix sur le marché du porc. Le reste de la production, comprenant les prestations de services agricoles (travaux spécialisés dans les domaines de la culture des champs et de l’élevage) et les activités accessoires non agricoles, est dans l’ensemble resté inchangé par rapport à l’année précédente (9 % de la valeur de la production) La valeur de la production de l’ensemble du secteur a été de 10,7 milliards de francs en 2009 En 2008, cette valeur était de 11,2 milliards de francs
Ventilation du secteur agricole en 2009
Activités accessoires non agricoles 3%
Prestations de services agricoles 6%
Autres produits végétaux 1%
Vin 4%
Fruits 6%
Cultures maraîchères et horticulture
14%
Plantes fourragères 12%
Pommes de terre, betteraves sucrières 3%
Céréales 4%
Total 10,7 milliards de francs
Lait 21%
Bovins 12%
Porcs 9%
Volaille, œufs 4%
Autres produits animaux 1%
Source : OFS
La valeur de la production des produits animaux et végétaux a baissé au total de 5 % par rapport à 2008 Globalement, la production végétale est restée presque inchangée par rapport à l’année précédente, alors que la production animale a baissé de 11 % (620 millions de francs) Cette évolution de la production animale s ’explique principalement par la situation sur les marchés du lait et du porc
Tableau 15 page A14
18 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.2.1 Lait et produits laitiers
La crise économique mondiale a entraîné une baisse de la demande de produits agricoles et une pression sur les prix sur le marché du lait en Suisse depuis mi-2008 et en particulier depuis 2009 La production de lait commercialisé est restée pratiquement au même niveau que l’année précédente, alors que la production de beurre et de poudre de lait a augmenté en raison du ralentissement des ventes, qui a particulièrement touché le fromage Par la suite, les stocks de ces produits ont connu une forte hausse Les conditions-cadre pour le secteur laitier ont été modifiées dans des domaines importants en 2009 D’une part, toutes les aides ont été supprimées et réallouées aux paiements directs début 2009 et, d’autre part, la suppression définitive du contingentement laitier étatique a eu lieu le 1er mai 2009 Cependant, dans le cadre des mesures d’allégement extraordinaires, les exportations de crème et les ventes de beurre dans le pays ont encore été soutenues de manière temporaire en 2009
■ Production : les livraisons de lait restent à un niveau élevé
La production totale de lait s ’est élevée en 2009 à 4,11 millions de tonnes, dont environ 675'000 t ont servi à l’approvisionnement intérieur ou à l’alimentation des animaux de l’exploitation Les livraisons de lait, comprenant la zone franche genevoise (lait de zone) et le lait provenant de la Principauté de Liechtenstein, ont représenté un total de 3,415 millions de tonnes, seulement 0,2 % de moins que la quantité de l’année précédente Le recul de la production de fromage contraste avec une hausse des quantités produites de lait de consommation, de crème, de beurre et de poudre de lait
Evolution des livraisons de lait (y compris lait provenant de la zone franche genevoise et de la Principauté de Liechtenstein)
■ Transformation : augmentation de la production de beurre et de poudre de lait
La production des divers produits laitiers nécessite des composants du lait dans des proportions différentes Lors de la production de fromage, par exemple, la pure matière grasse du lait est prélevée ou ajoutée selon le taux de matière grasse du fromage C’est pourquoi la transformation du lait commercialisé est indiquée en équivalents de lait (EL) selon les composants du lait Un EL correspond à 73 g de protéines ou de matières grasses, ce qui représente en moyenne un kilo de lait contenant 3,3 % de protéines et 4 % de matière grasse L’EL sert ainsi d’échelle pour le calcul de la quantité de lait transformé dans un produit laitier Comme auparavant, 42 % de l’EL vont dans la production de fromage et de séré, qui est le principal type de transformation
2000 /02 2005 2006 2007 2008 2009
e n t
3 000000 3 100000 3 200000 3 300000 3 400000 3 500000 19 1 . 1 E c o n o m i e
Source : TSM
Transformation du lait en équivalent de lait 2009
Total 3 415352 t de lait
Beurre 16,7%
Conserves de lait (lait condensé, poudre de lait, poudre de crème, etc.) 10,8%
Autres produits à base de lait frais (glaces, boissons lactées, desserts etc.) 2,9%
Yoghourt 3,4%
Crème de consommation 7,7%
Autre transformation (p ex poudre protéinée concentrée)
3,7% Séré 0,5%
Fromage 41,9%
Lait de consommation 12,5%
Source : TSM
En 2009, la production de fromage a baissé de 0,6 % pour arriver à 178'276 t Bien que la production de fromage à pâte dure soit inférieure de 4,4 % à celle de 2008, ces fromages représentent toujours la part la plus importante, avec un total de 69'572 t ou 39 % Le fromage à pâte mi-dure, le fromage à pâte molle et le fromage frais enregistrent une légère augmentation de leur production d’environ 2 % chacun La production de poudre de lait et de condensat de poudre de lait à connu une forte croissance de 11,7 % (60'467 t) Il en est de même pour la production de beurre, qui a augmenté de 4,7 % pour arriver à 47'895 t, ce qui représente une hausse de plus de 19 % par rapport à la moyenne des années 2000/02 La production de yoghourt est restée stable, avec environ 141'000 t En revanche, la production de boissons lactées a reculé à 72'018 t (–8,9 %).
■ Commerce extérieur : balance commerciale positive
La balance commerciale de la Suisse en ce qui concerne le lait et les produits laitiers a également été positive en 2009 Les quantités exportées de fromage, de poudre de lait, de beurre et de crème ont dépassé les importations
En 2009, l’exportation de fromage a augmenté de 1,6 % pour atteindre 57'018 t L’importation de fromage a été de 44'101 t, en augmentation de 7,4 % Les quantités de fromage exportées ont atteint une valeur de 567 millions de francs et les quantités importées une valeur de 373 millions de francs La Suisse a exporté environ 48'000 t (84 %) de fromage dans les pays de l’UE, l’Allemagne et l’Italie étant les principaux acheteurs avec respectivement 19'943 t et 15'378 t Malgré la situation économique difficile, environ 3’200 t supplémentaires de fromage ont pu être vendues dans l’UE par rapport à 2008 Les fromages à pâte dure ont encore représenté la part la plus importante des exportations, avec 35'089 t Comme d’habitude, l’Emmentaler a été le favori des consommateurs étrangers, avec un total d’exportations de 19'739 t La plus grande partie de l’Emmentaler (54 %) a pu être vendue en Italie Le gruyère AOC, dont 2’165 t ont été vendues aux Etats-Unis, a été le fromage le plus demandé dans les pays d’outre-mer
Presque la totalité de la quantité de fromage importée en Suisse provenait de l’UE. La plus grande part venait de nouveau d’Italie (17'461 t), de France (12’268 t) et d’Allemagne (8’826 t). Le fromage frais, avec une quantité de 15'282 t, et le fromage à pâte molle, avec 8’308 t, représentaient la majeure partie des importations. Alors que les importations de fromage à pâte dure et mi-dure sont restées stables, celles de fromage frais ont augmenté de 12,2 %, ou 1’700 t. Les importations de fromage fondu (fromage destiné à l’industrie alimentaire) ont connu une forte hausse de 37,2 %, pour un total de 2’906 t L’Italie a été le fournisseur principal de fromage frais, avec 6’856 t, alors que plus de la moitié des fromages à pâte molle importés provenaient de France Les importations en provenance de l’UE ont totalisé 44'101 t, soit 3’000 t de plus qu ’ en 2008
20 1 . 1 E c o n o m i e
Commerce de fromage Suisse – UE
En 2009, la consommation de beurre a également pu être couverte par la production de beurre indigène Depuis le 1er janvier 2009, l’importation de beurre n ’est en outre plus liée à une prestation en faveur de la production suisse, mais est réglementée par l’intermédiaire de la mise en adjudication des contingents importés En parallèle, le contingent tarifaire partiel pour le beurre a été réduit, ce qui explique que les importations de beurre soient tombées à 55 t à peine en 2009, une baisse de 81,4 % par rapport à l’année précédente
Après une année 2008 pratiquement sans exportation de beurre, la quantité exportée a atteint 4’201 t en 2009 Les exportations de crème ont connu une croissance de 77,2 % et se sont élevées à 5’354 t Cette augmentation s ’explique en partie par les mesures d’allégement extraordinaires La tendance à la hausse des importations de yoghourt s ’est poursuivie en 2009 et presque 9’800 t de yoghourt ont été importées et vendues en Suisse
■ Consommation : le fromage frais à la mode
La consommation de fromage a continué à progresser, mais dans une moindre mesure que durant les années précédentes. La consommation de fromage a été de 21,4 kg par personne, c ’est-à-dire 0,9 % de plus que l’année précédente. C’est la consommation de fromage frais qui a augmenté le plus significativement en 2009, avec une hausse de 7 % (5,8 kg par personne)
La seule autre augmentation de la consommation a été observée pour le yoghourt, avec 18,7 kg (+2 %) par personne La crème, le beurre, les boissons lactées et le lait de consommation affichent des chiffres en baisse La baisse a été frappante dans le cas du lait entier (–51,8 %), qui est tombé à 23,6 kg, alors que la consommation par personne de lait partiellement écrémé a doublé (48,9 kg) La consommation totale de lait a été de 74,6 kg par personne (–1,2 %)
■ Prix à la production : des prix du lait plus bas
Le prix moyen du lait à la production a été de 64,78 ct /kg en 2009, ce qui représente un recul de 13 ct (16,6 %) environ par rapport à 2008
L’économie laitière suisse dépend fortement des marchés étrangers Le prix moyen du lait est donc influencé par l’évolution des prix internationaux et en particulier par la situation des ventes dans l’UE Ces faits sont confirmés rétrospectivement : en juin 2007, le prix moyen à la production s’élevait à 69 centimes. Une offre limitée à l’échelle mondiale ainsi qu ’ une demande accrue ont ensuite entraîné une hausse du prix, qui a atteint 76 centimes en été 2008. A son tour, la crise économique a conduit à une baisse de la demande, déclenchant ainsi une pression sur le prix du lait, qui s ’est de nouveau retrouvé au niveau de 2007 (65 centimes) en juin 2009 La différence du prix du lait par rapport à l’UE, qui ne représentait par moments que 15 ct /kg, a atteint environ 25 ct /kg à partir de mi-2008 Les stocks importants en raison de l’offre excédentaire ont renforcé encore la pression sur les prix du lait
e n t Importations CH de l'UE Exportations CH vers l'UE Source : DGD 0 50000 45000 40000 35000 25000 30000 20000 15000 10000 5000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 21 1 . 1 E c o n o m i e
Comparaison des prix du lait Suisse/ international de janvier 2008 à mars 2010
Prix moyen du lait CH (4,0 % mat grasse, 3,3 % protéines, avec TVA)
Prix moyen du lait UE (4,2 % mat grasse, 3,4 % protéines, sans TVA)
■ Prix à la consommation : développements divergents
Les prix à la consommation moyens du lait et des produits laitiers ont évolué très différemment depuis 2009. Les augmentations de prix par rapport à l’année précédente ont essentiellement été enregistrées pour le fromage à pâte dure et mi-dure, ainsi que pour le beurre. 1 kg de fromage à raclette (bloc) coûtait par exemple 20.43 francs (+1.01 fr./kg) et l’Emmentaler surchoix 20.88 fr./kg (+0.82 fr./kg). D’autres types de fromage ont de nouveau coûté moins cher au consommateur en 2009. Par exemple, le camembert 60 % avait un prix moyen de 20 80 fr /kg (–1 60 fr /kg) et le fromage à pâte molle croûte-mixte coûtait 22 45 fr /kg (–1 65 fr /kg)
Bien que l’offre de beurre soit importante, les prix à la consommation ont augmenté entre 10 et 80 ct par kg en 2009 Les prix du yoghourt sont en revanche restés plus ou moins stables En ce qui concerne la crème de consommation, les baisses de prix observées ont oscillé entre 18 et 33 ct par litre
c t / k g Sources : OFAG, www milkprices nl 10 20 30 40 50 60 70 80 90 J a n 0 8 F é v 0 8 M a r s 0 8 A v r 0 8 M a i 0 8 J u i n 0 8 J u i l 0 8 A o û t 0 8 S e p t 0 8 O c t 0 8 N o v 0 8 D é c 0 8 J a n 0 9 F é v 0 9 M a r s 0 9 A v r 0 9 M a i 0 9 J u i n 0 9 J u i l 0 9 A o û t 0 9 S e p t 0 9 O c t 0 9 N o v 0 9 D é c 0 9 J a n 1 0 F é v 1 0 M a r s 1 0
Nouvelle-Zélande
I n d i c e ( d é c 2 0 0 5 = 1 0 0 ) Source : OFS 90 110 105 100 95 2000/ 02 2005 2006 2007 2008 2009 Beurre Autres produits laitiers Lait Fromage Crème 22 1 . 1 E c o n o m i e
USA
Indice des prix à la consomation pour le lait et les produits laitiers
1.1.2.2 Animaux et produits d’origine animale
L’année 2009 a été plus difficile sur le plan économique que la précédente pour les éleveurs Les prix moyens à la production ont baissé jusqu’à 15 % pour toutes les catégories d’animaux par rapport à 2008 et n ’ont pas atteint non plus le niveau de 2007, à l’exception des prix du porc En revanche, le marché de la viande de volaille est en pleine croissance depuis des années, ce qui profite à l’agriculture et à l’industrie de transformation suisses Toutes sortes de viande confondues, environ 80 % de la viande consommée provient de la production domestique
■ Production : l’effectif des chèvres continue d’augmenter
En 2009, le cheptel bovin gardé par les paysans est resté inchangé : environ 1,6 millions de têtes. Cependant, l’effectif des vaches a reculé de 19’000 têtes à la suite de la pression sur les prix du lait, pour arriver à 707’000 têtes, et se trouve environ au niveau de 2007. En parallèle, la quantité de lait est restée constante par rapport à 2008, en raison des gains de productivité L’effectif des porcs a augmenté de 1,1 % pour arriver à 1,557 million de têtes Comme un éleveur de porcs sur trois a abandonné son exploitation au cours des dix dernières années, il ne reste plus que 9’100 éleveurs en Suisse L’effectif des chèvres était de 85’000 animaux en 2009 (+4 %) On comptait environ 7'200 éleveurs de chèvres en 2009, ce qui représente une augmentation de 200 éleveurs par rapport à la moyenne des années 2000/02 Pour la première fois depuis quelques années, l’effectif des moutons a baissé à 431’000 têtes (–3,2 %), ce qui s ’explique sans doute par les prix du marché plus bas Grâce à la bonne situation sur le marché de la viande de volaille et des œufs, l’effectif total de la volaille a augmenté de 3,2 %
La production de toutes les sortes de viande a connu une hausse de plus de 3 % La production de viande de porc a augmenté de 3 %, pour arriver à 238'000 t PM, et celle de viande de bœuf de 4 %, pour atteindre presque 110'000 t Ces augmentations ont conduit à une baisse des prix à la production La viande de porc suisse couvrait 94 % et la viande de bœuf 85 % de la consommation La demande importante de viande de volaille a entraîné une extension de la production indigène de plus de 2 %. Cependant, seulement un kilo sur deux de viande de volaille est produit en Suisse. A long terme, la production de viande de cheval et de mouton montre une tendance à la baisse.
La production d’œufs a connu une hausse de presque 5 % en 2009, pour arriver à 718 millions de pièces Les œufs supplémentaires produits ont pu être écoulés sans problème et le prix à la production n ’ a pas subi de pression La production n ’avait jamais été aussi importante depuis 22 ans En parallèle, comme la quantité importée est restée pratiquement stable, la part d’œufs suisses parmi les œufs de consommation vendus est passée à 73 % Si l’on prend en compte les produits à base d’œufs dans la statistique de consommation, les détenteurs suisses de poules pondeuses ont produit environ 49 % des œufs et produits à base d’œufs consommés
23 1 . 1 E c o n o m i e
Evolution de la production de viande et d'œufs
■ Commerce extérieur : la viande séchée de bœuf est le principal produit exporté
L’exportation de viande et de produits à base de viande a atteint 2’311 t en 2009, soit environ 200 t de plus qu ’ en 2008. Plus de 95 % ont été vendus dans les pays de l’UE. Comme auparavant, le principal produit exporté est la viande séchée de bœuf, avec environ 1'400 t, qui est presque entièrement exportée à destination de la France et de l’Allemagne Les exportations de charcuterie ont connu une hausse réjouissante, passant de 159 t à 202 t (+27 %), alors que celles de viande en conserve et de préparations à base de viande ont reculé de 5 %, pour atteindre 354 t La majeure partie de ces produits ont été exportés vers les quatre pays voisins que sont l’Allemagne, la France, l’Autriche et l’Italie Le contingent à droit zéro entré en vigueur le 1er janvier 2008 dans l’UE pour 1'900 t de charcuterie suisse représente un potentiel d’exportation Depuis le 1er janvier 2010, ce contingent est réparti dans l’ordre des dédouanements (« Système du fur et à mesure à la frontière ») L’importation de charcuterie suisse dans l’UE ne nécessite désormais qu ’ un certificat d’origine, ce qui devrait simplifier fortement l’exportation de charcuterie En outre, la Suisse a exporté environ 20'000 t de sous-produits d’abattage, qui sont surtout utilisés dans l’industrie de conserves pour l’alimentation animale La valeur commerciale des exportations suisses de viande et de sous-produits d’abattage a atteint, durant l’année sous rapport, la somme d’environ 60 millions de francs, soit 15 millions de plus qu ’ en 2008 Provenance
I n d i c e ( 2 0 0 0 / 0 2 = 1 0 0 ) Sources: Proviande/ Aviforum 60 150 140 130 120 100 110 80 70 90 2000/ 02 2005 2006 2007 2008 2009 Viande de volaille Viande de bœuf Oeufs en coquille Viande de porc Viande de mouton Viande de cheval
des importations de viande 2009 e n % autres pays Australie Nouvelle-Zélande France Allemagne Brésil Source : DGD 0 100 90 70 80 60 50 30 40 20 10
24 1 . 1 E c o n o m i e
Viande de bœuf Viande de porc Viande de volaille Viande de mouton Viande de chèvre
Les entreprises suisses ont importé en 2009 un total de 121'578 t de viande, de produits à base de viande et de sous-produits d’abattage La valeur commerciale s 'est élevée à environ 817 millions de francs (non dédouanée, à la frontière) En comparaison avec les valeurs record de l’année précédente, la quantité et la valeur commerciale ont diminué d’environ 15 % Les principaux pays fournisseurs ont été l’Allemagne avec 37’638 t (31 %), le Brésil avec 20’947 t (17,2 %) et l’Italie avec 10’666 t (8,8 %) Au total, 84'072 t (69,2 % des importations) provenaient des pays de l’UE En volume, les viandes de volaille et de bœuf l’emportent, avec des importations de 56’428 t et 15’827 t respectivement On a en outre importé 68’152 t de poissons et crustacés d’une valeur commerciale de 657 millions de francs
L’Allemagne est le fournisseur principal de la Suisse, aussi bien pour la viande de bœuf que de porc Plus de 30 % de la viande de volaille importée provient du Brésil La marchandise importée de ce pays est principalement congelée Plus de 80 % de la viande de mouton importée provient d’Australie et de NouvelleZélande, qui sont les plus gros pays exportateurs dans le monde Presque toute la viande de chèvre provient de France. La charcuterie italienne a été très demandée : les ventes se sont élevées à quelque 3'000 t dans notre pays. En outre, environ 1600 t de conserves et de préparations de viande provenant d’Allemagne et 1’400 t provenant de France ont été vendues dans les ménages suisses et dans la restauration.
Sur un total de 5'831 bœufs et vaches exportés, 5'780 têtes ont bénéficié d’aides de la Confédération Les détenteurs de bétail suisses ont acquis 4’006 bovins à l’étranger Les acheteurs en Suisse ont acquis 3'361 ânes et chevaux à l’étranger, dont 38 % en provenance d’Allemagne et 24 % de France Grâce à une forte demande, 1'663 chevaux et ânes ont pu être exportés, ce qui représente plus de 400 têtes de plus qu ’ en 2008 De plus, environ 850 moutons et chèvres ont trouvé acheteur à l’étranger La chèvre de la race Saanen est de loin la plus exportée
L’importation d’œufs en coquille a reculé de 2,4 %, passant à 33'562 t Les Pays-Bas ont fourni près d’un œuf importé sur deux Les fabricants de produits à base d’œufs ont cassé environ la moitié des œufs importés de manière mécanique et les produits dérivés à base d’œufs ont été écoulés dans l’industrie alimentaire et dans la restauration La Suisse a par ailleurs importé 8'267 t de produits à base d’œufs liquides et séchés, ainsi que des ovalbumines
■ Consommation de viande en baisse
En 2009, la consommation de viande s ’est élevée à 413’319 t, soit environ 1 % de moins qu ’ en 2008. Les consommateurs suisses ont avant tout acheté de la viande de porc (194’278 t), suivie de bœuf (86’720 t) et de volaille (85’150 t). La population suisse a en outre consommé une quantité record de 68'672 t de poissons et de crustacés.
Développement de la consommation par personne de viande et d'œufs
I n d i c e ( 2 0 0 0 / 0 2 = 1 0 0 )
Proviande/ Aviforum 80 120 115 110 100 105 90 85 95 2000/ 02 2005 2006 2007 2008 2009 Viande de volaille Viande de bœuf Viande de cheval Oeufs en coquille Viande de porc Viande de veau
25 1 . 1 E c o n o m i e
Sources:
Viande de mouton
Pendant l’année écoulée, la consommation par habitant de viande prête à la vente a diminué de 1,8 %, passant à 52,38 kg Après trois années de consommation croissante, la crise économique a eu un effet négatif La viande de porc est toujours la plus prisée, avec 24,62 kg (–2,1 %) Les consommateurs apprécient aussi la viande de bœuf (10,99 kg) et la viande de volaille (10,79 kg) Après une évolution positive durant les années 2007 et 2008, la consommation des deux catégories de viande est légèrement retombée en 2009, respectivement de 2,8 % et de 0,8 % La viande de veau a été très appréciée et la consommation a augmenté de 3,5 %, passant à 3,23 kg par personne, principalement en raison de prix à la consommation plus bas La consommation d’œufs dépendant peu de la situation économique, elle est restée pratiquement stable, avec 187 pièces par personne
■ Prix à la production : des prix plus bas pour toutes les catégories d’animaux
Suite à l’augmentation parfois importante de la production et au recul de la consommation, les prix à la production pour le bétail de boucherie et les porcs ont été inférieurs en 2009 par rapport à l’année précédente Les prix moyens des porcs ont baissé d’environ 70 ct /kg PM, les prix du bétail d’étal de 80 ct /kg PM, les prix des vaches de 40 ct /kg PM et les prix des agneaux de 1 10 fr /kg PM ; les prix des veaux ont même reculé de 1 30 fr /kg PM Bien que l’offre domestique soit plus basse, les prix des agneaux ont nettement reculé en raison de la faible demande
Evolution des prix à la production du bétail de boucherie et des
■ Marges brutes réalisées sur la viande
En 2009, la moyenne annuelle de la marge brute sur la transformation et la distribution a augmenté pour toutes les catégories de viande par rapport à l’année précédente La hausse la plus forte concernait la viande
(21,6 %) et la plus faible la viande de veau (3 %)
Evolution des marges brutes sur la transformation et la distribution de viande
d’agneau
porcs f r / k g P M Source : Proviande 2.00 16.00 14.00 12.00 10.00 8.00 4.00 6.00 2000/ 02 12 53 12 31 7 64 5 18 4 57 2005 13 20 10 30 7 97 6 16 4 02 2006 14 43 10 34 8 44 6 35 3 85 2007 14 47 10 45 8 73 6 77 4 04 2008 14 57 11 34 8 93 7 08 4 97 2009 13 28 10 29 8 09 6 63 4 31
Agneaux
Commerciale
Taureaux cl Commerciale T3 AQ
Veaux cl Commerciale T3 AQ
cl.
T3 AQ
viande,
la ferme
Vaches cl Commerciale T3 AQ Porcs à
AQ à
I n d i c e ( f é v r i e r –a v r i l 1 9 9 9 = 1 0 0 ) Source : OFAG 90 170 160 150 140 120 130 100 110 2000/ 02 2005 2006 2007 2008 2009
d'agneau Viande fraîche, produits carnés et charcuterie Viande de bœuf
de porc Viande de veau 26 1 . 1 E c o n o m i e
Viande
Viande
1.1.2.3 Production végétale et produits végétaux
■ Cultures des champs
Production : évolution des surfaces de terres ouvertes
Les terres ouvertes sont en régression en Suisse Cette tendance s ’est poursuivie lors de l’année écoulée Elles étaient de 278'230 ha en 2008 et seulement de 275'401 ha en 2009 Cette diminution est principalement due aux céréales fourragères qui accusent des pertes de surface importantes de manière récurrente L’évolution des surfaces des autres grandes cultures est plus stable Les emblavures de céréales panifiables représentent environ 80'000 ha Selon les estimations, leurs surfaces devraient légèrement reculer en 2010 Tendanciellement, les surfaces de betteraves et de colza augmentent, alors que celles de tournesol et de pois protéagineux reculent sensiblement Les surfaces de pommes de terre, de l’ordre de grandeur de 11'000 ha, restent stables
Composition des terres ouvertes en 2009 (provisoire)
Colza 8%, 21 434 ha
Betteraves sucrières 7%, 20191 ha
Pommes de terre 4% 11 215 ha
Céréales 55%, 152 812 ha
Légumes de plein champ 3% 9 548 ha
Maïs d'ensilage et maïs vert 17% 46 126 ha
Autres cultures 6% 14 074 ha
Source : USP
Total 275 401 ha
27 1 . 1 E c o n o m i e
Marché des céréales
La production suisse de blé de qualité panifiable a augmenté en 2009. Les bons rendements, malgré la grêle qui a frappé certaines régions, et l’augmentation des surfaces de près de 3 % par rapport à 2008 en sont les causes. La production d’épeautre, qui a dépassé 12’800 tonnes en 2009, a également connu une augmentation. En revanche, les quantités produites de céréales fourragères sont en forte régression. Elles sont passées de plus de 440’000 tonnes en 2008 à environ 427’000 tonnes en 2009, conséquence des pertes de surfaces de céréales fourragères, en particulier d’orge (respectivement –8 % et –6 %)
Sur le marché mondial, l’envolée du prix des céréales de 2007 et du premier semestre 2008 fait partie du passé En 2009, le prix des céréales n ’ a cessé de descendre pour se stabiliser à un niveau bas, proche de celui de 2006 Cette chute du cours sur le marché mondial, ainsi que la réduction des droits de douane sur les céréales de 4 fr / 100 kg, entrée en vigueur le 1er juillet 2009, ont eu des conséquences pour le marché suisse Les prix des céréales panifiables ont en moyenne baissé de plus de 10 fr / 100 kg entre 2008 et 2009, soit une diminution de quelque 20 % La baisse des prix des céréales fourragères a été moins marquée, en raison du système de réglementation à la frontière dit de « prix-seuil » qui permet de réduire la volatilité sur le marché suisse
En ce qui concerne le commerce extérieur, le contingent de 70'000 tonnes libéré pour les importations de céréales panifiables a été entièrement épuisé en 2009, malgré la bonne récolte en Suisse Du côté des céréales fourragères, les importations ont diminué entre 2008 et 2009 Cette tendance s ’observe particulièrement pour l’orge et le maïs grain Avec plus de 160'000 tonnes en 2009, le blé est la céréale fourragère la plus importée en Suisse Ses importations ont encore augmenté lors du premier semestre 2010
Evolution de la production de céréales e n 1 0 0 0 t Source
Blé Orge Maïs grain Triticale Avoine Seigle Epeautre 1 provisoire 0 600 500 400 300 100 50 200 2000/ 02 2005 2006 2007 2008 20091 28 1 . 1 E c o n o m i e
: USP
Marché du sucre
La production de sucre suisse avait été excellente en 2008, elle a été exceptionnelle en 2009. Avec un rendement moyen de plus de 83 tonnes de betteraves par hectare et une teneur en sucre de 18 %, la production a atteint près de 280'000 tonnes de sucre : un nouveau record. Si ces deux bonnes récoltes consécutives sont réjouissantes, elles ont également été difficiles à vendre. Aussi, pour maintenir la production suisse conforme aux besoins du marché intérieur, l’interprofession du sucre, qui regroupe les producteurs de betteraves et les sucreries, a décidé de réduire les quotas de production de 9 % en 2010
Le marché mondial du sucre a été déséquilibré en 2009 Les mauvaises récoltes au Brésil et en Inde, les deux plus grands producteurs mondiaux, ainsi que la croissance de la demande en sucre, en partie due au succès des biocarburants, ont conduit à cette situation En conséquence, le cours du sucre sur le marché mondial a explosé Il a passé de moins de 400 dollars par tonne en février 2009 à un pic de plus de 600 dollars par tonne, atteint fin janvier 2010 À partir de février, le cours du sucre a fortement chuté suite aux révisions à la hausse des estimations de la récolte mondiale 2010
Cotation du
sucre à la bourse de Londres
De son côté, l’Union européenne a connu en 2009 une situation similaire à celle de la Suisse Elle a enregistré de bonnes récoltes et a exceptionnellement autorisé l’exportation de 500'000 tonnes de sucre supplémentaires en profitant des prix mondiaux élevés Le 1er octobre 2009 a également eu lieu la dernière étape de la réforme sucrière européenne De ce fait, le prix de référence de l’UE a passé de 541 5 Euro par tonne de sucre à 404 4 Euro Le prix du marché européen est resté bien au-delà de cette valeur
La solution dite du « double-zéro » inscrite dans le protocole No 2 entre la Suisse et l’UE ne permet ni l’octroi de subventions à l’exportation ni le prélèvement de droits de douane sur le sucre incorporé dans les produits transformés relevant du protocole Cela implique une parité des prix du sucre entre les marchés suisse et européen pour garantir des conditions-cadre identiques pour les industries agroalimentaires de part et d’autre de la frontière. La Confédération assure cette parité par une adaptation régulière des prélèvements douaniers sur le sucre. La réforme sucrière de l’UE caractérisée par des prix du sucre à la baisse, l’explosion des prix mondiaux et l’évolution des taux de change ont entrainé une réduction des prélèvements douaniers sur le sucre de 33 francs par 100 kg au 1er janvier 2009 à 1 franc par 100 kg au 1er avril 2010.
U S D p a r t f r . p a r U S D 200 650 600 550 400 500 450 250 300 350 0.8 1.7 1.6 1.5 1.2 1.4 1.3 0.9 1.0 1.1 1 6 / 0 2 / 0 9 1 6 / 0 3 / 0 9 1 6 / 0 4 / 0 9 1 6 / 0 5 / 0 9 1 6 / 0 6 / 0 9 1 6 / 0 7 / 0 9 1 6 / 0 8 / 0 9 1 6 / 0 9 / 0 9 1 6 / 1 0 / 0 9 1 6 / 1 1 / 0 9 1 6 / 1 2 / 0 9 1 6 / 0 1 / 1 0 1 6 / 0 2 / 1 0 1 6 / 0 3 / 1 0 1 6 / 0 4 / 1 0 1 6 / 0 5 / 1 0 1 6 / 0 6 / 1 0 1 6 / 0 7 / 1 0 1 6 / 0 8 / 1 0 Contrat oct. 2010 USD en fr 29 1 . 1 E c o n o m i e
Source : Reuters, Sugar No 5, London
Marché de la pomme de terre
Après une année 2008 favorable tant du point de vue quantitatif que qualitatif, l’année 2009 laissera le souvenir d’une excellente récolte. Ainsi, grâce à un rendement moyen de 465 q/ha sur les quelque 11’215 ha cultivés par 6'600 producteurs, la récolte totale s ’est élevée à quelque 515’000 tonnes. Devant cette situation et à la demande de la branche, le Conseil fédéral a octroyé une aide exceptionnelle de 2,5 millions pour l’assainissement du marché. A la fin de la campagne, la branche a déclassé quelque 68'000 tonnes de pommes de terre pour l’affouragement du bétail Les coûts se sont élevés à 13 millions de francs dont 2,5 millions de soutient de la Confédération
Chaîne
agroalimentaire des pommes de terre
La chaîne agroalimentaire de la pomme de terre est représentée dans le schéma ci-dessous En 2009, les pommes de terre destinées à la consommation et la transformation ont représenté respectivement 36 % et 28 % de la production indigène Le taux d’auto-approvisionnement s ’est élevé à 92 % avec une consommation par habitant de 47 kg, tous produits confondus. La proportion de tubercules utilisés pour l’affouragement se monte à près de 30 % de la production totale, soit 155'000 tonnes.
La chaîne agroalimentaire de la pomme de terre et de ses principaux produits (2009)1
Importations2
Plants : 3 200 t
Plants
Production suisse2
· Plants : 24 000 t
Exportations2
1 500 t
Pommes de terre de table : 11 100 t
Transformation : 13 000 t
Semi-fabriqués:
2 500 t Chips : 1 900 t
Frites : 6 100 t
Autres Convenience: 400 t
Tourisme alimentaire
1 Uniquement le secteur alimentaire
Pommes de terre
· Pommes de terre de table : 188 000 t
Transformation : 148 000 t
Pommes de terre destinées à l’affouragement : 155 000 t
1 échelon de transformation
Produits surgelés : 90 341 t
· Conserves : 32 560 t
Produits secs : 22 200 t
Produits frais : 2 960 t
Divers produits (frites, chips et autres produits préparés : 6 600 t
Consommation
Segments du marché
· Pommes de terre de table: 56 %
· Pommes de terre transformées: 44 %
2 Quantités de la matière première « pommes de terre » (Quantités du produit fini)
Sources : swisspatat, SCFA, OFAG
30 1 . 1 E c o n o m i e
■
Cultures spéciales
Production : énorme augmentation des rendements pour les légumes et les fruits
Les surfaces recensées (y compris les cultures successives) par la Centrale suisse de la culture maraîchère (CCM) se sont élevées à 14'500 ha. Cela correspond à la moyenne des quatre dernières années.
Pour la première fois depuis des années, la surface des pommiers a augmenté de quelques hectares, et s’élève à 4’226 ha Parallèlement, les surfaces affectées à la culture des variétés Gala, Braeburn, Topaz et Pinova ont, comme par le passé, enregistré une augmentation Au cours des cinq dernières années, la part qu ’elles représentent dans les surfaces affectées à la culture des pommes a augmenté de 10 %, pour atteindre 30 % La surface de poiriers comprend 838 ha ; elle est en légère baisse par rapport à l’année précédente Les fruits à noyau sont toujours très appréciés ; la surface affectée à leur culture a augmenté de 29 ha par rapport à l’année précédente et s’étend aujourd’hui sur 1'487 ha La surface affectée à la culture des petits fruits (baies) s ’est élevée – à l’instar des années passées – à 700 ha
La surface viticole suisse a été de 14'820 ha, ce qui représente une diminution de 21 ha par rapport à l’année précédente La surface plantée de cépages blancs était de 6'245 ha (–21 ha) et celle plantée de cépages rouges, de 8'574 ha (statu quo) Le recul des plantations de cépages blancs observé au cours de ces dernières années se confirme Il faut s 'attendre à moyen terme à une consolidation de la répartition des cépages à 42 % pour les variétés blanches et à 58 % pour les variétés rouges
Les récoltes de légumes se sont montées à 364'000 tonnes (sans la transformation) et celles de fruits de table, à 162'000 tonnes En comparaison avec la moyenne des quatre dernières années, les rendements obtenus ont progressé de 18 % pour les légumes et de 22 % pour les fruits
Les volumes du marché pour les variétés de fruits et de légumes cultivables en Suisse ont atteint respectivement 213’000 et 573'000 tonnes ; par rapport à la moyenne des quatre dernières années, cela représente une augmentation de 10 % pour les légumes et de 21 % pour les fruits Les légumes suisses représentent une part de marché d’environ 64 % et les fruits suisses, 76 % Elle est supérieure de 5 % à la moyenne des années 2005/08 en ce qui concerne les légumes Pour les fruits, elle dépasse cette moyenne de 1 %
Pour le vin, le volume produit s ’est monté à 1,114 million d’hectolitres, ce qui représente une augmentation de 3,7 % par rapport à l’année précédente. En tout, 526'767 hl de vin blanc et 586'775 hl de vin rouge ont été produits.
Mise en valeur : malgré une récolte de pommes inférieure à la moyenne l’approvisionnement complet en produits à base de jus de fruits à pépins a été assuré
En 2009, les cidreries exploitées à titre professionel ont transformé en produits à base de jus de fruits à pépins 89’400 tonnes de pommes à cidre et 27’700 tonnes de poires à cidre du pays, ainsi que 86 tonnes de pommes à cidre et 82 tonnes de poires à cidre importées dans le cadre du contingent OMC De fait, comparée à l'estimation préalable de l'USP émise en août 2009, la récolte de fruits à cidre a été inférieure de 21 % pour les pommes et supérieure de 15 % pour les poires Sur la base de cette estimation et en raison des contributions fédérales à l’exportation qui ont été supprimées à fin 2009, la filière a décidé de procéder à des retenues sur les prix indicatifs à la production de fruits à cidre afin de créer des réserves financières pour l’utilisation des récoltes à venir. Si l’on considère un approvisionnement normal, les besoins indigènes en produits à base de jus de pommes et de poires ont été couverts à raison de 130 % pour les pommes à cidre et de 147 % pour les poires à cidre à la fin 2009.
La consommation de boissons non fermentées à base de jus de fruits est toujours appréciée et se situe dans la moyenne des trois dernières années La vente de boissons à base de fruits partiellement ou totalement fermentées s ’est maintenue au niveau de l’année précédente
31 1 . 1 E c o n o m i e
Commerce extérieur : importantes quantités importées malgré l’augmentation du rendement dans le pays
Les importations de légumes frais et de fruits frais pouvant être cultivés en Suisse se sont élevées à respectivement 210'000 tonnes et 53'000 tonnes, soit une baisse de 1 % pour les légumes et une hausse de 17 % pour les fruits par rapport à la moyenne des quatre dernières années. Les quantités de fruits et de légumes exportés ont été insignifiantes, à l’instar des années précédentes (1'800 tonnes de légumes et 1'100 tonnes de fruits)
Par rapport à l’année précédente, les importations de vin ont diminué de 3,4 % et se sont élevées à 1,908 million d’hectolitres, dont 1,656 million ont été importés dans le cadre du contingent tarifaire Le contingent tarifaire de 1,7 million d’hectolitres n ’ a par conséquent pas été épuisé Les importations de vin blanc, soit 355'123 hl au total, enregistrent une légère baisse (–3'441 hl soit –1 %) : la part des importations de vin en bouteilles augmente de +5,9 %, alors que celle de vin en vrac baisse de 5,4 % En ce qui concerne le vin rouge, la quantité totale importée a été de 1,372 million d’hectolitres ; on constate une augmentation tant pour les importations de vin en bouteille (+5,2 %) que pour les importations de vin en vrac (+3,2 %) Ces chiffres tiennent compte de toutes les importations de vin, y compris l’importation de vins industriels et les importations au taux hors contingent
La consommation de légumes et de fruits n ’ a jamais été aussi importante
La consommation par habitant de légumes frais s ’est chiffrée à 74 kg, celle de fruits de table (sans les fruits tropicaux) à 27 kg Les chiffres relatifs à la consommation n ’ont jamais été si élevés (plus 4 et plus 5 kg, respectivement par rapport à l’année précédente)
La consommation totale de vin s ’est élevée à 2,757 millions d’hectolitres au cours de l’exercice écoulé, ce qui représente une baisse de 0,9 % par rapport à l’année précédente (vins industriels et vins exportés ou réexportés inclus) Malheureusement, la consommation de vins suisses est passé à 1,030 million d’hectolitres, soit une baisse de 4,5 % La consommation de vins étrangers s ’est élevée à 1,726 million d’hectolitres, ce qui représente une hausse de 1,3 % Dans l’ensemble, la part de marché des vins suisses a reculé de 1,5 %, s’inscrivant à 37,5 %
Le chiffre d’affaires relatif aux légumes atteint le milliard, franco grande distribution
En ce qui concerne les légumes, le chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années : il a atteint pour la première fois en 2009 les 1’020 millions de francs. Depuis les années de référence 2000/02, il a augmenté de 50 %. Les changements au niveau des prix et au niveau des quantités ont contribué environ dans une même proportion à l’augmentation du chiffre d’affaires. Les prix (franco grande distribution) ont augmenté de près de 20 % et les quantités de 25 %.
Evolution du chiffre d'affaires des légumes1 e n m i o d e f r Source : CCM 1 franco grande distribution 0 200 400 600 800 1000 1200 2000/ 02 2005 2006 2007 2008 2009 32 1 . 1 E c o n o m i e
Prix : recul des marges brutes des légumes et des fruits
Le prix moyen des légumes (tous les légumes, emballés, franco grande distribution) s ’est élevé à 2.80 fr./kg contre 2.85 fr./kg l’année précédente et 2.74 fr./kg en moyenne pour les quatre dernières années.
Evolution des prix et des marges brutes de légumes sélectionnés
Légumes
Source : OFAG
En comparaison annuelle, les légumes ont coûté moins cher en 2009 qu ’ en 2008, ce qui a contribué à la baisse de la marge brute A 96 ct /kg , le prix de revient moyen des légumes est descendu pour la première fois depuis 1993 en dessous de 1 fr /kg, soit une baisse de 4 ct /kg par rapport à la valeur enregistrée l’année précédente (1 fr /kg)
En ce qui concerne le prix de vente final, les prix observés entre 2005 et 2008 ont été quasiment stables Ils ont oscillé entre 2 66 fr /kg et 2 68 fr /kg En 2009, le prix de vente final a notablement reculé par rapport à 2008 (–13 ct /kg, 2 54 fr /kg) Quant à la marge brute, elle a baissé de 9 ct /kg par rapport à la valeur enregistrée en 2008 (1 67 fr /kg)
Evolution des prix et des marges brutes de fruits sélectionnés
Source : OFAG Fruits
Tout a été également à la baisse au rayon des fruits en 2009. Le prix de revient (1.82 fr./kg) et le prix de vente final (4.29 fr./kg) ont baissé respectivement de 9 ct./kg et de 25 ct./kg par rapport à 2008. Quant à la marge brute, elle a diminué de 16 ct./kg pour s’établir à 2.47 fr./kg.
Notons également que le prix de vente moyen des fruits depuis 2005 a dépassé la moyenne de prix entre 2000 et 2003 (3 98 fr /kg) En comparaison annuelle, les prix et la marge brute ont affiché une tendance à la hausse entre 2005 et 2008 La tendance s ’est inversée en 2009
e n f r / k g
sélectionnés :
oignons, chicorées Witloof, concombres, pommes de terre 0 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 2000/02 2005 2006 2007 2008 2009 Marge brute Trend marge brute Prix de revient Trend prix de revient Prix de vente final Trend prix de vente final
tomates, choux-fleurs, carottes,
e n f r / k g
sélectionnés : pommes, poires, abricots, cerises, nectarines, fraises, oranges 0 0.50 1.00 2.00 1.50 2.50 3.50 3.00 4.50 4.00 5.00 2000/03 2005 2006 2007 2008 2009 Marge brute Trend marge brute Prix de revient Trend prix de revient Prix de vente final Trend prix de vente final 33 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.3 Situation économique du secteur agricole
■ Deux systèmes d’indicateurs pour l’évaluation de la situation économique
Conformément à l’art 5 LAgr, les mesures de politique agricole ont pour objectif de permettre aux exploitations remplissant les critères de durabilité et de performance économique de réaliser, en moyenne pluriannuelle, un revenu comparable à celui de la population active dans les autres secteurs économiques d’une même région
L’évaluation est réglée dans l’ordonnance sur l’évaluation de la durabilité de l’agriculture (art 3 à 7) et se sert de deux systèmes d’indicateurs L’évaluation sectorielle repose sur les Comptes économiques de l’agriculture suisse (CEA), qui sont établis par l’OFS avec le soutien du secrétariat de l’USP Les CEA ont été partiellement révisés en 2007 Tous les chiffres indiqués ici ont été calculés selon la nouvelle méthode
L’appréciation au niveau des exploitations se fonde sur les résultats comptables du dépouillement centralisé de la Station fédérale de recherches Agroscope Reckenholz-Tänikon ART (cf section 1 1 4)
1 1 3 1 Revenu sectoriel 2009
En 2009, le revenu net d’entreprise s ’est élevé à 2,840 milliards de francs ; il a ainsi été de 16 millions –soit 0,5 % – inférieur à celui de la période 2006/08 La diminution a été plus forte par rapport à 2008, à savoir une baisse de 236 millions de francs (–7,7 %) Les augmentations de coûts (en particulier les consommations intermédiaires, +183 millions de francs ou 2,9 %, et les amortissements, +62 millions de francs ou 2,8 %) et les augmentations des recettes (production de la branche agricole, +53 millions de francs ou +0,5 %, et les autres subventions, +164 millions de francs ou +6,1 %) se sont plus ou moins équilibrées par rapport à la moyenne triennale 2006/08
34 1 . 1 E c o n o m i e
Résultats des Comptes économiques de l’agriculture suisse Indications en prix courants, en mio de fr
état au 9 9 2010
Chiffres provisoires, état au 9 9 2010 3 Estimation, état au 9 9 2010
4 Est désigné comme revenu net d’entreprise dans la littérature et dans la méthodologie Eurostat
Les chiffres sont arrondis vers le haut ou vers le bas, si bien que la somme des composants peut diverger du total ou du solde Source : OFS
Autres subventions
Production du secteur agricole Dépenses (consommations intermédiaires, autres impôts sur la production, amortissements, rémunération des salariés, fermages et intérêts à payer)
1 Résultats semi-définitifs, état au 9 9 2010
2 Chiffres provisoires, état au 9 9 2010
3 Estimation, état au 9 9 2010 Tableaux 15–16 pages A14–A15
Source : OFS
2000/02 2006 2007 2008 1 2009 2 2010 3 Production du secteur agricole 10 749 10 024 10 674 11 229 10 695 10 343 – consommations intermédiaires 6 250 6 081 6 485 6 656 6 590 6 465 Valeur ajoutée brute aux prix de base 4 499 3 943 4 189 4 573 4 105 3 878 – consommation de capital fixe (amortissements) 2 056 2 166 2 216 2 283 2 284 2 225 Valeur ajoutée nette aux prix de base 2 443 1 777 1 973 2 290 1 821 1 653 – autres impôts sur la production 114 136 143 139 139 140 + autres subventions (non liées aux produits) 2 407 2 657 2 707 2 655 2 837 2 926 Revenu des facteurs 4 737 4 298 4 536 4 807 4 518 4 439 – rémunération des salariés 1 139 1 251 1 244 1 276 1 253 1 259 Excédent net d’exploitation / revenu mixte net 3 598 3 047 3 292 3 531 3 266 3 180 – fermages à payer 205 201 201 203 203 203 – intérêts à payer 246 228 244 269 234 243 + intérêts perçus 33 13 14 17 12 11 Revenu net d’entreprise 4 3 180 2 630 2 861 3 076 2 840 2 744 1
semi-définitifs,
Résultats
2
des Comptes économiques de l'agriculture I n d i c a t i o n s à p r i x c o u r a n t s, e n m o . d e f r .
