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Un jour, quelques mots sur l'écran de votre téléphone vous informent que les photos que vous pensiez avoir conservées dans l'appareil sont sauvegardées « dans le cloud » (littéralement « dans le nuage »). Instant de vertige : ce lieu mystérieux du monde numérique, distant et invisible, renferme désormais les traces visuelles de votre vie. Où se trouve-t-il, qui en a l'accès, comment est-il rangé ? Héberge-t-il les images originales ou seulement des copies ? Et qu'est-ce qui empêche vos photos de se mélanger à celles des autres, d'être regardées par n'importe qui, d'être effacées par accident ou de s'égarer dans le tas ?

« Une mésaventure de ce genre est arrivée à une de nos utilisatrices », raconte Anna Leckie, bibliothécaire à la BM Cité. Que s'est-il passé ? « Lors du premier confinement Covid, elle s'était mise à écrire un journal de bord sous la forme de notes sur son smartphone. Lorsqu'elle a réalisé que ces documents étaient enregistrés dans le cloud, ça l'a stressée, et elle a foncé chez son opérateur téléphonique pour demander qu'on supprime cette sau- vegarde. L'opérateur a fait ce qu'elle demandait sans se préoccuper de comprendre véritablement ce qui l'inquiétait. Rentrée chez elle, elle a été effarée de découvrir que ses notes n'étaient plus dans son téléphone. Sans qu'elle s'en rende compte, l'appareil était paramétré pour enregistrer directement dans le cloud plutôt que dans sa mémoire interne… »

Que faire ? La dame se rappelle qu'aux Bibliothèques municipales, on peut « emprunter un-e bibliothécaire » lorsqu'on peine à trouver son chemin dans les dédales du numérique. En réservant en ligne et en indiquant les questions qu'on veut aborder, on bénéficie, lors d'un rendez-vous individuel de 40 minutes, du « prêt » en chair et en os d'un-e bibliothécaire pour chercher des solutions dans le domaine des appareils, des logiciels ou de la navigation sur Internet. « Je n'ai rien pu faire pour retrouver les notes dans le téléphone, reprend Anna. En revanche, l'utilisatrice avait l'habitude de les partager avec sa sœur dans des emails. Elle a donc pu les récupérer et elle est en train d'en faire un livre, avec une mise en page et une impression papier. Ce que j'ai pu faire, c'est changer les réglages de son téléphone pour que ses prochaines notes soient sauvegardées là où elle veut. »

Le service « Empruntez un-e bibliothécaire » offre des rendez-vous personnalisés pour faciliter l'usage d'un appareil, d'un logiciel ou d'une ressource en ligne. Que demandent ses usager-e-s ? Et comment font les bibliothécaires pour avoir réponse à tout ?

Avec une poignée de collègues dans les bibliothèques de la Cité, de la Servette et des Minoteries, Anna Leckie est une empruntée. « J'aime bien ce terme. À la Cité, entre nous, on s'appelle comme ça », s'amuse-t-elle. L'exercice s'avère gratifiant. « J'adore ce service. On solutionne des problèmes qui ont parfois l'air anodins, mais qui peuvent créer une angoisse permanente lorsque la personne utilise son téléphone ou qu'elle doit faire une démarche. »

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