Pib n°6 - Mars

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PIB

FEEDback des départs L’histoire, des cons en parlent campagnes : mode d’emploi fifty shades of green le débat des prez’

Petites Intrigues en Ballotage


Illus

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EDI T O Les premières lueurs du printemps s’installent doucement sur Lille et la citadelle semble se napper d’une nouvelle parure, plus douce et plus légère. Peut-être devrions-nous laisser nos manteaux trop lourds et nos pulls étouffants pour songer à enfiler quelque chose de plus… adéquat ? Comme un polo de campagne de liste par exemple ? Ce n’est qu’une suggestion. Il faut que je vous avoue quelque chose. L’année dernière, quand on m’a proposé de reprendre le PIB, j’y ai vu une aubaine incroyable : pouvoir dire autant de connerie en toute légitimité. Qui n’aurait pas saisi cette opportunité ? Passé l’euphorie, je me suis rendu compte que je m’étais fait avoir. Une bande de gueules cassées, aucune ressource. Que faire ? Recruter ! Alors tout au long de l’année, j’ai pu voir l’arrivée de tout nouveaux rédacteurs qui n’écrivaient pas l’année dernière. Quelle joie de sentir ce vent de fraîcheur qui souffle sur nos visages comme on sentirait cette brise matinale nous réveillant doucement et tranquillement. Paul Valéry s’était écris dans son cimetière marin , Le vent se lève… Il faut tenter de vivre ! A la manière de son spleen, le début des campagnes se fait sentir. Rendez-vous compte : 4 listes BDA, 4 listes BDS et 1 liste BDE. Aucune liste PIB. Quel dommage ! (à l’attention des 1A : rassurez-vous, cela n’a jamais existé, ne vous sentez pas coupables d’une pareille aberration). Qui remportera les suffrages ? Le PIB a sa petite idée, il vous propose de découvrir son numéro de Mars centré sur le début des campagnes. Allez, bonne lecture ! Amour, bon esprit et barbecue, M. Biche

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LE REDOUX Après toutes les tempêtes, les orages, les pluies diluviennes, les verres de bière en Crazy Bar, on se rend compte que le BDE avait raison: le ciel nous tombe sur la tête. Mais même les lois les plus scientifiques sont parfois contredites. Le Roi Lion, par exemple, est la preuve que les chats ne retombent pas toujours sur leurs pattes. Et le film Rush prouve que le nom de l’acteur peut être déterminant dans le scénario. (Spoiler : Daniel Brühl) Et de ce fait, on ne s’étonnera pas que depuis quelques jours, quelques malicieux rayons de soleil se chargent de nous réveiller de notre léthargie nocturne. Hélas, le beau temps est de retour, et il annonce la deadline que tu redoutes le plus après celle des finaux : pour les mecs, prendre 20 kilos de masse musculaire, et pour les filles, perdre 20 kgs de masse ventrabière. Tachez de retrouver ce rasoir Vénus trop longtemps oublié, la gente masculine vous en remerciera. Mais le redoux est aussi annonciateur de bonnes nouvelles : les fumeurs ne bloqueront plus la porte automatique du bâtiment A, et les décolletés fleuriront à nouveau. C’est tout. Parce que sinon, le redoux, ce n’est qu’une série de cauchemars incessants : le syndicat maléfique de Keen’V, Magic System et M Pokora reviendront polluer les radios françaises, avant de s’envoler vers d’autres cieux ; le dilemme de la couverture trop chaude reviendra hanter tes nuits ; et puis le redoux, c’est le printemps des peuples, la marche de la révolution !

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Si en Ukraine, les manifestants affrontent vaillamment le gouvernement à coups de cocktails molotov, en Chine, on sort les tanks pour en faire des rouleaux de printemps. Pour accompagner ce menu, la France se remplit de quenelles. Heureusement, en dessert, on aura des médailles en chocolat, les Français ayant laissé celles en or à Sotchi. Mais je m’égare. Car au milieu des effluves de sueur et des shorts en jean, on regrette le froid qui nous a accueillis dans le Nord. Fini l’arrivée dans la ville, le redoux sonne le départ des campagnes. Everest

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campagnes:

mode d’emploi Peut-on considérer les campagnes comme une expérience mystique ? Il est 22h, il fait froid, j’ai faim mais mon rédacteur en chef m’emmerde ; il veut l’article d’un ex-listeux qui a vécu les différentes campagnes et qui raconte son expérience, et ceci, pour le lendemain dès la première heure. J’accepte, n’ayant que cela à faire de ma soirée et surtout m’ayant promis la recette pour avoir une mèche aussi impeccable que lui (mes nombreux essais infructueux me faisaient plus ressembler à un gothique en pleine puberté qu’à un Don Juan au tableau de chasse long comme le bras). Ainsi, je me remémorais ce mois de campagne en 1ère année, riche en émotions, qui vous fait enfin vivre une vraie expérience post-BAC. Heureusement, je vais vous épargner mes états d’âme de jeune puceau devenu homme et revenir sur le sujet principal ; pourquoi les campagnes sont un moment où le bordel est roi et dès la CAB 2, vous êtes aussi heureux d’avoir terminé en vie, que vous ayez gagné ou perdu (mais c’est quand même mieux d’avoir gagné). La première étape est ce qu’on appelle le commencement, l’appel de la meute. C’est à ce moment, où les regards brillent, les mains tremblent et où l’agitation gagne ton pantalon ; Le moment de choisir entre lister BDS ou BDA.

