Be Perfect Magazine - Printemps 2025

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Be Perfect

Mi-Bois conçoit et fabrique des cuisines sur mesure depuis plus de 40 ans en Belgique.

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Printemps 2025 EDITO

Huit ans déjà… Symbole d’infini et de lien, le 8 incarne parfaitement l’esprit de Be Perfect : révéler le talent, l’audace et le savoir-faire belge. Tant d’années de rencontres inspirantes et d’excellence portées par ceux qui façonnent l’exception.

Parmi ceux qui font rayonner la Belgique, plusieurs étoiles illuminent la scène musicale. Helena, nouvelle reine de la pop, évoque dans son premier album son histoire dans ses passages les plus sombres et les plus lumineux : l’amour de l’autre, de soi, de la musique, ainsi que la célébrité soudaine. Charles, fidèle à son univers dark pop, revient avec un double EP introspectif et percutant. Iliona explore le deuil amoureux dans un premier album d’une rare sensibilité.

Le styliste Jean-Paul Knott célèbre les 25 ans de sa Maison, incarnant une élégance mêlant codes masculin et féminin. La joaillière Lore Van Keer fête les 15 ans de son label, sublimant avec grâce les matériaux nobles.

Portés par des styles singuliers, ces auteurs plongent dans les méandres de l’âme humaine. Frédéric Ernotte excelle dans l’art du rebondissement, tissant des intrigues aux retournements inattendus. Isabelle Bary interroge avec finesse les loyautés qui nous construisent. Salvatore Minni, quant à lui, captive avec un thriller psychologique machiavélique où tension et manipulation règnent en maîtres.

En architecture et design, le duo Decancq Vercruysse conçoit des lieux pensés pour ceux qui y construiront leurs souvenirs. Sophie Hellebaut révèle la beauté du bois, portée par

une fascination passionnée qui définit l’identité d’Atelier Collón. Architecte et sculpteur, Gilles Libert magnifie l’acier pour donner vie à des œuvres monumentales. Gonzague et Gérault Nobels inscrivent l’aménagement paysager dans une approche fondée sur une rencontre harmonieuse du végétal et de l’humain. De refuges urbains en maisons en bord de mer, les réalisations de Vesper reflètent une esthétique guidée par l’équilibre. Jeroen Broux explore une vision vibrante de l’art et de la forme.

Du côté de la gastronomie, Entropy, créé par Elliott Van de Velde et Adeline Barras, prône une cuisine végétale, solidaire et durable. Paul-Antoine Bertin réinvente l’art de la table avec STUDIØ 27, un concept inédit et sans limites. Même énergie chez Émilie Duchêne et Clio Goldbrenner, qui ont créé Rollercoaster, une communauté où les femmes entrepreneures s’entraident.

Hors de nos frontières, nos compatriotes font rayonner notre plat pays. Premier Belge sacré champion du monde des rallyes WRC, Thierry Neuville est entré dans la légende de sa discipline. Le chef doublement étoilé Yves Mattagne orchestre une nouvelle expérience culinaire au Luxembourg. À Paris, Youssef Swatt’s bouscule les codes du rap avec un style à l’ancienne teinté de modernité. Camille de Prêtre, entre Bruges et Los Angeles, allie l’agencement d’espace et création de mobilier. Thomas Detry inscrit le golf belge dans l’histoire en s’imposant sur le prestigieux circuit du PGA Tour lors du réputé WM Phoenix Open, devenant ainsi le premier à remporter un tournoi sur le circuit américain.

Rédactrice en chef

Remerciements :

A ma «perfect» équipe et à nos partenaires pour leur fidélité et leur confiance.

BE PERFECT, C’EST AVANT TOUT LE TRAVAIL D’UNE ÉQUIPE

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Copyright ©, toute reproduction de textes et de photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.

BE PERFECT

Barbara Wesoly Journaliste
Ariane Dufourny Rédactrice en chef
Nicolas De Bruyn Directeur artistique
Jason Vanherrewegge Journaliste
Olivia Roks Journaliste
Jon Verhoeft Photographe
Luc Depierreux Coiffeur et Make-up Artist

Des marques exclusives, des conseils d’experts, une approche personnelle et holistique de la beauté. Un retour aux essences des senteurs. www.senteursdailleurs.com

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REPERAGE 1

Des artistes à suivre, des livres à savourer, des adresses à se refiler...

SEVENS - INNOCNT - PALE GREY - JAN VERSTRAETEN - JEREMIE CLAES
ARMEL JOB - SACHA FERRA - ZEYYA - VILLA FIORE - PÉPIN - THE MILA HOTEL

SEVENS LE NÉO-CROONER LOVER

Dans son premier

album Sincerely Sevens, l’auteur-compositeurinterprète limbourgeois de 24 ans Thibaut Sevens nous emmène à la découverte de son âme à travers une collection de chansons sincères et empreintes d’émotions où l’amour et l’introspection flirtent avec son timbre rauque et son penchant affirmé pour la soul.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE

PHOTO : ZINA KENENS

Vous avez choisi le titre Sincerely Sevens pour votre premier opus. Cela fait penser à la célèbre formule de politesse Sincerely Yours à la fin d’une lettre. À qui est-elle adressé ? C’est un peu à moi-même, mais aussi à l’auditeur qui peut ajouter son propre nom. Le message principal de l’album, c’est qu’il parle du printemps, de l’amour, et surtout du fait d’être honnête... avec soi-même et avec son entourage.

L’amour occupe donc une place très importante. Comment le définiriezvous ? C’est une question difficile ! Dans cet album, l’amour, c’est celui qu’on porte à une autre personne, mais aussi à soi-même. Il s’agit d’explorer l’amour de soi et d’essayer de guérir certaines blessures du passé en étant bienveillant.

Certaines paroles comme “In your absence is the only time I bleed” (“En ton absence, c’est la seule fois où je saigne”) ou “I will give you all” (“Je te donnerai

tout”) peuvent faire penser à de l’amour toxique. Comment l’éviter ? J’évite de tomber dans un amour toxique parce que j’en ai vécu un avant, mais maintenant, j’ai un amour sain. Dans ce cas, c’est juste que le manque, le désir est tellement fort que ça fait mal quand il ou elle est absent.e.

En parlant d’addiction, la soul semble couler dans vos veines. Est-ce le genre idéal pour transmettre vos émotions ? Pour moi, oui, car j’ai vraiment l’impression que ma voix peut s’exprimer de la meilleure manière possible à travers ce style. On ouvre son cœur et son esprit et on exprime réellement ce que l’on ressent. La soul, ce n’est pas une voix spécifique, elle n’a pas besoin d’être grave ou sensuelle. Elle doit être honnête, être une expression de soi.

Certains vous qualifient de néo-crooner. Outre le fait que vous vous inspirez de légendes comme Chet Baker ou Frank Sinatra, que pensez-vous de cette appellation ? J’adore ! Je pense que j’ai

certaines similitudes avec eux mais l’aspect néo-soul, c’est ce qui me permet de ne pas être juste un crooner. Parce que j’aime aussi chanter avec puissance et atteindre des notes hautes.

Votre voix est un peu cassée. Comment avez-vous réussi à en faire une force ? Je suis heureux d’avoir cette voix parce que ça ajoute un côté humain et un certain charme. Ce n’est pas parfait et c’est ce que j’aime.

L’écriture de votre premier album vous a-t-elle aidé à mieux vous connaître ? Je sais désormais que je veux vivre de ma musique. Je veux aussi m’aventurer dans d’autres styles. Parce que j’adore le jazz, et j’en ai étudié un peu, mais je peux encore aller beaucoup plus loin. Il y a tellement de musique, tellement de bonnes choses à écouter, à analyser. J’ai envie d’entendre tout ce qui se fait, je suis un éternel étudiant.

Instagram : thibautsevens

INNOCNT À LA POURSUITE DES SONGWRITERS

Pour son tout premier EP, intitulé « Six », Antoine Innocnt a décidé de se livrer sur les brisures de son cœur. Muni de sa voix de velours et de ses mélodies grisantes, l’artiste bruxellois revient sur six ans de relation en autant de titres à l’ambiance soul rock. Une manière de se reconnecter à ses propres états d’âme.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE PHOTO : MARGO BERARD

Vous avez décidé de vous présenter au public à travers un EP particulièrement introspectif. Vous n’êtes pas du genre à cacher vos sentiments. Mes artistes préférés sont très crus et introspectifs dans leurs paroles. Pour cet EP, j’ai écrit une centaine de chansons et mes six préférées racontent naturellement une histoire.

Avec une centaine de chansons, vous êtes donc tranquille pour le reste de votre carrière ! Non (rires). Quand j’écris, j’écris une moitié de chanson. Je la réécoute le lendemain et, si je l’aime bien, je la continue. « Sober », l’une de mes chansons préférées, je l’ai écrite comme ça. Je savais que j’avais un message à faire passer. Du lundi au vendredi, j’écrivais trois chansons par jour jusqu’au moment où je suis arrivé à ce titre

le vendredi et je savais que c’était ma chanson. Tout le reste est parti à la poubelle.

La majorité de l’EP se concentre sur le départ de l’autre. « Goodbye », lui, vient clore un chapitre de votre vie. Quel est le message que vous souhaitez faire passer à travers votre musique ? Mon premier projet a été fait pour me prouver à moi-même que je pouvais être un écrivain, un musicien, un chanteur...

Vous mélangez plusieurs influences avec de la country, de la soul, du R’n’B ou encore du rock’n’roll. Vers quoi tend davantage votre cœur ? Je suis très ouvert à tout explorer mais j’aime la pop, dans le sens large du terme, par-dessus tout. L’un de mes artistes préférés, qui est aussi

l’un des meilleurs songwriters des vingt dernières années, est Bruno Mars. Il prend des codes de différents styles et c’est ce que j’aimerai bien faire.

Même si on entend de nombreux instruments sur votre playlist, la guitare semble être votre partenaire de jeu favori. La guitare est importante pour moi mais j’aime bien ne pas l’avoir sur scène. J’aime bien bouger et la guitare me bloque. Ça te met dans une zone de confort. Quand tu l’enlèves, tu es confronté au public. Dans un concert idéal, je joue quelques chansons à la guitare, je chante sans guitare, je m’assieds au piano et je danse avec mes amis.

Instagram : notsoinnocnt

PALE GREY

L’OUVERTURE AUX AUTRES

À travers douze personnages croisés dans un trajet anodin de la vie quotidienne, campés par des figurants touchés de près par les thématiques abordées, le groupe liégeois Pale Grey nous offre un troisième album, intitulé It Feels

Like I Always Knew You, rempli d’émotions fortes qui invite tout un chacun à un voyage sensoriel et poétique entre fiction, projection et réalités. Rencontre.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE

PHOTO : MAYLI STERKENDRIES

Après avoir traversé l’Europe et cumulé quelque 4 millions de streams avec votre précédent album (Waves), vous embarquez cette fois-ci votre public avec vous sur une route sinueuse mais remplie d’espoir. Nous avons construit un concept un peu fort autour du disque avec cette idée selon laquelle nous sommes tous englobés dans le même voyage. En s’intéressant aux autres, on peut découvrir des choses. Dans une période comme celle-ci où il y a un peu une forme de repli sur soi généralisé, c’est d’autant plus important d’avoir un regard pas toujours méfiant envers la personne en face de soi.

Votre style semble particulièrement affirmé désormais avec un mélange d’electronica, de dream pop et de hip-hop expérimental. Ce sont les tournées qui nous ont permis d’affirmer notre identité musicale. Nous sommes des grands “music lovers” qui essayent de rassembler tous ces coups de coeur artistiques dans nos

propres créations. On qualifierait le tout d’indietronica.

Vous pouvez passer d’un tempo plus rapide comme à vos origines sur le titre “Winston” à un piano voix sensible sur “Rose”... Nous sommes des amoureux de la pop donc il y aura toujours des mélodies. Mais le fil conducteur, c’est quand même la mélancolie. Pourtant, nous ne sommes pas des grands mélancoliques à la ville. Nous sommes tout simplement plus touchés par ces propositions artistiques que par la musique festive.

Crise migratoire, violence conjugale, obscurantisme...Vos personnages rendent compte de manière brute des failles de la nature humaine dans des morceaux souvent dépouillés et minimalistes. Ce sont des thématiques qui nous ont toujours touchées et on les a développées de près ou de loin dans notre art. Sur ce disque, on a voulu parler d’autres choses et d’autres gens que nous. Le fait d’avoir recruté

des figurants qui ont été confrontés à ces thématiques pour interpréter ces personnages est une manière de légitimer nos propos.

La thématique a-t-elle influencé le genre musical qui lui est associé ? La musique nous inspire surtout les paroles. “Amin” est le meilleur exemple. C’est l’histoire d’un père qui encourage son fils à partir chercher un ailleurs meilleur. Il y a donc un côté mélancolique dans la musique mais aussi une pointe d’espoir qui montre l’ambivalence du père.

La mélancolie, justement, n’est ainsi pas forcément associée à une image pessimiste de la vie. Effectivement ! Il y a pas mal de choses pour lesquelles s’inquiéter dans notre société mais on veut tout de même essayer d’aller de l’avant. Il y a des choses à défendre et c’est ce en quoi on croit.

www.palegreymusic.com

JAN VERSTRAETEN

LE VOYAGEUR ONIRIQUE

Après un premier EP (« Cheap Dreams » en 2019) aux allures de bandeson imaginaire et un album incandescent (« Violent Disco » en 2022), Jan Verstraeten revient avec « Sailor Gets Seasick Too », un EP où son univers musical et visuel se fondent en une odyssée sensorielle, naviguant entre songes et tempêtes intérieures.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE PHOTO : JAN VERSTRAETEN

Issu de la scène punk et hardcore gantoise, Jan Verstraeten a toujours cultivé une approche artisanale de la création, fidèle à l’esthétique du DIY, avec des enregistrements en sous-sol, des instruments fabriqués à la main et des vestes en cuir sérigraphiées. S’il a un temps exploré le monde de l’art contemporain, la musique est vite redevenue son port d’attache, là où il peut tisser une connexion brute et universelle avec son public.

« Cheap Dreams », son premier EP, esquissait déjà un monde où les images et les sons s’imbriquent comme les pièces d’un puzzle onirique. L’album « Violent Disco », lui, embrassait les excès d’un cinéma fantasmé des années 70, peuplé de créatures étranges et d’éclats mélodiques

flamboyants. Artiste insaisissable, Jan Verstraeten se décrit lui-même comme « un touriste parmi les musiciens ».

Mais « Sailor Gets Seasick Too » marque une plongée plus intime dans un monde où la fiction se heurte au réel. Tout commence par un rêve : un jeune homme nu, voguant vers la lune sur une barque dont la voile est taillée dans ses propres vêtements. Une image saisissante qui donne naissance à « Wanna Sail », première pierre de l’édifice. Puis la tragédie surgit : trois semaines plus tard, son meilleur ami disparaît brutalement. Le soir du drame, une lune rousse embrase le ciel. Le titre devient alors un chant funéraire, interprété lors des adieux. Ce deuil ravive un souvenir lointain. En 2012, Jan Verstraeten compose « A Sailor

Gets Seasick Too », sans en comprendre la portée. Treize ans plus tard, la signification éclate : même les plus aguerris peuvent vaciller. La mer devient la métaphore ultime de cette lutte intérieure entre chaos et accalmie.

Finalement, avec « Sailor Gets Seasick Too », Jan Verstraeten ne cherche pas à donner des réponses mais à composer une carte des émotions, un voyage en eaux profondes où la mélancolie danse avec l’inconnu. Entre ombre et lumière, cet EP est une odyssée intérieure où chacun, marin ou naufragé, finit par comprendre qu’il n’échappera jamais totalement aux vagues du destin.

Instagram : janverstraeten

DEUX LIVRES BELGES PASSIONNANTS À SAVOURER CE PRINTEMPS

Un jour ensoleillé du mois d’août, les vagues rejettent sur la plage de Cannes-La Bocca, les corps calcinés de 42 migrants qui tentaient de rallier les côtes françaises et la promesse d’une vie préservée. Un drame qui, pour Bernard Solane, n’a rien d’une tragédie accidentelle mais porte la marque d’une exécution barbare. Guidé par un instinct aiguisé et une quête de justice, l’ex-policier désormais à la retraite devra affronter une milice de fanatiques à la brutalité sans limites et veiller sur Moussa, le seul survivant de la tuerie.

Après L’Horloger, son magistral premier roman, Jérémie Claes ressuscite le personnage flamboyant de Solane, dans un rôle à la mesure de son charisme et de son âme d’épicurien tendre et bourru. En offrant une voix et un visage au désespoir de millions de réfugiés anonymes et en dénonçant la féroce indifférence de nos systèmes politiques, l’auteur réaffirme son talent de maître du thriller social et humaniste.

Armel Job – La Cuisinière du Kaiser

Magda a 21 ans lorsqu’elle épouse Victor, abandonnant son village de l’est de la Belgique, alors en territoire prussien et sa nationalité allemande, pour rejoindre la Haute Ardenne. Nous sommes en 1885 et face à elle, se dessinent les quatre décennies à venir. Des années qui inscriront au creux de leurs pages les bonheurs comme les drames de son destin personnel et de celui de ses huit enfants. Un récit de vie, mêlant amour et poids des non-dits et enchevêtré inextricablement à celui de notre pays, marqué au fer rouge par la Première Guerre mondiale.

Guidé par un style toujours empreint d’authenticité et de caractère, Armel Job livre une fresque historique sensible et prodigieusement vivante, fidèle à l’époque jusque dans ses expressions. Un récit qui permet au très prolifique écrivain belge de nouer une nouvelle fois le fil de l’universel à celui des douleurs intimes.

MOTS : BARBARA WESOLY

SACHA FERRA

L’HUMOUR BELGE EN INTRAVEINEUSE

En pleine tournée avec son tout premier spectacle « Plat Pays », référence explicite à la chanson de Jacques Brel, la nouvelle sensation de l’humour belge Sacha Ferra prouve son amour pour notre royaume en lui accordant une place privilégiée sur scène où il expose avec talent et second degré le génie noir-jaune-rouge.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE

PHOTO : BART DECOBECQ

Son allure de « quadragénaire fatigué » est trompeuse. Derrière cette fausse désinvolture se cache un esprit affûté, forgé par une enfance où l’humour participait pleinement à l’apprentissage de la vie. Chez les Ferra, on ne dit pas « je t’aime » : on fait rire. C’est une armure et une preuve d’affection, un jeu sans règles où le second degré est roi. Sacha grandit en se nourrissant de la positivité de son grandpère mais aussi en absorbant les sketches de Gad Elmaleh avec son paternel et en dévorant les caméras cachées de François Damiens. L’humour devient son refuge et son identité.

Un jour, lors d’un voyage scolaire, le rigolo de la classe ose. Une blague, une étincelle, et c’est l’explosion : il découvre le pouvoir

du rire avec l’un de ses sketches. Il teste ensuite sa plume dans l’ombre des cafésthéâtres jusqu’à se hisser en quart de finale d’un concours au Kings of Comedy Club. Sur scène, Sacha croque la Belgique avec tendresse et mordant. Il parle de cette douce absurdité nationale, où tout est sérieux sans jamais l’être vraiment. Son spectacle est une déclaration d’amour déguisée, une façon de dire que l’autodérision est un art de vivre. Il applique le credo familial : rire de soi avant que les autres ne s’en chargent.

De Bruxelles à Avignon, en passant par Montreux, il fait résonner son verbe et ses origines. En première partie de figures emblématiques du paysage noir-jaunerouge, comme Kody ou Guillermo Guiz, il

affine son regard, polit ses punchlines. Et puis il y a ce rêve éveillé : partager l’affiche avec son idole Gad Elmaleh, bouclant la boucle d’un parcours nourri d’admiration et d’ambition.

Aujourd’hui, son humour s’étend au-delà des planches. Sur les réseaux sociaux, il apprivoise la spontanéité du format court et transforme le quotidien en éclats de rire numériques. Le virtuel prolonge la scène, il y trouve un écho, une autre façon d’être proche de son public. Sacha Ferra ne raconte pas seulement des blagues, il tisse des ponts avec une énergie bondissante entre la Belgique et le monde.

www.sachaferra.be

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ZEYYA LA GÉNÉROSITÉ DES SAVEURS

MÉDITERRANÉENNES AU CŒUR DE BRUXELLES

The Liman Hôtel vient d’ouvrir ses portes rue Royale, dévoilant son élégant Zeyya. Plus qu’un restaurant, c’est une véritable expérience culinaire où chaque plat raconte une histoire et sublime les saveurs méditerranéennes avec créativité.

PHOTOS : MICHAEL BINKIN

Au rez-de-chaussée du nouvel hôtel The Liman, Zeyya dévoile un cadre contemporain et lumineux, où les couleurs chaleureuses et la décoration stylée créent une atmosphère élégante et conviviale. Assises en velours aux teintes de bleu profond et de terracotta, touches végétales et agencement harmonieux font de ce nouveau restaurant un lieu où l’on prend plaisir à s’attarder. Aux beaux jours, une terrasse immersive viendra compléter l’expérience, offrant un espace verdoyant en plein cœur de Bruxelles.

En cuisine, le chef Artem Goncharov réinterprète avec précision les traditions grecques, libanaises et turques. Ici, les plats sont conçus pour être partagés, dans l’esprit des grandes tables méditerranéennes. Et l’envie de picorer dans le plat de l’autre n’est jamais bien loin… Tout est si tentant !

Notre dégustation s’est révélée être une explosion de saveurs : un houmous crémeux aux pickles de betterave et pois chiches torréfiés pour commencer, suivi d’un poulpe croustillant accompagné de taboulé et grenade, et d’une aubergine à la Milanaise, fondante et sublimée par un coulis de tomate au parmesan. En plats principaux, le poulet à l’orientale Label Rouge et son boulgour pilaf ont su convaincre, tout comme le risotto de fregola sarda aux champignons et à la sauge, délicatement parfumé.

