BIKINI JUILLET-AOÛT 2020

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DOSSIER

COLLECTIONNEURS, FÉTICHISTES... VOYAGE En vacances, il y a ceux qui aiment varier les plaisirs : explorer chaque été une région différente, chercher l’exotisme, se confronter à de nouvelles cultures. Et puis, il y a ceux qui ont leur coin favori et s’y tiennent, se rendant toujours au même endroit, avec les mêmes habitudes. Entre ces deux grandes catégories, quelques variantes, dont la plus curieuse : l’approche obsessionnelle et monomaniaque du voyage.

PASSION STADES DE FOOT Prenez Ewin Appery par exemple. Ce Guingampais de 28 ans installé depuis 2015 en Angleterre est ce qu’on appelle un “groundhopper”, un collectionneur de stades. « C’est l’approche touristique du football, définit-il. Regarder un match à la télé ne m’intéresse pas, c’est être en tribune qui me fait vibrer. » Une passion naturellement inaugurée au stade de Roudourou, dans sa ville de naissance, avant que ne monte l’envie irrépressible de goûter à d’autres ambiances. « Le football est universel mais vécu différemment selon les enceintes. Chaque ferveur est unique. » Grâce à Ryanair, EasyJet et une voiture qui ne craint pas les bornes, il consacre une bonne partie de ses week-ends et vacances à compiler ses billets d’entrée aux matchs. « J’en suis à 17 pays visités en Europe : Allemagne, Italie, Suisse, Suède, Ukraine, Bulgarie… » Avec quelques beaux souvenirs en tête. « En France, le stade Bollaert

à Lens est génial, comme Mönchengladbach et Dortmund en Allemagne ou celui du FC Servette à Genève, avec vue sur les Alpes. » Ewin en est à 94 stades différents visités et comptait atteindre la barre des 100 sans l’arrêt prématuré de la dernière saison pour cause de Covid-19. « Je suis un comptable et j’ai toujours aimé les statistiques… » Son gros challenge : se rendre dans tous les stades des clubs pros anglais. « C’est le Graal des groundhoppers. Il y en a 92 en tout et j’en suis à 50 tout pile. Comme je me fais parfois 3 ou 4 matchs dans un même week-end, ça devrait pouvoir se valider dans pas trop longtemps. » En espérant que les huis-clos imposés par la crise sanitaire ne s’éternisent pas.

PASSION SALONS DE COIFFURE Compulsif, Édouard Rouxel l’a

« Le tour de France, mais attention, le véritable » 24

juillet-août 2020 #47

également été pendant pas mal d’années avant de « lever le pied » avec sa lubie : prendre en photo les salons de coiffure avec les meilleurs jeux de mots. « C’est un truc qui m’a toujours fait marrer avant que je ne me mette sérieusement à partir en chasse en 2012 et à créer un site dédié. » Le Tumblr baptisé Le Libr’hair comporte aujourd’hui près de 600 références de devantures. Ses préférés ? Le trentenaire originaire des Côtes d’Armor cite « Ma Tign’asse à Matignon, Buenos Hair à La Roche-sur-Yon, Nefertitif à Orvault ou Le Barbier de sa ville à Saint-Étienne ». S’il a reçu quelques contributions extérieures, la majorité des clichés a été prise par Édouard et sa copine Lucie. « En vacances, on avait pour habitude de traverser les bourgs au pas. On a aussi pas mal utilisé Google Map pour gagner du temps. Si je repérais un salon incontournable, il nous arrivait de dévier de l’itinéraire prévu pour faire un détour. Certains étés, on pouvait en dénicher cinquante nouveaux. »


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