Bien vivre à Genève 2018-2019

Page 255

Hirslanden Clinique La Colline. © Hirslanden Clinique La Colline

Hôpital de La Tour. © Hôpital de La Tour

Vous avez été élu pour la troisième fois consécutive président de Genève Cliniques. Comment vous sentez-vous dans cette fonction et quels sont vos objectifs pour l’association ? Je suis très heureux dans cette fonction. Au­jourd’hui, l’association se positionne comme un interlocuteur incontournable de la santé à Genève, ce qui prouve que nous avons fait du bon travail. Nous sommes devenus très actifs au niveau des politiques cantonales et fédérales de santé publique. Il s’agit à présent d’assurer une prise en charge coordonnée des soins tout en maîtrisant les coûts. Les associations de patients sont encore trop peu visibles et les patients comme le corps médical comptent sur nous pour les guider face à un système de soins complexe. Genève Cliniques représente maintenant 10 établissements, puisque l’association a accueilli deux nouveaux membres : la Clinique Les Hauts d’Anières et la Clinique de Maisonneuve à Châtelaine. Une bonne chose ? Cela est un gage de confiance envers notre travail. Il s’agit de deux cliniques de réhabilitation dont les activités se veulent complémentaires à celles des autres membres de l’association, celles-ci étant historiquement orientée sur les soins aigus. Ces deux adhésions témoignent de notre volonté de suivre le patient tout au long de son parcours de soin, du diagnostic jusqu’à son retour à la maison. Il est fondamental d’organiser au mieux le parcours de soin afin d’obtenir des résultats plus qualitatifs en termes de prise en charge et de confort du patient. Clinique Les Hauts d’Anières. © Clinique Les Hauts d’Anières

Vous avez annoncé le lancement des « Etats généraux de la santé ». Une main tendue aux politiques ? Suite à la Réforme de la Lamal de 2012, introduisant une véritable concurrence entre prestataires de santé, l’association était dans une dynamique de combat face aux politiques pour que l’égalité de traitement entre acteurs publics et privés soit effective. Le canton étant en charge de la planification hospitalière, on estimait qu’il privilégiait les hôpitaux publics et oubliait les cliniques privées. Nous revendiquions une meilleure prise en considération de nos structures et de leurs compétences, ce qui a mené aux combats médiatiques que l’on a connu. Si des avancées ont eu lieu, nous souhaitons à présent entrer dans une démarche constructive avec les autorités. C’est pourquoi nous avons lancé, avec le soutien de différents acteurs politiques et économiques, les Etats Généraux de la Santé. Les coûts de la santé se sont envolés en quatre ans et il est urgent de revoir complètement le système. En tant qu’interlocuteur santé privilégié, nous voulons fédérer tous les acteurs autour de ce grand projet. Ces Etats généraux de la Santé ont pour objectif de créer une plateforme réunissant les hôpitaux publics et privés, les cliniques de réhabilitation, les associations de médecins, les maisons de santé et les institutions de soins à domicile. L’idée est de sortir de la compétition et de s’engager dans la coopération et le partage des activités afin de proposer à la population genevoise une offre de soins coordonnée, de qualité et à des coûts maîtrisés.

Quelles sont les grandes thématiques à l’agenda ? Il faut tout d’abord dresser l’inventaire de l’offre actuelle, en prenant la mesure du virage vers la médecine ambulatoire. Avec l’amélioration des techniques médicales, les hospitalisations sont de plus en plus courtes et les patients peuvent de plus en plus souvent être traités en une journée à moindre coût. Raison pour laquelle je soutiens un nouveau mode de financement incitatif qui favorise l’ambulatoire calqué sur celui appliqué dans le domaine du stationnaire. Ce serait Clinique de Maisonneuve. une mesure concrète et efficace qui limiterait © Clinique de Maisonneuve la hausse des coûts. Autre enjeu majeur, celui de la prévention permettant d’éviter certains examens inutiles et de prolonger la qualité de vie des patients. Là encore une politique forte et responsabilisante pour le patient devrait être mise en place. Il s’agit enfin de déterminer et de répartir des pôles de compétences entres les structures de soins, afin d’éviter les doublons et d’obtenir une masse critique suffisante de patients pour augmenter la qualité des soins prodigués. 253


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.