Evolution
0 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 2000/ 02 2006 2007 20081 20092 20103
Revenu net d'entreprise
35 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.3.2 Estimation du revenu sectoriel 2010
La valeur de production agricole 2010 est estimée à 10,343 milliards de francs, ce qui correspond à une baisse de 4,8 % par rapport à la moyenne triennale 2007/09 et de 3,3 % par rapport à la valeur de l’année précédente D’une part, la production végétale ne devrait pas atteindre les bons rendements de l’année précédente et, d’autre part, il faut s ’attendre à ce que la production animale recule en raison de la baisse des prix, en particulier en ce qui concerne le lait et les porcs
La production végétale (y compris l’horticulture productrice) est estimée à 4,513 milliards de francs en 2010, en recul de 3,6 % par rapport à la moyenne des trois dernières années
En 2010, les surfaces affectées à la culture céréalière ont diminué par rapport à l’année précédente Les rendements sont également plus bas En outre, des proportions élevées de blé germé sur pied ont été signalées dans diverses régions En revanche, les prix de l’année précédente devraient pouvoir se maintenir, ou même augmenter un peu Au total, la valeur de la récolte de céréales 2010 sera probablement plus basse de 14,6 % par rapport à la moyenne des trois années 2007/09
Pour ce qui est des betteraves sucrières, la quantité contractuelle et le prix indicatif ont baissé après la récolte record de l’année précédente Les premières analyses de betteraves permettent d’escompter une bonne récolte 2010, mais les teneurs en sucre devraient être plus basses qu ’ en 2009 Un recul de la production de colza est également prévisible Les prix à la production devraient en revanche être légèrement plus élevés que l’année précédente. Les contributions à la culture pour les fruits oléagineux, qui sont restées inchangées, sont comptabilisées dans la valeur de la production. Après les importants dégâts dus à la grêle en 2009, une bonne récolte de tabac est attendue cette année. Au total, la valeur de la production des plantes industrielles devrait baisser de 18,8 % en 2010 par comparaison à la moyenne des années 2007/09
La production de fourrages grossiers sera abondante, comme l’année précédente L’effectif bovin pourra être affourragé en quantité suffisante Les prix indicatifs du foin ont été réduits en conséquence pendant l’été Cette année, la valeur de la production des plantes fourragères est donc estimée 5,9 % plus basse que la moyenne triennale 2007/09, malgré une bonne récolte de fourrage grossier
Après une excellente année 2009 du point de vue des quantités, on estime que la valeur de la production des cultures maraîchères diminuera de 6,6 % cette année Les prix étaient certes plus élevés que l’année précédente, mais ils ne devraient pas pouvoir compenser le recul des quantités Il en résulte en revanche une hausse de 1,1 % de la valeur de la production pour les cultures maraîchères en comparaison avec la moyenne des trois années précédentes
La valeur de la production concernant l’horticulture productrice sera vraisemblablement en augmentation de 5,9 % par rapport à la moyenne triennale 2007/09 Cela s ’explique en particulier par les bonnes ventes des plants de pépinières indigènes, ainsi que par l’extension de la culture d’arbres de Noël
En comparaison avec l’excellente récole de pommes de terres de l’année passée, on attend cette année une récolte plus petite mais de bonne qualité L’année passée déjà, les contributions fédérales pour la mise en valeur des excédents (comprises dans la valeur de la production) ont cessé d’être versées C’est pourquoi les producteurs ont introduit une retenue, qui est déduite des consommations intermédiaires Les prix à la production sont légèrement plus élevés que l’année précédente Quant à la valeur de la production 2010, elle est estimée à 8,1 % de moins que la moyenne triennale 2007/09
Dans le cas des fruits frais, on attend des rendements nettement plus faibles en 2010 pour les pommes et les poires, donc des prix plus élevés Dès 2010, la Confédération ne versera plus de contributions à l’exportation pour les produits de fruits transformés. Aucune retenue n ’ a été fixée pour cette année, en raison de la mauvaise récolte de fruits à cidre. La valeur des fruits frais sera probablement plus basse de 7,5 % en 2010 par rapport à la moyenne des trois années 2007/09. Sont également compris dans les fruits les raisins de table et les raisins destinés à la vinification en dehors de l’agriculture. La récolte de raisins destinés à la vinification devrait être plus faible par rapport à la bonne année viticole 2009. Les prix devraient se situer au niveau de l’année précédente Dans l’ensemble, la valeur attendue pour les fruits en 2010 est plus basse de 3,8 % que la moyenne de la période 2007/09
36 1 . 1 E c o n o m i e
La valeur de la production viticole est partiellement déterminée par les variations de stocks des deux années précédentes Comme 2009 a été caractérisée par d’importantes quantités et par une bonne qualité, le niveau des prix devrait rester le même La valeur de la production de vin est estimée en 2010 à 0,3 % de plus que la moyenne triennale 2007/09
La production animale (4,814 milliards de francs) devrait être plus basse de 7,6 % en 2010 par rapport à la moyenne des trois années précédentes Le nombre d’abattages de vaches et de gros bovins d’étal est comparable à celui de l’année précédente Les prix à la production de ces catégories d’animaux sont donc également restés stables Les prix et les abattages de veaux ont légèrement diminué Les exportations de bétail bovin ont nettement reculé avec la suppression des contributions à l’exportation La production laitière devrait légèrement augmenter par rapport à 2009 ; à l’inverse, les prix à la production devraient se situer encore un peu en dessous du niveau de 2009 L’offre des porcs de boucherie a fortement augmenté cette année L’extension de la production de porcs a entrainé une baisse des prix à la production Malgré une nouvelle baisse de l’offre sur le marché du mouton, les prix à la production n ’ont pas augmenté. Le nombre d’abattages de poulets estimés est plus important que l’année précédente, au contraire des prix, qui sont évalués plus bas. La production de dindes s ’est stabilisée à un niveau bas. Durant les trois dernières années, la production d’œufs a connu une hausse permanente, parallèlement à la demande. Cet été, les ventes d’œufs se sont révélées problématiques Les prix à la production devraient être plus bas qu ’ en 2009
Les prestations de services agricoles (651 millions de francs) devraient être de 1,5 % plus élevées en 2010 que la moyenne des trois années précédentes La valeur de la production des services agricoles, qui comprennent en particulier les travaux à façon pour des tiers (p ex semis et récolte), a augmenté quelque peu, de façon continue, durant les dernières années, ce qui indique une spécialisation plus importante des processus de production agricoles
La valeur des activités secondaires non agricoles non séparables (364 millions de francs) devrait augmenter de 8,6 % en 2010 comparativement à la moyenne triennale 2007/09 Ces activités comprennent notamment la transformation de fruits à cidre, de viande ou de lait dans l’exploitation ou des prestations de services comme l’entretien des bordures de routes et du paysage, la garde d’animaux en pension (chevaux) et l’hébergement de touristes (nuitées sur la paille)
Les dépenses liées aux consommations intermédiaires pour 2010 sont estimées à 6,465 milliards de francs, soit 1,7 % de moins que la moyenne triennale 2007/09 Les dépenses liées aux aliments pour animaux devraient être plus basses qu ’ en 2009 L’achat d’aliments pour animaux devrait être égal à l’année précédente en termes de quantité, mais les prix devraient être nettement plus bas L’approvisionnement en fourrage grossier, une nouvelle fois satisfaisant, a conduit à une légère baisse des prix du fourrage grossier, ce qui devrait avoir pour conséquence une baisse du coût des aliments pour animaux produits dans les exploitations. Après une baisse en 2009, les prix des produits à base de pétrole ont augmenté de nouveau en 2010, de sorte que les dépenses liées à l’énergie et aux lubrifiants devraient être plus élevées de 4,2 % par rapport aux années 2007/09. Après le fort renchérissement des engrais en 2008, les prix reculent depuis 2009, ce qui a conduit à une nouvelle hausse des achats de marchandise. C’est pourquoi on prévoit une augmentation des dépenses liées aux engrais de 7,5 % par rapport à la moyenne triennale Les coûts des semences et plants augmentent de 3,0 % par rapport à la moyenne triennale 2007/09 Cela s ’explique par de meilleures ventes dans les pépinières On estime que, parallèlement aux effectifs d’animaux, le besoin en prestations vétérinaires et en médicaments reste plutôt élevé Ceux-ci deviennent cependant meilleur marché et les dépenses correspondantes devraient ainsi représenter 1,6 % de moins que la moyenne triennale En ce qui concerne l’entretien des machines et des appareils, ainsi que les autres marchandises et services, on prévoit une hausse pour ces postes de, respectivement, 0,7 % et 0,6 % par rapport à 2007/09 Quant aux coûts d’entretien des bâtiments, on attend une baisse de 3,5 % par rapport à 2007/09
Pour la valeur ajoutée brute aux prix de base (3,878 milliards de francs), on table sur une baisse de 9,6 % en 2010 par rapport à la moyenne triennale 2007/09
37 1 . 1 E c o n o m i e
Les amortissements (2,225 milliards de francs) devraient être de 1,6 % plus bas en 2010 que la moyenne des trois années précédentes Etant donné que les amortissements sont évalués en fonction des prix d’acquisition (prix de remplacement), l’évolution des prix des biens d’investissements joue un rôle important Après plusieurs années d’augmentation des prix des bâtiments et des équipements (véhicules et machines), une diminution est attendue cette année
Les autres impôts sur la production (140 millions de francs) devraient rester stables en 2010 par rapport à la moyenne triennale 2007/09 Ces impôts sur la production se composent des impôts sur les véhicules à moteur, droit de timbre et impôts fonciers ainsi que de la sous-compensation de la taxe sur la valeur ajoutée
Les autres subventions (2,926 milliards de francs) comprennent tous les paiements directs, les intérêts calculés pour des prêts publics sans intérêts (crédits d’investissements, aide aux exploitations paysannes) et les autres contributions allouées par les cantons et les communes Toutefois, elles n’incluent pas les subventions sur les biens, lesquelles ont déjà été prises en compte dans la valeur de la production (p ex primes de culture et supplément pour la production de lait sans ensilage) Les autres subventions devraient être plus élevées de 7,1 % en 2010 par rapport à la moyenne des trois années précédentes
On évalue la rémunération des salariés (= frais de main-d’œuvre) à 1,259 milliard de francs pour 2010, ce qui correspond à peu près à la moyenne des années 2007/09. Le recul de la main-d’œuvre employée dans l’agriculture, exprimée en unités de travail annuel, (–3,4 % par rapport à 2007/09), devrait être compensé par la hausse des coûts salariaux (y compris les cotisations sociales payées par les employeurs).
Les fermages (203 millions de francs) stagnent depuis des années En 2010 également, ils devraient rester presque au même niveau que la moyenne triennale 2007/09 (+0,5 %) Les intérêts à payer (243 millions de francs) diminueront probablement de 2,6 % par rapport à la moyenne triennale, surtout en raison de la baisse des intérêts hypothécaires
Il reste donc un total de 2,744 milliards de francs comme revenu net des exploitations, ce qui représente une baisse de 6,2 % en comparaison de la moyenne triennale 2007/09 ; l’estimation du revenu sectoriel a reculé de 96 millions de francs (–3,4 %) par rapport à l’année précédente.
38 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.4 Situation économique des exploitations
L’évaluation de la situation économique des exploitations repose sur les résultats du dépouillement centralisé des données comptables d’Agroscope Reckenholz-Tänikon ART Outre différentes données sur le revenu, des indicateurs tels que celui concernant la stabilité financière fournissent des informations importantes sur la situation économique des exploitations Ces indicateurs sont mentionnés en détail dans les tableaux annexés
Définitions et méthodes page A59 39 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.4.1 Revenu et rémunération du travail
■ Revenu agricole 2009 au même niveau que celui de la période 2006/08
Evolution du revenu des exploitations agricoles : moyenne de toutes les régions
Tableaux 17–26 pages A16–A26
La prestation brute a progressé de 6,0 % en 2009 par rapport à la moyenne des années 2006/08 L’augmentation par rapport à 2008 est de 0,5 % Cette valeur est avant tout le résultat d’une évolution opposée dans deux domaines D’une part, la prestation brute du lait a reculé de 14 % en raison de la baisse du prix du lait D’autre part, les paiements directs ont augmenté de 12 % Les taux plus élevés des contributions UGBFG pour les vaches laitières, des contributions supplémentaires à la surface pour grandes cultures et cultures pérennes et des contributions pour la garde d’animaux dans des conditions de production difficiles, ainsi que l’élargissement des surfaces donnant droit aux contributions en vertu de l’ordonnance sur la qualité écologique, ont plus que compensé les réductions, surtout celles des contributions UGBFG pour le bétail bovin (sans les vaches laitières) ou les contribution générale à la surface
En 2009, les charges réelles ont augmenté de 7,4 % par rapport à la période 2006 à 2008 et de 2,7 % par rapport à l’année précédente Pour ce qui est des coûts également, certains postes connaissent une hausse et d’autres une baisse Les coûts des engrais ont fortement augmenté en raison de la hausse des prix En ce qui concerne les frais structurels, ce sont le coût des bâtiments, les dépenses liées à l’électricité et les frais de personnel qui ont augmenté A l’inverse, les frais de carburant ont diminué en raison de la baisse des prix La suppression du contingentement laitier en mai 2009 a eu pour conséquence une baisse des coûts liés aux contingents laitiers En 2009, les frais d’intérêt ont baissé par rapport à l’année précédente, car le taux d’intérêt des crédits hypothécaires a reculé de 7,8 %
Le revenu agricole correspond à la différence entre la prestation brute et les coûts réels Il rémunère, d’une part, le travail de la main-d’œuvre familiale et, d’autre part, le capital propre investi dans l’exploitation En 2009, le revenu agricole était supérieur de 1,5 % à la moyenne des années 2006/08 et inférieur de 6,0 % à celui de l’année précédente
Le revenu non agricole a connu une nouvelle hausse par rapport à 2008 (+8,6 %) comme par rapport à la moyenne des trois années précédentes (+11,5 %)
La variation du revenu agricole et non agricole a pour résultat une augmentation de 4,4 % du revenu total par rapport à 2006/08 et une baisse de 2,0 % par rapport à 2008
f r . p a r e x p l o i t a t i o n
0 10000 20000 30000 40000 50000 90000 80000 70000 60000 2000/ 02 2006 2007 2008 2009 Revenu extra-agricole Revenu agricole 18806 56203 1.29 UTAF 22939 52915 1.24 23417 61143 1.24 24131 64147 1.23 26204 60305 1.22 Unités de travail annuel de
famille 40 1 . 1 E c o n o m i e
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
la
Comparé à la période 2006/08, le revenu agricole a augmenté de 1,7 % en région de plaine et de 2,3 % dans la région des collines au cours de l’exercice sous revue ; pour ce qui est de la région de montagne, il a reculé de 0,7 % Le revenu non agricole total a progressé de 13,6 % dans la région de plaine, de 14,3 % dans la région des collines et de 5,2 % dans la région de montagne Ainsi, le revenu total a progressé de 4,7 % dans la région de plaine, de 5,9 % dans la région des collines et de 1,3 % dans la région de montagne
Revenu des exploitations agricoles selon les régions
Tableaux 17–20
pages A16–A19
En 2009, la part des paiements directs à la prestation brute a atteint 17,0 % dans les exploitations de plaine, 24,4 % dans les exploitations de la région des collines et 37,8 % en montagne Ainsi, la part a légèrement augmenté dans les trois régions
La situation des revenus diffère fortement selon le type d’exploitation (11 branches de production).
Revenu, selon les régions Unité 2000/02 2006 2007 2008 2009 2006/08–2009 % Région de plaine Surface agricole utile ha 20,01 21,02 21,22 21,63 21,66 1,7 Main-d’œuvre familiale UTAF 1,25 1,19 1,17 1,18 1,17 –0,8 Revenu agricole fr 67 865 61 132 72 834 78 570 72 074 1,7 Revenu extra-agricole fr 17 197 22 339 22 961 24 877 26 565 13,6 Revenu total fr 85 061 83 471 95 795 103 447 98 639 4,7 Région des collines Surface agricole utile ha 17,96 18,88 19,29 19,24 19,55 2,2 Main-d’œuvre familiale UTAF 1,26 1,22 1,23 1,20 1,21 –0,5 Revenu agricole fr 50 826 48 114 55 520 58 809 55 379 2,3 Revenu extra-agricole fr 20 580 23 000 23 804 24 221 27 049 14,3 Revenu total fr 71 406 71 114 79 324 83 030 82 428 5,9 Région de montagne Surface agricole utile ha 18,68 19,66 19,81 19,70 20,23 2,6 Main-d’œuvre familiale UTAF 1,37 1,33 1,34 1,34 1,33 –0,5 Revenu agricole fr 41 789 43 980 47 046 45 663 45 258 –0,7 Revenu extra-agricole fr 19 725 23 879 23 801 22 806 24 711 5,2 Revenu total fr 61 514 67 858 70 848 68 469 69 969 1,3 Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
41 1 . 1 E c o n o m i e
Revenu des exploitations agricoles, selon le type, 2007/09
Si l’on considère la moyenne des années 2007/09, ce sont les exploitations pratiquant les cultures spéciales, de même que certaines exploitations combinant les activités (transformation, lait commercialisé/ grandes cultures), qui ont réalisé le revenu agricole le plus élevé Celles-ci, ainsi que les exploitations de culture des champs et de transformation, ont également affiché le revenu total le plus élevé A l’opposé, les exploitations ayant enregistré le revenu agricole et le revenu total le plus bas appartiennent aux types « autre bétail bovin » et « chevaux/moutons/chèvres » Quant aux exploitations spécialisées « lait commercialisé », elles figurent entre les deux catégories précitées. Dans toutes les catégories de revenu, leurs résultats sont inférieurs à la moyenne.
■ Revenu du travail 2009 plus élevé que celui de 2006/08
Le revenu du travail des exploitations agricoles (revenu agricole après déduction des intérêts sur les fonds propres investis dans l’exploitation) indemnise la main-d’œuvre familiale non salariée Par rapport à la moyenne triennale 2006/08, le revenu du travail (médiane) par unité de main-d’œuvre familiale a augmenté de 2,9 % en 2009 Par rapport à 2008, cela représente une baisse de 1,9 % Le revenu du travail a donc connu une baisse moins forte par rapport à l’année précédente que le revenu agricole Cela s ’explique par une baisse des intérêts sur le capital propre (relèvement des taux d'intérêt rémunérant les obligations de la Confédération)
Autre constat, le revenu du travail par unité de main-d’œuvre familiale varie fortement d’une région à l’autre En moyenne, il est toutefois sensiblement plus élevé en région de plaine qu ’ en région de montagne Les écarts entre les quartiles sont eux aussi importants Ainsi, pour la période 2007/09, le revenu du travail par unité de main-d’œuvre familiale du premier quartile a atteint 19,6 % dans la région de plaine et celui du quatrième quartile 204,4 % de la moyenne de toutes les exploitations de la région Les écarts sont similaires dans la région des collines (11,4 % et 198,2 %) et encore plus marqués dans la région de montagne (0,6 % et 217,5 %)
Type d’exploitation Surface Main-d’œuvre Revenu Revenu Revenu agricole utile familiale agricole extra-agricole total ha UTAF fr fr fr Moyenne de toutes les exploitations 20,48 1,23 61 865 24 584 86 449 Grandes cultures 24,96 0,94 68 517 30 568 99 085 Cultures spéciales 13,13 1,25 86 336 23 611 109 947 Lait commercialisé 20,72 1,32 57 651 20 596 78 246 Vaches mères 19,97 1,11 43 270 36 515 79 785 Autre bétail bovin 17,27 1,23 35 817 27 130 62 947 Chevaux/moutons/chèvres 13,29 1,14 27 747 35 534 63 281 Transformation 11,79 1,13 72 986 31 677 104 664 Combinaison lait commercialisé / culture des champs 28,16 1,28 77 755 17 316 95 071 Combinaison vaches mères 24,88 1,12 53 429 33 750 87 179 Combinaison transformation 21,27 1,28 86 610 20 960 107 569 Combinaison autres 22,68 1,23 63 494 24 517 88 011 Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Tableaux 21a–21b pages A20–A21
42 1 . 1 E c o n o m i e
Tableaux 22–25 pages A22–A25
Revenu du travail des exploitations agricoles 2007/09 : selon les régions et les quartiles
Revenu du travail 1 en fr par UTAF 2
Médiane Valeurs moyennes
1 Intérêts sur le capital propre au taux moyen des obligations de la Confédération : 2007 : 2,91 % ; 2008 : 2,93 % ; 2009 : 2,22 %
2 Unités de travail annuel de la famille : base 280 journées de travail
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Dans les régions de plaine et des collines, le 4e quartile des exploitations agricoles a dépassé en moyenne de 33’800 francs et de 9’300 francs, respectivement, le salaire annuel brut correspondant du reste de la population au cours de la période 2007/09. Dans la région de montagne, le 4e quartile était inférieur de 2’500 fr. au niveau du salaire comparatif correspondant. En comparaison avec la période 2006/08, toutes les régions ont amélioré leur situation.
Salaire comparatif 2007/09, selon les régions
1 Médiane des salaires annuels bruts de toutes les personnes employées dans les secteurs secondaire et tertiaire
Sources : OFS, Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Il convient de noter que le train de vie des ménages agricoles n ’est pas uniquement assuré par le revenu du travail Leur revenu total, y compris le revenu extra-agricole, est sensiblement plus élevé que le revenu du travail.
Région 1er quartile 2e quartile 3e quartile 4e quartile (0–25%) (25–50%) (50–75%)
Région de plaine 48 213 10 167 37 516 59 876 106 101 Région des collines 34 776 4 310 27 738 43 725 75 085 Région de montagne 25 012 161 18 404 32 190 58 805
(75–100%)
Salaire comparatif 1 en fr par année Région de plaine 72 311 Région des collines 65 789 Région de montagne 61 347
Région
43 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.4.2 Autres chiffres-clés relatifs à l’économie d’entreprise
■ Stabilité financière
La part des capitaux tiers à l’ensemble du capital (ratio d’endettement) renseigne sur le financement externe d’une exploitation Considéré parallèlement à la constitution des fonds propres, ce paramètre permet de juger si les dettes d’une exploitation sont supportables Une exploitation présentant un ratio d’endettement élevé et une diminution des fonds propres n ’est pas viable à long terme
Compte tenu de ces critères, les exploitations sont réparties en quatre groupes, selon leur stabilité financière.
Répartition des exploitations en quatre groupes, compte tenu de leur stabilité financière
Exploitations avec …
Formation de fonds propres
Ratio d’endettement faible (<50%) situation financière saine positive autonomie financière restreinte revenu insuffisant négative situation financière précaire
élevé (>50%)
Source : De Rosa
L’appréciation de la stabilité financière des exploitations montre une situation similaire dans les trois régions ; entre 40 et 44 % des exploitations connaissent une situation financière saine, alors que 30 à 38 % d’entre elles sont dans une situation financière difficile (diminution des fonds propres) La moyenne triennale 2007/09 se présente donc un peu mieux qu ’ en 2006/08 dans la région de plaine et dans la région des collines, alors que la situation est pratiquement inchangée dans la région de montagne
Appréciation de la stabilité financière 2007/09 selon les régions
P a r t d e s e x p l o i t a t o n s e n %
0 10 20 40 30 50 60 100 90 80 70
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Situation financière précaire Revenu insuffisant Autonomie financière restreinte Situation financière saine 26 44 27 40 22 14 17 17 16 15 21 40 44 1 . 1 E c o n o m i e
Région de plaine Région des collines Région de montagne
■ Constitution de fonds propres, investissements et ratio d’endettement
Les investissements (+10,0 %) et le cash flow (+10,2 %) des exploitations de référence ART ont connu une hausse en 2009 par rapport à 2006/08 A partir de ces deux chiffres, le rapport entre cash flow et investissements est pratiquement inchangé (+0,3 %) Quant à la constitution de fonds propres (revenu total moins déduction de la consommation privée), elle a augmenté de 15,8 % par rapport à la période de référence, tandis que le ratio d’endettement a un peu reculé (–1,5 %)
Evolution des fonds propres, des investissements et du ratio d’endettement
1 Investissements bruts (sans les prestations propres), moins les subventions et les désinvestissements
2 Rapport entre cash-flow (fonds propres plus amortissements, plus/moins les variations des stocks et du cheptel) et investissements
Caractéristiques 2000/02 2006 2007 2008 2009 2006/08–2009 % Formation de fonds propres fr 11 787 7 325 14 627 16 746 14 941 15,8 Investissements 1 fr 45 376 46 524 45 333 48 400 51 448 10,0 Rapport entre cash-flow et investissements 2 % 93 90 100 100 97 0,3 Ratio d’endettement % 41 45 45 44 44 –1,5
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART 45 1 . 1 E c o n o m i e
1.1.4.3 Répercussions de l'évolution du prix du lait sur le revenu agricole
A partir de début 2009, la situation difficile en matière de débouchés sur le marché des produits laitiers s ’est répercutée sur le prix à la production du lait Alors que le prix du lait en Suisse avoisinait les 78 ct /kg en moyenne de l’année 2008, les producteurs n ’ont obtenu plus que 65 ct /kg, soit une baisse de 16,7 %, en 2009 Dans le même temps, les livraisons moyennes de lait par exploitation ont augmenté de 8'000 kg pour passer à 121'000 kg (+6,8 %) Par ailleurs, la Confédération a relevé de 200 à 450 fr /UGBFG les contributions UGBFG pour les vaches laitières Les répercussions de ces développements sur le revenu des exploitations produisant du lait commercialisé en 2009 sont analysées ci-après
■ Evolution structurelle des exploitations produisant du lait commercialisé
Durant l’année sous revue, l’agriculture suisse a totalisé 60'034 entreprises exploitées à titre principal ou accessoire, dont 27'000 exploitations produisant du lait destiné à la commercialisation. S'y ajoutent quelque 2'900 exploitations d’estivage sur lesquelles des vaches laitières ont été estivées de juin à septembre Leur lait a été en majeure partie transformé en fromage sur l'alpage
Evolution du nombre d’exploitations gérées à titre principal et à titre accessoire
Le taux de recul des exploitations produisant du lait commercialisé, de 4,7 % par an, a été élevé de 2000 à 2009 Il a été toutefois moins marqué que celui des exploitations d’élevage de porcs (–6,3 % par an) Depuis deux ans, la diminution du nombre des exploitations produisant du lait commercialisé est moins sensible que durant les précédentes années On observe la même évolution en ce qui concerne les exploitations agricoles En comparaison, le nombre des exploitations d’estivage est resté stable ces dix dernières années Par tradition et pour des raisons économiques, très peu d’exploitations d’estivage cessent leur activité De plus, dans la plupart des régions de la Suisse, il existe une importante demande concernant l’exploitation d’entreprises d’estivage du fait que l’estivage comporte de nombreux avantages, tels qu ’ une offre importante de fourrage, la possibilité de produire et de commercialiser du fromage d’alpage, sans compter le droit au versement de contributions fédérales d’estivage
L’abandon de la production laitière ne signifie pas automatiquement l'abandon de l'exploitation agricole Sur les quelque 12'000 exploitations qui ont cessé de produire du lait au cours des dix dernières années, beaucoup se sont reconverties dans l’élevage de vaches mères ou spécialisées dans l’élevage de bovins pour la viande Les principales raisons du recul des exploitations produisant du lait commercialisé sont les suivantes :
– Depuis des années, l’évolution du marché du lait exerce une pression sur les coûts. Dans le secteur de la production laitière, l’agrandissement des structures d’exploitation nécessite d’importants investissements dans des bâtiments et jusqu’à peu des investissements en matière de droit de production dont faisaient partie les dépenses pour l’achat ou la location de contingents laitiers. Ces derniers ont été nécessaires jusqu’à la suppression définitive du contingentement laitier.
– Pour des raisons d’économie du travail, la production laitière à titre accessoire n ’est pas vraiment une alternative valable Aussi la conversion dans une branche de production exigeant un travail peu intensif représente-elle une solution judicieuse
Type d’exploitation Nombre d’exploitations Variation annuelle en % 2000 2007 2008 2009 2000–2009 2007–2008 2008–2009 Exploitations agricoles 70 537 61 764 60 894 60 034 –1,8 –1,4 –1,4 dont les exploitations produisant du lait commercialisé 1 39 090 29 172 28 014 27 131 –4,7 –4,0 –3,2 Exploitations d’estivage produisant du lait 1 2 826 3 080 2 932 2 868 –0,2 –4,8 –2,2 1 Les chiffres se réfèrent chaque fois à une année laitière p ex du 1e mai 1999 au 30 avril 2000 Source : OFS
46 1 . 1 E c o n o m i e
Les chiffres-clés suivants donnent une idée de l’agrandissement des structures des exploitations produisant du lait commercialisé au cours des dernières années : Premièrement, la surface moyenne a augmenté de 4 ha depuis 2000 pour se situer maintenant à plus de 22 ha par exploitation Deuxièmement, à raison de 5'400 kg par ha de SAU, il est produit environ 30 % de plus de lait par hectare Alors que durant l’année laitière 1999/2000, les livraisons de lait se sont élevées en moyenne à 75’000 kg de lait par producteur, durant l’année laitière 2008/09, la quantité a atteint près de 121’000 kg, soit une augmentation de 61 % Durant la même période, l’augmentation en région de plaine – de 88'000 à plus de 150'000 kg (+71 %)
– a été plus importante qu ’ en région de montagne Durant l’année laitière 2008/09, les livraisons par exploitation de montagne se sont élevées à près de 85'000 kg de lait, ce qui représente 27'000 kg de plus (+47 %) que durant l'année laitière 1999/2000
■ Evolution de la situation économique des exploitations produisant du lait commercialisé
En 2009, les exploitations commercialisant du lait ont réalisé une prestation brute (paiements directs y compris) de quelque 1'000 francs inférieure à celle de 2008 Du fait que les livraisons de lait par exploitation ont augmenté entre 2008 et 2009, le prix moyen du lait de près de 17 % plus bas (tous types de mise en valeur confondus) n ’ a pas eu des répercussions aussi fortes sur la prestation brute de la production agricole durant l’année sous revue Les paiements directs par exploitation ont été en nette augmentation en 2007 et 2009, notamment en raison des contributions UGBFG versées spécifiquement pour les vaches dont le lait est commercialisé L’importance de l’augmentation de ces contributions, de 200 à 450 fr /UGBFG à compter de 2009 est perceptible lorsque l’on considère la somme des paiements directs par exploitation ; ceux-ci ont augmenté de près de 10'000 francs.
e n f r
Prestation brute Production de lait commercialisé
0 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 2000/ 02
122939 18684 2005 141827 2006 144991 2007 151860 2008 164765 2009 154018 430994991750440533955289162545
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Prestation brute de la production agricole, para-agriculture Paiements directs
1999/2000 e n k g N o m b r e d e p r o d u c t e u r s d e l a i t Nombre
Livraisons
Source
70 000 140 000 130 000 120 000 110 000 100 000 90 000 80 000 26 000 40 000 38 000 36 000 34 000 32 000 30 000 28 000 2000/ 01 2001/ 02 2005/ 06 2006/ 07 2007/ 08 2008/ 09 47 1 . 1 E c o n o m i e
Nombre de producteurs de lait / Livraisons par producteur
de producteurs
de
lait par producteur
: OFAG
La situation difficile sur le marché du lait en 2009 s 'est répercutée de manière variable selon les régions sur le revenu des exploitations commercialisant du lait Tandis que dans la région de montagne et des collines, un paramètre tel que le revenu du travail par unité de main-d’œuvre familiale est resté pratiquement inchangé de 2008 à 2009, les répercussions de cette situation ont été plus nettes en région de plaine Dans la région de montagne et des collines, les paiements directs exercent un effet stabilisateur sur les revenus De surcroît, la part du lait transformé en fromage est plus élevée que dans la région de plaine La baisse des prix à la production a été ainsi plus faible pour ce type d’utilisation du lait que pour le lait industriel qui est produit en grande partie dans la région de plaine Le revenu agricole tout comme le revenu du travail par unité de main-d’œuvre familiale des exploitations de plaine commercialisant du lait ont chuté de près de 20 % par rapport à 2008 et ont tout juste atteint les valeurs enregistrées en 2005 et 2006 En dehors du rôle joué par la baisse de la prestation brute, ce résultat est imputable à une augmentation des charges réelles de près de 5'000 francs par exploitation par rapport à 2008 De ces charges réelles font entre autres partie, le coût des machines, des aliments concentrés et des bâtiments d’exploitation, de même que les fermages et les intérêts débiteurs
Revenu, selon les régions Unité 2000/02 2005 2006 2007 2008 2009 2008–2009 % Région de plaine Revenu agricole fr 62 997 61 342 61 056 71 426 77 502 60 360 –22,1 Revenu total fr 80 396 80 147 79 937 91 051 97 833 82 771 –15,4 Revenu du travail par unité de main-d'œuvre familiale fr 37 187 40 444 38 849 45 106 48 931 39 244 –19,8 Constitution de fonds propres fr 14 879 15 188 14 019 22 975 26 082 12 257 –53,0 Région des collines Revenu agricole fr 49 941 52 642 51 447 57 019 59 417 55 966 –5,8 Revenu total fr 68 159 71 297 69 933 75 625 78 905 78 323 –0,7 Revenu du travail par unité de main-d'œuvre familiale fr 29 322 34 517 32 203 35 821 37 731 37 096 –1,7 Constitution de fonds propres fr 9 779 9 468 6 935 11 263 12 689 11 973 –5,6 Région de montagne Revenu agricole fr 44 462 49 153 47 156 51 151 53 520 52 046 –2,8 Revenu total fr 63 053 67 323 67 235 71 178 74 524 73 784 –1,0 Revenu du travail par unité de main-d'œuvre familiale fr 23 420 30 580 28 295 29 686 30 685 31 110 1,4 Constitution de fonds propres fr 9 755 8 110 6 677 8 906 10 986 11 338 3,2 Total Revenu agricole fr 50 192 52 835 51 441 57 303 60 442 55 207 –8,7 Revenu total fr 68 406 71 298 70 671 76 695 80 725 77 319 –4,2 Revenu du travail par unité de main-d'œuvre familiale fr 28 231 33 896 31 737 34 874 36 746 34 867 –5,1 Constitution de fonds propres fr 10 753 9 978 8 152 12 502 14 599 11 766 –19,4 Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART 48 1 . 1 E c o n o m i e
Revenu des exploitations agricoles selon les régions
1.2 Aspects sociaux
Les aspects sociaux sont l’un des trois piliers de la durabilité ; de ce fait, le rapport sur les répercussions des mesures de politique agricole leur accorde une place à part Ci-après sont présentés les revenus et la consommation des ménages agricoles sur la base du dépouillement centralisé des données comptables effectué par Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, les résultats de l’Enquête suisse sur la santé de la population agricole en comparaison avec le reste de la population et une évaluation spécifique de l’enquête sur le budget des ménages
49 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
1.2.1 Revenu et consommation
Le revenu et la consommation sont des paramètres importants permettant d'appréhender la situation sociale des familles d'agriculteurs En ce qui concerne la dimension économique de la durabilité, le revenu est surtout un indicateur de la performance des exploitations Quant à la dimension sociale, c ’est avant tout le revenu total des ménages agricoles qui compte, raison pour laquelle le revenu non agricole des familles paysannes est pris en compte dans l’analyse L’enquête porte sur l’évolution aussi bien du revenu total que de la consommation privée
■ Revenu total et consommation privée selon la région
En moyenne des années 2007 à 2009, le revenu total, qui se compose des revenus agricole et non agricole, s ’est situé entre 69'800 et 99’300 francs par ménage, selon la région Dans la région de montagne, les ménages ont atteint environ 70 % du revenu total de ceux de la région de plaine Permettant aux familles paysannes de réaliser en moyenne 23’800 à 25’000 francs, l’activité non agricole est une source de revenu supplémentaire non négligeable Celle-ci représente 25 % du revenu total des ménages en plaine, 31 % dans la région des collines et 34 % en montagne En chiffres absolus, le revenu non agricole a été le plus élevé dans la région des collines, atteignant 25’000 francs
La formation de capital propre, part non consommée du revenu total, représente en moyenne 13 à 21 % du revenu total, selon la région Dans les trois régions, la consommation privée est supérieure au revenu agricole Comme le revenu total, elle est, en chiffres absolus, la plus élevée dans la région de plaine et la plus basse dans celle de montagne
En 2009, le revenu total moyen par ménage, d'environ 86'500 francs, a été supérieur à la moyenne des années 2006/08, qui se situait à 82'900 francs La consommation privée par ménage a progressé d'environ 1'600 francs par rapport à la période précitée, pour s'établir à près de 71'600 francs
f r
Revenu total et consommation privée selon la région 2007/09
0 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000
Consommation privée Revenu agricole Revenu extra-agricole 50 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
Source : Dépouillement centralisé, Agroscope Reckenholz Tänikon ART
Région de plaine Région des collines Région de montagne
■
Revenu total et consommation privée selon les quartiles
Revenu total et consommation privée par unité de consommation, en fonction des quartiles1 2007/09 1er
Ensemble des exploitations
1 Quartiles selon le revenu du travail par unité de travail annuel de la famille
2 Unité de consommation = membre de la famille, âgé de 16 ans ou plus, participant toute l année à la consommation de la famille
Source : Dépouillement centralisé d Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Les ménages du premier quartile ont atteint 40 % du revenu total par unité de consommation de ceux du quatrième quartile La différence entre les deux quartiles est nettement plus faible en ce qui concerne la consommation privée : dans le premier quartile, elle a représenté 66 % de celle des ménages du quatrième quartile
Dans la période 2007/2009, le revenu total par unité de consommation n ’ a pas suffi à couvrir la consommation des familles dont l’exploitation fait partie du premier quartile La formation de capital propre a donc présenté un bilan négatif Si ces exploitations grignotent leur capital longtemps encore, elles devront tôt ou tard cesser leur activité En revanche, dans les autres quartiles, les dépenses privées ont été inférieures au revenu total : elles ont représenté environ 92 % du revenu total dans le deuxième quartile, 80 % dans le troisième et 67 % dans le quatrième
En 2009, le revenu total par unité de consommation a été supérieur aux trois années précédentes 2006 à 2008 dans le troisième et le quatrième quartiles (respectivement 700 et 2'800 francs) Il a été plus faible dans le premier et le deuxième quartiles (respectivement 500 et 100 francs) Par rapport à la moyenne des années 2006/08, la consommation privée a augmenté dans le troisième et le quatrième quartiles (respectivement 100 et 1’000 francs), alors qu ’elle a baissé dans le premier et le deuxième quartiles (respectivement 500 et 100 francs)
Revenu total par UC 2 (fr ) 16 104 20 635 27 160 40 022 25 910 Consommation privée par UC (fr ) 17 687 19 054 21 607 26 873 21 282
quartile 2e quartile 3e quartile 4e quartile
51 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
1.2.2 Santé
L’activité professionnelle se répercute sur la santé, qui est une des cinq thématiques sociales dont nous faisons le point périodiquement A cet effet, nous comparons les avantages et les inconvénients en matière de santé de la population paysanneavec les autres professions en ce qui concerne les avantages et les inconvénients en matière de santé L’enquête suisse sur la santé fournit les données nécessaires à cette fin
■ Enquête suisse sur la santé
L’Enquête suisse sur la santé (ESS) est effectuée tous les cinq ans par l’Office fédéral de la statistique. Elle comprend des données concernant l'état de santé, les habitudes et les comportements influant sur la santé, la protection de la santé, les conditions de vie, la sécurité sociale, ainsi que l'utilisation des services de santé
Alors qu ’ en 1997, environ 13'000 personnes choisies au hasard dans l'annuaire téléphonique ou dans le registre d’échantillonnage de l’OFS ont été interrogées, oralement et par écrit, ce nombre a augmenté à 19’700 en 2002 et avoisiné 18’800 en 2007 La population de l’ESS est constituée par les résidents permanents en Suisse, âgés de 15 ans au moins et vivant dans un ménage privé
Dans le cadre de l’ESS 1997, on a interrogé 110 agriculteurs et 24 paysannes âgés de moins de 65 ans ayant accompli une formation agricole ou en économie familiale rurale et exerçant une activité professionnelle ou collaborant aux travaux de l’exploitation familiale (vu le nombre limité de cas s ’agissant des paysannes, les donnés pour cette catégorie ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique) ; 177 agriculteurs et 55 paysannes ont été interrogés en 2002, puis 194 agriculteurs et 65 paysannes en 2007 Pour pouvoir comparer le groupe agricole avec d’autres groupes de la population, on a attribué à chaque agriculteur ou paysanne deux personnes du même âge et du même sexe et habitant dans la même région (il s ’agit des grandes régions, compte tenu de la taille et de la structure économique), choisies au hasard dans l’échantillon non agricole. Les résultats de l’analyse de ces groupes sont présentés ci-dessous.
Ces dernières années, les défis économiques que doit relever l'agriculture se sont multipliés Les considérations ci-dessous portent sur la question de savoir si cet accroissement de la charge professionnelle se répercute sur l’évolution dans le domaine de la santé A cet égard, l’analyse se limite à certains aspects pertinents de la santé choisis, considérés durant la période 1997 à 2007
52 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
■ Etat de santé général
Les études scientifiques montrent que les individus sont tout à fait à même d'évaluer leur état de santé de manière réaliste Les réponses concernant la perception subjective de l’état de santé (question posée en 1997 et en 2002 : « Comment allez-vous en ce moment ? » Question posée en 2007 : « Comment est votre santé en général ? ») traduisent donc bien l’état de santé général de la population Les deux facteurs de risque que sont la surcharge pondérale et la consommation de tabac sont également traités ci-après
Perception subjective de l'état de santé
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
En 2007, la part d’agriculteurs considérant leur état de santé comme moyen, mauvais ou très mauvais a été plus petite que dans le groupe témoin d’hommes Dans le cas des paysannes, la situation est inverse : l’évaluation subjective est plus mauvaise que dans le groupe témoin de femmes
La part d’agriculteurs considérant leur état de santé comme moyen, mauvais ou très mauvais a légèrement diminué de 1997 à 2007 ; pour autres hommes, cette valeur a oscillé autour de 10 % En ce qui concerne les femmes, l'état de santé perçu subjectivement s 'est détérioré de 1997 à 2007 dans le groupe des paysannes, alors qu’il s ’est amélioré dans le groupe témoin
Poids corporel (indice de masse corporelle)
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
importante surcharge pondérale (25 ≤ IMC < 30)
surcharge pondérale (30 ≤ IMC)
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
53 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
e n % 0 70 60 50 40 30 20 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007
e n %
0 20 15 10 5
1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 moyen
mauvais
très mauvais ou
L’indice de masse corporelle (IMC) est le quotient du poids du corps (kg) d’une personne et de sa taille au carré (m2) A cet égard, il est considéré qu ’ un IMC ≥ 25 équivaut à une surcharge pondérale et un IMC ≥ 30, à une importante surcharge pondérale Les résultats montrent qu ’ en 2007, l’importante surcharge pondérale observée en particulier chez les paysannes a été plus fréquent que dans le groupe témoin Celles-ci encourent donc un risque plus élevé de souffrir d’une maladie cardio-vasculaire S’agissant des hommes (agriculteurs et groupe témoin), les données ont été à peu près égales ; dans l'ensemble, le surpoids a été plus fréquent chez les hommes que chez les femmes
Alors que la part des agriculteurs présentant un important excès de poids a augmenté quelque peu de 1997 à 2007, le pourcentage des agriculteurs qui ont « seulement » un surpoids a reculé Dans le groupe témoin d’hommes, les valeurs ont été stables En ce qui concerne les paysannes, l’évolution a été la même que chez les agriculteurs ; par contre, dans le groupe témoin de femmes, la part des personnes présentant un important surpoids a diminué, alors que celle des autres classes de surcharge pondérale est restée constante
Consommation de tabac
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
En 2007, les agriculteurs ont été un peu plus nombreux à fumer que les autres hommes, la situation étant inverse s ’agissant des femmes La consommation du tabac a été nettement plus fréquente dans les autres groupes de la population que parmi les paysannes interrogées A relever que la part des fumeuses a été dans l’ensemble la plus élevée dans le groupe témoin de femmes (un tiers)
Depuis 1997, la proportion des fumeurs a constamment augmenté chez les agriculteurs, alors qu ’elle a diminué pour les autres hommes, notamment de 2002 à 2007. Les paysannes ont elle aussi été plus nombreuses à fumer en 2007 que dix ans plus tôt ; dans le groupe témoin des femmes, cette part est restée approximativement égale.
54 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
e
n %
Source : OFS
Fumeurs Agriculteurs
de femmes 0 10 20 30 40 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007
Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin
■ Etat de santé psychique
La tension psychique est une composante de la santé psychique Elle est constituée des variables telles que « nerveux », « cafard », « abattu et déprimé » ou « calme et paisible » et « heureux »
Vu que la question relative à la tension psychique a changé, les données ne sont disponibles que pour 2007 Les indications se réfèrent à l’état dans les quatre semaines précédant l’interview Par rapport aux groupes témoins, la tension psychique a été moins élevée chez les agriculteurs et plus élevée chez les paysannes Une tension psychique élevée n ’ a pratiquement pas été observée dans le groupe d’agriculteurs Par contre, ce sont les paysannes qui ont présenté la tension psychique la plus élevée
55 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x Tension psychique (2007) e n % Source : OFS 0 20 15 10 5 moyenne élevée
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes Groupe témoin de femmes
■ Etat de santé physique
Une grande charge de travail peut provoquer des symptômes corporels et psychosomatiques Les indications concernant les symptômes « mal au dos ou aux reins », « maux de tête ou autres douleurs du visage », « faiblesse, lassitude » et « difficultés à s ’endormir ou insomnies »
Douleurs au dos ou aux reins ressenties au cours des quatre semaines précédant l'enquête
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
Les agriculteurs ont été plus nombreux à souffrir de douleurs au dos ou aux reins que les autres hommes ; les femmes ont au total souffert de ces douleurs (« beaucoup » ou « un peu ») dans une mesure à peu près égale, qu’il s ’agisse des paysannes ou du groupe témoin
Les agriculteurs interrogés avaient en 2007 tendanciellement davantage de fortes douleurs au dos ou aux reins que dix ans auparavant, alors que les indications données par les autres hommes sont demeurées approximativement constantes Dans le groupe des paysannes, on a constaté au total un recul des douleurs au dos et dans le groupe témoin, la diminution a été particulièrement nette pour les douleurs qualifiées de fortes
Maux de tête ou d’autres douleurs du visage ressentis au cours des quatre semaines précédant l'enquête
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
En 2007, la fréquence des maux de tête et des autres douleurs du visage touchant les hommes a été plus ou moins la même chez les agriculteurs et dans le groupe témoin (un tiers) De même, il n ’ y a pratiquement pas eu de différence entre les deux groupes respectifs des femmes; par contre, environ la moitié des femmes ont souffert de maux de tête plus ou moins forts
56 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
e n % 0 70 60 50 40 30 20 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 un peu beaucoup
e n % 0 60 50 40 30 20 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 un peu beaucoup
Par rapport aux enquêtes précédentes, les « forts » maux de tête ont augmenté en 2007 chez les femmes des deux groupes, alors qu ’ une légère diminution a plutôt été constatée chez les hommes
Faiblesse et lassitude ressenties au cours des quatre semaines précédant l'enquête
Agriculteurs
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
En ce qui concerne la faiblesse et la lassitude, tant les agriculteurs que les paysannes en ont moins souffert en 2007 que les personnes interrogées des groupes témoins S’agissant des femmes (paysannes et autres), ces symptômes ont été plus fréquents que chez les hommes ; ils ont été indiqués le plus souvent dans le groupe témoin des femmes (la moitié des réponses)
De 1997 à 2007, le nombre d’hommes souffrant de la faiblesse a dans l’ensemble (agriculteurs et groupe témoin) diminué, alors que dans les deux groupes de femmes, la tendance a été inverse.
Difficultés à s'endormir ou insomnies ressenties au cours des quatre semaines précédant l'enquête
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
57 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
e n % 0 60 50 40 30 20 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 un peu beaucoup
Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
e n % 0 50 40 30 20 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 un peu beaucoup
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
En 2007, les troubles du sommeil ont moins touché les agriculteurs que les autres hommes Ces troubles sont d’une manière générale plus fréquents chez les femmes En effet, l’évaluation de 2007 montre que plus d’un tiers des paysannes interrogées et des femmes du groupe témoin ont beaucoup ou quelque peine à s ’endormir et mentionnent des insomnies plus ou moins prononcées
Les troubles de sommeil prononcés ont diminué chez les paysannes de 1997 à 2007 alors qu‘ils ont augmenté chez les autres femmes ; s ’agissant des paysans et du groupe témoin d’hommes, aucune tendance ne se dégage clairement
■ Comportements influant sur la santé et participation à la vie publique
Un comportement favorable à la santé, à savoir une alimentation équilibrée et des activités physiques régulières, contribue au bien-être et à la santé et peut atténuer les conséquences d’une maladie Le présent chapitre traite également de la participation à la vie publique, représentée par l’affiliation à des organisations et à des associations
Je fais attention à l'alimentation
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
Il est étonnant de constater qu ’ en 2007, seulement un peu plus de la moitié des agriculteurs interrogés ont été attentifs à leur alimentation ; cette part a été bien plus élevée dans le groupe témoin (deux tiers) Comme on s ’ y attendait, les femmes ont été plus attentives à l’alimentation, notamment les paysannes (2007 : 81 % des paysannes et 77 % du groupe témoin de femmes)
Durant la période considérée, l’attention portée à l’alimentation a été plutôt stable chez les hommes (agriculteurs et groupe témoin) ; elle a nettement augmenté chez les paysannes et tendanciellement baissé dans le groupe témoin de femmes.
58 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
Attention portée à l'alimentation e n % 0 90 70 80 60 50 40 20 30 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
En 2007, la part des agriculteurs qui étaient inactifs durant les loisirs s 'est située à quelque 30 %, tandis qu ’elle s ’est élevée à environ 10 % dans le groupe témoin d’hommes Quant aux femmes (paysannes et groupe témoin), seules sept sur cent ont été inactives
Une claire tendance au recul de l'inactivité durant les loisirs a été constatée tant pour les hommes que pour les femmes, qui ont été tout particulièrement concernées par cette évolution
6
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
En 2007, environ 20 % des agriculteurs ont bu de l’alcool tous les jours ; dans le groupe témoin d’hommes, cette part s ’est élevé à 15 %. D’une manière générale, les femmes boivent de l’alcool moins souvent que les hommes et les paysannes en boivent moins souvent que les autres femmes. Seules trois paysannes sur cent ont bu de l’alcool chaque jour en 2007.
