

l a bible de m éditation par les femmes d’a frique
Alliance biblique universelle
La Bible de méditation par les femmes d’Afrique © Alliance biblique universelle, 2023. Tous droits réservés.
Adaptation française de l’édition originale anglaise intitulée African Women Devotional Bible © United Bible Societies, 2020. Avec permission.
L’Alliance biblique universelle est un réseau mondial de Sociétés bibliques opérant dans plus de 240 pays et territoires afin de faire en sorte que tous ceux qui le désirent puissent avoir accès à la Bible et entrer en interaction avec elle. Chaque année, ces Sociétés bibliques diffusent plusieurs centaines de millions de produits bibliques. Vous êtes invitée à vous engager à leurs côtés par votre prière et vos dons. La Société (ou Alliance) biblique de votre pays sera heureuse de vous fournir des informations détaillées sur son action.
Texte biblique et notes de bas de page : Nouvelle Français courant (NFC), traduction interconfessionnelle en langue courante © Société biblique française – Bibli’O, 2019. La responsabilité de la Société biblique française – Bibli’O est engagée sur le seul texte biblique et les notes associées ; tout autre élément de la présente édition, y compris la distinction des paroles de Jésus dans le texte biblique, est de la responsabilité du Service d’édition francophone.
Cartes et plans © Société biblique française – Bibli’O, 2019. Avec permission.
Graphisme et composition : 2k/denmark avec utilisation de la police BibleSerif créée par 2k/denmark, Højbjerg, Danemark.
Illustrations des portraits de femmes par Anita Rupeika.
Traduction : Service d’édition francophone
Articles et notices © Alliance biblique universelle
Tous les matériels extrabibliques ont été créés et mis à disposition par des femmes travaillant avec les Sociétés bibliques en Afrique. Reflétant un large spectre confessionnel, divers courants de pensée chrétienne et différentes spiritualités, ils n’engagent pas la responsabilité de l’Alliance biblique universelle.
Tous les contenus de cette publication sont reproduits avec permission. Toute reproduction non autorisée de cette publication est interdite.
Toute demande d’autorisation de reproduction d’une quelconque partie de cette Bible doit être adressée par écrit à la Société biblique du Kenya.
ISBN 979-10-93218-52-6
ISBN 979-10-93218-53-3
Imprimée en Chine
BMFA063 2023–20k
BMFA065G 2023–6,6k
l a bible de médiTaTiON
Par les femmes d’a friqUe
Ta parole est une lampe devant mes pas, une lumière qui éclaire mon sentier. Je tiendrai la promesse que je t’ai faite d’appliquer tes justes décisions.
Psaume 119.105-106
Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous entendez le terme « naviguer » ? Cela dépend probablement d’où vous vivez. Pour les citadines, il évoquera peut-être l’utilisation du GPS ( global positioning system = système mondial de géolocalisation), tandis que les personnes vivant à la campagne penseront plutôt à des repères dans le paysage, voire à la position du soleil à une heure donnée.
Peu importent les repères et le système de navigation ! Naviguer, c’est toujours s’orienter, déterminer sa position actuelle et trouver comment arriver à destination sans incident ni détour. Cela vous garantit la tranquillité d’esprit.
La Bible que vous tenez entre les mains est un magnifique outil de navigation pour vous orienter dans la vie ; elle fait retentir la Parole de Dieu, qui propose un cadre pour une vie saine. Dans la Bible, vous rencontrerez des femmes qui ont vécu longtemps avant vous. Certaines vous ressembleront, d’autres vous feront penser à des femmes que vous connaissez. Vous vous identifierez peut-être à certaines de leurs faiblesses ou réussites ; dans tous les cas, leur expérience vous enrichira.
Quand j’étais encore informe, tu me voyais ; dans ton livre, tu avais déjà noté toutes les journées
que tu prévoyais pour moi sans qu’aucune d’elles ait pourtant existé.
Qu’il m’est difficile de saisir tes pensées, mon Dieu ; quel effort pour en considérer la somme ! Si je voulais les compter, il y en aurait plus que de grains de sable. Même si j’arrivais au bout de mon calcul, je n’aurais pas fini de te comprendre.
Psaume 139.16-18
Si nous désirons suivre les principes de Dieu, nous chercherons sa présence plus souvent. Si nous voulons obéir à Dieu, il est essentiel de lire sa Parole. Plus nous lisons et étudions la Bible, mieux nous comprenons comment vivre en harmonie avec ses principes et ses commandements et comment naviguer dans la vie quotidienne avec grâce. Cette Bible de méditation a été élaborée par des femmes d’Afrique dans le but de vous proposer des outils vous aidant à mener une vie qui glorifie Dieu.
COmmeNT UTiliser CeTTe bible
La manière la plus simple d’utiliser La Bible de méditation par les femmes d’Afrique consiste à lire chaque jour une portion de texte délimitée par des traits horizontaux avec la méditation correspondante. Ces lectures quotidiennes vous conduiront de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse et vous feront parcourir toute la Bible en 365 jours. À la fin de ce volume se trouve un plan de lecture où vous pouvez cocher les passages bibliques lus (voir p. 1898).
Vous pouvez également créer votre propre itinéraire de lecture et vous concentrer sur des contenus et thématiques qui vous intéressent particulièrement. Un index thématique et d’autres outils regroupés en fin de volume vous guideront dans l’exploration de la Bible en fonction de vos besoins et envies. Le plus important est de toujours garder la Bible près de vous afin qu’elle vous aide à avancer sur la bonne voie !
les OUTils de la bible de médiTaTiON
Par les femmes d’afriqUe
Le principal trésor est le texte biblique lui-même, lieu de rencontre avec Dieu. Si vous prenez le temps d’écouter ce texte et d’y réfléchir par vous-même, cette rencontre transformera votre vie, renouvellera votre intelligence et stimulera votre dialogue avec les autres. Les outils suivants vous aideront à aller plus loin :
› DES MÉDITATIONS QUOTIDIENNES – Une réflexion sur le passage lu pour chaque jour de l’année.
› DES INTRODUCTIONS – Une introduction à chaque livre de la Bible.
› DES PORTRAITS – Chaque semaine, un bref article brosse le portrait d’une femme de la Bible en présentant sa personnalité avec ses forces et faiblesses.
› SI ON EN PARLAIT ? – Chaque semaine, un article thématique aborde un sujet de la vie quotidienne des femmes d’Afrique. Écrits sous un angle biblique et professionnel, ces 52 articles stimuleront un dialogue ouvert.
› LES FEMMES DE LA BIBLE – Toutes les femmes dont le nom est mentionné dans la Bible sont systématiquement mises en relief, et une brève description est donnée.
› UN PLAN DE LECTURE – Ce plan de lecture vous permet de lire toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, en un an.