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Inconsciemment, tu veux lister BDS : comme dans les films américains, ce sont toujours les associations sportives qui sont les plus reconnues et où les mecs sont bodybuildés et sont de vrais séducteurs ; n’oubliez pas que ce n’est qu’un film et que votre petit polo ne vous fera pas gagner 15kg de biceps et vous donner une montée de modjo. On motive les potes, les mecs connus pour le peu de neurones qu’ils leur restent, les demoiselles physiquement intelligentes qui verront voter pour ta liste les plus indécis ainsi que des étudiants sérieux pour tout le sale boulot et montrer à l’ensemble des étudiants et de l’administration que le but ultime serait quand même de gérer une association l’année suivante. Puis vient aussi la guerre pour désigner les présidents, secrétaires et autres postes que tu n’hésiteras pas à indiquer dans ton CV pour ta potentielle-probable-possible vie professionnelle. Bizarrement, après connaissance du rôle de trésorier, personne ne se bat pour ce poste. Après les diverses recommandations de votre cher BDE, les campagnes arrivent à grand pas, mais un élément est toujours problématique : l’argent, le cash, l’oseille, le pognon, la tune… et les sponsors, accessoirement. Votre grand Monsieur AEIL (toujours célibataire d’ailleurs) vous propose toujours sa traditionnelle offre venant de la part d’une banque surtout connu pour son trader fou. Mais bon, après cette collecte, associée toujours par un racket en règle auprès des parents, un certain capital apparaît, à votre plus grand soulagement… mais qui, vous allez voir, sera très rapidement dilapidé.

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Mais bon, les campagnes, c’est surtout la traditionnelle CAB 1 ou comment le BDE renfloue ses comptes en vous faisant vous déhancher sur une estrade. Pendant trois semaines, vous apprenez à danser le rock, le tango, la valse, le twerk et le limousin (cette dernière danse typiquement masculine est à ce moment-là de l’année rentrée dans les esprits de chacun). Après cette CAB 1, vous vous coucherez sereins, éreintés par tant d’effort mais aussi excités par ces campagnes qui commencent enfin ; mais c’est aussi le début des emmerdes. Je pourrais vous lister les différentes emmerdes qu’on pourrait rencontrer comme des polos commandés qui n’arrivent pas ou autres mésaventures mais c’est plus drôle de vous laisser les découvrir par vous-mêmes. Ne vous endormez pas ! Les campagnes commencent sur les chapeaux de roux ! On va, tout d’abord, vous tester par une semaine de défis en tout genre où votre créativité et votre débrouillardise (deux qualités assez utiles pour un commercial) seront mis à l’épreuve. Quelques fissures commencent à apparaître dans le groupe, compte tenu de la différence d’implication entre les membres. Mais les défis sont surtout là pour amuser la galerie et créer un bon esprit pendant les campagnes. Pendant ce temps, vous vous battez pour pouvoir faire vos évènements pendant la journée ; la corruption est toujours de mise pour obtenir les meilleures dates et les meilleurs endroits (les pots-de-vin récoltés serviront à la sauvegarde des oies grises dans les milieux de clubbing). Ensuite, arrive le moment de la soirée de liste. Le nom et la couleur doivent être partout, les goodies coulant à flot et la musique faisant vibrer nos corps toute la nuit. Cet événement conceptuel sera source de tous les conflits ; « les bonbons sont dégueus », « pourquoi Machin ne fait pas les ventes ? », « pourquoi personne ne vient à notre soirée, qu’est ce qu’a foutu le respo com ? ». C’est à partir de ce moment que le bureau commence à s’en prendre plein la gueule (et aussi lorsqu’il demande de banquer à nouveau, pour votre plus grand plaisir). Mais pour l’instant, l’argument « toute façon, on ne s’engueule pas vraiment, toute façon, on est tous potes » marche encore. C’est à ce moment qu’arrive la Semaine des Rallyes.

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Le moment attendu par tous les non-listeux, soit pour enfin profiter de la vie étudiante (c’est à dire se laisser gagner par une flemme malsaine pendant une semaine, pendant laquelle vous n’avez pas honte de l’afficher), soit pour se venger des crasses des promos précédentes qui vous ont fait subir, lors de vos campagnes, des atrocités sans nom. C’est ainsi que vous découvrez l’envers du décor des campagnes, jeunes listeux. Tout d’abord, votre pire ennemi sera le responsable téléphone qui vous appellera dès 9h du matin pour vous demander d’aller dans le Vieux Lille nettoyer un appart absolument immonde. Vous découvrirez alors la texture d’une boule de poils d’origine inconnue, les petites « combinaisons en latex » usagées traînant sous les lits ou les « exposés » de sciences en décomposition dans l’évier. C’est à ce moment, qu’être célibataire est utile ; pas besoin d’annoncer à ta copine que les diners et autres soirées en tête à tête, c’est terminé pour la semaine. La motivation est atteinte, le mal est fait, les nerfs sont à vif après deux semaines sans fermer l’œil de la nuit ; le nombre de déserteurs croît pour ne pas faire certains rallyes, entraînant des engueulades où tous les noms d’oiseaux sortent ; lors de ces moments, il n’y a plus de potes, chacun pour sa gueule. Le pauvre président essaye de recoller les morceaux, espérant atteindre le dimanche soir (annonçant la fin des rallyes) sans se faire étriper. C’est à ce moment-là que nous, ex-listeux, nous jubilons ; avoir un appartement propre et une assiette toujours pleine pendant une semaine, c’est comme lorsqu’on nous annonce que les CrossKnowledges ou 7Speaking sont supprimés. On a un petit pincement au cœur, une sorte de regret voire de compassion pour eux, mais cinq minutes après, tous nos remords ont disparu et nous en profitons. Cette Semaine de Rallyes sera pour vous la pire des campagnes mais aussi la plus enrichissante : certaines apprendront déjà à utiliser un balai, d’autres qu’il faut mettre de l’eau à bouillir pour faire cuire des pâtes… Vous allez apprendre pour certains les rudiments de la vie sans Papa et Maman (ce n’est pas dans la Résidence que vous apprenez la Vie avec un grand V). De plus, certains vont apprendre aussi à dire non. Notre contemporain, Oleg van Bahloff, m’a un jour énoncé une phrase qui résume bien la situation : « Je veux bien qu’on joue avec mes couilles, mais pas qu’on s’y suspende » Je vous laisse découvrir par vous-mêmes le reste des bienfaits de cette Semaine.