De 1997 à 2007, la consommation d’alcool des agriculteurs a été à peu près constante, tandis qu ’elle a nettement reculé dans le groupe témoin Chez les femmes, la consommation d’alcool a augmenté de 1997 à 2002, pour baisser de nouveau en 2007, notamment chez les paysannes
59 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x Consommation d'alcool e n % 0 50 30 40 20 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007
par semaine Chaque jour
3 à
fois
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes Activité physique e n % 0 80 70 50 60 40 30 20 10 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 activité partielle inactivité
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
La situation professionnelle et une charge de travail élevée peuvent limiter l'intégration sociale
Affiliation à des organisations, sociétés (2007)
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes Groupe témoin de femmes
Participation une fois par mois environ Participation une ou plusieurs fois par semaine
Source : OFS
La question ayant changé, une comparaison sur le long terme est impossible dans ce domaine En tout état de cause, les agriculteurs ont participé plus souvent à des activités associatives que les autres hommes ; il en va de même pour les femmes A cet égard, il s ’agit tout aussi bien d’organisations professionnelles que d’associations de loisirs Ce sont les paysans qui ont été les plus engagés : plus de 70 % d’entre eux ont participé au moins une fois par mois à des activités associatives
■ Recours aux services médicaux et consommation de médicaments
On suppose en général que les agriculteurs et les paysannes vont moins souvent chez le médecin et qu’ils préfèrent plutôt les remèdes « de grand-mère » lorsqu’ils ne se sentent pas bien Pour évaluer le recours aux services médicaux et la consommation de médicaments, on s ’est fondé sur le nombre de visites chez le médecin au cours des douze mois précédant l’interview et sur la consommation d’analgésiques pendant la semaine précédant l’interview
Nombre de visites chez le médecin (dans les 12 mois précédant le sondage)
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes Groupe témoin de femmes
Source : OFS
60 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
e n % 0 80 70 50 60 40 30 20 10 2002 2007 2002 2007 2002 2007 2002 2007
visites et plus 1
3 visites
4
à
e n %
0 80 60 50 70 40 30 20 10
Les résultats ont confirmé l’hypothèse selon laquelle les agriculteurs et tout particulièrement les paysannes se rendent moins facilement chez le médecin que les hommes et femmes des autres groupes de la population D’une part, les agriculteurs et les paysannes sont proportionnellement moins nombreux à aller chez le médecin ; d’autre part, en cas de besoin, le nombre de consultations est moins élevé que dans les groupes témoin
Les chiffres concernant l'indicateur « nombre de visites chez le médecin » ne sont disponibles que pour 2002 et 2007 Alors que les agriculteurs et le groupe témoin d’hommes se sont rapprochés entre les deux années prises en considération (les agriculteurs se sont rendus chez le médecin un peu plus souvent en 2007 qu ’ en 2002 et les autres hommes, un peu moins souvent), la différence s ’est accentuée entre les deux groupes de femmes de 2002 à 2007 La part des personnes qui se rendent chez le médecin est restée constante dans le groupe de paysannes, tandis qu ’elle a augmenté dans le groupe témoin
Consommation d'analgésiques (dans la semaine précédant le sondage)
1 à plusieurs fois par semaine quotidienne
1 Paysannes : les donnés 1997 ne sont pas d’une fiabilité absolue du point de vue statistique
Source : OFS
En ce qui concerne la consommation d’analgésiques en 2007, elle a été plus élevée chez les agriculteurs et plus faible chez les paysannes que dans les groupes témoins ; ce sont les paysannes qui en ont consommé le moins.
La consommation d‘analgésiques a augmenté de 1997 à 2007 chez les hommes et a reculé chez les paysannes
61 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
e n % 0 30 25 20 15 10 5 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007 1997 2002 2007
Agriculteurs Groupe témoin d'hommes Paysannes1 Groupe témoin de femmes
■ Santé : conclusion
L’examen des résultats des enquêtes suisses sur la santé 1997, 2002 et 2007 a montré que l’évolution est hétérogène pour les différentes dimensions de la santé
S’agissant des agriculteurs, les domaines du comportement et de la participation ont connu des améliorations (activité physique, organisations) ou n ’ont pas présenté de changements (attention à l’alimentation, consommation d’alcool) Relevons, à titre positif, le fait que la santé psychique des agriculteurs a été la meilleure en comparaison avec les autres groupes (les données ne sont disponibles que pour 2007) et que les agriculteurs ont le moins souffert d'insomnies Si l’on considère les indicateurs de l’état général de santé, les variables « indice de masse corporelle » et « fumeur » se sont détériorées, alors que la perception subjective de l’état de santé s ’est améliorée L’état de santé physique des agriculteurs interrogés à été plus ou moins le même en 2007 que dix ans plus tôt Des visites plus fréquentes chez le médecin et la consommation accrue d’analgésiques sont par contre des phénomènes négatifs
S’agissant des paysannes, une évolution positive peut être constatée dans les domaines de la participation à des activités associatives et du comportement en matière de santé. Comme par le passé, les paysannes boivent et fument moins que les autres femmes. Les changements concernant l'utilisation des services de santé ou la consommation d’analgésiques ont été plutôt positifs : en 2007, la consommation d’analgésiques a été dans l'ensemble la plus faible dans le groupe de paysannes En ce qui concerne l’état de santé physique, les douleurs au dos et aux reins ainsi que les difficultés à s 'endormir et les insomnies ont diminué quelque peu de 1997 à 2007 ; les maux de tête et les autres douleurs du visage, de même que la faiblesse et la lassitude ont par contre légèrement augmenté C’est notamment l’état de santé général des paysannes qui pose problème, que l’on considère l’évolution dans le temps ou la comparaison avec les autres groupes : en 2007, la part des réponses « mauvais ou très mauvais » ainsi que « moyen » a été la plus élevé dans le groupe de paysannes De même, la tension psychique a été jugée la plus forte (chiffres disponibles seulement pour 2007) Il faut également relever l’augmentation du nombre de paysannes présentant un « fort » surpoids
Dans l’ensemble, l’évolution de la santé des agriculteurs et des paysannes a été hétérogène durant la période considérée 1997 à 2007 Les changements positifs ou négatifs concernant les différents aspects de la santé se sont plus ou moins équilibrés. En comparaison, la santé des autres groupes de la population a présenté de 1997 à 2007 une évolution plus homogène et pour la plupart positive.
62 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
1.2.3 Enquête sur le budget des ménages
Le revenu et la consommation sont également l’une des cinq thématiques sociales sur lesquelles nous faisons périodiquement le point Les relevés concernant le revenu et la consommation dans l’agriculture sont présentés en comparaison à des ménages issus de communes rurales L’Enquête sur le budget des ménages EBM (anciennement Enquête sur les revenus et la consommation ERC) fournit les données à cet effet
■ Enquête sur le budget des ménages
L’Office fédéral de la statistique (OFS) a réalisé deux grandes enquêtes sur les revenus et la consommation (ERC), l’une en 1990 et l’autre en 1998 Depuis 2000, l’OFS relève les données nécessaires à l’ERC à un rythme annuel L’enquête a fait l’objet de deux révisions, l’une en 2003 et l’autre en 2006 touchant à certains aspects, entre autres la méthode de pondération, le contenu et l’optimisation des processus Depuis 2006, elle s’intitule « Enquête sur le budget des ménages (EBM) » L’EBM offre un aperçu détaillé des recettes des ménages privés et analyse la consommation en fonction de différents paramètres sociaux et démographiques
Les enquêtes mensuelles ont lieu en trois étapes :
– récolte d’informations d’ordre général dans le cadre d’un entretien de recrutement ; – dans chaque ménage pris en compte, tenue à jour d’un journal, d’une comptabilité et, pour certains membres du ménage, d’un journal individuel, afin de disposer des chiffres concernant les dépenses et les recettes ;
entretien servant à obtenir des informations supplémentaires sur l’organisation du ménage, le logement, l’entourage, etc
L’univers de base de l’enquête est constitué de la population résidant en permanence sur sol helvétique Pour l’enregistrement des caractéristiques du ménage, on attribue, dans chaque ménage interrogé, le rôle de référence à la personne qui contribue pour la plus grande part au revenu du ménage
Afin de disposer d’un échantillon de sondage suffisamment important des ménages paysans, on a réuni les données des années 2006, 2007 et 2008 Durant les années 2006 à 2008, 9'919 ménages choisis au hasard dans l’annuaire téléphonique, dont 151 ménages agricoles (la personne de référence étant un agriculteur ou une agricultrice) ont été questionnés de manière échelonnée dans le temps sur une période de 12 mois Afin de pouvoir établir une comparaison avec d’autres ménages non agricoles, on leur a attribué comme référence le groupe « ménages familiaux de communes rurales » Ces ménages sont d’une taille légèrement plus importante que la moyenne
Compte tenu de la taille restreinte de l’échantillon de ménages agricoles étudié, certaines données ne peuvent être reportées dans la classification détaillée, car elles ne sont pas statistiquement assurées En outre, la qualité des estimateurs concernant les ménages agricoles n 'est pas optimale en raison de leur grande hétérogénéité Autrement dit, les données et affirmations doivent être prises avec une certaine prudence
63 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
–
Revenu des ménages
Qualité des estimateurs
a très bon : coefficient de variation < 1 %
b bon : coefficient de variation ≥ 1 % et < 2 %
c moyen : coefficient de variation ≥ 2 % et < 5 %
d suffisant : coefficient de variation ≥ 5 % et < 10 %
e mauvais : coefficient de variation ≥ 10 %
() Trop peu d observations pour publier un résultat
1 La somme des valeurs individuelles peut légèrement s’écarter du total en raison de différences dues à l’arrondi
2 y c cotisations de l employé à des assurances sociales, non compris celles versées par l employeur
5 y c agriculteurs
6 chômeurs, ménagères/ménagers et autres
Source : OFS
Les résultats montrent, que compte tenu de la taille des ménages , le revenu brut des ménages agricoles est plus bas que celui des ménages de référence « Ménages familiaux de communes rurales » Le revenu brut des ménages agricoles interrogés se situe en moyenne à 7'039 francs par mois et celui des ménages familiaux de communes rurales à 10'177 francs La part « revenu du travail » représente 83 % chez les ménages agricoles, contre 89 % dans le groupe de référence En pourcentage, les « revenus de la fortune » et les « revenus de locations », les « rentes et prestations sociales » ainsi que les « revenus de transfert », sont légèrement plus élevés dans les ménages agricoles que dans les ménages de référence Le nombre de ménages agricoles étudiés étant trop restreint, il n ’est pas possible d’en tirer des conclusions sur la composition des « rentes et prestations sociales »
64 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
■ Recettes
Ménages agricoles Ménages familiaux de communes rurales Structure budgétaire 1 fr % fr % Revenu du travail 2 5 859 d 83,2 9 177 c 90,2 Revenu d’une activité dépendante 1 658 e 23,5 7 670 c 75,4 Revenu d’une activité indépendante 4 201 d 59,7 1 507 e 14,8 Revenu tiré de la fortune et de locations 327 e 4,7 174 e 1,7 Rentes et prestations sociales 753 e 10,7 728 d 7,2 Rentes AVS et AI (1er pilier) ( ) ( ) Rentes de la prévoyance professionnelle (2e pilier) ( ) ( ) Prestations sociales et indemnités journalières 278 e 3,9 574 d 5,6 Revenus de transferts monétaires provenant d’autres ménages ( ) 97 e 1,0 Revenu brut 7 039 c 100,0 10 177 b 100,0 Nombre % Nombre % Nombre de personnes par ménage (moyenne) 3,29 c 100,0 3,90 a 100,0 Composition du ménage 1 Indépendants 5 1,52 c 46,1 0,26 d 6,7 Salariés 0,61 e 18,5 1,48 c 38,0 Retraités 0,10 e 3,1 0,03 e 0,8 Personnes en formation 0,21 e 6,3 0,25 d 6,4 Autres 6 0,17 e 5,3 0,35 d 8,9 Enfants de moins de 15 ans 0,68 e 20,7 1,53 c 39,3
■ Consommation
Dépenses des ménages
Ménages agricoles Ménages familiaux de communes rurales
Structure budgétaire 1 fr % fr %
Dépenses de transfert obligatoires –1 841 d –26,2 –2 679 c –26,3
Cotisations aux assurances sociales –528 d –7,5 –1 143 c –11,2
Impôts –713 d –10,1 –968 c –9,5
Caisses-maladie : assurance de base –601 c –8,5 –568 b –5,6
Transferts monétaires à d’autres ménages ( ) –123 e –1,2
Autres assurances, taxes et transferts –548 c –7,8 –583 c –5,7
Caisses-maladie : assurances complémentaires –111 d –1,6 –126 c –1,2
Autres cotisations d’assurance –243 c –3,5 –257 b –2,5
Taxes –77 d –1,1 –93 c –0,9
Dons et autres transferts –116 e –1,7 –107 d –1,1
Dépenses de consommation –3 673 c –52,2 –6 273 b –61,6
Denrées alimentaires et boissons non alcoolisées –810 d –11,5 –910 b –8,9
Boissons alcoolisées et tabac –59 e –0,8 –104 d –1,0
Restaurants et hôtels –347 d –4,9 –562 c –5,5
Habillement et chaussures –163 e –2,3 –329 c –3,2
Logement et énergie –710 d –10,1 –1 515 b –14,9
Equipement ménager, entretien courant –184 e –2,6 –373 d –3,7
Santé –185 e –2,6 –265 d –2,6
Transports –502 d –7,1 –880 b –8,7
–158 c –2,2 –199 b –2,0 Loisirs
Qualité des estimateurs
a très bon : coefficient de variation < 1 %
b bon : coefficient de variation de ≥ 1 % à < 2 %
c moyen : coefficient de variation ≥ 2 % et < 5 %
d suffisant : coefficient de variation ≥ 5 % et < 10 %
e mauvais : coefficient de variation ≥ 10 %
() Trop peu d’observations pour publier un résultat
1 La somme des valeurs individuelles peut légèrement s écarter du total en raison de différences dues à l arrondi
4 Les revenus sporadiques (cadeaux reçus ventes et remboursements) ne sont pas intégrés au calcul du revenu brut
5 y c agriculteurs
6 Chômeurs ménagères/ménagers et autres
Source : OFS
65 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
Autres marchandises
Revenus sporadiques 4 211 e 3,0 451 e 4,4 Montant de l’épargne 1 060 e 15,1 971 e 9,5 Nombre % Nombre % Nombre de personnes par ménage (moyenne) 3,29 c 100,0 3,90 a 100,0 Composition du ménage 1 Indépendants 5 1,52 c 46,1 0,26 d 6,7 Salariés 0,61 e 18,5 1,48 c 38,0 Retraités 0,10 e 3,1 0,03 e 0,8 Personnes en formation 0,21 e 6,3 0,25 d 6,4 Autres 6 0,17 e 5,3 0,35 d 8,9 Enfants de moins de 15 ans 0,68 e 20,7 1,53 c 39,3
Communications
et culture –402 d –5,7 –788 b –7,7
et prestations de service –154 e –2,2 –347 d –3,4
De même que le revenu des ménages agricoles est plus faible, leurs dépenses sont, compte tenu de la taille des ménages, inférieures à celles des ménages de référence Les revenus plus faibles des ménages agricoles induisent également des « Dépenses obligatoires de transfert » mensuelles, notamment impôts et contributions à des assurances sociales (échelle de cotisation dégressive), inférieures de 840 francs à celles des ménages de référence
Une partie de l’écart relevé au niveau des dépenses s ’explique par les particularités des ménages agricoles ; on constate en effet une différence importante au poste « Logement et énergie », où les dépenses sont inférieures de 800 francs par mois dans les ménages agricoles Cette différence provient de ce que l’habitation a été reprise à la valeur de rendement en tant que partie de l’exploitation agricole et de la valeur locative moins élevée en conséquence Dans les dépenses « Denrées alimentaires et boissons non-alcoolisées », les prestations en nature, soit l’auto-approvisionnement (étable et jardin) ont été prises en compte au prix du commerce de détail Une autre particularité agricole est la proximité géographique, soit l’unité logement-lieu de travail, qui épargne aux familles paysannes les frais de déplacement et ceux de repas pris à l’extérieur à midi. C’est ce qui explique en partie les dépenses moins élevées pour les « Transports » et les « Restaurants et hôtels ». Au final, l’écart de revenus entre les ménages agricoles et les ménages de référence peut s ’expliquer pour environ 60 % par les particularités agricoles. Le « montant de l’épargne » est positif chez les ménages agricoles (+1‘060 francs) comme chez les ménages du groupe de référence (+970 francs)
■ Conclusion
Les données des EBM 2006 à 2008 mettent en évidence que le revenu des ménages agricoles interrogés est inférieur à celui des ménages de référence dans les communes rurales, compte tenu de la taille des ménages
Conformément à leur revenu plus faible, les ménages agricoles ont aussi des dépenses comparativement moins élevées Près de 60 % de cette différence avec les ménages du groupe de référence s ’explique par les particularités des ménages agricoles – logement bon marché, auto-approvisionnement (étable et jardin), pas de longs trajets de travail et pas de repas de midi pris à l’extérieur – et aussi par les dépenses de transfert (impôts et cotisations aux assurances sociales) moins importantes en raison des revenus moins élevés des ménages agricoles En dépit de revenus plus bas, les ménages agricoles étudiés parviennent cependant à économiser en fin de mois dans une proportion comparable à celle des ménages du groupe de référence
66 1 . 2 A s p e c t s s o c i a u x
1.3 Ecologie et éthologie
1.3.1 Ecologie
La partie Ecologie du rapport agricole traite six thématiques au cours d’un cycle de quatre ans 2010 entame pour la troisième fois un nouveau cycle avec les thèmes du phosphore et du sol Des informations générales avaient déjà été données sur ces deux thèmes dans les rapports agricoles 2002 et 2006 Cette année l’accent a été mis sur le thème de la pénurie de terres fertiles et sur l’important facteur de production qu ’est le phosphore Ces ressources limitées gagnent constamment en importance en regard des besoins mondiaux croissants de denrées alimentaires
Comme chaque année, le chapitre Ecologie commence par la présentation de l’évolution de différents indicateurs concernant l’exploitation des terres cultivées et l’utilisation des moyens de production agricole
67 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
1.3.1.1 Utilisation des surfaces et moyens de production
Evolution de la part des surfaces exploitées selon un mode respectueux de l’environnement
1 sans les arbres fruitiers haute-tige ; les chiffres d'avant 1999 concernent seulement les surfaces de compensation écologique donnant droit aux contributions
Source : OFAG
Source : OFAG
68 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
e n % d e l a S A U Exploitation respectueuse de l’environnement1 Dont bio
1 de 1993 à 1998 : IP+Bio ; à partir de 1999 : PER 0 100 90 70 80 60 50 40 30 20 10 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Surfaces de compensation
e n 1 0 0 0 h a Région de montagne Région de plaine
écologique imputables1
0 140 120 100 80 60 40 20 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Evolution du cheptel e n 1 0 0 0 U G B 1 Autres Porcs Bovins Source : OFS 1 UGB : unité de gros bétail 0 1500 1250 1000 750 500 250 1990 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Evolution de l'utilisation d'engrais minéraux
Evolution de l'utilisation d'aliments concentrés
produits CH
Transformation de fourrages importés1 Aliments fourragers importés
1 Déchets provenant de produits agricoles transformés en Suisse (p ex oléagineux, orge de brasserie)
Evolution des ventes de produits phytosanitaires
Evolution des ventes de produits phytosanitaires des entreprises SSIC
Source : USP
Sources : Société suisse de l’industrie chimique (SSIC) OFAG
69 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
e n 1 0 0 0 t Azote (N) Phosphate (P2O5) Source
0 80 70 60 50 40 30 20 10 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 1990/ 92
: USP/Agricura
e n 1 0 0 0 t Autres
Tourteaux d'oléagineux CH Céréales fourragères CH
0 2000 1750 1500 1250 1000 750 500 250 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 (prov ) 1990/ 92
e n t d e s u b s t a n c e a c t i v e Insecticides Rodenticides Régulateurs
Herbicides
de croissance Fongicides
0 2500 2000 1500 1000 500 1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 2000 01 02 03 04 05 06 07 08 09
1.3.1.2 Phosphore
■ Sans phosphore, pas de production agricole
Le phosphore (P) est avec l'azote et le potassium, un des principaux éléments nutritifs des végétaux Les composés du phosphore jouent un rôle décisif dans plusieurs processus physiologiques et biochimiques essentiels, tels que la transmission de l’information génétique et l’apport d’énergie aux cellules Aussi, un approvisionnement suffisant des sols en phosphore sous une forme assimilable par les plantes est une condition essentielle pour obtenir de bons rendements d’une qualité irréprochable
Cette connaissance remonte aux travaux de Justus von Liebig qu’il résuma en 1840 et 1842 dans deux de ses principaux ouvrages scientifiques. Il y démontrait que de nombreux sols de l’Europe étaient insuffisamment approvisionnés en phosphore et c ’est lui qui a propagé, entre autres, l’utilisation des engrais minéraux. Ces deux ouvrages ont suscité un grand intérêt chez les savants de l’époque. Entre 1846 et 1849, il a développé dans son laboratoire un engrais phosphaté hydrosoluble, le superphosphate, qui est aujourd’hui encore l’un des engrais phosphatés parmi les plus utilisés dans le monde Cet engrais a contribué à améliorer notablement le rendement des récoltes, et par conséquent l'approvisionnement alimentaire de l'Europe, dans la seconde moitié du 19e siècle
Au cours des deux guerres mondiales, le manque de phosphore a de nouveau joué un rôle limitatif sur le rendement des sols agricoles de la Suisse Il ressort d’une étude menée en 1916 que près de 90 % des terres cultivées manquaient alors de phosphore A cette époque la recherche de gisements de phosphate naturel en Suisse a été particulièrement active Il s ’est toutefois avéré que notre pays ne disposait pas de gisements suffisants pour assurer notre approvisionnement
Dans ces circonstances, on comprend aisément qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale les agriculteurs aient fait largement usage de la possibilité d’approvisionner leurs terres en engrais phosphatés à bon marché Aujourd’hui, beaucoup de sols suisses sont très bien, voire trop bien, approvisionnés en phosphore Cela est dû non seulement aux engrais minéraux importés, mais aussi à la densité relativement élevée de bétail et à l’importation d'aliments pour animaux qui s 'ensuit Aussi longtemps que le phosphore reste dans le sol sous forme précipitée, cela peut-être considéré comme une sorte de réserve en prévision de période d'apport réduit Cependant, au fur et à mesure que la teneur en phosphore du sol augmente, le risque s ’accroît qu’il parvienne dans des cours et plans d'eau ou dans d'autres écosystèmes sensibles ■ Rôle du phosphore dans l’environnement
70 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Echanges mondiaux de P (mio. de t/an)
200 Géosphère Sources anthropiques Biosphère Mers et océans 11 33 22
Source : EAWAG
Un schéma simplifié des flux globaux de phosphore montre que les plus importantes quantités de phosphore circulent dans la biosphère Les quantités de phosphore produites par extraction et de phosphore apporté dans les sols (33 mio de t) sont nettement plus importantes que celles provenant de la mobilisation naturelle (estimée à 11 mio de t) La somme des apports en provenance de ces deux sources est deux fois plus élevée que l'apport dans les mers du phosphore transporté par les cours d’eau vers les régions côtières et les mers Le phosphore enrichit ainsi les sols, les sédiments fluviaux et lacustres ainsi que les eaux lacustres et marines Cela concerne notamment les pays industrialisés riches, alors que d'autres sols, en particulier dans l'hémisphère sud (Amérique du Sud et Amérique centrale, Afrique subsaharienne, Indonésie), sont tout juste approvisionnés en phosphore Pour ce qui est du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de la Corée, de la Floride et de l’Irlande, leurs besoins en phosphore restent élevés, étant donné que leurs sols présentent de faibles teneurs en phosphore
Or, si trop de phosphore parvient dans des eaux fermées, cela crée un problème environnemental Dans les lacs suisses, le phosphore joue le rôle de facteur limitant, autrement dit de substance nutritive qui freine la croissance des plantes. Alors qu ’ en agriculture un haut rendement végétal se traduit par davantage de nourriture pour l’homme et pour les animaux, la croissance des algues favorisée par l'augmentation de l'apport en phosphate a des effets négatifs sur les eaux lacustres. Les populations d’algues proliférantes ne sont éliminées que dans une mesure limitée par le cycle de renouvellement des eaux lacustres (effluents, captures de poissons) Le matériel végétal excédentaire en fin de vie coule au fond du lac pour y être décomposé par les bactéries et les champignons sous l'action de l’oxygène Dans un lac riche en substances nutritives, ce processus (eutrophisation) peut conduire à une consommation totale des réserves d’oxygène dans les profondeurs et réduire ainsi l’espace vital de tous les organismes supérieurs
D’autres problèmes environnementaux en relation avec le phosphore utilisé comme fertilisant touchent les marais, les prairies sèches et d’autres écosystèmes sensibles La biodiversité qui leur est spécifique, notamment les espèces rares et menacées, a besoin d’un milieu pauvre en éléments nutritifs Même des apports minimes de substances nutritives peuvent menacer ces écosystèmes et conduire ou refoulement d’associations végétales particulières par des espèces largement répandues
Les phosphates bruts naturels contiennent des substances nocives comme le cadmium ou l’uranium Lors de la production d’engrais minéraux ils parviennent parfois jusque dans le produit final C’est pourquoi les engrais minéraux phosphatés sont aussi « pollués », ce qui peut conduire à un apport de ces substances dans le sol Environ la moitié de l'apport total de cadmium dans le sol a lieu en Suisse par le biais de l’utilisation d'engrais minéraux Enfin, l’exploitation des gisements de phosphate brut n ' a créé jusqu'ici que des problèmes environnementaux non résolus Les résidus sont entreposés dans des lagunes à boues qui forment d’importants dépôts de phosphogypse, souvent radioactifs (présence d’uranium)
« Pic phosphore »
En relation avec le tarissement progressif des quantités globales de pétrole extrait auquel il faut s ’attendre, le « Pic pétrolier » est une notion qui fait actuellement l'objet d'un large débat Un champ pétrolifère atteint tôt ou tard son pic d’extraction La capacité maximale d’extraction d’un champ pétrolifère, rapportée aux réserves globales représentées par tous les champs pétrolifères, donne la capacité maximale d'extraction au plan global (anglais : peak oil) De l’avis de nombreux experts, l’extraction de pétrole ne pourra plus suivre le rythme d'accroissement de la demande longtemps avant l’épuisement des réserves Selon le géologue pétrolier Marion King Hubbert, le point critique sera atteint dès qu ’environ la moitié des réserves utilisables auront été extraites Les avis divergent toutefois sur le moment où ce point critique sera atteint.
Plusieurs chercheurs ont appliqué la méthode de Hubbert aux réserves mondiales de phosphore Ils sont arrivés à la conclusion que le pic global de production de phosphore se produira durant les années trente de ce siècle Par comparaison avec le Pic pétrolier, le Pic phosphore est cependant plus lourd de conséquences Le pétrole peut être remplacé par d’autres agents énergétiques En revanche, il n ’existe aucune alternative au phosphore en production végétale Toutefois, contrairement au pétrole, le phosphore n ’est pas consumé, mais toujours plus dispersé dans la nature A l’échelle mondiale,
71 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
le phosphore est utilisé à 80 % comme engrais, à 10 % dans les additifs fourragers, à 7 % dans les détergents et à 3 % pour des applications industrielles spéciales
Comme dans le cas du Pic pétrolier, la détermination du Pic phosphore fait l’objet de controverses du fait que les quantités de phosphore qui seront extraites à l’avenir dépendent très fortement de l’évolution des prix et des techniques d’extraction disponibles Ce qui ne change pas, c ’est que la production de denrées alimentaires sur notre planète restera tributaire d'un apport suffisant de phosphore dans les terres agricoles Or, cet apport est très faible dans de larges parties du monde De surcroît, les réserves de phosphore facilement extractible diminuent 95 % de ces gisements sont concentrés dans cinq pays seulement : la Chine, le Maroc/Sahara occidental, l’Afrique du Sud, les Etats-Unis et la Jordanie
La consommation annuelle mondiale n ’ a cessé d’augmenter depuis 1960, passant de 30 à 160 mio de t de roche phosphatée par an actuellement (teneur 28 à 34 % P2O5 = 12 à 15 % P) Compte tenu de réserves mondiales estimées à environ 18’000 mio de t, les réserves exploitables sont suffisantes pour encore 120 ans On s 'attend toutefois à une augmentation des besoins En dehors des deux pays possédant les plus importantes réserves, les Etats-Unis et la Russie font partie des principaux producteurs de phosphore Aux Etats-Unis, le Pic phosphore a été déjà dépassé en 1970 De son côté la Chine a commencé à taxer fortement les exportations d'engrais phosphatés
Réserves et production mondiales de roche phosphatée1
Depuis les années soixante du siècle dernier, la Suisse a énormément investi dans des stations d’épuration des eaux et est ainsi parvenue à réduire de façon significative les apports de phosphore dans les lacs L’interdiction décidée en 1985 de l’utilisation des phosphates dans les lessives a réduit encore sensiblement l’atteinte à l’environnement Toute une série de mesures ont également été prises pour réduire les apports de phosphore provenant de l’agriculture. La fourniture des prestations écologiques requises requiert entre autres des agriculteurs un bilan de fumure équilibré et leur impose des exigences en matière d’assolement. De plus, des mesures spéciales de rétention du phosphore ont été introduites sur les bassins versants de lacs pollués dans le cadre de projets au sens de l’article 62a de la loi sur la protection des eaux. La concentration de phosphore dans les eaux des lacs suisses a fortement baissé au cours des dernières décennies La limite environnementale fixée à l’agriculture d’au maximum 20 mg P/m3 d’eau lacustre n ’est encore dépassée que dans quelques rares cas
r é s e r v e s e n m i o t p r o d u c t i o n e n m i o t Réserves de P Production de P Source : U S Geological Survey 1 La roche phosphatée contient 28 à 34 % P2O5 0 7000 5000 6000 4000 3000 2000 1000 0 60 50 40 30 20 10 C h i n e M a r o c , S a h a r a o c c i d e n t a l A f r i q u e d u S u d E t a t sU n i s J o r d a n i e B r é s i l R u s s i e I s r a ë l E g y p t e T u n i s i e S y r i e A u s t r a l i e S é n é g a l A u t r e s p a y s 72 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
■ Les flux de phosphore sont principalement dus à l’agriculture
Selon une publication de l‘OFEV (2009), en 2006 les importations annuelles de phosphore en Suisse s’élevaient à près de 16’500 t (5’600 t dans les aliments pour animaux, 5’900 t dans les engrais minéraux, 3’000 t dans les denrées alimentaires et 2’000 t destinées à l’industrie chimique) alors que les exportations ou les rejets atteignaient à peine 4’000 t (1’500 t P en tant que déchets animaux, 2’200 t en tant qu’écoulements dans les cours et plans d’eau, 200 t P en tant que cendres volantes, 100 t P dans le bois et dans le papier). Le stock de phosphore en Suisse a ainsi augmenté de 12’500 t par an. Sur cette quantité, 9’000 t sont allées à la gestion des déchets sans avoir été utilisées. 3’500 t de phosphore ont été accumulées dans le sol. Etant donné qu ’ en Suisse les sols reçoivent la plupart du temps un apport suffisant en phosphore, ces réserves supplémentaires ne constituent pas vraiment un avantage. Elles augmentent plutôt le risque d’apports de phosphore dans les eaux et dans les écosystèmes sensibles comme les marais et les prairies sèches par ruissellement, érosion et lessivage
Mis à part le rapport entre importations et exportations de phosphore, il est également intéressant de considérer les flux de phosphore à l'intérieur du pays, notamment en vue de la possibilité d’utiliser dans l’agriculture le phosphore issu de la gestion des déchets Chaque année en Suisse, près de 7’500 t de phosphore sont évacuées dans les boues d'épuration et près de 3’000 t dans les déchets animaux Si ces quantités de phosphore étaient récupérées sous une forme assimilable par les végétaux, la Suisse pourrait renoncer à l’importation des engrais minéraux phosphatés dont elle a aujourd’hui besoin et théoriquement, elle pourrait même vendre des engrais phosphatés en excédent à l’étranger Cela compenserait en partie les quantités importées sous la forme de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux Moins de substances nocives seraient donc accumulées dans les écosystèmes en Suisse, qui serait aussi moins dépendante des pays exportateurs de phosphore, les réserves mondiales réduites seraient ménagées et l’atteinte à l’environnement due aux extractions du minerai de phosphore diminuerait d’autant. Hormis la nécessité d’optimiser les flux agricoles de phosphore, le défi à venir consiste à traiter le phosphore contenu dans les boues d’épuration et les déchets animaux de façon à ce qu’il puisse être recyclé sans risque pour l’homme, les animaux et le sol.
73 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Echanges de P de la Suisse en 2006
Cendres volantes, bois, papier Ecoulements dans les cours et plans d’eau Déchets animaux exportés
Réserves stockées dans le sol
Déchets animaux éliminés dans le pays Ordures ménagères Boues d'épuration, éliminées
■ La Suisse est en bonne position en comparaison internationale
L'OCDE publie périodiquement des données concernant l‘impact de l’agriculture sur l’environnement dans différents pays, entre autres sur les excédents moyens de phosphore par hectare de surface cultivée Il est mentionné dans une de ces publications qu'à de rares exceptions près, tous les pays ont nettement réduit leurs excédents de phosphore durant la période entre 1990/92 et 2002/04 En ce qui concerne la Suisse, la moyenne de ses excédents est en 2002/04 nettement inférieure à celle de l'ensemble des
pays de l'OCDE
La méthode du « bilan de phosphore dans les sols agricoles » utilisée par l‘OCDE consiste à calculer la différence entre la somme des apports en phosphore (engrais de ferme, engrais minéraux et engrais de recyclage, dépositions atmosphériques) sur les sols cultivés et les restitutions du sol via les produits alimentaires et les produits fourragers
74 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Excédents de P e n k g P / h a 1990/ 92 2002/ 04 Source
OCDE 0 70 60 50 40 30 20 10 C a n a d a E t a t sU n i s A u t r i c h e S u i s s e E s p a g n e O C D E U E 1 5 I t a l i e D a n e m a r k G r a n d eB r e t a g n e P a y sB a s C o r é e J a p o n
:
e n t P Industrie chimique, produits de nettoyage compris Importations de denrées alimentaires (net) Importations d’engrais minéraux Importations de matières fourragères
Source
OFEV 0 18000 16000 14000 12000 10000 8 000 6 000 4 000 2000 Export de P Import de P Stocks
:
■ Bilan de phosphore et efficience du phosphore
Pour l’analyse de l’évolution du bilan de phosphore de l’agriculture suisse au fil des années, nous utilisons la méthode OSPAR de la « Hoftorbilanz » A la différence de la méthode de l’OCDE, les entrées et sorties ne sont pas considérées en référence au sol, mais à l’entrée de la ferme Les échanges de phosphore qui se déroulent au sein de l’agriculture et qui comprennent les aliments pour animaux et les engrais produits dans l’exploitation ne sont pas pris en considération L’agriculture tout entière est considérée comme une seule exploitation. Les entrées comprennent les importations d’aliments pour animaux importés, d’engrais minéraux et d’engrais de recyclage, les semences importées et les dépositions atmosphériques. Les sorties englobent les denrées alimentaires végétales et animales ainsi que d’autres produits (principalement les os, la farine de viande, etc.) qui quittent le cycle de production agricole.
L’excédent, qui était encore très important au début des années nonante (15 à 20’000 t P), a baissé d’environ 7’000 t P jusqu’en 2000 Depuis, les excédents fluctuent d’une année à l‘autre entre 5’000 et 7’000 t, sans qu ’ on puisse discerner une tendance évolutive claire Durant cette période, les importations d’engrais minéraux ont toujours oscillé entre un peu moins de 5’000 et un peu plus de 6’000 t de phosphore, tandis que les quantités d’engrais de recyclage ont diminué d’au moins 3’000 t pour se stabiliser à environ 1’000 t de phosphore Durant cette même période, les importations d’aliments pour animaux ont fluctué entre 6’500 et 8’000 t, avec tendance à la hausse
Bilan 0
P1 7000 8 000 5000 6000 4000 3000 1000 2000 0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon 1,0 0,8 0,9 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 Output : input
L’efficience du phosphore est le rapport entre l’output et l’input de P Idéalement, elle pourrait avoisiner 100 % : en effet, dans l’agriculture, il est possible de réduire les pertes de phosphore au strict minimum Or, depuis 2000, cette efficience varie autour de 50 et 60 %, après qu ‘elle s’était améliorée dans les années nonante, passant de 25 à plus de 50 %
75 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
et efficience de
e n t P E f f i c i e n c e Excédent du bilan
Pourquoi les excédents de P ne continuent-ils-pas à baisser ? Une analyse effectuée par ART montre que la méthode utilisée actuellement dans le cadre des PER pour assurer un bilan équilibré de nutriments (Suissebilan) ne garantit pas un bilan équilibré de P, ce qui s ’explique par plusieurs raisons Suissebilan prévoit ainsi une tolérance de 10 % d’excédent de P Rien qu ’ une utilisation systématique de cette marge entraîne un excédent de P de 2'000 t Or, diverses études montrent que de très nombreux agriculteurs utilisent entièrement ce potentiel dans les régions à grands cheptels Autre raison : une tolérance de 10 % est également fixée pour les contrôles des fourrages grossiers Les herbages représentent 70 % de la SAU Une augmentation des rendements (et donc des besoins en P) de 10 % sur cette surface équivaut à un excédent supplémentaire de 1'500 t de P En outre, le contrôle des fourrages grossiers part du principe que la consommation par les animaux est optimale, ce qui n ’est souvent pas le cas dans la pratique Les excédents de P supplémentaires sont également estimés à 1'500 t dans ce domaine Un autre facteur est le sel minéral, qui est administré par l‘agriculteur aux vaches et aux porcs, mais qui ne doit pas être indiqué dans Suissebilan Il est donc impossible de chiffrer l’excédent qui en résulte L’analyse montre qu'il est opportun de réexaminer et de développer la méthode Suissebilan pour réduire encore les excédents de P ART 1 selon la méthode OSPAR
■ Les excédents de P accumulés dans les sols agricoles suisses sont impressionnants
Une partie non négligeable de P accumulé en Suisse se trouve dans les sols agricoles Selon les données des années 1975 à 1989, les excédents de P ont pu dépasser 20'000 t par an et à l'époque des maxima à la fin des années septante, avoisiner même 30'000 t Selon le Rapport du Conseil fédéral sur la réduction des risques environnementaux liés aux engrais et aux produits phytosanitaires (2009), la somme des excédents annuels de P enregistrés dans l’agriculture de 1990 à 2002 a dépassé 150'000 t Depuis 2000, les excédents de phosphore s’élèvent à quelque 6‘000 t par an. Au total, l'accroissement des réserves de P dans les sols agricoles suisses avoisine 560'000 t de 1975 à ce jour.
■ Approvisionnement inégal des sols dans la culture des champs et fourragère
Pour assurer une fertilisation ciblée, il faut prendre en considération tant les besoins des plantes en nutriments que les différentes caractéristiques du sol Toutes les parcelles doivent donc être soumises tous les dix ans à des analyses du sol dans le cadre des PER, à l’exception de certains cas bien définis
Dans le cadre du monitoring agro-environnemental, plus de 50'000 résultats d’analyse portant sur la période 2004 à 2009 ont été évalués cette année en relation avec les PER La dernière évaluation comparable a eu lieu il y a 15 ans
P
Les résultats montrent que 36 % de tous les sols analysés sont attribués comme on le souhaite à la classe
C d’approvisionnement en P (approvisionnement suffisant) Pour ces terres, on recommande la fertilisation selon la norme fixée dans les Données de base pour la fumure des grandes cultures et des herbages (DBF) 6 % des échantillons correspondent à la classe d’approvisionnement A ; ces terres sont donc insuffisamment approvisionnées en phosphore assimilable par les végétaux Dans ce cas, il convient d'augmenter la dose de 50 % par rapport à la norme 12 % des échantillons, attribués à la classe B, sont moyennement approvisionnées La dose peut être augmentée de 20 à 40 % Dans la classe D (sols à réserves de P), on trouve 21 % des échantillons La fertilisation recommandée se situe dans ces cas entre 20 et 80 % de la norme Un quart de tous les sols (26 % des terres assolées, 27 % des prairies et pâturages) se situent dans la classe E et sont donc considérés comme enrichis de phosphore Pour ces terres, il faut renoncer à tout apport de phosphore durant au moins quatre à six ans
N o m b r e Champ, prairie artificielle Prairie naturelle, pâturage
Nombre d’échantillons de
dans les classes A à E d’approvisionnement en P1
0 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 A B C D E
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
76 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
1 Evaluation d'échantillons de sol dans le cadre des PER de 2004 à 2009
■ Conclusion
Facteur de production agricole irremplaçable, le phosphore se raréfie constamment Alors que notamment dans l‘hémisphère Sud de grandes surfaces agricoles sont sous-approvisionnées en phosphore, de nombreuses surfaces dans les pays industriels en contiennent trop
Les excédents de P ont fortement diminué en Suisse durant les années nonante Depuis 2000, ils ne baissent plus guère, même si l’agriculture est tout à fait à même d'utiliser efficacement cette ressource Une distribution optimale des engrais de ferme pourrait permettre de renoncer dans une large mesure aux engrais phosphatés minéraux : en effet, une quantité importante de P parvient dans l’agriculture par l’intermédiaire des importations d’aliments pour animaux Si l’on recyclait sous une forme assimilable par les végétaux les quantités de P contenues dans les boues d'épuration et dans les produits dérivés d’origine animale, la Suisse pourrait même exporter du phosphore
Chaque agriculteur connaît l'approvisionnement de ces terres en P grâce aux analyses des échantillons de sol. S’il réduit le dosage de P au nécessaire, il protège les eaux et d’autres écosystèmes sensibles contre les excédents de P et les sols contre un apport évitable d’une substance nuisible, tout en contribuant à préserver les réserves limitées de P. La renonciation aux engrais phosphatés minéraux inutiles est également judicieuse au plan économique
77 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Sol
Le sol remplit toute une série de fonctions importantes Il façonne le paysage où nous vivons et il sert de base à l’aménagement de logements, de places de travail et d’installations de transports de même qu’à la plupart de la production alimentaire L’eau de pluie qui tombe sur la terre est stockée dans le sol et permet aux plantes de se développer, ou elle pénètre dans le sous-sol après un filtrage lors du passage par le sol, pouvant être utilisée p ex comme eau potable Des milliards d’organismes décomposent les composés organiques en leurs composantes, qui peuvent ainsi servir de nouveau d’éléments fertilisants assimilables par les plantes En même temps, les micro-organismes du sol produisent de nouvelles substances organiques, formant ainsi de l’humus fertile
■ La demande en denrées alimentaires augmente
Près de 7 milliards d’êtres humains habitent aujourd’hui sur la Terre. Selon les pronostics de l’ONU, la population mondiale dépassera 9,3 milliards en 2050 On s ’attend à la croissance démographique la plus rapide en Afrique subsaharienne, suivie par l’Asie du Sud, alors que la population n ’augmentera que légèrement dans les pays industrialisés Globalement, il faudra nourrir chaque année environ 80 millions d‘êtres humains en plus, ce qui correspond au nombre d’habitants de l’Allemagne
Quelques facteurs importants mais peu nombreux déterminent la croissance future de la production alimentaire Un facteur décisif est l'évolution des surfaces de production A cet égard, les terres se prêtant aux grandes cultures jouent un rôle capital Il s ’agit des surfaces agricoles les plus productives, situées souvent sur des sols profonds et fertiles, possédant les meilleures caractéristiques physiques Ces sols sont soumis à une forte pression D’une part, l’urbanisation fait constamment perdre des surfaces à l’agriculture et, d’autre part, une multitude d’atteintes mettent en danger la qualité de ces sols Les progrès futurs en matière d’élevage et de génie rural, de même que l’intensité de la production, qui se traduisent dans l’ensemble par des augmentations du rendement, revêtent également une importance non négligeable Le futur comportement de consommation joue aussi un rôle important. La production d'une unité d’énergie sous forme de produits d’origine animale nécessite une surface au moins quatre fois plus grande que la production d’une unité d’énergie sous forme végétale.
■ Les terres assolées appropriées sont limitées
Les terres émergées du globe s’étendent sur environ 13’000 mio de ha, Antarctique non compris Les forêts représentent près de 4‘000 mio ha et l’exploitation agricole, 5‘000 mio ha Selon la statistique de la FAO, 1’410 mio ha ont été affectés en 2007 aux grandes cultures, 140 mio ha, aux cultures pérennes et 3’380 mio ha, aux herbages 3‘710 mio ha sont désignés par la notion « autres terres » Mis à part des régions infertiles telles que les déserts ou la haute montagne, il s ’agit notamment de zones humides ou de terrains recouverts de broussailles
Superficie mondiale des terres 2007
Total 13370 mio ha
Grandes cultures, 1 411 mio ha
Cultures pérennes, 142 mio ha
Autres terres, 3710 mio ha
Eaux intérieures, 432 mio ha
Terrains construits, infrastructures
360 mio ha
Prairies et pâturages permanents 3378 mio ha
Forêt, 3937 mio ha
Source : FAOSTAT
78 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e 1.3.1.3
Selon une étude de la FAO (2009), environ un quart ou 3‘325 mio ha pourraient théoriquement être utilisé à l’échelle mondiale pour les grandes cultures Cette estimation se base sur les données disponibles sur le sol, la déclivité, l’ensoleillement, la température, l’humidité et l’approvisionnement en éléments fertilisants
Ces paramètres reflètent une situation ponctuelle Ils peuvent se modifier au fil du temps, par exemple sous l’influence du changement climatique ou en raison de la dégradation des sols Une partie des surfaces assolées potentielles sont aujourd’hui recouvertes de forêt Si l’on déduit ces surfaces, on pourrait affecter aux grandes cultures 2‘500 mio ha, soit environ 1‘000 mio de plus qu ’aujourd’hui
Cependant, ces surfaces supplémentaires théoriquement disponibles sont soumises à des limitations
L’infrastructure indispensable ou les fonds nécessaires à leur équipement font défaut en maints endroits Une grande partie de ces sols ne se prêtent qu’à une seule culture ou à un petit nombre de cultures Ainsi, 50 % du territoire congolais sont propices à la production de manioc, mais on ne peut cultiver du blé que sur 3 % de la surface Ailleurs, il s ’agit de régions qui sont infectées par des agents pathogènes et ne peuvent être utilisées qu’à titre marginal dans les conditions actuelles. La FAO et l’OCDE partent donc du principe que quelque 50 % des 1'000 mio. ha peuvent encore être affectés à la production. Les données concernant ces surfaces sont certes très incertaines et les comparaisons entre les différentes sources montrent des différences considérables, mais il est clair que pour étendre à l’avenir les surfaces assolées significativement au-delà des 500 mio ha, il faudra procéder à des déforestations et utiliser des surfaces aujourd’hui protégées
■ Les terres assolées supplémentaires se concentrent dans peu de pays
Quelques pays de l’Afrique subsaharienne (avant tout Congo, Soudan et Angola) et de l’Amérique latine (Brésil, Argentine, Colombie et Bolivie) totalisent 90 % des réserves de surfaces assolées potentielles Durant les 20 prochaines années, on s ’attend à une augmentation d’environ 150 mio ha en Afrique subsaharienne et de quelque 40 mio. ha en Amérique latine. En Asie de l’Est, on pronostique une croissance modeste. Enfin, on s ’attend à un recul de 14 mio. ha en Chine ; une diminution est également pronostiquée dans les pays industrialisés et, avant tout, dans les pays en transition. L’accroissement auquel on peut effectivement s ’attendre durant les prochaines deux décennies est estimé à un peu plus de 200 mio. ha.
79 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Evolution des terres arables e n m i o h a 1961/ 63 1979/ 81 1997/ 99 2015 2030 Source : FAO 0 400 300 350 250 200 150 100 50 A f r i q u e e t P r o c h eO r i e n t A m é r q u e a t i n e e t C a r a b e s A s i e d u S u d A s i e d e l ’ E s t P a y s i n d u s t r i a l s é s P a y s e n t r a n s i t i o n
« Land grabbing »
Depuis quelques années, les investisseurs des pays industrialisée et en transition achètent ou afferment à grande échelle des terres fertiles dans des pays où les terrains sont encore bon marché. Selon une étude de la FAO, 2,49 millions d’hectares dans cinq pays d’Afrique (Ethiopie, Ghana, Madagascar, Mali et Soudan) ont par exemple été concernés par ce phénomène entre 2004 et 2009.
Le phénomène appelé « land grabbing » (accaparement de terres) peut avoir des conséquences négatives dans les pays concernés Les familles de petits paysans et les communautés d’élevage perdent alors souvent la maîtrise de leurs terres et pâturages traditionnels Les cessions au plus offrant de terres arables fertiles dans des pays très pauvres peuvent aggraver la famine
Selon l'International Food Policy Research Institute (IFPRI), un code de comportement équitable est nécessaire pour prévenir les abus Il doit prévoir que les exploitants indigènes soient informés et associés aux négociations, que les droits d’usage de terres existants, notamment traditionnels, soient respectés, que les bénéfices soient partagés avec la population locale et que les règles de la durabilité soient respectées
■ Les sols productifs disparaissent irréparablement
Les sols fertiles sont exposés à diverses menaces Les pertes quantitatives de sol au profit des lotissements sont un des aspects de cette problématique Les sols sont alors définitivement perdus pour l’agriculture
Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE, 2007), 2 mio ha par an ont été affectés à la construction de lotissements de 1987 à 2006 Si l’on extrapole cette évolution jusqu’à 2050, 100 mio ha seront définitivement soustraits à l’utilisation agricole ; en outre, il faut les déduire de l’accroissement théoriquement possible de 500 mio ha
Cette dimension quantitative doit être complétée par l’aspect qualitatif. En effet, l’érosion, le compactage du sous-sol, l’apport de polluants, la salinisation et d’autres interventions portent gravement atteinte aux sols. Dans les années nonante, la FAO (1991) a estimé a quelque 2'000 mio. ha au total la surface de sols dégradés dans différentes parties du globe Si l’on considère la surface concernée par la dégradation des sols, l’Asie occupe la première place devant l’Afrique La part des terres concernées par la dégradation du sol qui sont utilisées à des fins agricoles n ’est pas connue Cependant, elle représente probablement la grande majorité
80 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Sols
La principale raison de la dégradation du sol est selon cette étude l'érosion hydrique Elle concerne 920 mio ha, surtout en Asie et en Afrique (365 et 205 mio ha) La deuxième place revient à l’érosion éolienne, touchant 454 mio ha, avent tout en Afrique (170 mio ha) et en Asie (166 mio ha) et la troisième, à la pénurie d'éléments fertilisants, représentant 175 mio ha, principalement en Amérique du Sud (68 mio ha) et en Afrique (45 mio. ha) ; suivent la salinisation (76 mio. ha, dont 53 en Asie), le compactage (68 mio. ha, dont 33 en Europe et 18 en Afrique) et les atteintes par des polluants chimiques (22 mio. ha, dont 19 en Europe).