Quant aux desserts, ils promettent une conclusion tout en douceur avec des incontournables méditerranéens comme le baklava au kaymak et le künefe au praliné pistache, parfaits pour finir sur une note sucrée et réconfortante.

Et ce n’est pas tout : un rooftop exclusif ouvrira ses portes en avril, ajoutant une nouvelle dimension à l’expérience. Cocktails signatures, mezze et DJ sets viendront animer les soirées, le tout avec une vue imprenable sur la ville.

Avec Zeyya, Bruxelles accueille une adresse où l’élégance et la générosité des saveurs se rencontrent. Une belle découverte pour les amateurs de cuisine méditerranéenne revisitée.

www.zeyyarestaurant.be www.thelimanhotel.com

MOTS : ARIANE DUFOURNY

VILLA FIORE LA NOUVELLE PÉPITE ITALIENNE DE LA

HULPE SIGNÉE SQUADRA CŎCĪNA

Après avoir conquis Bruxelles avec ses adresses emblématiques, Squadra Cŏcīna s’installe à La Hulpe avec Villa Fiore, une trattoria-pizzeria qui fleure bon l’Italie du Sud. Un décor raffiné, une cuisine ensoleillée et un four à bois en vedette… nous avons testé cette nouvelle adresse et sommes tombés sous le charme !

Squadra Cŏcīna (prononcez Ko-ki-na), c’est l’aventure de deux amis Carmelo Licata et Antoine Bradfer souhaitant mettre à l’honneur leur passion pour la gastronomie italienne et offrir ce qu’elle a de meilleur. Cŏcīna, nichée dans le quartier très trendy du Châtelain, est la première née de la famille, juste avant Cŏcīna, Flagey, Bistro Nazionale et le traiteur Gabriella. Une véritable success-story culinaire ! Et depuis le 8 janvier 2025, La Villa Fiore a ouvert ses portes à La Hulpe. Une trattoria-pizzeria authentique qui nous transporte dans une ambiance digne de la côte amalfitaine.

Située à un jet de pierre de La Mazerine, une ancienne maison de bouche a été entièrement rénovée pendant deux ans. Le résultat est spectaculaire ! Dès notre entrée, nous sommes éblouis par l’atmosphère chaleureuse du bar. La carte attire immédiatement

notre attention par ses suggestions alléchantes. Notre cœur balance entre un Sole Di Capri (Limoncello, Prosecco, San Pellegrino) et l’un des cocktails Signature créés par Eleonora Giordano.

Côté déco, les fauteuils en osier, les ravissants coussins et la vaisselle colorée nous séduisent immédiatement. Nous nous réjouissons déjà à l’idée de nous attabler cet été sous la pergola fleurie.

Dans l’assiette, que du bon ! La cheffe Chiara Cucinotta nous invite à déguster le meilleur de l’Italie : antipasti, pasta fresca, pizze napoletane al forno, tous élaborés avec des produits de saison, directement importés des meilleurs producteurs italiens. La carte évoluera au gré des saisons et des envies de la cheffe, ainsi qu’en fonction des arrivages frais en direct de l’Italie.

Pour l’heure, nous avons adoré la Burrata e Pomodorini Confit dont les saveurs apportent une touche sucrée-salée irrésistible, les Fusilloni Pistacchio e Guanciale qui associent la richesse de la crème de pistache au guanciale di Amatrice, une charcuterie typique du Latium. Quant à leurs pâtes à pizza, elles sont préparées dans le respect de la tradition napolitaine, levées pendant 48 heures en chambre de pousse, accompagnées de musique classique (rien que ça !), puis cuites dans le four à bois qui trône fièrement dans la trattoria ! Le pain, également cuit sur place, est une merveille. Et pour sublimer notre expérience culinaire, un Gavi di Gavi, notre vin blanc italien préféré, issu du Piémont, une région réputée pour ses vins élégants et minéraux à base du cépage Cortese.

www.squadracocina.com

MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : SQUADRA COCINA

PÉPIN

LE NOUVEAU REPÈRE LIÉGEOIS OÙ TRADITION ET MODERNITÉ SE RENCONTRENT

Présenté comme un « bar à manger » branché, Pépin vous embarque pour un voyage sensoriel en première classe à destination de la cuisine française traditionnelle. Un trajet gustatif moderne dont le billet est à composter à quelques encablures de la gare de Liège-Guillemins.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE PHOTOS : PÉPIN

Derrière une baie vitrée qui s’ouvre sur un quartier de plus en plus animé, le restaurant Pépin attire déjà les regards par son élégance en Cité ardente. Lieu vivant où l’on débute la soirée accoudé au bar autour d’un verre et de quelques amuse-bouches d’exception (coup de cœur pour l’association maquereau-jalapeño), cette nouvelle adresse fait la part belle à la convivialité et au partage. Mais ici, l’assiette n’est pas en reste. Inspiré des brasseries parisiennes, Pépin réinvente les classiques de la cuisine française en y injectant une touche de modernité sous la houlette du chef Justin Wansart.

Dans le cadre de l’hôtel du YUST, repère de nombreux Liégeois et dont l’ambiance est comparée au Mix à Bruxelles, la maison est ancrée dans son époque : respectueuse des saisons, limitant le gaspillage et ouverte aux tendances actuelles. Ici, le menu oscille entre tradition et innovation, avec une carte mi-classique, mi-végane. À côté des “Incontournables”, des plats emblématiques comme la côte à l’os ou le tartare de bœuf s’invitent des créations végétales à l’instar d’un chou farci à la courge butternut réconfortant ou d’un risotto de saison.

« C’est une recherche quotidienne », avance d’ailleurs le chef pour exprimer son envie de surprendre ses convives à travers le goût et les différentes techniques de cuisine. Il cite en exemple son coucou de Malines, levé et cuit de trois façons différentes, ou encore le rouget préparé avec une précision millimétrée. Chaque assiette est ainsi une exploration, entre savoir-faire ancestral et regard tourné vers l’avenir.

L’expérience ne s’arrête pas à l’assiette. Une carte de cocktails travaillée, comprenant des options originales sans alcool, accompagne l’ensemble dans une ambiance qui monte en intensité au fil de la soirée. « On ne va pas envoyer quelqu’un sur Mars, mais on va essayer d’aller sur la Lune », s’amuse le chef.

Après le succès de « eppo » à Anvers, YUST Group entend bien faire de Pépin une destination culinaire incontournable à Liège. Pari réussi : dès les premières bouchées, le voyage est assuré.

www.pepin.yust.com

THE MILA HOTEL LE

NOUVEL HÔTEL BRUXELLOIS SIGNÉ PAR LE DUO

D’ARCHITECTES EQUUSS

Au cœur de Bruxelles, cet hôtel urbain au style affirmé a été conçu par le duo d’architectes d’intérieur Equuss. Ce projet audacieux a transformé un bâtiment historique de 1901 en un lieu de séjour plein de caractère, où le design coloré insuffle une atmosphère à la fois moderne et décontractée.

MOTS : NICOLAS DE BRUYN PHOTOS : WE SHARE AGENCY

Pour concevoir The Mila Hotel, qui s’étend sur six niveaux et abrite 30 chambres, le duo d’architectes bruxellois Gabriel Reding et Natasha de Harlez, réunis sous le nom Equuss, a misé sur trois axes : des associations de couleurs distinctes à chaque étage, l’usage de briques de verre pour moduler la lumière et l’intégration du béton lissé Mortex® afin d’apporter une texture contemporaine.

L’ensemble se distingue par un jeu d’équilibre entre modernité et touches rétro. Dès l’entrée, un mur incurvé en briques de verre capte le regard, délimitant avec

finesse le hall et la salle du petit-déjeuner tout en diffusant une luminosité tamisée. Au premier étage, un sol en béton ciré vert Mortex® affirme une tonalité forte et apporte du caractère à l’espace.

Chaque niveau, composé de cinq chambres, se démarque par une combinaison spécifique de couleurs et de matières. Les textiles arborent une teinte dominante, tandis que les murs, les sols et les salles de bains adoptent une nuance complémentaire. L’audace chromatique structure l’identité du lieu, avec des contrastes assumés : rose et jaune, vert et rouge cerise, bleu et rose, ou encore orange et bleu, insufflant à chaque espace une atmosphère singulière et immersive.

Les textures jouent également un rôle clé dans cette composition visuelle, mêlant velours, coton, peinture et béton ciré Mortex® pour un rendu à la fois cohérent et contrasté. L’ensemble offre un cadre soigné où le design contemporain dialogue avec des éléments vintage, créant ainsi une ambiance accueillante et dynamique.

www.themilahotel.com www.equuss.be

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PORTRAIT

Chanteur, styliste, joaillier, écrivain. Ils et elles brillent par leur singularité.

FRÉDÉRIC ERNOTTE - ISABELLE BARY - SALVATORE MINNI - ILIONA

HELENA - JEAN-PAUL KNOTT - LORE VAN KEER - CHARLES

HELENA

« Je n’avais pas envie d’être une pop star »

Nouvelle reine de la pop belge, Helena nous invite à entrer encore un peu plus dans son intimité avec son tout premier album intitulé « Hélé ». Un surnom qui lui colle à la peau depuis toujours et qui renforce l’idée de proximité que l’artiste de 23 ans veut conserver à la fois avec son public et avec ses proches.

Comment êtes-vous passée de la petite fille qui chantait à l’abri des regards à l’artiste assumée depuis son passage à la Star Academy qui s’apprête à faire la tournée des Zénith, à se produire à l’Ancienne Belgique et, surtout, à Forest National ? Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi j’ai voulu m’ouvrir aux autres et au public du jour au lendemain alors que j’ai toujours trouvé ça très intime. Ma passion pour le chant, je l’ai toujours tellement gardée pour moi. Mais, au final, c’est un peu ce qui fait mon histoire. Je ne peux pas passer à côté. Même les gens qui ont suivi la Star

Academy ont vu mon évolution entre le moment où je suis rentrée au château et le moment où j’en suis sortie. Je trouve que mon histoire, si je la raconte à une petite fille de six ou dix ans, ça fait trop rêver. Moi qui n’ai jamais osé rêver, je trouve ça complètement fou. Parfois, je me dis que c’est un storytelling digne d’un film. Autant continuer à faire rêver les gens et à leur faire comprendre que, oui, j’ai changé de vie et elle n’est plus comme avant mais je reste une fille complètement normale de 23 ans comme les autres. C’est ce qui me permet de rester proche des gens. Je n’avais pas envie d’être une pop star.

Vous exprimez ce sentiment dans « Tout a changé (Rien n’a changé) ». Pourquoi cette crainte de voir la notoriété vous changer ? On vit dans un monde complètement bizarre maintenant. On est invité à des événements incroyables, on reçoit énormément de cadeaux… Il y a quelque chose qui se passe et tu te dis que tu dois te rendre compte de la chance que tu as parce que tu aurais rêvé d’avoir tout ça par le passé. Mais, en fin de compte, c’est un monde ultra-superficiel. C’est hyper cool en soi mais il ne faut pas vivre à travers ce monde-là et que ça devienne ton monde réel à toi. Dans la chanson, je dis que j’ai

besoin d’avoir mes proches et ma famille avec moi. C’est un besoin vital pour moi et, grâce à eux, je garde toujours les pieds sur terre. Et si jamais un jour ça tourne mal, je sais qu’ils seront là pour me taper sur les doigts.

Dès l’entame de l’opus et « Mon piano et moi » difficile de ne pas faire un parallèle avec une certaine Angèle qui a débuté également très jeune en solitaire avec son instrument de prédilection. On entend d’ailleurs son nom et l’un de ses titres phares « Balance ton quoi » dans votre morceau. C’est une artiste que j’adore, je ne m’en suis jamais cachée. Ça fait partie des premiers concerts que j’ai pu aller voir avec mes copines. Angèle, quand je la voyais sur scène, je rentrais chez moi et je me disais que ça ne m’arriverait jamais. J’étais presque nostalgique et un peu frustrée. Mais ça reste un honneur d’être comparée à elle. Je l’ai fait pendant tout un temps aussi. Aujourd’hui, je l’ai rencontrée, elle m’a envoyé des messages et je trouve ça dingue.

Votre premier album comporte 13 chansons, un chiffre qui a toujours une haute valeur symbolique. La chanson « Karma » est là pour le rappeler, vous êtes quelqu’un qui croit très fort au destin. À mes yeux, tout arrive pour une raison. Que ce soit positif ou négatif, on apprend toujours de nos épisodes. Le destin m’a aussi beaucoup sauvé dans la perception que j’avais de la vie. C’est une manière de penser que j’adore car on peut vite être rongé par les remords ou les regrets dans le cas contraire.

Vous invitez dans « Hélé » à vous écouter dans l’ordre de la tracklist. Avec « Karma », l’ovni « Mauvais Garçon » ou même « Gentil Garçon », vous montrez que vous n’êtes pas réduite aux ballades et que vous êtes également prête à faire bouger le public sur des beats et sur des thématiques fortes comme les relations et la masculinité toxiques. Je me suis cassée la tête sur la tracklist car je voulais que

l’on écoute mon histoire. Pas que l’on se prenne quatre ballades et puis un up. À la base, je voulais faire une tracklist chronologique mais ça ne collait pas.

J’ai donc trouvé ma ligne directrice en jouant avec les sonorités et la musicalité des chansons.

Pourquoi ne pas avoir mis votre tout premier succès « Aimée pour de vrai » et « Nouveau cœur » sur l’album ? À la base, elles y étaient mais je trouvais qu’on sortait de l’album. C’est une autre époque. « Aimée pour de vrai », c’est le single after Star Ac. J’ai essayé de mettre ma patte dedans mais c’est compliqué comme la chanson existait déjà. Elle a des sonorités plus variété alors que l’album est assez pop. Je n’arrivais pas à les mettre dans la tracklist mais ce n’est pas parce qu’elles n’y sont pas que je ne les aime pas. Je sais que « Nouveau cœur » on l’appelle « l’enfant du milieu » sur les réseaux sociaux et il faut aussi le respecter.

L’auteur-compositeur Vincha (connu pour son travail sur certains titres de Mentissa, Ben Mazué ou encore Barbara Pravi – nda), avec qui vous avez co-écrit l’album, désigne votre style comme une mélancolie heureuse. Qu’en pensez-vous ? C’est un super terme ! Je ne l’utiliserai cependant pas pour toutes les chansons. Il y a des titres sur l’album qui sont hyper pop et joyeux. Mais c’est vrai qu’il y a des textes un peu deep.

Écrirez-vous à terme en solitaire ? Vincha et moi, nous sommes vraiment sur un travail en commun hyper efficace. Je le considère comme mon coauteur. Mais c’est vrai que j’adorerai, un jour, voir juste « Helena » sur un titre. C’est mon objectif personnel. Il faut toutefois que je m’améliore à ce niveaulà. Après, ça fonctionne trop bien pour l’instant donc je ne vois pas pourquoi je changerai.

Sur « Boule au ventre » et « Mélatonine », vous faites part de vos angoisses. Avezvous des astuces pour y faire face ? Quand j’écris ces chansons, je découvre l’anxiété. Je ne suis pas une personne anxieuse à la base, j’ai très rarement fait des crises d’angoisse. C’est vraiment à un moment précis de ma vie où elles se sont enchaînées assez fréquemment. C’était très compliqué pour moi de réguler tout ça. Ma manière de faire,

c’est d’être bien entouré. De peut-être en parler autour de soi aussi et de l’extérioriser avec, pourquoi pas, des pleurs.

« Mauvais Garçon », « Bonne Maman », « Summer Body » ou encore « Adieu mon amour » abordent également des thématiques très fortes. Comptezvous changer votre ligne directrice par la suite ou rester dans ce registre ? J’avais 22 ans quand j’ai commencé l’écriture de mon tout premier album. J’ai donc 22 ans de ma vie à raconter et je n’ai jamais écrit de chanson. Je vais aller forcément prendre les épisodes les plus marquants. Et si c’est marquant, c’est parce que c’est deep. À long terme, j’essayerai d’aller chercher des moments de vie un peu plus joyeux (rires).

JEAN-PAUL KNOTT

© Mireille Roobaert

Lorsqu’on l’interroge sur sa définition d’un beau vêtement, il cite son mentor, Yves Saint Laurent qui affirmait que « Sans élégance de cœur, il n’y a pas d’élégance ». Une formule qui raconte pleinement

Jean-Paul Knott et sa signature d’une mode d’âme, au raffinement empreint d’émotion. Et, alors que son label célèbre ses 25 ans d’existence, le créateur continue d’œuvrer passionnément à façonner un vestiaire luxueux et ludique, comme à son art délicat de révéler les êtres.

2025 marque les 25 ans du label JEANPAULKNOTT. Votre regard sur la mode a-t-il évolué au fil de ces années ? Le monde a énormément changé en un quart de siècle, mais ma conception du style demeure la même. Tout comme mon choix de ne pas faire de mode mais de créer des vêtements. J’ai récemment retrouvé un carnet entamé après mon départ de chez Saint Laurent et dans lequel j’avais couché des mots, comme une note d’intention : « No age, no sex, no color, no seasons, no fashion, just clothes ». Cette démarche est toujours mienne.

d’amour. Je conçois des pièces pour habiller les gens que j’aime et pour permettre à tous ceux qui les portent de s’aimer un peu plus. Je viens d’une époque où le vêtement était une manière essentielle de s’exprimer et il reste pour moi le transmetteur d’une forme d’âme et de sensibilité.

MOTS : BARBARA WESOLY

Après 10 ans de stylisme aux côtés d’Yves Saint Laurent, qu’est-ce qui justement vous a amené au début de l’an 2000 à souhaiter créer sous votre nom ? Je ne m’imaginais tout simplement travailler pour personne d’autre. C’est un métier ou l’on ne peut être et créer que pleinement, prêt à donner le meilleur de soi. Pour lequel le respect doit s’unir à une identité partagée. Et puis c’est aussi un récit

Etes-vous toujours cet étudiant qui avait intégré le Fashion Institute of Technology de New York avec l’ambition de devenir un créateur ? C’était il y a plus de quarante ans, mais ce qui m’inspire, me fait vibrer, reste similaire aujourd’hui. Après avoir grandi en Afrique, j’ai passé mon adolescence dans le Londres des années 80, influencé par le courant punk, et où tous les genres, âges et cultures se rencontraient et se mélangeaient. Ensuite il y a eu New York, qui m’a ouvert l’esprit sur un monde plus libre encore et où l’art était partout, dans les galeries comme dans la rue. Celui-ci reste au cœur de mon travail. Dans le mouvement de la danse que je transmets par le port d’un vêtement,

© Jean-Paul Knott

l’allongement d’une silhouette. Par l’architecture qui imprègne les patrons et les coupes d’une tenue. Par le cinéma aussi, cette forme d’émotion qui me permet de rêver et de m’évader et alimente mon univers. Quant à la photographie j’ai toujours été passionné par les clichés de mode et par la possibilité de capter une histoire en un instant. C’est tout cela qui m’amène à collaborer avec un artiste différent à chaque saison. Le premier était mon ami le photographe Karel Balas, il y a aussi eu le graffeur Zeus ou la créatrice Anna Lehmusniemi. Et c’est ce qui m’a poussé à ouvrir il y a 15 ans la KNOTT Gallery, où j’exposais mes créations en parallèle avec celles de vidéastes, peintres, sculpteurs, ... Elle n’existe plus mais ma boutique reste un espace qui dépasse les frontières du prêt à porter et de la couture. La mode seule est selon moi un peu futile ; c’est le discours, le partage, le lien à d’autres qui lui donnent du relief et du sens.

Quelles sont les inspirations qui ont guidé cette collection Printemps/Eté 2025 ? Étaitelle spéciale en raison de cet anniversaire ? L’intemporalité toujours. Une élégance qui mélange les codes du masculin et féminin et repose sur une fluidité de la forme et du tissu. Mais, même si je questionne sans cesse ma vision, ma philosophie première est celle de vêtements à collectionner plutôt qu’à solder et de pièces qui saison après saison vont venir se coordonner avec les précédentes et se sublimer mutuellement. Cette collection est une nouvelle fois une fusion, entre les tissus bruts et délicats, les textures et les styles. S’habiller doit rester une forme d’expérimentation ludique.

Et si vous deviez résumer ces 25 années à ses moments les plus intenses ? Sans aucun doute la création des costumes de Brel & Barbara, le spectacle de Maurice Béjart. Je reconduis d’ailleurs chaque saison une pièce issue d’une collection précédente et cette fois, il s’agit de celle que je nomme la robe Béjart. Voir Loulou de La Falaise se lever pour m’applaudir à la fin de mon premier défilé parisien. Et puis lorsqu’une cliente quitte ma Maison en m’embrassant et en me remerciant de lui avoir permis de se sentir belle et heureuse. Des instants étonnants et magiques, chacun à leur manière.

Quel est aujourd’hui votre plus grand défi ? Continuer à faire ce que j’aime et dès lors à rester naïf et innocent. Curieux. Avec le désir de me laisser porter par la merveilleuse philosophie du Japon. Là-bas y résonne le sentiment que seul on n’est rien, mais qu’à plusieurs, on est plein. Sans amour, on perd tout sens.

www.jeanpaulknott.com

© Jean-Paul Knott

isabelleleblans

Joaillerie-Créations

1991-2025

Des entrelacs de brillants en guise d’écrin pour cet éclatant saphir rose taille coussin

Rue des Combattants 60 - 1310 la Hulpe tel. 02 652 24 39 - www.leblans.be

Je vous accueille du mardi au samedi de 10h00 à 18h30 Isabelle Leblans Gemmologue isabelleleblans

LORE VAN KEER

« Les bijoux m’apparaissent comme les représentations physiques d’émotions »

© Melvinkobe Photography

En 15 ans, Lore Van Keer a façonné un emblème de la joaillerie, où sophistication et minimalisme se conjuguent en un contraste harmonieux.

Puisant son inspiration dans les matériaux nobles, elle crée des parures d’une beauté épurée.