› UN TABLEAU ÉVOQUANT L’HISTOIRE DE 49 FEMMES DE LA BIBLE – Ce tableau rassemble une sélection de 49 histoires de femmes, présentées dans un ordre qui se veut chronologique, et avec les textes bibliques les plus pertinents. La rencontre avec ces femmes à travers les passages proposés pourra inspirer et nourrir la réflexion et l’échange sur quelques grands enjeux existentiels qui se présentent aux femmes d’aujourd’hui. Les histoires de ces femmes bibliques peuvent aussi être racontées : choisissez celle qui convient le mieux en fonction des besoins spécifiques et des questions existentielles de votre public. Tenez compte également de ses coutumes et traditions locales, ainsi que du temps qui vous est imparti.
› DES INDEX – Trois index vous facilitent la recherche de différents contenus : articles thématiques, femmes présentées dans un « Portrait » et pays faisant l’objet d’un article « Fenêtre sur… ». De plus, vous trouverez en fin de volume une liste des personnes qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage collectif.
Les nombreux outils contenus dans cette Bible sont conçus pour vous aider à y tracer votre propre chemin. Ils contribueront à faire de l’interaction avec la Parole de Dieu une expérience stimulante et porteuse de sens. Vous prendrez plaisir à découvrir cette Bible, à la lire et à l’étudier de manière régulière et méthodique, et elle vous servira de boussole dans votre vie quotidienne.
– Heureuse donc celle qui aime l’enseignement du Seigneur et le médite jour et nuit ! Comme un arbre planté près d’un cours d’eau, elle produit ses fruits quand la saison est venue, et son feuillage ne perd jamais sa fraîcheur. Tout ce qu’elle fait réussit (voir Ps 1.1-3).
FENÊTRE SUR l e BÉNIN
Le Bénin est connu pour ses tissus appliqués, qui sont associés à l’ancienne culture béninoise du Dahomey. Ces tissus sont décorés avec des symboles évoquant les rois du royaume d’Abomey (1620-1900). Ils racontent l’histoire de la région et reflètent la personnalité des souverains. Tous les tissus sont cousus à la main et les motifs naissent de la superposition de petits morceaux de

tissus colorés. Les artistes du tissu sont les tisserands.
supérieurs seront relevés, tout en faisant corps avec l’autel. Tu le recouvriras de bronze. 3 Tu façonneras, en bronze, tous les ustensiles de l’autel : les récipients pour les cendres grasses, les pelles, les bols à aspersion, les fourchettes à viande et les brûle-parfums a . 4 Tu confectionneras un grillage en bronze avec un anneau de bronze à chacun des quatre angles. 5 Tu fixeras ce grillage autour de la moitié inférieure de l’autel, au-dessous d’une moulure. 6 Tu tailleras deux barres en bois d’acacia et on les recouvrira de bronze ; 7 on les introduira dans les anneaux, sur les côtés de l’autel, pour le transporter.
8 Cet autel, fait de planches, sera vide à l’intérieur, conformément au modèle que je t’ai montré ici, sur la montagne.
les tentures de lA cour
9 La demeure sera entourée d’une cour, limitée par des tentures en fils de lin résistants. Du côté sud, les tentures s’étendront sur une longueur de cinquante mètres ; 10 elles seront fixées, au moyen de crochets et de tringles en argent, à vingt colonnes de bronze reposant sur vingt socles de bronze. 11 Du côté nord, les tentures s’étendront sur la même longueur et seront fixées de la même façon.
12 Du côté ouest, dans le sens de la largeur de la cour, les tentures s’étendront sur vingt-cinq mètres et seront fixées à dix colonnes reposant sur dix socles.
13 Du côté de l’entrée, à l’est, la cour aura également vingt-cinq mètres de large ; 14-15 de part et d’autre de l’entrée, il y aura des tentures sur une distance
de sept mètres et demi, avec trois colonnes et trois socles. 16 À l’entrée de la cour on tendra un rideau de dix mètres ; des brodeurs le confectionneront en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate, et on le fixera à quatre colonnes reposant sur quatre socles.
17 Des tringles d’argent relieront toutes les colonnes qui délimitent la cour ; les crochets seront également en argent, mais les socles seront en bronze. 18 La cour aura donc cinquante mètres de long sur vingt-cinq mètres de large ; la hauteur des tentures de lin sera de deux mètres et demi. Les socles des colonnes seront en bronze. 19 Tous les accessoires de la demeure, quel qu’en soit l’usage, les piquets de la demeure elle-même et ceux de la clôture de la cour seront en bronze. l’huile Pour le Porte-lAmPes 20 Toi, Moïse, tu ordonneras aux Israélites de te fournir de l’huile d’olive de la meilleure qualité, afin que tous les soirs les lampes soient allumées. 21 Aaron et ses fils placeront le porte-lampes dans la tente de la rencontre, devant le rideau qui cache le coffre de l’alliance ; les lampes brûleront du soir au matin devant moi. Les Israélites observeront cette prescription en tout temps, de génération en génération.
a 27.3 Les cendres imprégnées de la graisse des victimes étaient recueillies et transportées dans un lieu réservé à cet usage, hors du camp (voir Lév 4.12). Les brûle-parfums ou cassolettes étaient des objets liturgiques, des sortes d’encensoirs (voir Lév 10.1).
PORTRAITS ÈVE
Dieu a créé Ève, c’est-à-dire la « vivante », comme vis-à-vis capable de « secourir » Adam. Façonnée à partir d’un de ses côtés, Ève est devenue la mère, c’està-dire l’ancêtre féminin, de tous les êtres humains. Ève jouissait d’une parfaite communion avec Dieu. Pourtant, le serpent l’a trompée et elle a désobéi à Dieu en mangeant du fruit de l’arbre qui donne la connaissance de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. À cause de leur péché, Adam et Ève ont été chassés du paradis qu’était l’Éden et ont commencé à rencontrer de grandes difficultés. Ève souffrirait en mettant des enfants au monde. Pourtant, selon la promesse faite par le Seigneur Dieu en Genèse 3.15, l’un de ses descendants vaincrait le serpent et apporterait le salut et la vie éternelle à tous ceux qui mettraient leur confiance en lui.