Total 1 964 mio ha
Autres, 249 mio ha
Polluants, 22 mio ha
Compactage, 68 mio ha
Salinisation, 76 mio ha
Pénurie d'éléments fertilisants
175 mio ha
Erosion éolienne, 454 mio ha
Erosion hydrique, 920 mio ha
Causes de la dégradation des sols Source : FAO
La dégradation du sol se poursuit également Selon la Banque mondiale (2008), la surface de terres fortement dégradées augmente de 5 à 10 mio ha par an (notamment les érosions hydrique et éolienne, atteintes par les polluants, compactage du sous-sol et salinisation) ; l'agriculture ne peut plus l'utiliser ou ne le peut qu'à titre marginal D’autres sources citent des chiffres bien plus élevés Si l’on extrapole cette évolution jusqu’à 2050, un surface de 200 à 500 mio ha supplémentaires ne pourra plus être utilisée par l’agriculture que d’une manière limitée Selon ces pronostics, la grave dégradation et le bétonnage du sol pourraient faire disparaître, d’ici à 2050, un potentiel de production nécessaire pour nourrir un à deux milliards d'êtres humains
81 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
dégradés e n m i o h a Source
0 800 700 600 500 400 300 200 100 A s i e 748 A f r q u e 494 A m é r i q u e d u S u d e t A m é r q u e c e n t r a l e 306 E u r o p e 219 A m é r q u e d u N o r d 95 O c é a n i e, A u s t r a l i e 103
: FAO
■ Un hectare de terres assolées doit nourrir de plus en plus d'êtres humains
Selon la FAO, une surface de 0,14 ha au moins de terres assolées est aujourd’hui nécessaire pour nourrir une personne Un hectare suffit donc à l'alimentation d'un peu plus de sept êtres humains au maximum Actuellement, cette surface est disponible pour nourrir quatre à cinq personnes Selon les estimations de FAO, il s ’agira de près de sept êtres humains en 2050 Ces chiffres montrent l’importance des augmentations du rendement
Durant les 30 années de 1967/69 à 1997/99, les rendements des grandes cultures ont augmenté de 126 % par unité de surface Ils ont même quadruplé dans les pays en développement Selon les pronostics de la FAO (2009), la croissance des rendements devrait toutefois se ralentir considérablement Ainsi, on s ’attend à une progression de 55 % à l’échelle mondiale et de 67 % dans les pays en développement durant la période de 30 ans qui a débuté en 1997/99 La seule région où la croissance des rendements devrait s 'accélérer est l'Afrique subsaharienne (123 % contre 115 % durant la dernière trentaine d’années)
■ Les aliments d'origine animale nécessitent nettement plus de surface
Le nombre de personnes pouvant être nourries sur la planète dépend notamment des quantités d'aliments d'origine animale et de produits végétaux consommés. La production d’une calorie alimentaire d‘origine animale absorbe trois à sept calories alimentaires d’origine végétale. Si les denrées alimentaires à base animale sont produites sur des pâturages ne se prêtant pas aux grandes cultures, cela ne concurrence pas la production d'aliments d'origine végétale De nombreux pays, dont la Suisse, possèdent de vastes surfaces herbagères qui ne se prêtent pas ou peu à la culture des champs La production de denrées d’origine animale de haute valeur sur ces surfaces est dont tout à fait judicieuse en vue de l’alimentation de la population mondiale croissante Il en va tout autrement lorsque les animaux sont nourris avec des produits des champs, tendance qui se dessine de plus en plus nettement à l’échelle mondiale
Selon la FAO (2009), la consommation de viande est passée, dans les pays industrialisés, de 76 à 82 kg par habitant et par an de 1980 à 2005 Durant la même période, elle a augmenté dans les pays en développement de 14 à 31 kg par habitant A l’avenir, la demande d'aliments d'origine animale continuera d'augmenter, avant tout dans les pays en développement très peuplés Vu la croissance démographique, on estime que la consommation de viande fera un bond de plus de 100 % dans ces pays, passant de 116 mio t en 1997/99 à 247 mio t en 2030 Durant la même période, la consommation laitière devrait passer de 219 à 484 mio t
82 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Croissance des rendements par unité de surface e n % 1967/69–1997/ 99 1997/99–2030 Source : FAO 0 200 150 100 50 Moyenne mondiale 55 126 Pays en développement 67 191
Evolution de la production des denrées alimentaires d’origine animale
■ La Suisse est aussi concernée par les pertes de sol
De nombreux sols du Plateau suisse font partie des terres les plus fertiles à l’échelle mondiale Ils sont situés dans une région se caractérisant par un climat équilibré, un approvisionnement suffisant en eau et des conditions-cadres économiques favorables C’est pourquoi la Suisse assume une responsabilité pour la préservation de cette ressource naturelle, même si la pouvoir d’achat de la population permet d’acheter sans problème des denrées alimentaires produites dans d’autres pays La protection des surfaces d'assolement (SDA) selon la loi sur l'aménagement du territoire est l’instrument permettant à notre pays de relever ce défi En évaluant la première décennie de la mise en œuvre du Plan sectoriel SDA, l’Office fédéral du développement territorial (ODT, 2002) a constaté que la superficie minimale des SDA existait toujours pour l’ensemble de la Suisse Certains cantons ne sont toutefois plus à même de fournir leur contingent entier et la pression de l’urbanisation sur les meilleures terres arables persiste
Selon la statistique de la superficie (2005), durant les douze années qui se sont écoulées entre les deux relevés de 1979/85 et de 1992/97, les surfaces agricoles et alpestres ont diminué de 1,27 m² par seconde, soit de 482 km² au total, ce qui équivaut presque à la superficie du canton d'Obwald 64 % de ces surfaces perdues pour l'agriculture ont dû céder la place à de nouvelles surfaces d'habitat, avant tout de bonnes terres situées dans des endroits présentant les meilleures caractéristiques agronomiques, tandis que les 36 % restants se transformaient en forêt, principalement sur les terrains d’altitude escarpés et à l'écart
Evolution de l’utilisation du sol en Suisse de 1979/85 à 1992/ 97
83 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
e n m i o t Source : FAO 0 100 200 300 400 500 1987/ 89 1997/ 99 2015 2030 Pays industrialisés viande Pays industrialisés lait Pays en développement viande Pays en développement lait Pays en transition viande Pays en transition lait
e n m 2 p a r s e c o n d e Source : OFS –1 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 –0,2 –0,4 –0,6 –0,8 S u r f a c e s b â t e s F o r ê t , f o r ê t b u i s s o n n a n t e A u t r e s s u r f a c e s b o s é e s S u r f a c e s a g r i c o e s S u r f a c e s i m p r o d u c t i v e s S u r f a c e s a p e s t r e s 0,86 0,49 –0,04 –0,8 –0,04 –0,47
En ce moment, les données de 16 cantons sont disponibles dans le cadre de la statistique de la superficie 2004/09 (ZH, BE, LU, OW, NW, ZG, FR, BS, BL, SO, SH, AG, VD, NE, GE, JU) Elles indiquent une tendance à l’affaiblissement de l’évolution de l'utilisation du sol Le taux d’augmentation de la surface affectée aux lotissements a ainsi baissé durant la période 1994 à 2006 à quelque 75 % du taux relevé les douze années précédentes Les lotissements et la forêt continueront toutefois de gagner du terrain à l'avenir ; il faut de plus prendre en considération les besoins d’espace accrus pour les cours d’eaux et les zones protégées Aussi les pertes de surfaces se prêtant à l’exploitation agricole se poursuivent-elles
■ La dégradation du sol existe aussi en Suisse
Selon le Concept de l’OFAG « Sol pour l’agriculture », l’érosion hydrique, le compactage du sous-sol et les apports de polluants persistants sont les principaux facteurs portant atteinte à la qualité du sol en Suisse. On ne connaît exactement ni l’étendue des terres touchées par la dégradation du sol ni le degré de cette dégradation Selon des estimations, la teneur en polluants dépasse la valeur indicative pour environ 10 % de la surface totale de la Suisse de 3'300'000 ha (territoire entier déduction faite de la haute montagne et des eaux intérieures), soit pour quelque 330'000 ha Selon une étude réalisée à l’Université de Berne (2006) en collaboration avec ART, 17 % des terres assolées de la Suisse, c ’est-à-dire 68'000 ha, sont très menacées par l’érosion ; dans des conditions défavorables, plus de 4 t de sol par ha et par an peuvent donc être perdues Une part de 22 % ou environ 88'000 ha de terres assolées sont moyennement menacées par l’érosion En d’autres termes, 2 à 4 t de sol par ha et par an peuvent être érodés S’y ajoutent des sols menacés par le compactage On ne dispose pas de données fiables sur les surfaces concernées par ce phénomène
Il se peut qu ’ une parcelle polluée soit en même temps plus menacée par l’érosion et par le compactage Malgré cette restriction, on peut estimer qu ’ une part de 10 à 20 % des sols est polluée ou concernée par d’autres atteintes
A titre de comparaison, ces surfaces sont mises en relation avec les terrains affectés aux lotissements de 279‘000 ha (état 1992/97).
Sols menacés et sols imperméabilisés en Suisse e n h a
0 350000 300000 250000 200000 150000 100000 50000 pollués 330000 fortement menacés d’érosion 68000 moyennement menacés d’érosion 88000 imperméabilisés 279000 84 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Sources : OFEV, Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Dans cette approche, on fait pour l’instant abstraction d’autres dégradations limitées de caractère local, dues par exemple à l'utilisation intensive de sols marécageux et aux pertes excessives d'humus qui en résultent Notamment les sols marécageux cultivés sur un sous-sol de craie lacustre peuvent perdre toute la tourbe par oxydation ; le cas échéant, ils ne se prêtent plus à la culture des champs ou à la culture maraîchère, comme le montre l’actuel Rapport sur les sols (2009) du canton de Berne
■ Changement climatique : le sol joue un rôle capital
La matière organique est composée à près de 50 % de carbone (C). Selon le rapport ClimSoil (2008), 2’500 gigatonnes (Gt) de carbone sont stockées à l’échelle mondiale dans le sol, dont 1’500 Gt dans la couche superficielle d’un mètre et 1’000 Gt de 2 à 3 m de profondeur. Par contre, l’atmosphère ne contient qu ’ environ 760 Gt C et l’ensemble de la biomasse terrestre vivante de la planète, environ 560 Gt. Les végétaux absorbent au total par photosynthèse quelque 120 Gt C par an, dont ils émettent de nouveau environ 50 % dans l’atmosphère par respiration ; 55 Gt C sont ensuite émis par respiration tout le long de la chaîne alimentaire allant des animaux supérieurs aux microorganismes en passant per les animaux inférieurs Quelque 4 Gt C parviennent de nouveau dans l’atmosphère par le feu naturel
Depuis les années nonante, la carburation des énergies fossiles représente de 5 à 6 Gt C émises dans l’atmosphère et les changements dans l’utilisation des sols, notamment la déforestation, 2 Gt C Les océans, puits de carbone géants stockant quelque 38'000 Gt C, peuvent en absorber environ 2 Gt C Un développement accru de la végétation dans les écosystèmes terrestres ainsi que, peut-être, une augmentation de la capacité d’absorption du sol, permettent d’absorber au maximum 2 Gt C supplémentaires Quelque
3 Gt C supplémentaires par an parviennent ainsi dans l'atmosphère, ce qui renforce l’effet de serre Si l’ensemble de l’humus stocké dans les sols augmente ou diminue de 1 % à l’échelle mondiale (15 Gt C), l’effet purement arithmétique correspond aux émissions de CO2 dues à la carburation de l’énergie fossile par l’humanité en l’espace de trois ans.
85 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
■ Les sols marécageux sont de géants puits de carbone
Selon le rapport ClimSoil (2008), environ 50 % des réserves de carbone des sols européens sont stockés dans trois pays, la Finlande, la Suède et la Grande-Bretagne : d’une part, les teneurs en C sont nettement plus élevées sous les latitudes fraîches du Nord que par exemple dans les régions méditerranéennes chaudes ; d’autre part, les pays précités disposent toujours de zones marécageuses étendues L’importance des marais pour le stockage de carbone est également mise en évidence dans une étude d’Agroscope ART concernant les charges de C et les teneurs en C dans les sols suisses. Même si les sols marécageux ne subsistent en Suisse que sur de petites surfaces résiduelles, ils contiennent près de 30 % des réserves de C stockées au totale dans le sol dans notre pays. La teneur en C par ha des sols marécageux est plus de 18 fois supérieure à celle des terres ouvertes ou des prairies en sols minéraux.
Réserves et teneurs de C dans les sols suisses
Ces chiffres illustrent la grande importance du mode d’utilisation des terres pour la préservation ou la réduction des réserves de C dans le sol Le risque d’augmentation des pertes de C liées à une utilisation inadaptée du sol (p ex assèchement et culture des sols marécageux ou travail intensif du sol et assolements déséquilibrés) est d’autant plus fort que les teneurs en C sont élevées En revanche, les chances que les réserves de C stockées dans le sol augmentent grâce à une utilisation améliorée des terres (p ex apports accrus de matière organique ou assolements favorisant la formation d’humus) sont d’autant plus fortes que les teneurs de C dans le sol sont réduites
Une utilisation durable du sol permet de prendre soin de la teneur en humus
L’utilisation durable du sol a une très grande importance à la lumière du changement climatique A cet égard, il est primordial de veiller à préserver la teneur du sol en humus Notamment l’assèchement des sols marécageux et leur utilisation pour la culture des champs entraîne non seulement des pertes irréversibles de biodiversité, mais aussi, par la réduction du taux de matière organique qui en résulte, des émissions considérables de gaz à effet de serre. Dans le Seeland bernois, on a par exemple constaté, depuis la dernière correction des eaux du Jura, des affaissements du sol atteignant deux mètres, soit un taux annuel moyen de 0,75–1,43 cm par an. Actuellement, ce taux s’élève encore à 0,5 cm par an, ce qui correspond à des émissions de CO2 de 7 à 18 t/ha de surface cultivée L’exploitation du sol peut en outre avoir une influence sur les émissions de gaz hilarant et de méthane, deux autres gaz à effet de serre puissants
86 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
e n m i o d e t C o r g e n t C o g / h a mio de t Corg t Corg / ha
0 50 40 30 20 10 0 1800 1 600 1400 1 200 1 000 800 600 400 200
Source : Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
Champs Prairies artificielles Prairies propices Prairies peu propices et surfaces alpestres
Marais intacts Marais cultivés
La protection des sols contre les pertes d‘humus peut apporter une contribution significative à la réduction de l’effet de serre Selon le rapport ClimSoil, le potentiel de stockage de C dans le sol en Europe représente 10 à 20 % des émissions annuelles de C dues à la carburation des ressources fossiles
A l’inverse, le changement climatique a une influence sur les sols La fréquence croissante des fortes pluies peut favoriser l’érosion, diminuant ainsi la teneur des sols en C Des températures plus élevées peuvent stimuler la production de masse végétale, mais aussi renforcer le taux de dégradation de la matière organique Selon la situation locale, la teneur en C des sols peut augmenter ou diminuer On doit s 'attendre à des effets semblables suite à une redistribution des précipitations Dans l’ensemble, les répercussions du changement climatique sur la teneur en C des sols et sur leur fertilité, ainsi que sur la production végétale à l’avenir, soulèvent encore de nombreuses questions On peut d'une manière générale affirmer que des sols présentant une teneur en C élevée sont mieux adaptés aux conditions futures se caractérisant par une intensification du changement climatique A l'inverse, ils présentent un risque plus élevé de pertes de C
■ Données relatives au sol : défi et chance
Dans une perspective historique, les données relatives au sol ont été dans un premier temps relevées et utilisées uniquement dans le domaine agricole, p ex dans le cadre des améliorations foncières Les milieux forestiers s ’ y sont intéressés dans un deuxième temps Au fil des ans, la population a pris conscience de la valeur des sols fertiles et intacts et les bases légales nécessaires à une protection efficace du sol ont vu le jour Aujourd’hui, les informations concernant le sol sont systématiquement relevées par les services cantonaux et fédéraux de protection du sol et utilisées par de larges milieux allant de l’aménagement du territoire à la protection contre les dangers naturels et contre les crues, en passant par la protection du sol, des eaux de surface et du climat, la sylviculture et l’agriculture Les cartes pédologiques classiques présentent les données de base complètes concernant le sol Elles n ’existent cependant que pour environ un quart de l’ensemble des sols agricoles.
Hormis les données de base, les informations concernant l’état actuel des sols en ce qui concerne les risques concrets présentent également un intérêt En Europe, huit risques majeurs ont été établis dans la Stratégie européenne sur les sols (« Soil Thematic Strategy ») : la contamination chimique, le compactage, l’érosion, la réduction du taux de matière organique, l’appauvrissement biologique, la salinisation, les glissements de terrain et l’imperméabilisation Cependant, seules des informations isolées sont disponibles pour la plupart de ces risques ; ce sont notamment les données fiables sur les surfaces qui font défaut Une troisième catégorie de données se réfère aux analyses du sol ; ces données sont relevées chaque année dans le cadre des PER. Elles portent notamment sur la teneur des sols en nutriments. Certaines estimations concernant la teneur en humus et la valeur pH sont également prises en considération. Une grande partie de ces données n’étaient jusqu’ici été utilisables que dans une mesure limitée, vu qu’il n ’ y avait ni critères uniformes d’acquisition et d’archivage ni enregistrement centralisé
En août 2010, la Confédération et les cantons ont mis en service le Système national d'information des sols NABODAT, jetant ainsi la base d’une administration et d’une utilisation des données relatives au sol en Suisse Ces prochaines années, il est prévu d’introduire dans ce système d’information, en collaboration entre les cantons et l’ART, plus de 14'000 relevés des profils de sol et des centaines de carte pédologique détaillées, rapports explicatifs compris
La cartographie des risques d’érosion des sols agricoles à une échelle adaptée à la pratique agricole, qui est actuellement en voie d’élaboration, représente une autre étape importante vers une protection efficace du sol Elle devrait être mise à la disposition des cantons début 2011
87 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
Aussitôt que les principales données relatives au sol seront saisies et disponibles, on pourra prendre en considération d’une manière ciblée la qualité des sols dans la planification, notamment lors de la délimitation de zones d’habitation ou dans des projets d’infrastructures de transport, et, par exemple, y affecter plutôt des sols ne présentant pas la meilleure qualité On pourrait également utiliser de manière ciblée, pour la revalorisation de sols dégradés, des millions de mètres cubes de sols fertiles qui sont obtenus chaque année lors des travaux de construction et qui, faute d'alternatives, doivent être éliminés de différentes manières La carte détaillée de risques d’érosion permet de limiter l’application des prescriptions concernant les procédures et mesures respectueuses du sol aux surfaces qui sont effectivement menacées et donc, de rendre le travail des paysans et des instances de contrôle aussi efficace que possible Lorsqu’on connaît la teneur des sols en C, on peut calculer le potentiel de l’agriculture comme puits et comme source de carbone Une meilleure connaissance de la teneur des sols agricoles en nutriments permet, en combinaison avec la connaissance des risques de lessivage de ces nutriments, d’élaborer des recommandations d’exploitation plus affinées
Un effort commun de la Confédération et des cantons permet d’accomplir ces tâches complexes et exigeantes.
■ Conclusions
Ces prochaines décennies, le sol, de plus en plus rare, fera l’objet d’une concurrence accrue ; en effet, les terres de bonne qualité sont une ressource limitée à l’échelle mondiale
La pénurie est fonction de deux évolutions : d’une part, la croissance démographique mondiale augmente les besoins en denrées alimentaires, de même qu ’ en d’autres matières premières telles que les fibres textiles et les biocarburants, et la prospérité croissante dans les pays en développement booste la demande de denrées alimentaires d’origine animale ; d’autre part, l’agriculture perd constamment des surfaces en raison de la construction de lotissements et de la désertification, de plus la qualité de millions d’hectares se détériore chaque année en raison de la dégradation du sol
En Suisse, il est judicieux d’utiliser d’une manière optimale les sols, qui sont en partie très productifs Les sols les plus fertiles devraient être encore mieux protégés des pertes en termes de quantité et de qualité
Une gestion centralisée des données permet d’optimiser la planification et l’exploitation des sols Les terres agricoles de la Suisse devraient faire l’objet d’un relevé pédologique lorsque ce n ’est pas encore le cas Il y a lieu de dresser l’état des atteintes physiques, chimiques et biologiques actuelles aux sols En outre, il convient d’étudier et de décrire systématiquement la résistance du sol afin d'élaborer sur la base de ces connaissances des recommandations pour une utilisation durable, permettant de tirer le meilleur profit des multiples fonctions du sol et de les préserver pour les générations futures
88 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
1.3.2 Ethologie
■ Participation aux programmes de garde d’animaux SRPA et SST
Dans le cadre des paiements directs qu ’elle verse aux agriculteurs, la Confédération encourage la garde d’animaux de rente particulièrement respectueuse de l’espèce, au moyen de deux programmes éthologiques : « Sorties régulières en plein air » (SRPA) et « Systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux » (SST) Le programme SRPA comporte essentiellement des dispositions concernant les sorties au pâturage, dans l’aire d’exercice (parcours) ou, pour la volaille, dans l’aire à climat extérieur. Le programme SST, quant à lui, pose surtout des exigences qualitatives, notamment pour les locaux de stabulation à aires multiples qui offrent une liberté de mouvement aux animaux. La participation à ces programmes est facultative. Les pourcentages indiqués ci-après se réfèrent à l’ensemble des exploitations recevant des paiements directs et à l’ensemble des animaux de rente gardés dans celles-ci.
Le programme SRPA a été introduit en 1993 Entre 1993 et 2000 la participation est passée de 4’500 à 30’000 exploitations SRPA En 2009, 36’900 exploitations (2008 : 37’600) participaient à ce programme
Ce recul entre 2008 et 2009 est notamment à mettre sur le compte de la participation moins importante des exploitations spécialisées dans l’élevage de porcs qui, depuis le 1er janvier 2009, ne reçoivent des contributions SRPA que pour les truies allaitantes qui peuvent sortir en plein air Le programme SST existe depuis 1996 Entre 1996 et 2000, la participation est passée de 4’500 à 13’000 exploitations SST En 2009, la participation des exploitations était de 19’500 (2008 : 18’900)
Entre 2000 et 2009, le pourcentage d'animaux de rente gardés selon les exigences SRPA a passé de 51 à 72 % (2008 : 73 %) Au cours de la même période, cette part a progressé de 23 à 44 % pour le programme
SST Il s ’agit de valeurs moyennes englobant les quatre catégories d’animaux concernées (bovins, autres herbivores, porcs et volaille)
89 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
P a r t d ' U G B F G e n % SRPA SST Source : OFAG 0 80 70 60 50 40 30 20 10 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Evolution de la participation aux programmes SRPA et SST
Tableaux 38–39 pages A42–A43
Evolution de la participation au programme SRPA, par catégorie d'animaux de rente
Si l’on différencie la participation au programme SRPA par groupe d’animaux de rente, on constate que la part des bovins et des autres herbivores a augmenté entre 2000 et 2009, passant respectivement de 52 % à 61 % et de 76 % à 81 % Chez les porcs, la participation a passé de 37 à 63 % (2008) pour redescendre par la suite à 50 % (2009) Ce recul est essentiellement dû au fait que depuis le 1er janvier 2009 des contributions SRPA ne sont versées que pour les truies allaitantes qui peuvent sortir en plein air
Quant à la volaille de rente, la participation aux programmes a évolué de façon très différente selon qu’il s ’agit de poules pondeuses ou de poulets de chair. Alors que le taux de participation pour les poules pondeuses a toujours augmenté jusqu’en 2009 (69 % en 2009), il a cessé de croître en 1999 pour les poulets de chair en s’établissant à 42 % ; depuis lors, on constate un net recul (11 % en 2009). Cette évolution est imputable à la durée minimale d’engraissement qui a été fixée à 56 jours pour les poulets. Nettement plus longue que celle en vigueur dans le mode de production classique, cette durée d’engraissement a eu pour effet d’augmenter considérablement les frais de production et, partant, le prix sur le marché La demande en poulets SRPA a reculé en conséquence
Evolution de la participation au programme SST, par catégorie d'animaux de rente
Si l’on différencie la participation au programme SST par groupe d’animaux de rente, on constate que par comparaison au programme SRPA, la part des bovins et des autres herbivores a augmenté dans une proportion nettement moindre entre 2000 et 2009, passant de 19 à 40 % et de 12 à 33 %, respectivement
Ceci est principalement dû au fait que les investissements sont la plupart du temps très élevés (étable à stabulation libre) si bien qu’ils ne sont généralement opérés que lorsqu’un investissement de remplacement est de toute manière nécessaire
Pour ce qui est des porcs, le programme SST n ’ a été introduit qu ’ en 1997 La participation a augmenté entre 2000 et 2008, passant de 40 à 65 % ; en 2009 elle a légèrement baissé pour s’établir à 64 % La participation élevée au programme SST pour la volaille (2009 : 86 %) est en grande partie attribuable au succès commercial des labels qui encouragent les systèmes de stabulation particulièrement respectueux des poules pondeuses et des poulets de chair.
90 1 . 3 E c o l o g i e e t é t h o l o g i e
P a r t d ' U G B F G e n % Bovins Autres herbivores Porcs Volaille Source : OFAG 0 90 80 70 60 50 40 30 20 10 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
P a r t d ' U G B F G e n % Bovins Autres herbivores Porcs Volaillel Source : OFAG 0 90 80 70 60 50 40 30 20 10 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
2. Mesures de politique agricole
2.1 Production et ventes
L’art 7 LAgr fixe à l’agriculture des objectifs prioritaires dans le domaine de la production et de la vente des produits agricoles : produire de manière durable, réduire les coûts de production et tirer de la vente des produits des recettes élevées. L’importance de la dimension économique et commerciale de l’activité agricole, que l’on trouve au niveau de la Constitution dans les missions confiées à l’agriculture, est ainsi réaffirmée au niveau de la LAgr. La Confédération dispose de plusieurs instruments pour soutenir la dimension productive de l’agriculture suisse Il existe des instruments de portée générale dans le domaine de la qualité, de la promotion des ventes, des désignations agricoles, ainsi que des importations et exportations Des instruments plus spécifiques les complètent dans les domaines de l’économie laitière, de la production animale, de la production végétale et de l’économie viti-vinicole
91 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
■ Moyens financiers 2009
En 2009, 471 millions de francs ont été consacrés au domaine de la production et des ventes, ce qui représente 12 % de moins que l’année précédente La baisse concerne l’économie laitière et la production végétale En ce qui concerne l’économie laitière, tous les montants permanents consacrés à la promotion des ventes dans le pays, ainsi que toutes les aides à l’exportation, ont été supprimés au début de l’année 2009 Pour pallier la situation difficile sur le marché du lait, la Confédération a accordé un crédit supplémentaire de 14 millions de francs destiné à des mesures de stabilisation (284 millions de francs étaient prévus dans le budget 2009). Dans le domaine de la production végétale, ce recul s ’explique principalement par une réduction des contributions à la culture pour les oléagineux et protéagineux. Presque toutes les contributions à la transformation ont été versées pour la dernière fois en 2009 (seules les contributions pour les fruits sont maintenues). La promotion des ventes de produits agricoles, un axe stratégique pour l’augmentation des parts de marché des produits agricoles suisses, a été légèrement renforcée
Dépenses pour la production et les ventes
■ Perspectives
Lors des délibérations sur la Politique agricole 2011, le Parlement a pris la décision de principe de supprimer les subventions à l’exportation à la fin de l’année 2009 Les moyens financiers qui ont été versés en 2009 pour les subventions à l’exportation (domaine de la production végétale) ont été transférés pour 2010 du soutien au marché vers les paiements directs Cette étape de réforme importante de la politique agricole est représentée dans le budget 2010, dans lequel 48 millions de francs (soit 10 %) de moins sont prévus pour le soutien au marché Le recul du budget concernant l’économie laitière reflète la situation après la réallocation partielle aux paiements directs des moyens destinés au soutien au marché
Tableaux 27–31 pages A27–A30
92 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Poste des dépenses 2008 2009 2010 1 mio de fr Promotion des ventes 54 56 56 Economie laitière 350 298 274 Production animale 18 18 14 Production végétale (viticulture comprise) 114 99 79 Total 536 471 423
Budget Source : Compte d’Etat, OFAG
1
2.1.1 Instruments transversaux
2.1.1.1 Politique de la qualité
L’article 104 de la Constitution fédérale prévoit que la Confédération doit veiller à une production agricole répondant aux exigences du marché Ceci suppose entre autres que les instruments et conditions-cadre politiques soient axés sur les besoins du marché en matière de qualité La panoplie d’instruments à disposition permet à la Confédération de soutenir les producteurs et les filières dans les domaines relatifs à l‘étiquetage et à l'assurance qualité
■ Alliance du secteur agricole et du secteur alimentaire pour une stratégie qualité
Compte tenu de la suppression imminente de l’ensemble des barrières de protection agricole, la politique de qualité est devenue d’une actualité brûlante pour le secteur agroalimentaire suisse La Commission consultative agricole a intégré ce sujet dans la charte de l’agriculture suisse Par la suite, il a été demandé lors d’interventions parlementaires (motion Bourgeois 09 3612, motion CER-E 09 3973), et par le groupe de travail « Mesures d’accompagnement dans le cadre d’un accord de libre-échange dans le domaine agroalimentaire » que soit élaborée une stratégie de la qualité
L’OFAG s ’est saisi de la problématique et a mis en débat en novembre 2009 une stratégie qualité globale pour le secteur agroalimentaire. Ce projet de stratégie comporte trois éléments clés :
– leadership en matière de qualité, passant par une production de denrées alimentaires sûres dans le respect de l’environnement et des animaux ;
– partenariat pour la qualité à l’intérieur de la chaîne de création de valeur ajoutée, en incluant les consommateurs Dans sa fonction de soutien, l’Etat fait également partie de ce partenariat ;
offensive sur le marché au moyen d’une prospection active des marchés
Au cours d’un processus à long terme, le secteur agricole et l’industrie alimentaire devront développer et mettre en œuvre de concert la stratégie de qualité En mars 2010, l’OFAG a invité tous les acteurs concernés à un Atelier Qualité qui a servi à initier le processus Des représentants de producteurs agricoles, de transformateurs et de détaillants, ainsi que de la restauration et du tourisme, des consommateurs et des associations environnementales ont accueilli positivement les trois éléments clés proposés Les questions en suspens ont été traitées dans des groupes de travail au cours des mois suivants Les résultats de ces réflexions ont été récapitulés cet été dans le cadre d’un deuxième Atelier Qualité
■ Responsabilité des acteurs de la branche
L’orientation du secteur agroalimentaire ne saurait être dictée par l’Etat. Une agriculture multifonctionnelle et une production durable pour lesquelles l’ensemble des acteurs sont responsables, sont à la base de la politique de la qualité. Il est également primordial que les exploitations agricoles et les entreprises du secteur alimentaire se considèrent respectivement comme des parties interdépendantes de la chaîne de commercialisation qui travaillent en réseau Dans ce contexte, la Confédération n ’ assume qu ’ un rôle subsidiaire Son rôle consiste essentiellement à apporter un soutien au secteur agroalimentaire par la mise en place de conditions-cadre politiques
93 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
–
Caractéristiques particulières Méthodes de production particulières (BIO, IP, etc )
Produits de montagne et d’alpage
Origine (AOP/IGP) « fabriqué sans recours au génie génétique »
Prestations écologiques requises Déclaration de provenance, « Swissness »
Législation en matière de protection de l'environnement et des animaux
Sécurité des denrées alimentaires au sens large (pour les produits suisses et étrangers)
Source : OFAG
La politique suisse dispose d’une large palette d’instruments dans le domaine de la politique de la qualité. La poursuite du développement de ces conditions-cadre et leur utilisation optimale par les différents acteurs sont nécessaires pour répondre à la diversité et à la dynamique des marchés ainsi qu ’ aux besoins des consommateurs
2.1.1.2 Organisations de producteurs et interprofessions
Les organisations de producteurs et les interprofessions peuvent prendre des mesures d’entraide en vue de l'amélioration de la qualité, de la promotion des ventes ou de l'adaptation de l'offre à la demande. Pour que ces mesures aient un impact, le Conseil fédéral peut, à l’appui des articles 8 et 9 LAGr, les déclarer obligatoires pour tous les acteurs du secteur, autrement dit les étendre également aux non-membres des organisations et interprofessions concernées On évite ainsi que des « resquilleurs » profitent de la mesure d’entraide sans participer à son financement Pour que la force obligatoire de ces mesures se traduise dans les faits, les conditions décrites dans l’ordonnance sur les interprofessions et les organisations de producteurs (RS 919 117 72) doivent être remplies A cet égard, la représentativité de l’organisation et l’intérêt public pour la mesure prise ont une importance majeure Les demandes d’adaptation de la production et de l’offre ne sont acceptées que si elles sont motivées par une situation extraordinaire et non pas par des problèmes structurels
Extensions encore en vigueur de mesures d’entraide en 2009
Organisations de producteurs et Mesures interprofessions
Interprofession du Gruyère
Sanction en cas de différences de qualité
Fédération des Producteurs Suisses Interventions sur le marché (demande de trafic de perfectionnement, de Lait FPSL promotion des ventes de beurre destinées à une utilisation artisanale ou industrielle dans le pays, promotion de la vente de crème destinée à la fabrication de glaces, exportations de crème)
Fédération des Producteurs Suisses
Contributions au titre de la prospection du marché, de la publicité de Lait FPSL de base, de mesures de promotion des ventes, de relations publiques et de marketing
Union suisse des paysans USP
GalloSuisse
Emmentaler Switzerland
Interprofession du Vacherin Fribourgeois
Producteurs suisses de bétail bovin PSBB
Contributions pour la communication marketing
Contributions pour la communication marketing
Contributions aux frais de publicité, de relations publiques, de foires et d’expositions
Contributions aux frais de publicité, de relations publiques, de foires et d’expositions
Contributions au financement d’un programme d’éradication de la diarrhée virale bovine (DVB)
94 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Cadre étatique de la politique de qualité
A s s u r a n c e q u a l i t é , R e c h e r c h e, f o r m a t i o n , v u g a r i s a t i o n , i n n o v a t i o n C o m m u n i c a t i o n , p r o m o t i o n d e s v e n t e s, p r o m o t o n d e s e x p o r t a t i o n s
2.1.1.3 Promotion des ventes
La Confédération soutient la promotion des ventes de produits agricoles suisses dans le cadre du nouvel article 12 de la LAgr institué en 1999 Les principes fondamentaux à la base du concept de promotion des ventes sont la responsabilisation des organisations de marketing, le principe de subsidiarité, la répartition des fonds entre les différents secteurs du marché des produits en fonction de leur intérêt en matière d’investissement et l’aide financière axée sur le développement de projets Ces principes fondamentaux n ’ont pas changé depuis leur introduction
La promotion des ventes est un instrument de la politique agricole compatible avec l'OMC qui permet à l'agriculture d’opérer sur les marchés de sa propre initiative, avec l'aide ciblée de la Confédération C’est un instrument de maintien de la compétitivité de l’agriculture face à la pression croissante de la concurrence en Suisse même et aussi du fait de l’ouverture internationale des marchés
■ Développement constant de la promotion des ventes au cours de ces dernières années
Au cours des dernières années, la promotion des ventes de produits agricoles a été constamment adaptée au contexte du marché sur la base des principes fondamentaux éprouvés Aujourd’hui, l’OFAG demande que soient prises des mesures communes par secteur de marché des produits, ce qui permettrait d’unir les forces
La publicité télévisée pour d’autres produits suisses, par exemple pour les fruits et légumes, avec « Barry » et « Hans », est maintenant possible grâce à la collaboration entre les secteurs du marché des produits La promotion des ventes dans l’agriculture a fait ses preuves en tant qu'instrument moderne et efficace
Les instruments qui ciblent un large public, tels les spots publicitaires et les affiches, rendent les consommateurs attentifs aux produits de l'agriculture suisse Les instruments, telles les foires, qui ont un impact en profondeur, permettent d’établir un contact direct entre visiteurs et producteurs Dans le but de contrôler l’efficacité de ce genre d’instruments et de l’améliorer autant que possible, on a souvent recours à l’analyse Touchpoint Sont dénommés « touchpoints » les différents points de contact que des groupes cibles ont avec ces instruments L’analyse touchpoint montre que la population est particulièrement accessible par le biais des instruments qui visent un large public
La promotion décentralisée des ventes permet de tenir compte des intérêts d’une agriculture diversifiée par groupes de produits et par groupes cibles de consommateurs La présentation commune sous le slogan « Suisse. Naturellement » repose sur cette stratégie et évolue positivement.
95 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Tableau 27 page A27
Promotion des ventes : résultats de l’analyse Touchpoint
Source : OFAG
■ Projets-pilotes lancés à l’étranger
Aujourd’hui, la promotion des ventes à l’étranger se fait au moyen de la communication de base Celle-ci n ' a toutefois un impact que là où le produit est déjà en vente En ce qui concerne les marchés pour lesquels il n ’existe pas encore de réseaux de distribution, il est indispensable de prendre des mesures préalables à l’ouverture du marché Cet appui à la promotion des exportations n ’est possible aujourd’hui que dans une mesure restreinte sur la base de l’ordonnance sur la promotion des ventes de produits agricoles (RS 916 010)
En juin 2009, l’OFAG a initié la promotion de projets-pilotes à l’étranger Sur la base des expériences qui auront été faites à l’occasion de la mise en œuvre de ce programme, une nouvelle ordonnance sera élaborée à l’appui de l’article 12 LAgr. En vue du développement de l’instrumentaire, il convient entre autres de mieux identifier les besoins des entreprises et les mesures d’ouverture des marchés. Il faut aussi définir précisément le rôle de l'Etat et la responsabilité des interprofessions et des organisations de marketing. Le Conseil fédéral et le Parlement devraient en outre mettre à disposition les budgets nécessaires à cet effet.
Premières aides financières accordées
Une première aide financière a été accordée à sept entreprises pour la réalisation de neuf projets pilotes Tous ces projets portent sur l’exportation de produits fromagers et de produits carnés Cela correspond au moins au montant que les entreprises ont elles-mêmes investi dans des projets d'exportation Plus de 50 % des projets d’exportation ont des pays de l’UE comme marchés cibles Les autres projets incluent aussi des pays d'Asie et d'Europe de l'Est dans leurs efforts pour développer les exportations En 2010 sont prévus cinq autres projets pilotes dans les domaines de la production biologique et de la génétique animale.
Portail Exportations sur le site Internet de l’OFAG
Depuis début 2010, un portail est ouvert sur le site de l’OFAG sous le thème « Importations et Exportations », « Exportation de produits agricoles » qui donne accès non seulement à des informations utiles aux exportateurs et à d’autres acteurs économiques concernés, mais aussi à une large collection de liens aux autorités et organisations de Suisse et de l’étranger On trouve ainsi des informations sur la promotion des exportations suisses en général et sur celle des exportations de denrées alimentaires en particulier ou encore une liste des principales foires du proche étranger spécialisées dans le domaine agroalimentaire Par ces liens, on a également accès à des informations détaillées sur les exigences douanières ou sur les dispositions de l’UE en matière de taux tarifaires préférentiels et sur les contingents qu ’elle accorde à la Suisse
96 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Contacts en millions Publicité télévisée Promotion des ventes Fromageries de démonstration Médias électroniques Relations publiques Affiches Foires Annonces 350 300 250 200 150 100 50 0
2.1.1.4 Désignation des produits agricoles
■ Etat du registre AOP/IGP
Le registre s ’est enrichi de 3 nouvelles dénominations et en compte désormais 27 (19 AOP et 8 IGP) Parmi les nouvelles dénominations enregistrées, nous trouvons une IGP, la Longeole, qui est une dénomination traditionnelle désignant une saucisse genevoise fabriquée à base de porc et de fenouil Parmi les AOP, il y a le Bloderkäse, Werdenberger Sauerkäse/Liechtensteiner Sauerkäse qui est le premier fromage frais à être inscrit dans le registre et qui se décline sous trois noms Bloderkäse lorsqu’il est consommé avant l’âge de 20 jours et Werdenberger Sauerkäse ou Liechtensteiner Bloderkäse lorsqu’il est affiné au minimum durant 60 jours L’aire géographique de production, de transformation et d’élaboration comprend douze communes du canton de St-Gall et tout le territoire de la Principauté de Liechtenstein Après une procédure de près de 8 ans, la Damassine est également entrée dans le registre comme AOP suite à une décision du Tribunal fédéral, qui a reconnu qu’il s ’agit d’une dénomination appartenant exclusivement au canton du Jura La Damassine est le troisième spiritueux à être enregistré comme AOP
L’OFAG a reçu deux nouvelles demandes d’enregistrement Une pour l’Huile de noix vaudoise en tant qu’AOP et une pour la Glarner Kalberwurst en tant qu’IGP, ainsi que trois demandes de modification de cahiers des charges
Les dossiers en cours d’examen pour des demandes d’enregistrement concernent le Jambon de la Borne, le Boutefas et le Bündner Bergkäse en tant qu’AOP et la Tomme vaudoise et l’Absinthe en tant qu’IGP Les dénominations IGP Appenzeller Mostbröckli, Appenzeller Pantli et Appenzeller Siedwurst, qui avaient fait l’objet d’opposition lors de la mise à l’enquête du cahier des charges, sont encore en procédure d’opposition La demande d’enregistrement IGP pour le Café de Colombie est également en cours d’examen et la demande AOP pour le Bois du Jura est dans l’attente d’une base légale permettant d’enregistrer des produits non alimentaires A noter enfin que la demande d’enregistrement AOP pour le Büscion da cavra a été retirée par le groupement.