Comment, des esquisses d’un bachelier en design d’intérieur, en êtes-vous arrivée à celles de la joaillerie ? Je n’ai, en fait, jamais imaginé mettre ce bachelier en pratique en tant que tel. Je ne me voyais pas élaborer uniquement des plans et je me suis donc orientée d’emblée vers l’option design de produit. En dernière année, j’avais une liberté totale quant au choix de mon lieu de stage et je me suis engagée auprès d’une créatrice de bijoux. Cela a été un coup de foudre absolu, la certitude soudaine d’avoir découvert ma voie. J’ai ensuite étudié durant quatre ans l’orfèvrerie, tout en travaillant dans un atelier. Une étape qui m’a amenée la certitude de vouloir fonder mon propre label et non pas œuvrer dans celui de quelqu’un d’autre. J’ai alors conçu mes premiers modèles, dans une pièce sous les combles, chez mes parents. Je les ai montrés à mes amis, qui les ont partagés autour d’eux. Cela a pris de l’ampleur, jusqu’à me convaincre de me lancer. Et ce qui était au départ un petit one-woman show est désormais une vraie structure, portée par une équipe de onze personnes investies et passionnées.

Qu’il s’agisse de joaillerie ou d’architecture, l’essentiel était-il finalement pour vous de créer ? Au contraire, la joaillerie est à mes yeux un domaine unique et distinct. Nombreux sont les gens qui associent les bijoux à de simples accessoires, tandis que je les considère comme des objets à part entière, apportant éclat et élégance non pas à un intérieur mais à ceux qui les portent. Une forme d’art mais aussi de représentation physique d’une émotion. Des boucles d’oreilles ou une bague racontent le bonheur ou sont à même de le créer, tout comme elles peuvent vous faire grandir, vous renforcer ou dévoiler une part de votre identité.

Alors que votre label atteint ce cap symbolique des 15 ans, êtes-vous toujours celle qui fabriquait ses pièces dans le grenier de la maison familiale ? Mon style et mon univers ont évolué au fil du temps et de mes inspirations, mais mes bijoux sont une extension de moi-même et c’est une dimension essentielle que je tiens à préserver. Suivre mon instinct reste fondamental. L’architecture et le design demeurent aussi mes principales influences. Je ne peux rien regarder sans analyser les structures et les lignes. Je perçois des compositions même en pleine nature. Tout comme la structure des pierres ou la fluidité des matériaux imprègnent mes modèles. Tous ces éléments se combinent pour composer et raconter l’histoire de mon label et de ma vision de la joaillerie.

Qui dit anniversaire dit aussi célébration ? Bien sûr ! Nos dix ans sont tombés en pleine crise sanitaire et nous n’avons donc rien pu organiser. Ce sera cette fois l’occasion parfaite pour fêter l’événement en beauté. Je prévois une nouvelle collection exclusive et aussi pourquoi pas une collaboration avec un designer, issu d’un autre domaine. Mais tout cela est encore en réflexion et en préparation et ne se dévoilera que d’ici octobre. Une chose est sûre, il ne s’agira pas d’un évènement ni même de brèves célébrations. Après tout, un anniversaire dure une année entière !

Et si vous deviez raconter votre marque par une pièce unique ? Il serait difficile de n’en conserver qu’une, mais je pense d’emblée à toutes mes boucles d’oreilles asymétriques. Des pièces fortes qui expriment une forme d’audace par leurs différentes combinaisons possibles. Je n’aime pas les éléments figés, mais plutôt l’idée de parures permettant chaque jour une nouvelle composition. Il y a aussi la conception de pièces en argent et en or. Les premières sont plus flexibles dans leur conception, tandis que les secondes racontent l’intemporel. Trouver l’équilibre entre mon identité créative et cette idée de durabilité est un défi très intéressant, avec lequel j’aime jouer.

Regardez-vous ce chemin parcouru avec le sentiment d’être aujourd’hui, là où vous le souhaitiez ?

Savoir que l’on porte mes créations au quotidien, me donne un sentiment de joie sans pareil, mais je ne considère rien comme acquis. Il y a toujours des défis et plus on grandit, plus les enjeux sont importants. Avoir ouvert une boutique à Anvers, en plus de mon atelier de Meise, est une belle consécration, mais je travaille aujourd’hui à un développement international. Je viens de refermer les portes d’un pop-up store que nous avions lancé dans le quartier du Marais à Paris, le temps de la Fashion Week 2025. Déjà dans la toute première interview de ma carrière, j’évoquais ce rêve d’avoir un pied-à-terre dans cette inimitable capitale de la mode. Un premier pas dont j’espère qu’il mènera à beaucoup d’autres !

© Clotilde Billiette

CHARLES

La double identité

Après le succès de son premier album « Until we meet again », l’auteurecompositrice-interprète Charlotte Foret, plus connue sous le pseudonyme CHARLES, bouscule ses propres codes avec un double EP intitulé « Sabotage » qui a pour particularité de contenir des morceaux entièrement déclinés en anglais et en français. Une œuvre introspective et percutante, toujours aussi ancrée dans l’univers dark pop, pour une artiste davantage éveillée sur la réalité de son monde.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE

Vous vous êtes longtemps refusée à chanter en français. Aujourd’hui, à 24 ans et après cinq ans dans le métier, la langue de Molière représente une nouvelle arme pour vous exprimer. Pourquoi avoir changé votre fusil d’épaule à ce moment-ci de votre carrière pour votre troisième projet ? J’étais jusqu’à présent matrixée par la musique anglaise. J’ai d’abord été forgée par les pop stars américaines et anglaises avant de dévier vers le rock. Mais en étant dans le milieu de la musique en Wallonie et en bossant avec des artistes

qui chantent en français, je me suis rendu compte qu’il y avait plein de choses hyper cool. À côté de ça, mon label m’a orienté vers le français et j’ai accepté de tester sans pour autant forcer les choses.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans l’élaboration de ces titres ?

Au début, j’avais du mal à me mettre dedans. Je n’avais jamais écrit en français. Parler et écrire un texte en français, ça n’a rien à voir. Il faut trouver les mots sans être trop « cucul » et sans être trop métaphorique. Il fallait que je

trouve mon identité. Je n’ai pas tout fait toute seule car c’est difficile d’arriver et de s’improviser poète.

La langue de Shakespeare, elle, vous est plus familière depuis vos débuts dans la chanson. La grande majorité des titres a d’ailleurs tout d’abord été pensée en anglais. Effectivement, j’avais aussi envie de garder l’anglais car je suis amoureuse de cette langue. C’est ma culture et je n’avais pas envie de mettre ça sur le côté. J’ai donc proposé deux versions de chaque chanson. Toutes les chansons sont d’abord sorties

en anglais sauf « le marbre ». C’est la seule chanson que j’ai écrite en même temps dans les deux langues.

Après l’exploration de thématiques fortes comme les violences conjugales ou la boulimie dans vos premières œuvres, vous abordez cette fois-ci les abus psychologiques (sur « Inner Peace »/ « silence ») ou encore l’addiction à la drogue (sur « Marble »/ « le marbre »). L’utilisation de votre langue maternelle ne semble pas avoir d’emprise sur votre volonté de faire preuve de sincérité. Certains artistes chantent en anglais par pudeur. Cela n’a jamais été mon cas. En français, c’est la même chose et c’est même encore plus poignant. Je n’ai pas peur de poser des mots crus et très imagés. Après, c’est vrai que tout le monde comprend désormais ce que je dis. Je parle de trucs un peu trash parfois mais je ne m’en cache pas. Je partage avant tout mon histoire. Mes chansons, c’est mon journal intime.

Le titre de l’EP “Sabotage” est un mot compréhensible aussi bien pour les francophones que pour les anglophones. Selon la définition du dictionnaire, cela se traduit par le fait de détériorer volontairement et clandestinement quelque chose. Expliquez-nous le processus de réflexion derrière le choix de ce terme. Chaque chanson est l’évolution de la période du Covid et de sa sortie. « Insecure », par exemple, je l’ai écrit quand j’avais 19 ans. J’étais vraiment dans ma bulle. Je m’autosabotais à ce moment-là. J’avais beaucoup de troubles du comportement alimentaire, je faisais des crises d’angoisse… Le déconfinement a lui été une période des excès

© Yana
Van Nuffel
© Clotilde
Billiette

et des extrêmes. Je me suis détruit un peu la santé en me mettant dans de gros états de fatigue. « Silence », elle, parle de quelqu’un qui me sabote dans le sens où j’étais dans une relation toxique. Chaque track a ainsi ce truc d’autosabotage et de sabotage extérieur.

Le double EP parle en dernier lieu de la quête de soi à travers « Mon ombre » (« Insecure ») donc et « Le mal en personne » (« Bad Person »). Il y a trois facettes dans ma personnalité

musicale. Il y a la CHARLES qui adore faire des ballades, celle qui adore faire de la grosse pop électro et celle qui adore faire du rock. J’essaye de regrouper à chaque fois ces trois personnalités dans mes projets. Dans cet EP, je suis plus dans une vibe badass électro et sur une vibe ballade. Plus que rock car je l’avais déjà explorée. « Mon ombre », c’est l’une des toutes premières chansons que j’ai écrites dans ma vie. J’étais à mon pic de vulnérabilité. Je ne savais pas où j’allais être dans les années futures. Dans

ce titre, j’ai choisi de personnifier mon anxiété. Pour « Le mal en personne », j’avais envie de terminer avec une touche de légèreté à l’accent pop country. J’y évoque des petites conneries qu’on a tous faites, ou presque, et qui me font me demander si je suis une bonne personne. J’ai trop peur de la crise de la quarantaine et je ne sais pas pourquoi.

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« J’aime surprendre et captiver là où on ne m’attend pas »

A la noirceur de ses romans, Frédéric Ernotte oppose un enthousiasme lumineux et une écriture qui se fait le terrain de jeu des dilemmes et des voltes-face les plus ingénieuses. Dans « Le malheur des uns », son captivant dernier thriller, il imagine ainsi une agence confidentielle auprès de laquelle tout un chacun peut commanditer sa vengeance, au risque d’amorcer un glaçant dérapage incontrôlé.

Dans « Le malheur des uns », l’on contacte l’équipe de Schadenfreude, afin de prendre sa revanche sur un proche ou une connaissance, sans se salir les mains. A titre personnel, auriez-vous le fantasme de faire appel à un tel organisme ? Plutôt de le créer ! J’ai un jour découvert par hasard la Schadenfreude, ce terme allemand, qui se définit comme : « la joie que l’on ressent face au malheur d’autrui » et il m’a fasciné. Il résumait à merveille cette forme malsaine de plaisir que l’on a tous un jour ressenti à voir le destin égratigner une personne qui nous avait blessé. Et je trouvais passionnante l’idée de rendre ce principe voulu, prémédité et organisé.

Permettre aux victimes de devenir à leur tour bourreaux est le leitmotiv de Schadenfreude. Une expression de toute-puissance qui prend pourtant la forme de petites mesquineries ou d’opérations insolites. La vengeance devait-elle être douce pour être d’autant plus réaliste ? Il est bien plus fréquent d’en vouloir à son patron d’avoir refusé une augmentation ou à son voisin dont le chien aboie toutes les nuits, que de croiser un tueur en série. Les représailles devaient donc sembler inoffensives ou drôles pour se révéler plausibles et dès lors vraiment effrayantes. Remplacer un coup de couteau par un café macchiato qui vous tombe dessus peut prêter à sourire. Mais lorsque l’acte se répète au quotidien, sans que l’on sache d’où, de qui et quand il viendra, cela devient une forme de violence psychologique aussi subtile que cruelle. On peut, à première vue, y voir des scénarios cocasses, jusqu’à s’imaginer en proie plutôt qu’en bourreau et se savoir dans un viseur invisible. Au fond, même si j’ai écrit des récits bien plus sanglants, celui-ci par sa mesquinerie humaine est peut-être le plus noir de tous.

Vos personnages oscillent sans cesse entre actes illégaux et principes moraux,

double vie et syndrome de justicier. Le mensonge est-il finalement le véritable héros de cette histoire ? C’est en effet l’élément central du livre. Et surtout, à mesure qu’il s’étoffe, il force à jongler entre les réalités. Tous les protagonistes ont un secret, le conserver tourne à l’obsession, jusqu’à prendre les décisions les plus extrêmes. Et puis, tout y est subjectif, à commencer par l’injustice et par le désir de rétablir un pseudo-équilibre. Mon souhait était que tout au long des pages, l’on se demande ce qui à nos yeux fait pencher la balance entre la légitimité et l’inacceptable.

« Le malheur des uns » est votre quatrième ouvrage, 13 ans après « C’est dans la boîte », qui marquait vos premiers pas d’auteur. Vous étiezvous toujours imaginé romancier ? Absolument pas. J’ai écrit mon premier livre en réponse à un pari avec l’un de mes professeurs d’université, alors que j’étudiais le journalisme. Après lui avoir rendu une nouvelle, il m’a mis au défi de m’attaquer à un roman. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit oui, sans doute par goût du challenge. Cinq ans plus tard sortait « C’est dans la boîte », qui s’est écoulé à des milliers d’exemplaires et s’est retrouvé en tête des ventes. C’était tellement improbable. Mais j’y ai découvert un immense plaisir à raconter des histoires et d’autant plus lorsqu’il s’agit de brouiller les cartes. J’aime être là où on ne m’attend pas.

On vous qualifie d’ailleurs souvent de barman littéraire, pour votre capacité à mixer les genres, en un cocktail captivant. Quels en sont les ingrédients ? La curiosité, qui m’amène à me poser constamment mille questions sur le monde et puis un côté espiègle, empreint d’humour noir. J’aime aussi travailler par couches successives, imaginer ce qui se cache sous la surface, jouer de ces réalités multiples. Et laisser une part de mystère pour permettre à chacun de s’approprier les lieux et les personnages et de les rendre ainsi d’autant plus vrais.

Un nouveau projet est-il déjà sur les rails ? Pas encore. Je suis un peu comme une voiture dont on remplit le réservoir pour écrire et qui a besoin de temps pour se recharger une fois le livre achevé. Et puis pour promouvoir « Le malheur des uns », j’ai entamé ce que j’appelle une « tournée improbable ». Des évènements insolites qui permettront d’échanger autrement autour du roman. Le premier a pris la forme d’une table d’hôte avec un caviste et un chef, où l’on pouvait venir bien manger et parler littérature. Je pense aussi à une rencontre et un séjour dans une maison d’hôtes Namur. Et puis un mini-golf ou une descente de la Lesse, je ne place aucune limite. Pour peu que ce soit surprenant et à contre-courant.

J’écris des thrillers, mais j’aspire à créer un maximum de souvenirs lumineux avec ceux qui m’accompagnent. Et quand mes batteries seront à nouveau pleines, je reviendrai vous jouer de mauvais tours.

Le malheur des uns de Frédéric Ernotte, Editions Phénix Noir.

ISABELLE BARY

La grâce du doute

Qu’est-ce qui définit réellement, intimement, ceux que nous sommes ? Et comment délier notre identité de celle par laquelle le monde nous détermine ? Dans son nouvel ouvrage, « Le second printemps », Isabelle Bary questionne avec délicatesse les loyautés qui construisent les êtres et nous entraîne dans un voyage intérieur tendre et sensible.

Ce roman, le 9 e, marque votre retour, 7 ans après « Les dix-sept valises ». Quel en a été le point de départ ? C’est la vie qui m’inspire, amène un sujet vers moi et me donne envie de le creuser. Pour « Le second printemps », il s’agissait des questionnements que traversaient les femmes de mon entourage et de l’ambivalence qu’entraîne le fait de vieillir au féminin, entre les injonctions à s’accepter et le diktat du jeunisme. Et puis, ils ont progressivement laissé place à une réflexion sur la liberté, dans sa globalité. Car, au fond, quand peut-on être véritablement libre ? Réellement soi et pas une vision modelée par la société ? C’est ainsi qu’en parallèle à Adèle, mon héroïne, qui à 52 ans se cherche vraiment pour la première fois, j’ai imaginé des compagnons de tous âges et origines, masculins comme féminins. J’ai la certitude que cette crise identitaire peut toucher chacun d’entre nous.

Cette histoire est en effet celle d’ébranlements intérieurs. D’Adèle, qui, en pleine cinquantaine, se confronte à la vision étriquée de l’âge dans laquelle on enferme les femmes. Mais aussi d’Emma, trentenaire qui tente de donner un sens à sa vision de la foi. Y avait-il une part de vous en chacune d’elles ? En tant qu’écrivain, on habite toujours ses personnages, mais pas forcément au sens littéral. Ce n’est pas un livre autobiographique, mais toutes les deux posent en effet le même regard sur le monde que le mien. Un regard qui interpelle et refuse les certitudes. Nous avons tous nos chaînes et nos loyautés. Pour moi, elles prennent la forme d’une méritocratie et d’une obligation de productivité, héritée de mon éducation. Mais si l’on retire ce que l’on m’a inculqué, qui suis-je ? Si l’on met de côté ces liens qui me rattachent aux

autres, qui font de moi une enfant, puis une épouse, une mère, une travailleuse, avec un certain statut social et une origine, qu’est-ce que je souhaite vraiment ? Et qu’est-ce que le bonheur pour moi ?

C’est ce chemin complexe qu’empruntent Adèle, Emma et ceux dont elles croisent la route.

Vos personnages marchent vers l’Espagne, réalisant un voyage initiatique à la rencontre d’eux-mêmes. Pourriez-vous entreprendre un périple comme le leur ? Je l’ai fait, mais contrairement à eux, mon voyage n’a duré qu’une semaine et non des mois, durant laquelle j’ai réalisé une étape du Chemin de Compostelle avec mon fils aîné. Pas dans un but religieux mais pour la marche en elle-même. Nous sommes toujours connectés à notre smartphone, à internet et aux réseaux. Sans cesse confrontés au bruit. Et c’est par une forme de silence que l’on peut aller chercher qui l’on est vraiment. En quittant ces rails du quotidien. C’est à la fois indispensable et terriblement difficile. Ralentir est devenu un acte militant. Et quand on chemine à pied, on a l’obligation d’écouter son rythme, sinon on s’essouffle. Il n’y a pas de distraction autre que la nature, le paysage, ceux qui nous entourent et soi surtout. C’est une émancipation incomparable.

Le voyage était déjà au cœur de votre premier récit, Globe Story. Il l’est à nouveau dans celui-ci. Résonne-t-il finalement dans tous vos ouvrages ? C’est certain, d’autant qu’il a été d’une certaine façon à l’origine de mon écriture. J’ai achevé très jeune des études d’ingénieure commerciale puis j’ai directement rejoint une agence de publicité. Mon compagnon, qui allait devenir mon mari, travaillait dans l’audit. Après trois ans, nous avons décidé

Le second printemps d’Isabelle Bary, 180°Editions.

de tout lâcher, d’aller à contre-courant de ce schéma qui veut que l’on trouve un emploi, que l’on s’installe et fonde une famille. Et sommes partis à l’aventure, pour un tour du monde d’un an, avec nos sacs sur le dos. C’était une expérience extraordinaire. Sur place, j’ai débuté un carnet de voyage littéraire, un rappel de ces cahiers de poésie que je tenais dans l’enfance. On est finalement revenus, à une vie plus rangée, un boulot et pour moi, à la création d’une société d’événementiel. Mais l’écriture continuait de m’accompagner et lorsque j’attendais mon premier enfant, j’ai décidé d’arrêter mon entreprise et un deuxième livre s’est imposé comme une évidence. Je n’ai plus jamais arrêté depuis.

Etes-vous déjà repartie sur le chemin d’un autre livre ? J’ai plusieurs histoires qui patientent dans des tiroirs. L’une d’elles notamment rend hommage aux hommes et parle de la difficulté qu’implique d’être dans leur peau. Plus que le sujet lui-même, ce qui m’anime c’est une réflexion à contre-courant. J’ai la certitude que le débat est ce qui nous enrichit. Je n’écris pas pour tenter de transmettre une vérité mais en espérant donner l’envie de douter.

SALVATORE MINNI

Le maître du thriller addictif

Avec « Emprises », son quatrième thriller, Salvatore Minni nous plonge dans l’enfer d’une relation toxique où chaque page resserre l’étau. Une descente glaçante au cœur de la manipulation, de la peur et de la survie. Salué par la critique pour son style percutant et la force de ses intrigues, il signe ici un thriller psychologique machiavélique, impossible à lâcher.

Si vous deviez décrire votre univers littéraire en trois mots, quels seraient-ils ? Psychologique, sombre et humain.

Vos romans incarnent pleinement l’essence du thriller psychologique. Quelles sont vos principales sources d’inspiration ? La vie ! Ça peut sembler cliché, mais c’est pourtant la réalité. J’observe ce qui m’entoure, j’écoute ce que les autres disent, et surtout, je m’écoute moi-même. Je me connais bien et je mets des mots sur ce que je ressens. Et je ressens beaucoup de choses.

Vos propres expériences ont-elles nourri vos histoires ? À une période, j’ai vécu une forme d’oppression. C’est ce qui a nourri mon premier roman, « Claustrations ». Il parle de l’enfermement parce que je me suis senti littéralement enfermé par les mauvaises nouvelles, les imprévus douloureux. Le choc émotionnel, on en connaît tous. C’est inévitable. Malheureusement, personne n’échappe aux épreuves de la vie. J’ai perdu mes parents en l’espace de neuf mois. Le drame de ma vie ! Dans mon esprit, neuf mois, c’est le temps d’une grossesse ; normalement annonciatrice d’une bonne nouvelle. Mais qui, pour ma sœur et moi, a marqué deux décès consécutifs. Le deuil m’a amené à écrire « Désobéissance ».

Pourquoi avez-vous choisi d’aborder l’emprise sous la forme d’un thriller ? L’emprise est bien plus présente qu’on ne le croit. Il suffit d’ouvrir les yeux, d’écouter autour de soi. On se rend compte que parmi nos proches parfois, quelque chose ne va pas. On perçoit un problème sans toujours pouvoir le nommer.

