Le rythme de la construction de maisons individuelles est soutenu durant toute la période. Le style Art déco, qui se déploie aussi bien sur un modeste pavillon que sur une villa cossue, est davantage présent dans les nouveaux quartiers comme Les Ormeaux ou Sainte-Cécile. Quelques exemples remarquables sont aussi observés à Sainte-Adresse, Montivilliers et Harfleur.
Dans un esprit régionaliste, le béton est souvent associé à la brique, matériau local par excellence. Il ne s’agit pas seulement d’un style de façade : les plans sont plus fonctionnels, les habitations sont mieux éclairées et plus confortables. Enfin, les intérieurs sont traités dans le même esprit décoratif.
HABITER Pavillons
La façade creusée de ce haut pavillon en brique blanche tire habilement parti de la forme triangulaire de la parcelle. Les dessins des ferronneries, de la frise au sommet de l’édifice et de la balustrade du toit-terrasse, relèvent du vocabulaire de l’Art déco.
Pavillons mitoyens, 1929-1930
Architecte : Henri Daigue
Le Havre, 5-7 rue du docteur Le Nouëne
Ces deux pavillons sont construits dans le cadre d’une opération de lotissement d’une rue du quartier des Ormeaux entre 1926 et 1939. Alors que les façades sur jardin sont très sobres, celles sur rue sont particulièrement ornementées. La brique blanche est agrémentée de pilastres, d’encadrements de fenêtres, de motifs décoratifs et de ferronneries Art déco typiques.
Pavillon, 1932
Architecte : Gaston Lelaumier Le Havre, 9 rue de Frileuse
Pavillon, 1935
Architecte : Henri Daigue Entrepreneur : Roumy Harfleur, 11 rue Maryse Leblanc
Au sein du lotissement de Fleurville, Henri Daigue conçoit un pavillon qui exploite au mieux le répertoire formel de l’Art déco. Deux bow-windows placés l’un sur l’autre, un décrochement et trois jardinières en béton donnent du relief à la façade. Les corniches aux lignes brisées et une frise, crépie d’un ton plus foncé, renforcent encore le jeu des volumes. Les ferronneries des garde-corps sont décorées de cercles qui font écho au hublot placé sur la porte et au milieu de la façade.
Sous un toit-terrasse souligné par une frise en brique rouge, se développe une façade en brique blanche, animée au rez-de-chaussée d’un bow-window de forme triangulaire supportant le balcon du premier étage. Comme de nombreuses réalisations du quartier Sainte-Cécile, ce pavillon a vraisemblablement bénéficié des avantages permis par la loi Loucheur promulguée en 1928. Accordant des taux d’intérêt très bas, elle vise l’accession à la propriété individuelle des veuves de guerre avec enfants et des anciens combattants.
Détail des signatures du pavillon d’Harfleur
Sur le fronton du garage apparaissent, de part et d’autre du linteau, les noms de l’entrepreneur et de l’architecte.
Pavillon, 1927
Architecte : André Houdaille
Le Havre, 5 rue Foubert