97 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Registre des AOP/IGP le 31 décembre 2009
■ La demande de produits bio excède l'offre
Au moment de l’introduction de l'ordonnance bio en 1998, la Suisse comptait 3’944 exploitations biologiques Après un taux de croissance annuel de 8,4 % entre 1999 et 2002, on a enregistré une stagnation Depuis 2006, le nombre des exploitations bio est en léger recul En 2008, la Suisse comptait 5’996 exploitations de ce type
Le recul du nombre des exploitations bio en Suisse est dû à plusieurs facteurs, dont en premier lieu à l’évolution structurelle Mais il y a aussi moins d'agriculteurs disposés à changer de mode d'exploitation et certains autres qui abandonnent la production biologique en raison de la sévérité accrue des directives, telle l’obligation d'affouragement 100 % bio des ruminants en vigueur depuis le 1er avril 2009
98 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Dénomination Pro- Exploitations Entreprises Quantité Quantité Organisme de tection agricoles produite produite certification certifiée certifiée 2008 2009 nombre nombre tt Fromages L’Etivaz AOP 71 1 379 383 OIC Emmentaler AOP 4 203 187 29 266 25 723 OIC Gruyère AOP 2 355 230 29 430 28 420 OIC Sbrinz AOP 131 26 1 563 1 566 ProCert Tête de Moine AOP 307 10 2 255 2 213 OIC Formaggio d’alpe ticinese AOP 39 260 210 OIC Vacherin fribourgeois AOP 326 48 2 400 2 400 OIC Vacherin Mont-d'Or AOP 150 18 548 547 OIC Berner Alpkäse/ AOP 34 480 1 430 1 205 OIC Hobelkäse Raclette du Valais AOP OIC Bloderkäse-Werdenberger AOP ProCert Sauerkäse/Liechtensteiner Sauerkäse Produits carnés Bündnerfleisch IGP 14 1 030 958 ProCert Longeole IGP OIC Saucisse d’Ajoie IGP 10 60 55 OIC Viande séchée du Valais IGP 28 464 507 OIC Saucisson neuchâtelois IGP 13 124 124 OIC Saucisse neuchâteloise Saucisson vaudois IGP 25 980 806 ProCert Saucisse aux choux vaudoise IGP 24 679 780 ProCert Spiritueux Eau-de-vie de poire du Valais AOP 193 19 93 547 litres 92 814 litres OIC d’alcool à d’alcool à 100 % 100 % Abricotine/Eau-de-vie AOP 12 2 592 litres - OIC d’abricot du Valais d’alcool à 100 % Autres produits Rheintaler Ribel AOP 52 38 29 ProCert Cardon épineux genevois AOP 4 52 69 ProCert Pain de seigle Valaisan AOP 43 67 789 756 OIC Munder Safran AOP 19 0,002 0,00033 OIC Poire à Botzi AOP 3 13 4 41 OIC St Galler Bratwurst/ IGP OIC Kalbsbratwurst ProCert SQS q inspecta Source : OFAG
Cette évolution contraste avec le développement tout à fait positif du marché des produits alimentaires bio en Suisse En 2008, le chiffre d’affaires réalisé par la vente de produits bio a augmenté de 11,4 % par rapport à 2007 et de 7 % en 2009
La vente de produits bio rapporte généralement plus aux paysans que celle de produits non bio Le lait bio a pu ainsi mieux résister que le lait non bio à la pression sur les prix au cours de l'année 2009
Prix du lait à la production 2009
Le développement positif du marché fait que dans certains secteurs la demande ne peut plus être couverte par l'offre de produits suisses C’est en particulier le cas pour les produits de la culture des champs En ce qui concerne le blé panifiable bio, la part représentée par la production indigène n ’est que de 34 % et pour ce qui est des céréales fourragères, elle est d’environ 30 % Durant l’année sous revue, 86’896 tonnes de céréales et de produits céréaliers d’une valeur d’environ 73 millions de francs (prix des matières premières) ont été importées (chiffres de Bio Suisse, uniquement qualité Bourgeon)
2 1 1 5 Assurance qualité
Aujourd’hui déjà, le secteur agroalimentaire consent de gros efforts dans le domaine de l'assurance qualité L’orientation sur une stratégie qualité rend ces efforts encore plus importants L’art 11 LAgr habilite la Confédération à participer au financement de systèmes d’assurance qualité La loi laisse cependant une marge d’appréciation et d’interprétation quant au financement de services collectifs d’assurance qualité
C’est pourquoi il est prévu à moyen terme d'élaborer une ordonnance garantissant la transparence en matière de critères et de répartition des moyens financiers
En octobre 2008, la société simple « Qualitätssicherung FGK » (« Assurance qualité FLP »), constituée des organisations Swisspatat, UMS, Fruit-Union Suisse et Swisscofel, a présenté une demande de soutien pour un projet pilote Dans le cadre de ce projet, approuvé en décembre 2009, 100 francs sont versés à chaque producteur qui obtient sa première reconnaissance SwissGAP entre 2009 et 2010
99 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
P r i x d u l a t e n c e n t i m e s
30 40 50 60 70 80 90 Jan Fév MarsAvrilMaiJuinJuil Août Sept Oct Nov Déc Lait bio Lait non bio
Source : OFAG
2.1.1.6 Instruments du commerce extérieur
■ Modification de la base légale et exécution des réglementations d’importation et d’exportation
Les réglementations d’importation restent un instrument important pour l’agriculture suisse dans le domaine du commerce extérieur Elles perdent cependant de leur importance en raison des accords de libreéchange et des libéralisations autonomes et elles continueront d’être démantelées au fur et à mesure que de nouveaux accords bilatéraux et multilatéraux sont conclus C'est une des raisons pour lesquelles la tendance est aujourd'hui à les simplifier au maximum Plusieurs mesures contribuent à faciliter la tâche des importateurs et de l’Administration Ainsi, des dispositions qui figuraient auparavant dans différentes ordonnances sont transférées dans l'ordonnance sur les importations agricoles, ce qui permet de clarifier et d’uniformiser les règles Une autre ordonnance, celle sur les pommes de terre, a pu être abrogée par ce moyen au 1er janvier 2010 Le Conseil fédéral et le DFE délèguent de plus en plus souvent à l’OFAG la compétence d‘augmenter et de libérer des contingents tarifaires ainsi que de modifier les droits de douane afin que les décisions soient prises si nécessaire plus souvent et surtout, plus rapidement La fixation des droits de douane sur le sucre, les céréales et les aliments pour animaux est souple Ainsi, en dépit des fluctuations des prix sur le marché international, la protection agricole suisse reste constante ou peut être diminuée de manière ciblée
Des simplifications sont également introduites dans la communication des règles Sur Internet, les informations et formulaires destinés aux importateurs sont le plus complets possible Des parts de contingents tarifaires peuvent être mises en adjudication par le biais de liaisons Internet sécurisées et l’état du contingent actualisé plusieurs fois par jour est affiché La quantité contingentaire correspondante est automatiquement déduite au moment de la déclaration électronique en douane Les abonnés sont informés par courriel lorsqu’une adjudication va avoir lieu dans leur secteur et lorsque des contingents sont libérés dans le secteur des fruits ou des légumes
Les changements apportés aux réglementations d’importation sont décrits en détail dans le rapport sur les mesures tarifaires prises en 2009 (http://www.admin.ch/ch/f/ff/2010/807.pdf). Dans ce rapport est également publiée l’attribution des parts de contingent tarifaire, là aussi exclusivement sur le site Internet de l’OFAG, sous Thèmes/Importations et exportations (www import ofag admin ch)
Résultats des mises en adjudication pour la période contingentaire 2009
Lors de la procédure d’adjudication, le contingent tarifaire est réparti soit en entier soit en plusieurs tranches, et mis en adjudication à divers moments avant et pendant la période contingentaire L’appel d’offres a toujours lieu dans la Feuille officielle suisse du commerce (FOSC) et sur le site Internet de l’OFAG ; il est également possible d’être tenu informé par courriel en souscrivant un abonnement aux lettres d’information Tout enchérisseur peut, dans les limites de la quantité mise en adjudication, soumettre au maximum cinq offres à des prix et pour des quantités différents. Les parts sont attribuées selon un ordre décroissant, en commençant par le prix le plus élevé offert. Au niveau de prix le plus bas pouvant être pris en compte, une part réduite en proportion peut être éventuellement attribuée. En 2009, l’OFAG a effectué un total de 96 mises en adjudication, réparties sur plusieurs contingents tarifaires partiels et périodes d’importation (cf tableau)
100 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Résultats des mises en adjudication pour la période contingentaire 2009
Groupe de produits et produits mis en adjudication
1 Pces : pièces, kg br : poids brut en kilogrammes, kg net : poids net en kilogrammes, kg éq : équivalents des produits frais pour les produits transformés, dont le poids net est converti sur la base de facteurs fixes Poids 80 % TMG : kilo net de beurre contenant 82 % de matière grasse du lait ; les importations sous le numéro de tarif sont converties en kg 82 %TMG
2 contingents tarifaires no 21 et no 31 (contingent tarifaire autonome avec attribution sur la base de l’exportation compensatoire)
Source : OFAG
Dans le domaine de la viande, en 2009, comme l’année précédente, des garanties sous forme de garanties bancaires ou de cautionnements solidaires représentant un montant de près de 23 millions de francs ont été fournies par une centaine d’entreprises Elles ont pu ainsi se libérer de l’obligation d’avoir à payer le prix d’adjudication avant l’importation de marchandises au taux du contingent (TC) Les garanties permettent non seulement aux importateurs d’utiliser immédiatement les parts de contingent acquises, mais elles soulagent également l'Administration du contrôle des importations et des paiements et permettent d’éviter des procédures de recouvrement de droits de douane élevés (différence entre le TC et le taux hors contingent [THC] plus TVA)
101 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Viande, y compris produits carnés et charcuterie, ainsi qu ’animaux d’élevage Viande de volaille kg br 46 500 000 1,99 100 5 66 Viande de porc en demi-carcasses kg br 4 377 000 1,60 100 7 27 Viande des animaux de l’espèce ovine kg br 5 220 000 2,85 90 5 53 Viande des animaux de l’espèce caprine kg br 320 000 0,51 100 2 14 Viande des animaux de l’espèce chevaline kg br 5 000 000 0,30 100 5 17 Viande de veau kg br 112 500 8,66 90 1 26 Foies de veau kg br 135 000 0,12 90 59 Aloyaux / High-Quality-Beef kg br 4 365 000 7,65 90 13 75 Viande de vache en carcasses destinée à la transformation kg br 4 230 000 1,54 90 9 21 Viande de vache destinée à la transformation kg br 90 000 1,88 90 1 21 Langues kg br 225 000 0,02 90 53 Museaux de bœuf kg br 189 000 0,03 90 52 Viande de bœuf (kascher) kg br 301 750 0,10 100 43 Viande de bœuf (halal) kg br 350 000 1,34 100 47 Viande de mouton (kascher) kg br 20 000 0,17 100 43 Viande de mouton (halal) kg br 175 000 1,67 100 48 Jambon séché à l’air en provenance de l’UE kg br 1 100 000 7,97 100 1 71 Viande séchée à l’air en provenance de l’UE kg br 220 000 6,37 100 1 45 Charcuterie en provenance de l’UE kg br 4 086 500 2,90 100 1 94 Jambon en boîte et jambon cuit kg br 71 500 7,25 100 1 21 Viande de bœuf en conserve kg br 770 000 0,73 100 1 12 Poudre de lait kg net 300 000 2,39 67 25 Beurre kg 82 %TMG 100 000 6,84 100 15 Animaux de l’espèce bovine pces 1 200 116,25 100 2 14 Produits végétaux Fleurs coupées kg br 200 000 0,66 21 33 Produits semi-finis à base de pommes de terre destinés à la fabrication de sauces et de soupes kg éq 360 000 0,02 100 12 Autres produits semi-finis à base de pommes de terre kg éq 1 000 000 0,02 100 18 Produits finis à base de pommes de terre kg éq 2 500 000 0,71 100 1 27 Produits de fruits à pépins 2 kg éq 244 000 0,34 38 26 Fruits pour la cidrerie et la distillation kg net 172 000 0,01 100 13
U n i t é 1 Q u a n t i t é m i s e e n a d j u d i c a t i o n P r i x d ’ a d j u d i c at i o n , m o y e n n e P a r t d u c o n t i ng e n t t a r i f a i r e ( p a r t i e l ) t o t a l m i s e e n a d j u d i c a t i o n M i s e s e n a d j u d ic a t i o n 2 0 0 9 P a r t i c i p a n t p a r a p p e l d ’ o f f r e s N o m b r e d ’ u n i t é s F r a n c s / u n i t é % N o m b r e N o m b r e, o u n o m b r e m o y e n
Autres activités d’exécution dans le domaine des importations et exportations
En 2009, l’OFAG a reçu mandat de l’Office vétérinaire fédéral (OVF) d’établir des certificats d’authenticité pour l’exportation de viande des Grisons. C’est pourquoi l’OFAG peut maintenant indiquer précisément sur son site Internet le degré d’utilisation d’un contingent tarifaire accordé par l’UE. Durant la période entre la prise en charge de cette tâche en mai 2009 jusqu’à l’épuisement du contingent à la mi-octobre, la Commission européenne a reçu confirmation de l'authenticité d’une quantité de près de 750 tonnes de viande des Grisons au moyen de 54 certificats d’origine
L’OFAG accomplit encore d'autres activités d'exécution en relation avec les réglementations d'importation
Il contrôle ainsi avant toute importation d'animaux d'élevage les certificats d'ascendance qui, aux termes de l’ordonnance sur l’élevage, doivent accompagner l’animal au moment de sa mise dans le commerce ainsi qu ’ au passage de la frontière Cela permet d’importer rapidement des animaux et de les utiliser dans délai pour l’élevage
De nombreuses importations de produits agricoles comme le vin ou certains produits à base de viande sont soumises à autorisation De surcroît, l’importation de ces marchandises soumises à des contingents tarifaires est souvent réduite, seule une quantité déterminée pouvant être importée au TC plus avantageux Dans des cas particuliers, notamment dans le cadre de foires-expositions ou de manifestations similaires, l’OFAG et l’Administration fédérale des douanes (AFD), lorsqu’il s ’agit de petites quantités, peuvent autoriser des importations sans permis A certaines conditions, p ex remise gratuite des produits pour la dégustation, il est possible d'autoriser l'importation au taux du contingent En 2009, l’OFAG a accordé une trentaine d’autorisations de ce genre, en étroite collaboration avec le seco et avec AFD Les exportateurs suisses devraient profiter eux aussi de cette pratique, car ils peuvent s ’attendre à des facilitations équivalentes lorsqu’ils présentent leurs produits à l’étranger
Perspectives
Les réglementations d’importation doivent être encore plus simplifiées et uniformisées Des groupes de travail sont chargés d’élaborer des propositions de développement du système d’importation de la viande et de réfléchir aux moyens de rassembler dans une seule ordonnance le plus grand nombre possible de réglementations d’importation Les méthodes d’adjudication de certains contingents tarifaires sont réexaminées pour passer si possible à des systèmes plus simples et plus conformes aux règles de la concurrence Les annexes de l’ordonnance sur les importations agricoles sont restructurées et conçues différemment afin d’être plus courtes et plus informatives Une liste exhaustive des positions tarifaires facilite la vue d’ensemble et l‘enregistrement électronique ainsi que la recherche d’informations complémentaires dans « tares », le tarif douanier électronique (www tares ch) Certaines parties de l’ordonnance sur les importations agricoles, qui peuvent être modifiées par l’OFAG, seront si possible transférées dans une ordonnance élaborée par l’office, afin d’avoir moins souvent à publier une nouvelle version de l’ordonnance du Conseil fédéral L’objectif ainsi poursuivi est de réviser la structure des bases légales régissant le domaine des importations dans la perspective de la réorganisation et de la réduction de la protection douanière
■ Importation et exportation de produits transformés
Dans le but de compenser le handicap dû aux prix des matières premières subi par l’industrie alimentaire suisse et de garantir l’écoulement des matières premières suisses, un système de compensation des prix est maintenu à la frontière pour les produits agricoles transformés (« Schoggigesetz ») Les droits de douane renchérissent le prix des matières premières des produits transformés importés jusqu’au niveau des prix pratiqués en Suisse, alors que les contributions à l’exportation réduisent le prix de certaines matières premières dans les produits transformés Les contributions à l’exportation sont calculées sur la base de la différence entre le coût déterminant des matières premières suisses et celui des matières premières étrangères Les contributions à l’exportation sont calculées sur la base de la quantité de matière première utilisée pour la fabrication du produit de transformation qui est exporté
102 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Le « Schoggigesetz » ne constitue qu'indirectement un instrument de la politique agricole Elle rend toutefois compte dans une certaine mesure des réalités de la politique agricole Au cours des dernières années, le « Schoggigesetz » a révélé ses limites, en particulier durant l’année sous revue, lorsque les besoins de compensation du prix des matières premières n 'ont pas pu, et de loin, être couverts par le budget ordinaire Cette tendance va encore s ‘accentuer du fait que les quantités exportées ne cessent de croître alors que le budget à disposition est toujours plus réduit Il faut en outre constater que ces subventions à l'exportation, de même que d'autres formes de remboursements compensatoires font l'objet d'une pression internationale en vue de leur suppression Cette problématique est thématisée au chapitre 3 1 « Développements internationaux »
S’agissant des exportations, 93 millions de francs étaient à disposition pour la compensation du prix des matières premières en 2009 Le budget ordinaire, insuffisant, de 75 millions de francs, a été crédité d’un montant supplémentaire de 18 millions de francs en décembre 2009
En ce qui concerne les produits agricoles transformés, la Suisse présente une balance extérieure positive en termes de valeur commerciale et son excédent a encore augmenté au cours de ces dernières années Alors que durant les précédentes années, les exportations avaient enregistré une nette augmentation, affichant des taux de croissance à deux chiffres (+120 % de 2004 à 2008), ceux-ci ont stagné (+1 %) par rapport à 2008. De même, les importations qui avaient augmenté de 50 % de 2004 à 2008, sont restées en 2009 pratiquement au même niveau qu ’ en 2008 (–0,4 %). L’UE, qui représente une part de 68 % des exportations et de 84 % des importations, est de loin le principal partenaire commercial de la Suisse dans le domaine des produits agricoles transformés.
103 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
e n m i o d e f r
0 200 180 160 140 100 120 80 60 40 20 1991/92 2009 2004 2005 2006 2007 2008
e n m i o d e f r
Evolution des contributions à l'exportation des produits agricoles transformés
Source : AFD
Importations et exportations de produits agricoles transformés
0 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Exportations Importations
Source : AFD
2.1.2 Economie laitière
Depuis la suppression du contingentement laitier étatique, le 1er mai 2009, l’économie laitière suisse assume elle-même la responsabilité de la gestion de la quantité de lait produite La crise économique mondiale et la baisse de la demande de produits agricoles qui a suivi ont exercé en Suisse aussi une pression sur les prix et ont conduit à des stocks excédentaires de poudre de lait et de beurre Toutes les aides permanentes à la promotion des ventes dans le pays, de même qu'à l'exportation, ont été supprimées début 2009 Compte tenu de la situation exceptionnelle du marché, des mesures spéciales transitoires ont été prises par les organisations faîtières de l’économie laitière et par la Confédération pour alléger le marché laitier suisse
Mesures en faveur du marché laitier suisse 2009
Produit Fromage Beurre Lait écrémé Poudre de lait Lait de consommation, crème, produits à base de lait frais
Mesure Protection douanière 1
Suppléments ■
Aides accordées dans le pays ■ 2
Aides à l’exportation ■ 3
1 La protection douanière subsiste cependant à l’égard des pays non membres de l’UE
2 Maintenues jusqu’à mi 2009 pour le beurre destiné à l’utilisation dans l’artisanat et l’industrie en raison des mesures spéciales pour l’assainissement du marché du lait
3 Maintenues jusqu’à fin 2009 pour la crème en raison des mesures spéciales d’assainissement du marché du lait
Source : OFAG
104 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
■■■■
■ Moyens financiers et chiffres clés statistiques 2009
Selon le compte d’Etat 2009, la Confédération a dépensé 298,2 millions de francs en suppléments, subventions et conventions de prestations, ce qui représente un recul de 52 millions de francs (–14,7 %) en comparaison avec l’année précédente De surcroît, en raison de la situation exceptionnelle du marché, la Confédération a prélevé sur le fonds « importations de beurre » 9 millions de francs pour la promotion des ventes de beurre à l’industrie et à l’artisanat en Suisse, 4,5 millions de francs pour le financement de la réduction des stocks de beurre et 5 millions de francs pour l’exportation de crème. Les dépenses de la Confédération en faveur de l’économie laitière se sont ainsi élevées à 316,7 millions de francs en 2009.
Pendant l’année laitière 2008/09, 15’116 exploitations produisant du lait étaient situées en région de plaine et 12’015, en région de montagne Le nombre des producteurs de lait a ainsi reculé de 3,2 % par comparaison avec l'année laitière précédente
La moyenne des livraisons s ’est montée à 150’291 kg pour les exploitations de plaine et à 84’826 kg pour les exploitations de montagne, ce qui correspond à une augmentation de respectivement 6,2 et 7,2 %. Les livraisons moyennes par vache ont aussi légèrement augmenté, pour passer à 5’687 kg (+0,7 %).
La production totale de lait en Suisse, y compris le lait produit dans les exploitations d’estivage, s ’est élevée à près de 3,4 millions de tonnes durant l’année laitière 2008/09
A titre de préparation à la période qui suivra l’orientation étatique de la production, les producteurs de lait avaient la possibilité, pendant un délai transitoire de trois ans de sortir de manière anticipée du contingentement laitier, à condition d’être affiliés à une organisation exemptée A la fin de l’année laitière (du 1er mai de l’année en cours au 30 avril de l'année suivante), l’OFAG a comparé les quantités de lait effectivement commercialisées au potentiel de production des organisations exemptées Le potentiel de production était constitué de la quantité de base ou de la somme des contingents qui étaient attribués aux producteurs concernés pour la dernière année laitière avant l’exemption De ce potentiel de production faisaient également partie les excédents autorisés par l'OFAG pour la commercialisation de quantités supplémentaires de lait ainsi que les contingents supplémentaires accordés pour le bétail acheté dans la région de montagne Durant l’année laitière 2008/09, 18 organisations exemptées ont commercialisé près de 70 millions de kilos de plus de lait que leur potentiel de production Dans le cadre du droit d’être entendu, les organisations concernées ont eu la possibilité de justifier leurs livraisons trop élevées durant l’année laitière 2008/09 Sur cette base, l’OFAG a pris des mesures administratives conformément à l’article 169 LAgr Les 20 autres organisations exemptées ont commercialisé 9 millions de kilos de lait de moins que leur potentiel de production
105 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Tableau 28 page A28 Livraisons moyennes par exploitation e n k g Source : OFAG 0 160 000 140 000 100 000 120 000 80 000 60 000 40 000 20 000 2001/02 2004/05 2005/06 2006/07 2007/08 2008/09 Région de plaine Suisse (sans la région d'estivage) Région de montagne
■ Production laitière après le 1er mai 2009
En juin 2009, une cinquantaine d’organisations et d’entreprises des secteurs de la production de lait, de la transformation du lait et du commerce de détail ont constitué l’interprofession du lait (IP Lait), afin de relever ensemble les défis du marché laitier La nouvelle interprofession représente près de 95 % de la quantité de lait produite en Suisse Fin novembre 2009, l’IP Lait a adopté un modèle de gestion des quantités de lait de centrale Le modèle à trois échelons (lait contractuel, lait de bourse et lait de dégagement du marché) doit permettre d’écouler sur le marché autant de lait que possible dans des conditions contractuelles stables. Les contrats doivent être conclus entre les transformateurs de lait de centrale et leurs fournisseurs. L’IP Lait a également approuvé le financement de mesures d’allégement temporaires à titre de soutien à la réduction des importants stocks de beurre. Au début décembre 2009, l’IP Lait a demandé au Conseil fédéral d'étendre ces mesures aux non-membres. Celui-ci a décidé, le 17 février 2010, que les non-membres devaient également respecter le modèle de gestion des quantités d’ici à fin 2010 et participer au financement de mesures temporaires de réduction des stocks de beurre jusqu’à fin 2010
La disposition figurant à l’art 36b LAgr concernant les contrats d’achat de lait vise à instaurer des conditions contractuelles solides Aux termes de cette disposition, les producteurs ne peuvent vendre leur lait qu’à un utilisateur de lait, à un groupement de producteurs ou à une organisation de producteurs et doivent conclure un contrat à cet effet La durée du contrat doit être d’une année au minimum et il doit contenir au moins un accord portant sur la quantité de lait livrée et les prix arrêtés Les vendeurs sans intermédiaire sont exemptés de la conclusion obligatoire de contrats Les contrats de droit public d’achat de lait se rapportent à la vente de lait au premier échelon (producteur, premier acheteur de lait) En revanche, les contrats conclus dans le cadre des quantités gérées par l'IP Lait concernent généralement la vente de lait au deuxième échelon (premier acheteur de lait – transformateur de lait de centrale)
L’OFAG publie chaque mois depuis juillet 2009 un indice du prix du lait de centrale (Base 2005 = 100) Il s ’agit d’une donnée rétrospective qui représente l’évolution des prix des produits laitiers vendus dans le commerce de détail (lait et crème de consommation, beurre), des produits de fabrication industrielle (poudre de lait écrémé et de lait entier, beurre industriel) et du lait produit dans les pays voisins L’indice du prix du lait de centrale permet de suivre l'évolution du marché et sert à l'IP Lait à fixer le prix indicatif du lait de centrale La détermination du prix indicatif relève de la seule compétence de l’IP Lait
■ Mesures spéciales relatives au marché laitier
Au début de l’année sous revue, la situation sur le marché laitier suisse était tendue en raison de la crise économique et du recul de la demande qui s ' en est suivi La baisse mondiale des prix à la production du lait et la cherté du franc suisse réduisent les possibilités d’exportation du fromage suisse, ce qui contraint les transformateurs de lait à produire toujours davantage de poudre de lait et de beurre Les stocks élevés de ces produits vendables uniquement à bas prix à l'étranger, de même que les importantes livraisons de lait et la stagnation des ventes en Suisse, ont entraîné une pression durable sur le prix du lait
En vertu de la loi sur l'agriculture, la Confédération peut participer, en cas d’évolution extraordinaire, aux frais de mesures temporaires destinées à alléger le marché, à condition que les organisations intéressées fournissent elles aussi des prestations appropriées En 2009, deux trains de mesures ont été adoptés pour soutenir les efforts de l'interprofession en vue de stabiliser les marchés.
En même temps qu ’elle décidait le train de mesures du 29 janvier 2009, la Confédération a débloqué 14 millions de francs pour soutenir les exportations de crème et les ventes de beurre destiné à l’industrie et à l’artisanat suisses Des mesures supplémentaires d’allégement du marché ont dû être financées par l’interprofession au moyen d’une taxe ayant force obligatoire générale, mais limitée dans le temps, d’un montant de un centime par kilo de lait Les acteurs concernés du marché ont été en outre tenus de se doter d'un système de droit privé de gestion des quantités de lait
106 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Des fonds supplémentaires au titre des mesures d’allégement ont été accordés par le Conseil fédéral le 21 octobre 2009 Il a augmenté de 18 millions le crédit destiné aux mesures de compensation des prix des produits agricoles de transformation, a débloqué 4,5 millions de francs sur le fonds « importations de beurre » pour le financement de la réduction des stocks de beurre et a accordé 1,5 million de francs supplémentaires pour l’aide à l’exportation de bétail de rente et d’élevage
■ Plateforme d’évaluation des données laitières
Les travaux d’élaboration du projet « Plateforme Evaluation Lait (PEL) » se poursuivent à l’OFAG. Une fois le projet réalisé, la plateforme sera accessible sous www.milchdaten.ch. On y trouvera des évaluations statistiques concernant le domaine du lait, clairement récapitulées et actualisées tous les mois. Les domaines suivants seront consultables sur le site :
– exploitations laitières : structures et production de lait cru (p ex nombre de producteurs de lait) ;
– mise en valeur (p ex quantités fabriquées de produits laitiers) ;
marché (p ex consommation de lait et de produits laitiers par habitant) ;
données comparatives européennes (p ex fabrication de fromage dans d’autres pays) ;
qualité du lait cru (p ex nombre d’analyses et de réclamations par canton) ;
dépenses de la Confédération
Près de la moitié des évaluations sont d’un intérêt public prépondérant et consultables gratuitement Les autres évaluations concernent des domaines spécialisés et seront transmises aux personnes intéressées qui auront souscrit un abonnement annuel
Grâce à cette plateforme, l’OFAG sera en mesure de réaliser des évaluations individuelles sur demande Ces évaluations à la demande devraient être utiles, en particulier aux organisations de la branche laitière
Les personnes physiques et morales ont en outre la possibilité d’obtenir des données mensuelles concernant des exploitations individuelles et d’en faire une évaluation selon leurs propres besoins L’OFAG fournit à titre individuel les données souhaitées en respectant les dispositions relatives à la protection des données
107 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
–
–
–
–
2.1.3 Economie animale
Les dispositions d’exécution ont été modifiées dans divers domaines de l’économie animale en 2009 ou au cours du premier semestre 2010 En ce qui concerne l’importation de viande bovine de haute qualité, le Conseil fédéral a précisé les exigences concernant les certificats des pays fournisseurs et a attribué l’activité de contrôle aux bureaux de douane à partir du 1er janvier 2010 Dès 2010, l’apiculture pourra être soutenue avec un montant maximum de 250’000 francs par an provenant du crédit destiné à l’élevage
Cette mesure repose sur la motion, transmise par le Parlement, de la conseillère nationale Brigitte Gadient, qui demandait un renforcement du soutien à l’apiculture En outre, le Conseil fédéral a décidé le 12 mai 2010 que la viande de lapin importée provenant d’un mode d’élevage non admis en Suisse (en particulier l’élevage en batteries) devait être déclarée au point de vente Cette disposition n ’entre en vigueur que le 1er janvier 2012, afin de laisser une période d’adaptation appropriée aux entreprises
La santé des animaux a une grande importance économique pour la production animale suisse L’éradication de la diarrhée virale bovine (BVD) a été poursuivie en 2009 Depuis des mois, le nombre de veaux nouveau-nés qui sont déclarés infectés est proportionnellement en baisse constante Le 1er octobre 2009, la phase de surveillance a commencé pour les exploitations dans lesquelles il n ’ y avait plus d’animaux sous séquestre Les veaux nouveau-nés doivent continuer à être examinés pour détecter la BVD et éloignés au plus vite de l’exploitation en cas de test positif confirmé La lutte contre la maladie de la langue bleue doit également être poursuivie Celle-ci a fait son apparition pour la première fois en Suisse en 2007 Deux campagnes de vaccination ont été menées à bien en 2008 et 2009 La vaccination était également obligatoire en 2010, dans le but de maintenir un standard élevé de santé des animaux, mais des exceptions ont été accordées sur demande
108 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Mesures 2009
Animal/Produit
Mesure
Protection douanière ■■■■■■■■
Dégagement des marchés publics
Campagne de stockage
Campagne de VPR
Campagne d’œufs cassés ■
Contributions à la mise en valeur de la laine de mouton ■
Aides à l’exportation de bétail d’élevage et de rente
Effectifs maximums
Banque de données sur le trafic des animaux
Contributions à l’infrastructure des marchés publics dans les régions de montagne
Promotion de l’élevage
Préservation des races suisses menacées
Source : OFAG
Le principal élément de soutien au marché de la viande suisse est la protection à la frontière au moyen de droits de douane et de contingents L’OFAG a accordé des aides pour stabiliser temporairement les marchés de la viande et des œufs, ainsi que pour encourager l’exportation d’animaux d’élevage et de rente Par ailleurs, pour garantir l’écoulement des produits, les marchands de bétail de boucherie doivent reprendre sur les marchés publics durant des périodes limitées les animaux qui ne peuvent être vendus en vente libre
■ Moyens financiers 2009
Le budget de 100,2 millions de francs pour les mesures en faveur de l’économie animale et l’élimination des sous-produits animaux a été entièrement utilisé (les dépenses pour le contrôle du trafic des animaux n’étaient pas comprises dans cette somme) L’augmentation des dépenses de 2,4 millions de francs par rapport au budget de soutien des exportations de bétail d’élevage et de rente a été totalement compensée dans le cadre du crédit pour l’économie animale
L’exploitation de la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) dans le cadre du contrôle du trafic des animaux a coûté 9,2 millions de francs, qui ont été entièrement couverts par le prélèvement d’émoluments à hauteur de 10,5 millions L’OFAG a versé 47,7 millions de francs pour l’élimination des sous-produits animaux Environ un tiers de cette somme a été versée aux éleveurs de bovins et environ deux tiers aux entreprises qui effectuent l’abattage des animaux de l’espèce bovine, ovine, porcine et caprine
109 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
■■■
■■■
■■■■
■■■■
■■■■
■■■■■
■■■
■■■■■■■
■■■■■■■■
B o v i n s V e a u x P o r c s C h e v a u x M o u t o n s C h è v r e s V o l a i l l e A b e i l l e s O e u f s Tableau 29 page A28
Répartition des fonds 2009
Total 100,2 mio de fr
Contributions de soutien à la production d'œufs du pays 2%
Aides intérieures pour le bétail de boucherie et la viande et contributions à l'infrastructure dans les régions de montagne 3%
Promotion de l'élevage 35%
Convention de prestations Proviande 6%
Contributions à la mise en valeur de la laine de mouton 1%
Elimination des sous-produits animaux 47%
Contributions à l'exportation d'animaux d'élevage et de rente 6%
Source : Compte d'Etat
■ Mesures concernant le marché du bétail de boucherie et de la viande
L’interprofession Proviande remplit diverses tâches sur le marché du bétail de boucherie et de la viande depuis 2000. La Confédération lui a confié les tâches suivantes, sur la base d’une convention de prestations fondée sur l’art. 51 LAgr.
Taxation neutre de la qualité
Proviande doit taxer de manière neutre la qualité des animaux abattus dans les grands abattoirs, soit les entreprises dans lesquelles plus de 120 cochons ou environ 23 pièces de gros bétail sont abattus chaque année Dans certaines circonstances, Proviande procède également à la taxation de la qualité dans des abattoirs moyens et petits En 2009, la qualité des carcasses a été taxée par le service de classification de Proviande dans 32 entreprises
Depuis 2005, les résultats de la taxation de la qualité permettent d’observer trois tendances principales : premièrement, la part des vaches très décharnées est passée de 20 à 26 %, et cela au détriment des vaches à charnure moyenne Cette évolution est le résultat de la sélection des vaches laitières en vue d’une production laitière plus élevée, ce qui a eu un effet négatif sur la charnure Deuxièmement, la part des taureaux très bien en viande a augmenté de 16 à 24 % L’optimisation de l’alimentation et de l’engraissement, ainsi que l’utilisation de races à viande appropriées, a eu un effet positif sur la charnure des animaux Troisièmement, la charnure des agneaux a fortement augmenté pour les mêmes raisons En 2009, 57 % des agneaux étaient classifiés comme bien en viande et très bien en viande En 2005, cette part n’était que de 43 %
Le pourcentage de viande maigre des porcs, déterminé à l’aide d’instruments techniques, était en moyenne de 56,1 % environ en 2009 (2008 : 56,1 % ; 2007 : 55,8 %) Le pourcentage de viande maigre est resté stable au cours des trois dernières années
De 2007 à 2009, Proviande a mené un essai pratique d’un appareil servant à classifier automatiquement les carcasses d’animaux de l’espèce bovine Cet appareil, commercialisé par une firme française et utilisé dans plusieurs pays européens, détermine la charnure et la classe de graisse à l’aide d’analyses d’images
Les résultats ont montré que cet appareil n ’est pas encore assez développé pour le contexte suisse Proviande n ’ a donc fait aucune demande d’homologation auprès de l’OFAG pour cet appareil
110 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Répartition des carcasses selon les classes de charnure 2009
C Classe de charnure: H T A X
C = très bien en viande, H = bien en viande, T = charnure moyenne, A = charnure faible, X = très décharné
Source : Proviande
Surveillance des marchés publics et mise sur pied de mesures destinées à alléger le marché
En accord avec les cantons et les organisations paysannes, Proviande établit avant le début de l’année civile un programme annuel des marchés publics de bétail de boucherie et de moutons Ce programme indique notamment les lieux et les jours de marché ainsi que les catégories d’animaux pouvant être présentées L’OFAG doit approuver le programme annuel Le nombre de marchés qui ont eu lieu a diminué pour toutes les catégories d’animaux, alors que le nombre des animaux présentés a augmenté Sur les marchés de gros bétail et sur les marchés des veaux, la hausse du nombre d’animaux présentés était respectivement de 5,7 % et de 7 %
Les marchés publics surveillés en 2009 en chiffres
admis par rapport à l’ensemble des abattages % 14,8 15,4 37,5
Animaux attribués (dégagement du marché) Nombre 0 990 2 049
Source : Proviande
L’offre de veaux de boucherie a dépassé la demande au printemps et en été, en raison du pic saisonnier Pour soutenir les prix des veaux, près de 60 abattoirs ont stocké 707 t de viande de veau, qui ont pu être remises en circulation et utilisées pour la transformation en automne L’OFAG a versé 2,8 millions de francs (env 4 fr par kg) pour compenser les frais de stockage et la dépréciation due à la congélation
■ Mesures sur le marché des œufs
En particulier après Pâques, la demande en œufs baisse de manière significative Pour atténuer les effets des variations saisonnières, l’OFAG a débloqué en 2009, après consultation des milieux concernés, un montant maximum de 2 millions de francs pour des mesures de mise en valeur Les fabricants de produits à base d’œufs ont cassé 7,7 millions d’œufs de consommation du pays et ont mis en valeur le blanc et le jaune d’œuf dans l’industrie Le marché des œufs de consommation a ainsi été désengorgé Ils ont obtenu une contribution de 9 ct par œuf cassé Les commerçants ont réduit le prix de 20,4 millions d’œufs de consommation en faveur des consommateurs, recevant 5 ct par œuf En tout, 12 entreprises ont participé aux campagnes d’œufs cassés et 11 entreprises à la campagne de ventes à prix réduits
111 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
e
n %
0 80 70 60 50 40 30 20 10
Vaches
Cabris Agneaux Veaux Taureaux
Caractéristiques Unité Veaux Gros bétail Ovins Marchés publics surveillés Nombre 266 705 337 Animaux mis en adjudication Nombre 38 212 59 103 86 447 Nombre moyen d’animaux par marché Nombre 144 84 257 Part d’animaux
■ Mesures pour la transformation de la laine de mouton
Depuis le 1er janvier 2009, la révision totale de l’ordonnance sur la mise en valeur de la laine de mouton suisse est en vigueur La demande du Parlement de lier plus fortement qu ’auparavant le soutien financier pour la laine de mouton à une valorisation à forte valeur ajoutée en Suisse a été mise en œuvre L’OFAG a donc fourni en priorité les moyens financiers pour les projets innovants visant à mettre en valeur la laine de mouton Dans un second temps, les organisations d’entraide ont obtenu des contributions pour la mise en valeur de la laine de mouton du pays. Ces organisations ont au minimum l’obligation de trier la laine récoltée, de la laver et de la céder pour transformation en produits finis dans le pays. Exceptionnellement, le lavage peut avoir lieu à l’étranger.
L’OFAG a soutenu en 2009 quatre projets innovants pour la mise en valeur de la laine de mouton avec une somme totale de 0,4 million de francs Sept organisations d’entraide ont collecté environ 154 tonnes de laine de mouton en 2009, qu’ils ont triée et cédée une fois lavée pour transformation en produits finis dans le pays La contribution financière de la Confédération était de 2 fr par kilo de laine lavée, ce qui représentait une somme d’environ 0,3 million de francs pour l’année 2009
■ Mesures pour l’exportation de bétail
En 2009, la Confédération a soutenu pour la dernière fois l’exportation de bétail d’élevage et de rente à hauteur de 6,85 millions de francs Les négociants ont exporté 5’780 animaux de l’espèce bovine avec un montant d’aides de 6,2 millions de francs Leurs acheteurs provenaient de 15 pays L’Italie et l’Ouzbékistan ont été les principaux acheteurs, avec respectivement 4’303 et 332 animaux De nouveaux marchés ont été ouverts pour les animaux d’élevage et de rente suisses de l’espèce bovine en Bulgarie, Ouzbékistan et Géorgie 429 des 434 chevaux exportés avec l’aide de contributions à l’exportation étaient des chevaux de la race des Franches-Montagnes En outre, 365 chèvres et 211 moutons ont été exportés
■ Mesures dans le domaine du trafic des animaux
Après la période d’incertitude qui a suivi l’introduction de l’obligation d’annoncer les mouvements d’animaux vers les exploitations d’estivage en 2008, l’exercice 2009 a de nouveau ramené le calme dans l’exploitation de la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) L’accent a donc pu être mis sur les travaux préparatoires en vue du renouvellement complet de la BDTA Les premiers résultats de ce grand projet sont attendus le 1er janvier 2011 : tous les équidés vivant en Suisse doivent être enregistrés dans la BDTA à partir de cette date En outre, les équidés qui sont encore vivants le 31 décembre de leur année de naissance doivent être identifiés au moyen d’une puce électronique Les entrées de porcs doivent également être annoncées à la BDTA en groupes Le devoir d’annonce peut cependant aussi être transmis à des tiers dans le mandat Les dispositions légales correspondantes pour les porcs et les équidés ont été décidées par le Conseil fédéral, respectivement en août 2009 et en mai 2010
Le 1er mai 2009, l’application AniCalc est entrée en service. Cette application permet à l’exploitant de la BDTA (Identitas AG) de calculer l’effectif bovin déterminant pour les paiements directs liés à la production animale de chaque éleveur sur la base des données de la BDTA. C’est pourquoi le type d’utilisation de chaque vache (vache laitière ou autre vache) doit maintenant être enregistré dans la BDTA. Les données de la BDTA servent depuis 2009 de base pour le versement des paiements directs liés à la production animale pour les animaux de l’espèce bovine et les buffles d’eau Grâce au haut niveau de qualité des données de la BDTA, le changement de système a pu se dérouler sans problème majeur Le fait que le nombre de demandes de rectification des données (environ 1’200) soit resté nettement en dessous des estimations montre que l’introduction s ’est faite en douceur
112 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
■ Mesures concernant l’élevage
L’ordonnance sur l’élevage fixe les conditions qu ’ une organisation d’élevage doit remplir pour être reconnue En font entre autres partie la tenue d’un herd-book, l’organisation de contrôles pour relever la performance, la santé et la conformation de l’animal, ainsi qu ’ une procédure d’attestation des bons résultats de l’élevage au moyen d’une estimation de la valeur d’élevage Cette dernière permet d’estimer quelle est la part héréditaire d’une performance donnée en excluant les facteurs liés à l’environnement Comme alternative, si l’effectif de la race n ’est pas assez important, l’organisation peut procéder à une évaluation génétique.
A la fin du mois de juin 2010, l’OFAG avait reconnu 22 organisations d’élevage dans le domaine du bétail bovin, des chevaux, des moutons, des chèvres, des porcs et des abeilles mellifères La nouvelle organisation nationale Apisuisse, dans le domaine de l’élevage des abeilles mellifères, en fait également partie
En 2009, 34,725 millions de francs étaient budgétisés pour des mesures d’encouragement de l’élevage. Cette somme a été entièrement utilisée. Environ 70 % des fonds ont été investis dans des mesures d’encouragement destinées à l’élevage bovin, 10 % pour l’élevage porcin et environ 5 % respectivement pour les élevages chevalin, ovin et caprin. Près de 4 % ont été utilisés pour la sauvegarde des races suisses.
Répartition des fonds 2009
Elevage porcin; 3 396 292 fr ; 9,8%
Elevage de chèvres et de brebis laitières; 1 794 743 fr ; 5,2%
Elevage bovin; 24 424 022 fr ; 70,1%
Total 34,8 mio de fr
Elevage ovin ; 2 065 725 fr ; 5,9%
Préservation des races suisses;
1 281 506 fr ; 3,7%
Elevage chevalin;
1 805 540 fr ; 5,2%
Elevage de camélidés du Nouveau-monde ; 0,1%
Source : Compte d Etat
■ Mesures visant à préserver les races suisses menacées
En 2001, l’OFAG a mis en place un service qui s ’ occupe des ressources génétiques des animaux de rente Celui-ci est responsable de la coordination des mesures prises en Suisse pour la sauvegarde de la diversité des races et collabore avec des organisations internationales Il tient une liste des races menacées, suit le développement des effectifs au herd-book et gère l’European Farm Animal Biodiversity Information System (EFABIS) Dans le cadre de l’ordonnance sur l’élevage, l’OFAG a autorisé en 2009, sur proposition de la commission d’experts compétente, un total de 17 projets visant à préserver et à promouvoir les races bovines, chevalines, ovines et caprines, ainsi que des races de poules et d’abeilles En prévision de l’élaboration du Plan d’action national (PAN) visant à combattre l’érosion et à gérer de manière durable les ressources zoogénétiques, l’OFAG a organisé en mai 2009 la première table ronde, réunissant plus de 20 personnes, toutes actives dans le domaine de la préservation des ressources zoogénétiques. De premiers résultats concernant la concrétisation du PAN et les domaines dans lesquels des mesures sont nécessaires en sont ressortis La table ronde offre en outre une plateforme utile à tous les participants pour le futur échange d’informations
113 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Tableau 30 page A29
2.1.4 Production végétale
Dans le domaine de la production végétale, l’année 2009 marque la fin des contributions à la transformation et des contributions à l’exportation pour de nombreuses cultures A l’avenir, seules les installations pilotes et de démonstration de matières premières renouvelables pouvant aussi bien servir à des fins alimentaires qu’industrielles, ainsi que les fruits bénéficieront encore de contributions à la transformation
La protection douanière reste toujours un instrument central pour tous les produits végétaux Les contributions à la culture gagnent de l’importance et permettent d’assurer un approvisionnement approprié en huiles végétales, en plants de pommes de terre, en semences de maïs et plantes fourragères ainsi qu ’ en sucre indigènes
Mesures 2009
de cultures novatrices 5
1 Selon l’utilisation ou le numéro du tarif, le prélèvement à la frontière est réduit ou nul
2 Ne concerne que certaines parties de la quantité récoltée (réserve de marché pour concentrés de jus de fruits à pépins)
3 Seulement pour les pommes de terre, le maïs et les plantes fourragères
4 Les contributions ont été versées pour la dernière fois en 2009 / pommes de terre : seulement pour les produits à base de pommes de terre destinés à l’alimentation / semences : seulement pour les plants de pommes de terre / fruits : seulement pour les cerises à conserve transformées et divers produits à base de fruits à pépins
5 Ne concerne que certaines cultures
6 Les contributions seront versées pour la dernière fois en 2011
114 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Culture Mesure Protection à la frontière 1 ■■■■■■■■ Contributions à la transformation ■ 2 Contributions à la culture ■■■■ 3 Contributions à l‘exportation 4 ■■ Contributions pour la reconversion et la plantation
■ 6 ■ 6
é r é a l e s L é g u m i n e u s e s à g r a i n e s O l é a g i n e u x P o m m e s d e t e r r e B e t t e r a v e s s u c r i è r e s S e m e n c e s L é g u m e s, f l e u r s c o u p é e s, v i t i c u l t u r e F r u i t s
Source : OFAG C
■ Moyens financiers
Les fonds affectés au soutien du marché des produits végétaux ont baissé de près de 15 millions par rapport à l’année précédente Ils sont passés de 114 millions de francs en 2008 à 99 millions de francs en 2009
Répartition des moyens financiers en 2009
Total 99 mio de fr
Transformation et mise en valeur 10% Divers 2%
Exportations 18%
Culture 70%
Source : Compte d'Etat
Dans l’ensemble, les moyens investis pour les cultures des champs ont baissé de près de 16 millions de francs par rapport à l’année précédente Cette baisse est le résultat de plusieurs adaptations de mesures : les contributions à la culture des oléagineux et protéagineux ont été réduites de 1’500 fr /ha à 1'000 fr /ha
En revanche, la contribution à la culture des betteraves a augmenté de 850 fr /ha en 2008 à 1’900 fr /ha en 2009. Cette augmentation doit permettre de compenser partiellement la baisse des prix des betteraves résultant de la réforme sucrière européenne, ainsi que la suppression du mandat de transformation jusqu’alors confié aux sucreries. En outre, suite à la suppression au 30 juin 2009 des contributions octroyées à la transformation des pommes de terre, des oléagineux et protéagineux, seuls les soldes des contributions concernant les récoltes 2008 mis en valeur courant 2009 ont bénéficié d’un soutien. Depuis 2009, les plants de pommes de terre, les semences de maïs et de plantes fourragères bénéficient d’une contribution à la culture de 1’000 fr /ha
Dépenses pour la mise en valeur des fruits 2009
Total 19,37 mio de fr
Exportation de cerises 3%
Exportation d'autres produits de fruits à pépins 2%
Exportation de concentré de jus de poire 7%
Exportation de concentré de jus de pomme 74%
Mise en valeur de pommes et poires en Suisse 9%
Mesures d'adaptation au marché dans le secteur des fruits et des légumes (reconversion des cultures fruitières) 3%
Autres 2%
Source : OFAG
Les dépenses consenties en 2009 pour la mise en valeur de fruits se sont élevées au total à 19,37 millions de francs L’augmentation de 0,82 million de francs par rapport à l’année précédente est à imputer principalement à des contributions à l’exportation de cerises noires à conserve plus élevées (+0,32 million de fr ) et à la diminution des stocks de concentré de jus de fruits à pépins résultant des exportations (+0,2 million de fr ) Les contributions à l’exportation ont été versées pour la dernière fois en 2009
115 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s Tableau 31 page A30
■ Cultures des champs
Actualisation du système de protection à la frontière pour les céréales panifiables
Suite à l’envolée des prix des céréales sur le marché mondial en 2007 et 2008, le Conseil fédéral a introduit, après audition des milieux concernés, un assouplissement du système de protection à la frontière pour les céréales panifiables, qui jouissaient jusqu’alors d’un droit de douane fixe. L’adaptation des droits de douane à la baisse ou à la hausse en cas d’augmentation ou de diminution du prix mondial vise à stabiliser le prix des céréales sur le marché suisse à un niveau adéquat tant pour les producteurs que les consommateurs
Ce système de protection à la frontière flexible pour les céréales panifiables a conduit à une réduction des droits de douane, au 1er octobre 2008 Les prix mondiaux étaient alors encore relativement élevés Depuis cette date, les prix mondiaux ont baissé Comme conséquence, les droits de douane ont été corrigés à la hausse au 1er avril 2009 Lors de cette seconde adaptation, ils ont été augmentés à leur maximum
Les premières observations ont montré que la réglementation des importations de céréales panifiables remplit en règle générale ses objectifs et contribue ainsi à réduire la volatilité du marché suisse, mais que cette réglementation pouvait être encore améliorée Dans le but de renforcer la cohérence du marché suisse des céréales panifiables et de rapprocher les réglementations à la frontière pour les céréales panifiables et fourragères, une flexibilisation supplémentaire est entrée en vigueur au 1er juillet 2010
Réglementation des importations de céréales panifiables
Jusqu’au 30 juin 2010 A partir du 1er juillet 2010
Prix de référence fr 56 –/100 kg fr 56 –/100 kg
Date des adaptations 1er avril / 1er octobre 1er janvier / 1er avril, 1er juillet / 1er octobre
Fourchette d’application ± fr 5 –/100 kg ± fr 3 –/100 kg
Ampleur de la correction si le prix du Correction de 60 % de la Correction de 100 % de la marché se situe hors de la fourchette différence entre le prix du marché différence entre le prix du marché au moment du relevé et le prix de référence et le prix de référence Prélèvement maximal à la frontière fr 23 –/100 kg fr 23 –/100 kg
Source : OFAG
Ces modifications accroissent la réactivité de la protection à la frontière à la volatilité grandissante du marché mondial et contribuent à une meilleure stabilité sur le marché suisse des céréales Elles contribuent également à limiter partiellement le risque d’un épuisement rapide du contingent tarifaire des céréales panifiables en permettant de réguler les importations avec un droit de douane adéquat, réévalué avant chaque libération d’une tranche du contingent (début janvier, avril, juillet et octobre) De plus, ces modifications rapprochent considérablement le système de protection à la frontière des céréales panifiables au système de « prix-seuil » utilisé dans le domaine des produits fourragers, ce qui conduit à une harmonisation accrue de ces deux marchés apparentés
En définitive, le Conseil fédéral a, avec ces modifications, mis en place des conditions-cadre qui accroissent la stabilité et réduisent les incertitudes du marché des céréales, ce qui est bénéfique pour l'ensemble de la branche.
116 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Adaptation de la recette standard
Depuis mi-2006, date d’introduction de la recette standard pour les aliments composés importés, on utilise davantage de céréales et moins de composants protéiniques lors de la fabrication d’aliments composés, pour des raisons économiques et environnementales. C’est pourquoi, à compter du 1er décembre 2009, le DFE a augmenté la part de céréales dans la recette standard de 55,5 % à 72 % et réduit celle des composants protéiniques de 25,2 % à 21 % des aliments composés importés portant les numéros tarifaires 2309 9011/9082 et 9089 Conséquence : le prélèvement à la frontière a connu une augmentation de 2 60 fr /100 kg, ce qui a permis de réduire le désavantage concurrentiel de l'industrie suisse d’aliments composés
Abrogation des mesures de mise en valeur des pommes de terre et des contributions à l’exportation de produits à base de pommes de terre
Dans son message sur la politique agricole 2011 (PA 2011), le Conseil fédéral constate que, faute entre autres d’une offre adaptée à la demande, un tiers de la production de pommes de terre était utilisé dans l’alimentation animale et craint que les deniers publics et les facteurs de production ne soient pas utilisés de manière optimale. Il propose donc de supprimer tout soutien au marché des pommes de terre fondé sur l’art. 57 LAgr. Cette mesure a été approuvée par le Parlement en juin 2007 et mise en vigueur au 1er juillet 2009. Ainsi, dès la récolte 2009, plus aucune contribution à la mise en valeur des pommes de terre n ’est versée.
Dans le cadre des négociations du cycle de Doha à l’OMC, les pays membres se sont accordés en décembre 2005 sur la suppression des subventions à l’exportation d’ici 2013, cette suppression devant être en grande partie réalisée avant 2010 Ainsi, la PA 2011 prévoit la suppression des subventions à l’exportation, à l’exception de celles qui servent à compenser les prix des matières premières contenues dans les produits agricoles transformés (« Schoggigesetz ») L’art 26 LAgr autorisant la Confédération à accorder des contributions à l’exportation de produits agricoles et de produits agricoles transformés, est abrogé au 1er janvier 2010
■ Cultures spéciales
Evaluation de la mesure de l’adaptation au marché pour cultures novatrices
Dans le cadre de la politique agricole 2007, par le biais de l’ordonnance sur les mesures en faveur du marché des fruits et des légumes, la mesure de l’adaptation au marché a été mise en vigueur le 1er janvier 2004
Depuis lors, on accorde des contributions pour la plantation de cultures novatrices de fruits et de légumes Sont considérées comme cultures novatrices les asperges, le raisin de table, les cerises à conserve et les autres fruits et légumes pour lesquels il n ’existe pas de droit de douane
Entre 2004 et 2008, l’OFAG a soutenu la plantation de 146,2 ha de cultures novatrices Ces cultures ont bénéficié d’un soutien de 2,8 millions de francs Ce montant correspond à un tiers des investissements (valeur standard du capital plantes) et représente en moyenne 18’900 fr /ha
Après cinq ans, l’OFAG a procédé à une évaluation de cette mesure Une enquête écrite a été effectuée auprès des producteurs (requérants) et des acquéreurs Les questions portaient sur le déroulement de la demande de contributions ainsi que sur la rentabilité, la productivité, la commercialisation, le potentiel de développement et les expériences personnelles
Le questionnaire a été envoyé à 192 producteurs aux quatre coins de la Suisse Le taux de réponse a été élevé (59 %) En outre, 56 acquéreurs ont été interrogés (entreprises commerciales, de transformation et de commerce de détail) Le taux de réponse des acquéreurs a été de 34 %
Vous trouverez ci-après un échantillon des réponses reçues Certains producteurs n ’ont pu répondre qu ’ en partie aux questions, car leurs cultures n'étaient pas encore entrées en production Cela vaut en particulier pour les myrtilles, les mini kiwis et les cerises à conserve.