J’ai voulu exploiter ce thème à ma manière, en en faisant un thriller et non un pamphlet. Loin d’un simple récit sur la manipulation, j’ai pris un tournant que je pense inattendu. Car au final, dans « Emprises », on ne sait plus vraiment qui manipule qui…

Le confinement joue un rôle clé dans l’intrigue ? Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir ce contexte ? L’absence de discussion sur l’impact psychologique du confinement m’a marquée. Les médias parlaient des morts, mais pas de ceux qui mouraient à petits feux, dans le silence, enfermés avec des proches violents. Cette réalité a été complètement occultée, ce qui m’a semblé inadmissible.

Dans vos thrillers, le danger ne vient pas d’un tueur en série, mais des relations humaines elles-mêmes. Qu’est-ce qui vous amène à explorer ces mécaniques psychologiques ? J’ai toujours été fasciné par la psychologie humaine, par ce qui motive vraiment les gens. À l’époque de mes études, j’ai hésité entre la psychologie et la traduction, avant d’opter pour cette dernière. Écrire des thrillers psychologiques, c’est une autre façon d’explorer l’esprit humain. J’aime comprendre : pourquoi dit-on certaines choses ? Que cherche-t-on réellement à exprimer ?

En 2022, vous relevez un nouveau défi : faire frissonner les plus jeunes avec « Mystère en Belgique », une série qui s’est enrichie en février, d’un sixième tome, « Panique au musée ». Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire pour un public jeunesse après vos thrillers pour adultes ? Je ne me destinais pas à écrire pour la jeunesse, mais certaines opportunités tombent du ciel. La maison d’édition Auzou m’a remarqué et a contacté mon agent pour lancer une collection 100 % belge, une première du genre. Mon agent m’a proposé le projet. Surpris ! J’en ai alors parlé à ma nièce Lisa (comme l’héroïne), très proche de moi. Son enthousiasme m’a convaincu. J’ai ensuite envoyé un extrait pour tester mon style adapté aux enfants. Dans l’heure, l’éditrice m’a répondu : « On signe, je vous envoie le contrat. »

Que révèle l’écriture sur vous-même ?

On dit souvent de moi que je suis quelqu’un de lumineux, solaire, toujours souriant. Et pourtant, comme tout le monde, j’ai une part d’ombre – peutêtre plus sombre qu’il n’y paraît. L’écrire, c’est une manière de l’accepter, de l’expulser, et peut-être même de trouver un équilibre. J’ai l’impression que cela me permet de rester en phase avec l’homme que je suis : quelqu’un de joyeux, qui aime faire la fête… et un auteur qui a besoin d’explorer la noirceur humaine. Plonger dans ces mécaniques est captivant. On écrit ce qu’on aime lire. J’adore les thrillers, en livres comme en films. The Others est mon préféré. Côté lecture, j’ai beaucoup lu Dean Koontz, dont certains romans me semblent parfois supérieurs à ceux de Stephen King.

Écrire, c’est aussi une manière d’exorciser ses émotions, ses peurs, ses injustices. Au fond, on partage tous les mêmes angoisses, même si on les vit différemment.

Si l’un de vos livres était adapté à l’écran, lequel choisiriez-vous ? J’adorerais voir un de mes romans porté à l’écran, en série ou au cinéma. Ce dernier ou « Désobéissance » se prêterait particulièrement bien à la réalisation. Et je rêverais de voir « Mystère en Belgique » prendre vie en dessin animé !

Emprises de Salvatore Minni, Les Presses de la Cité

ILIONA

La rupture assumée

Renforcée par le succès de ses deux premiers EPs (« Tristesse » en 2020 et « Tête Brûlée » en 2022), Iliona Roulin, simplement dite Iliona, dévoile un premier album intitulé « What If I break up with u? » dans lequel la Bruxelloise de 24 ans fait fi du regard des gens en acceptant pleinement sa personnalité excentrique.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE

© Daniil Zozulya

Votre premier album ne laisse pas beaucoup de place à l’interprétation et marque véritablement un changement de chapitre. Quelle est la volonté première derrière cet opus ? Ce n’est pas un album que j’ai écrit dans le but d’être un album. Ce sont surtout des chansons que j’ai écrites pour moi, pour extérioriser les choses que je n’arrivais pas à dealer toute seule. J’ai écrit l’album en plus ou moins un an. Une année synonyme de gros changements dans ma vie. J’étais un peu perdue au milieu de tout ça et écrire ces chansons m’a aidé comme une boussole pour passer chaque étape.

Vous abordez de différentes manières l’amour toxique. Comment écrit-on dessus sans déverser un torrent de haine ? J’ai écrit vraiment mot pour mot ce que je ressentais. Ce n’était pas forcément tout le temps de la colère ou de la tristesse. Il y avait surtout beaucoup de questionnements et de frustration sur des réponses que je cherchais à recevoir. On dirait que c’est un album où je m’adresse à quelqu’un mais, en réalité, je m’adresse à moi-même. Dans l’album, je suis plus dans la phase après la rupture où tu es solo et que tu dois un peu te guérir tout seul. Tu dois répondre à tes propres questions.

Vous jonglez entre la réalité et la fiction avec, notamment, le titre « Le Lapin ». En quoi cet aspect poétique et le fait de vous envoler dans un autre monde ont-ils nourri la cause ? Que ce soit dans le sound design (le processus de création d’un paysage sonore, nda), les bruitages ou dans certains mots de vocabulaire, j’avais trop besoin de m’évader dans un monde imaginaire et enfantin sur l’album pour affronter ce que je raconte qui est parfois un peu dur. Dans mes textes, je m’interdis de mentir. Et, parfois, mettre un peu de distance par ce prisme-là, c’est aussi de la pudeur.

Avez-vous trouvé un remède pour ne plus être confrontée à votre problématique ? La musique a toujours été mon remède. À chaque fois, je me dis

que ce sera la dernière fois mais ça revient. Je compose tous les jours et c’est vraiment mon endroit où je peux guérir de tout. Quand je n’en ai pas besoin, je n’en ai pas besoin. Et je me dis que, peutêtre, je n’aurai plus besoin de faire de la musique. Mais en fait, si. Je ne le fais pas parce que c’est mon travail mais parce que j’en ai besoin.

Cela ne vous a pas empêché de faire une pause de pas moins de deux ans. À ce moment-là, je n’ai fait que composer et écrire. Je ne me suis pas arrêtée un seul jour de l’année. Pour faire un album de dix chansons, j’en ai commencé 250.

Ce n’est pas si étonnant quand on sait que, au-delà de l’écriture, vous composez, enregistrez, mixez, réalisez et supervisez sur votre propre label Jevousamour. Pourquoi ressentez-vous ce besoin de tout maîtriser ? En vrai, c’est parce que je kiffe. Si je ne fais pas tout ça, je m’ennuie.

On entend souvent les artistes affirmer que leur plus grand plaisir c’est la scène. Cela ne semble pas être votre cas. Complètement ! C’est beaucoup plus le studio et la création de chansons. J’adore être dans ma tête, inventer des histoires...

Depuis votre première ballade au piano-voix avec « Moins joli » en 2021, votre style a bien évolué. Sur cet album, vous ajoutez d’autres cordes à votre arc avec de la drum’n’bass (« 23 »), des accords folk (« Fishsticks ») ou encore du post-punk (« Le Lapin »). Ça part dans tous les sens dans ma tête. Ça me ressemble d’avoir exploré plein de styles différents. Si j’arrive à faire une chanson qui me plaît, le lendemain il faut que j’en fasse une différente. Si j’avais fait dix chansons qui se ressemblent, je me serais ennuyée.

Cette peur de la monotonie, qui s’exprime à travers vos nombreuses influences (Lily Allen, Barbara, Françoise Hardy, Angèle, Drake…), vous force à redoubler d’efforts dans votre processus d’écriture. Les mélodies me viennent assez instinctivement. Je les laisse vivre et, si je les aime encore quelques jours, quelques semaines ou quelques mois plus tard, je les garde.

La mélancolie, elle, reste toujours présente. Pourtant, vous êtes quelqu’un d’optimiste de base. Quand

je vais bien, je n’ai pas envie d’écrire. Je l’exprime et je le partage avec les gens autour de moi. J’ai envie que l’on soit tous ensemble et on organise des trucs. Quand je ne suis pas bien, par contre, je suis très pudique. Je ne suis pas du genre à m’exprimer et à demander de l’aide. Je m’enferme alors dans ma musique.

Entre les paroles et les mélodies, quel est votre premier cheval de bataille ? Ce sont plutôt les mélodies et ensuite le texte. C’est drôle parce que l’on parle beaucoup de mes textes alors que je suis beaucoup plus © Daniil Zozulya

une compositrice qu’une autrice. Je ne me pose pas 36 000 fois la question de ce que j’écris dans mon texte mais je le fais pour les accords que je mets. Je suis beaucoup plus exigeante à ce niveau-là.

Dans « Stp », l’autotune est très présent. Pourquoi ce choix ? C’est la première chanson de l’album que j’ai écrite. Elle m’a fait comprendre que je m’étais retrouvée. C’est d’ailleurs ma chanson préférée de l’album. Je ne sais pas pourquoi j’ai utilisé l’autotune à ce point mais j’avais besoin que ce soit

radicalement différent de ce que j’avais fait avant. C’est comme un nouveau départ dans un truc où je m’excusais de rien.

Vous n’étiez pas vous-même à vos débuts ? Si mais j’allais plus dans tous les sens. J’étais plus jeune et je faisais plus des exercices de style. C’était trop amusant mais c’étaient des EPs. Avec l’album, si je continuais comme ça, je n’allais pas être bien. Il fallait que j’arrête de réfléchir à ce que les gens vont penser.

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DESIGN

Architecte, artiste, designer, sculpteur. Ils et elles signent des œuvres à leur image.

DECANCQ VERCRUYSSE ARCHITECTS

« Nous ne créons pas un lieu, mais un sentiment d’appartenance »

Porté par une approche intime et sur mesure de l’espace, le duo d’architectes déploie sa créativité en harmonie avec ceux qui construiront leurs souvenirs dans les lieux qu’ils façonnent. Une conception de l’habitat qui s’affirme pleinement comme un art de vivre, racontée par Emiel Vercruysse, l’un de ses fondateurs.

Decancq Vercruysse Architects se consacre uniquement à la réalisation d’espaces résidentiels. L’architecture est-elle pour vous le moyen de nouer des liens, d’entrer en connexion ? Oui, c’est une approche passionnante justement par la possibilité qu’elle donne de pénétrer dans le quotidien des gens, de comprendre leurs habitudes et leurs besoins. Chaque projet prend la forme d’une découverte, car tout individu a une façon personnelle et singulière de circuler dans une maison. Cela amène une intimité avec nos clients, créant souvent des relations très fortes. Nombre d’entre eux deviennent d’ailleurs des amis. Cette proximité est l’un des aspects les plus enrichissants de l’architecture résidentielle.

Des liens qui sont également à l’origine de votre cabinet, puisque vous avez fondé celui-ci en duo, avec Hannes Decancq. Quels sont les éléments qui vous ont rapproché ? J’ai rencontré Hannes par l’intermédiaire de connaissances communes et nous avons directement accroché, sans doute en raison de nos caractères complémentaires. Il a une approche très technique alors que je suis pleinement tourné vers l’esthétique. Nos parcours eux aussi reflètent cette différence, qui aujourd’hui fait notre approche et notre marque de fabrique. Alors qu’Hannes évoluait dans des bureaux spécialisés et même auprès d’entreprises de construction, j’ai travaillé dans des agences axées sur le design, notamment auprès de Vincent Van Duysen, dont la vision m’a

© Piet-Albert Goethals
© Eric Petschek

énormément inspiré. A mes yeux, tout doit être beau, réfléchi jusque dans les moindres détails, afin d’aboutir à une maison ressentie comme un sanctuaire, un foyer chaleureux et serein. Assurer cette cohérence dans chaque aspect, même le plus pointu est un défi, et c’est là que nous nous rejoignons. Et que nous nous complétons pour imaginer ensemble un lieu parfait, à la fois fonctionnel et harmonieux.

Intérieur et extérieur doivent-ils entrer d’une certaine manière en communion ? Totalement. Nous n’acceptons

jamais un projet qui ne nous permet de travailler que sur l’un de ces deux aspects, tant ils sont indissociables. Tout est une question de lumière, de la façon dont elle pénètre l’espace et des matériaux qui la captent et la transforment. L’architecture doit raconter une histoire unique mais avec équilibre et homogénéité. Nous concevons ainsi toujours un lieu en commençant par l’intérieur avant d’aller vers l’extérieur, même lorsqu’il s’agit d’une construction neuve. Nous débutons par un agencement optimal de l’espace résidentiel à proprement parler et tout découle de cette réflexion.

Comment justement envisagez-vous la relation entre les matériaux et l’espace ? Ils sont profondément liés. Je suis un grand amoureux de la nature et je suis convaincu qu’elle nous rend plus heureux et apaisés, même lorsque ces émotions se vivent de façon inconsciente. Hannes et moi appliquons ce principe à nos maisons en les connectant aux espaces extérieurs. Et l’utilisation de matériaux naturels, avec cette présence centrale du bois et de la pierre, renforce cette continuité. Par notre design, nous espérons donner un sentiment d’appartenance. Un

choix d’un grand miroir plutôt que d’un petit. Chaque détail contribue à cette identité sur mesure. Et c’est ce qui permet à tout projet de demeurer spécial et singulier.

véritable chez-soi est un cocon où l’on puise l’apaisement et le réconfort. Et qui en même temps doit pouvoir raconter le mouvement constant d’un lieu de vie, accueillir la réalité du quotidien. C’est pourquoi ce processus implique un dialogue constant avec leurs futurs habitants. Nous ne créons pas la même cuisine pour un grand chef que pour une personne réchauffant des plats préparés chaque soir ou sortant constamment dîner dehors. L’aménagement réalisé pour un célibataire sera tout autre pour une famille avec trois enfants. Il peut s’agir d’imaginer un tiroir spécifique pour ranger un objet précieux. Ou du www.decancq-vercruysse.be

En existe-t-il malgré tout un défi architectural particulier que vous rêveriez que l’on vous propose ? Je pratique parfois la voile et je trouverais fascinant de concevoir un voilier. Une maison est un lieu de repos, où l’on revient s’ancrer. Mais créer un espace qui accompagnerait un voyage et qui ferait partie intégrante de l’aventure serait une expérience exceptionnelle.

© Piet-Albert Goethals
Iconic Design Furniture
Monica Dubbel & Senses coffee Table

ATELIER COLLÓN

Un hommage à la matière

Sophie Hellebaut raconte la beauté du bois comme d’autres le feraient d’une histoire d’amour, avec une fascination passionnée qui s’inscrit aux racines d’Atelier Collón. Incarnations d’un artisanat intemporel et raffiné, ses objets façonnent le vivant pour en embrasser pleinement la nature.

MOTS : BARBARA WESOLY

PHOTOS : STÉPHANIE MATHIAS

Comment a débuté votre histoire avec l’artisanat ? J’ai toujours éprouvé une attraction instinctive pour le design et l’architecture. Et, bien qu’ayant entamé une carrière dans l’immobilier, j’avais le désir, le besoin même, d’imaginer et de créer. Par le hasard des rencontres, ma route a croisé celle d’un artisan menuisier retraité de 75 ans. Nous nous sommes appréciés mutuellement et il a accepté de me transmettre une part de son savoir et de m’aider à donner vie à mes idées. Hélas l’épidémie de COVID

s’est déclarée dans la foulée et il nous est devenu impossible de nous voir. J’ai alors acheté les machines nécessaires pour installer mon propre atelier et concevoir de petites collections, avant de m’armer de courage et de me rendre dans des boutiques que j’appréciais pour leur proposer mes pièces. Les possibilités se sont multipliées petit à petit, les gammes se sont agrandies. Les quatre premières enseignes sont devenues une cinquantaine et m’ont permis aujourd’hui de transformer cette passion en un merveilleux métier.

Vos œuvres sont façonnées à partir de bois. Était-il important pour vous de travailler un matériau qui ait une âme ? Absolument. J’ai un rapport tactile à la matière et créer à partir du vivant était fondamental. Même si c’est parfois plus compliqué parce que le bois réagit à l’environnement, à l’humidité ainsi qu’à la lumière et peut s’altérer avec le temps. Mais c’est aussi ce qui fait toute la singularité de ce matériau, qui me fascine, par ses formes et sa profondeur. Afin de lui rendre hommage, j’ai divisé mes collections en deux gammes.

« Pure », dont le bois sans nœuds ni fissures, est lissé, poli et coloré avec des huiles de haute qualité. Et « Raw », qui met en valeur son corps brut, avec ses imperfections naturelles. Cela me permet d’imaginer des pièces épurées et sophistiquées ou au contraire organiques et originelles.

Vous définissez votre label comme un témoignage de l’excellence du savoirfaire belge. Quels sont les éléments qui en permettent l’expression ? Notre pays est reconnu pour son exigence, sa minutie et la qualité de ses matières premières. C’est une richesse artisanale qu’il est essentiel de préserver et c’est ce qui m’amène à travailler exclusivement avec des produits, des fournisseurs et des ateliers belges, à qui je confie la production de mes créations. Les coussins qui accompagnent mes meubles sont également tissés dans une manufacture en Flandre-Orientale et mon bois provient d’entreprises familiales locales. Cette philosophie « Made in Belgium » est une valeur forte et partie intégrante de l’histoire d’Atelier Collón.

D’où vient d’ailleurs ce doux nom d’Atelier Collón ? Il fait référence aux termes grec kolóna et latin columna, qui signifient colonne. Seule, une colonne est incapable de soutenir un toit, de même qu’une forêt ne naît pas d’un arbre unique mais de la multitude. Je crois profondément à l’importance d’être entourée et d’être part d’un tout. J’ai aussi la certitude que c’est en étant porté par ses racines et par ses piliers que l’on grandit. Ces deux notions sont essentielles pour moi.

Vous avez dévoilé une toute nouvelle collection en mars 2025. Quel était son fil rouge ? Je l’ai pensée de manière multiforme et plurielle, puisqu’elle comprend l’extension de la collection de vases « Pilar », qui est désormais proposée en trois tailles. Ainsi que le lancement d’une version de grande taille de ce modèle, décliné en chêne massif, mon matériau de prédilection, ainsi qu’en afrormosia, une essence très chaleureuse aux nuances pourpres et en noyer américain. Dans cette collection, on retrouve également une gamme de mobilier, elle

aussi en chêne français et noyer américain, incluant une console, un bureau, une petite table d’appoint et une bibliothèque modulable, dont les éléments peuvent être employés séparément. J’aime l’idée de créations que l’on peut s’approprier en différentes configurations.

Quelle serait la plus belle réussite pour Atelier Collón ? Continuer de grandir mais sans perdre mon indépendance ni mon épanouissement. Et conserver ce plaisir initial de créer qui donne leur sens à mes pièces. Il me

reste tellement à explorer. J’ai conçu un design en pierre, mais j’ignore encore ce que je désire en faire. J’aimerais aussi expérimenter le verre soufflé et le cuir, tout comme le chrome. Peut-être un jour, tenterais-je des combinaisons. Les tendances ne sont pas mon moteur, au contraire de l’instinct et de la sincérité. Le plus beau des compliments pour moi est de savoir que mes pièces ressemblent à celle que je suis.

GILLES LIBERT

Quand la matière devient émotion

Architecte et sculpteur belge, Gilles

Libert façonne l’acier pour donner vie à des œuvres monumentales qui réinventent l’espace urbain.

Entre architecture, sculpture et technologies numériques, son art dialogue avec le paysage, interroge le mouvement et sublime la matière. À seulement 29 ans, il s’impose comme une figure montante de la sculpture contemporaine, multipliant les projets d’envergure.

Comment votre parcours vous a-t-il conduit de l’architecture à la sculpture ? Lors de mes études d’architecture à l’UCL, je ne ressentais pas cette envie de construire des maisons comme la plupart des élèves. J’aime particulièrement le geste architectural, les bâtiments qui dénotent face à une architecture plus fonctionnelle. J’ai toujours privilégié l’esthétique à la fonctionnalité. Après un stage au sein du bureau d’architecture Syntaxe à Ittre (avec

lequel je collabore toujours en intégrant des réalisations sur mesure à leurs projets), j’ai rejoint Melens & Dejardin à Jupille, réputé pour son savoir-faire unique dans le travail de l’acier. De nombreux grands artistes font appel à leur expertise. Au début, je dessinais des réalisations pour leurs clients, et puis, de fil en aiguille, j’ai eu mes propres commandes. Finalement, je me suis affranchi du fonctionnalisme en allant vers la sculpture. Mon approche est

transdisciplinaire : j’utilise les mêmes techniques qu’un architecte, mais avec une finalité différente, non pas un bâtiment, mais une sculpture.

Comment se déroule la fabrication d’une sculpture ? Quel est votre processus ? La première étape laisse place à l’imagination : je réalise un dessin ou une maquette. Ensuite vient la phase technique : le dessin ou la maquette doit être adapté afin de rendre © Lisa De Boeck

MOTS : OLIVIA ROKS

le projet constructible. Les dessins techniques deviennent alors essentiels. Puis vient l’étape de la fabrication en chaudronnerie. À partir d’une simple feuille d’acier, s’ensuivent pliage et cintrage. Je suis constamment sur place, car si j’imagine et conçois les plans de ma sculpture, je la réalise aussi directement à l’atelier, aux côtés des ouvriers. Enfin, une fois la création terminée, il faut l’installer chez le client. La manutention de ces œuvres monumentales n’est pas chose facile, c’est une véritable organisation !

