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Seule sur une plage, La colère a réinventé l'électronique

« Comme une foudre qui est tombée sur moi. » C'est ainsi que l'électronique est apparue, un jour de 2003, dans la vie de La colère. La musique de l'artiste genevoise a aujourd'hui le même effet sur nous : on tombe en arrêt et on s'émerveille en découvrant son univers sonore à la fois évident et mystérieux, euphorisant et déchirant, évoquant un courant frais sur un littoral tropical. Après un passage au festival Printemps de Bourges en avril dernier, au seuil d'un tournant qui devrait lui ouvrir le marché français, La colère est en concert aux BM, dans le week-end de la Fête de la Musique, pour le finissage de l'exposition Galaxie Pop. On la questionne pour comprendre comment elle a créé son monde.

Une foudre, pour commencer : à l'âge de 13 ans, l'adolescente qui s'appellera un jour La colère découvre l'électronique via une grande sœur et un grand frère qui lui font écouter un des premiers morceaux du duo norvégien Röyksopp. Dans son environnement sonore, il y avait jusque-là le folklore suisse de ses parents, la clarinette dont elle jouait depuis toute petite et le rock tendance metal où son adolescence s'était mise à bouillonner. « Je m'étais toujours sentie un peu étrange, un peu à côté. L'électronique est venue me toucher dans mon noyau profond, elle a réveillé quelque chose en me disant : ben non, tu n'es pas toute seule, il y a de la place pour toi. Dans ma recherche de moi-même, ça m'a posée. Mais cet amour pour l'électro est longtemps resté un secret », raconte-t-elle.

On comprend : avec son mélange d'énergie et de mélancolie, de sophistication et d'accessibilité, le premier album de Röyksopp, Melody A.M., ouvrait un univers qui donnait envie de s'y installer. Mais pourquoi l'aimer en secret ? « L'électro n'était pas perçue comme de la musique dans mon entourage : on

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