Dh mag 151 2e trimestre 2015

Page 1

Photo © FAUST FAVART - Marisol Touraine, Ministre de la santé, Frédéric Valletoux, Président de la FHF et Laurence Rossignol, secrétaire d’état auprès du Ministère des affaires sociales et de la santé, à l’inauguration des Salons Santé Autonomie 2014

2

SPÉCIAL

SALONS ème

www.dhmagazine.fr

AZINE

L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R

DH MAGhors série 151 trimestre 2015



DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

3



DH MAG

AZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R

DH n°151 - Hors série - 2 ème trimestre 2015

DH MAGAZINE Tr i m e s t r i e l : 4 0 0 0 e x . INPI : 1716-633 - ISSN : 1277-4383 w w w. d h m a g a z i n e . f r Marc GUILLOCHON, Fondateur de DH Magazine, Directeur d’hôpital EHESP marc.guillochon@dhmagazine.fr

ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : Jérôme Bataille, AIA Associés Bernard Bensadoun, Directeur Général Délégué Polyclinique de l’Atlantique, Association Hospitalière de l’Ouest - Groupe VEDICI Coralie Bouillot, en charge du focus développement durable, Salons Santé Autonomie Pascal Champvert, Président de l’Ad-Pa, Association des Directeurs au service des Personnes Âgées Pr Frédéric Courbon, Chef département imagerie, IUCT Oncopole Coralie Cuif, Secrétaire Générale, FEHAP Pierre Desmarais, Avocat à la Cour, Correspondant Informatique et Libertés Corinne Dupuy, Directrice associée de l'agence becom! Rachida El Mokhtari, journaliste David Entibi, fondateur du village des architectes en charge du focus Architecture & Construction Samir Farah, AART Architectes Associés Aube Jeanbart, Directrice des Salons Santé Autonomie

Guillaume Koch, Directeur des Achats et de la Logistique de l’Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) Jacques Lafon, Directeur Général Europe du Sud, Hill-Rom Abdelaziz Laouar, Directeur France Imagerie Moléculaire, GE Healthcare Dr Guillaume Marchand, Psychiatre et Président, DMD Santé Francis Pichet, Directeur des Résidences de Bellevue à Bourges Dr François Puisieux, Chef du Pôle de Gérontologie du CHRU de Lille et référent médical sur le projet Jean-Marc Rietsch, Président, FedISA Vincent Rivoire, CRR Architecture Romain Semptey, Directeur commercial, PG Promotion Antonius Streichenberger, Commissariat général Jet Expo Vincent Trely, Président de l'APSSIS Gérard Vincent, Délégué général de la FHF Pr Corinne Vons, Responsable unité chirurgie ambulatoire hôpital Jean Verdier Bondy, Présidente de l’AFCA

DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R

Siège social : 18, rue Danton 83000 TOULON 04 98 01 08 07 administration@dhmagazine.fr Gérante, directrice de la publication / Coordination reportages : Brigitte DELMOTTE-VUATELET 04 98 01 08 01 brige@dhmagazine.fr Régie publicité : Holding-Communication brige@dhmagazine.fr

04 98 01 08 01

Directrice de la communication / Planification des reportages : Janine LAUDET 04 98 01 08 08 janine@dhmagazine.fr Rédaction : Martine GESLIN 06 62 67 28 18 redaction@dhmagazine.fr Marie-Valentine BELLANGER - MVB Conseil 06 29 36 59 95 vbellanger@yahoo.fr Communiqués / Abonnements : Alexandra HENNEQUEZ 04 98 01 08 08 communiques@dhmagazine.fr Illustrations : Jean-Claude DANDRIEUX illustration@dhmagazine.fr

04 75 26 48 52

Conception & création maquette : Benjamin COURCOT www.courcot.net fabrication@dhmagazine.fr Webmaster www.dhmagazine.fr : Philippe HENAFF www.internet-hyeres.com Impression : PURE IMPRESSION 04 67 15 66 00 451 rue de la Mourre Espace Com. Fréjorgues Est 34130 MAUGUIO