L’acier semble votre matière de prédilection... Acier peint ou acier Corten mais aussi l’aluminium. Je termine actuellement ma deuxième sculpture en aluminium. Son avantage est sa légèreté, ce qui me permet de réaliser des formes plus élancées. En extérieur, l’aluminium ne se corrode pas. Quant à l’acier Corten, il développe une patine qui s’autoprotège dans le temps. L’acier peint, lui, demande plus d’entretien. Mais pourquoi ne pas travailler un jour la pierre ou encore le bois...

Quelles personnes vous ont inspiré ?

Gérard Dejardin (Melens & Dejardin) m’a permis de fabriquer mes premières pièces en acier. Je collabore aussi avec Jean Boghossian, avec qui je réalise des sculptures. Arne Quinze a également été une source d’inspiration.

Votre première sculpture date de 2020. Installée à Bruxelles, elle est vue par des milliers de personnes depuis l’avenue Franklin Roosevelt. Sublimant le récent bâtiment de la Solvay Brussels School of Economics and Management, elle fait partie du décor. Quelle est son histoire et que signifie-t-elle ? J’avais 25 ans lorsque j’ai réalisé ma première sculpture en acier, intitulée « Croissance ». Tout a commencé avec une petite maquette composée de piques à brochette !

© Gilles
Libert
© Bernard Juncker

Aujourd’hui, l’œuvre mesure plus de dix mètres de long. Elle évoque un graphique de croissance économique qui perd l’équilibre face à une école de commerce. La sculpture dialogue avec la façade, reprenant le même arrondi que l’auditoire en saillie, et semble se diriger vers la lumière. Placée stratégiquement, elle fait face aux étudiants sortant du bâtiment, les amenant à observer d’abord sa partie basse. La direction des barres et l’augmentation de leur hauteur guident le regard vers l’orifice dans la toiture. Cette mise en scène invite symboliquement l’étudiant à se dépasser et à viser toujours plus haut.

Parmi plus d’une dizaine de sculptures créées, vous nous en dévoilez quelques-unes qui vous tiennent particulièrement à cœur ? Je viens de finir une sculpture en aluminium pour le laboratoire pharmaceutique UCB. C’est mon projet le plus technique, avec une portée de quatorze mètres.

Tous les assemblages sont invisibles, ce qui a demandé un travail considérable. Une autre sculpture d’envergure, la fontaine de l’hôtel de ville de Fleurus, est en phase d’achèvement. Entre ses voiles d’acier, des jets d’eau jailliront. Inoubliable et surréaliste, la sculpture sur le plateau de Gizeh, installée pour l’exposition Forever is Now d’Art d’Égypte, qui regroupe une douzaine d’artistes du monde entier.

Vos sculptures interagissent souvent avec leur environnement. Quelle importance accordez-vous à cette relation entre l’œuvre et l’espace public ? Elles ont toutes une histoire, un contexte. Je recherche toujours un sens avec le lieu qui va l’accueillir. Dans l’espace public, la sculpture sert d’emblème, un point de repère qui le rend reconnaissable. J’adore cette idée.

www.gilleslibert.be

© Christina Moschou
© Gilles
Libert
© Gilles
Libert

Entreprise familiale belge, active depuis cinq générations dans la fourniture et la pose de menuiseries extérieures et intérieures de haut standing. Depuis 2018, Menuisol élargit son offre et devient Partner privilégié pour la fourniture et la pose des portes intérieures de haute qualité esthétique et technique de la marque belge AnywayDoors.

HENRION LANDSCAPERS

Au-delà de son aspect esthétique, vous abordez l’aménagement paysager dans une démarche de durabilité. Quelle forme concrète prend cet engagement ? Gonzague : Celle de jardins qui évoluent à leur rythme, au fil des saisons, au lieu d’être façonnés en un jour. En optant pour des prairies fleuries plutôt que pour des terrains de golf à l’herbe parfaitement taillée et en favorisant les plantes indigènes à la place des espèces exotiques. Nous sommes bien sûr à l’écoute des demandes de nos clients, mais nous cherchons également à leur transmettre l’approche raisonnée qui est la nôtre et cette volonté de replacer la biodiversité au cœur de l’aménagement extérieur.

Gérault : On peut limiter la tonte pour permettre à la faune et à la flore de se développer, adopter la permaculture, nourrir le sol et dès lors les plantes avec des matériaux organiques. Nous évitons d’ailleurs au maximum les produits phytopharmaceutiques et chimiques, comme les fongicides et les herbicides. Il s’agit finalement juste de choisir la simplicité, en laissant la nature reprendre ses droits, aussi bien lors de la création même d’un espace vert que pour son entretien.

L’aménagement paysager, est pour Gonzague et Gérault Nobels, indissociable d’une pleine conscience du vivant et d’une rencontre harmonieuse du végétal et de l’humain. Une approche qu’ils cultivent au sein d’Henrion Landscapers, réalisant des havres extérieurs où il fait doux de vivre et s’épanouir. s’est présentée alors que je cherchais à me réorienter professionnellement, après 20 ans de carrière dans le secteur informatique. D’Henrion, j’avais des souvenirs d’enfance, puisque mes parents avaient confié à l’entreprise la transformation de notre jardin familial. En 2011, l’aspect écologique n’était pas encore au cœur du projet, les conditions étant très différentes. Il nous a fallu, ces dernières années, apprendre à nous adapter aux transformations écologiques toujours plus nombreuses, au raccourcissement des périodes de plantation, ainsi qu’à la sécheresse et aux pluies trop abondantes. Et ce, sans pour autant rompre avec l’identité ayant fait le succès de l’entreprise depuis

Gonzague, comment en êtes-vous venu à reprendre les rênes d’Henrion Landscapers il y a 14 ans ? Et cette conception écologique du jardin étaitelle déjà présente ? Cette opportunité

MOTS : BARBARA WESOLY PHOTOS : HENRION LANDSCAPERS
« C’est par un profond respect de la nature qu’un jardin peut véritablement rayonner »

six décennies. Aménager un jardin est un processus créatif qui ne se limite pas à trois dimensions, mais intègre une saisonnalité, tout comme une composante visuelle et olfactive. Avec pour mission première de créer une bulle de nature et un refuge quotidien, aussi bien pour une famille qu’au sein d’une copropriété ou pour les employés d’une entreprise. Je n’imaginais en revanche pas du tout pouvoir poursuivre la tradition d’une affaire familiale, à l’image des précédents propriétaires, mais je suis heureux que Gérault ait contredit cette idée et rejoint l’aventure.

Gérault, vous avez en effet intégré l’agence il y a 5 ans, après une carrière dans le secteur du vin. Pourquoi ce choix ? J’y avais travaillé comme étudiant durant toute ma scolarité, avant de partir pour Bordeaux me former à la vinification et au commerce de vin. Après plusieurs expériences à l’étranger, j’étais finalement revenu en Belgique

pour m’y lancer à mon compte, quand est survenue la crise sanitaire. Mes activités liées à l’horeca se sont retrouvées à l’arrêt et j’en ai alors profité pour étudier la viticulture. Lorsqu’un des associés au sein d’Henrion a pris sa retraite, rejoindre l’entreprise est devenu pour moi une évidence. Par amour du monde végétal, qu’il s’agisse de vignes ou de jardins, tout comme du fait de connaître l’équipe et d’avoir expérimenté chaque aspect concret du métier. Mais il n’était pas question d’un traitement de faveur sous prétexte d’être le fils du directeur. J’ai commencé sur les chantiers, pour finalement aujourd’hui encadrer une douzaine d’équipes.

Continuité ou développement, quel futur imaginez-vous aujourd’hui pour Henrion Landscapers ? Gérault : Créer, aménager et entretenir… Nos rôles au sein de l’agence sont multiples, mais nourrissent le même but, faire fleurir la vie dans le paysage. Cela passe bien sûr

par l’idée de grandir, mais pas forcément en taille, plutôt en continuant de mûrir et développer notre connaissance et notre compréhension de la biodiversité. Et de la transmettre grâce à la passion qui nous anime.

Gonzague : Nous réalisons aussi de nombreux projets de restauration de sites bruxellois, comme le Parc Pierre Paulus, le Musée & Jardins Van Buuren et, actuellement, le Parc de la Sauvagère. Cela implique un vrai travail de réhabilitation et d’histoire, en employant des techniques d’époque pour conserver l’authenticité des lieux. Veiller à la préservation du patrimoine ainsi qu’à celle de l’environnement est une magnifique chance et un engagement que nous tenons à poursuivre.

www.he-la.be

“Transformez votre espace avec Thielemans & Co!”

Chez Thielemans & Co, nous vous proposons des fenêtres et portes en aluminium de la marque Reynaers, reconnue pour sa robustesse, son esthétique moderne et son efficacité énergétique, nous avons la solutions idéale pour vous

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VESPER

L’invitation à la sérénité

De refuges urbains en maisons en bord de mer, les architectures de Vesper s’inscrivent dans une harmonie guidée par l’équilibre. Entre sensibilité et matière, Michael Lenaerts et son agence se dédient avec élégance à la paix intérieure.

MOTS : BARBARA WESOLY PHOTOS :

Quelles étaient vos attentes en créant ce studio de design d’intérieur ? C’était en réalité la continuité d’une longue histoire, entamée en famille. La construction et l’aménagement ont été une constante de mon existence. Depuis mon enfance, je suis les nombreux projets de rénovation de mes parents. J’ai par ailleurs commencé mon parcours professionnel dans le secteur de l’isolation, travaillant comme chef d’agence pour différents types de bâtiments, notamment industriels. Et puis, en 2011, avec mon père et ma sœur, nous avons fondé une entreprise commune, proposant la restauration et la transformation de petites maisons et d’appartements, avec pour la première fois une approche esthétique. J’ai toujours été passionné par l’architecture, notamment intérieure et c’est ce qui m’a amené en 2018 à fonder Vesper, afin de structurer et développer pleinement ma propre conception du

design. Une vision qui s’est affirmée, mais aussi affinée avec les années, jusqu’à devenir une véritable identité intemporelle et épurée à la fois.

Un minimalisme qui définit aujourd’hui la touche Vesper ? Oui, même s’il est avant tout un vecteur de bien-être et de sérénité. Une forme de tremplin vers ce sentiment de quiétude que j’espère insuffler dans l’ADN même des lieux. Un calme intérieur qui passe

notamment par la limitation du nombre de matériaux employés au sein d’un lieu, et par la certitude qu’ils sont purs et durables. Lorsque nous concevons une maison ou un appartement, nous privilégions une homogénéité de la matière dans un maximum de pièces, avec une préférence pour la pierre naturelle, le marbre et le bois. Les associer à des tons neutres, voire monochromes, intensifie encore l’harmonie globale. Un autre élément qui façonne les réalisations

de Vesper est le travail d’alignement des éléments architecturaux : fenêtres, couloirs, ouvertures, tout est pensé pour incarner la cohérence et l’équilibre, gage d’une sensation de paix.

Vous expliquez être une agence résolument urbaine, puisant ses influences dans la nature. Comment s’exprime ce mélange des genres ? Je vis à Anvers et j’adore la ville, son énergie et son mouvement et cela s’accorde parfaitement avec

le fait qu’une majorité de nos projets sont citadins. Mais en parallèle, les grandes métropoles imposent aussi leur bruit et une circulation constante, dont on a besoin de pouvoir se couper par moments. C’est là qu’intervient ce lien à la nature. Par ce souhait de laisser l’agitation à la porte et, une fois franchi le seuil d’un lieu, d’y permettre une véritable pause et un ressourcement. Le design est pour moi pleinement question d’émotions. Ce sont elles qui amènent à

un résultat abouti et à un vrai plaisir de vie au sein d’un espace.

S’il devait ne rester qu’un projet à même de vous représenter ? Ce serait cette ancienne ferme de Turnhout dont nous avons géré la rénovation. Un chantier d’envergure qui a duré quatre ans. A l’époque, le studio n’avait que deux ans et cette mission représentait un immense défi, d’autant plus exceptionnel que le client nous a donné carte blanche. Nous y

avons laissé librement cours à toutes nos idées, expérimenté l’emploi de textures murales très travaillées, combinées au choix d’un parquet haut de gamme. C’est sans aucun doute l’une de nos plus belles réalisations. Et puis notre propre bureau, rénové en 2024 et qui est d’une certaine façon notre aménagement le plus personnel. Il permet à nos clients de débuter cette expérience commune dès le premier rendez-vous et de s’imprégner de notre univers à chaque étape.

Vous avez également conçu de nombreux design d’intérieur en bord de mer, à Knokke, à Anvers, en Zélande ou à Rotterdam, mais aussi pour une résidence en Espagne. Rêvez-vous de lendemains sous un autre ciel que celui de la Belgique ? Oui, c’est notre objectif pour les cinq ans à venir. Concevoir l’intérieur d’un pied-à-terre maritime permet de jouer avec des teintes et matériaux différents, comme des sols coulés, de la chaux, des coloris sableux, qui rappelleront la plage et l’eau, la vue environnante. Mais les

paysages belges sont très différents de ceux du sud de la France ou des décors ibériques. Nous venons de débuter un superbe projet de maison espagnole, que nous allons entièrement réaliser. Cela nous donnera l’opportunité de mixer les caractéristiques typiques des habitations locales avec notre style, mais nous n’en sommes encore qu’aux prémisses. Nous achevons par contre une résidence de ville en face du Musée Royal des BeauxArts d’Anvers. Deux ambiances, au départ à l’antithèse l’une de l’autre, mais tout autant sources d’inspiration pour Vesper.

www.vesper-projects.be

LA DYNAMIQUE DES FORMES DE JEROEN BROUX

Il a fait sienne une géométrie de l’équilibre. Une synergie entre construction et abstraction, dont émergent des compositions d’une harmonie sereine et magnétique. En s’appuyant sur la structure, Jeroen Broux s’évade des cadres et explore une vision vibrante de l’art et de la forme.

MOTS : BARBARA WESOLY

PHOTOS : KOBALTGALLERY

Après des années de création numérique en tant que graphiste, vous concevez aujourd’hui des œuvres picturales et sculpturales. Ressentiez-vous le besoin d’un retour à la matière ? Oui, profondément. C’est la raison principale qui m’a amené à la peinture. Je pouvais passer jusqu’à 12 ou 14 heures par jour devant un écran d’ordinateur et mon corps m’a finalement fait comprendre qu’il était temps de prendre de la distance avec le virtuel. J’ai ressenti un besoin viscéral de travailler de mes mains, de sentir les pinceaux, de me reconnecter au geste et à une approche

physique. Pourtant, parallèlement, je ne le vois pas comme un changement créatif radical, plutôt comme une continuité. Après avoir été directeur artistique d’une agence de publicité pendant près d’une décennie, j’ai fondé il y a sept ans mon propre studio de design graphique. C’est durant cette période qu’est survenue une transition progressive vers la peinture d’abord, puis vers l’art dans sa globalité. Mais ce changement s’est déroulé de façon très fluide, presque organique. Et encore aujourd’hui, j’utilise une approche similaire à celle qui m’animait lorsque je concevais des logos, des publicités

ou des brochures. Après des croquis au crayon, j’explore la disposition des structures sur logiciel. Mon langage visuel demeure le même. La véritable différence tient à la liberté que j’ai aujourd’hui, celle d’imaginer sans contrainte.

Vos réalisations s’imprègnent d’un profond travail de structure et de disposition, par des formes récurrentes se reconfigurant à l’infini. Qu’est-ce qui vous l’a inspiré ? C’était à la fois intuitif et basé sur le choix conscient de me cantonner à des figures géométriques de base, comme le carré

ou le cercle. Je pense en termes de grilles. C’est une façon de concevoir tout à la fois restrictive et libératrice. Cela peut sembler paradoxal, mais cette approche cadrée, rigoureuse, me permet de créer sans me mettre de limite. Grâce à mon bagage de graphiste, je joue instinctivement avec cette modularité. D’où, d’ailleurs mes titres de tableaux, baptisés « Shift », « Enter », « Ctrl », des raccourcis clavier qui font référence à ce parcours de départ tout en racontant la métamorphose de mon travail artistique vers le lâcher-prise. Lorsque l’on peint, on doit accepter la non-possibilité d’un retour en arrière. Renoncer à cette touche que l’on presse pour effacer et recommencer. Cela oblige à peser chaque geste et à accepter un placement naturel de la matière, dans la beauté de ses imperfections.

Vous vous jouez des formes comme de la matière, entre toiles, sculptures et même tapis. Comment naît une nouvelle œuvre ? De l’expérimentation avant tout. Je suis passionné de design d’intérieur et je m’imprègne de l’architecture pour découvrir de nouvelles combinaisons de teintes et de structures. La mode m’inspire également, notamment des créateurs comme Edouard Vermeulen, de la Maison Natan, qui, par l’emploi de formes épurées et élégantes ainsi que de couleurs vives, parvient à une harmonie entre sérénité et force. Ce mélange de calme et d’audace représente exactement ce que je désire évoquer par mon travail. Une tension graphique mêlée à un profond équilibre. C’est sans doute pourquoi je me considère au croisement de l’art et du design. Lorsque je

crée, je visualise d’emblée le projet dans un espace plus vaste, une pièce, un mur, une esthétique qui vit avec son environnement.

En 2022, vous lanciez également votre propre espace, Kobalt Gallery. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ? Je suis tout sauf un artiste classique. Je n’ai suivi aucun cours de peinture, je ne m’inscris dans aucune case. Il était donc inimaginable pour moi de rester dans mon atelier à attendre de trouver une galerie prête à me représenter. Et puis j’aime ce contact avec le public. Ce regard que les spectateurs posent sur mes créations est très enrichissant. Les collaborations m’inspirent également, comme celle avec la marque de céramiques et textiles d’intérieur Kapsul autour de tableaux pensés comme des pièces de collection ou avec

Ancré Rugs pour imaginer un tapis ressemblant à un tableau posé au sol.

Vous acheviez récemment une exposition pop-up à Knokke. Qu’annoncent pour vous les mois à venir ? Brussels Airport m’a invité en février 2025 à exposer durant un an, cinq de mes œuvres au sein du Skyhall, ancien hall des départs transformé en espace événementiel unique. Cela amènera 100 000 visiteurs à pouvoir découvrir mon travail. C’est une belle consécration, surtout pour un périple artistique entamé il y a seulement cinq ans. J’estime avoir encore beaucoup de chemin à parcourir. Un chemin guidé par la création.

Service à domicile prévu pour les communes d’Ixelles, Watermael-Boitsfort, Uccle, Etterbeek, Auderghem, Saint-Gilles, Bruxelles.

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ADRESSE

Chef audacieux, hôtel design, agence engagée...

Des univers distincts, une même exigence.

ELLIOTT VAN DE VELDE X ENTROPY - ROLLERCOASTER

ENSŌ DISTRICT HOTEL - PAUL-ANTOINE BERTIN X STUDIØ 27

ENTROPY L’âme de la table

Du désordre d’aujourd’hui peut naître l’équilibre de demain. La définition de l’Entropy d’Elliott Van de Velde et Adeline Barras est celle d’un retour à la simplicité et à l’humain. Non seulement par une gastronomie qui sublime le végétal avec un inégalable talent, mais aussi par une approche solidaire, sensible et durable.

MOTS : BARBARA WESOLY

Jeune Chef de l’Année de Bruxelles. Ce 4 novembre 2024, Elliott Van de Velde remporta ce titre, décerné par le renommé guide Gault & Millau. Une récompense prestigieuse célébrant son travail gastronomique au sein d’Entropy, fondé deux ans et demi plus tôt. Et d’autant plus exceptionnelle qu’Entropy n’est pas un restaurant. Et qu’Elliott Van de Velde n’est pas un chef. Du moins, pas au sens classique du terme.

Nourrir les émotions en même temps que le corps. Alimenter la réflexion par les sens et les saveurs. Entropy est le projet d’une vie, de deux même, puisqu’il a été imaginé en couple, par Elliott Van de Velde et Adeline Barras, au croisement de la démarche engagée, de l’émerveillement du goût et de l’expérience holistique. Un concept loin des sentiers battus culinaires, impossible à nommer et donc d’autant plus essentiel à

découvrir. Rendez-vous est pris, par une journée dont l’atmosphère ensoleillée irradie sur la place Saint-Géry et jusqu’à la porte d’un ancien relais de poste du XVIIIe siècle. Derrière celle-ci, le beau, façonné dans ses moindres détails. Un bar artisanal en bois clair qui s’impose en impressionnante pièce centrale et dont chaque élément se fait le rappel, jusqu’au morceau de branche sur lequel reposent les couverts. Les sculptures captivantes © Maurice Jaccard

de Mathilde Wittock, qui, de balles de tennis a fait des patchworks colorés. Tandis que sur les murs l’on découvre ses mosaïques de racines, un bel exemple de bio design et biomimétisme qui allie fonctionnalité acoustique et esthétisme. Une multitude de livres sur des étagères parlent de végétaux, de botanique et de cuisine et des fleurs séchées gravitent au plafond et sur les tables. Un décor qui sème les graines essentielles de cette balade singulière qu’est Entropy, comme l’explique Elliott Van de Velde : « Sans invitation, il n’y a pas de moment. Sans accueil et convivialité, la cuisine, même sublime, perd son sens. Ce qui me fascine c’est d’assister à cette découverte des légumes par une forme globale de naturalité par les yeux de ceux que nous recevons. Leur expression qui se transforme par l’effet de surprise, par les associations méconnues des plats, par la sensibilité à notre univers qui grandit. C’est ce partage, cette transmission, qui est mon moteur. »

Cultiver le goût et l’authenticité

Sa passion, Elliott Van de Velde l’a rencontrée par hasard pour ne plus jamais la quitter, alors qu’il travaillait en salle dans un restaurant libanais. De ce coup de foudre est née une approche d’explorateur culinaire, de créatif autodidacte, qui imagine à contre-courant. Partant des combinaisons les plus subtiles pour révéler la pureté des ingrédients et des éléments souvent délaissés comme les fanes, les racines ou les feuilles pour atteindre la quintessence des saveurs. « Avoir appris la cuisine par moi-même, en testant et en pratiquant, a laissé toute la place à l’instinct. A un fonctionnement intuitif, qui pousse à se réinventer. Je réalise beaucoup de juxtapositions, de cuissons lentes, de macérations. Il y a les recettes et puis il

© Maurice Jaccard
© Marelune Yvinec

y a l’alchimie qui apparaît d’elle-même, parfois par une infime modification de cuisson, de découpe, de quantité et qui permet la réinterprétation d’un aliment d’un millier de façons. C’est ce qui amène un menu, tout en conservant son essence, à n’être jamais figé ». Une carte végétale pensée comme un voyage où l’on choisit de réaliser quatre, cinq ou huit arrêts, et qui n’en finit pas d’émerveiller. D’un préambule de Navets, Radis noir et Daikon en duo cuit et cru, Ecume de Koji au Yuzu, Jus d’herbe et huile de marjolaine, Beignet d’herbes en tempura, Cuillère de saké à l’aspérule. A l’escale sucrée d’une Courge en macération dans du vin de Fleur d’oranger, grillée à la flamme au kozo d’agrumes, Pumpkin cake, Glace aux graines de courge, Crémeux de curcuma et jus d’argousier et de courge.