GENÈSE 2.23, p. 5

la personne le geste qui la libère de son impureté. Après quoi il égorge l’animal destiné au sacrifice complet 20 et le brûle en entier sur l’autel avec l’offrande de farine. Alors, une dernière fois, il effectue sur la personne qui se purifie le geste rituel qui la rend pure.
lA PurificAtion d’une
Personne léPreuse PAuvre
21 Si le lépreux est pauvre et n’a pas à sa disposition les offrandes nécessaires, il prend un seul agneau, destiné au sacrifice de réparation et qui sera offert au Seigneur pour obtenir la purification, ainsi qu’une offrande de trois kilos de farine pétrie avec de l’huile, et un demi-litre d’huile. 22 Il prend aussi deux tourterelles ou deux colombes, suivant ce qu’il possède : un oiseau est destiné
à un sacrifice pour obtenir le pardon et l’autre à un sacrifice complet. 23 Le huitième jour, il apporte ces présents au prêtre, à l’entrée de la tente de la rencontre, devant le Seigneur, pour la cérémonie de purification. 24 Le prêtre prend l’agneau et l’huile, et les présente au Seigneur avec le geste rituel. 25 Il égorge l’agneau, prend de son sang et en dépose sur le lobe de l’oreille droite de l’homme, ainsi que sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. 26 Il verse de l’huile dans sa main gauche : 27 avec son index droit, il en fait sept aspersions devant le Seigneur ; 28 puis il en dépose un peu sur le lobe de l’oreille droite de la personne, ainsi que sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit, là où il a déjà déposé du sang du sacrifice
L’HÉRITAGE
SI ON EN PARLAIT ?
les femmes et l’héritAGe
L’héritage est un patrimoine laissé par une personne décédée et transmis par succession à un héritier ou une héritière. Ce peut être un titre de propriété, une fonction ou un bien. L’héritier est parfois désigné par le propriétaire du bien quand il est encore en vie. Le propriétaire l’indique dans son testament, ou il prête serment et enregistre ce serment devant les tribunaux, ou encore il déclare qui est l’héritier de son bien lors d’une réunion dûment constituée des anciens du clan. Si le propriétaire meurt sans avoir fait de testament, le clan et la famille décident qui sera l’héritier. Et si la famille est défaillante, l’État, par le biais des tribunaux, désigne l’héritier.
En Afrique, à la différence de l’Occident (Europe et Amérique du Nord), l’héritage est une prérogative des hommes, pratique aussi ancienne que nos sociétés. Bien qu’il existe quelques sociétés africaines matrilinéaires, (p. ex. les Akan, les Sérère et les Bijago, en Afrique de l’Ouest), la majorité des groupes ethniques africains sont de nature patriarcale. Par conséquent, la lignée se poursuit par les hommes et non par les femmes. Traditionnellement, les femmes étaient éduquées, formées et préparées à quitter leur foyer pour se marier. Ce parcours était considéré comme un accomplissement à la fois pour la famille et pour la femme.
Outre le mariage, d’autres facteurs tels que le sexisme et la dot (payée par les hommes) jouaient un rôle important dans le refus d’accorder un héritage aux femmes. Les frères
avaient besoin de biens pour payer la dot et entretenir leur famille. Puisque leurs sœurs se retrouveraient sous la responsabilité de leur mari, elles n’auraient pas besoin de biens. C’est cette conception qui a prévalu. Même si une femme avait acquis un bien avec son mari, les hommes du foyer estimaient qu’il était de leur responsabilité de s’occuper d’elle. Les femmes étaient considérées comme un moyen d’acquérir des richesses grâce au prix payé pour la mariée et grâce à la dot. Toutefois, des progrès ont été réalisés pour remettre en question cette conception dominante dans les sociétés africaines.
Des campagnes de sensibilisation sont organisées concernant l’héritage des biens à octroyer aux femmes et l’abolition du lévirat. Ceci, grâce aux droits humains, au militantisme social et à une éducation qui met l’accent sur l’égalité des sexes. Cette éducation a donné aux femmes le moyen de faire valoir leur droit à la propriété, mais l’héritage des fonctions et des titres traditionnels, tels que ceux des chefs et des rois, reste un domaine exclusivement masculin, contrairement à ce qui se fait en Europe, où l’on voit des femmes devenir reines.
Selon le droit commun du ProcheOrient ancien, quand une femme était mariée, son statut d’appartenance passait de sa famille/tribu de naissance à celle de son mari. Cela lui faisait automatiquement perdre son droit d’hériter de quoi que ce soit dans sa famille/tribu de naissance. La dot qu’elle emportait avec elle
était considérée dans une certaine mesure comme sa part d’héritage. La différence était que la dot d’une femme était un don volontaire qui n’entraînait aucun droit, mais que les filles non mariées avaient le droit de recevoir la même part d’héritage que leurs frères. Au fil du temps, cela a entraîné des problèmes de transfert de propriété d’une famille/tribu à l’autre, dans les cas où ces filles se mariaient après avoir hérité d’une propriété. Apparemment, aucune loi n’avait été prévue pour compenser ce transfert.
Dans la Bible, le problème s’est posé dans l’histoire de Selofad et de ses cinq filles. Celui- c i était mort et n’avait pas de fils, seulement des filles (Nomb 26.33). Selon Nombres 27.1-4, ses filles vinrent se présenter devant Moïse, le prêtre Éléazar, les notables et toute la communauté, à l’entrée de la tente de la rencontre, et elles déclarèrent : « Notre père est mort dans le désert, bien qu’il n’ait pas fait partie du groupe qui s’est ligué avec Coré contre le Seigneur ; il est mort à cause de ses propres fautes. Mais il n’avait pas de fils. Serait-il normal que la famille de notre père ne soit plus représentée dans son clan, simplement parce qu’il n’a pas eu de fils ? » Et elles demandèrent : « Accorde-nous donc une part d’héritage en même temps qu’aux frères de notre père ! » Après avoir consulté le Seigneur, Moïse a accédé à leur demande, qui a été satisfaite (Jos 17.3-6), et ce principe est devenu une règle de droit en Israël.
Dans Nombres 36.1-13, nous voyons la tribu de Manassé réaffirmer cette règle de droit et fixer les conditions applicables au cas où une fille hériterait d’un bien. Celle-ci doit se marier au sein de sa tribu afin que l’héritage y demeure. La même chose s’est passée dans le cas des filles
d’Éléazar : elles n’avaient pas de frère pour hériter et, en tant qu’héritières des biens de leur père, elles devaient épouser des cousins pour que l’héritage reste au sein de la famille et de la tribu (1 Chron 23.22).
Quand une femme était veuve et qu’elle souhaitait continuer à faire partie de la famille/tribu de son mari, elle était autorisée à conserver les biens de celui-ci à condition d’accepter de se marier avec un frère de son époux décédé, pour qu’il élève les enfants avec elle afin de préserver le nom du défunt (Gen 38.6-11 ; Deut 25.5-6 ; Ruth 4.5). La tradition africaine est différente à cet égard, car une veuve revient obligatoirement à celui qui hérite du défunt et les enfants qui naissent appartiennent à cet héritier. Si la veuve proteste, elle peut être renvoyée sans rien et sans la dot obtenue de sa famille par le clan.
En Afrique, le sort des biens du défunt dépend des lois coutumières, et principalement de la façon dont la femme a été mariée et du contrat de mariage établi. Les lois coutumières posent problème dans les sociétés actuelles, qui sont soumises à l’influence de la culture occidentale prônant clairement l’égalité des sexes. Cela a conduit à la promulgation de lois statutaires/civiles et religieuses destinées à réglementer le mariage et à garantir la protection des droits des femmes dans un contexte où le pouvoir est exercé principalement par l’homme.