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

5



ÉDITORIAL

Salons et médias santé :

vos vecteurs d’intelligence et de valeur ! Ce numéro spécial de DH Magazine, premier du

Jet Expo où nous nous arrêterons sur le cycle de vie

genre, veut rendre hommage aux hommes et aux

des textiles hospitaliers.

femmes qui créent l’événement, qui passent de

Les organisateurs de ces événements incontour-

l’idée à la réalisation et qui vous proposent des salons

nables valorisant l’échange et la mise en place de re-

spécialisés de qualité, tout au long de l’année. Dans

lations « du producteur au consommateur », une ten-

un environnement instable et en constante évolution

dance des nouveaux modèles sociétaux relationnels,

technologique, tout professionnel de santé doit être

ont répondu à nos questions et nous ont connecté

un veilleur, un connaisseur des attentes exprimées

à un ensemble d’acteurs au cœur des événements.

par les métiers – médicaux, logistiques, administra-

Nous les en remercions vivement !

tifs ou managériaux – mais aussi des réponses appor-

Les médias spécialisés dans l’Hôpital et son environ-

tées par le marché et validées par des expériences de

nement, généraux ou spécialisés, participent pleine-

terrain concluantes. Ce n’est qu’informé, voire formé,

ment à l’information continue des professionnels.

qu’il pourra alors jouer son rôle d’alerteur, et concep-

C’est leur rôle de véhiculer une information perti-

tualiser des solutions modernes prêtes à répondre

nente, collée aux réalités du terrain, synthétique et

aux problèmes qui lui sont posés.

indépendante. Ils doivent pouvoir donner la parole à

Les Salons professionnels généraux, et ceux plus

des spécialistes reconnus, à des personnes capables

ciblés, sont une réponse à cette nécessité de res-

de proposer des synthèses basées tant sur l’expé-

ter « up to date ». En quelques jours et concentré

rience que sur la prospective. Ils doivent aussi être

sur un espace donné, le professionnel peut observer,

le principal outil marketing des industriels, éditeurs

écouter, échanger, demander à se faire expliquer le

et prestataires des Établissements de santé. C’est

fonctionnement d’un nouvel outil, puis croiser ses

par leur intermédiaire que circule l’information, sui-

homologues et « benchmarker » ou tisser de nou-

vant un processus vertueux équilibré où le produc-

veaux réseaux.

teur utilise un support de qualité pour s’adresser au

Pour ce numéro spécial, DH propose un premier

consommateur.

approfondissement des thématiques mises en avant

Que les professionnels de santé puissent continuer d’exi-

par les Salons Santé Autonomie dans leur édition de

ger des manifestations de grande qualité et des médias

mai 2015, un zoom sur les 15èmes journées de l’infor-

solides, c’est notre plus grand souhait et DH en sera !

matique en biologie médicale et sur la quatrième jour-

Nous vous souhaitons de très beaux salons et de pro-

née nationale de l’alimentation puis un passage sur

fitables lectures !

La Rédaction

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

7


8

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


7

ÉDITORIAL - SALONS ET MÉDIAS SANTÉ : VOS VECTEURS D'INTELLIGENCE ET DE VALEUR !

SOMMAIRE 56

ARTICLES DH 10 30

IMAGERIE MÉDICALE PR FRÉDÉRIC COURBON ET ABDELAZIZ LAOUAR

« ADIEU CONFIDENTIALITÉ… » VINCENT TRELY

RUBRIQUES DH 12 15

20

SALONS SANTÉ AUTONOMIE LES VILLAGES THÉMATIQUES

58 59 60 62

66

SUCCÈS GARANTI AUBE JEANBART

UN RENDEZ-VOUS DÉCLINÉ EN CINQ FOCUS MÉTIERS

25 27 28

34

35 37 40 44 45 46 50

51 52 54

FOCUS HEALTH-IT EXPO (SALON HIT) OU LA TRANSFORMATION DES USAGES PAR LE NUMÉRIQUE ROMAIN SEMPTEY Mutualisation des Images médicales en Région Centre VINCENT MARCÉ ET AURIANE LEMESLE Dématérialisation et Santé : c’est parti ! JEAN-MARC RIETSCH « C’est la contextualisation médicale de l’outil connecté qui lui donne un sens » DR GUILLAUME MARCHAND