Une gastronomie d’exception, que l’on ne peut goûter pleinement sans s’imprégner en même temps de sa vision humaniste. « Notre vocation est d’être un lieu nourricier, dans tous les sens du terme. Non seulement par le plaisir et la gourmandise, mais aussi par une éducation au vivant, à la durabilité et à l’écologie au moyen de notre association Hearth Project » explique Elliott Van de Velde. « Un principe d’écosystème équitable et circulaire, à véritable impact social, non seulement grâce à un jardin urbain, des cours et des ateliers, mais aussi par la redistribution de cinquante à cent repas par semaine à des personnes en situation de précarité. Des actions portées par Entropy, grâce à ses bénéfices financiers, mais aussi par sa créativité et sa philosophie. Celle d’une expérience inoubliable, qui continuera d’inspirer bien après avoir quitté la table. »

Jaccard

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ROLLERCOASTER

L’entrepreneuriat féminin prend de la hauteur

Fondé par Clio Goldbrenner et Emilie Duchêne, Rollercoaster est bien plus qu’un réseau professionnel : c’est une communauté vibrante et engagée où les femmes entrepreneures viennent échanger, apprendre et se soutenir. Rollercoaster casse les codes du networking traditionnel et offre une vraie montée en puissance à celles qui osent l’aventure.

Créatrices belges et entrepreneures passionnées, vous avez lancé puis revendu votre marque, jonglant avec brio, telles des superwomen, entre vie privée et professionnelle. Pouvez-vous retracer votre parcours professionnel ? Clio : Après un passage chez L’Oréal en marketing, j’ai lancé ma marque de sacs à main en 2011. Une merveilleuse aventure ! En 2016, j’ai vendu la majorité des parts et suis restée active dans l’entreprise jusqu’en 2020. S’ensuit bien sûr une remise en question. Aujourd’hui, je suis agente commerciale pour plusieurs marques, mais ce qui occupe principalement mon temps, c’est le lancement de Rollercoaster avec Émilie.

Emilie : Après des études de stylisme à Bruxelles, je suis partie à Paris travailler dans la mode. Quelques années plus tard, de retour au pays, j’ai travaillé 10 ans (marketing et communication) pour l’entreprise familiale, Chine et Mer du Nord. En 2011, en parallèle, j’ai lancé Théa, un concept de bijoux personnalisés. Je me suis ensuite consacrée à 100 % à mon entreprise que j’ai revendue en 2024. Je les aide encore aujourd’hui, j’incarne la marque en tant que free-lance. Enfin, j’accompagne aussi de jeunes start-up dans leur développement, et depuis peu, il y a Rollercoaster qui ne cesse de grandir…

Qu’est-ce qui vous a poussées à lancer l’aventure Rollercoaster ? Emilie : Clio et moi avons un parcours très similaire. Au lancement de nos marques respectives en 2011, nous étions les deux jeunes entrepreneures que l’on suivait de près. Nous avons toujours été en contact, de loin ou de près.

Pendant le confinement, j’étais très présente sur les réseaux sociaux, et Clio m’a sollicitée pour l’aider à développer

les siens. Après la Covid, nous avons lancé des formations s’adressant à des groupes d’entrepreneures. C’était le début de Rollercoaster : fédérer, transmettre nos acquis et nos échecs… Mais endosser le rôle de professeur ne nous convenait pas…

Clio : Nous avons également pris conscience qu’ensemble, nous disposions d’un immense réseau très varié, capable d’aider les entrepreneuses qui se sentaient seules et manquaient de contacts.

Et de là, Rollercoaster est né. Comment définir ce projet ? Clio : C’est une agence de togetherness. Nous souhaitons, quelle que soit notre mission, créer de vrais liens, des connexions authentiques, des synergies et du partage. Nous organisons notamment des speed meetings, principalement entre la Belgique et la France. Ces rencontres réunissent des entrepreneuses, regroupées selon le stade de développement de leur entreprise. Elles y rencontrent des modèles inspirants, des femmes d’expérience qui les guident et les conseillent afin de gérer leur business d’une main de maître. Nous échangeons, créons du réseau et partageons nos expériences. En parallèle, nous proposons aussi une application digitale où l’entrepreneure paie un abonnement mensuel. Cette application offre un soutien constant. Chaque mois, nous y proposons des lives animés par Émilie et moi sur différentes problématiques, une masterclass mensuelle avec une experte sur un thème précis, un coworking virtuel, des ateliers entre rollercoasteuses ainsi que des canaux dédiés à différentes villes comme Bruxelles, Paris, Lyon, etc. L’application offre une vraie programmation. Notre objectif ? S’élever ensemble ! Enfin, nous proposons aussi des événements B2B pour des marques qui souhaitent se faire connaître et toucher notre réseau. Nous organisons

alors un événement où nous rassemblons des « key opinion leaders » ou un réseau de rollercoasteuses susceptibles de devenir clientes.

En lançant votre marque en 2011, avezvous ressenti un manque de soutien, de conseils ou une certaine solitude ? Clio : Je n’ai pas souffert de solitude mais j’aurais adoré avoir accès à un réseau de femmes inspirantes.

Emilie : Moi, la solitude était un mal, j’étais très seule. Rollercoaster est le projet dont j’aurais rêvé en 2011 !

Votre premier festival, le 2 avril 2025, se tiendra au Mix, au Fox. Émilie : Un projet fou où nous avons vu les choses en grand ! Rendez-vous de midi à minuit au Fox, à Bruxelles ! Notre but ici est de toucher toutes les femmes audacieuses et ambitieuses. Toute la gent féminine est la bienvenue ! 500 femmes rassemblées dans un même lieu, où conférences, ateliers, restaurants, stands, cadeaux rythmeront le festival avec pour clôturer un showcase d’Héléna Bailly ! Une journée très dense mais où chacune trouvera son compte entre différents thèmes tels que sexualité, liberté financière, maternité, voyage...

Un rêve pour votre projet Rollercoaster ?

Emilie : Nous avons deux rêves, faire un évènement à New York et accueillir Michelle Obama. Il faut vouloir décrocher la lune !

Clio : Rollercoaster est comme une marque ; nous souhaitons la faire évoluer et la développer.

www.letsshareourrollercoaster.com

MOTS : OLIVIA ROKS PHOTOS : ADÈLE BOTERF

ENSŌ DISTRICT HOTEL

Niché dans le nouveau quartier vibrant de Duinenwater, au cœur de Knokke-Heist, l’Ensō District Hotel se distingue par son charme délicat et son élégance paisible. Un havre de choix pour une escapade à la Côte placée sous le signe de la sérénité.

MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : CHARLOTTE LAUWERS & SCRATCH STUDIO

Sous un ciel de plomb comme lorsque le soleil caresse les vagues, la Mer du Nord ne se départit jamais de son parfum de dépaysement, toute prête à accueillir une fugue décidée sur un coup de tête ou à satisfaire, le temps d’un week-end, nos envies d’ailleurs. Et quitte à y jeter l’ancre, autant choisir un délicieux refuge. A quelques kilomètres du centre-ville, l’Ensō District Hotel permet de savourer le meilleur de Knokke, des rues animées aux allées bordées de luxueuses villas et des balades dans les dunes aux virées dans les restaurants et les boutiques branchées. Inauguré en 2023, ce cocon intimiste qui pourtant voit grand promet un séjour inoubliable à ses hôtes.

L’hospitalité maritime

Installé au premier et second étage de la contemporaine Lake District Tower, splendide eye-catcher tout en courbes et en verre, l’établissement quatre étoiles a fait le joli choix de la qualité plutôt que de la quantité. Il ne compte en effet seulement 34 chambres, conçues pour répondre à toutes les envies, d’une Wellness Suite et son espace bien-être privé avec sauna et hammam à une Family Room, cadre douillet pour deux adultes et deux enfants, comme une Signature Room avec vaste baignoire et immense lit, où passer une soirée en amoureux. Ce boutique hôtel respire le calme luxueux et s’accorde parfaitement à son nom japonais ensō, symbolisant en zen l’équilibre et la plénitude et invitant à la méditation. Une harmonie taillée sur mesure par ses propriétaires, les designers Tine Vanparijs et Tim De Taeye, créateurs de Scratch Studio, qui en ont conçu eux-mêmes l’aménagement d’intérieur. Le bois blond y répond à un nuancier de beige et à une lumière dorée, donnant l’impression de se lover dans le sable chaud.

Au réveil, l’atmosphère radieuse et paisible se prolonge chez WOYO eatery, le restaurant de l’hôtel qui, entre œufs mimosa, bowls fruités et toasts gourmands, accueille les clients mais aussi les passants pour un petit-déjeuner ou un lunch. Une parfaite touche finale de cette destination rêvée où prendre le large.

www.ensodistricthotel.be

PAUL-ANTOINE BERTIN

X STUDIØ 27

L’expérience

culinaire 3.0

Paul-Antoine Bertin n’est pas un chef comme les autres. Du haut de ses 27 ans, il enchaîne les projets innovants, passionné par les concepts uniques.

STUDIØ 27 est sa dernière création, un studio créatif culinaire totalement inédit et sans limites.

MOTS : OLIVIA ROKS

A27 ans, votre parcours est déjà jalonné de beaux projets... J’ai un parcours culinaire plutôt autodidacte. J’ai commencé à travailler dès l’âge de 15 ans pour financer mes premiers voyages. Vers 18 ans, le traiteur bruxellois Point Albert, très créatif, m’a engagé en tant que commis et cuisinier. Deux ans plus tard, il a fait faillite et j’ai repris l’espace pour ouvrir mon premier restaurant en 2017 : Ötap. Nous

produisions beaucoup de pain pour l’établissement, ce qui prenait du temps, mais il manquait également une petite boulangerie de quartier... Nous avons alors ouvert la boulangerie Grain et la personne chargée de faire le pain au restaurant est devenue le chef boulanger de Grain. Ensuite, en 2020, le sommelier Léopaul Robert et moi, passionnés de vins, avons lancé le bar à vins Rebel. Au fil du temps, les sollicitations pour un service traiteur se sont intensifiées, s’étendant parfois bien au-delà de la gastronomie pour inclure des arrangements floraux, l’organisation d’événements, etc. En 2023, Nathan Gullentops et moi avons donc créé STUDIØ 27, un service traiteur pas comme les autres... Mon parcours culinaire est varié et porté surtout par l’envie d’imaginer de nouveaux lieux, de nouveaux concepts à réaliser de A à Z, à l’aide d’associés variés, aussi passionnés que moi.

Mais aujourd’hui STUDIØ 27 est devenu bien plus qu’un service traiteur. Vous vous définissez davantage comme un studio créatif ? Oui, aujourd’hui STUDIØ 27 pourrait davantage se définir comme une boîte d’évènementiel, un studio qui rassemble différentes disciplines fusionnant les mondes de la gastronomie, de la mode, du design, de l’art contemporain... Nous tentons de créer des expériences ou des moments qui sortent de l’ordinaire. Aucune collaboration avec des lieux fixes, avec nous tout est adapté sur mesure. Nous n’avons pas de liste de prix ou de menu préétabli, ce qui peut parfois refroidir les clients, mais ici rien n’est prédéfini.

Pour arriver à un résultat de haut niveau, vous vous entourez de diverses personnes de talent... STUDIØ 27, c’est tout d’abord Nathan et moi. Je me charge de la partie création et relation, des premières rencontres, du moodboard de départ. Une fois que l’évènement est confirmé par le client, Nathan entre en jeu et se charge de la gestion des équipes et du bon suivi du projet. Dans 90 % des cas, je m’occupe aussi du menu et de la cuisine. Autour de nous, de nombreux talents, tous indépendants, viennent en renfort. C’est ce qui fait notre force. Nous sélectionnons une équipe en fonction de la demande : scénographe, architecte ou architecte d’intérieur, chef, chef de salle, équipe technique pour les sons et lumières, etc. Nous les choisissons en fonction des projets. Par exemple, pour notre premier dîner public en février au Mix à Bruxelles, c’est Elona Pinto qui a géré toute la scénographie. C’est une amie, c’est rare que je travaille avec des proches mais cela se passe très bien, et nous multiplions les projets ensemble.

© Ben Baltus
© Eline
Willaert

Même si vous proposez du sur mesure, y a-t-il un style qui correspond davantage à STUDIØ 27 ? J’aime beaucoup les ambiances brutes, industrielles. Cependant, j’évolue et j’apprécie de plus en plus des atmosphères plus chaleureuses mais épurées, je n’aime pas les détails inutiles. L’assiette et le menu doivent aussi suivre le fil rouge de l’expérience, ils doivent correspondre au lieu et à l’ambiance. Mais j’aime particulièrement imaginer des plats autour d’un produit à sublimer.

Qui sont les clients qui vous font confiance ? D’importantes marques qui veulent surprendre et épater comme Lamborghini, Courrèges, Yves Saint Laurent ou encore Louis Vuitton, mais aussi des galeries par exemple. Nous réalisons également de nombreux dîners privés, chez eux ou dans des lieux décalés, originaux. Quant au dîner Tatami qui s’est tenu dernièrement au Mix, c’était notre premier dîner public. Il s’agissait de transformer leur pièce de yoga. L’événement n’était pas très rentable mais l’idée était surtout de faire parler de nous, montrer notre talent, notre style...

Depuis le Covid, l’Horeca souffre. Pensez-vous qu’aujourd’hui, pour réussir dans le secteur, il faut proposer une expérience au client, tant dans la décoration que dans l’assiette ? Un traiteur oui mais pas un restaurant fixe. Au contraire, je pense que les gens reviennent justement à des lieux et des saveurs plus classiques, plus traditionnelles. Les adresses élégantes, design et tendance c’est sympa, mais une fois testées, nous n’y retournons pas ou pas souvent. Par contre, une brasserie de quartier avec un menu de qualité et un bon service, cela ne se refuse jamais !

Avant de nous quitter, avez-vous un projet à venir à nous partager ? Rendezvous cet été, du mois de juin à août, nous prenons place à la Villa Magnan à Biarritz. Nous nous chargerons du restaurant avec une équipe sur place.

www.studio27-experience.com

© Ben Baltus
© Eline Willaert

RESTAURANT - PLATS À EMPORTER

Du lundi au samedi de 18h30 à 21h30

SERVICE TRAITEUR

Événements privés sur demande : privatisation de l’établissement ou service à domicile. Mariages, anniversaires, communions.

Chaussée de Bruxelles 512 | 1410 Waterloo | T : 02/733.31.06

Un petit bout du Liban en plein cœur de Waterloo

À L’AISE SUR TOUS LES TERRAINS

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Pilote, chef, designer, rappeur golfeur. Ils et elles portent loin les couleurs de la Belgique.

THIERRY NEUVILLE - YVES
- CAMILLE DE PRÊTRE - YOUSSEF SWATT’S - THOMAS DETRY

THIERRY NEUVILLE

La consécration d’un inébranlable champion

Premier Belge sacré champion du monde des rallyes WRC, Thierry Neuville est entré en 2024 dans la légende de sa discipline. De son mental d’acier à sa passion pour le sport automobile en passant par ses investissements multiples, le germanophone pilote tous les aspects de sa vie avec la même abnégation qu’en compétition.

Vice-champion du monde à cinq reprises et trois fois sur la dernière marche du podium avant de finalement décrocher la timbale à 36 ans. Avec le recul, prenez-vous conscience que vous êtes un formidable modèle de résilience ? Oui, mais pas seulement avec ce titre. Auparavant, nous avons toujours montré une certaine résilience, une envie de performer au maximum de nos capacités. Nous avons essayé d’être un exemple pour les jeunes. Dans n’importe quel milieu, il ne faut jamais rien lâcher. Même dans les situations les plus compliquées, il faut continuer à se donner à fond pour atteindre un jour ses objectifs.

Entre concurrence féroce et accidents spectaculaires, votre carrière a été jalonnée de nombreux défis. Quel est votre rapport à l’échec au final ? À partir du moment où j’ai réalisé mon rêve de devenir pilote de rallye, je n’ai jamais rien considéré comme un échec. La meilleure réussite dans la vie, c’est de réaliser son rêve. Si j’avais quitté le WRC sans un titre, je ne l’aurais jamais aperçu comme un échec. J’ai à mon actif 70 podiums, 21 victoires et toujours ce même plaisir, cette même envie, de faire ce que je fais. Aujourd’hui, c’est vrai que j’ai aussi concrétisé tous mes souhaits.

Vous êtes le premier Belge à décrocher le titre suprême. Cela vous a valu des félicitations royales, une intronisation comme ambassadeur de la Province de Liège et une deuxième place au Gala du Sport derrière Remco Evenepoel. Sentez-vous que le regard des gens a évolué à votre sujet ? Nous avons été très surpris à notre retour du Japon (après le titre WRC – nda) de voir

l’engouement qu’il y avait autour de ce titre. Nous avons senti que, pendant tout un week-end, la Belgique a vécu aux horaires du Japon. Nous avons été particulièrement touchés de constater qu’il y avait beaucoup de gens plus heureux que nous. Il y a beaucoup de passionnés de ce sport en Belgique et j’ai encore pu le constater récemment aux Legend Boucles de Bastogne.

Si le rallye n’est pas le sport le plus médiatisé en Belgique, pensez-vous que votre titre puisse créer des vocations ou, du moins, participer à une renommée plus importante de cette discipline au sein de notre royaume ? Non, je ne pense pas. Côté flamand, il y a un peu plus d’intérêt, mais je ne sais pas si cela va perdurer. Les sports mécaniques vivent une période difficile avec le monde de l’automobile qui a évolué et qui va encore évoluer. Le passé récent n’a pas profité au rallye et aux autres disciplines en dehors de la Formule 1 qui a renversé un peu cette tendance qui était de dire que c’était un show avant tout. J’ai toutefois de l’espoir pour l’avenir.

À l’image de la communauté rallye, vous êtes un vrai passionné. En dehors de vos exploits avec Hyundai, parleznous de votre investissement familial dans la firme LifeLive qui développe des activités dans le secteur des sports mécaniques et qui a également un objectif d’apprentissage pour les jeunes. Les objectifs ont évolué avec le temps. À la base, les infrastructures étaient plus liées à ma collection de voitures et à l’entretien de ces véhicules. Par la suite, nous avons entrepris un projet passionnant en développant la

construction de cross cars. Rapidement, nous avons mis en place une réglementation internationale et créé des championnats d’Europe puis de Belgique. Tout en développant la discipline, nous avons également investi dans le rallye et le circuit afin de rentabiliser nos investissements. Aujourd’hui, la société emploie une vingtaine de personnes. Cependant, je ne la gère plus au quotidien ; j’agis désormais comme un investisseur.

L’entreprise est basée à Saint-Vith d’où vous êtes originaire. Bien que vous viviez à Monaco avec votre compagne Deborah et vos deux enfants, difficile de ne pas conserver un attachement à la Belgique quand vous, germanophone, parcourez le

monde aux côtés de votre copilote flamand Martijn Wydaeghe avec qui vous parlez en français dans la voiture. Effectivement ! Nous représentons vraiment la Belgique. C’est un pays auquel je suis très attaché car j’ai ma famille sur place. Mes enfants adorent aller en Belgique, et nous y passons parfois du temps pendant les vacances. Et comme je m’implique dans ma société, cela nécessite des voyages.

Preuve encore que vous gardez les pieds sur terre, vous venez en aide régulièrement à des associations caritatives. Votre début de carrière dans la peau d’un tourneur-fraiseur explique-t-il cet état d’esprit ? Cela a peut-être aidé à faire ce choix, mais j’ai

toujours été honnête à ce sujet. Un jour, lors d’une conversation avec ma mère, elle m’a dit que je pourrais faire bénéficier d’autres personnes de mon succès et peut-être essayer de soutenir l’une ou l’autre association. Je trouvais ça assez pertinent quand elle me l’a dit car j’étais arrivé à un moment de ma carrière où j’avais trouvé une stabilité. J’ai eu la chance d’avoir des revenus assez importants depuis quelques années qui m’ont permis de développer quelque chose. C’était donc mon devoir de le faire et cela m’émeut toujours quand je vois que l’argent peut aider des enfants malades, des familles sans abri ou les animaux.

Instagram : thierryneuville

YVES MATTAGNE

A la conquête du Luxembourg

Le chef bruxellois doublement étoilé

Yves Mattagne pose ses valises au Luxembourg et fait le pari audacieux d’y orchestrer une expérience culinaire inédite. Son restaurant Sensa est l’un des espaces clés du nouvel hôtel Anatura.