On constate également une évolution positive dans la défense des droits des femmes et des filles. Des conventions, des chartes et des déclarations ont été signées par différents pays et organisations religieuses afin d’éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes et de permettre aux femmes d’avoir les mêmes droits que les hommes, y compris le droit d’hériter des biens. Cela fonctionnera si le message de l’Évangile est enseigné et si on l’applique. Les dirigeants de l’Église doivent remettre en question la vision actuelle du monde qui considère les femmes comme inférieures aux hommes, comme de simples objets destinés au mariage et comme de simples biens.
L’Église peut s’inspirer des exemples bibliques ci- dessus dans lesquels des femmes héritent de biens, et prendre clairement position contre les injustices faites aux femmes. Elle doit remettre en question les points de vue culturels dominants afin que les femmes puissent être autonomes sur le plan économique grâce à l’héritage des biens. Songez aux veuves spoliées de ce qui leur revenait de droit par des parents et des beauxparents, et qui se retrouvent sans rien pour élever leurs enfants. Cependant, l’Église et ses responsables doivent aborder ce problème et cette injustice avec prudence et amour, afin que l’Évangile ne soit pas entravé par les adeptes des traditions culturelles.
L’Évangile doit être enseigné afin qu’il imprègne et transforme chaque fibre culturelle de notre société (Rom 12.1-2). Faisons preuve de patience tout en recherchant avec ardeur la
le tirAGe Au sort Pour les tribus restAntes 18 Après que toute la communauté des Israélites eut soumis le pays, ils se rassemblèrent à Silo a et y installèrent la tente de la rencontre. 2 Il restait parmi eux sept tribus qui n’avaient pas encore reçu de terres en partage. 3 Josué leur
justice pour les femmes en matière d’héritage. Que l’Église forme délibérément des leaders chrétiens qui s’élèvent contre cette injustice et élaborent des politiques visant à reconnaître le droit des femmes à la propriété, comme il existe en Europe et en Amérique du Nord. On aura vraiment réussi quand les monarchies africaines accepteront d’avoir une héritière sur leur trône, brisant ainsi les stéréotypes masculins à propos des femmes. Les femmes doivent être considérées conformément à la Parole de Dieu et non en fonction de la culture. Nous sommes tous égaux aux yeux de Dieu, nous pouvons tous accéder aux ressources terrestres et célestes ; c’est pourquoi le point de vue de Dieu l’emporte sur tout autre point de vue. L’Église commettrait une faute si elle n’abordait pas cette question de la disparité en matière d’héritage.
Dans notre lutte pour la justice sociale, rappelons-nous que la Bible enseigne que c’est au Seigneur qu’appartient le monde avec tout ce qu’il contient, y compris la force que nous avons utilisée pour acquérir les choses dont nous voulons hériter ici sur terre (Ps 24.1). Nous sommes tous égaux, ayant été créés à l’image et selon la ressemblance de Dieu (Gen 1.26), et Dieu ne fait pas de différences entre les humains, car il les a établis comme intendants de sa création.
dit alors : « Jusqu’à quand attendrezvous pour aller occuper le pays que le Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, vous a donné ? 4 Désignez trois hommes par tribu. Je les enverrai parcourir le pays, ils
a 18.1 Quand la tente de la rencontre y fut installée, Silo, dans le territoire d’Éfraïm, devint un centre religieux et un des lieux de rassemblement de tout Israël.
Auteur et dAte
Le livre porte le nom de son personnage principal, Ruth, une veuve moabite qui s’est remariée avec Booz, un habitant de Bethléem. Elle a ainsi été intégrée à la lignée du roi David (4.17,22), et donc du Messie (Matt 1.1,5-6). L’histoire de Ruth se déroule pendant la période des juges (après la conquête de Canaan et avant 1050 avant J.-C.). Aucun auteur n’est nommé, mais la mention de David et de sa généalogie (4.17-22) situe la rédaction quelque temps après 1010 avant J.-C., année où David est devenu roi (2 Sam 2).
thème du livre
Le livre de Ruth montre comment le peuple de Dieu peut faire l’expérience de sa souveraineté, sa sagesse et sa bonté. Bien souvent, celles-ci se manifestent dans des moments difficiles et s’expriment à travers la bonté des autres.
PrinciPAux sujets Abordés
› LA BONTÉ. Ruth fait preuve de bonté envers Noémi, sa belle-mère, en quittant sa terre natale pour s’occuper d’elle (1.16-17 ; 2.11,18,23). Booz fait preuve de bonté envers Ruth, d’abord en l’accueillant en Israël, puis en agissant comme son proche-rédempteur (4.9-10) et en l’épousant (4.13). La bonté humaine reflète la bonté de Dieu envers son peuple (voir Ex 15.13 ; Deut 7.8-9 ; Ps 136).
› LA RÉDEMPTION . La rédemption est liée à la bonté et elle est au cœur de l’histoire (2.20). Le livre de Ruth décrit deux pratiques légales combinées en une seule : le rachat des terres par un proche parent et le lévirat. Le rachat des terres par un proche parent garantissait que celles-ci resteraient dans la
famille (voir Lév 25.23-25). Le lévirat impliquait qu’une veuve sans enfant devienne l’épouse du frère de son mari afin de donner un héritier au mari décédé (Deut 25.5-6). Booz, un proche du défunt mari de Ruth, racheta les terres familiales pour elle (4.9), l’épousa (4.10,13), et ensemble ils engendrèrent Obed (4.13,17), qui devint l’héritier des terres du premier mari décédé de Ruth. La situation désespérée de Ruth et de Noémi s’améliora (4.13-17) lorsque Booz accepta d’être ainsi leur parentrédempteur (4.9-10). Il en résulta une bénédiction pour Ruth (mariage et maternité, 4.13) et pour Noémi (bonheur dans sa vieillesse, 4.14-15). La rédemption devint une bénédiction pour la communauté (4.11-12) et, par l’intermédiaire de David, pour toute la nation (4.14,17). La rédemption ultime adviendra par l’intermédiaire du « fils » de David, Jésus le Christ. En lui, les rachetés de toutes les nations ne sont plus des étrangers ; ils deviennent des citoyens à part entière, ils appartiennent à la maison de Dieu (Éph 2.11-22).
PlAn du livre
I. Introduction : La famille de Noémi décède (1.1-5)
II. Acte 1 : Noémi retourne à Bethléem avec Ruth (1.6-22)
III. Acte 2 : Ruth glane des épis dans le champ de Booz (2.1-23)
IV. Acte 3 : Ruth, à l’aire de battage, demande à Booz de l’épouser (3.1-18)
V. Acte 4 : Booz organise le rachat à la porte de la ville (4.1-12)
VI. Conclusion : Noémi est bénie par une nouvelle famille (4.13-17)
VII. Généalogie : La bénédiction s’étend (4.18-22)
contexte du livre
La famine qui sévit en Juda oblige Noémi et son mari à quitter Israël pour aller s’installer en Moab, où leurs fils vont épouser des Moabites. À la mort de
son mari et de ses fils, Noémi décide de retourner chez elle, en Israël, et sa bellefille Ruth choisit de l’accompagner. Booz et Ruth se marient et ont un fils qu’ils appellent Obed. Obed est le descendant de Pérès, fils de Juda, et le grand-père du roi David.
