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Y a-t-il de l'intelligence artificielle aux Bibliothèques municipales ?

« Pour l'instant, il n'y a pas d'applications chez nous. Mais il y en aura bientôt dans les bureaux avec Microsoft 365, qui a été installée récemment », annonce Florent Dufaux, responsable des ressources technologiques et numériques. Désormais, la suite de logiciels de Microsoft incorpore en effet Copilot, un assistant numérique artificiellement intelligent dont l'activation est annoncée pour les prochains mois et qui se propose de co-écrire nos documents et nos messages avec nous, en utilisant la technologie de ChatGPT de l'entreprise OpenAI (dont Microsoft est le principal investisseur).

« D'autres outils vont arriver, donc nous allons y être confronté-e-s d'une manière ou d'une autre », poursuit Florent Dufaux.

Qu'en disent les bibliothécaires ?

« ChatGPT est un outil extrêmement intéressant si on lui fournit nous-mêmes les données », répond Jérémie Théodoloz. Exemple ?

« J'ai inventé un jeu de société, j'ai expliqué les règles à ChatGPT, je lui ai proposé de faire une partie et je lui ai demandé d'analyser ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas dans mon jeu. » Quoi d'autre ? « Un usage efficace consiste à lui donner des documents en lui disant “Résume-moi les points principaux”.

Suite à sa réponse, vous pouvez encore lui dire “C'est trop long”, ou “Je veux un ton plus formel”… Il recommence, et ça fonctionne à chaque fois », ajoute le bibliothécaire.

Coordinateur du service Interroge, qui répond de façon documentée aux questions du public sur n'importe quel sujet (lire en pp. 52-53), Jürgen Haepers lui fait écho : « Je l'utilise de temps en temps pour débroussailler, en lui soumettant une question reçue par Interroge et en regardant sa réponse. Celle-ci n'est pas utilisable pour répondre au public, mais elle me permet parfois de penser à des choses auxquelles je n'avais pas songé, en utilisant des termes différents de ceux que j'aurais employés et en m'ouvrant un peu plus le champ. »

Médiatrice culturelle à la bibliothèque de la Cité, Elena Gilardoni est quant à elle aussi inquiète que bluffée : « ChatGPT est tellement performant au niveau de ses tournures, ses réponses sont hyper bien formulées… En pensant au jeune public, c'est justement ce qui me fait un peu peur. On s'inquiète déjà d'une certaine perte au niveau des compétences dans l'écriture, du fait qu'on arrive de moins en moins à s'exprimer par l'écrit. Je me demande donc ce qui va se passer avec cet outil qui, à chaque fois qu'on veut écrire quelque chose, peut le faire à notre place. » Il y a aussi un autre risque, peut-être encore plus insidieux : « Avec les fausses photos générées par les intelligences artificielles et les fake news qu'elles aident à répandre, c'est terrible, je remarque que j'ai tendance à ne plus croire à rien. »

Qu'en est-il du service au public ? Est-ce que ChatGPT est capable de donner des conseils de lecture ? Lisez en p. 45 : c'est compliqué…

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