MOTS : OLIVIA ROKS

Ala frontière belgo-luxembourgeoise, au cœur de l’une des plus belles régions du GrandDuché, se dresse depuis fin janvier un nouvel hôtel de prestige, l’Anatura Luxembourg. Bordant les eaux paisibles des lacs de Weiswampach, il offre un environnement propice à la détente et à la reconnexion avec la nature. Sa silhouette architecturale de grand paquebot épuré et moderne dévoile des chambres et suites réparties sur quatre étages, toutes dotées d’une terrasse privative permettant d’apprécier une vue imprenable sur le paysage environnant. L’hôtel souhaite offrir une expérience complète et unique mêlant hébergement haut de gamme et haute cuisine signée par le chef étoilé Yves Mattagne. Tandis qu’un éventail de

loisirs viendra égayer le lieu à la haute saison avec des balades en vélo ou en trottinette électrique mais aussi du padel ou du pédalo sur l’eau, un spa Cinq Mondes ouvrira fin d’année, un des plus grands du Luxembourg : sur près de 2500 m², il réunira saunas, hammams, jacuzzis, bassins d’eau chaude, piscine intérieure et extérieure, dans un cadre conçu pour une détente totale. Une nouvelle adresse pour déconnecter, se ressourcer et se retrouver.

En cuisine

Séduit par les nombreux atouts de l’hôtel, le chef belge Yves Mattagne y a posé ses couteaux... Point d’orgue de l’expérience Anatura, le restaurant Sensa est dirigé par le chef bruxellois de la Villa

Lorraine, doublement étoilé au guide Michelin. Dans l’élégant restaurant de l’établissement situé au rez-de-chaussée, le chef conjugue son savoir-faire culinaire à un cadre naturel d’exception, offrant une expérience inédite entre raffinement et authenticité. Avant l’ouverture de Sensa, il a minutieusement choisi et formé les équipes pendant plusieurs semaines, leur transmettant son savoir-faire et son exigence du détail. Choix du chef exécutif et de la brigade, élaboration du menu, mise au point des recettes, perfectionnement des plats, tout a été pensé dans les moindres détails par l’homme de talent jusqu’à l’art de la table qu’il a voulu simple et raffiné. Aujourd’hui, toujours impliqué, Yves Mattagne continue de se rendre sur place une à deux

fois par semaine pour suivre l’évolution de la carte, accompagner les équipes et affiner chaque création culinaire. Son engagement et son professionnalisme garantissent une expérience culinaire raffinée. Aux fourneaux, découverte d’un jeune chef talentueux de trente ans que le chef a choisi : Valentin Beck, ancien du restaurant étoilé Ma Langue Sourit. Dans une cuisine superbement équipée, il exécute parfaitement la cuisine fidèle à celle du grand chef. L’atmosphère est sombre, tamisée et élégante, chaque détail fait penser à la nature. La part belle est faite aux matières naturelles, et la vue sur un des lacs, est à couper le souffle. Impossible de ne pas contempler le grand grill en cuisine pour une cuisson façon parrilla argentine que le chef chérit tant. Nombreuses tables rondes entourées de banquettes permettent un repas à la fois chaleureux et intimiste. Au menu, on retrouve les affinités d’Yves Mattagne, une cuisine belgo-française pimentée par ses relations et ses nombreux voyages à travers le monde. Un menu 4 services permet un joli tour d’horizon de la carte. Des entrées classiques ou twistées comme du bœuf wagyu, un saumon gravlax ou l’affolant dumpling de langoustine. Côté plats, même scénario, on peut aussi bien se laisser séduire par une incontournable sole meunière ou une poularde façon vol-auvent que goûter la fameuse cuisson à la parrilla avec le filet pur teriyaki ou les spare ribs. On termine en beauté et en douceur par un ananas rôti aux épices. Sublime ! Ouvert du mercredi au dimanche pour le déjeu-ner et le dîner, Sensa est accessible tant aux clients de l’hôtel qu’aux visiteurs extérieurs.

Et l’aventure luxembourgeoise de notre chef belge ne s’arrête pas là : une brasserie, pensée dans le même esprit d’excellence mais avec plus de convivialité et de simplicité, verra prochainement le jour, confirmant encore un peu plus son attachement à cette destination d’exception.

www.anatura.lu

CAMILLE DE PRÊTRE

Une esthétique nomade

Entre Bruges et Los Angeles, le design de Camille De Prêtre se vit à la frontière des fuseaux horaires, où il allie l’aménagement d’espace à la création de pièces de mobilier tout en fusionnant avec élégance les différentes dimensions.

De l’objet au lieu, votre travail d’architecte aborde le design dans sa globalité. Est-il important pour vous de façonner la matière afin d’imaginer un intérieur ? C’est essentiel. Ces deux domaines sont complémentaires dans mon processus créatif et se nourrissent l’un l’autre. Cette dynamique a toujours fait partie de ma conception du métier. Lors de ma première année d’architecture d’intérieur à la KU Leuven, on nous a donné pour projet d’élaborer un meuble. J’ai réalisé une chaise noire en acier et marbre que, très fière, j’ai postée sur mes réseaux. Rapidement les demandes d’achat ont afflué et je me suis retrouvée propulsée étudiante-entrepreneuse, vendant mes propres pièces. Il s’en est écoulé une quinzaine et dans la foulée j’ai compris que je désirais imaginer et créer à deux niveaux, du mobilier artisanal comme des espaces. Une certitude renforcée ensuite par deux rencontres. Celle d’Arno Declercq, dans l’atelier duquel j’ai travaillé durant un an, et celle de Federico Peri, que j’ai rejoint en Italie pour plusieurs mois. Ils m’ont offert une immersion profonde dans chaque aspect du métier de designer.

Et l’impulsion de lancer votre propre studio ? J’estimais ne rien avoir à perdre et tout à expérimenter. Collaborer avec eux m’a amené à construire ma propre forme d’architecture. La vision d’Arno est pleinement artistique. Ce qu’il crée s’apparente à de l’art fonctionnel, fait de pièces uniques et conceptuelles. A l’inverse, Federico s’associe à des marques prestigieuses, comme Bentley ou Baxter et se tourne prioritairement vers le marché commercial. Une fois installée à Los Angeles, j’ai également mené un projet commun durant deux ans avec la décoratrice d’intérieur américaine

Jacqueline Talski, spécialisée dans le design par l’étude des sciences spatiales et baptisé La-Bel. L’occasion d’une expérience qui une nouvelle fois mixait

ces aspects. Je me situe aujourd’hui à la jonction des deux. Je conçois des meubles pour des labels internationaux, aménage des lieux en fonction des demandes. Et en parallèle je continue à développer mon univers personnel, qui évolue constamment au fil de mes voyages.

Vous avez en effet grandi à Bruges, mais fondé votre studio à l’ombre des collines d’Hollywood. Qu’est-ce qui vous a amené de l’autre côté de l’Atlantique ? L’amour. Mon compagnon a eu une opportunité professionnelle aux Etats-Unis et je l’ai suivi. J’y ai dessiné ma première collection dont les modèles ont ensuite été réalisés en Belgique, en collaboration avec un ami et au sein de son atelier. Mon amour de l’artisanat me vient de mes racines. Notre pays possède un savoir-faire et une technique uniques. Mais l’architecture américaine, dont je suis tombée sous le charme, imprègne tout autant mes créations. Celle de Miami, une esthétique entremêlant des courbes omniprésentes et l’influence art déco. Tout celle du Los Angel des années 70 et 80, illustrée à merveille par le J. Paul Getty Museum. Mais aussi de la vision futuriste du Walt Disney Concert Hall. C’est une région d’une exceptionnelle diversité avec un mélange de cultures inouï, entre pièces vintage, imprimés et objets de collection. Un cadre incroyablement inspirant.

La vision du design est-elle très différente entre les deux continents ? Totalement. Nous avons la chance de ne pas considérer l’architecture d’intérieur comme un luxe inaccessible, a contrario des Etats-Unis où celle-ci est réservée à une certaine élite. Notre pays nourrit également une vraie sensibilité aux matériaux nobles, comme le bois, le marbre, la pierre mais aussi au fait main et à l’attente d’une exécution parfaite. A Los Angeles, l’accent est davantage mis sur l’aspect visuel et accrocheur d’une pièce plutôt que sur son processus de fabrication et son authenticité. C’est une tout autre approche.

Considérez-vous Los Angeles comme un foyer ou plutôt comme une escale ? J’aime ce lieu, mais il reste une étape. J’ai d’ailleurs décidé de ne plus y passer

que la moitié du temps, pour revenir en partie en Italie et surtout en Belgique, où m’entrainent mes projets professionnels actuels. Je prépare actuellement une collection avec Polywave, une jeune marque de mobilier belge. J’ai également achevé une série murale en noyer, différente de tout ce que j’ai pu concevoir auparavant, même si elle demeure très organique et artisanale et qui vient d’être présentée à la Belgian Art & Design Affair de Gand. J’exposerai aussi début juin dans une galerie pop-up de Bruges, encore en rénovation. Mais plus que tout, je rêve de poser un jour mes valises dans mon atelier et me consacrer uniquement à la fabrication de mes créations. Définitivement, mon endroit favori.

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YOUSSEF SWATT’S

« Ce n’est pas un aveu de faiblesse de parler de choses profondes»

Le rappeur tournaisien de 27 ans Youssef Swatt’s, de son vrai nom Youssef Reziki, est entré dans une nouvelle dimension à l’issue de sa victoire dans la troisième saison de l’émission « Nouvelle École » sur Netflix. Désormais installé à Paris, l’éducateur de formation continue de transmettre sa passion et clôt le chapitre de sa première vie dans l’EP « Chute Libre ».

MOTS : JASON VANHERREWEGGE PHOTOS : PIERRE DASCHIER

De la perte de contrôle aux sensations fortes en passant par le déclin et le changement, le titre de votre dernier EP (le troisième après avoir sorti également trois albums) « Chute libre » peut laisser place à de multiples interprétations. Quelle est la vôtre ? C’est avant tout cette idée de saut dans le vide, de saut dans l’inconnu qui implique beaucoup de sensations fortes.

Ça représente une parfaite métaphore de tout ce que j’ai pu vivre ces derniers mois. L’attente avant la diffusion de « Nouvelle École », le fait que ça sorte et que tout aille très vite. Ça peut à la fois faire peur et c’est en même temps beau à vivre. Pour l’anecdote, l’idée m’est venue quand je tournais le clip pour « Turbulences » dans lequel je saute en parachute. L’objectif était alors de rapper pendant la chute libre. C’est en rentrant de ce tournage que je me suis rendu compte que je voulais ce titre.

Dans « Turbulences », justement, vous évoquez le fait que vous êtes « peutêtre sur terre pour dénoncer un tas de drames ». Votre volonté reste la même qu’à vos débuts il y a plus de dix ans, c’està-dire faire passer des messages ? C’est intrinsèque à la personne que je suis mais

ce n’est pas une condition sine qua non de ma musique. Je n’ai pas de ligne éditoriale précise quand je me mets à écrire. Je le fais spontanément, à l’instinct, car il y a certaines causes qui me tiennent à cœur. Ce n’est toutefois pas une obligation et il y a d’ailleurs certaines chansons où je parle juste de moi ou d’autres choses.

Vous définissez votre style comme un « nouveau rap à l’ancienne », Qu’entendezvous par là ? Beaucoup de gens me collent l’étiquette de rap à l’ancienne et cette appellation est venue d’un ami en studio qui a désigné mon style de la sorte. Ça me définit assez bien. Quand on écoute ma musique, on sent les influences d’un rap plutôt années 90-2000 dans la manière de poser, d’écrire ou encore dans la voix. Mais dans « Turbulences »,par exemple, on ramène des beats un peu bump up (des instrus énergiques, puissantes et qui donnent envie de bouger - nda). Il y a donc un mélange de sonorités modernes avec des propos un peu à l’ancienne.

Vous accomplissez un rêve sur cet EP en réalisant un featuring avec Youssoupha. Un artiste qui rappe depuis 1993, soit cinq ans avant votre naissance, comme il le rappelle sur « Demain tout ira mieux » et qui vous a surtout donné l’envie de faire ce métier. C’est assez incroyable ! Au-delà du rêve, c’est une rencontre humaine et pas seulement artistique. Nous sommes très connectés. On a passé beaucoup de temps sur le morceau et on a essayé beaucoup de choses. Je suis très content. C’est une jolie case cochée sur ma liste.

Vous avez croisé la route d’autres légendes de la scène dans l’émission avec Aya Nakamura, SDM ou SCH. En quoi vous ont-ils aidé pour la suite de votre carrière ? Ils m’ont tous les trois donné à peu près le même conseil pendant le tournage : « Tu viens de gagner mais la plus grosse épreuve c’est celle qui t’attend ». J’ai pris conscience que le succès ne devait pas être une zone de confort dans laquelle je me repose. J’ai encore beaucoup de choses à prouver.

Dans « L’ordre des choses », vous montrez à nouveau que votre musique est très personnelle en évoquant votre amour pour votre famille. En quoi l’éducation permet-elle de résister plus facilement aux dérives de la notoriété ? Il n’y a pas de formule secrète pour se prémunir même si l’éducation est l’un des remparts les plus solides. Il est essentiel de se sentir protégé par son entourage. J’ai eu six, sept mois pour me préparer à tout et ça a été vraiment le meilleur bouclier.

Votre mélancolie est tout particulièrement présente dans votre duo avec le virtuose Sofiane Pamart sur « Épilogue ». Cette forme de fragilité affirmée depuis le début de votre carrière n’est-elle pas une arme pour les autres rappeurs ? Je vois quelque chose de beau dans le fait de parler de sensibilité, de mélancolie, de nostalgie,

de choses tristes...Il y a un côté très solide et, on en revient à l’éducation, ce n’est pas un aveu de faiblesse de parler de choses profondes.

Vous affirmez dans « Générique de fin » que l’EP n’est que la fin d’un chapitre. À quoi ressemblera le prochain ? J’ai envie de fermer la parenthèse de tout ce que j’ai pu vivre grâce notamment à « Nouvelle École » et aussi des douze dernières années où je me suis battu pour mon rêve. J’ai déjà fait plein de belles choses qui ont changé ma vie mais j’ai désormais envie de regarder vers l’avenir. J’ai de nouveaux projets, de nouvelles ambitions, comme l’écriture en ce moment d’un nouvel album.

www.youssefswatts.com

THOMAS DETRY

« J’ai envie de faire bouger les choses en Belgique »

Le PGA Tour n’a pas résisté au talent de Thomas Detry. Pour la première fois dans l’histoire du golf belge, l’un de nos fers de lance a réussi à signer un succès retentissant sur le plus prestigieux des circuits en février dernier au WM Phoenix Open. Rencontre avec ce phénomène de la petite balle blanche qui passe sa vie entre l’Amérique du Nord, Dubaï et Londres.

MOTS : JASON VANHERREWEGGE PHOTO : SARAH STIER

Même si vous avez tenu votre premier club de golf à cinq ans, vous pratiquiez d’autres sports au cours de votre enfance comme le tennis et le hockey sur gazon au Royal Leopold Club. Pourquoi est-ce important de toucher à tout et surtout de s’amuser quand on est petit ? C’est toujours un conseil que je donne aux parents. Je suis moi-même papa de deux enfants. Je vois souvent des parents qui poussent leurs enfants et qui veulent vraiment qu’ils soient à fond dans le golf uniquement alors qu’ils n’ont que 8 ans. C’est assez triste à voir. Un enfant doit se découvrir lui-même avec différents outils.

À quel moment avez-vous réalisé que vous pouviez faire de votre passion votre métier ? Assez vite ! Vers 12-13 ans, je dirais. J’adorais Tiger Woods, je regardais le golf

à la télévision et j’ai eu ce rêve de devenir numéro 1 mondial. Il y a toujours le passage à l’adolescence, à l’Université, où on découvre autre chose. À un moment, je me suis demandé si je voulais vraiment taper la balle de golf toute ma vie. Mais, finalement, la passion a pris le dessus. Après l’Université, je me suis donné trois ans en me lançant en tant que pro. J’ai eu la chance de très vite bien démarrer ma carrière.

Le golf est souvent perçu comme un sport solitaire. Comment gérez-vous cette dimension sur le circuit ? J’essaye de ne jamais être seul en tournoi. Sur le parcours, il n’y a que moi et le caddie. Mais j’ai souvent mon coach qui est là. J’ai aussi un préparateur physique. J’ai ma famille, mes enfants… C’est un sport solitaire mais c’est une équipe. Quand je gagne, ça reste une victoire collective.

Comment fait-on pour résister mentalement à la pression ? Votre préparation passe notamment par la méditation. Je ne le fais pas tous les jours mais la méditation m’a fortement aidé dans certaines situations où la pression était intense. J’ai appris à maîtriser certaines techniques que je dois encore perfectionner et améliorer. J’ai appris à être un peu plus maître de moi-même, de mes émotions. À côté de ça, je fais également appel à un préparateur mental. C’est une Américaine avec qui je partage pas mal de choses quand je sens que j’en ai besoin.

L’aspect mental semble être plus important que le côté physique dans ce sport. Pour faire une partie de golf entre amis, il ne faut pas forcément être fit mais le pratiquer comme on le pratique nécessite de l’être. On voyage de semaine en

semaine, on enchaîne de longs déplacements, on est debout tôt le matin, on est sur un parcours de golf pendant cinq voire six heures. On s’entraîne avant et parfois après. Il y a des capacités physiques importantes pour performer et ne pas se blesser comme un dos bien costaud, un cardio qui tient la route et des hanches qui sont plus fortes qu’on ne le pense.

Vous avez évolué sur les circuits européens et américains. Pourquoi avoir décidé de déménager et d’aller étudier à la base aux États-Unis ? Le sport aux États-Unis, c’est un autre monde qu’en Europe. En Europe, ça reste encore un village. Quand on voit les infrastructures que les universités ont, les moyens financiers disponibles pour nous envoyer à gauche et à droite et à quel point on est poussé… C’est un peu un passage obligé.

Dans le golf, on performe encore jusqu’à 40 ans donc il y a moins cette contrainte de temps comme dans d’autres sports. On peut commencer notre carrière pro vers 22-23-24 ans.

Imaginez-vous un jour transmettre votre expérience aux jeunes golfeurs belges ? Avec toute l’expérience que j’ai acquise et avec mon nom, j’aimerais garder un pied dans le golf. Mais c’est une question difficile car je peux jouer pro au golf jusqu’à mes 50 ans ou presque. Si je me blesse ou que je ne peux plus jouer, je ne sais pas ce que je ferai. J’aime assez bien la finance, l’immobilier… J’ai un atout pour le business mais je garderai toujours un pied dans le milieu et j’ai envie de faire un peu bouger les choses en Belgique. Ça reste un petit pays et le golf n’est pas vraiment démocratisé. Le nombre de licenciés a déjà bien

augmenté avec ce qu’on a fait avec Nicolas Colsaerts et Thomas Pieters. Mais il y a encore du boulot et c’est un peu un devoir de partager cette expérience en tant que sportif belge. Ça passe notamment par le fait de se montrer.

En dehors du golf, qu’est-ce qui vous anime tout particulièrement ? Je lis beaucoup, j’adore m’informer et comprendre les mouvements macro-économiques dans le monde entier. J’adore aussi toujours jouer au tennis. J’ai également une famille avec deux petites filles de deux et un an, et ça prend pas mal de temps.

I : tomdetry

UN DESIGN EXEMPLAIRE

Une modernité à couper le souffle. Un raffinement inégalé. Aussi disponible en version hybride électrique (PHEV). Range Rover. Toujours une référence.

Land Rover Wavre

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VOYAGE

Une envie d’évasion ? Suivez notre guide…

L’ABBAYE DES VAUX-DE-CERNAY

Un domaine enchanteur

À une cinquantaine de kilomètres de Paris, nichée dans la forêt de la Vallée de Chevreuse, l’Abbaye des Vaux-de-Cernay mêle héritage cistercien et élégance feutrée. Transformé en hôtel, ce joyau d’exception impose son caractère au milieu des vieilles pierres, d’un cadre grandiose et d’une atmosphère envoûtante. Une immersion hors du temps, où chaque détail sublime cette escapade féerique.

MOTS : NICOLAS DE BRUYN PHOTOS : HERO IMAGES

Il était une fois…

L’Abbaye des Vaux-de-Cernay trouve ses origines en 1118, lorsque des moines cisterciens fondent ce sanctuaire enveloppé par la forêt. Après avoir traversé guerres et épidémies, elle est abandonnée en 1790 avant d’être sauvée en 1873 par la baronne Charlotte de Rothschild, qui restaure les bâtiments et façonne le domaine tel qu’on le connaît aujourd’hui. Après la Seconde Guerre mondiale, il passe de main en main avant d’être découvert par Laurent de Gourcuff, fondateur de Paris Society (Maxim’s, Giraffe et CoCos…). Après quatre années de travaux titanesques, le site rouvre ses portes en octobre 2023, métamorphosé en un hôtel d’exception où se mêlent héritage, panoramas spectaculaires et luxe feutré.

Dès l’arrivée, la magie opère

Depuis Bruxelles, on accède à l’Abbaye des Vaux-de-Cernay en longeant la forêt de Rambouillet sur quelques kilomètres. On est immédiatement frappé par la majesté de cet ancien monastère cistercien.

Passée la porte d’entrée, on est accueilli par un personnel aux petits soins, en gilet de tweed sur chemise blanche. La quiétude envahit ces murs et on se laisse surprendre par cette atmosphère chargée de secrets, au gré des couloirs et des portes dérobées.

La décoration, signée Cordélia de Castellane, directrice artistique de Dior Maison et de Baby Dior, célèbre le chic intemporel. Un doux mélange d’intérieurs chaleureux et colorés, de motifs délicats, de mobilier soigneusement sélectionné et d’œuvres d’art, s’intègre dans un univers inspiré du château français et du manoir de campagne britannique.

Une chambre comme un cocon hors du temps

On pose ses valises dans l’une des 145 chambres et suites réparties entre l’Abbaye, les Haras (anciennes écuries de la propriété) et les Pavillons. La nôtre se love au sein de l’édifice principal, un écrin feutré où règne un charme aux airs d’antan. L’esprit de la baronne de Rothschild semble encore y flotter.