LE DIEU DE LA MONTAGNE
RESTE DIEU DANS LA VALLÉE
j uGe s 20–21 ; r u th 1
« Le Dieu de la montagne reste
Dieu dans la vallée », chante Lynda Randle. Dans les moments difficiles, Dieu peut paraître irréel, insensible et distant. Lorsque nous demeurons fermes dans la foi en lui, notre assurance peut attirer même les personnes les plus improbables vers notre Dieu.
Parfois, les personnes les plus proches de nous sont celles à qui nous avons le plus de mal à témoigner notre foi. En effet, elles connaissent nos qualités et nos succès, mais aussi nos défauts et nos échecs. Noémi s’est retrouvée en pareille situation devant sa belle-fille Ruth : elle était veuve, sans enfant, pauvre et seule dans un pays étranger et idolâtre. Mais Ruth lui a répondu fermement : N’insiste pas pour que je t’abandonne et que je retourne chez moi. Là où tu iras, j’irai ; là où tu t’installeras, je m’installerai. Ton peuple sera mon peuple ; ton Dieu sera mon Dieu (1.16). Ainsi, Ruth a été attirée vers le Dieu de Noémi malgré les épreuves que celle-ci traversait. Noémi ne s’était pas tournée vers les dieux de Moab ; elle avait plutôt choisi de demeurer une vraie Israélite et de retourner dans son pays. La fermeté dans notre marche avec notre Dieu atteste qu’il est un Dieu qui mérite d’être suivi.
Seigneur, aide-nous à être constantes et fermes dans notre marche avec toi, pour montrer que tu es digne d’être suivi. Amen.
les mAlheurs de lA fAmille de noémi 1 À l’époque où gouvernaient les juges, il y eut une famine dans le pays. Alors un homme de Bethléem en Juda partit avec sa femme et ses deux fils ; ils immigrèrent pour un temps dans le pays de Moab a . 2 L’homme s’appelait Élimélek, sa femme Noémi et ses deux fils Malon et Kilion ; ils appartenaient au clan d’Éfrata b. Au cours de leur séjour en Moab, 3 Élimélek, le mari de Noémi, mourut et elle resta seule avec ses deux fils. 4 Ceuxci épousèrent des Moabites ; l’une d’elles s’appelait Orpa, l’autre Ruth. Ils habitèrent là-bas pendant dix ans. 5 Malon et Kilion moururent à leur tour. Noémi resta seule, privée de ses deux enfants et de son mari.
Noémi – Belle-mère de Ruth. Orpa – Belle-sœur de Ruth. Ruth – Ruth était mariée avec Booz, ils avaient un fils appelé Obed. Obed est le descendant de Pérès, fils de Juda, et le grand-père du roi David.
ruth AccomPAGne noémi à bethléem 6 Alors Noémi se leva, elle et ses deux belles- filles, et quitta le pays de Moab pour revenir chez elle. Elle avait en effet appris que le Seigneur était intervenu en faveur de son peuple et lui avait donné de bonnes récoltes c . 7 Elle partit de l’endroit où elle se trouvait, accompagnée de ses deux belles- filles, et elles allèrent sur le chemin du retour vers le pays de Juda. 8 Noémi dit à ses deux belles-filles : « Allez, rentrez chez vous maintenant, chacune dans la maison de sa mère. Que le Seigneur soit bon pour vous comme vous l’avez été pour ceux qui sont morts et pour moi-même ! 9 Que le Seigneur permette à chacune de vous de trouver la sécurité, celle d’une femme
a 1.1 l’époque où gouvernaient les juges : voir le livre des Juges . – Moab : plateau fertile situé à l’est de la mer Morte. b 1.2 Éfrata : tribu de Juda fixée dans la région de Bethléem, village situé à quelques kilomètres au sud de Jérusalem. c 1.6 de bonnes récoltes : en hébreu du pain en abondance , ce qui annonce sur un plan symbolique le retour de Noémi au v. 19 à Bethléem, localité dont le nom signifie maison du pain.
dans la maison de son mari ! » Puis elle les embrassa. Elles élevèrent leur voix et se mirent à pleurer abondamment 10 et lui dirent : « Non ! nous t’accompagnons. Avec toi, nous retournerons auprès de ton peuple. » 11 Noémi reprit : « Rentrez chez vous, mes filles ! Pourquoi voulezvous venir avec moi ? Je ne suis plus en âge d’avoir des fils qui pourraient vous épouser a . 12 Rentrez chez v ous mes filles, allez ! Je suis trop vieille pour me remarier. Et même si je disais : “Il y a encore de l’espoir pour moi, cette nuit même je serai à un homme qui me donnera des fils”, 13 attendriez- vous qu’ils aient grandi ? Renonceriez- vous à épouser quelqu’un d’autre ? Non, mes filles ! ma situation est plus amère que la vôtre, car la main de Dieu s’est abattue sur moi b . »
14 Les deux belles- filles élevèrent la voix et pleurèrent de plus belle. Finalement Orpa embrassa sa belle- mère avant de la quitter, mais Ruth s’attacha à elle. 15 Noémi dit à Ruth : « Regarde, ta belle- sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne chez toi, prends exemple sur ta belle-sœur. »
16 Mais Ruth répondit : « N’insiste pas pour que je t’abandonne et que je retourne chez moi. Là où tu iras, j’irai ; là où tu t’installeras, je m’installerai. Ton peuple sera mon peuple ; ton Dieu sera mon Dieu. 17 Là où tu mourras, je mourrai et c’est là que je serai enterrée. Je le
a 1.11 Quand un homme mourait sans enfant, son frère, ou à défaut son plus proche parent, devait épouser la veuve pour assurer une descendance au défunt. Voir Deut 25.5-10 et note ; Gen 38.6-8 ; Matt 22.24. b 1.13 ma situation… que la vôtre : autre traduction je suis dans une très grande tristesse à votre sujet. c 1.20 l’heureuse : autre traduction la gracieuse ou la belle. – l’affligée : autre traduction l’amère. d 1.21 s’est tourné contre moi : autres traductions a témoigné contre moi ou m’a fait souffrir. e 1.22 On récoltait l’orge en avril-mai. f 2.2 Les pauvres avaient l’autorisation de ramasser les épis oubliés par les moissonneurs, voir Lév 19.9-10 ; Deut 24.19-21. g 2.5 Booz s’interroge sur son statut pour savoir si elle est mariée et quelle est sa famille.
jure par le nom du Seigneur, seule la mort me séparera de toi ! »
18 Quand Noémi vit que Ruth était résolue à l’accompagner, elle cessa d’insister 19 et elles allèrent ensemble jusqu’à Bethléem.