117 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Pour 95 % des producteurs interrogés, il s’écoule moins de trois ans entre l’idée et la plantation effective de la culture 80 à 90 % des personnes interrogées estiment que le déroulement de la demande de contributions est approprié L’inclusion du service cantonal est considérée comme très utile du point de vue technique Environ 20 % des personnes interrogées trouvent certains formulaires (business plan, planification de la commercialisation) trop compliqués et les moyens auxiliaires conseillés, comme le classeur des marges brutes, peu utiles
La plantation de cultures novatrices est, pour 27 % des intéressés, une alternative aux branches de production traditionnelles D’autres motifs importants sont les nouvelles niches de marché (18 %) ou une demande des consommateurs (12 %) D’autres ont déclaré avoir été contactés par des commerçants (10 %) ou par des groupes de producteurs (8 %) De plus, l’enquête prouve que les trois quarts des personnes interrogées auraient planté ces cultures même sans les contributions fédérales
Toutes les cultures (total, N = 114)
Asperges blanches (N = 28)
Raisins de table (N = 24)
Cerises à conserve (N = 16)
Myrtilles (N = 4)
Mirabelles (N = 13)
57 % des intéressés sont satisfaits de la quantité récoltée, tandis que 17 % se déclarent insatisfaits 26 % d’entre eux n ’ont pas répondu à cette question car les cultures n ’avaient pas encore atteint leur plein rendement Le raisin de table ainsi que les mirabelles font le plus de mécontents Raisons : des variétés sensibles ou non conformes aux exigences du marché Bon nombre de producteurs de myrtilles ou de cerises à conserve n ’ont pas pu répondre à cette question car ils n ’avaient pas encore obtenu de récolte
Toutes les cultures (total, N = 114)
Asperges blanches (N = 28)
Raisins de table (N = 24)
Cerises à conserve (N = 16)
Myrtilles (N = 4)
Mirabelles (N = 13)
118 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
Satisfaction quant à la quantité récoltée 100 0 30 20 10 40 50 60 70 80 90 en % Source : OFAG oui non pas de réponse
57 17 26 15 82 7 11 50 42 75 8 50 25 62 23 13 38 Satisfaction au plan financier 100 0 30 20 10 40 50 60 70 80 90 en % Source : OFAG oui non pas de réponse 58 12 30 46 89 11 54 33 50 13 44 50 31 23 13 44
58 % des personnes interrogées se déclarent satisfaites au plan financier 30 % d’entre elles n ’ont pas répondu à cette question Suivant les cultures, les réponses sont plus différenciées: neuf producteurs d’asperges sur dix se déclarent satisfaits, pour le raisin de table et les myrtilles, ce taux descend à 50 % et pour les cerises à conserve et les mirabelles, il n ’est plus que de 44 %, respectivement 31 % De nombreuses personnes interrogées n ’ont pu répondre à cette question car ils n ’ont pas assez d’expérience et les cultures n ’ont pas encore porté leurs fruits
Toutes les cultures (total, N = 114)
Asperges blanches (N = 28)
Raisins de table (N = 24)
Cerises à conserve (N = 16)
Mirabelles (N = 13)
Les canaux d’écoulement choisis pour les produits issus des cultures novatrices sont principalement le commerce de gros (50 %), la vente directe (19 %), l’industrie de transformation (14 %) et le commerce de détail (9 %) Les canaux d’écoulement ont une importance différente en fonction du produit en question Pour les asperges blanches, la vente directe et la gastronomie sont, avec un taux de 34 %, respectivement de 20 %, des canaux d’écoulement importants Les mirabelles sont principalement vendues aux grossistes (95 %) 58 % des cerises à conserve sont vendues à l’industrie de transformation et seulement 29 % aux grossistes La commercialisation du raisin de table est la plus diversifiée : les grossistes et les détaillants sont les principaux preneurs (44 %, respectivement 15 %), un tiers de la récolte est vendu à la ferme ou sur le marché hebdomadaire
En général, la plantation de cultures novatrices est considérée comme un succès par 81 % des intéressés. Toutefois, il existe de grandes différences d’une culture à l’autre : alors que 93 % des producteurs d‘asperges blanches considèrent cette culture comme une réussite, 67 % seulement des producteurs de raisin de table partagent cet avis
Néanmoins, 86 % ne regrettent pas leur choix pour plusieurs raisons : efficience, rentabilité, pas de risque lié à une réduction de la protection à la frontière (puisqu’elle est supprimée), commercialisation directe, défi à relever, alternative aux cultures traditionnelles (cultures fruitières et grandes cultures) ainsi que plaisir d’innover de nouvelles cultures Seuls 5 % ne recommenceraient pas avec les mêmes cultures, en raison du marché difficile et de la concurrence due aux produits importés
Ils seraient 73 % à recommander la plantation de cultures novatrices 14 % le déconseillent car le marché est déjà saturé, qu’il y a suffisamment de concurrence et que cela occasionnerait une chute des prix
119 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s Ecoulement
100 0 30 20 10 40 50 60 70 80 90 en %
des produits
Vente directe Restauration Marchés hebdomadaires Commerce de détail Commerce de gros Industrie de transformation 12 64 34 32 15 21 44 9 9 95 4 29 58
Source : OFAG
Toutes les cultures (total, N = 114)
Asperges blanches (N = 28)
Raisins de table (N = 24)
Cerises à conserve (N = 16)
Myrtilles (N = 4)
Mirabelles (N = 13)
Alors qu ’ une grande partie des personnes interrogées sont d’avis que cette mesure est à reconduire et même à développer avec d’autres cultures, d’autres estiment qu ’elle fausse le marché
Du côté des acquéreurs, 15 d’entre eux (79 %) considèrent cette mesure comme positive, dans l’ensemble Ils sont d'avis qu'il s 'agit d'une forme novatrice de soutien, que cela encourage les produits suisses et qu 'elle répond à une demande des consommateurs Seuls 4 d’entre eux (21 %) jugent que cette mesure est négative Ils estiment qu 'elle est une intervention de l’Etat sur le marché et qu 'elle donne lieu à de fausses incitations
Perspectives
En général, les producteurs qui ont bénéficié de contributions pour la plantation de cultures fruitières et maraîchères novatrices ainsi que les acquéreurs de telles cultures considèrent cette mesure comme positive Aussi longtemps que les produits restent novateurs, au sens propre du terme, et que, eu égard au cycle de vie du produit, ils sont dans une phase d’introduction ou éventuellement de croissance, les critiques sont peu nombreuses Aussitôt que les produits se trouvent dans une phase de maturité et que le marché est considéré comme saturé, la mesure est plutôt perçue comme une distorsion et donc comme inappropriée
Cette mesure de la Confédération prend fin en 2011 Ce soutien à l’investissement qui permet aux exploitations agricoles de se positionner dans un domaine nouveau peut être justifié dans une première phase, alors que les risques sont encore élevés ou que les conditions-cadre définies par la Confédération sont radicalement modifiées Il n ’est pas prévu actuellement de reconduire cette mesure
120 2 . 1 P r o d u c t i o n e t v e n t e s
novatrices : une réussite? 100 0 30 20 10 40 50 60 70 80 90 en %
oui non pas de réponse 81 8 11 15 93 7 67 29 4 81 75 25 77 8 19
Cultures
Source : OFAG
2.2 Paiements directs
Servant à rétribuer les prestations fournies par l’agriculture à la demande de la société, les paiements directs sont un des principaux éléments de la politique agricole Il convient de distinguer les paiements directs généraux et les paiements directs écologiques
Dépenses au titre des paiements directs
Remarque : une comparaison directe avec les données du compte d’Etat est impossible Les valeurs indiquées sous 2 2 « Paiements directs » se rapportent à l ensemble de l année de contributions, alors que le Compte d Etat indique les dépenses effectuées
Poste de dépenses 2008 2009 2010 1 mio de fr Paiements directs généraux 1 987 2 190 2 213 Paiements directs écologiques 539 566 600 Réductions 21 15 Total 2 505 2 742 2 813
1 Budget Source : OFAG Tableau 32 page A31 121 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.2.1 Importance des paiements directs
■ Incitation à fournir des prestations d‘intérêt public et des prestations particulières
La fourniture des prestations d’intérêt public par l’agriculture est encouragée au moyen des paiements directs En font partie les contributions à la surface et les contributions pour les animaux consommant des fourrages grossiers Toutes deux ont pour objectif d’assurer l’exploitation et l’entretien de la surface agricole dans son ensemble En outre, dans les régions des collines et de montagne, les agriculteurs touchent des contributions pour des terrains en pente et pour la garde d’animaux dans des conditions difficiles. Il est ainsi tenu compte des difficultés d’exploitation et des rendements plus faibles dans ces régions. L’octroi de tous les paiements directs (contributions d’estivage exceptées) est subordonné à la fourniture des prestations écologiques requises (PER).
Les contributions écologiques, les contributions éthologiques, les contributions pour la protection des eaux et les contributions d'estivage (terme générique : paiements directs écologiques) représentent une incitation financière à fournir des prestations allant au-delà des dispositions légales générales et des PER
Les contributions écologiques comprennent les contributions à la compensation écologique, à la qualité écologique, à la culture extensive de céréales et de colza (culture extensive) ainsi qu’à la culture biologique. Par le biais des contributions éthologiques, la Confédération encourage les systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux (SST) et les sorties régulières en plein air (SRPA) Pour ce qui est des contributions pour la protection des eaux, elles devraient permettre de réduire la pollution des eaux par les nitrates et le phosphore ; quant aux contributions d’estivage, elles devraient exhorter à exploiter les surfaces d’estivage de manière durable et dans le respect de l’environnement
■ Importance économique des paiements directs en 2009
En 2009, les paiements directs se sont élevés à 2,742 milliards de francs, ce qui représente en moyenne la somme de 52’000 francs par exploitation. Les régions de montagne et des collines ont bénéficié de 60,5 % de la totalité des paiements directs versés.
122 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Paiements directs en 2009
: Une comparaison directe avec les données du compte d’Etat est impossible Les valeurs indiquées sous 2 2 « Paiements directs » se rapportent à l ensemble de l année de contributions, alors que le compte d Etat indique les dépenses d une année civile Quant aux réductions il s ’agit de retenues effectuées en raison de limites et de sanctions légales et administratives
Source : OFAG
Part des paiements directs selon l’OPD au rendement brut d’exploitations de référence, selon la région, en 2009
Tableaux 42a–43 pages A47–A49
Type de contribution Total Région de Région des Région de plaine collines montagne 1 000 fr Paiements directs généraux 2 190 245 852 005 582 527 744 132 Contributions à la surface 1 225 518 637 514 292 451 295 553 Contributions pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers 509 591 203 492 148 837 157 262 Contribution pour la garde d’animaux dans des conditions de production difficiles 352 540 8 512 109 191 234 837 Contributions générales pour terrains en pente 91 015 2 488 32 049 56 479 Contributions pour les surfaces viticoles en forte pente et en terrasses 11 581 Paiements directs écologiques 566 108 224 834 124 656 108 388 Contributions écologiques 234 928 120 539 58 431 55 957 Contributions à la compensation écologique 123 014 72 089 29 962 20 962 Contributions au sens de l’ordonnance sur la qualité écologique (OQE) 54 902 18 401 15 309 21 193 Contributions pour la culture extensive de céréales et de colza (culture extensive) 29 075 20 791 7 707 577 Contributions pour la culture biologique 27 937 9 258 5 453 13 226 Contributions éthologiques 222 950 104 295 66 224 52 431 Contributions pour des systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux (SST) 59 890 34 191 17 343 8 356 Contributions pour les sorties régulières en plein air (SRPA) 163 060 70 104 48 881 44 075 Contributions d'estivage 98 008 Contributions pour des programmes de protection des eaux et des programmes d’utilisation durable des ressources naturelles 10 223 Réductions 14 668 Total Paiements directs 2 741 686 1 076 840 707 183 852 520 Paiements directs par exploitation 51 992 47 772 49 460 53 638
Remarque
Caractéristiques Unité Total Région de Région des Région de plaine collines montagne Exploitations Nombre 3 372 1 444 1 057 871 SAU en Ø ha 20,69 21,66 19,55 20,23 Paiements directs généraux fr 44 316 38 686 44 656 53 601 Contributions écologiques et éthologiques fr 8 625 9 478 8 831 6 953 Total paiements directs selon l’OPD fr 52 941 48 164 53 487 60 555 Rendement brut fr 255 656 315 981 233 174 175 661 Part des paiements directs au rendement brut % 20,7 15,2 22,9 34,5
Agroscope Reckenholz-Tänikon
Source :
ART
123 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
L’octroi de contributions pour les conditions de production difficiles dans la région des collines et de montagne a pour effet de majorer le montant des paiements directs versés à l’hectare au fur et à mesure que lesdites difficultés augmentent Conséquence des plus faibles rendements obtenus en montagne, la part des paiements directs au rendement brut y est également plus élevée qu ’ en plaine
■ Exigences requises pour l’octroi de paiements directs
Pour toucher des paiements directs, les agriculteurs doivent remplir de nombreuses conditions Au nombre de celles-ci figurent, d’une part, des conditions générales telles qu ’ une forme juridique, un domicile de droit civil, etc. et, d’autre part, des critères structurels et sociaux, eux aussi déterminants, comme le besoin minimal en travail, l'âge de l'exploitant, le revenu et la fortune. A cela s ’ajoutent des charges spécifiquement écologiques qui sont regroupées sous la notion de prestations écologiques requises (PER). Les exigences PER comprennent un bilan de fumure équilibré, une part adéquate de surfaces de compensation écologique, un assolement régulier, une protection appropriée du sol, l’utilisation ciblée de produits phytosanitaires, ainsi que la garde d’animaux de rente respectueuse de l’espèce Des manquements aux prescriptions déterminantes donnent lieu à une réduction des paiements directs ou à un refus d’octroi
■ Système d’information sur la politique agricole
La plupart des données statistiques sur les paiements directs proviennent de la banque de données du système d'information sur la politique agricole (SIPA) développée par l’OFAG Ce système est alimenté par les relevés annuels des données structurelles qui sont compilés et transmis par les cantons, ainsi que par les indications relatives aux versements (surfaces, cheptels et contributions pertinentes) de chaque type de paiement direct. La banque de données sert en premier lieu au contrôle administratif des montants versés aux exploitants par les cantons. Le système a pour autres fonctions d’établir des statistiques générales sur les paiements directs et de répondre aux nombreuses questions de politique agricole
Sur les 58’006 exploitations qui dépassent la limite fixée par la Confédération pour ses relevés et qui ont été enregistrées dans le SIPA en 2009, 52’733 touchent des paiements directs
■ Répercussion des échelonnements et des limitations
Les limitations et les échelonnements ont un impact sur la répartition des paiements directs Pour ce qui est des limitations, il s 'agit de limites de revenu et de fortune ainsi que du montant maximum alloué par unité de main-d’œuvre standard (UMOS) ; les échelonnements dégressifs concernent, quant à eux, les surfaces et les animaux
Impact des limitations pour l’octroi de paiements directs en 2009
Limites d’octroi Exploitations Réduction Part aux Part au total des concernées contributions paiements directs des exploitations concernées
Nombre fr %% par unité de main-d’œuvre standard 126 245 068 4,94 0,01 en fonction du revenu 1 037 5 362 740 9,25 0,20 en fonction de la fortune 259 4 666 171 53,21 0,17 Total 10 273 979 0,37 Source : OFAG 124 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Les limitations entraînent des réductions de paiements directs de 10,3 millions de francs, dont environ 10 millions sont dues à un dépassement des limites fixées pour le revenu ou la fortune Le nombre d’exploitations concernées par les réductions ainsi que le montant des réductions ont légèrement diminué par rapport à l’année précédente
Effets de l’échelonnement des contributions en fonction de la surface ou du nombre d’animaux en 2009
Les échelonnements prévus dans l’ordonnance sur les paiements directs concernent en tout 4’955 exploitations Dans la plupart des cas, les réductions portent sur diverses mesures Au total, les réductions représentent quelque 23,6 millions de francs ; comparé à l’ensemble des paiements directs échelonnés, ce chiffre représente environ 0,9 % Les échelonnements dégressifs ont un effet notable sur les contributions à la surface et concernent plus de 3‘375 exploitations (environ 6,9 % de l’ensemble des exploitations recevant des paiements directs) Quant aux exploitations qui bénéficient de contributions pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers, les réductions touchent 1‘055 d’entre elles ; d’autres limitations spécifiques de cette mesure, comme la limite d’octroi, entrent en effet en ligne de compte avant l’échelonnement des contributions Les paiements directs écologiques font eux aussi l’objet de réductions Ainsi, dans le cas de 2‘409 exploitations (sans les doubles comptages), il a fallu réduire les paiements directs accordés pour la garde d’animaux de rente particulièrement respectueuse de l’espèce (programmes SST et SRPA), respectivement de 10,1 % et de 8,2 % C’est ainsi que 310 exploitations bio ont touché des paiements directs réduits de 8,1 % en moyenne
Mesure Nombre ha ou fr %% UGB Contributions à la surface 3 375 53,7 15 969 628 6,9 0,58 Contributions pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers 1 055 69,6 2 002 902 5,3 0,07 Contribution pour la garde d’animaux dans des conditions de production difficiles 648 69,9 901 634 5,2 0,03 Contributions générales pour terrains en pente 16 43,9 6 335 2,2 0,00 Contributions pour les surfaces viticoles en forte pente et en terrasses 0 0,0 0 0,0 0,00 Contributions à la compensation écologique 11 52,7 50 887 9,8 0,00 Contributions pour la culture extensive de céréales et de colza (culture extensive) 14 47,1 10 209 3,9 0,00 Contributions pour la culture biologique 310 51,8 353 445 8,1 0,01 Contributions pour les systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux 1 775 81,5 1 976 250 10,1 0,07 Contributions pour les sorties régulières en plein air 1 977 77,3 2 332 911 8,2 0,09 Total 4 955 23 604 201 6,9 0,86 Source : OFAG
E x p l o i t a t i o n s c o n c e r n é e s S u r f a c e / e f f e c t i f p a r e x p l o i t a t i o n R é d u c t i o n P a r t d e c o n t r i b u t i o n p o u r l e s e x p l o i t a t i o n s c o n c e r n é e s P a r t d e l a c o n t r i b u t i o n v e r s é e ( t o u t e s l e s e x p l o i t a t i o n s ) 125 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Exécution, contrôles, réductions des contributions et autorisations spéciales
L’art 66 de l’ordonnance sur les paiements directs (OPD) délègue aux cantons la tâche de contrôler les prestations écologiques requises (PER) Pour l’exécution des dispositions, les cantons font appel à des organismes accrédités présentant toutes les garanties de compétence et d’indépendance Les cantons sont cependant tenus de surveiller par sondage les activités de contrôle Les exploitations bio ayant droit aux paiements directs doivent non seulement respecter les exigences de la culture biologique, mais aussi satisfaire aux exigences relatives aux PER et garder les animaux de rente selon les prescriptions SRPA. Elles font, chaque année, l’objet de contrôles effectués par un organisme de certification accrédité, sous la surveillance des cantons.
L’ordonnance sur la coordination des inspections dans les exploitations agricoles précise selon quels critères les cantons et les organismes associés sont tenus de contrôler les exploitations Il faut contrôler au moins tous les quatre ans que les dispositions de l’ordonnance sur les paiements directs concernant les PER et les contributions écologiques et éthologiques sont respectées Tous les douze ans au moins, il convient de vérifier les données structurelles déterminantes pour l’octroi des paiements directs, telles que la surface, le mode d’exploitation et le nombre d’animaux et de s ’ assurer que les dispositions de l’ordonnance sur les contributions d’estivage sont respectées. En outre, au moins 2 % des exploitations doivent être soumises annuellement à un contrôle par sondage. Les exploitations sans manquement font en général l’objet d’un seul contrôle au maximum, alors que les exploitations bio peuvent être soumises à deux contrôles au maximum par année.
En cas de manquements aux prescriptions déterminantes pour l’octroi des paiements directs, les contributions sont réduites en fonction de critères uniformes et contraignants La Conférence des directeurs cantonaux de l’agriculture a élaboré une directive à cet égard
En 2009, 52’733 exploitations agricoles ont bénéficié de paiements directs 23’013 (43,6 %) ont été contrôlées par les cantons ou par les services mandatés à cet effet pour s ’ assurer qu ’elles respectaient bien les prescriptions PER Dans 3'089 cas les contributions ont été réduites (5,9 % des entités contrôlées) en raison de manquements aux prescriptions PER Conformément à l’ordonnance sur l’agriculture biologique, toutes les exploitations bio doivent être contrôlées chaque année 4,8 % d’entre elles ont été pénalisées par une réduction des contributions en raison de manquements
En ce qui concerne les programmes SST et SRPA, les contrôles ont porté, en moyenne, sur respectivement 63,7 % et 53,6 % des exploitations ayant droit à des contributions Ces contrôles sont pour la plupart coordonnés avec ceux des PER Aussi le pourcentage effectif est-il plus élevé Les réductions prononcées ont visé 5,0 % des exploitations participant au programme SST et 3,8 % des exploitations adhérant au programme SRPA
Au total, des manquements ont été constatés dans 7’345 exploitations et ont entraîné une réduction des contributions s’élevant à quelque 6,9 millions de francs
Récapitulatif des réductions de contributions prononcées en 2009
Enregistrements lacunaires, garde d’animaux de rente non respectueuse de l’espèce, autres raisons (échantillons du sol manquants, expiration du délai requis pour le test des pulvérisateurs), bilan de fumure non équilibré, bordures tampons et bandes herbeuses insuffisantes, sélection et application des produits phytosanitaires non conformes, annonces tardives, part des SCE inadéquate
■
Catégorie Nombre Nombre Nombre fr PER 52 733 23 013 3 089 2 503 928 Source
E x p l o i t a t i o n s a y a n t d r o i t a u x c o n t r i b u t i o n s E x p l o i t a t i o n s c o n t r ô l é e s E x p l o i t a t i o n s s a n c t i o n n é e s p a r d e s r é d u c t i o n s R é d u c t i o n s R a i s o n s p r i n c i p a l e s
: rapports cantonaux sur les activités de contrôle et les sanctions décrétées
126 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Tableaux 44a–44b pages A50–A51
Récapitulatif des réductions de contributions prononcées en 2009
Période de fauche et mesures d'entretien non respectées, fausses indications sur le nombre d'arbres, envahissement par les mauvaises herbes, fausses données concernant les surfaces, fumure non autorisée, protection phytosanitaire et annonces tardives
Annonces tardives, récolte faite avant maturité des graines, produits phytosanitaires interdits Infraction aux prescriptions d’affouragement ou concernant la garde d’animaux ou la protection des eaux ou les enregistrements, non-respect des prescriptions bio par les exploitations gérées à titre de loisirs, utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires interdits dans la culture biologique, annonces tardives, fausses indications
Litière inadéquate, annonces tardives, absence de système de stabulation à aires multiples, garde non conforme de certains animaux d’une même catégorie, aire de repos et éclairage de l’étable non conformes, fausses indications
Durée minimale d’engraissement des volailles non respectée, aire de repos avec caillebotis/trous, protection des animaux insuffisante, surface pacagère trop petite, entrée tardive dans une étable conforme aux exigences SRPA, nombre insuffisant de jours de sortie, annonces tardives, enregistrements lacunaires, garde non conforme de certains animaux d’une même catégorie, fausses indications, parcours insuffisant Charge usuelle en bétail dépassée ou non atteinte, gestion incorrecte des pâturages, utilisation de surfaces non pâturables, infractions aux prescriptions agricoles pertinentes, annonces tardives, épandage d’engrais non autorisés, autres éléments (sur-livraisons de lait), fausses indications sur l’effectif d’animaux ou la durée d’estivage, documents manquants, entretien inadéquat des bâtiments, entraves aux contrôles, données lacunaires, emploi d’herbicides interdits, récidives
Fausses indications sur les surfaces ou l’effectif d’animaux, autres éléments (fausses indications concernant les PER, moins de 50 %), propre main-d’œuvre, inscriptions et désinscriptions tardives à un programme, entraves aux contrôles), fausses indications sur l’exploitation ou les exploitants ou l’estivage
Pas
1 Contrairement à ce qui est le cas pour les autres exploitations agricoles, il est possible d'effectuer deux contrôles par an des exploitations bio
Source : rapports cantonaux sur les activités de contrôle et les sanctions décrétées
Catégorie Nombre Nombre Nombre fr SCE 49 967 - 563 611 486 Culture extensive 14 847 4 039 46 15 712 Agriculture 5 714 5 858 1 274 278 657 biologique SST 19 635 12 498 977 587 250 SRPA 37 076 19 880 1 420 1 102 843 Estivage 7 197 918 105 102 517 Données de base 543 966 874 Protection des eaux 256 640 479 Protection de la 15 51 576 nature et du paysage Protection de 57 83 886 l'environnement Total 7 345 6 945 208
E x p l o i t a t i o n s a y a n t d r o i t a u x c o n t r i b u t i o n s E x p l o i t a t i o n s c o n t r ô l é e s E x p l o i t a t i o n s s a n c t i o n n é e s p a r d e s r é d u c t i o n s R é d u c t i o n s R a i s o n s p r i n c i p a l e s
d’indication possible
Pas d’indication possible
127 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Pas d’indication possible
■ Autorisations spéciales dans le domaine de la protection des végétaux
Dans le cadre des PER, l’utilisation des produits phytosanitaires est soumise à certaines restrictions Dans des conditions particulières et lorsque cela se justifie, les agriculteurs peuvent demander des autorisations spéciales pour protéger les cultures par des moyens complémentaires Ce sont les services phytosanitaires cantonaux qui peuvent délivrer des autorisations spéciales en vertu du chiffre 6 4 de l’annexe de l'ordonnance sur les paiements directs, OPD En 2009, ils en ont accordé 1'230 pour 3’353 ha de SAU En comparaison avec les années précédentes, ces données sont dans l’ensemble relativement stables. Nous observons toutefois les fluctuations suivantes dans les différentes rubriques : La modification des dispositions concernant la lutte contre les mauvaises herbes dans les prairies naturelles (dorénavant, aucune autorisation spéciale n ’est nécessaire lorsque l’on applique ces traitements à moins de 20 % de la surface herbagère permanente) a engendré une forte baisse des autorisations spéciales. D’autre part, l’introduction de restrictions concernant l’utilisation d’herbicides non sélectifs dans certaines situations a provoqué une hausse de ces autorisations Par ailleurs, la présence inhabituelle de certains ravageurs (tels que la tordeuse des pois) à un niveau régional explique l’augmentation du nombre d’autorisations spéciales délivrées dans les grandes cultures En arboriculture, la lutte contre le feu bactérien est la principale raison du nombre d’autorisations spéciales
Autorisations spéciales accordées dans le domaine de la protection des végétaux en 2009
1 Avec d’autres produits que ceux figurant dans l’annexe de l’ordonnance sur les paiements directs (OPD) Dans le cadre de la lutte contre le criocère des céréales, le canton d’Argovie a accordé une autorisation spéciale ne figurant pas dans le tableau
2 Autorisations spéciales délivrées pour des mesures phytosanitaires qui sont exclues dans les instructions spécifiques reconnues
■ Nouveautés 2010
Les données de base pour la fumure des grandes cultures et des herbages (DBF) révisées seront intégrées en deux étapes dans les prestations écologiques requises (PER)
Trois méthodes d’analyse du sol sont admises depuis le 1er octobre 2009 et de nouvelles normes de fumure et conditions-cadre pour le bilan de fumure entreront en vigueur le 1er octobre 2010
Les principaux changements sont l’assouplissement dans l’utilisation de fumure azotée et la réduction des besoins en phosphore dans certaines cultures
Total Autorisations Surface Catégorie Nombre En % des ha En % de d’exploitations exploitations la surface avec autorisa- concernée tion spéciale Application de produits phytosanitaires pendant l’interdiction de traiter en hiver 104 8,46 421,34 12,56 Emploi d’insecticides et de nématicides granulés 310 25,20 1 180,07 35,19 Céréales : Lutte contre le criocère des céréales 1 99 8,05 270,18 8,06 Colza : lutte contre l’altise des crucifères 41 3,33 187,40 5,59 Pommes de terre : lutte contre le doryphore 1 12 0,98 41,90 1,25 Légumineuses, tabac et tournesols : lutte contre les pucerons 14 1,14 38,90 1,16 Autre lutte antiparasitaire dans les grandes cultures 131 10,65 372,10 11,10 Herbages permanents : traitement de surface 153 12,44 355,69 10,61 Utilisation d’herbicides non sélectifs 267 21,71 378,68 10,61 Culture maraîchère 2 2 0,16 0,53 0,02 Arboriculture fruitière 2 97 7,89 106,75 3,18 Viticulture 2 0 0,00 0,00 0,00 Total 1 230 100 3 353,54 100
Source : OFAG
128 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.2.2 Paiements directs généraux
Un certain nombre de paiements directs ont été adaptés en 2009 dans le cadre de la mise en œuvre de la PA 2011 Le report du soutien au marché au profit des paiements directs a entraîné un changement des taux pour divers types de contribution, généralement à la hausse
2.2.2.1 Contributions à la surface
Les contributions à la surface permettent d’encourager les prestations fournies dans l’intérêt général telles que la protection et l’entretien du paysage cultivé, la garantie de la production alimentaire et la préservation de nos ressources naturelles Les contributions à la surface sont complétées par une contribution supplémentaire pour les terres ouvertes et les cultures pérennes
1 D’un montant de 640 fr par ha et par an, la contribution supplémentaire allouée pour les terres ouvertes et les cultures pérennes est également soumise à l’échelonnement en fonction des surfaces
Pour les surfaces exploitées par tradition dans la zone limitrophe étrangère, les taux de tous les paiements directs liés aux surfaces sont réduits de 25 % Quelque 5'000 ha en tout sont exploités dans cette zone depuis 1984 Les exploitations suisses qui achètent ou afferment aujourd’hui des surfaces dans la zone limitrophe étrangère ne reçoivent pas de paiements directs
Contributions à la surface versées en 2009 (contribution supplémentaire comprise)
Durant l’année de contributions 2009, le taux concernant la contribution à la surface a été réduit de 40 francs. En revanche, la contribution supplémentaire pour les terres ouvertes et les cultures pérennes a été augmentée de 190 francs. Cela s 'est traduit en moyenne par des contributions à la surface plus élevées dans la région de plaine et plus basses dans la région de montagne.
La contribution supplémentaire a été versée pour 265’860 ha de terres ouvertes et 18’854 ha de cultures pérennes
La dégression des contributions concerne 11,3 % de la SAU. Le montant versé au titre de la contribution à la surface s’élève en moyenne à 1'172 francs par ha (contribution supplémentaire incluse).
Taux 2009 fr /ha 1 – jusqu’à 40 ha 1 040 – de 40 à 70 ha 780 – de 70 à 100 ha 520 – de 100 à 130 ha 260 – plus de 130 ha 0
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Surface ha 477 861 257 723 285 106 1 020 689 Exploitations Nombre 22 404 14 255 15 880 52 539 Surface par exploitation ha 21,3 18,1 18,0 19,4 Contribution par exploitation fr 28 455 20 516 18 612 23 326 Total des contributions 1 000 fr 637 514 292 451 295 553 1 225 518 Total des contributions 2008 1 000 fr 604 330 292 352 303 966 1 200 649
Source : OFAG
129 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Tableaux 33a–33b pages A32–A33
2.2.2.2 Contributions pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers
Cette mesure a pour but de contribuer, par la production de lait et de viande à base de fourrages grossiers, à la sécurité de l’approvisionnement sur les surfaces herbagères et d’assurer en même temps l’exploitation des surfaces sur l’ensemble du territoire de la Suisse, pays traditionnellement herbager
Deux catégories ont été établies pour fixer l’effectif déterminant donnant droit à des contributions pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers En ce qui concerne les bovins et les buffles d’Asie, l’effectif moyen de bétail est calculé sur la base des données de la banque de données sur le trafic des animaux La période de référence se situe entre le 1er mai de l’année précédant l'année de contributions et le 30 avril de l’année de contributions Pour les autres animaux consommant des fourrages grossiers, le nombre d’animaux gardés dans l’exploitation durant la période d’affouragement d’hiver (période de référence : du 1er janvier au jour de référence de l’année de contributions) constitue l’effectif déterminant Sont considérés comme animaux consommant des fourrages grossiers les bovins et les équidés, ainsi que les moutons, les chèvres, les bisons, les buffles d’Asie, les cerfs, les lamas et les alpagas. Les contributions sont versées en fonction des surfaces herbagères permanentes et prairies artificielles existantes et des surfaces affectées à la culture du maïs et des betteraves fourragères. Pour ce faire, les diverses catégories d’animaux sont converties en unités de gros bétail consommant des fourrages grossiers (UGBFG) et leur nombre par ha est limité (limite d’octroi). Cette limitation est échelonnée en fonction des zones. Les surfaces de culture de maïs et de betteraves fourragères donnent droit à une augmentation de l'effectif de bétail jusqu’au niveau où sont versées des contributions Cette augmentation correspond à la moitié du taux appliqué aux surfaces herbagères
Les UGBFG sont réparties en trois groupes de contributions. Pour les bovins, équidés, bisons, buffles d'Asie, chèvres et brebis laitières, le taux est de 690 francs par UGBFG, alors qu’il est fixé à 520 francs pour les autres chèvres et moutons ainsi que pour les cerfs, les lamas et les alpagas En ce qui concerne les producteurs de lait commercialisé, leur effectif de bétail donnant droit aux contributions a été réduit d'une UGBFG par 4’400 kg de lait livrés l'année précédente 450 francs par UGBFG sont versés pour ces UGBFG concernées par la déduction pour le lait commercialisé Un montant total de 510 millions de francs a été versé à ce titre
Contributions versées en 2009 pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers
Durant l’année sous revue, les taux de contribution pour les bovins et les équidés, les bisons, les buffles d'Asie, les chèvres et les brebis laitières ont été réduits de 170 francs Les taux de contribution pour les autres chèvres et moutons ainsi que pour les cerfs, lamas et alpagas ont été augmentés de 120 francs et ceux concernant les UGBFG touchées par la déduction pour le lait commercialisé de 250 francs Depuis peu, les
Limites d’octroi UGBFG/ha de surface herbagère – dans la zone de plaine 2,0 – dans la zone des collines 1,6 – dans la zone de montagne
– dans la zone de montagne II 1,1 – dans la zone de montagne III 0,9 – dans la zone de montagne IV 0,8
I 1,4
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne UGBFG donnant droit aux contributions Nombre 397 873 286 534 275 422 959 828 Exploitations Nombre 17 088 13 522 15 329 45 939 UGBFG donnant droit aux contributions pour chaque exploitation Nombre 23,3 21,2 18,0 20,9 Contributions par exploitation fr 11 908 11 007 10 259 11 093 Total des contributions 1 000 fr 203 492 148 837 157 262 509 591 Total des contributions 2008 1 000 fr 140 163 113 319 152 741 406 223 Source : OFAG
130 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
surfaces cultivées en maïs et en betteraves fourragères sont également prises en compte dans le calcul de la limite d'octroi
Contributions versées en 2009 aux exploitations avec ou sans lait commercialisé
Certes, les entreprises qui commercialisent du lait touchent environ 180 francs de moins de contributions UGBFG que celles qui ne le font pas Elles bénéficient en revanche de mesures de soutien du marché laitier (p ex supplément pour le lait transformé en fromage)
2.2.2.3 Contribution pour la garde d’animaux dans des conditions de production difficiles
Ces contributions servent à compenser les conditions de production difficiles des éleveurs dans la région de montagne et dans la zone des collines A la différence des contributions « générales » allouées pour la garde d’animaux de rente consommant des fourrages grossiers et destinées en premier lieu à promouvoir l’exploitation et l’entretien des herbages, les contributions pour la garde d’animaux dans des conditions de production difficile visent des objectifs à caractère social ou structurel, ainsi que des objectifs relevant de la politique d’occupation du territoire Donnent droit aux contributions les mêmes catégories d’animaux que dans le cas des contributions versées pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers La limite d’octroi des contributions est la même que dans le cas des contributions pour la garde d'animaux consommant des fourrages grossiers
Contributions versées en 2009 pour la garde d’animaux dans des conditions difficiles
Durant l’année de contributions 2009, le taux de contribution a été relevé de 40 francs par UGBFG dans toutes les zones De plus, la limitation à 20 UGBFG par exploitation a été supprimée et remplacée par la limite d’octroi usuelle
Paramètre Unité Exploitations Exploitations avec commercialisation sans commercialisation Exploitations Nombre 26 557 19 382 Animaux par exploitation UGBFG 28,5 14,8 Déduction pour limitation des contributions en fonction de la surface herbagère UGBFG 2,3 1,1 Déduction pour lait commercialisé UGBFG 22,7 0,0 Animaux donnant droit aux contributions UGBFG 26,1 13,7 Contribution par UGBFG fr 439 618 Source : OFAG
Taux par UGBFG en 2009 fr /UGB – dans la zone des collines 300 – dans la zone de montagne I 480 – dans la zone de montagne II 730 – dans la zone de montagne III 970 – dans la zone de montagne IV 1 230
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne UGBFG donnant droit aux contributions Nombre 88 594 286 197 275 157 649 947 Exploitations Nombre 3 043 13 502 15 304 31 849 UGBFG par exploitation Nombre 29,1 21,2 18,0 20,4 Contributions par exploitation fr 2 797 8 087 15 345 11 070 Total des contributions 1 000 fr 8 512 109 191 234 837 352 540 Total des contributions 2008 1 000 fr 4 803 76 852 194 874 276 528 Source : OFAG
131 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.2.2.4 Contributions pour des terrains en pente
■ Contributions générales pour les terrains en pente : à titre de compensation de l’exploitation de surfaces en conditions difficiles
Les contributions générales pour des terrains en pente rétribuent l’exploitation des terres dans des conditions difficiles dans la région des collines ou dans celle de montagne Elles ne sont versées que pour les prairies, les surfaces à litière, les terres assolées et les cultures pérennes Les prairies doivent être fauchées au moins une fois par an, les surfaces à litière une fois par an au plus et au moins tous les trois ans Selon leur déclivité, les terrains en pente sont répartis en deux catégories :
Contributions versées en 2009 pour des terrains en pente
Sur les 217’000 ha SAU constitués de terrains en pente, près des deux tiers sont attribués à la catégorie « déclivité de 18 à 35 % » L’étendue des surfaces annoncées varie légèrement d’une année à l’autre, en fonction des conditions climatiques et de leur impact sur le type d’exploitation (plus ou moins de pâturages ou de prairies de fauche)
■ Contributions pour les surfaces viticoles en pente : préservation des vignobles en forte pente et en terrasses
Ces contributions aident à préserver les vignobles plantés en forte pente et en terrasses Afin d’apprécier correctement les surfaces viticoles pour le calcul des contributions, il convient de faire la distinction entre, d’une part, les fortes et les très fortes pentes et, d’autre part, les terrasses aménagées sur des murs de soutènement Pour les vignobles en forte pente et en terrasses, les contributions ne sont allouées qu’à partir d’une déclivité de 30 % Les taux des contributions sont fixés indépendamment des zones
Taux 2009 fr /ha –
30 à 50 % 1 500
Taux 2009 fr /ha – Déclivité de 18 à 35 % 370 – Déclivité de plus de 35 % 510
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Surfaces donnant droit aux contributions : – déclivité de 18 à 35 % ha 4 796 63 053 71 927 139 775 – déclivité de plus de 35 % ha 1 398 17 092 58 555 77 045 Total ha 6 193 80 145 130 482 216 820 Exploitations Nombre 2 150 12 802 14 823 29 775 Contribution par exploitation fr 1 157 2 503 3 810 3 057 Total des contributions 1 000 fr 2 488 32 049 56 479 91 015 Total des contributions 2008 1 000 fr 2 459 32 317 56 945 91 721 Source : OFAG
Surfaces présentant une déclivité de
– Surfaces présentant une déclivité supérieure
3
– Surfaces en terrasses 5
132 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
à 50 %
000
000
Contributions versées en 2009 pour les vignes en forte pente et en terrasses
Unité
Surfaces donnant droit aux contributions, total ha 3 783
Surfaces en forte pente, déclivité de 30 à 50 % ha 1 888
Surfaces en forte pente, déclivité supérieure à 50 % ha 363
Aménagements en terrasses ha 1 532
Nombre d’exploitations Nombre 2 745
Surface par exploitation ha 1,4
Contributions par exploitation fr 4 219
Total contributions (en 1000 fr ) 1 000 fr 11 581
Total des contributions 2008 1 000 fr 11 496
Source : OFAG
Par rapport à la surface viticole totale, la part des surfaces en forte pente et en terrasses donnant droit à des contributions est d’environ 30 %
2.2.2.5 Nouveautés 2010
Afin d’assurer l’exploitation de terrains difficiles dans la région de montagne et de pallier le recul des terres cultivées, le Conseil fédéral a décidé d’introduire les changements suivants pour l'année de contributions 2010
Contributions à la surface
Augmentation de la contribution supplémentaire allouée pour les terres ouvertes et les cultures pérennes qui s’élèvera désormais à 640 francs par hectare.
Contributions pour des terrains en pente
Augmentation des contributions pour des terrains en pente et des terrains en forte pente, qui seront désormais de respectivement 410 et 620 francs
133 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.2.3 Paiements directs écologiques
2.2.3.1 Contributions écologiques
Les contributions écologiques rétribuent des prestations écologiques particulières devant répondre à des exigences supérieures à celles des PER Les exploitants peuvent choisir librement de participer aux différents programmes qui leur sont proposés Ceux-ci sont indépendan ts les uns des autres et les contributions peuvent être cumulées
Répartition des contributions écologiques entre les programmes en 2009
Total 235 mio de fr
Compensation écologique 52% OQE 23%
Culture biologique 12%
Culture extensive 13%
Source : OFAG
Tableaux 34a–34b pages A34–A35
134 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
■ Compensation écologique
La compensation écologique vise à préserver et, si possible, à élargir l’espace vital de la faune et de la flore suisses dans les régions agricoles De surcroît, elle contribue au maintien des structures et des éléments typiques du paysage Certains éléments de la compensation écologique donnent droit à des contributions et peuvent simultanément être imputés à la compensation écologique obligatoire des PER, alors que d’autres sont imputables à cette dernière sans donner droit aux contributions
Eléments de la compensation écologique, donnant droit ou non à des contributions
Eléments imputables aux PER et donnant Eléments imputables aux PER sans donner droit aux contributions droit aux contributions
Prairies extensives
Prairies peu intensives
Surfaces à litière
Pâturages extensifs
Pâturages boisés
Arbres isolés indigènes adaptés au site et allées d'arbres
Haies, bosquets champêtres et berges boisées Fossés humides, mares, étangs
Jachères florales
Jachères tournantes
Bandes culturales extensives
Ourlet sur terres assolées
Arbres fruitiers haute-tige
Prairies extensives
Surfaces rudérales, tas d'épierrage et affleurements rocheux
Murs de pierres sèches
Surfaces viticoles à diversité biologique naturelle
Autres surfaces de compensation écologique faisant partie de la SAU, définies par le service cantonal de protection de la nature
Tableaux 35a–35d pages A36–A39
Ces surfaces ne doivent pas être fertilisées et peuvent être utilisées pendant six ans, au plus tôt à partir de la mi-juin et jusqu’à la mi-juillet, selon la zone. La fauche tardive a pour but de garantir que les semences arrivent à maturité et que leur dispersion naturelle favorise la diversité des espèces Elle laisse par ailleurs suffisamment de temps à de nombreux invertébrés, aux oiseaux nichant au sol et aux petits mammifères pour leur reproduction La part des prairies extensives n ’ a cessé d’augmenter au cours des dernières années
Les contributions versées pour les prairies extensives, les surfaces à litière, les haies, les bosquets champêtres et les berges boisées sont réglées de manière uniforme et échelonnées selon les zones où se trouve la surface
Taux 2009 fr /ha – Zone de grandes cultures et zones intermédiaires 1 500 – Zone des collines 1 200 – Zones de montagne I et II 700 – Zones de montagne III et IV 450 135 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Contributions versées en 2009 pour les prairies extensives
Prairies peu intensives
Les prairies peu intensives peuvent être légèrement fertilisées avec du fumier ou du compost Les prescriptions concernant leur exploitation sont les mêmes que celles en vigueur pour les prairies extensives Les contributions versées pour les prairies peu intensives se montent à 300 francs par hectare, quelle que soit la zone
Contributions versées en 2009 pour les prairies peu intensives
Surfaces
Par surfaces à litière, on entend des surfaces herbagères exploitées de manière extensive, situées dans des lieux humides ou marécageux et qui, en règle générale, sont fauchées en automne ou en hiver pour la production de litière
versées en 2009 pour les surfaces à litière
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 18 999 10 137 10 166 39 302 Surface ha 29 656 12 116 18 286 60 058 Surface par exploitation ha 1,56 1,20 1,80 1,53 Contribution par exploitation fr 2 286 1 219 947 1 664 Total des contributions 1 000 fr 43 428 12 361 9 625 65 414 Total des contributions 2008 1 000 fr 42 077 11 970 9 254 63 301 Source : OFAG
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 5 148 5 988 8 446 19 582 Surface ha 4 485 5 414 15 962 25 860 Surface par exploitation ha 0,87 0,90 1,89 1,32 Contribution par exploitation fr 261 272 567 396 Total des contributions 1 000 fr 1 346 1 626 4 790 7 762 Total des contributions 2008 1 000 fr 1 499 1 745 4 979 8 223 Source : OFAG
à litière
Contributions
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 1 941 1 940 3 309 7 190 Surface ha 2 087 1 551 3 725 7 363 Surface par exploitation ha 1,08 0,80 1,13 1,02 Contribution par exploitation fr 1 569 781 704 958 Total des contributions 1 000 fr 3 046 1 514 2 331 6 891 Total des contributions 2008 1 000 fr 2 882 1 485 2 333 6 699 Source : OFAG 136 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Haies, bosquets champêtres et berges boisées
Par haies, bosquets champêtres et berges boisées, on entend les haies basses, les haies arbustives et arborées, les brise-vents, les groupes d’arbres, les talus boisés et les berges boisées Chaque haie est bordée d’une bande herbeuse, qui est utilisée à partir de la mi-juin au plus tôt et jusqu’à la mi-juillet selon la zone
Contributions versées en 2009 pour les haies, bosquets champêtres et berges boisées
Jachères florales
Par jachères florales, on entend les bordures pluriannuelles d’au moins 3 m de large, non fertilisées et ensemencées d'herbacées sauvages indigènes Ces jachères servent à protéger les herbacées sauvages menacées Elles offrent également habitat et nourriture aux insectes et autres petits animaux De surcroît, elles servent de refuge aux lièvres et aux oiseaux Les jachères florales donnent droit à une contribution de 2'800 fr /ha, qui est versée pour les surfaces situées dans la zone des grandes cultures, zone des collines comprise
Contributions versées en 2009 pour les jachères florales
1 Il s ’agit d’entreprises exploitant des surfaces dans la zone des collines ou la région de plaine
Jachères tournantes
Source : OFAG
Par jachères tournantes, on entend des surfaces non fertilisées qui sont ensemencées d'herbacées sauvages indigènes, messicoles, pendant un ou deux ans ; elles doivent présenter une largeur d’au moins 6 m et couvrir 20 ares au minimum Ces jachères offrent un habitat aux oiseaux nichant au sol, aux lièvres et aux insectes L’enherbement naturel est également possible à des endroits propices Dans la zone des grandes cultures et la zone des collines, les jachères tournantes donnent droit à une contribution de 2'300 fr /ha
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 6 084 3 298 1 587 10 969 Surface ha 1 490 853 307 2 650 Surface par exploitation ha 0,24 0,26 0,19 0,24 Contribution par exploitation fr 362 268 125 300 Total des contributions 1 000 fr 2 203 884 199 3 285 Total des contributions 2008 1 000 fr 2 106 828 191 3 124 Source : OFAG
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne 1 Exploitations Nombre 1 664 315 5 1 984 Surface ha 1 516 233 2 1 751 Surface par exploitation ha 0,91 0,74 0,35 0,88 Contribution par exploitation fr 2 553 2 075 972 2 473 Total des contributions 1 000 fr 4 248 654 5 4 906 Total des contributions 2008 1 000 fr 5 131 854 7 5 992
137 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Contributions versées en 2009 pour les jachères tournantes
1 Il s ’agit d’entreprises exploitant des surfaces dans la zone des collines ou la région de plaine
Bandes culturales extensives
Les bandes culturales extensives offrent un espace de survie aux herbacées accompagnant traditionnellement les cultures (espèces messicoles) On entend par là des bandes de cultures des champs (céréales, colza, tournesols, pois protéagineux, féveroles et soja, sans le maïs), d’une largeur de 3 à 12 m et exploitées de manière extensive La contribution octroyée se monte à 1'300 francs par ha, quelle que soit la zone
Contributions versées en 2009 pour les bandes culturales extensives
Ourlet sur terres assolées
Les ourlets sont des espaces permanents en forme de bandes, ensemencés d’herbacées sauvages indigènes et fauchés chaque année sur la moitié de leur surface ; ils sont aménagés sur les terres assolées ou des surfaces de cultures pérennes Leur largeur doit être comprise entre 3 et 12 m L’ourlet doit être maintenu en place pendant au moins deux périodes de végétation La contribution accordée est de 2'300 francs par hectare pour toutes les zones comprises entre la zone de grandes cultures et la zone de montagne II.