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Puis vient le jour J, le jour des votes et de la CAB 2. Les urnes se remplissent (légalement ou illégalement), les pronostics tombent, les premières larmes dues au stress commencent à couler. On découvre toujours à la fin de la journée, l’abruti, s’étant couché trop tard la veille, qui ne se lève pas pour aller voter. L’homme se fait frapper, traiter de tous les noms; il espère à ce moment que les votes ne se sont pas joués à une voix près. La soirée commence, les abrutis sont récompensés, ils descendent tous heureux de l’estrade avec leur précieux sésame. Vient le résultat des votes avec des animations dignes des Oscars pour annoncer les vainqueurs. Les cris de joie et de tristesse se mêlent, ça hurle, ça saute, un vrai safari, pour le plus grand bonheur d’Action. Nous aussi, au BDE, une larme coule sur notre joue rugueuse et poilue ; c’est la fin de notre mandat et notre polo sera bientôt rangé au placard (en espérant obtenir celui de la Ski School, qui a encore un pouvoir de séduction encore incompris). Après toute cette franche rigolade, les 1A ont grandi et sont enfin devenus des étudiants. Leur naïveté et leur innocence ont disparu pour laisser place à de vrais adultes. Malgré quelques flemmards, tous se sont donnés à fond pour rendre ses campagnes sympas pour tout le monde. Vous avez souffert, vous avez été au bout de vos limites physiques et mentales pour une victoire au bout (ou une défaite aussi, cela arrive aussi, ne vous inquiétez pas, vous pourrez vous représenter une prochaine fois #labiseauxartpos). Mais finalement, ces campagnes auront été pour vous le meilleur moment de l’année et vous n’attendrez qu’une chose, y repartir l’année prochaine pour atteindre le SaintGraal : le BDE. Bisous les potes, bonne chance à ceux qui seront appelés pour servir le Club, on est déjà désolé pour vous (enfin un tout tout petit peu). Balou

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l’histoire,

des cons en parlent Listoire, des cons en parlent La rédaction a reçu récemment de multiples manifestations numériques (courriers, tweets, Inbox, notre secrétaire s’est même fait sévèrement poker la nuit dernière) demandant d’expliquer l’origine des listes et de leurs traditions. Voguant toujours au plus prêt de ce qui intrigue nos lecteurs, le PIB a mené l’enquête. Issu du latin carne levare (retirer la viande), le carnaval est avant tout la fête religieuse célébrant le début de la période de jeun de 40j symbolisant la traversé du désert de notre doux jésus (à noter que la traversé du désert du FCN dure depuis bien plus longtemps et que tout le monde s’en fou. Forza FCGB !). A l’époque de la création du carnaval en 1365, l’IÉSEG n’est pas encore la superstructure faisant trembler le CAC 40 et les lobbies telle qu’on la connaît aujourd’hui. De bonne composition, ses membres décident tout de même d’élire la meilleure prière au terme des réjouissances et c’est un certain Greg qui l’a sort. Triple vainqueur de l’épreuve en 1368, il sera décidé que ce jour d’élection s’appellera « Mardi Greg » en hommage à ce pieux personnage. Or, et c’est bien le mal de notre ère, la culture païenne s’est progressivement emparée des traditions et en 1675 alors que l’on frappe la première monnaie d’or à Mexico, Lille rebaptise le « Mardi Greg », « Mardi Grog » en raison des débordements répétés au cours des dernières années, rappelant que l’étymologie de cette fête nous vient de la Rhum Antique.

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Cette période sombre continua jusqu’à un certain 12 juillet 1898, où Mr Du Gras-Riz fit une découverte surprenante qui changea la face du Monde : manger limite les débordements, en tout cas corporels ! En signe reconnaissance la ville rebaptisa le « Mardi Grog » en « Mardi Gras » lui donnant ainsi ses lettres de noblesse et le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. Mais quid des listes me direz vous ! Elles suivirent une évolution parallèle au carnaval. En effet alors que la France mettait en place ce qui ressemble peu ou prou à une biture annuelle à l’échelle nationale, l’IESEG de son côté, jetait simplement les bases de la démocratie en France. Ainsi la personne élue comme la plus pieuse à la fin du Mardi Greg obtenait une ascendance morale sur le reste de la communauté, qui en était encore à ses prémices (et ne comptait qu’une vingtaine de membres), jusqu’à la prochaine élection. Cette ascendance lui donnait le droit de mettre une claque en cas d’égarement grave d’un membre. On appela cette dernière La Mandale : l’IÉSEG venait d’inventer le mandale politique. Les armoiries de l’école étant « Le monde bouge, L’IÉSEG avance », il a fallu s’adapter à l’évolution des mœurs et L’institut sut le faire avec brio ! La communauté grandissante et la dérive du monde étant en marche il fallut trouver de nouvelles solutions pour rester aux contact des enjeux. Une personne n’était plus suffisante pour exercer son mandale : des listes furent alors mises en place et l’élection ne se joua plus sur la prière mais sur la capacité à fédérer autours d’un costume. Voilà comment les listes furent créer et prirent petit à petit à leur compte pour un mandale d’un an le contrôle de la gestion humaine de l’Institut. Faites honneur à la tradition ancestrale de notre école : listez, ou allez voter ! Ou faites les deux. Guy Stop