Leur arrivée suscita de l’émotion dans toute la localité. Les femmes s’exclamaient : « Est-ce vraiment Noémi ? » 20 Elle leur déclara : « Ne m’appelez plus Noémi, “l’heureuse”, mais appelez-moi Mara, “l’affligée”, car le Dieu souverain m’a durement affligée c . 21 Je suis partie d’ici les mains pleines et le Seigneur m’a fait revenir les mains vides. Pourquoi m’appelleriez-vous encore Noémi, alors que le Seigneur s’est tourné contre moi d et que le Dieu souverain a causé mon malheur ? »
22 C’est ainsi que Noémi revint du pays de Moab avec Ruth, sa belle-fille moabite. Et elles arrivèrent à Bethléem au début de la récolte de l’orge e .
ruth GlAne des éPis dAns le chAmP de booz
2Noémi avait un parent du côté d’Élimélek, son mari. C’était un homme riche et considéré, appelé Booz. 2 Ruth la Moabite dit à Noémi : « Permets-moi d’aller dans un champ ramasser les épis que les moissonneurs laissent derrière eux f. J’irai derrière celui aux yeux duquel je trouverai grâce. » – « Vas-y, ma fille », répondit Noémi. 3 Ruth partit et alla glaner dans un champ, derrière les moissonneurs. Or il se trouva, vraiment par hasard, que ce champ appartenait à Booz, de la famille d’Élimélek.
4 Et voici que Booz arriva de Bethléem. Il salua les moissonneurs en disant : « Que le Seigneur soit avec vous ! » – « Que le Seigneur te bénisse ! » répondirentils. 5 Booz demanda au jeune homme responsable des moissonneurs : « À qui est cette jeune femme g ? » 6 Celui-ci répondit : « C’est la jeune Moabite, celle qui est revenue avec Noémi de Moab. 7 Elle a dit : “Permettez-moi de glaner et de récolter entre les gerbes derrière les moissonneurs.” Elle est venue ce matin et jusqu’à maintenant c’est à peine si elle
s’est reposée a . » 8 Alors Booz dit à Ruth : « Écoute bien, ma fille. Ne va pas glaner dans un autre champ ; le mieux est de rester ici et de travailler avec mes servantes. 9 Observe bien à quel endroit le champ est moissonné et suis-les pour glaner. J’ai ordonné à mes serviteurs de te laisser tranquille. Si tu as soif, va boire de l’eau dans les jarres qu’ils ont remplies. » 10 Ruth se jeta face contre terre, se prosterna et dit à Booz : « Pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, et t’intéresses-tu à moi qui suis une étrangère ? » 11 Booz répondit : « On m’a raconté plusieurs fois comment tu as agi à l’égard de ta belle-mère après la mort de ton mari. Tu as quitté ton père, ta mère et le pays où tu es née pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant b . 12 Que le Seigneur te récompense pour ton action ! Oui, que le Seigneur, le Dieu d’Israël, te récompense abondamment, puisque c’est sous ses ailes que tu es venue chercher refuge. » 13 Ruth répondit :
« Je trouverai grâce à tes yeux, maître ! Car tu m’as consolée, oui tu as parlé au cœur de ta servante et je ne serai pas comme l’une de tes servantes c . »
14 À l’heure du repas, Booz dit à Ruth : « Approche- toi d’ici, mange du pain, prends un morceau et trempe-le dans la vinaigrette. » Ruth s’assit à côté des moissonneurs et Booz lui offrit des grains grillés. Elle en mangea autant qu’elle voulut et il lui en resta. 15 Puis elle se leva pour glaner. Booz donna cet ordre à ses serviteurs : « Laissez-la glaner également entre les gerbes sans lui adresser de remarques d . 16 Retirez même quelques épis des gerbes et abandonnez- les par terre pour qu’elle les ramasse, sans lui faire de reproches. » 17 Ruth glana dans le champ jusqu’au soir, puis elle battit les épis qu’elle avait ramassés et elle remplit un grand sac de grains d’orge e . 18 Elle porta le sac jusqu’à la ville et sa belle-mère vit tout ce qu’elle avait récolté. Elle ramena également ce qui était resté de son repas et le lui donna. 19 Sa belle-mère lui demanda : « Où astu glané aujourd’hui ? Dans quel champ
as-tu travaillé ? Que Dieu bénisse celui qui s’est intéressé à toi ! »
Ruth raconta à sa belle-mère qu’elle avait travaillé dans le champ d’un homme appelé Booz. 20 Noémi déclara :
« Qu’il soit béni par le Seigneur qui garde sa bonté pour nous les vivants, comme pour ceux qui sont morts ! » Elle ajouta :
« Cet homme, Booz, est notre proche parent, un de ceux qui peuvent exercer le droit de rachat envers nous f . » 21 Ruth la Moabite reprit : « Il m’a même dit : “Travaille avec mes serviteurs jusqu’à la fin de la récolte de tous mes champs”. »
22 Noémi dit à Ruth, sa belle-fille : « Très bien, ma fille, continue de travailler avec les servantes de Booz. Si tu allais dans le champ de quelqu’un d’autre, tu risquerais d’être maltraitée. »
23 Ruth resta ainsi avec les servantes de Booz jusqu’à ce que toute l’orge et tout le blé aient été récoltés. Elle continua à habiter avec sa belle-mère.
ruth PAsse lA nuit
Aux Pieds de booz
3Noémi, sa belle-mère, dit à Ruth : « Ma fille, je dois chercher à assurer ta sécurité pour que tu sois heureuse.
2 Voici ce que nous allons faire. Booz
a 2.7 c’est à peine… reposée : sens possible d’un texte difficile ; autres traductions elle n’a pas pris de repos à la maison ou elle n’a pris qu’un peu de repos à la maison. b 2.11 Tu as quitté… : voir Gen 12.1.
c 2.13 Je trouverai grâce à tes yeux : autre traduction Que je trouve grâce à tes yeux. – et (je comprends que) je ne serai pas (traitée) comme l’une de tes servantes : autre traduction alors que je ne suis même pas l’égale d’une de tes servantes.
d 2.15 Normalement on n’avait le droit de glaner que lorsque les moissonneurs avaient terminé leur travail et que les gerbes avaient été enlevées. e 2.17 un grand sac de grains d’orge : hébreu un éfa d’orge , c’est-à-dire une trentaine de kilos. f 2.20 Booz était de la famille d’Élimélek (comparer 2.1). Le proche parent d’un défunt avait le droit de rachat (ou de délivrance ), c’est-à-dire une priorité pour racheter la terre de celui-ci et la conserver dans la famille, comparer 4.1,8 ; Jér 32.7-9. Il devait dans ce cas se soumettre à la loi du lévirat, c’est-à-dire épouser la femme du mort. Comparer 1.11 et la note, 3.9 et 4.5,14.
notre parent, dont tu as fréquenté les servantes, ira ce soir battre l’orge sur son aire a 3 Lave- t oi, parfume- t oi et recouvre- toi d’un manteau. Ensuite, rends-toi sur l’aire de battage, mais ne te montre à personne avant qu’il ait fini de manger et de boire. 4 Lorsqu’il ira se coucher, observe la place où il s’installe. Approche-toi ensuite, écarte un peu sa couverture b et allonge-toi à ses pieds. Après cela, il t’indiquera lui-même comment tu dois agir. » – 5 « Je ferai tout ce que tu m’as dit », répondit Ruth.