Contributions versées en 2009 pour les ourlets sur terres assolées
En 2009, les taux de contribution pour les jachères florales, les jachères tournantes, les bandes culturales extensives et les ourlets sur terres assolées ont été respectivement réduits de 200 francs par hectare Compte tenu de l’augmentation simultanée de la contribution supplémentaire pour les terres ouvertes, le soutien à ces surfaces est maintenu au niveau de 2008
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne 1 Exploitations Nombre 350 76 2 428 Surface ha 491 99 3 593 Surface par exploitation ha 1,40 1,30 1,27 1,39 Contribution par exploitation fr 3 228 3 001 2 930 3 186 Total des contributions 1 000 fr 1 130 228 6 1 364 Total des contributions 2008 1 000 fr 1 527 317 6 1 851
Source : OFAG
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 63 23 7 93 Surface ha 36 81 45 Surface par exploitation ha 0,57 0,35 0,10 0,48 Contribution par exploitation fr 745 453 136 561 Total des contributions 1 000 fr 47 10 1 58 Total des contributions 2008 1 000 fr 42 12 1 55 Source : OFAG
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 105 30 1 136 Surface ha 29 60 35 Surface par exploitation ha 0,27 0,20 0,19 0,25 Contribution par exploitation fr 627 449 437 586 Total des contributions 1 000 fr 66 13 0 80 Total des contributions 2008 1 000 fr 32 71 40 Source : OFAG
138 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Arbres fruitiers haute-tige
La Confédération verse des contributions pour les arbres haute-tige de fruits à noyau ou à pépins ne faisant pas partie d’une culture fruitière, ainsi que pour les châtaigneraies et les noiseraies entretenues Un montant de 15 francs est alloué par arbre annoncé
Contributions versées en 2009 pour les arbres fruitiers haute-tige
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 15 434 11 669 5 182 32 285 Arbres ha 1 105 216 844 785 267 036 2 217 037 Arbres par exploitation ha 71,61 72,40 51,53 68,67 Contribution par exploitation fr 1 074 1 086 773 1 030 Total des contributions 1 000 fr 16 576 12 672 4 006 33 253 Total des contributions 2008 1 000 fr 16 767 12 830 4 029 33 626 Source : OFAG 139 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Répartition des surfaces de compensation écologique1 en
2009
122717 ha
Répartition des surfaces de compensation écologique selon les régions en 20091
1
Total
Prairies
SCE
Haies,
et
Surfaces à litière
Prairies
intensives
Source : OFAG
sans les arbres Pâturages boisés 1,9% Autres SCE 1,0%
extensives 48,9% Pâturages extensifs 17,0 %
dans les terres assolées 2,0%
bosquets champêtres
berges boisées 2,2%
6,0%
peu
21,1%
Eléments Région de plaine Région des collines Région de montagne ha % de la SAU ha % de la SAU ha % de la SAU Prairies extensives 29 656 6,09 12 116 4,25 18 286 7,03 Prairies peu intensives 4 485 0,92 5 414 1,90 15 962 6,14 Surfaces à litière 2 087 0,43 1 551 0,54 3 725 1,43 Bosquets champêtres et berges boisées 1 490 0,31 853 0,30 307 0,12 Jachères florales 1 516 0,31 233 0,08 2 0,00 Jachères tournantes 491 0,10 99 0,03 3 0,00 Bandes culturales extensives 36 0,01 8 0,00 1 0,00 Ourlets sur terres assolées 29 0,01 6 0,00 0 0,00 Pâturages extensifs 3 963 0,81 1 904 0,67 15 002 5,77 Pâturages boisés (sans la surface boisée) 26 0,01 34 0,01 2 265 0,87 Fossés humides, mares, étangs 176 0,04 20 0,01 46 0,02 Surfaces rudérales, tas d'épierrage et affleurements rocheux 193 0,04 9 0,00 128 0,05 Murs de pierres sèches 7 0,00 3 0,00 13 0,01 Surfaces viticoles à haute diversité biologique 178 0,04 25 0,01 0 0,00 Autres surfaces de compensation écologique 185 0,04 19 0,01 166 0,06 Total 44 518 9,14 22 294 7,81 55 905 21,51 1 sans les arbres fruitiers haute-tige et sans les arbres isolés adaptés au site
: OFAG 140 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Source
■ Ordonnance sur la qualité écologique
Afin de conserver et de promouvoir la diversité naturelle des espèces, la Confédération alloue des aides financières pour les surfaces de compensation écologique d’une qualité biologique particulière aménagées sur la SAU et pour leur mise en réseau Il appartient aux cantons de fixer les exigences que doivent remplir les surfaces pour donner droit à des contributions selon l’ordonnance sur la qualité écologique (OQE), et à la Confédération de vérifier les prescriptions cantonales sur la base de critères minimaux Dans la mesure où les exigences cantonales sont conformes aux exigences minimales de la Confédération et où le cofinancement régional est assuré, celle-ci accorde aux cantons des aides financières pour les contributions qu’ils versent aux agriculteurs. Les aides financières de la Confédération représentent 80 % des coûts imputables, les 20 % restants devant être pris en charge par des tiers (cantons, communes, particuliers, organismes). Les contributions à la qualité biologique peuvent être cumulées avec celles versées pour la mise en réseau L’ordonnance de l’OQE repose sur l’aspect volontaire, l’incitation financière et la prise en compte des différences régionales en matière de biodiversité
Taux imputables
Pour la qualité biologique Pour la mise en réseau (fr par ha/an ou par arbre/an) (fr par ha/an ou par arbre/an)
Plaine – zone de Zones de mon- Plaine – zone de Zones de monmontagne II tagne III et IV montagne II tagne III et IV
Une surface de compensation écologique contribue particulièrement à la préservation et à la promotion de la biodiversité lorsqu'elle présente des espèces indicatrices et des éléments de structure déterminés ou encore lorsqu’elle est exploitée conformément aux exigences d’habitat des espèces cibles et des espèces caractéristiques L'exploitant peut annoncer directement sa surface de compensation écologique au titre de la qualité biologique ; par contre, la mise en réseau de ces surfaces requiert un concept présentant une unité au moins sur les plans paysager et écologique
Prairies extensives, prairies peu intensives et surfaces à litière 1 000 700 1 000 500 Prairies extensives et pâturages boisés 500 1 300 1 500 300 Haies, bosquets champêtres et berges boisées 2 000 2 000 1 000 500 Surfaces viticoles à diversité biologique naturelle 1 000 1 000 1 000 500 Arbres fruitiers haute-tige 30 30 55 Arbres isolés indigènes adaptés au site et allées d'arbres 55 Autres surfaces de compensation écologique situées sur la surface agricole utile 1 000 500 1 Le montant est versé à raison de 50 % au plus pour la flore et 50 % au plus pour la qualité des structures
141 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Tableau 36 page A40
Contributions1 versées en 2009 en vertu de l’ordonnance sur la qualité écologique
1 sans prise en considération des réductions, des remboursements et des arriérés
2 conversion des arbres haute-tige (1 arbre = 1 are)
Source : OFAG
L’augmentation notable du montant des contributions accordées est due, d’une part, au fait que les contributions ont été revues à la hausse dans le cadre de la politique agricole 2011, d’autre part, au fait que les programmes sont bien acceptés
Contributions1 versées en 2009 pour la qualité biologique et la mise en réseau2
1 sans prise en considération des réductions, des remboursements et des arriérés
2 Etant donné qu’il existe des surfaces pour lesquelles sont versées des contributions à la fois pour la qualité et pour la mise en réseau, les chiffres des colonnes « Qualité biologique » et « Mise en réseau » ne doivent pas être additionnés
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 10 591 8 312 10 025 28 928 Surface 2 ha 20 465 16 966 33 431 70 862 Surface 2 par exploitation ha 1,93 2,04 3,33 2,45 Contribution par exploitation fr 1 737 1 842 2 114 1 898 Total des contributions 1 000 fr 18 401 15 309 21 193 54 902 Total des contributions 2008 1 000 fr 14 390 11 611 17 092 43 093
Paramètre Unité Qualité Mise en biologique réseau Prairies extensives, prairies peu intensives et surfaces à litière Exploitations Nombre 16 543 18 390 Surface ha 26 658 30 041 Pâturages extensifs et pâturages boisés Exploitations Nombre 1 277 4 591 Surface ha 3 196 8 111 Haies, bosquets champêtres et berges boisées Exploitations Nombre 2 054 4 361 Surface ha 516 955 Surfaces viticoles à diversité biologique naturelle Exploitations Nombre 62 31 Surface ha 82 20 Arbres fruitiers à haute-tige Exploitations Nombre 7 483 12 008 Arbres Nombre 444 092 589 880 Autres éléments Exploitations Nombre 6 021 Surface ha 1 359
OFAG 142 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Source :
Surfaces OQE de qualité (arbres haute-tige y compris)
en % de la SAU 11–20 >20
0 1–5 6–10
Estivage
Valeurs par commune
Surfaces OQE en réseau (arbres haute-tige y compris)
Source : OFAG, GG25 © Swisstopo 2010
en % de la SAU 11–20 >20
0 1–5 6–10
Estivage
Valeurs par commune
Source : OFAG, GG25 © Swisstopo 2010
143 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
■ Culture extensive de céréales et de colza
Cette mesure a pour objectif d’inciter les agriculteurs à renoncer, dans les cultures de céréales et de colza, aux régulateurs de croissance, aux fongicides, aux stimulateurs chimiques de synthèse des défenses naturelles et aux insecticides Le taux de contribution s’élève à 400 francs par hectare
Contributions versées en 2009 pour la culture extensive de céréales et de colza
Répartition de la surface de cultures extensives en 2009
Total 72934 ha
Colza 5%
Céréales fourragères 34%
Céréales panifiables 61%
Source : OFAG
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 9 161 5 123 563 14 847 Surface ha 52 189 19 302 1 442 72 934 Surface par exploitation ha 5,70 3,77 2,56 4,91 Contribution par exploitation fr 2 269 1 504 1 025 1 958 Total des contributions 1 000 fr 20 791 7 707 577 29 075 Total des contributions 2008 1 000 fr 21 936 7 986 607 30 529 Source : OFAG Tableau 37 page A41 144 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
■ Culture biologique
En complément des recettes supplémentaires que l’agriculture biologique peut réaliser sur le marché, la Confédération encourage celle-ci comme mode de production particulièrement respectueux de l’environnement Du reste, les exploitants doivent appliquer les règles de l’ordonnance sur l’agriculture biologique s’ils veulent obtenir des contributions Des dérogations au principe de la globalité existent pour la viticulture et les cultures fruitières pérennes
L'agriculture biologique renonce complètement à l’emploi de produits chimiques de synthèse comme les engrais de commerce ou les pesticides, ce qui permet d'économiser l'énergie et de préserver l'eau, l'air et le sol La prise en considération des cycles et procédés naturels est donc d’une importance cruciale pour l’agriculteur bio Dans l’ensemble, la culture biologique exploite les ressources existantes de manière plus efficiente Cette efficience constitue un indicateur important de la durabilité du système de production
En 2009, l’agriculture biologique couvrait juste 10,6 % de l’ensemble de la SAU.
Contributions versées en 2009 pour l’agriculture biologique
de montagne 59%
110282 ha
Part de la surface exploitée selon les règles de la culture biologique par région, en 2009 Source : OFAG
Taux 2009 fr /ha – Cultures spéciales 1 200 – Terres ouvertes, cultures spéciales exceptées 800 – Surfaces herbagères et surfaces à litière 200
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 1 171 1 280 3 263 5 714 Surface ha 22 780 22 039 65 463 110 282 Surface par exploitation ha 19,45 17,22 20,06 19,30 Contribution par exploitation fr 7 906 4 260 4 053 4 889 Total des contributions 1 000 fr 9 258 5 453 13 226 27 937 Total des contributions 2008 1 000 fr 8 965 5 611 13 404 27 980 Source : OFAG
Total
Région
Région
Région
des collines 20%
de plaine 21%
145 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Tableau 34a page A34
2.2.3.2 Contributions éthologiques
Le terme éthoprogrammes regroupe les programmes « Systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux » et « Sorties régulières en plein air » (cf à ce propos le paragraphe 1 3 2)
■ Systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux (SST)
La Confédération encourage les agriculteurs à garder les animaux dans des systèmes de stabulation qui répondent à des exigences dépassant largement le niveau requis dans la législation relative à la protection des animaux.
Contributions SST 2009 fr /UGB
Bovins et buffles d’Asie, âgés de plus de 120 jours, équidés de plus de 30 mois, chèvres de plus d’un an et lapins 90
– Porcs (sans porcelets allaités) 155
– Poules et coqs d'élevage, poules pondeuses, poulettes et jeunes coqs, poussins, poulets de chair et dindes 280
Contributions SST 2009
L’augmentation du montant des contributions est essentiellement due à un accroissement du nombre d’animaux gardés conformément aux exigences SST
■ Sorties régulières en plein air (SRPA)
La Confédération encourage les sorties régulières des animaux de rente en plein air, c ’est-à-dire sur un pâturage, dans une aire d'exercice ou à climat extérieur, répondant aux exigences de l’ordonnance SRPA.
Contributions SRPA 2009 fr /UGB
Bovins et buffles d’Asie, équidés, moutons et chèvres de plus d’un an et lapins 180
Truies d’élevage, non allaitantes 360
– Porcs (sans porcelets allaités) 155
– Poules et coqs d'élevage, poules pondeuses, poulettes et jeunes coqs, poussins, poulets de chair et dindes 280
Durant l’année de contribution 2009, le taux de contribution pour les truies d’élevage non allaitantes a été augmenté, il est passé à 360 francs par UGB
–
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 9 220 6 071 4 344 19 635 UGB Nombre 289 956 151 093 81 122 522 171 UGB par exploitation Nombre 31,45 24,89 18,67 26,59 Contribution par exploitation fr 3 708 2 857 1 924 3 050 Total des contributions 1 000 fr 34 191 17 343 8 356 59 890 Total des contributions 2008 1 000 fr 32 270 16 204 7 550 56 025 Source : OFAG
–
–
146 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Tableau 39 page A43
Contributions SRPA 2009
2.2.3.3 Contributions d’estivage
■ Exploitation durable des régions d’estivage
Les contributions d’estivage ont pour objectif d’assurer l’exploitation et l’entretien des vastes pâturages d'estivage dans les Alpes, les Préalpes et le Jura. La région d'estivage est utilisée et entretenue par le pacage de quelque 300'000 UGB La charge en bétail est fixée selon les principes d’une exploitation durable ; C’est ce qu ’ on appelle la charge usuelle Les contributions sont versées par pâquier normal (PN), calculé à partir de la charge usuelle Un PN correspond à l'estivage d'une UGB pendant 100 jours
Tableaux 41a–41b pages A45–A46
Contributions d’estivage versées en 2009
1 Il s ’agit ici du total des exploitations d’estivage ayant droit aux contributions (sans doubles comptages)
Paramètre Unité Région de Région des Région de Total plaine collines montagne Exploitations Nombre 13 695 10 933 12 448 37 076 UGB Nombre 384 158 267 923 242 177 894 258 UGB par exploitation Nombre 28,05 24,51 19,46 24,12 Contribution par exploitation fr 5 119 4 471 3 541 4 398 Total des contributions 1 000 fr 70 104 48 881 44 075 163 060 Total des contributions 2008 1 000 fr 68 739 48 083 43 743 160 565 Source : OFAG
Taux 2009 fr – vaches traites, chèvres et brebis laitières, par UGB (56 à 100 jours d’estivage) 320 – moutons, brebis laitières exceptées, par PN en cas de surveillance permanente par le berger 320 en cas de pâturage tournant 240 dans le cas des autres pâturages 120 – autres animaux consommant des
320
fourrages grossiers, par PN
Paramètre Contributions Exploitations UGB ou PN 1 000 fr Nombre Nombre Vaches traites, chèvres et brebis laitières 16 255 1 863 50 881 Moutons, brebis laitières exceptées 5 386 907 24 276 Autres animaux consommant des fourrages grossiers 76 366 6 602 239 209 Total 98 008 7 197 1 Total 2008 91 711 7 278 1
Source : OFAG Tableau 40 page A44 147 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Dans le cadre de la mise en œuvre de la PA 2011, les contributions d’estivage pour l’année de contribution 2009 ont été augmentées de 20 francs par pâquier normal ou par UGBFG, excepté dans le cas « d’autres » pâturages de moutons Des contributions d’estivage, dont le montant varie en fonction du système de pacage, sont versées pour les moutons (brebis laitières exceptées) depuis l’année de contributions 2003 L’octroi de contributions plus élevées permet, d’une part, de rétribuer les frais plus importants qu ’ occasionnent la surveillance permanente par un berger et les pâturages tournants et, d’autre part, par analogie avec les contributions écologiques, d’inciter les agriculteurs à pratiquer l’estivage durable des moutons La garde permanente des moutons signifie que le troupeau est mené par un berger accompagné de chiens et conduit quotidiennement à un pâturage choisi par le berger Dans le cas de pâturages tournants, le pacage doit se faire pendant toute la durée de l’estivage en alternance dans différents enclos ou dans des enclos clairement délimités par des conditions naturelles
Estivage de moutons selon le système de pacage en 2009
Système
Évolution de l’estivage entre 2007 et 2009 : exploitations et animaux estivés en pâquiers normaux, selon les catégories d’animaux
Exploitations Animaux Contributions donnant droit aux contributions Nombre PN 1 000 fr Présence d’un berger en permanence 98 8 821 2 800 Pâturage tournant 214 5 461 1 301 Autres types de pâturages 577 9 262 1 125 Combinaison de systèmes de pâturage 18 731 160 Total 907 24 275 5 386 Total 2008 916 24 368 5 058 Source : OFAG
de pacage
Année 2007 2008 2009 Catégorie d’animaux Unité Vaches laitières Exploitations 4 662 4 577 3 924 PN 118 919 114 579 106 118 Vaches mères et vaches nourrices et Exploitations 1 643 1 654 2 289 « autres vaches » PN 24 962 25 114 32 044 Autre bovins Exploitations 6 294 6 242 6 183 PN 122 562 117 073 123 294 Equidés Exploitations 1 024 1 000 968 PN 4 550 4 403 4 421 Moutons Exploitations 993 995 993 PN 25 803 25 963 25 297 Chèvres Exploitations 1 557 1 508 1 434 PN 5 926 5 827 5 817 Autres animaux estivés Exploitations 223 240 196 PN 518 468 465 Un PN = 1 UGB * durée d’estivage / 100 jours Source : OFAG 148 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.2.3.4 Contributions pour la protection des eaux
■ Empêcher le ruissellement et le lessivage de substances
Depuis 1999, l’art 62a de la loi sur la protection des eaux habilite la Confédération à indemniser les agriculteurs pour les mesures qu’ils prennent contre le lessivage et le ruissellement de substances dans les eaux superficielles et souterraines Il s ’agit en priorité de réduire la charge en nitrates de l’eau potable et la charge en phosphore des eaux superficielles dans les régions où les PER, l’agriculture biologique, les interdictions et les prescriptions et les programmes volontaires encouragés par la Confédération (production extensive, compensation écologique) ne suffisent pas
En 2009, 30 projets étaient en cours de mise en œuvre, à savoir 24 projets « nitrates », 4 projets « phosphore » et 2 projets dans le domaine des produits phytosanitaires (PPS). Quatre nouveaux projets sont en préparation.
Selon l’ordonnance sur la protection des eaux, les cantons ont l’obligation de délimiter une aire d’alimentation pour les captages d’eaux souterraines et d’eaux de surface et de prendre des mesures d’assainissement, si la qualité des eaux est insuffisante Ces mesures peuvent, en fonction de l’avancement de la technique, entraîner des restrictions considérables dans l’utilisation du sol et causer des pertes financières que les exploitations agricoles ne peuvent pas assumer Les contributions fédérales aux coûts sont de 80 % pour les adaptations structurelles et de 50 % pour les mesures d’exploitation
Un montant total de 6,77 millions de francs a été versé à ce titre en 2009
149 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
Aperçu des projets 2009
Canton Région, commune Durée prévue Substance Zone visée Coûts totaux Contributions du projet par le projet prévus versées en 2009
L’augmentation des contributions octroyées par rapport avec 2008 est due à une plus large participation des exploitations et à l’adoption de nouveaux projets
Année ha fr fr AG Baldingen 2004–2015 1 Nitrates 69 593 200 24 510 AG Birrfeld 2002–2013 1 Nitrates 813 4 239 900 242 562 AG Wohlenschwil 2001–2013 1 Nitrates 62 703 396 70 205 AG Klingnau 2007–2012 Nitrates 101 486 600 4 138 AG Hallwilersee 2001–2010 Phosphore 1 200 2 209 970 134 945 FR Avry-sur-Matran 2000–2011 1 Nitrates 37 405 739 27 133 FR Courgevaux 2003–2015 1 Nitrates 27 164 838 29 537 FR Domdidier 2004–2016 1 Nitrates 30 195 588 24 891 FR Fétigny 2004–2016 1 Nitrates 63 1 526 110 283 116 FR Lurtigen 2005–2010 Nitrates 286 1 218 964 101 983 FR Torny (Middes) 2000–2012 1 Nitrates 45 369 853 21 955 FR Salvenach 2005 2 Nitrates 13,5 202 334GE Charmilles 2008–2013 PPS 202 480 700 28 123 LU Baldeggersee 2000–2010 1 Phosphore 5 600 18 800 782 2 028 816 LU Sempachersee 2005–2010 1 Phosphore 4 905 17 577 455 1 398 626 LU Hallwilersee 2001–2010 1 Phosphore 3 786 7 312 967 922 748 NE Valangin 2009–2014 Nitrates 178 1 235 668 3 74 574 SH Klettgau 2001–2012 1 Nitrates 357 4 049 470 199 341 SO Gäu I und ll 2000–2014 1 Nitrates 1 508 4 339 000 475 618 VD Bavois 2005–2010 Nitrates 37 178 985 22 333 VD Bofflens 2005–2010 Nitrates 112 580 100 78 601 VD Boiron / Morges 2005–2010 PPS 2 250 1 313 100 53 109 VD Bussy sur Moudon 2009–2015 Nitrates 34 404 100VD Curtilles 2009–2015 Nitrates 28,5 298 400VD Morand / Montricher 2000–2013 1 Nitrates 403 1 082 996 226 589 VD Neyruz-sur Moudon 2009–2014 Nitrates 20 132 000 178 516 VD Thierrens 1999–2011 1 Nitrates 17 333 570 26 738 VD Sugnens 2007–2012 Nitrates 16 129 900 17 298 VD Peney-le-Jorat / 2009–2014 Nitrates 28 306 000 30 097 Villars-Tiercelin ZH Baltenswil 2000–2011 1 Nitrates et 130 712 000 44 128 PPS Total 63 668 435 6 770 230 Total 2008 6 248 811 1 Prolongation du projet décidée 2 Projet réalisé en 2005 dans le cadre d une amélioration intégrale sur la
d une
unique 3 Comprenant des mesures structurelles en matière de construction Source : OFAG
base
contribution
150 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.2.3.5 Utilisation durable des ressources naturelles (projets)
Conformément aux articles 77a et 77b LAgr, la Confédération octroie à partir de 2008 des contributions destinées à améliorer l’utilisation des ressources naturelles dans l’agriculture Les domaines cibles sont les ressources nécessaires à la production agricole, telles que l’azote, le phosphore et l’énergie, l’optimisation de la protection phytosanitaire ainsi que la protection renforcée et l’utilisation plus durable du sol, de la biodiversité dans l’agriculture et du paysage
Dans leurs exigences, les mesures doivent aller au-delà des lois, des prestations écologiques requises ou d’autres programmes d’encouragement fédéraux tels que l’ordonnance sur la qualité écologique
– Ces améliorations écologiques ne doivent pas être atteintes par une réduction de la production au plan national, mais par une utilisation des ressources plus efficace
Les contributions octroyées pour une durée limitée à six ans doivent permettre à de nouvelles techniques, formes d’organisation ou adaptations structurelles – dont l’introduction nécessite un soutien financier
de s’imposer et d’apporter des améliorations dans ces domaines
– Les mesures doivent continuer à déployer leur effet après l’achèvement du projet
L’OFAG participe aux coûts jusqu’à concurrence de 80 %, les promoteurs devant couvrir le solde
– La participation à ces mesures est facultative
Les premiers projets de gestion des ressources sont en cours de réalisation, d’autres sont en voie d’élaboration
Ressource naturelle / Projets en cours de réalisation Projets commencés le 1er janvier 2010 domaine cible
Azote
Cantons : Thurgovie, Lucerne, Cantons : Appenzell RI, Appenzell RE, Fribourg et Berne Soleure, Argovie, projet Suisse centrale (cantons Obwald, Nidwald, Uri, Schwytz, Zoug)
Cantons : Bâle-Ville et Berne Canton de Soleure Biodiversité Emeraude dans l’Oberaargau
Fertilité des sols
Source : OFAG
En 2009, des fonds à hauteur de 3‘452‘464 francs ont été alloués à la réalisation des trois projets de gestion de l’ammoniac des cantons de Thurgovie, Lucerne et Fribourg, au projet de protection du sol du canton de Bâle-Ville et au projet Emeraude de l’Oberaargau. Outre le projet bernois relatif au sol et à l'ammoniac, démarré au cours du second semestre 2009, six autres projets dans les domaines de la gestion de l'azote et des sols ont été approuvés cette même année et ont pu débuter le 1er janvier 2010
–
–
–
–
151 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.2.3.6 Nouveautés 2010
Compensation écologique
– Dès 2010, la largeur des bordures tampon le long des haies, bosquets champêtres et berges boisées, donnant droit à des contributions, a été élargie de 3 à 6 m Etant donné que la surface de la bande herbeuse ne peut plus être comptée comme base fourragère pour les contributions aux animaux ni pour les contributions pour terrains en pente, les contributions écologiques par hectare pour les haies, bosquets champêtres et berges boisées, bordure tampon incluse, sont augmentées en conséquence : jusqu’à 2’500 francs dans la zone de plaine et celle des collines, jusqu’à 2’100 francs dans les zones de montagnes I et II et jusqu’à 1’900 francs dans les zones de montagne III et IV
Contributions pour la culture biologique
– Les contributions pour les cultures spéciales et pour les autres terres ouvertes sont respectivement augmentées de 150 francs par hectare en 2010
Contributions éthologiques
– Les contributions SST par UGB pour les lapins passent à 280 francs en 2010.
Contributions d'estivage
Les contributions d’estivage pour l’année de contributions 2010 ont été augmentées de 10 francs par pâquier normal ou par UGBFG, sauf pour les « autres pâturages de moutons » Les taux de contribution suivants sont applicables en 2010 :
– 330 francs pour les moutons gardés par un berger, les animaux traits estivés pendant 56 à 100 jours et pour les autres UGBFG
250 francs pour les moutons estivés sur des pâturages tournants
– 120 francs pour les autres types de pâturages de moutons
–
152 2 . 2 P a i e m e n t s d i r e c t s
2.3 Amélioration des bases de production
Les mesures prises à ce titre encouragent et soutiennent les agriculteurs afin de permettre une production de denrées alimentaires efficiente et respectueuse de l’environnement, ainsi que l’accomplissement des multiples tâches qu’ils assument
Aides financières destinées à l’amélioration des bases de production et aux mesures d’accompagnement social
1 y compris l’assainissement des dégâts dus aux intempéries de 2005
2 y compris une contribution extraordinaire « vulgarisation », conséquence de l entrée en vigueur de la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches (RPT)
3 y compris des crédits supplémentaires destinés à la lutte contre le feu bactérien
4 prise en charge des contributions cantonales suite à l’entrée en vigueur de la RPT
5 budget
6 y compris un crédit spécial pour les mesures de stabilisation
Ces mesures visent à atteindre les objectifs suivants :
renforcement de la compétitivité par l’abaissement des coûts de production ;
promotion d’un développement durable dans le milieu rural ;
structures d’exploitation modernes et surfaces agricoles utiles bien desservies ;
production efficiente et respectueuse de l’environnement ;
variétés à rendement élevé, résistantes, et produits de haute qualité ;
protection de la santé humaine et animale, ainsi que de l’environnement ;
diversité génétique
Source : OFAG
153 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
Mesure 2008 2009 2010 5 en mio de fr Contributions pour améliorations structurelles 88,5 1 82,8 6 85 6 Crédits d’investissements 51 47 47 Aide aux exploitations paysannes 2 1,8 7 Aides à la reconversion professionnelle 0,3 0,2 5 Vulgarisation et contributions à la recherche 17 2 18 18 Lutte contre les maladies et parasites des plantes 11 3 24 Sélection végétale et sélection animale 38 4 38 38 Total 207,8 189,8 204
–
–
–
–
–
–
–
2.3.1 Améliorations structurelles et mesures d’accompagnement social
2.3.1.1 Améliorations structurelles
Les améliorations structurelles contribuent à améliorer les conditions de vie et la situation économique du monde rural, notamment dans la région de montagne et dans les régions périphériques La mise en œuvre des intérêts de la collectivité passe par la réalisation d’objectifs relevant de la protection de l’environnement, de la protection des animaux et de l’aménagement du territoire tels que la remise à l’état naturel de petits cours d’eau, la mise en réseau de biotopes ou la construction de systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux
Les aides à l’investissement soutiennent le développement des infrastructures agricoles Ces aides permettent aux exploitations de s ’adapter aux changements des conditions-cadre L’abaissement des coûts de production et la promotion de l’écologie ont pour effet d’améliorer la compétitivité de l’agriculture acquise au principe de la production durable Dans d’autres pays aussi, en particulier au sein de l’UE (PAC, 2e pilier), ces aides constituent des mesures de promotion importantes du milieu rural
Les aides à l’investissement sont accordées à titre d’aide à l’auto-prise en charge (aussi appelées aides à l’entraide) pour des mesures aussi bien individuelles que collectives Deux instruments sont disponibles :
– les contributions à fonds perdu, exigeant la participation des cantons, avant tout pour des mesures collectives ;
– les crédits d’investissement, octroyés sous la forme de prêts sans intérêts, principalement pour des mesures individuelles
■ Moyens financiers destinés aux contributions
En 2009, un montant de 82,8 millions de francs a été versé pour les contributions au titre des améliorations foncières et des constructions rurales. L’OFAG a approuvé de nouveaux projets qui ont bénéficié de contributions fédérales (86,2 millions de francs) et entraîné un volume global d’investissements de 421,1 millions de francs Le montant total de ces contributions fédérales ne correspond toutefois pas à celui budgétisé dans la rubrique « Améliorations structurelles dans l’agriculture », car il est rare qu ’ une contribution allouée soit versée la même année; les crédits sont par ailleurs souvent accordés par tranche
154 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
Tableaux 45–46, 50a pages A52, A56
Contributions fédérales approuvées en 2009
Remaniements parcellaires y compris infrastructures
Construction de chemins Mesures concernant le régime hydrique du sol Adductions d'eau
Réfection et préservation de différents objets
Remise en état périodique (REP)
Autres mesures foncières
Projets de développement régional (PDR)
15% 24%
Bâtiments d’exploitation pour animaux consommant des fourrages grossiers
Bâtiments alpestres
Autres constructions rurales
30 0 5 10 15 20 25 en mio de fr
Région de plaine Région des collines Région de montagne
Source : OFAG
Contributions fédérales versées pour des améliorations foncières et des constructions rurales entre 2003 et 2009
: OFAG
155 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
61%
e n m i o d e f r
0 20 40 60 80 100 120 2000/02 93 2003 102 2004 94,5 2005 85 2006 107,5 2007 92,4 2008 88,5 2009 82,8
Source
■ Moyens financiers destinés aux crédits d’investissements
En 2009, les cantons ont accordé 2’148 crédits d’investissement portant sur un montant total de 317,6 millions de francs, dont 87,9 % concernaient des mesures individuelles et 12,1 % des mesures collectives Dans la région de montagne, des crédits de transition d’une durée maximale de trois ans, appelés « crédits de construction », peuvent en outre être consentis pour des projets à caractère communautaire
Crédits d’investissements en 2009
Les crédits destinés aux mesures individuelles ont été alloués principalement à titre d’aide initiale ainsi que pour la construction ou la transformation de maisons d’habitation et de bâtiments d’exploitation Ils sont remboursés en moyenne dans un délai de 13,6 ans
Concernant les crédits alloués pour des mesures collectives, ils ont permis notamment de soutenir la réalisation d’améliorations foncières, l’acquisition communautaire de machines et de véhicules et des mesures de construction (bâtiments et équipements destinés à l’économie laitière, à la transformation, au stockage et à la commercialisation de produits agricoles ainsi qu'à des installations de production d’énergie renouvelable à partir de la biomasse)
En 2009, des fonds fédéraux d’un montant de 47 millions de francs ont été mis à la disposition des cantons. Avec les remboursements courants, ils seront utilisés pour l’octroi de nouveaux crédits. Le fonds de roulement alimenté depuis 1963 s’élève actuellement à quelque 2,3 milliards de francs.
Crédits d’investissements 2009 par catégorie de mesures, crédits de construction non compris
Aide initiale
Achat de l’exploitation par le fermier
Maison d’habitation
Bâtiments d’exploitation
Diversification
Mesures collectives1
Autres mesures concernant les bâtiments ruraux2
1 Achat collectif de machines et d’équipements, aide initiale pour les organisations d’entraide paysanne, équipements communautaires destinés à la transformation et au stockage de produits agricoles Équipements communautaires destinés à la production d’énergies renouvelables à partir de la biomasse
2 Horticulture productrice, petites entreprises artisanales Source : OFAG
156 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
Nombre mio de fr Part en % Mesures individuelles 1 914 279,0 87,9 Mesures collectives, sans crédits de construction 193 24,7 7,7 Crédits de construction 41 13,9 4,4 Total 2 148 317,6 100 Source : OFAG
140 0 20 40 60 80 100 120 en mio de fr
Région de plaine Région des collines Région de montagne
Améliorations foncières 47% 28% 25%
Tableaux 47–48, 50b pages A53–A56
2.3.1.2 Mesures d'accompagnement social
■ Aide aux exploitations paysannes
Allouée sous forme de prêts sans intérêts, l’aide aux exploitations sert à parer ou à remédier à une difficulté financière passagère dont la faute ne peut être imputée aux agriculteurs De par ses effets, l’aide aux exploitations correspond à une mesure de désendettement indirecte
En 2009, des prêts à titre d’aide aux exploitations ont été accordés dans 128 cas pour un montant total de 18,8 millions de francs. Le prêt moyen s ’est élevé à 146’923 francs et sera remboursé dans un délai de 12,7 ans.
Prêts au titre de l’aide aux exploitations 2009
Source : OFAG
Au cours de l’exercice considéré, un montant supplémentaire de 1,806 million de francs a été mis à la disposition des cantons. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle péréquation financière RPT, la participation cantonale atteint maintenant au moins le montant des nouveaux fonds fédéraux. Ajoutés aux remboursements courants, les moyens accordés par la Confédération et les cantons ont été utilisés pour l’octroi de nouveaux prêts. Le fonds de roulement, qui est alimenté depuis 1963 par des fonds fédéraux et des remboursements, s’élève à 218 millions de francs, parts cantonales comprises
■ Aides à la reconversion professionnelle
Pour les personnes exerçant une activité indépendante dans l’agriculture, l’aide à la reconversion professionnelle facilite le passage à une activité non agricole Comprenant des contributions aux coûts de la reconversion professionnelle et des contributions aux coûts de la vie, elle s ’adresse aux chefs d’exploitation, hommes ou femmes, âgés de moins de 52 ans L’octroi de cette aide implique bien entendu la cessation de l’activité agricole. En 2009, une aide de 146’000 francs a été garantie à un chef d’exploitation. Au total, sur la base des aides garanties les années précédentes, un montant de 199’421 francs a été versé à huit personnes en phase de reconversion professionnelle. Selon la formation, la reconversion dure un an, voire deux ou trois ans. L’éventail des programmes de formation destinés à la reconversion professionnelle est large et va des professions sociales (physiothérapeute, catéchiste ou infirmier) aux professions manuelles ou commerciales (charpentier, serrurier, cuisinier ou agent agro-commercial)
157 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
Nombre mio de fr Conversion de dettes 77 11,434 Difficultés financières extraordinaires à surmonter 48 7,225 Prêt en cas de cessation d’exploitation 3 0,097 Total 128 18,806
Tableaux 49, 50b pages A55–A56
Tableau 51 page A57
2.3.1.3 Initiatives de projet collectives
Les initiatives de projet collectives en région rurale portent surtout sur les types de projet suivants :
projets de développement régional (PDR) ;
projets de mise en réseau écologique selon l’ordonnance sur la qualité écologique (OQE) ;
projets visant à promouvoir l’utilisation durable des ressources naturelles
La faisabilité des PDR est vérifiée avant la planification de détail Depuis fin 2006, la Confédération contribue financièrement aux études préliminaires De la même façon, le traitement des demandes relatives aux deux autres types de projet bénéficie également d’un soutien financier
A la fin 2009, 149 esquisses de projets avaient été déposées Près de 80 % d’entre elles ont rempli les conditions pour bénéficier d'un soutien financier La planification de détail en vue de la mise en œuvre d'un PDR ou d'un projet d’utilisation durable des ressources débute dès lors que l’étude préliminaire a abouti à des conclusions favorables La mise en œuvre des projets de mise en réseau est réalisée à l'échelon cantonal
de projet collectives depuis novembre 2006
Etat : Fin 2009
régional
mise en réseau écologique selon l’OQE
d’utilisation durable des ressources naturelles
Etude préliminaire Mise en œuvre Suspendu/Interrompu
Source : OFAG
158 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
–
–
–
Etat : Fin 2009 Esquisses de projets déposées 149 Soutien accordé 118 Orientation : – Projets de développement régional (PDR) 58 – Mise en réseau écologique (OQE) 25 – Utilisation durable des ressources naturelles 26 – Autres 9 Initiatives de projet collectives
Initiatives
Projets
Projets
Projets de développement
de
2.3.1.4 Parcs naturels régionaux et agriculture
■ Une puissante dynamique
La loi révisée sur la protection de la nature et du paysage (LPN) et l’ordonnance sur les parcs, sont entrées en vigueur le 1er décembre 2007 La LPN donne au Conseil fédéral la compétence d’attribuer le label « Parc naturel », d’octroyer des aides financières pour l’aménagement, l’exploitation et l’assurance qualité de parcs sur la base de conventions-programmes ainsi que d'édicter des directives relatives aux exigences en matière de parcs naturels et à l’attribution du label
On distingue trois catégories de parcs. Alors que dans le cas des parcs naturels régionaux (PNR), l’accent est mis principalement sur le développement durable, dans le cas des parcs nationaux (PN) et des parcs naturels périurbains (PNP), la priorité est donnée à la protection de la nature et du paysage. On peut se représenter les PNP comme des « parcs nationaux en petit format » à proximité immédiate de villes et d’agglomérations En ce qui concerne l'agriculture, ce sont les PNR qui présentent le plus d’intérêt et d’importance
Les dix premières demandes d’aménagement de parcs naturels ont été adressées à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) au début de l'année 2008 Ce sont les cantons qui ont déposé les demandes, mais le contenu substantiel de ces demandes a été élaboré par les promoteurs des parcs naturels Dans le cadre d’une audition fédérale, l’OFAG a également pu prendre position concernant chaque demande A l’automne 2008, l’OFEV a donné son feu vert pour la phase d'aménagement de neuf projets de parc et a décerné le label Parc naturel régional à la biosphère UNESCO d’Entlebuch
En 2009 aussi, l’OFEV a reçu de nombreuses demandes de labellisation L’OFEV s ’est prononcé en faveur de sept projets d’aménagement de PNR Le label « Candidat parc naturel régional » peut être utilisé durant la phase de réalisation Deux candidats (PNR Thal et PNP Sihlwald) ont reçu entre-temps le label « Parc naturel »
Surfaces
159 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
parcs Etat : Fin 2009 Source : OFEV RNP/PNR Parc naturel régional NEP Parc naturel périurbain Parcs en création Parcs d’importance nationale Parc national suisse GR 1 Parc national suisse GR 2 RNP Biosphère UNESCO Entlebuch 3 RNP Thal 4 NEP Wildnispark Zürich-Sihlwald 5 RNP Landschaftspark Binntal 6 PNR Chasseral 7 RNP Diemtigtal 8 RNP Ela 9 RNP Gantrisch 10 RNP Thunersee-Hohgant 11 RNP Biosfera Val Müstair 12 RNP Beverin 13 PNR du Doubs 14 PNR Gruyère Pays-d‘Enhaut 15 RNP Jurapark Aargau (AG/SO) 16 PNR jurassien vaudois 17 RNP Pfyn-Finges 18 PNR Biosphère Val d‘Hérens 1 11 8 12 5 17 18 14 7 10 2 9 13 6 16 3 15 4
de
Ainsi, deux ans après l’entrée en vigueur de la nouvelle législation, trois parcs sont ouverts (le label Parc naturel est décerné pour 10 années) et 14 projets (parcs candidats) sont en voie de réalisation La superficie totale en parcs naturels est actuellement de 5’750 km2, ce qui représente près de 14 % de la superficie totale de la Suisse, soit approximativement la surface du canton de Berne
■ Potentiels et opportunités
Les PNR ont pour vocation de valoriser des écosystèmes de qualité et de donner en même temps des impulsions favorisant un développement régional durable et un tourisme proche de la nature. A titre d’exemple concret, la création directe de valeur ajoutée touristique par le parc national du canton des Grisons s’élève en moyenne à 10 millions de francs par année, auxquels s ’ajoutent indirectement 7 millions de francs générés par l’emploi et les revenus.
Grâce à son savoir-faire et à sa longue expérience, de même que par son impact sur l’économie, l’agriculture qui exploite le sol et entretient le paysage constitue la colonne vertébrale des parcs naturels Enfin, sans activité agricole, il n ’ y aurait pas de parcs dont le paysage rural soit entretenu Dans toutes les catégories de parcs, mais tout spécialement dans le cas des PNR, le tourisme proche de la nature revêt également une importance majeure Le but du tourisme est de commercialiser une offre qui permet de partir à la découverte du patrimoine naturel et rural et garantit un service et un encadrement clientèle de haute qualité Les composants essentiels de cette offre sont l'identité régionale, l'artisanat traditionnel et l'agritourisme Cette orientation ouvre de multiples possibilités dans le domaine de la production et de la commercialisation de produits régionaux issus de l'agriculture, de l'économie alpestre, de la sylviculture et de l'artisanat local L’un des principaux défis à relever en matière d’exploitation de parcs et de tourisme est la mise en place d’une gestion professionnelle du flux des visiteurs par l’information et l'orientation
■ Impact sur l'agriculture
Les bases légales n’imposent pas à l’exploitation agricole de charges plus élevées que les exigences habituelles dans les PNR et dans les zones périphériques de PN et de PNP Les prestations écologiques requises (PER) donnant droit aux contributions directes s ’appliquent également dans les parcs naturels Il n ’ y a ainsi aucune nouvelle restriction relativement à la propriété foncière ou à l’exploitation Ce n ’est qu ’ au cœur des PN que peuvent être envisagées, en accord avec l’exploitant, des restrictions d’utilisation sur de petites surfaces, par exemple en ce qui concerne l'estivage En compensation de ces contraintes, souvent mineures, les parcs offrent à l’agriculture diverses opportunités, entre autres celle de commercialiser des produits locaux
Les parcs comportent pour l’agriculture (entre autres) les potentiels suivants qu ’elle peut utiliser comme elle l’entend :
Commercialisation de produits agricoles et de services par le biais d’un label Produit uniforme valable pour toute la Suisse qui peut être décerné par l’organisme de gestion du parc ;
Possibilités de ventes par l’intégration dans des chaînes de commercialisation régionales (p ex utilisation de produits régionaux dans les établissements de restauration du parc ou vente dans les commerces de détail régionaux) ;
Utilisation des capacités d’hébergement existantes ou création de nouvelles (vacances à la ferme), qui peuvent être également labellisés ;
– Contributions au sens de l'ordonnance sur la qualité écologique (OQE).
160 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
–
–
–
■ Synergies avec les instruments de promotion de la politique agricole
Lors de la fixation des exigences relatives à l’octroi d'un label Produit pour les parcs nationaux, l'OFAG s 'est engagée pour que les synergies de promotion des ventes de produits agricoles soient utilisées à fond dans le domaine des denrées alimentaires Ainsi, les directives reconnues par l’OFAG concernant les marques régionales servent d’exigences de base pour l’octroi du label Produit Si un produit est déjà distingué en tant que marque régionale conforme aux Directives concernant les marques régionales, on considère que les exigences nationales imposées pour l’obtention du label Produit sont respectées pour autant que
– les exigences en matière de région sont remplies, étant entendu que le territoire d’un parc est considéré comme une région ;
– le produit a été certifié conformément aux directives s 'appliquant aux produits régionaux sur la base d'un système de contrôle accrédité
S’il s ’agit déjà d’un produit AOC ou IGP ou s'il est obtenu conformément aux exigences de la culture biologique, on considère que les critères d’octroi du label Produit sont remplis, dans la mesure où les directives relatives aux marques régionales sont respectées dans la région, compte tenu que le territoire du parc naturel est considéré comme la région déterminante.
Il existe aussi des synergies dont il faut savoir tirer parti dans le domaine des améliorations structurelles agricoles Les infrastructures rurales bien entretenues soutiennent l’agriculture et l’économie alpestre et par conséquent les objectifs poursuivis par l’aménagement de parcs naturels Dans le « Parc jurassien vaudois », entre autres, des projets d’améliorations structurelles visant au développement d'infrastructures d'économie alpestre, telles les adductions d’eau, bénéficient depuis des années déjà d'un soutien Les possibilités d’améliorations structurelles pour le développement de l’agritourisme contribuent également à générer des potentiels de création de valeur ajoutée et de les adapter aux activités du parc dans le domaine du tourisme proche de la nature Il existe aussi d’importants points communs entre les PNR et les projets de développement régional (PDR) selon l’art 93, al 1, let c, de la loi sur l’agriculture, notamment en ce qui concerne l’orientation de la stratégie de développement axée sur la région et la durabilité, la collaboration intersectorielle et l’exigence que les initiatives viennent de la région et soient portées par la population locale (approche bottom-up)
Les moyens financiers de l’OFEV sont investis en premier lieu dans l'aménagement et l'exploitation des parcs, c ’est-à-dire pour le financement des tâches de gestion, la mise en réseau des promoteurs du projet, le développement d’offres et leur commercialisation Le soutien apporté par l’OFAG dans le domaine du développement rural concerne essentiellement les infrastructures et la promotion des ventes Une bonne coordination à l’échelon fédéral et surtout à l’échelon des cantons doit éviter que les doublons dans le financement des projets
161 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
2.3.1.5 Les fromageries de village au fil du temps
■ Des structures mises en place au cours des siècles sont sur la sellette
La création de nombreuses sociétés de fromageries villageoises remonte parfois à 200 ans, selon la région Jusqu’à la fin du 18e siècle, on était convaincu en Suisse que le fromage de qualité exportable ne pouvait être produit que sur les alpages Cependant, la suppression de l’assolement imposé sur une grande partie du Plateau et, à partir du milieu du 19e siècle, l’importation de céréales bon marché d’outremer et des pays voisins se sont traduits par une extension marquée de la culture fourragère et par conséquent, de l’élevage
On disposait désormais dans les villages de la vallée d’importantes quantités de lait pour faire des fromages Durant cette période, les fromageries de village ont poussé comme des champignons et le fromage est devenu l’un des premiers produits d’exportation de la Suisse Le développement réussi du commerce de fromage avec l’étranger a été favorisé par le développement de la prospérité dans les pays européens voisins
La réforme agricole amorcée dans les années nonante du siècle dernier a entraîné le retrait dans une large mesure de la Confédération des marchés Le rôle de l’esprit d’entreprise et de la compétitivité en a été renforcé La réorientation de la politique agricole a également exercé une pression croissante sur la structure des fromageries de village, qui s'était mise en place progressivement au cours des ans
■ Regroupement de fromageries de village dans le canton de Fribourg
En 2005, les représentants des quatre sociétés de fromagerie de Berlens, Estévenens, Mézières et Villariaz ont entamé de premières discussions au sujet d'une éventuelle fusion. Les quatre fromageries de village se trouvaient confrontées à des problèmes similaires : leur exploitation aurait dû être assainie, leurs caves à fromages étaient trop petites ou encore, elles ne trouvaient plus de fromagers. Après des négociations intensives encadrées administrativement par le Freiburgischer Milchverband (association des producteurs de lait fribourgeois), la fusion des quatre sociétés de fromagerie comptant 43 membres a été décidée début 2008 avec effet rétroactif au 1er janvier 2008 Cette même année, la construction du bâtiment de la nouvelle « Société de fromagerie régionale de Mézières et environs » a pu être entreprise Un total de 7,8 millions de francs ont été investis dans la fabrication, la cave de maturation et le magasin de vente Le patrimoine financier des sociétés et les recettes tirées de la vente des anciennes fromageries villageoises ont servi d’investissements en fonds propres pour la nouvelle construction Le financement a été garanti par un
162 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
crédit d’investissement de la Confédération et des hypothèques bancaires L’inauguration de la nouvelle fromagerie a eu lieu le 25 avril 2009 Afin de tenir compte des changements en matière d’exigences logistiques, la nouvelle société a décidé de participer aux dépenses supplémentaires liées aux différents fournisseurs de lait Le fromager récolte donc deux fois par jour avec un camion-citerne le lait des producteurs de Berlens et d’Estévenens aux frais de la société de fromagerie De plus, les producteurs de lait de Mézières et Villariaz perçoivent un dédommagement pour le trajet supplémentaire qu’ils doivent faire jusqu’à la nouvelle fromagerie
Deuxième fromagerie du canton de Fribourg par ordre d’importance, celle de Mézières transforme 5,2 millions de kg de lait produit sans ensilage en 360 tonnes de Gruyère AOC, 70 tonnes de Vacherin fribourgeois AOC, 15 tonnes de Raclette et 15 tonnes en d’autres spécialités fromagères La nouvelle cave de maturation dispose d'environ 6’000 places « meules de gruyère » La cave de maturation est équipée d’un robot de soins, propriété du fromager Secondé par une équipe de douze personnes, le maître fromager qui, en tant qu 'acheteur de lait gère l'exploitation pour son propre compte à ses risques et périls, est responsable du bon fonctionnement de la nouvelle fromagerie.