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tu sais que Tu sais que les campagnes commencent lorsque: • Tu prends conscience des noms des listes et tu découvres les jeux de mots avec leurs noms plus ou moins mauvais. • Tu prépares ton numéro de danse pour la CAB 1 depuis 3 semaines (je vous plains les mecs) mais dans tous les cas, elle va se finir au Smile comme l’année dernière. • Tu peux sortir à ta prof de stat : « Madame, est-ce que je peux partir 30 minutes avant la fin, j’ai un rallye massage et un rallye ménage qui vont arriver ? » • Tu découvres des nuances de couleurs plus extravagantes les unes que les autres. • Tu entends déjà quelques listes se clasher. • Tu attends le nombre de listes BDE ; cela permet de savoir combien d’OB de campagne il y aura… et donc, combien de jours de RTT tu poseras. • Tu commences à glisser des idées de rallye aux listes ; il ne s’agirait pas qu’ils oublient les traditionnels rallyes ménages ou vaisselle. • Tu reçois 40 notifications par jour pour te proposer que des évènements gratos : quoi de mieux pour des pinces comme nous ? • Tu montes ta fake liste en espérant faire un buzz monstrueux, mais ça marche pas. • Les Open Frites-Pétanque-Pastis reviennent : ces jeudis après-midi n’ont pas de prix. • Tu plains déjà les listeux et les défis à réaliser. • Les appartements de certains ressemblent désormais à un entrepôt de stockage. • Les anciens listeux préparent le matériel d’entretien ; il ne s’agirait pas qu’il manque de Paic Citron pour récurer ma gazinière. • Les poils commencent à s’accumuler dans ta douche ; mais d’un côté, tu ne t’inquiètes pas, quelqu’un va le faire à ta place, et avec le sourire qui plus est. Tu te dis alors que ton vote n’a jamais été aussi important.

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• Après les campagnes, tu auras oublié comment cuisiner ainsi que les horaires de fermeture des supermarchés ; c’était si bon, un McDo livré, ta bouteille d’apéro qui arrive directement sur place voire pour les plus grosses pinces d’entre nous, les pâtes qu’on te fait directement chez toi. • Ton dos commence à se bloquer, tes pieds aussi, enfin tout ton corps ; heureusement que les rallyes massages sont là… En plus, si elle est mignonne, cela sera comme un surclassement en business pour un Paris/Tokyo : cela ne peut t’arriver qu’une fois dans ta vie, mais même dix ans après, tu t’en rappelleras encore. • La Trav est pleine à toute heure de la journée : certains même y vivront pendant un mois parce qu’ « il faut bien montrer une présence physique de la liste ici ». C’est à ce moment que Papa et Maman t’appelleront pour demander une explication sur ton découvert de 280€. • Festimania est en pénurie de peintures jusqu’au prochain mois: malheureusement, les couleurs inconnues type bistre, zinzolin, byzantium ou cuisse de nymphe n’existent pas en peinture • Pour les listeux, ta soirée sera le grand rendez-vous des campagnes où tout le monde verra le potentiel de ta liste ; pour les autres, une nouvelle excuse pour sortir et peut-être enfin d’arrêter de rentrer seul le soir. • Les sponsors sont le sujet principal ; Qui en a le plus ? Comment en avoir davantage ? Ne vous inquiétez pas, du moment qu’on mange à l’œil, le reste importe peu. • On peut voir que les campagnes AEIL et FEDE se rapprochent plus des élections cantonales au Sud du Zimbabwe… Le seul moment marrant, c’est quand le perdant se plaint que le vainqueur a triché ; comme au Zimbabwe, d’ailleurs. • On me dit à l’oreillette, que cette année, il y aura deux listes FEDE : à croire que le orange fluo de leur pull en fait bander plus d’un. C’est Karl Lagerfeld qui va être content. • Si tu perds lors de la CAB 2, sache qu’un membre d’une des associations actuelles saura te prêter son épaule pour pleurer et ensuite, « te réconforter ». Balou Tout rapprochement dans le texte avec quelque étudiant de l’Ecole serait sujet au hasard. Si réclamation ou plainte il y a, veuillez vous adresser au rédacteur en chef seulement. Si d’aventure, jeune demoiselle, vous voulez féliciter l’écrivain, récupérer son numéro de téléphone, voire plus si affinités, veuillez contacter Balou.

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lesfeedback départs

Ca y est, j’ai eu mon année à l’étranger ! D’accord, j’ai eu la toute dernière place, c’est moi qui ai clôturé l’amphi, mais qu’importe : JE L’AI EUUUUUUUE ! J’ai révélé le dénouement, certes, mais lisez tout de même la suite. Car le plus épique, dans l’amphi de départ, ce n’est pas la destination, mais le chemin semé d’embûches pour y parvenir. Retour sur l’événement… 8h30 : La boule au ventre, je m’installe au fond de l’amphi. Mon risque de repartir bredouille avoisine les 99,9%. Hier, j’étais à la 400ème place, on me donnait encore des chances raisonnables de partir à Yaoundé. Mais ça, c’était avant. Avant le mail de la direction, m’expliquant, sur un ton guilleret, pourquoi je venais de chuter de quarante-deux places, me propulsant ainsi dans la pire des catégories : celle des gens classés, mais pas assez haut pour partir à l’étranger. C’est encore moins glorieux que d’être non-classé d’office. Depuis hier, on me regarde d’un air compatissant, qui veut dire : regardez ce blaireau qui va passer une troisième année sous la pluie. La cérémonie commence. On applaudit à tout rompre la première de la promotion, qui choisit, à la surprise générale, l’université de Cornell. Personne ne l’avait vu venir : certains avaient parié sur le Kazakhstan, d’autres sur la Lituanie, mais Cornell… Qui l’eût cru ? 9h30 : La salle baigne dans un climat de douce euphorie ; tout se passe bien, la liaison avec Paris est correcte, et les gens font leur choix rapidement, à part quelques malheureux qui sanglotent parce qu’ils n’ont pas eu Cornell et qu’ils ont dû se rabattre sur la Californie. Les pauvres. Je reprends espoir en voyant qu’il reste une place à Sydney ; j’imagine un scénario merveilleux où tout le monde oublie ce dernier vestige de l’Australie, jusqu’à ce que mon tour arrive, et que je puisse hurler : Shooootgun Sydney !! A peine ma vision s’achève-t-elle que le 76ème prend la place tant convoitée. L’Australie disparaît des écrans. Blop. Fini. On a tout bu.