6 Ruth se rendit à l’aire de battage et fit tout ce que sa belle-mère lui avait recommandé. 7 Booz mangea et but, ce qui le mit d’excellente humeur, puis il alla se coucher à l’écart de son tas de gerbes c . Ruth s’approcha sans bruit, écarta la couverture et s’allongea à ses pieds.
8 Au milieu de la nuit, Booz se réveilla en sursaut, il se pencha en avant et voici qu’une femme était couchée à ses pieds !
9 « Qui es-tu ? » demanda-t-il. Elle répondit : « C’est moi, Ruth, ta servante. Veuille me prendre sous ta protection, car tu as à mon égard la responsabilité du proche parent qui a droit de rachat d . » 10 Booz lui déclara : « Que le Seigneur te bénisse, ma fille ! Cette preuve de fidélité que tu viens
a 3.2 L’aire est l’endroit où l’on procède au battage des céréales pour séparer le grain de son enveloppe. b 3.4 Ce geste (en hébreu dévoile ses pieds) équivaut à une demande de protection de la part de Ruth, voir v. 9. Il peut s’agir également d’une proposition de mariage, les termes utilisés en hébreu étant souvent une manière indirecte de parler des relations sexuelles. c 3.7 Booz se couche à l’écart de son tas de gerbes donc à l’écart des autres moissonneurs, peutêtre pour surveiller ou pour chercher une certaine intimité pour la venue de Ruth. d 3.9 me prendre sous ta protection : ce qui signifie ici sans doute me prendre pour épouse. – droit de rachat ou droit de délivrance : comparer 2.20 et la note. e 3.15 il retourna… : d’anciennes versions et certains manuscrits hébreux portent elle retourna. – six mesures : le texte ne précise pas de quelle mesure il s’agit. Le contexte indique qu’il s’agit d’une très grande quantité.
f 4.1 La porte d’une localité était le lieu de la vie sociale : on s’y rassemblait, on y traitait des affaires, la justice y était rendue.
de montrer est encore plus grande que la précédente. En effet, tu n’es pas allée après les jeunes gens, riches ou pauvres.
11 Et maintenant, ne crains rien ma fille ! Je ferai pour toi tout ce que tu me diras, car toute la population sait que tu es une femme de grande valeur. 12 Il est exact que j’ai à ton égard la responsabilité du proche parent qui a le droit de rachat, mais il existe un homme dont le degré de parenté avec ta famille est plus proche que le mien. 13 Passe ici la nuit ; attendons demain matin. Nous verrons s’il veut exercer son droit de rachat à ton égard. Si oui, qu’il le fasse. S’il ne le désire pas, je l’affirme : aussi vrai que le Seigneur est vivant, j’exercerai mon droit de rachat à ton égard. En attendant, reste couchée jusqu’au matin. »
14 Ruth resta couchée aux pieds de Booz, mais elle se leva avant l’heure où l’on peut reconnaître quelqu’un. Booz se disait : « Il vaut mieux qu’on n’apprenne pas que cette femme est venue à cet endroit. » 15 Il lui dit : « Enlève le foulard que tu portes et tiens-le bien. » Elle le tint et il y versa six mesures d’orge qu’il l’aida à charger. Ensuite, il retourna à la ville e .
16 Ruth revint chez sa belle-mère. Celleci lui demanda : « Comment cela s’est-il passé, ma fille ? »
Ruth lui raconta tout ce que Booz avait fait pour elle. 17 Elle ajouta : « Il m’a donné ces six mesures d’orge en disant : “Ne retourne pas chez ta belle-mère les mains vides.” » 18 Noémi lui dit : « Reste ici, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment l’affaire tournera. Booz ne sera satisfait que s’il la règle aujourd’hui même ! »
booz s’occuPe de lA succession d’élimélek
Booz monta à la porte de la ville f et s’y assit. Le parent dont Booz avait parlé à Ruth vint à passer. Booz l’appela : « Viens par ici et assieds-toi », lui dit-il. C’est ce qu’il fit. 2 Booz prit dix hommes parmi les anciens de la ville et dit : « Venez vous asseoir ici pour siéger. » Et ils prirent place. 3 Il déclara alors au parent d’Élimélek : « Tu sais que Noémi est revenue du pays de Moab. Eh bien, elle met
en vente le champ qui appartenait à Élimélek, notre parent. 4 J’ai décidé de t’en informer et de te dire : Fais-en l’acquisition, devant les anciens et les autres personnes qui siègent ici. Si tu veux exercer ton droit de rachat, fais-le, sinon déclarele-moi et que je le sache, car c’est à moi que ce droit revient tout de suite après toi. » L’homme dit : « Je veux bien acheter le champ. » 5 Booz reprit : « Si tu achètes le champ à Noémi, tu devras en même temps prendre pour femme Ruth , la Moabite, la femme de celui qui est mort, afin de maintenir le nom du mari décédé sur son patrimoine a . » 6 Le proche parent répondit : « Je ne peux exercer mon droit de rachat, de peur de ruiner mes propres biens. Exerce donc toi-même mon droit de rachat, car je ne peux vraiment pas l’exercer moi-même. »
7 Or il y avait une coutume autrefois en Israël, en cas de rachat et d’échange : l’une des personnes ôtait sa sandale et la donnait à l’autre afin de valider toute affaire. Ce geste prouvait que le marché était conclu. 8 Le proche parent dit à Booz : « Fais-en l’acquisition » et il ôta sa sandale. 9 Booz déclara alors aux anciens et à tous ceux qui étaient là :
« Vous êtes témoins aujourd’hui que j’ai acheté à Noémi tout ce qui appartenait à Élimélek et à ses fils, Kilion et Malon.