■ Soutien de projets de fromageries par les pouvoirs publics
Dans toutes les zones du cadastre de la production agricole, la Confédération soutient la construction et l’installation de sociétés paysannes de fromagerie par l’octroi de crédits d’investissement remboursables sans intérêts Dans les régions de montagne, la Confédération accorde en outre des contributions à fonds perdus à des projets de sociétés de fromagerie gérées par des agriculteurs et à de petites entreprises artisanales, pour autant que le canton concerné soutienne le projet par une contrepartie légalement exigée Les conditions d’octroi des aides à l’investissement sont dans tous les cas l’apport de la preuve de la rentabilité, de la capacité de financement et de la soutenabilité du projet ainsi que la garantie d’un revenu approprié aux producteurs de lait. Si le fromager est acheteur de lait, il faut également apporter la preuve qu’il percevra un revenu après investissement suffisant compte tenu des nouveaux contrats de location et du contrat d’achat de lait avec les sociétés de fromagerie. Les tâches d’exécution concernant l’octroi d’aides à l'investissement pour des projets novateurs incombent principalement aux services compétents du canton d’implantation du projet.
163 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
2.3.2 Recherche, vulgarisation, formation
2.3.2.1 Système de connaissances agricoles
Le savoir se construit à partir de faits, d’informations et d’expériences Le système de connaissances agricoles (SCA) regroupe toutes les connaissances et expériences pour constituer un savoir sur la production agricole, la transformation et le stockage des matières premières agricoles et des denrées alimentaires Ce savoir englobe aussi certains aspects de l’alimentation humaine, de même que les effets de l’environnement sur l’agriculture et ceux de l’agriculture sur l’environnement, la nature et le paysage La recherche, la formation et la vulgarisation publiques jouent le rôle de prestataires de services au sein du SCA Les principaux bénéficiaires en sont les acteurs du secteur agroalimentaire
Le secteur agroalimentaire déploie ses activités dans un contexte dynamique en constante évolution Les défis que le SCA doit relever sont par conséquent d’autant plus importants La mission du SCA est d'élaborer en collaboration avec la pratique des solutions novatrices et rentables qui doivent être mises en œuvre rapidement
Au cours des années 2009 et 2010, plusieurs instituts ont poursuivi leur développement et se sont positionnées de façon à pouvoir faire face aux défis évoqués De plus, en 2009, le contrôle parlementaire de l’administration (CPA) et le Contrôle fédéral des finances (CDF) ont conduit chacun une étude portant sur certains domaines du SCA
■ Poursuite du développement d’instituts de recherche et de formation
Le Département des sciences agronomiques et alimentaires de l’EPFZ a été réorganisé en 2009 Sa recherche et son enseignement abordent tous les domaines du système alimentaire mondial, depuis la microbiologie et la technologie alimentaire jusqu’aux contextes socio-économiques mondiaux de l'agriculture, en passant par l'étude scientifique des plantes cultivées, des cultures fourragères et des animaux de rente L’accent est mis sur les défis globaux du futur Les scientifiques axent la recherche sur les moyens d’assurer l’alimentation mondiale et une utilisation durable des ressources A partir de 2012, l’EPF procèdera à une nouvelle répartition de l’enseignement et de la recherche dans les domaines précités : l’agronomie proprement dite fera partie d’un département nouvellement créé « Environnement et ressources naturelles » Les sciences alimentaires seront elles aussi intégrées dans un nouveau département, « Health Science and Technology »
La Haute école suisse d’agronomie (HESA) à Zollikofen est un centre de compétences national du niveau d’une haute école spécialisée en matière d’agriculture, de sylviculture et d’économie alimentaire Elle assure dans tous ces domaines la formation et le perfectionnement d’un personnel spécialisé d’encadrement hautement qualifié, à l'aide de programmes orientés sur la pratique En plus des filières bachelor, l’HESA propose également des études master approfondies en agronomie et sylviculture Sur la base de ses activités de recherche et des prestations qu ’elle fournit, l’HESA développe des solutions innovantes pour faire face aux défis économiques et sociétaux, actuels et futurs En 2012, la responsabilité de l’HESA, assumée actuellement sur la base d’un concordat auquel participent tous les cantons et la Principauté de Liechtenstein, passera vraisemblablement au canton de Berne
Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et le Haras national suisse sont regroupés sous une direction unique depuis le 1er janvier 2010 Cette fusion permet de mettre à profit des synergies en matière de conduite, d’administration et de recherche Les deux marques, ALP et Haras national, doivent être renforcées Dans le cadre du programme de consolidation 2011–2013 des finances fédérales (PCO 2011/13), le Conseil fédéral propose de supprimer la subvention au Haras national d’ici fin 2011, après expiration de l’actuel mandat de prestations Le Conseil fédéral souhaiterait que le Haras puisse être repris par un promoteur privé
164 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
■ Poursuite du développement et réorganisation interne d’AGRIDEA
Une quarantaine d’organisations agricoles et/ou rurales, les cantons suisses ainsi que la Principauté de Liechtenstein sont membres de l’association AGRIDEA AGRIDEA gère les centrales de vulgarisation de Lindau et de Lausanne ; leurs 140 collaboratrices et collaborateurs apportent un soutien à toutes les personnes ou institutions actives dans le développement de l’agriculture et de l’espace rural
AGRIDEA poursuit son développement afin de rester à long terme un partenaire solide au sein du système de connaissances agricoles En 2005, l’assemblée des délégués a adopté la nouvelle dénomination commune
« AGRIDEA » à la place de l’ASCA (Association suisse pour le conseil en agriculture), de la LBL (Centrale de vulgarisation de Lindau ZH) et du SRVA (Service romand de vulgarisation agricole) de Lausanne Les délégués ont en même temps consolidé l'orientation nationale et la collaboration avec les principaux promoteurs d’AGRIDEA, les organisations agricoles et les cantons, en dotant l’association de nouveaux statuts
Etapes de la réorganisation d’AGRIDEA
Association Centrale de Centrale de Lausanne Lindau
1958–1994 1958–1976
1976–2005
Association suisse pour l’encouragement du conseil d’exploitation en agriculture, ASCA
Service romand de vulgarisation agricole, SRVA, Lausanne
SVBL-Zentralstelle Küsnacht ZH
Landwirtschaftliche Beratungszentrale Lindau ZH, LBL
1994–2005
Association suisse pour le conseil en agriculture, ASCA
2006–2010
A partir de 2011
Association AGRIDEA AGRIDEA Lausanne AGRIDEA Lindau
Association AGRIDEA Centrale de vulgarisation AGRIDEA
Site Lausanne Site Lindau
La réorganisation interne des centrales de vulgarisation en 2008 a amorcé une nouvelle étape de développement AGRIDEA veut parler d'une seule voix dans toutes les régions linguistiques et réaliser des projets et solutions pour l'ensemble de la Suisse Les objectifs à atteindre sont une politique d’entreprise uniforme et une culture d’entreprise commune dans les deux sites de Lindau et de Lausanne Après la réorganisation, les deux centrales seront placées sous une seule direction, au lieu de deux directions autonomes comme jusqu’ici En automne 2009, l’assemblée des délégués a approuvé la modification des statuts nécessaire à cet effet et a pris acte du projet de nouvel organigramme présenté par le comité de direction Le nouvel organigramme comporterait cinq domaines : trois domaines thématiques (« Economie de l’exploitation et famille », « Production agricole et environnement », « Développement rural, filières et international »), un domaine englobant toutes les tâches interdisciplinaires (« Formation et Information ») et un domaine « Services internes » Les nouvelles structures entreront en vigueur le 1er janvier 2011
165 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
AGRIDEA répond ainsi aux vœux d’une clientèle hétérogène Les services de vulgarisation cantonaux qui restent les principaux bénéficiaires des prestations d’AGRIDEA ne financent que dans une faible mesure les prestations qu'ils sollicitent Le financement d’AGRIDEA est assuré pour l’essentiel par la Confédération qui bénéficie également de prestations d’AGRIDEA par l’intermédiaire de l’OFAG
Pour l’avenir, les chances de succès résident de façon accrue dans la constitution de réseaux interdisciplinaires et d'organisations de projets Les collaborateurs d’AGRIDEA réunissent des compétences multiples
Ils peuvent ainsi apporter un précieux soutien à la collaboration et aux échanges de connaissances entre les différents partenaires
Depuis l’entrée en vigueur de la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons (RPT), la Confédération concentre son soutien à la vulgarisation agricole sur AGRIDEA et sur quelques services de vulgarisation particuliers d’organisations agricoles Les cantons financent aujourd'hui leurs services de vulgarisation entièrement avec leurs propres fonds Ils ont pu par contre réduire leurs contributions aux centrales de vulgarisation, même s'ils continuent d’être membres de l'Association AGRIDEA Le règlement d’affiliation et de cotisation d’AGRIDEA prend en compte la nouvelle situation
Dépenses de la Confédération au titre de la vulgarisation en 2009
Destinataires mio de fr
AGRIDEA (centrales de vulgarisation de Lausanne et de Lindau)
Services spéciaux de vulgarisation d’organisations agricoles
9,5
1,65
Total 11,15
Source : Compte d Etat
Le Conseil fédéral propose de diminuer de près d’un tiers les aides financières au titre de la vulgarisation
AGRIDEA, tout comme les services de vulgarisation des organisations agricoles, devraient alors réduire d’autant leurs prestations ou augmenter considérablement leurs tarifs
■ Les domaines du SCA sous la loupe du contrôle parlementaire de l'administration
En 2009, le contrôle parlementaire de l’administration (CPA) a donné mandat à la Commission de gestion du Conseil des Etats (CdG-E) de procéder à une analyse de la collaboration de l’Administration fédérale avec les organisations non gouvernementales. On a examiné entre autres la collaboration entre l’OFAG et AGRIDEA. La CdG-E a constaté que l’aide financière à AGRIDEA constitue en fait un monopole institué par la loi et a recommandé de mettre en place une procédure d'adjudication concurrencielle. Par la suite, l’OFAG a conçu un projet « procédure d’adjudication concurrencielle en matière de vulgarisation » et donné mandat à un bureau externe de réaliser une analyse des avantages et des inconvénients de ce type de procédure d’ici à fin mai 2010 L’OFAG a ensuite défini concrètement les différents champs d'activités dont s ’ occupe AGRIDEA et examine actuellement la possibilité de mettre en place une procédure d’adjudication concurrencielle
En 2009–2010, le Contrôle fédéral des finances a analysé la qualité de la gestion au sein de la recherche agronomique financée par la Confédération Le Contrôle fédéral des finances voulait savoir si l’OFAG et le Conseil de la recherche agronomique (CRA) disposaient des informations nécessaires leur permettant une gestion stratégique et opérationnelle efficiente de la recherche agronomique Le Contrôle des finances considère qu’il est important de développer une vision globale de la recherche agronomique Le rôle du CRA doit être renforcé Il convient en particulier d’élaborer un concept valable pour l’ensemble de la recherche agronomique Il est par ailleurs indispensable d'avoir un aperçu fiable des moyens financiers publics dont dispose la recherche agronomique. Sur cette base, le CRA pourrait formuler des recommandations en matière de financement. A plus long terme, l’OFAG prévoit de développer un plan directeur de recherche 2013–2016 couvrant l’ensemble du domaine de la politique agricole. Dans cette perspective, l’office organisera des entretiens avec les acteurs concernés.
166 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
■ Mise en réseau internationale du SCA
Les organismes internationaux s’interrogent également sur les moyens d’accroître l’efficience et la rentabilité du SCA Le deuxième rapport du CPRA (Comité permanent de la recherche agricole) dresse ainsi un bilan plutôt sombre de l’état actuel des SCA en Europe Il décrit ces systèmes comme incapables d’assimiler les changements structurels et systémiques et de les intérioriser Les SCA financés par les pouvoirs publics qui ont subsisté semblaient restés prisonniers de schémas de pensée dépassés fondés sur des conceptions conventionnelles et une transmission linéaire des connaissances. Ce contexte met en évidence l’urgence de constituer des réseaux interactifs pour la production et l'adaptation des connaissances ainsi que pour la vulgarisation et la formation. Le rapport du CPRA souligne la nécessité d’accorder de nouveau davantage d’attention au plan politique à l’efficacité, à l’importance et à l’ampleur des SCA en Europe. Dans cet objectif, les représentants français et néerlandais au sein du CPRA ont proposé de constituer un groupe de travail chargé de développer à l’échelle européenne un instrument qui permettrait d’observer l’évolution des structures et le développement des SCA Cet instrument est indispensable pour planifier et évaluer la mise en œuvre et l'évolution des politiques des SCA, tout ceci au regard du défi que représente le fait de devoir assurer l’alimentation de la population mondiale à long terme par une utilisation durable des ressources L’OFAG siège au sein de ce groupe de travail
2.3.2.2 Mise en réseau internationale de la recherche agricole de l’OFAG
Aujourd’hui, la recherche et le développement ne peuvent pratiquement plus faire cavalier seul Dans le domaine des sciences naturelles surtout, la mise en réseau institutionnelle et individuelle est la voie du succès La compréhension des phénomènes scientifiques est de plus en plus approfondie et les méthodes d’investigation et infrastructures deviennent toujours plus complexes La collaboration de spécialistes chevronnés de différentes disciplines, qui mettent en commun leurs connaissances et leurs capacités, est donc devenue une nécessité
Pour une station de recherche comme Agroscope qui doit aborder une multitude de problématiques, il n 'est plus possible d’embaucher dans chaque domaine de recherche tous les spécialistes nécessaires ni de se procurer tous les appareils d’analyse et de mesure dernier cri, souvent très onéreux La tendance est plutôt à la collaboration entre groupes de chercheurs d'instituts nationaux et internationaux Les travaux effectués dans le cadre de réseaux de recherche offrent le potentiel d’augmenter la cohérence entre recherche et développement et de favoriser le transfert de connaissances et de technologies.
Les promoteurs nationaux et internationaux de la recherche ont donc créé divers instruments de mise en réseau Compte tenu de la participation financière toujours plus importante de la Suisse aux programmes européens de recherche, les chercheurs suisses sont encouragés à affronter la compétition internationale en matière de recherche Cet engagement consolide la position de la place de recherche suisse, étant donné que les groupes de recherche nationaux doivent s 'associer aux meilleurs partenaires internationaux pour obtenir l'approbation d'un projet
Même si les problématiques et défis de l’agriculture et de l’alimentation ont souvent un caractère national, le savoir international a une importance décisive pour apporter des réponses et solutions durables. La participation à des programmes internationaux de recherche et la mise en réseau de chercheurs et de promoteurs de la recherche donnent accès à de nouvelles connaissances
167 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
■ Programmes internationaux de recherche auxquels participent Agroscope et l’OFAG
La « triade »
recherche, formation et innovation – est au centre des efforts de l’Europe pour atteindre les objectifs fixés dans le traité de Lisbonne De nombreux programmes, initiatives et mesures de soutien sont mis en œuvre en vue de promouvoir les connaissances au sein de l’UE En coopérant à la recherche au plan européen, la Suisse contribue activement à la création d’un espace européen de recherche et d’innovation tout en saisissant les opportunités qui s 'offrent à elle dans ce cadre La Suisse a une forte présence dans les programmes, organisations et institutions européennes. La collaboration scientifique vise à approfondir les relations de la Suisse avec les pays européens, au bénéfice réciproque des deux parties. Cette collaboration permet en outre de créer des alliances entre chercheurs suisses et étrangers. Dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation, les programmes-cadre de recherche de l’UE, les projets de la Coopération européenne dans le domaine de la recherche scientifique et technique (COST) et les réseaux de l’Espace européen de la recherche (EER) revêtent une importance particulière
Programmes-cadre de recherche UE
Les programmes-cadre de recherche (PCR) de l’UE réunissent sous un même toit toutes les initiatives de l’UE qui ont trait à la recherche et jouent un rôle déterminant en matière de croissance, de compétitivité et de création d’emplois La coordination des équipes nationales ou européennes, la constitution de réseaux de recherche et l’augmentation de la mobilité des chercheurs constituent les points forts des PCR La participation aux PCR fait partie des premières priorités de la politique scientifique suisse. Des chercheurs suisses issus des hautes écoles et de l’économie privée participent depuis 1987 à ces programmes. Depuis 2004, la Suisse, qui a maintenant le statut de pays associé à l’UE, participe à part entière aux PCR. La contribution de la Suisse au budget total des PCR est calculée sur la base du produit intérieur brut. Les six premiers PCR portaient sur quatre ans La durée du septième PCR a été prolongée jusqu’à sept ans, soit de 2007 à 2013
Les objectifs de large portée des PCR sont subdivisés en plusieurs catégories Il existe un programme spécifique pour chaque objectif Le programme « Collaboration » encourage la recherche en réseaux sur la base de projets de consortiums transfrontaliers entre industrie et universités, à l’intérieur de l’Europe et avec des pays partenaires extra-européens Les projets réalisés en réseau sont des projets de recherche aux objectifs scientifiques et technologiques clairement définis et dont on attend des résultats spécifiques
Fin 2009, Agroscope était partie prenante dans 16 projets intégrés dans les PCR-UE Quatre projets du sixième PCR étaient terminés et quatre autres étaient encore en cours S’y ajoutent maintenant huit projets lancés sous le septième PCR Les subsides UE versés à Agroscope au titre de ces projets s'élèvent à 8 millions de francs Les projets en cours portent sur une durée de trois à cinq ans Des partenaires issus de près de 25 institutions participent aux consortiums de projets européens Ces consortiums peuvent toutefois être de taille très diverse Soixante et une institutions partenaires participent ainsi à chacun des projets, NitroEUrop-IP et ISAFRUIT, tandis qu ’elles ne sont que neuf à participer au projet SVAPPAS Les consortiums sont généralement constitués de représentants des universités (40 %), des instituts de recherche (40 %), de l’industrie et des PME (10 %) ainsi que de centrales de vulgarisation et de services exerçant une charge publique (10 %) Selon le consortium, les institutions partenaires représentent six à vingt-trois pays, 10 % d'entre elles n'étant pas de pays membres de l'UE
168 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
–
Projets des sixième et septième programmes-cadre de recherche UE auxquels Agroscope participe
Désignation Thème
Sixième PCR, projets terminés
CARBOEUROPE IP Bilan de carbone de l’Europe
Grain Legumes Nouvelles stratégies concernant les légumineuses à graines
QLIF Sécurité des aliments issus de l’agriculture biologique
EUROCROP Amélioration de la compétitivité des grandes cultures
Sixième PCR, projets en cours
NitroEurope IP Cycle de l’azote et gaz à effets de serre
Endure
Stratégies phytosanitaires
SVAPPAS Evaluation de la durabilité en agriculture
ISAFRUIT Augmentation de la consommation de fruits
Septième PCR, projets en cours
ACQWA Influence du changement climatique sur les ressources en eau
MULTISWARD Herbages riches en espèces
SOLIBAM Stratégies de sélection pour les systèmes de culture biologiques et extensifs
BioBio 1 Indicateurs de la biodiversité et systèmes de culture extensive
QBOL Etiquetage ADN pour la détermination des organismes de quarantaine
Qdetect Méthodes de mise en évidence d’organismes de quarantaine
BEE DOC Les abeilles mellifères et leurs maladies
STEP Etat actuel et évolution des populations d’insectes pollinisateurs (abeilles)
1 Agroscope est le coordinateur du projet
Pays représentés dans des projets PCR auxquels Agroscope participe
Nombre d’institutions partenaires par pays représenté dans des projets des 6e et 7e PCR auxquels Agroscope participe : 1–4 plus de 4
Source : OFAG
169 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
COST
COST, qui est financée par le programme-cadre de recherche de l’UE, n ’est pas une structure de l’UE, mais entretient d’étroites relations avec celle-ci. COST dispose de ses propres structures et organes de décision. Elle est axée sur la coordination de la recherche, mais ne décide pas directement de son orientation. Le coût des activités de coordination est généralement assumé par le budget COST de la Commission européenne. Les travaux de recherche dans le cadre de COST sont autofinancés par les hautes écoles, entreprises ou instituts de recherche participants, que ce soit au moyen de leur financement de base, de fonds publics (Fonds national suisse de la recherche scientifique; Commission pour la technologie et l'innovation) ou de fonds privés Les activités de COST se déploient sous la forme d’actions Il s ’agit de projets de recherche thématiques d'un domaine spécialisé dans le cadre desquels sont conduits plusieurs sous-projets coordonnés entre eux Les actions COST émanent de l’initiative de la base L’approche montante (bottom-up) permet le libre choix de thèmes parmi ceux pour lesquels il existe un besoin de recherche reconnu Un point fort s ’est dégagé dans le domaine de l’agroalimentaire
En 2009, Agroscope était partie prenante dans 11 actions COST Dans le cadre de ces actions, près de 600 partenaires issus de 56 pays travaillent en réseau, avec une moyenne de 53 partenaires originaires de 25 pays par action 27 pays de l'UE, 9 pays associés à l'UE et 20 autres pays de tous les continents participent à ces actions Dans le cadre de ces actions de coordination, Agroscope à reçu près de 2 millions de francs du Fonds national suisse de la recherche scientifique
Actions COST avec participation d’Agroscope
Action COST Thèmes
CA 858 Mécanismes de stress des vignes
CA 863 Culture durable des petits fruits
CA 864 Stratégies phytosanitaires pour les fruits à pépins
CA 866 Green Care dans l’agriculture
CA 870 Multiplication et utilisation de champignons mycorhiziens
CA 872 Génomique des interactions plante-nématodes
CA 873 Maladies bactériennes des fruits à noyau et des noix
CA 924 Exigences de sécurité et de qualité concernant les fruits et légumes de consommation courante
CA FA0604 Génomique des Triticées (céréales à pailles)
CA FA0803 Comment éviter les pertes de colonies d’abeilles
CA FA0802 Une alimentation animale pour des animaux et des produits alimentaires sains
Source : OFAG
170 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
ERA-NET
Depuis le sixième PCR, ERA-NET est le principal instrument de la promotion de la collaboration entre instituts nationaux d’encouragement de la recherche et entre gestionnaires de programmes des Etats membres de l’UE et des pays associés. Le but poursuivi est de favoriser les échanges d’expériences entre programmes de recherche nationaux ou régionaux dans des domaines thématiques spécifiques, de coordonner ces programmes au plan international et, le cas échéant, d’en assurer réciproquement la promotion à l’aide de fonds publics nationaux dans le cadre de projets communs de recherche L’échange d’informations et l’adoption des « meilleures pratiques » sont systématiquement encouragés dans le contexte d’ERA-NET De plus, on y définit et analyse des stratégies communes de recherche
En 2009, l’OFAG a participé à quatre projets ERA-NET CoreOrganic et EUPHRESCO ont été initiés dans le cadre du sixième PCR et relancés en tant que programmes consécutifs en même temps qu’ICT-AGRI et RURAGRI, dans le cadre du septième PCR Dans le contexte des quatre projets ERA-NET, l’OFAG entretient le contact avec une cinquantaine de ministères de l’agriculture et de la recherche de 28 pays de l’espace européen
Projets ERA-NET avec participation de l’OFAG
ERA-NET Thèmes
CoreOrganic II Promotion de la qualité, importance et utilisation des ressources de la recherche en agriculture biologique
EUPHRESCO Renforcement de la coopération au sein de la recherche phytosanitaire nationale
ICT-AGRI Technologies modernes de l’information et de la communication (TIC) dans le domaine agricole
RURAGRI Développement rural et agriculture
Source : OFAG
171 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
2.3.2.3 Formation professionnelle agricole
■ Lancement réussi des nouvelles formations de base
Les nouveaux cycles d’apprentissage de trois ans dans le champ professionnel de l’agriculture et de ses professions ont débuté en été 2009 Ils sont réglementés par les deux ordonnances sur la formation (CFC) et par l'attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) Dans l’ensemble de la Suisse, plus de 845 apprenants ont commencé une formation de base de trois ans et 76, une formation de base de deux ans Ces chiffres sont restés stables depuis des années
La formation de base de deux ans sanctionnée par l’attestation professionnelle (AFP) est nouvelle. Elle s ’adresse à des jeunes qui ont des aptitudes pratiques et aboutit à l’obtention d’une qualification en tant que collaborateur/trice dans une exploitation agricole ou dans une profession agricole spécialisée. Les deux profils professionnels de l’apprentissage de trois ou deux ans répondent aux besoins des branches en matière de formation On peut aussi partir du principe que le nouveau système permet de promouvoir la qualité de la formation
Durant l’année sous revue, les divers travaux de mise en œuvre que devaient effectuer les organisations professionnelles sont accomplis L’introduction du nouvel espace de formation « cours interentreprises, CI » peut être considérée comme réussie Durant les quatre jours de CI de la première année d’apprentissage, les contenus de formation transmis touchent notamment à la sécurité au travail, à la prévention des accidents et à la protection de la santé Les centres CI des organisations cantonales sont responsables de la mise en œuvre de ces cours Ces centres sont soutenus sur différents plans par l’Organisation du monde du travail AgriAliForm et par ses organisations affiliées La Division Formation de l’Union suisse des paysans gère sous mandat le secrétariat d’AgriALiForm
La publicité pour la formation professionnelle est une tâche importante des organisations professionnelles Divers moyens télématiques ont été conçus au cours de l’année sous revue et répartis entre les organisations cantonales et les écoles De plus, le concept de présentation homogène sur les foires de formation est maintenant élaboré
■ Formation professionnelle continue (formation professionnelle supérieure)
En 2009, 222 candidats ont réussi l’examen professionnel pour agriculteurs, dont 188 en Suisse alémanique et 34, en Suisse romande 147 personnes – 136 en Suisse alémanique et 11 en Suisse romande – ont obtenu la maîtrise agricole à la fin de leur formation continue professionnelle Dans l’optique du développement de la formation professionnelle supérieure, AgriAliForm a élaboré un rapport comportant des propositions relatives à sa conception future Ce rapport sert de base à une large consultation dans le cadre du champ professionnel A partir de 2013, lorsque les premiers diplômés de la nouvelle formation de base voudront se perfectionner, l’examen professionnel et l’examen de maîtrise devront avoir été réformés afin de répondre aux nouveaux besoins de formation
172 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
2.3.3 Moyens de production
2.3.3.1 Semences de légumes et variétés de niche dans la législation sur les semences
La vente de semences et d’autre matériel végétal de multiplication est réglementée par des ordonnances du Conseil fédéral et du DFE En font partie les semences de grandes cultures et de cultures fourragères, les plants de pommes de terre, ainsi que le matériel de multiplication dans le domaine des fruits et de la vigne L’objectif est que des semences de haute qualité des meilleures variétés actuelles soient mises à la disposition de l’agriculture suisse En vue de la suppression des obstacles non tarifaires au commerce, la Suisse et l’UE ont également inclus le secteur des semences concernant les espèces destinées aux grandes cultures et aux cultures fourragères dans l’accord agricole du 21 juin 1999 Les réglementations de la Suisse et de l’UE sont reconnues comme équivalentes Le commerce entre les deux parties, ainsi simplifié, est aujourd’hui indispensable Les semences produites en Suisse de variétés autorisées dans le pays peuvent être vendues dans l’UE avec l’étiquetage prescrit en Suisse, et vice-versa
■ L’homologation des variétés et la certification des semences garantissent un haut niveau de qualité
Pour qu ’ une variété soit homologuée, elle doit s ’avérer meilleure dans son ensemble que les variétés les plus importantes disponibles à ce moment-là Ce système contraint les sélectionneurs à faire des progrès dans leur domaine Le résultat est qu’il existe actuellement, p ex , des variétés de blé qui combinent les qualités requises (rendement élevé stable, propriétés panifiables, bon état sanitaire des végétaux et résistance à la verse) En règle générale, il n ’est donc plus rentable aujourd’hui d’effectuer un traitement aux fongicides, ce qui rend la culture nettement plus respectueuse de l’environnement que dans les années nonante Le développement continue en outre dans cette direction, guidé par les prescriptions de la législation sur les semences
La certification des semences garantit que les agriculteurs obtiennent des semences de haute qualité de la variété souhaitée De haute qualité signifie : faculté germinative minimale atteinte, absence de semences étrangères et de maladies transmissibles via les semences
Une révision de l’ordonnance du DFE sur les semences et les plants (RS 916 151 1) a eu lieu lors de l’année sous revue Les principales innovations sont la nouvelle réglementation sur les semences de légumes et l’introduction de variétés de niche
La mise en circulation de semences de légumes était réglementées jusqu’ici dans le Manuel des matières auxiliaires de l’agriculture de 1974 Ce dernier était obsolète est a été abrogé Les semences de légumes ont maintenant été intégrées dans l’ordonnance sur les semences et les plants Les réglementations ont été actualisées et sont équivalentes à celles de l’UE La condition est donc remplie pour que les semences de légumes puissent être reprises dans l’accord agricole Suisse-UE Les obstacles au commerce sont ainsi supprimés et une sécurité juridique équivalente à celle de l’UE est aussi garantie lors de la vente ou l’acquisition de telles semences Comme il n ’existe pas de sélection notable de variétés de légumes ni de production de semences en Suisse, la culture professionnelle de légumes dépend à presque 100 % des variétés et des semences de légumes de l’UE La possibilité d’exporter des semences de légumes dans l’UE à l’avenir pourrait offrir une chance aux exploitations en Suisse de se spécialiser dans ce type de production
Avec l’introduction du terme « variétés de niche », le DFE répond à la nécessité de diversifier davantage la production végétale Ainsi, les niches de marché peuvent être approvisionnées sans l’obstacle important de l’homologation des variétés L’ordonnance comporte déjà depuis 1998 une exception semblable, dans le but de conserver par leur exploitation les variétés locales, les anciennes variétés et les écotypes suisses La possibilité d’exception a été surtout utilisée pour les variétés de pommes de terre Lors de la révision, le terme de « variété locale » a été remplacé par celui de « variété de niche » A l’avenir, l’OFAG pourra autoriser la mise en circulation de variétés locales suisses et étrangères, d’anciennes variétés provenant d’un catalogue suisse ou étranger, ou de nouvelles variétés en tant que variétés de niche L’OFAG a maintenant le possibilité d’exiger, avant d’accorder son autorisation, de fournir la preuve qu’il n ’existe aucun danger pour l’être
173 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
humain, les animaux et l’environnement L’OFAG peut prononcer une limitation de quantité pour empêcher un contournement de l’homologation des variétés et de la certification des semences au moyen des variétés de niche
Grâce à ces nouvelles réglementations, la Suisse a un temps d’avance sur l’UE et peut ainsi être le premier pays européen à acquérir de l’expérience Ce n ’est qu ’ en 2008, et donc dix ans après la Suisse, que l’UE a créé une possibilité pour la mise en circulation des semences de variétés locales (appelées variétés de conservation dans la directive européenne)
2.3.3.2 Utilisation durable des produits phytosanitaires
En 2008, l’OFAG et l’Office fédéral de l‘environnement (OFEV) ont présenté dans un rapport leurs objectifs communs en matière de protection de l’environnement S’agissant des produits phytosanitaires (PPh) de l’agriculture, les objectifs ci-dessous sont prioritaires : 1 Pas de préjudice à l’environnement et à la santé ; 2 Garantie de la qualité des eaux ; 3 Réduction du risque environnemental dans l’agriculture
■ Mesures portant sur l’utilisation de PPh dans l’agriculture
Dans le cadre des paiements directs versés à l’agriculture, les prestations écologiques requises (PER) représentent une forte incitation à réduire et à cibler l’utilisation de PPh Dans les cultures des champs, on accorde une grande importance à l’assolement ainsi qu’à un bilan d’azote équilibré Ces deux mesures préventives favorisent une fertilité durable du sol et la production de plantes cultivées saines Lorsque le bilan azoté est équilibré, on constate moins de maladies et d’organismes nuisibles, ce qui permet de réduire la quantité de PPh utilisés Dans la culture des champs, les PPh peuvent être utilisés contre les organismes nuisibles les plus fréquents uniquement si un certain seuil de tolérance est dépassé Pour d’autres organismes nuisibles plus rares, il faut demander une autorisation spéciale auprès des autorités cantonales compétentes Pour préserver les organismes utiles, on n ’utilise qu ’ un nombre restreint de produits sélectifs En ce qui concerne les cultures spéciales, le choix des produits est là aussi restreint, pour conserver l’équilibre entre les organismes utiles et les organismes nuisibles et ne pas favoriser certains organismes nuisibles En relation avec les PER, des surfaces de compensation doivent être aménagées, sur lesquelles les PPh ne sont pas autorisés Seule exception : le traitement plante par plante, pour lutter contre certaines plantes herbacées posant problème Ces surfaces contribuent à la biodiversité et permettent à toutes sortes d’insectes (dont les organismes utiles) de se reproduire sans être dérangés La grande variété de fleurs et une longue floraison sont source de nourriture ou de pollen pour les insectes, ce qui favorise les organismes utiles. De plus, à proximité d’eaux de surface, une distance minimale de 6 m doit être respectée (la distance minimale obligatoire étant de 3 m) pour réduire ultérieurement la dérive et le lessivage de PPh dans l'eau. A partir de 2010, tous les appareils possédant un réservoir de plus de 350 l devront être équipés de réservoirs d’eau de rinçage fixes, afin que les pompes, filtres, conduites et buses puissent déjà être nettoyés soigneusement dans les champs Le reste de bouillie peut ainsi être éliminé sans danger et n ’est pas déversé dans les canalisations ou les eaux de surface De plus, les pulvérisateurs sont soumis à l’obligation de contrôle tous les quatre ans (conformément aux normes reconnues relatives à la pression, au manomètre et à la répartition du produit)
Une autre incitation à réduire l’utilisation de PPh réside dans l’agriculture biologique, car la Confédération garantit un soutien financier particulier En revanche, les obligations à respecter sont très sévères : on ne peut utiliser ni engrais ni PPh chimiques de synthèse
Quiconque souhaite mettre en circulation un PPh doit être en mesure d’informer ses acheteurs sur les propriétés, l’utilisation appropriée, le stockage et l’élimination correcte du produit En outre, pour les PPh dangereux, on exige du vendeur des connaissances techniques spécifiques Ces produits ne peuvent pas être remis au grand public et, pour certains d’entre eux, un contrôle de l’identité est requis Les points de vente sont tenus de reprendre les quantités non utilisées de PPh et de les éliminer de manière appropriée
174 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
Les personnes qui, dans l’exercice de leur activité professionnelle, utilisent des PPh (p ex les agriculteurs) doivent suivre une formation portant sur l’environnement et obtenir ainsi une autorisation spéciale Ces produits peuvent être utilisés et appliqués uniquement sous la surveillance de personnes possédant une telle autorisation L’autorisation est délivrée suite à un examen des connaissances techniques, entre autres des bases en écotoxicologie et de la législation en matière de protection de l’environnement De plus, les propriétaires de cette autorisation doivent s’informer régulièrement de l’état actuel de la meilleure pratique dans ce domaine Dans le cadre des paiements directs, les appareils mobiles utilisés pour pulvériser les PPh doivent être contrôlés tous les quatre ans par un service de contrôle reconnu Cela permet de garantir qu’ils fonctionnent correctement et que les PPh sont pulvérisés convenablement
L’utilisation de PPh est assortie de nombreuses conditions Par exemple, une distance minimale de sécurité de 3 m jusqu'aux eaux de surface doit être respectée pour tous les produits Des exigences plus strictes sont prévues pour les produits qui peuvent présenter un risque pour les organismes aquatiques Ceux-ci peuvent nécessiter une distance allant jusqu’à 50 m des ruisseaux, rivières ou lacs (voire 100 m dans de rares cas). Dans la zone de protection des eaux souterraines S1 (à proximité immédiate de l’installation de captage des eaux souterraines), il est absolument interdit d’épandre des PPh. On ne peut pas utiliser de produits dans la zone de protection des eaux souterraines S2, importante dans le captage des eaux, s’il existe un risque que les produits ou leurs métabolites pertinents au plan biologique, aboutissent dans les captages d’eau potable, en raison de leur mobilité ou de leur manque de dégradabilité L’OFAG publie et tient constamment à jour une liste des PPh qu‘il est interdit d’utiliser dans la zone de protection S2 De plus, il y a interdiction totale d’utiliser des PPh dans les zones humides, les forêts, les marais et autres réserves naturelles
L’épandage au moyen d’un hélicoptère est lié à des charges strictes Pour obtenir une autorisation de pulvériser des PPh par voie aérienne, il faut adresser une demande à l’Office fédéral de l’aviation civile, qui évaluera la nécessité de l’utilisation De plus, le jour de l’épandage, un expert reconnu doit être sur place avant et pendant le traitement pour contrôler les conditions météorologiques ainsi que les produits utilisés
Si, lors de l’épandage, l’expert constate que la dérive du produit est trop grande, il en informe le pilote afin qu’il augmente la distance de sécurité Si cette mesure ne suffit pas, l’expert peut demander l’interruption du vol jusqu’à ce que les conditions s ’améliorent et permettent de continuer l'épandage
La Suisse s ’emploie à promouvoir une utilisation durable des PPh La législation en vigueur met à disposition toute une palette d’instruments afin que l’utilisation durable de PPh soit garantie de l’achat à l’élimination, en passant par l’utilisation
175 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
2.3.3.3 Organismes génétiquement modifiés dans les aliments pour animaux
Pour la deuxième année consécutive, les importateurs ont pu acheter et importer sur le marché mondial des aliments pour animaux sans composants génétiquement modifiés Selon les résultats d’analyse, ce n ’est que dans le cas des aliments pour animaux de compagnie que les importateurs n ’obtiennent pas toujours la qualité souhaitée
Importations d’aliments pour animaux contenant des OGM ayant fait l’objet d’une déclaration douanière
Année Quantité totale d’aliments pour Aliments pour animaux contenant Aliments pour animaux contenant animaux importés des OGM déclarés des OGM déclarés en t en t en %
Analyses effectuées par ALP portant sur les aliments pour animaux de rente quant à leur teneur en OGM
Année Echantillons prélevés par la Fausses Echantillons prélevés par ALP Fausses douane lors de l’importation indications dans le commerce indications
Analyses effectuées par ALP portant sur les aliments pour animaux de compagnie quant à leur teneur en ingrédients OGM
Année Aliments pour animaux Fausses de compagnie contrôlés indications
176 2 . 3 A m é l i o r a t i o n d e s b a s e s d e p r o d u c t i o n
2005 356 149 402 0,11 2006 373 228 60 0,02 2007 486 743 55 0,01 2008 461 039 00 2009 379 566 00 Sources : OFAG, DGD
Nombre Nombre Nombre Nombre 2005 30 0 250 3 2006 79 0 300 0 2007 93 0 260 3 2008 93 0 242 0 2009 96 0 241 0 Source : ALP
Nombre Nombre 2005 126 4 2006 114 10 2007 97 9 2008 116 4 2009 138 8 Source : ALP
2.4 Thèmes spéciaux
2.4.1 Inspectorat des finances
Le programme annuel de l’Inspectorat des finances est élaboré sur la base d’analyses de risques internes, de données empiriques ainsi que d’une planification pluriannuelle Pour éviter les lacunes et les doubles emplois dans le programme d’évaluation, celui-ci est harmonisé avec les activités du Contrôle fédéral des finances, qui l’approuve
■ Activités de révision
Rapport de gestion annuel
Dans l’année sous rapport, les activités de révision ont été les suivantes :
révision du système des paiements directs dans 12 cantons, y compris établissement d’un rapport de synthèse ;
contrôles périodiques de pièces justificatives au sein de l’OFAG, stations de recherches et Haras compris ;
une révision financière chez un bénéficiaire de subventions ;
suivi de révisions achevées antérieurement
Tous les contrôles ont été réalisés selon les normes professionnelles de l'Institute of Internal Auditors (IIA) et de l’Association suisse d’audit interne (ASAI) ; ils ont par ailleurs été soumis à un contrôle interne de la qualité
Pour ce qui est des paiements directs, les révisions des activités commencées en 2008 (contrôles du versement des paiements directs et des contributions de l’ordonnance sur la qualité écologique) ont été poursuivies et terminées dans les cantons En l’espace de deux ans, tous les cantons ont donc été contrôlés En général, la régularité et la légalité des décomptes ont pu être confirmées. Les cantons font du bon travail, compte tenu du fait que, derrière les versements aux 50’000 exploitants, se cachent d’importantes quantités de données qui doivent être gérées en permanence avec précision. Des réserves ont été émises lors de l’appréciation dans six cantons. Dans le cadre des procédures relatives à l’ordonnance sur la qualité écologique, des réserves ont été émises lors de l’appréciation dans 13 cantons, car des dispositions légales n ’ont pas été appliquées de manière conforme à l’ordonnance En raison du déroulement opérationnel complexe et des modèles de financement exigeants, la mise en œuvre complète des mesures de l’ordonnance sur la qualité écologique est très exigeante et coûteuse pour toutes les personnes impliquées, même en tenant compte des moyens financiers limités en comparaison avec les paiements directs Il sera tenu compte de cet état de fait pour le développement futur de l’ordonnance sur la qualité écologique
Les contrôle périodiques des justificatifs dans l’office (stations de recherche et haras national compris) ont été effectués en fonction des risques et à l’aide des constatations faites à l’occasion des révisions de services administratifs Les comptes ont été tenus conformément aux principes de la comptabilité et de la gestion budgétaire Les révisions concernant les projets de recherche d’Agroscope cofinancés par l’UE ont montré, comme l’année précédente, qu ’ un suivi direct des ressources investies à l’aide des données traitées dans le système de comptabilité n ’est que partiellement possible Un suivi indirect des activités de recherche et des résultats obtenus pourrait cependant avoir lieu au moyen de procès-verbaux, des résultats de recherches, de comptes rendus opérationnels et d’autres instruments.
En 2009, une révision de clôture a été effectuée dans une organisation partenaire A cette occasion, il a fallu constater que la structure de la comptabilité d’exploitation ne permet pas de distinguer clairement les mandats de droit public et les activités de droit privé de l’entreprise La comptabilité d’exploitation doit maintenant être adaptée aux prescriptions de l’OFAG
177 2 . 4 T h è m e s s p é c i a u x
–
–
–
–
Dans le cadre du processus de suivi, les réviseurs ont vérifié dans quelle mesure les secteurs et les cantons concernés (révisions des paiements directs) avaient pris en compte les recommandations émises lors des 6 révisions effectuées auparavant Ils ont pu constater que la majorité des recommandations ont été mises en œuvre Quant à celles qui n ’ont pas encore été suivies ou qui sont en voie d’élaboration, elles feront l’objet d’un nouvel examen dans l’année en cours
■ Service d’inspection de l’OFAG
Activités de contrôle en 2009
Le service d’inspection de l’OFAG effectue, d’office ou à la demande des secteurs de l’OFAG, des contrôles dans tous les domaines de la production et des ventes régis par la législation agricole Il a effectué 398 contrôles en 2009 dans les secteurs suivants :
– lait et produits laitiers : 335 contrôles ;
– viande, œufs et autres produits animaux : 30 contrôles ;
– viticulture en rapport avec les mesures de reconversion : 12 contrôles ;
– mesures d’adaptation au marché : 12 contrôles ;
– fruits, légumes et fleurs coupées : 9 contrôles
Les contrôles de quantités effectués dans l’économie laitière, en relation avec les suppléments et/ou les aides (soutien du prix du lait) et/ou les taxes (contingentement laitier) ont été effectués conformément aux prescriptions de la norme internationale EN 45004 (ISO/IEC 17020, organisme d’inspection accrédité de type
B). Les mêmes normes de qualité ont été appliquées dans les autres secteurs contrôlés.
Les entreprises à contrôler dans les domaines du lait et des produits laitiers sont choisies sur la base d’une analyse des risques mise à jour périodiquement et d’un mandat annuel global du secteur compétent Dans l’année sous rapport, des suppléments et aides accordés dans le pays totalisant 308 millions de francs ont été versés à 1’116 exploitations ayant droit à des contributions, dont 30 % ont fait l’objet d’un contrôle Des manquements ont été signalés dans 157 exploitations Dans 49 cas, elles ont été orientées vers le secteur compétent à des fins de traitement et de décision
Contraventions
Les clarifications, enquêtes et interrogatoires requis en cas d'infractions aux dispositions de la législation agricole sont réalisés en collaboration avec les autorités d'instruction fédérales et cantonales, des organisations privées et d'autres instances d'entraide judiciaire Dans l’année sous rapport, 14 nouveaux cas ont donné lieu à l’ouverture d’une procédure dans le domaine du contingentement laitier
178 2 . 4 T h è m e s s p é c i a u x
Suivi
2.4.2 Mise en réseau des banques de données agricoles
Le programme ASA 2011
Les agricultrices et agriculteurs, les autorités et d’autres usagers en Suisse utilisent les systèmes informatiques les plus divers dans les domaines agricole et vétérinaire, pour saisir, gérer et évaluer des données relatives aux exploitations Afin que les utilisateurs puissent désormais se loguer en une seule opération pour avoir accès aux données à leur disposition dans les différents systèmes TED, la Confédération élabore actuellement, en collaboration avec les cantons et l'économie privée, une plateforme nationale portant le titre de travail « Programme ASA 2011 » (cf. Rapport agricole 2009, p. 266 et suivantes).
Le programme ASA 2011 comporte les projets « Noyau ASA », « Acontrol » et « Astat-2 » et depuis récemment, le quatrième et dernier projet, « SIG-ASA »
Lancement du projet dernier-né « SIG-ASA »
Dans le cadre de l’étude préliminaire, on a procédé à un recensement des besoins actuels et futurs de la Confédération et des cantons en relation avec le système d’information géographique (SIG) Des besoins ont été identifiés dans les domaines suivants :
Paiements directs : saisie des données relatives à la structure des exploitations, échanges intercantonaux de géodonnées et plausibilisation des paiements directs
Obligation pour les agriculteurs d’enregistrer leurs données : à plus long terme, les cantons veulent développer des géoportails pour l'enregistrement et la gestion de géodonnées
Protection des végétaux et lutte contre les épizooties : L’enregistrement et la gestion des emplacements des animaux sur tout le territoire dans le système de saisie et d’analyse des données du Service vétérinaire suisse (SISVET), de même que le recensement de maladies des plantes et l'échange intercantonal de ces géodonnées sont à la base de la lutte contre les épizooties et d’une protection effective contre les organismes de quarantaine et les mauvaises herbes posant des problèmes.
– Poursuite du développement du WebSIG de l’OFAG pour l’usage interne et en vue de l’amélioration de l’information du public (visibilité).
Les cinq objectifs suivants doivent être remplis dans le cadre du projet SIG-ASA :
1. Définition et mise en œuvre rapide de modèles de géodonnées minimaux dans le domaine de compétence de l’OFAG ;
2. étude de faisabilité, en collaboration avec les cantons, d’un service d’enregistrement des données agricoles (SEDA) pour la saisie de géodonnées par les agriculteurs ou par leurs mandataires ;
3. mise sur pied de l’infrastructure SIG nécessaire au futur échange de géodonnées entre la Confédération et les cantons ;
4 concrétisation et développement des conditions juridiques et organisationnelles relatives au relevé et à l’échange de géodonnées et
5 poursuite du développement du SIG de l’OFAG comme plateforme d’information concernant les données géoréférencées dans le contexte agricole
179 2 . 4 T h è m e s s p é c i a u x
–
–
–
Service de calcul des paiements directs
Un service de calcul des paiements directs par exploitation est actuellement développé dans le cadre du programme ASA 2011. Ce service de calcul des contributions (SCC) sera exploité et accessible de manière centralisée, mais il pourra également être mis à la disposition des cantons pour une gestion sur place.
L'utilisation du SCC permettra de réduire les coûts annuels de maintenance des systèmes cantonaux connectés à ASA, du fait qu’il est possible de procéder en une fois à des adaptations du SCC de manière centralisée Les cantons sont libres d’utiliser ou non le SCC
Ce service permet aussi de calculer les réductions de contributions découlant du résultat des contrôles. Le concept du SCC sera élargi au cours du second semestre 2010 et sa réalisation sera achevée en 2011.
Le SCC est conçu de façon à permettre un support Internet aux utilisateurs Le but est qu’il soit ultérieurement possible aux exploitants agricoles aussi de faire calculer des contributions dans le portail Internet Agate et de vérifier entre autres à cette occasion quels effets les changements de mode d’exploitation ont sur les contributions
Projet Acontrol
Le but du projet Acontrol est le développement d’un système informatique de soutien aux contrôles et à la mise en œuvre du plan de contrôle national dans le domaine agricole (production primaire) De plus, l’organisation et les processus liés aux contrôles vont être redéfinis et des moyens auxiliaires vont être mis à disposition pour la mise en œuvre
Au moyen d’un prototype on a testé et évalué si le système d’information répond aux exigences définies et atteint les objectifs visés Un nombre restreint de fonctionnalités ont été testées au moyen du prototype Les résultats de ces tests seront pris en compte au moment de la réalisation Le système sera développé d’ici début 2011 et sera ensuite testé auprès de quelques cantons pilotes. La version définitive sera mise à la disposition des premiers cantons qui en feront la demande à partir du deuxième trimestre 2011. Par la suite, les cantons devront mettre à disposition les résultats des contrôles dans le système central en utilisant Acontrol ou via une interface.
Portail Internet Agate
Sous www agate ch, les agriculteurs et les collaborateurs des communes, des cantons et de la Confédération ainsi que des interprofessions, des organisations gérant un label ou d’autres organisations peuvent s'informer facilement et rapidement via les systèmes informatiques nationaux et cantonaux Le portail est développé en continu La prochaine étape de développement du portail Internet qui offrira un portail d’accès unique aux données du secteur agricole – par exemple aux données sur le trafic des animaux et aux données de contrôle – sera achevée début 2011
180 2 . 4 T h è m e s s p é c i a u x