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11h30 : L’amphi se métamorphose en une véritable salle de marché. On forme des petits groupes dans les coins ; on fait de savants calculs pour partir avec son pote au Mexique : Vas-y, tu te déclasses de douze places et on part ensemble à Guadalajara. Ou alors on perd vingt places chacun et on fait une coloc’ avec Guillaume à Tacatacata. Pascal passe des coups de fil à Paris pour résoudre les problèmes techniques. Entre ceux qui réfléchissent et la connexion qui commence à flancher, on passe au rythme de deux personnes par heure. 13h30 : C’est presque le tour de mon pote, classé 200ème, qui veut à tout prix partir au Brésil. Personne n’a touché à l’université de ses rêves, encore deux places et il va pouvoir crier son choix. Tu le vois trépigner d’impatience, faire de l’art abstrait sur son classeur et murmurer une prière. C’est alors que les deux étudiants juste devant lui shotgunnent les places sous son nez. Il s’effondre, en larmes. Pascal l’appelle et lui demande son choix. La mine déconfite, il répond, d’un air dégoûté : Je pars à Reykjavik University. Je tente de le consoler en lui disant que c’est pas la mort. Il me réplique sèchement : Tu peux pas comprendre. Moi, j’y croyais. Toi, tu sais que tu n’as aucune chance de partir. Et il s’en va. 16h30 : J’appelle, à Paris, la 341ème, Jennifer……………………………………. Pascal, Jennifer me fait signe qu’elle réfléchit. 18h30 : L’amphi baigne dans une chaleur écrasante ; la sueur perle sur les visages ; on égrène les noms dans une ambiance électrique. La salle se dépeuple. A l’écran, les places restantes sont aussi rares que les cheveux sur le crâne de Walter White. Il ne reste qu’Almaty, Dakar, Yaoundé et Casablanca. Je suis en ébullition. Incapable de réfléchir. C’est à ce moment précis, alors que la nuit tombe sur le bâtiment A, qu’une clarté divine tombe sur moi, et me murmure : qu’importe la destination, il faut à tout prix que tu quittes cette région malfamée. Même si, pour cela, tu dois corrompre ou tuer des gens mieux classés.

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19h30 : C’est bientôt mon tour. Il ne reste qu’une destination, Casablanca, mais personne n’est intéressé. La liaison avec Paris en est à ses derniers balbutiements, on entend vaguement la voix enrouée de Micheline qui annonce que Kévin réfléchit, et que tous les autres ont déjà quitté le campus. Encore une personne et c’est mon tour. La fille devant moi prend dix minutes pour réfléchir. Mon cœur s’arrête de battre. Elle choisit de rester en France. Je m’effondre aux pieds de Pascal Ameye, affamé, déshydraté, sans voix. D’un geste, je lui désigne la toute dernière destination, avant de perdre connaissance. Les vers de Michel Sardou flottent dans ma tête.

Mes chers parents, je pars. Benji

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la campagne La campagne, selon Wikipédia, c’est l’ensemble des espaces cultivés habités qui s’oppose au concept de… ouais, je vois bien que vous n’en avez rien à foutre. La campagne, selon les Parisiens, c’est la France… en dehors de Paris. La campagne, c’est là où on peut récolter des champignons. Pourtant, les douches de la piscine municipale ne sont pas à la campagne. « Campagne-les-Guines », c’est une commune du Pas-de-Calais. « Champagne les Gouines », c’est un des nombreux tweets quand la loi Taubira est passée. A la campagne, ils ont la PAC, à Lille, on a les packs. Si on bat la campagne, on recherche activement quelque chose. Si tu bats ta copine, tu recherches activement des ennuis. La campagne, selon Booba, la Fouine et autres diplômés de la Sorbonne, c’est le milieu de la rue, le milieu rural, tu vois. C’est également une chanson champêtre de Bénabar que j’écoutais en 4ème pour mieux préparer la venue chez ton cousin germain au 3ème degré. La campagne sur Call of Duty, c’est le seul truc que tu trouveras qui dure moins longtemps que toi avec ta copine. La campagne, selon Emile Littré, grand rappeur du XIXè siècle, c’est « une grande étendue de plat », un peu comme ta copine, tu vois. La campagne, c’est là où le blé est cultivé. Avec le blé, on fait du pain. Et ta copine, en lisant le PIB, risque de vouloir m’en mettre un sacré paquet.

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Bref, j’imagine que vous avez compris, j’ai écrit un article « astucieux » sur les campagnes. Tu t’attendais peut-être à un autre « spécial liste ». Mais non, moi, mon article, il est floqué du label AAA, élu produit de l’année. Everest