10 En même temps, je prends pour femme Ruth la Moabite, la veuve de Malon. De cette façon la propriété gardera le nom du mari décédé et son nom ne sera ni effacé dans son entourage ni dans les affaires de sa localité. En êtes- vous témoins aujourd’hui ? » 11 Les anciens et tous ceux qui étaient présents répondirent : « Oui, nous en sommes témoins ! Que le Seigneur accorde à la femme qui entre dans ta maison d’être comme Rachel et comme Léa qui ont donné naissance, à elles deux, au peuple d’Israël ! Que ta richesse soit grande dans le clan d’Éfrata b et que ton nom soit célèbre à Bethléem ! 12 Que le Seigneur t’accorde de nombreux enfants par cette jeune femme et qu’ainsi ta famille soit semblable à celle de Pérès c, le fils que Tamar donna à Juda ! »
Rachel – Deuxième épouse de Jacob et sœur de Léa. Léa – La première femme de Jacob qui lui fut donnée à la place de celle qu’il aimait, Rachel. Tamar – Belle-fille de Juda et mère de ses jumeaux, Zéra et Pérès.
booz éPouse ruth qui donne nAissAnce à obed, Ancêtre de dAvid 13 Alors Booz prit Ruth comme épouse, elle devint sa femme. Il s’unit à elle et le Seigneur lui accorda de concevoir et elle donna naissance à un fils. 14 Les femmes de Bethléem dirent à Noémi : « Béni soit le Seigneur ! Aujourd’hui il ne t’a pas laissée sans quelqu’un pour te délivrer. Que son nom soit proclamé en Israël d ! 15 Il te redonne la force de vivre, il est le soutien de ta vieillesse. Car ta belle-fille qui t’aime l’a enfanté : elle vaut mieux pour toi que sept fils. » 16 Noémi prit l’enfant et le tint serré contre elle e, puis elle se chargea de l’élever. 17 Les femmes du voisinage lui donnèrent son nom. Elles disaient : « Noémi a un fils ! » et elles l’appelèrent Obed. Obed fut le père de Jessé, père de David.
liste des Ancêtres de dAvid
18 Voici la descendance de Pérès : Pérès eut un fils Hesron, 19 Hesron eut un fils Ram f, Ram eut un fils Amminadab, 20 Amminadab eut un fils Nachon, Nachon eut un fils Salma, 21 Salma eut un fils Booz, Booz eut un fils Obed, 22 Obed eut un fils Jessé et Jessé eut un fils, David.
a 4.5 tu devras… pour femme Ruth : d’après d’anciennes versions ; hébreu tu l’achèteras aussi à Ruth. – Pour tout ce verset, comparer 2.20 et la note. b 4.11 Rachel et Léa : les deux femmes de Jacob, voir Gen 29.15-30. – Éfrata : comparer 1.2 et la note. c 4.12 Pérès est un ancêtre de Booz, comparer 4.18-21 ; 1 Chron 2.5,9-12. d 4.14 pour te délivrer : l’enfant assure une délivrance et donc un avenir à Noémi et Ruth. On pourrait aussi comprendre pour te racheter : il s’agirait alors de celui qui a exercé le droit de rachat. – son nom : soit celui du Seigneur, soit celui de l’enfant, ou encore celui de Booz qui a exercé le droit de rachat. e 4.16 et le tint serré contre elle : il s’agit sans doute d’un geste d’adoption, comparer Gen 30.3-8 ; 48.5-12 ; 50.23. f 4.19 Ram : certains manuscrits de l’ancienne version grecque et Matt 1.3-4 ont Aram.
Abigaïl
PersONNages fémiNiNs
P r ésen T é s dans les « Por T r ai T s »
Athalie .......................... 1050
Batchéba ........................ 223
Débora .......................... 862
Dina
Avortement
Thèmes
Compassion ..................... 1088
Conjoint non chrétien ........... 442
Contentement ................... 815
Dépression ...................... 1212
Deuil ............................ 1340 Discrimination .................. 879
Divorce .......................... 1439
Donner à Dieu ................... 124
Équilibre travail – vie privée .... 1000 Étapes de la vie .................. 857
Familles élargies et beaux-enfants 635
Fiançailles et fréquentations .... 1509
P r ésen T é s dans les « Fenê T r es sur »
Pl a N de leC TUr e
jOUr référeNCe bibliqUe
1
2
3
4
5
6
Genèse 1–3
Genèse 4.1–7.23
Genèse 7.24–11.9
Genèse 11.10–14.24
Genèse 15.1–18.7
Genèse 18.8–21.21
7 Genèse 21.22–24.27
8 Genèse 24.28–26.35
9 Genèse 27.1–28.9
10 Genèse 28.10–32.1
11 Genèse 32.2–34.31
12 Genèse 35.1–37.11
13 Genèse 37.12–40.4
14 Genèse 40.5–42.24a
15 Genèse 42.24b–45.15
16 Genèse 45.16–47.31
17 Genèse 48–50 ; Exode 1
18 Exode 2.1–5.5
19 Exode 5.6–8.15
20 Exode 8.16–10.29
21 Exode 11.1–14.14
22 Exode 14.15–17.16
23 Exode 18.1–21.17
24 Exode 21.18–24.18
25 Exode 25–27
26 Exode 28–29
27 Exode 30–32
28 Exode 33–34
29 Exode 35–37
30 Exode 38.1–40.17
31 Exode 40.18-38 ; Lévitique 1–3
32 Lévitique 4–7
33 Lévitique 8–10
34 Lévitique 11.1–13.28
35 Lévitique 13.29–14.57
36 Lévitique 15–16
37 Lévitique 17–19
38 Lévitique 20–22
39 Lévitique 23–25
40 Lévitique 26–27 ; Nombres 1
41 Nombres 2.1–3.39
42 Nombres 3.40–5.31
43 Nombres 6–7
44 Nombres 8.1–10.10
45 Nombres 10.11–13.16
46 Nombres 13.17–15.21
47 Nombres 15.22–17.15
48 Nombres 17.16–20.29
49 Nombres 21–23
50 Nombres 24.1–26.51
51 Nombres 26.52–28.31
52 Nombres 29.1–31.47
53 Nombres 31.48–33.56
54 Nombres 34–36 ; Deutéronome 1.1-8
55 Deutéronome 1.9–3.29
56 Deutéronome 4.1–6.9
57 Deutéronome 6.10–9.6
58 Deutéronome 9.7–11.32
59 Deutéronome 12–15
60 Deutéronome 16–19
61 Deutéronome 20.1–23.15
62 Deutéronome 23.16–27.8
63 Deutéronome 27.9–28.68
64 Deutéronome 28.69–31.29
65 Deutéronome 31.30–34.12 ; Josué 1.1-9
66 Josué 1.10–5.1
67 Josué 5.2–8.29
68 Josué 8.30–11.9
69 Josué 11.10–14.15
70 Josué 15–17
71 Josué 18.1–21.8
72 Josué 21.9–23.16
73 Josué 24 ; Juges 1.1–3.6
74 Juges 3.7–5.31
75 Juges 6–7
76 Juges 8–9
77 Juges 10–13
78 Juges 14–16
79 Juges 17–19
80 Juges 20–21 ; Ruth 1
81 Ruth 2–4 ; 1 Samuel 1
82 1 Samuel 2–4
83 1 Samuel 5.1–9.13
84 1 Samuel 9.14–12.5
85 1 Samuel 12.6–14.37
86 1 Samuel 14.38–17.11
87 1 Samuel 17.12–19.24
88 1 Samuel 20–22
89 1 Samuel 23.1–25.13
90 1 Samuel 25.14–29.11
91 1 Samuel 30–31 ; 2 Samuel 1.1–3.1