Ici, le décor au style baroque enveloppe comme une étreinte douce. Les murs aux motifs ondulés encadrent un lit imposant, coiffé d’une tête de lit en tissu floral assorti au banc capitonné. Le tapis léopard apporte une touche de caractère, tandis que la cheminée en marbre et le mobilier chiné ou conçu sur mesure renforcent l’authenticité de cet intérieur. La salle de bain, tout aussi raffinée, mêle marbre délicat et bois noble, créant une ambiance intime et luxueuse.

Depuis la fenêtre, le regard se pose sur les imposantes traces du passé laissées par l’ancienne église abbatiale. Seules

subsistent aujourd’hui de majestueuses ruines, où les arcades élancées et les murs de pierre, marqués par le temps, dessinent les contours d’une histoire fascinante. Entre ombre et lumière, ces vestiges imposent leur poésie brute, offrant au paysage un décor romantique et mystérieux, imprégné de l’héritage cistercien.

Un immense terrain de jeu entouré d’un havre préservé

À bicyclette… on ne cesse de découvrir ce domaine de 185 hectares, entre prairies, bois verdoyants et lac paisible, idéal

pour une virée amoureuse en barque. Tout près, des alpagas broutent tranquillement à l’intérieur de leur enclos. Un émerveillement à l’état pur !

A 15 minutes à pied par un chemin à travers le parc, on découvre La Ferme, ouverte en septembre 2024. Ce refuge inspiré des fermes traditionnelles comprend 39 chambres, une trattoria et le Betty’s Bar, en clin d’œil à Betty de Rothschild. Blottie parmi les arbres majestueux et bordée de prairies pittoresques, on y trouve aussi la Petite Ferme, où vivent poules, lapins, petites chèvres et ânes.

Derrière les murs de l’Abbaye des Vauxde-Cernay résonnent plus de 900 ans d’histoire. Cette incroyable maison de famille, version XXL, se dote à présent d’un Kids Club, en partenariat avec Tartine et Chocolat. Et pour lâcherprise, le spa, installé dans les Haras et conçu en collaboration avec Tata Harper, offre une véritable connexion à la nature environnante, avec une sublime piscine extérieure chauffée.

Les activités sont légion : salle de cinéma (carrément !), atelier d’art, billard, yoga, tennis, ping-pong, parcours sportif, fitness, aire de jeux pour les plus petits, vélo, pédalo, pêche, pétanque, mölkky, croquet… Un moment entre style et tradition. Le seul dilemme ? Choisir ! Pour notre plus grand plaisir, on a craqué pour la gaming room : 200 m² de fun pour les grands enfants que l’on reste toujours !

Expérience gastronomique alliant patrimoine et saveurs

Encore une fois, le choix est vaste. Seule règle : savourer l’instant ! Siroter un apéritif au Jame’s Bar ou au Betty’s Bar ?

S’attabler à la Trattoria Di Bambini, le restaurant de la Ferme, ou à L’Auberge pour redécouvrir les saveurs d’antan ?

Notre choix s’est posé sur Les Chasses, le restaurant le plus élégant, installé dans l’ancienne salle de chasse de la famille Rothschild. Un décor de manoir fantasque et rustique, qu’on imagine sorti d’un livre de contes. On y partage une cuisine française authentique composée de produits de saison. Mais le véritable coup de cœur revient sans conteste au Réfectoire des Moines ! Ce lieu est dédié aux petits-déjeuners –somptueux ! – et aux brunchs du weekend. Avec ses voûtes constellées de bougies, l’ambiance rappelle Poudlard et invite à des conciliabules magiques. Ne jamais cesser d’aimer et de rêver !

www.abbayedesvauxdecernay.com

THE PENINSULA LONDON

L’écrin royal

Pour sa première adresse britannique, le luxueux groupe hôtelier The Peninsula a élu résidence au cœur de Londres, à quelques pas de la Wellington Arch et de Buckingham Palace. Un cadre qui résonne à merveille avec la majesté de cet établissement 5 étoiles, où élégance et grandeur règnent en maître.

MOTS : BARBARA WESOLY

PHOTOS : THE PENINSULA

Spectaculaire. Le mot s’impose tel une définition souveraine. The Peninsula London incarne en effet tous les superlatifs. A commencer par l’exception que représente l’émergence d’un établissement hôtelier nouvellement construit à Londres et plus encore face à Hyde Park, dans l’emblématique quartier de Belgravia. Mais aussi par la multitude de talents prestigieux lui ayant donné ses lettres de noblesse. Et au sens propre, puisque l’édifice, conçu par le renommé cabinet Hopkins Architects, est directement inspiré du Palazzo Farnese de Rome, joyau de l’architecture de la Renaissance. Tout comme sa structure en carré parfait, agencé en quatre ailes et abritant 190 chambres et suites, ainsi que six restaurants et bars et un espace bien-être. Au centre, s’y révèle une lumineuse cour intérieure signée Enzo Enea, que le prestigieux designer paysagiste a imaginé comme un havre luxuriant où le jasmin se mêle aux glycines et entoure des érables japonais centenaires.

Le sublime jusque quand les détails

Deux dragons de pierre gardant l’entrée achèvent d’offrir au bâtiment une allure monumentale, mais c’est pourtant sur les douces notes de musique classique d’un piano à queue que s’ouvrent ses portes. Et sur un restaurant aux colonnes bordées d’or et ses fresques végétales, baptisé The Lobby, comme un clin d’œil à son emplacement. Sous ses lustres en cristal et ses hauts plafonds ornés de moulures, cohabitent des influences cosmopolites et un tea time dans sa plus pure tradition. Une fusion gourmande qui illustre à merveille l’alchimie unique des lieux, osmose entre hospitalité britannique et raffinement contemporain. C’est au célèbre décorateur new-yorkais Peter Marino qu’est revenu la mission de faire naître un havre cosy dans ce cadre magistral, dont le luxe chaleureux habite chaque détail. Une atmosphère qui atteint son point d’orgue dans les spacieuses chambres de l’hôtel de plus de 50 m², d’où admirer la nature d’Hyde Park ou le décor de la cour intérieure. Bibliothèques et dressings en acajou, meubles aux matériaux précieux et aux palettes de brun et de beige, grès onyx aux reflets miel habillant la salle de bain et multitude d’œuvres contemporaines et de livres d’art et classiques, entourent un lit titanesque, imprégnant les lieux d’une profonde élégance.

Revisiter la tradition gastronomique

Même si l’art en habite chaque espace, c’est l’amour du sport automobile et de l’aviation qui règne en maître à The Peninsula London. Après avoir découvert dans le patio une flotte impressionnante de luxueux ancêtres restaurés, direction le rooftop de l’établissement pour en prendre plein les yeux. Le voyage commence dès le passage menant aux ascenseurs, où sont présentés en alternance des objets de collections uniques, comme la légendaire Napier Railton, voiture de course à moteur d’avion ou encore le nez d’un Concorde. Puis, place à l’ascension jusqu’au 8e et dernier étage, dans un décor à l’ambiance de nacelle de montgolfière. Mais c’est en atteignant The Brooklands, que le somptueux prend

véritablement ses quartiers. Portant le nom du premier circuit au monde et bâti en terre britannique, il se divise en plusieurs espaces : un bar aux fauteuils moelleux, idéal pour profiter d’une vue à couper le souffle sur la ville, et, en été, une terrasse d’où l’on peut admirer le soleil se coucher, de Battersea jusqu’à la cathédrale Saint-Paul. S’ y ajoute un restaurant doublement étoilé au Guide Michelin, orchestré par le chef Claude Bosi, dont la carte explore le meilleur des traditions des îles britanniques, agrémentées de touches contemporaines. Des plats signatures, synonymes de périples allant des landes aux lochs, comme le caviar d’Exmoor, oignon de Roscoff et gelée de canard ou l’agneau du Lake District, menthe et pastrami. En guise de virage culinaire, l’hôtel abrite également le Canton Blue et son

bar Little Blue, où savourer des spécialités et thés en provenance de Chine. Ainsi que le Peninsula Boutique & Café et ses douceurs accessibles tout au long de la journée.

Point d’orgue d’un séjour, le Spa and Wellness Centre mérite à lui seul le détour. Aussi bien pour sa somptueuse piscine de 25 mètres, entre des murs bordés de délicates mosaïques, que pour la sérénité de son espace bien-être. Un véritable temple de beauté, proposant des massages et soins ainsi que des rituels à base d’aromathérapie, aussi innovants que délicieux. Transcender le prestige pour offrir l’expérience d’un cocon intimiste. The Peninsula London, un must.

www.peninsula.com

IXELLES - PLACE BRUGMANN
Superbe Hôtel de Maître Rénové

HÔTEL FLORIDA PARIS

Une ode à l’Art déco et au glamour vintage

Niché dans un élégant bâtiment haussmannien d’angle, l’Hôtel Florida

Paris dévoile un décor singulier, alliant influences Art déco et pièces chinées de luxe. Situé en plein cœur du quartier animé de la Madeleine, où se mêlent effervescence festive et élégance intemporelle, cet écrin sophistiqué promet une expérience hors du temps.

Derrière la porte cochère du 12 Boulevard Malesherbes, nous pénétrons dans un cocon à la fois intimiste et joyeux. Ouvert en 2024 dans le quartier de la Madeleine par son fondateur Matthieu Dumas, ce lieu au cachet unique a tout pour plaire. Ici, l’élégance se conjugue à un savant mélange de mobilier des années 70 et à une atmosphère de maison de famille, créant un cadre à la fois chaleureux et éclectique. Un délicat parfum flotte dans l’air, mêlant notes de cuir, de café et de bois de mahogany, relevées par les effluves envoûtants des lys de Casablanca. Une signature olfactive imaginée par Rami Makdachi, créateur de la marque de bougies Lola James Harper. Celle-ci confère aux sept étages l’odeur apaisante des belles demeures.

Le décor a été imaginé par l’agence d’architecture d’intérieur parisienne Liautard and the Queen, déjà reconnue pour la décoration du restaurant La Môme à Monaco. Pour concevoir Le Florida Paris, le duo a habilement mixé des motifs tropicaux, des formes géométriques et des papiers peints fleuris. Le résultat est saisissant !

Tout le mobilier, jusqu’au moindre verre à dents, a été soigneusement chiné pour donner à chacune des 39 chambres et suites un cachet particulier. Dans nombre d’entre elles, des photographies de duos célèbres, à l’instar de Jane Birkin et de Serge Gainsbourg, ornent les murs. Conçues comme des appartements, certaines suites sont interconnectées, tandis que d’autres disposent d’un balcon offrant une vue imprenable sur la Tour Eiffel.

La nôtre se pare d’un somptueux papier peint floral aux teintes chaudes, qui dialogue avec les rideaux de velours et les nuances ocres du mobilier. Le lit, généreusement garni de coussins, invite à la paresse, tandis que le petit salon en alcôve crée un cocon feutré, baigné d’une lumière tamisée. Dans la salle de bain, les carreaux aux tons terre de Sienne et les détails soigneusement choisis prolongent cette esthétique vintage et aboutie.

MOTS : NICOLAS DE BRUYN
PHOTOS : YANN DERET

NEPITA, LE RESTAURANT BIEN NOMMÉ

Si l’ambiance cosy des chambres invite à la sérénité, le rez-de-chaussée, lui, vibre d’une énergie différente avec le restaurant Nepita, adresse gastronomique incontournable.

La décoration allie charme rétro et sophistication contemporaine. Avec ses chaises tulipes aux assises en velours orangé, ses banquettes en velours bordeaux et son mobilier en bois aux lignes courbes, l’espace évoque une

esthétique inspirée des années 60 et du style Art déco. Le bar en marbre noir veiné apporte une touche de luxe, tandis que le carrelage au sol à motif d’écailles de poisson ajoute un effet graphique subtil. L’éclairage soigné, composé d’appliques murales en verre et métal ainsi que d’un lustre en laiton, diffuse une lumière tamisée et enveloppante.

Aux commandes, la Cheffe Amandine Chaignot, déjà à la tête des restaurants parisiens Pouliche et le Café de Luce, signe ici une carte aux affluences méditerranéennes. Comme un clin d’œil à

son nom, le Nepita, cette herbe aromatique aux notes mentholées typique du maquis corse, vient subtilement relever certaines créations.

Lors de notre soirée chez Nepita, nous avons succombé au menu découverte en cinq séquences, une véritable ode aux saveurs raffinées. L’amuse-bouche ouvre le bal avec finesse. Viennent ensuite les entrées, qui réservent de belles surprises. L’artichaut entier à effleurer, sublimé par un siphon de scamorza, s’impose comme une révélation ! En parallèle, les coquilles SaintJacques rôties se marient à une purée et des chips de panais, rehaussées par une vierge de raisin rose, des oignons grillés et un jus corsé. Les plats poursuivent cette partition gastronomique avec brio. La caille rôtie se déguste avec des champignons sauvages, des pommes de terre grenailles et un jus réduit. Quant aux tagliolini aux langoustines, magnifiés par une bisque réduite à la nepita, ils incarnent l’un des plats signature de la Cheffe et tutoient la perfection. Pour conclure, le dessert chocolat et clémentine joue sur le contraste entre l’intensité du cacao et l’acidité fruitée de l’agrume.

L’expérience atteint son apogée grâce à un accord mets et vins d’une grande justesse. Il faut savoir que la cave est la marotte du propriétaire, qui l’a lui-même développée avec passion. Nous avons tout particulièrement apprécié le Chassagne-Montrachet Domaine Fontaine Gagnard 2022, un nectar d’une pureté aromatique remarquable, dont l’équilibre entre richesse et fraîcheur a parfaitement accompagné cette soirée d’exception.

www.hotelfloridaparis.com

© Karel
Balas

Plus qu’un magasin de décoration, X38 est un lieu d’inspiration, où les matières, les couleurs et les motifs se mélangent pour former l’intérieur qui vous ressemble.

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LE NORMANDY La légende vivante de Deauville

Emblématique de Deauville, l’Hôtel Barrière Le Normandy est bien plus qu’un joyau intemporel : c’est une icône. Véritable symbole de l’art de vivre à la française, il incarne depuis plus d’un siècle le raffinement et l’élégance, attirant célébrités, artistes et amateurs de luxe en quête d’une parenthèse enchantée sur la Côte Fleurie.

© Fabrice Rambert

Une plage de sable fin et sa myriade de parasols colorés. Ses célèbres Planches couronnées d’un ciel bleu pastel. Ses cabines baptisées des plus grands noms du cinéma américain. Bienvenue à Deauville ! Depuis le XIXe siècle, la station balnéaire offre une escapade tout en glamour. Pour parfaire cette échappée, un lieu où séjourner : l’Hôtel

Barrière Le Normandy.

Une histoire, une légende

L’histoire de la ville débute au milieu du XIXe siècle. Deauville n’est alors qu’un modeste village dominant un

vaste marais bordé d’une plage de sable fin. Ces 160 hectares de terres vierges inspirent le duc de Morny, pilier du Second Empire et demi-frère de Napoléon III. Homme d’affaires, il devine le site idéal pour accueillir et satisfaire la haute société parisienne éprise de bains de mer. Des marais jaillissent des villas aux jardins éblouissants, une gare, de grands hôtels, des bains hydrothérapiques… En 1864, un casino puis un hippodrome sont construits et le train relie Paris à Deauville en quelques heures seulement. Très vite, le ToutParis accourt dans cet endroit à la mode. A sa disparition en 1865, Deauville est délaissée. Son réveil, la ville le doit

à Eugène Cornuché, propriétaire de la célébrissime brasserie parisienne Chez Maxim’s et directeur du casino de Trouville. Distractions et confort sont indispensables à ses yeux pour faire revivre la station : un casino, puis un palace, Le Normandy, sont construits.

Lors de son inauguration en 1912, les journalistes présentent Le Normandy comme le « plus bel hôtel du monde ». Le Tout-Paris débarque. Au cœur de l’établissement, Coco Chanel ouvre sa boutique de chapeaux à l’enseigne « Gabrielle Chanel ».. L’élite du monde des arts, des lettres, de la politique, de la presse et du sport se bouscule dans

son hall. Après la guerre, de station à la mode, Deauville s’impose comme la station où il faut être et Le Normandy, le lieu où il faut séjourner. Churchill choisit la plage fleurie pour passer ses vacances tout comme le roi Alphonse XIII d’Espagne. Quant au prince de Galles, il fête ses 30 ans au Normandy tandis qu’André Citroën et Françoise Sagan font les beaux jours du casino…

L’histoire de l’Hôtel Barrière Le Normandy est intimement liée à celle de Deauville. Il a été conçu comme un écrin de charme et de prestige, à l’image de la station balnéaire. Inspiré du style anglo-normand, avec ses colombages verts et sa toiture si reconnaissable, il a su traverser les époques sans perdre son âme. Aujourd’hui, il incarne encore ce mariage unique entre histoire et modernité, entre faste d’antan et luxe contemporain.

Rénovation et renaissance

En novembre 2015, le prestigieux hôtel ferme pour rénovation, pour la première fois depuis son inauguration en 1912. Une brève parenthèse, le temps d’un hiver. Pour impulser un nouveau souffle à l’établissement iconique, deux architectes décorateurs de renom : Alexandre Danan et Nathalie Ryan. Cette dernière a sublimé la décoration des chambres et suites du Normandy en préservant son histoire tout en modernisant son style. La toile de Jouy, emblème du lieu, est revisitée dans des teintes harmonieuses, associée à des tissages raffinés et une moquette à motifs chevrons. Alexandre Danan a lui redonné au restaurant La Belle Époque son faste d’antan avec des touches contemporaines. Des couleurs sobres et élégantes, une architecture raffinée et magnifiée, après cette rénovation, l’hôtel semble avoir rajeuni sans avoir perdu son authenticité éternelle.

© Adrien Hue
© Antoine
Denoix
© Patrick
Messina

Une invitation aux sens

Outre son histoire et son architecture, Le Normandy sait accueillir ! Impossible de passer à côté du spa Diane Barrière situé au rez-de-chaussée. Trois marques répondent aux besoins d’une clientèle exigeante pour des programmes personnalisés : Biologique Recherche, Bonpoint et Algologie. Bien sûr, hammam, sauna, douche sensorielle, salle de fitness ou encore piscine intérieure viennent compléter l’offre.

Pour les épicuriens, l’étendue des restaurants du groupe Barrière à Deauville ne peut que séduire. Au cœur de l’hôtel, la Belle Époque propose une cuisine

française où poissons et crustacés sont à l’honneur. Mais l’établissement est surtout renommé pour son mythique brunch du dimanche. Grandiose, il rassemble locaux et touristes autour de tablées conviviales et de plusieurs buffets mariant mets sucrés et salés et honorant crustacés et mollusques de la région. Un must. A quelques pas de l‘hôtel, rendez-vous en bord de plage, au Ciro’s, sur les mythiques Planches. D’abord installée dans le centre-ville puis inaugurée en 1959 sur Les Planches, cette institution renaît l’été 2024. En cuisine, c’est le chef Adrien Brunet, formé entre autres auprès de Yannick Delpech et Jean Luc Rocha,qui compose une carte fraîche et gourmande autour

des meilleurs produits de la mer. Le plat signature ? La bouillabaisse royale (au homard) ! Un peu plus loin, les beaux jours et la haute saison venus, le Bar de la Mer et le Bar du Soleil font fureur avec la mer en toile de fond. Couleurs pop, assiettes iodées et immense terrasse ensoleillée, que rêver de plus ? Ici, on oscille entre tables et transats, une glace ou une crêpe à la main.

Deauville et son hôtel mythique... Un lieu iconique où élégance et authenticité se côtoient dans une ambiance douce que rien ne vient troubler.

www.hotelsbarriere.com

DANS LES COULISSES DE LA COVER

MOTS : JASON VANHERREWEGGE PHOTO : JON VERHOEFT

Helena Bailly est le nouveau phénomène de la scène musicale belge. Rien d’étonnant que de donner rendez-vous à la jeune chanteuse de 23 ans chez Paramour, un lieu culturel qui, comme elle, est en pleine construction. Dans le courant de l’année, ce futur repère bruxellois hébergera à la fois des résidences d’artistes, un espace d’expositions et un bar. On en a l’eau à la bouche.

En plein quartier européen, l’état général est à la fête. Sur les conseils du jeune styliste à suivre Jules Depierreux et après être passée entre les mains du make-up artist et coiffeur Luc Depierreux, Helena enfile ses plus belles

tenues, issues d’Essentiel Antwerp, qui épousent parfaitement ses courbes. Elle enjolive ensuite le tout de bijoux fait main par les joaillières belges Laura et Paola Sole chez Aroz Jewelry.

Le spectacle peut enfin commencer. Le photographe Jon Verhoeft prend les commandes de la scène et, après s’être imprégné des lieux, place son modèle devant différents tableaux. Doté d’un esprit artistique détonnant, il se nourrit alors de son environnement pour jongler avec les couleurs et les reflets que lui offre la nature. Sa muse d’un jour, elle, s’inscrit dans les paysages successifs avec une élégance et, surtout, une force de caractère assez rare pour une néophyte.

Le professionnalisme d’Helena raconte sa réussite. Enchaînant les poses comme les hits, notamment au sol (!), l’auteure-compositrice-interprète reste imperturbable dans toutes les situations. Sérieuse et appliquée, elle s’adapte très facilement à chaque rôle et à chaque nouveau protagoniste qui entre dans le cadre. De la chaise dessinée par le jeune créateur Martin Gillis aux effets pyrotechniques, l’interprète de « Pieds sur terre » s’approprie le plateau et joue le jeu. Avec le sourire aussi parfois, bien évidemment, en lançant, pour l’anecdote, un fou rire général en validant un effet de fumée à partir d’une cigarette électronique. Un véritable tabac !

Pour aujourd’hui et pour demain

Votre patrimoine, vous le constituez précieusement. Nous le respectons et veillons à sa croissance à long terme grâce à notre expertise en gestion et planification, selon une approche durable et personnelle.

De la sérénité pour vous et votre famille, aujourd’hui et demain.

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