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emploi du temps

les campagnes Les Campagnes associatives : rigueur, endurance et sérieux en toutes circonstances. Témoignage d’une marathonienne 2013 : Bangbang le coup d’envoi est lancé. Il est temps d’habituer son corps aux conditions physiques les plus extrêmes : boire beaucoup, manger mal, dormir peu. (voire pas du tout). En effet, les campagnes sont rythmées par de multiples évènements, où vos présidents vous convieront gentiment à chaque fois (ou selon le degré de mégalomanie de votre représentant, vous donneront l’obligation d’y assister) afin de représenter au mieux vos couleurs et vos pavillons respectifs. Episode 1 : La CAB1. C’était cool, les chorés étaient géniales, tous les gens qui avaient acheté leurs places ont a-do-ré leur soirée et vous la recommanderont chaudement. Conseil : pour les listes sans chorée et un peu dans la merde, il vous suffira de péter un rétro place maréchal Leclerc et on n’y verra que du feu. Episode 2 : Semaine des défis : WTF WEEK. C’est très simple, des chat-lent-je quotidiens seront organisés, sans parler des défis surprises. Ne vous étonnez donc pas si on vous appelle à 3 heures trente un mardi dans la nuit tout à fait tranquille pour vous rendre de toute urgence au Smile, question de vie ou de mort. Ne vous étonnez pas si vous vous retrouvez à gueulez sur vos partenaires parce que le loquet de la cage à hamster fabriquée en 10 minutes chronos ne ferme pas. Ne vous étonnez pas si vous vous retrouvez, un jeudi aprèm, alors que vous avez poney, à construire un pauvre char, armé d’un caddie et d’un balai. Ne vous étonnez surtout pas si vous vous retrouvez à un apéro où les meubles sont jetés en toute impunité par la fenêtre, tout ça pour les beaux yeux de vos vénérés juges.

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Ne vous étonnez pas si vous vous retrouvez à courir les poissonneries de Lille et pour finir par recoller deux moitiés de tourteaux avec de la super glue pour gagner un défi crustacé, un vendredi, à 10h du matin. Ne vous étonnez pas si vous trouvez un bouc nain en vente à 15 euros sur le bon coin. (#RIP Macbouc chéri). Ne vous étonnez pas si vous en arrivez à partager une photo de pied sale sur le mur des fans de Justin Bieber. Episode 3 : Semaine freestyle : CUL SEC. On parlait d’évènements quotidiens, on accélère un peu le rythme : open frite-pétanque-afterwork-flams-contest-befor-au-shooters-passage-au-karaoké-pinte-ausolfé-et-tu-finis-à-la-relève-avec-des-hot-dogs-ou-au-network-avec-des-barbapapas. Tu ne retires pas ton polo dégueu depuis la CAB1, tu le gardes même pour dormir. Tu ne sais pas où courir, ton prez’ adoré divise les équipes pour plus de visibilité partout. Dans ta tête c’est le bordel : du vert orange rose bleu, des forains en toges des Obélix des cocos et j’en passe. Les évènements se chevauchent sur ces cinq petits jours, IESEG PROMO (déjà spammé) est carrément surbooké. Ouf, on est samedi on va pouvoir se … Episode 4 : Semaine des rallyes : Le sommum de l’insomnie. Pas de repos pour les vrais, tu amorces la semaine la plus physiquement difficile, j’en connais qui y sont restés. Jusque là, on te rassure, c’était le rythme croisière. Les valises nichées sous tes yeux vont carrément dépasser le poids autorisé en aéroport. En revanche, celui de ton porte-monnaie devient proche de 0, il est prêt à s’envoler. Ou si on veut utiliser une autre métaphore on peut dire que ton découvert à touché le fond, mais qu’il creuse encore. Bref. C’est pendant cette semaine que tu vas avoir un aperçu de la vie de livreur exploité esclave soumis larbin vicoss gentil serviteur je ne trouve pas le mot. En réalité, le plus important, c’est de discuter avec les gens parce qu’ils veulent juste te connaître mieux et savoir ce que ta liste propose l’année prochaine en terme de nouveau sport proposé et d’évènements artistiques. Enfin, fais d’abord ma vaisselle, on en parlera après. C’est aussi la semaine où tu découvriras les planqués qui préfèreront planter des arbres, et les autres qui prendront la serpillère avec le sourire. Planter des arbres c’est aussi important.

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Episode 5 : Journée de campagne. T’en peux plus, le compte en banque de ta liste et le tien crient famine, mais le problème, c’est que les électeurs aussi. T’as plus qu’à donner tes centimes et le reste de ton énergie, t’y es presque. Epilogue : La CAB2. La soirée la plus chelou au monde où tes potes sont en larmes de joie ou de tristesse. Le bidon d’or de l’alcoolique est content, les perdants (y’a pas de perdant voyons ce qui compte c’est l’expérience et les potes tu sais) un peu moins. Alea jacta es, à vous de jouer, qui vivra verra, toussa toussa. A plus dans l’bus. L’âne sait.

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les fourberies de scrutin L’heure du bilan a sonné ! Avec le départ des gants, l’arrivé des bourgeons et des petits oiseaux, vient le temps tant attendu des campagnes. Etant un temps soit peu tenté par le tendre sujet, il fut décidé d’étendre notre art et de prendre part à la fête. Mais qu’est-ce qu’une fête après tout ? Un amalgame de corps tantôt flasques, tantôt galbés, toujours torchés ? Une émulsion spongieuse de mousse et de pouces, Dieu sait où on peut l’emmètre ? Non. Une fête, au sens où nous l’entendons ici, est un rassemblement à dominante joyeuse, voire farcesque d’un groupe, d’une troupe, d’une nation (rien que ça) dont le but est d’alimenter le plaisir d’être ensemble en annihilant la morosité ambiante par la désinhibition lascive des sens au moyen d’activités, d’ambiances musicales ou champêtres et d’activités burlesques ou non. Ce qui n’empêche absolument pas deux mecs bourrés de se mettre sur la gueule dans le fond de la salle, pour une banale histoire de mœurs, voire même, un acte scandaleux de barbarie. Ce dernier pouvant être aussi bien le catapultage d’une boulette nasale dans la pinte d’autrui, une subtilisation de chapeau-bite gonflable ou pire encore dans des temps très obscures : un déni de poke. C’est à ces bassesses que nous nous intéresserons ici, car malgré le démagogique « bon esprit » que tout le monde arbore, une seule idée triomphe dans la caboche des listeux : être élu ! Or il se trouve que dans un scrutin plurinominal à un tour, être élu passe par mettre la race à ses concurrents. C’est un peu comme le capitalisme : tragique, dégueulasse et obscène mais tout le monde s’y met parce que sinon « t’esfichu » !

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Tour d’horizon des possibilités qui s’offrent à vous :

• La critique du bilan : (valable contre toute liste constituée d’ancien membre d’asso) très procédurié, un peu gauffré à sortir pendant le débat des Prez et peu discret : elle permet pourtant de rallier à sa cause les gens sérieux. Le conseil de la rédac’ : demandez les minutes des assemblées de l’aeil. Si elles ne sont pas accessibles facilement il y a peut être même moyen de faire du blé ! • La taupe au guichet : envoyez un complice faire les petites œuvres au sein de l’équipe adverse, très efficace pour taper dans la caisse des rivaux à l’entrée des évènements, peut même permettre aux afficionados de la méthode précédente d’intenter une action en justice pour détournement en bande organisée en cas de défaite. Le conseil de la rédac’ : méthode très efficace pour la prise d’informations, « quel hasard que nous ayons prévu notre soirée Coppa-Kev Adams la veille de la vôtre..!» • Promettre une baisse des prix : irréalisable avec une inflation de 10 points de base, une conjoncture taciturne alliée à la chute catastrophique des importations de pâtes en Bolivie mais il y a toujours des cons sentant pour croire que c’est possible alors pourquoi pas ! • Proposer d’amorcer l’inversion de la courbe du chôpage au moyen d’une augmentation des charges d’ici à la fin de l’année : c’est osé, mais comme disait un grand Homme « plus c’est gros, plus ça passe » ! Jeux de mots excellents mais il faut que tu fasses allusion à l’alcool pour qu’on comprenne le conseil de la rédac Le conseil de la rédac’ : La rédaction du PIB décline toute responsabilité quant au fonctionnement de cette méthode. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec Maud et Riton.

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• Le .ourrage des .urnes : Téméraire voir o.solète, mais n’est-ce pas dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe ? Le conseil de la rédac’ : faites ça à couvert, mettez des .ons gants et de quoi faire glisser les .ulletins, car il faut en faire rentrer le maximum sans laisser de trace. C’est évident ! Voilà qui vous prévient des petites flibustes à se faire entre amis, il va de soit que le PIB milite pour un débat démocratique et dans le respect des règles. C’est donc trois semaines sur quatre que nous nous battons pour faire triompher nos idées dans des joutes qui s’arrêtent au premier sang comme le veut la plus pure tradition de duelliste. Juste Mike

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le débat des présidents Deux hommes s’avancent vers l’assemblée. Les 37 caméras d’Action sont braquées sur leur visage, déjà suintants, redoutant les questions vicieuses que le drôle bonhomme du PIB est sur le point de poser. Devant eux, au second plan, 400 élèves attendent avec impatience qui flanchera le premier. Un débat de président de liste BDA, ça se respecte. Et ça se prépare. Des questions en tout genre : « l’existentialisme chez les cubistes au début du XXè siècle », « Le dadaïsme, avant-garde ou marchandisation de l’art ? » ou même encore « La pissotière de M. Duchamp commercialisée dans les goulags de Poutine ». Somme toute, que des sujets passionnants. Quand on pense au débat des présidents, on pense tout de suite aux débats inaudibles entre les candidats à la présidentielle. Et nombreux ils sont : « vous n’avez pas le monopole du cœur » de VGE en allant à « Mais je ne m’énerve pas, je hausse juste la voix » de Royal. Mais ici, il est bien plus aisé de préparer au mieux son débat. Il vous suffit d’aller sur votre session Crossknowledge et de sélectionner « comment garder son sang froid lors d’un débat de présidents ». Si vous avez une spécialisation master en bda, bds ou bde, n’hésitez surtout pas à le mentionner. Mais en quoi est-ce si important un débat de présidents ? Ah, intrépide lecteur que tu es, tu en poses de ces questions, que vais-je faire de toi ?! La réponse est simple : le jeu du débat est un exercice hautement périlleux où la clé de la chute consiste à occire son adversaire en le pourfendant le plus rapidement possible. Il existe de multiples variantes : concours d’orateur, duel au sabre ou à l’épée, course sur 100m ou beer contest ; bien que cette dernière catégorie, très prisée des iésgurks lillois (oui, les iésegurks parisiens se départagent en jouant au dé, que c’est vilain !) ait remporté tous les suffrages, elle a été supprimé à cause de problèmes survenus l’année dernière. Diantre ! Te dis-tu alors, mais c’est un combat à mort ?!

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Mais non, pauvre fesse-Matthieu que tu fais, c’est une image, une métaphore. Que tu peux être naïf ! Il est donc important de choisir un président hypocrite charismatique qui saura fédérer les gens tout en sachant bien défendre les intérêts de sa liste. Vu que je ne sais jamais trouver de chute intéressante à mes articles et qu’une partie cricket m’attend à jouer chez mon ami le baron, je tire ma révérence et vous salue, cher lecteur. M. Biche

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fifty shades of green Pendant les campagnes, nos codes vestimentaires vont être bouleversés. Plus de hipster, de bobo, de tratra, de swagman : tout le monde est logé à la même enseigne. Les questions soulevées sont multiples : Vais-je réussir à rester soin tout en devenant un gyrophare ? Pourrais-je conserver mon coefficient de bonnassitude en polo à manche courte ? Bien entendu, la réponse à ces deux questions est un non, catégorique. On sera forcément moches, mais on le sera tous ensemble, c’est l’essentiel. Désormais, toutes ces questions n’en forment plus qu’une : comment puis-je être, non pas le plus beau, mais le moins moche possible ? Et là, il ne nous reste plus qu’à agir sur les couleurs. La couleur d’une liste, c’est son essence. Il faut vous imaginer : nous en choisissons une, et soudainement, elle nous habille et nous habite, devient partie intégrante de notre identité. Pancartes humaines, nous en serons parés de la tête au pied, et ce pendant la durée de toutes les campagnes. Vous comprenez que le choix ne doit pas être fait de manière hasardeuse. Débute alors un processus d’élimination : les couleurs définitivement trop laides sont abandonnées, celles qui ne collent pas au thème également. Les possibilités se restreignent, mais restent tout de même conséquentes, il faut poursuivre plus avant les négociations. C’est là que les ennuis commencent : les avis personnels des uns et des autres divergent. Untel envisage la sobriété, l’autre s’écrie que ce qu’il nous faut, c’est de la VI-SI-BI-LI-TE.

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Couleurs vives, ternes, claires, foncées, c’est un balet incessant, un va et vient qui n’en finit pas. On s’arrache les cheveux, on fume clope sur clope à mesure que le stress nous gagne, le problème semble insoluble. Et là, au milieu de la réunion, une voix s’élève : « Eh les gars, c’est qu’une couleur, c’est pas bien grave de toute façon ». Ohoh. En voilà un qui n’a pas bien mesuré les enjeux. Et qui aurait mieux fait de s’abstenir, puisque 25 personnes le regardent désormais avec un air hébété. Néanmoins, on prend peu à peu conscience du fait qu’il n’a pas tort : on calme le jeu. Et c’est reparti, plus posément. On propose, et on vote. Enfin ! Une couleur est choisie, on semble apercevoir le bout du tunnel. Mais notre tempérament artistique est tout de même bien présent : discutons à présent de la nuance. Notre imagination est mise à rude épreuve, des suggestions plus folkloriques les unes que les autres s’enchaînent. Vert pomme. Vert gazon. Vert turquoise (?). Vert émeraude. Nous tombons d’accord à la fin d’une bataille acharnée. Nous sommes lessivés, fatigués d’avoir tant débattu et tant lutté, mais heureux d’être parvenus à un résultat sans nous être entretués. Une deuxième voix s’élève pourtant : « Au fait, fallait pas qu’on parle du logo, aussi ? ». Round two. 196

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la coupe ammeuh 2014 Quand on débarque à la Coupe Ammeuh, on a l’impression d’entrer dans l’amphi B050 pour la première fois, tant l’endroit est grand. La taille du complexe fait facilement passer celui d’Ennetières pour un placard à balais, et on comprend vite pourquoi. En effet, tandis que ceux qui n’ont pas eu le temps d’acheter un Subway s’amoncellent autour du stand à sandwichs, les équipes venant de tous horizons de toutes listes se préparent au premier affrontement avant le début des campagnes. Endossant un accent à couper au couteau, votre Nelson Monfort a pu répertorier les différents types de joueurs aperçus sur les terrains. Les Italiens : 5 secondes de jeu et ils sont déjà blessés, que ce soit au milieu du terrain où dans les vestiaires. Espérant vainement obtenir de l’arbitre une civière et 5 cartons rouges, ils finiront par se rendre compte que leurs coéquipiers continuent à jouer sans eux. Au moins, ils sont sûrs d’avoir une bonne note en théâtre. Les Français : Ils savent, comme tout le monde, qu’ils vont perdre, alors ils sont là pour le fun et les sandwiches. Le sport n’est pas leur fort, mais ils ont quand même envie d’être présents à l’évènement. L’important, c’est de participer, comme disait Mickaël Vendetta. Les Rageux : Déçus d’un score qu’ils ne méritent pas, (si, si, juré) ils demanderont sans arrêt la vidéo du match, des tests d’urine, et deux arbitres en plus. Plus bruyants que leurs supporters, ils se consoleront lors du retour en insultant tout ce qui leur passe sous la main, en particulier les sandwiches.

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Les Brésiliens : Ils savent qu’ils vont gagner, et par gagner, ils veulent dire rouler sur tout le monde avec une moissonneuse-batteuse. Non contents d’infliger de sévères défaites aux équipes adverses, ils le feront avec une telle classe que personne ne contestera le score. T’es dans ta jalousie, ils sont dans leur jaccuzzi. Les Ammeuistes : Ceux-ci sont venus uniquement pour faire dédicacer leur t-shirt IESEG is not a joke, ou leur sandwich. Alors que tout le monde hurle à se casser la voix, ils sont les rares à avoir (à peine) entendu le discours du directeur. Les Dalleux : Rien à voir avec les sandwiches, ceux-là n’en ont rien à faire du sport et viennent uniquement pour admirer les courbes voluptueuses des pom-pom-girls de l’IESEG, en espérant que finalement, celle qu’ils ont stalkée sur Facebook depuis des mois les remarque au milieu des sifflements et autres beauferies. Non seulement d’être un show of force pour les listeux, la Coupe Ammeuh est donc également un tournoi sportif où les Iésegurks listeux peuvent se rencontrer, et jauger leurs futurs concurrents. Tout ça dans un bon esprit marqué par les tacles, les protestations, les sandwiches, et les supporters en délire. Everest

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les perles «Tu comptes partir en quelle année? - Je veux partir en 2 mais aussi en 3 et en 4.» «Toi aussi tu listes? - Hein? Ouais, j’étais blacklist» «Ils doivent être triste mes doigts de pieds, ils ne peuvent pas voir le paysage» Entendu à la ski school, rapporté seulement en Mars. «Quand je casse un oeuf, j’ai toujours peur de trouver un poussin mort dedans» «- Il est parti à Bombay. «Mais non, il était à Mumbai !» « - C’est qui les Pussy Riot ? C’était pas le groupe de chanteuse ? - Non, ça c’était les Pussycat Dollz» « - Je vis peut-être dans un 18m² mais cette bague que tu vois à mon doigt, elle en vaut 200m², ok?» «- Je suis déjà allé dans un hôtel 9 étoiles» «- Elle est sympa ta chemise Gauthier, ils la font en homme?» «- C’est quoi la couleur des maharadjart ? - Le vert ! - Ah ok, mais ça fait pas hyper égyptien hein»

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