4E JOURNÉE NATIONALE DE L'ALIMENTATION

À L'HÔPITAL, EN EHPAD ET MAISONS DE RETRAITE

69

JET EXPO 2015

LE NOUVEAU SALON DE LA BLANCHISSERIE, DU PRESSING ET DE LA LAVERIE

GÉRARD VINCENT

23

FOCUS ARCHITECTURE & CONSTRUCTION CARREFOUR DE LA RÉFLEXION SUR L’ÉVOLUTION ET LA MODERNISATION DU PARC DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ DAVID ENTIBI Points de vue de CRR Architecture VINCENT RIVOIRE Points de vue de AART Architectes Associés SAMIR FARAH Points de vue de AIA Associés JÉRÔME BATAILLE Une plateforme logistique hors norme GUILLAUME KOCH

IN FINE 73

LE CLASSEUR JURIDIQUE Le GHT, c’est une fusion qui ne dit pas son nom PIERRE DESMARAIS, avocat

FOCUS PLATEAU TECHNIQUE AU CŒUR DES MUTATIONS DE L’HÔPITAL : LE PLATEAU TECHNIQUE DE DEMAIN AUBE JEANBART La chirurgie ambulatoire : un état d’esprit PR CORINNE VONS La RRAC (Récupération Rapide après Chirurgie), enjeu majeur de l’ambulatoire BERNARD BENSADOUN Grandeur nature JACQUES LAFON

FOCUS DÉVELOPPEMENT DURABLE RENCONTRES SUR LE VILLAGE CORALIE BOUILLOT LA FEHAP : Fédération engagée CORALIE CUIF Ils sont en lice pour les Trophées !

FOCUS ÂGE ET HANDICAP 3 JOURS D’ÉCHANGE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS ET AUX ENJEUX AUBE JEANBART « La vieillesse n’est pas une maladie… » PASCAL CHAMPVERT Les séniors au cœur de la cité FRANCIS PICHET L’EHPAD de demain PR FRANÇOIS PUISIEUX DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

9


ARTICLE DH : IMAGERIE MÉDICALE

Imagerie médicale

les bénéfices de la technologie PET/CT de GE Healthcare testés en première mondiale à l'Oncopole de Toulouse Organisé par la branche Santé de General Electric, le Symposium sur les avancées médicales des nouvelles technologies PET/CT a réuni les plus grands experts en avril dernier à l’Institut Universitaire du Cancer Toulouse-Oncopole, un centre d'excellence équipé de « Discovery IQ », le dernier-né des PET/CT de GE Healthcare.

Entretien avec Pr Frédéric Courbon, IUCT-Oncopole Toulouse, Chef du département d'imagerie & Abdelaziz Laouar, Directeur France Imagerie Moléculaire de GE Healthcare

DH MAGAZINE – Pourquoi le site de l'Institut

cale. En tant que chef de département, j'avais l'intention

Universitaire du Cancer de Toulouse - Oncopole (IUCT-Oncopole) a-t-il été choisi pour accueillir cette technologie en première mondiale ?

qu'à chaque fois que nous étions en situation de renou-

PR FRÉDÉRIC COURBON − C'est une longue histoire faite de relations de confiance tissées entre des professionnels de terrain (médecins, manipulateurs radio, physiciens de l'Institut Claudius-Regaud...) et des personnes de GE assurant la maintenance des machines. On a commencé à interagir de façon importante avec des scientifiques et des physiciens de cette entreprise. Cela nous a progressivement mené à un projet de partenariat entre un établissement de santé et deux entreprises, l'une mondiale – GE Healthcare – et l'autre régionale – une PME de la région midi-pyrénéenne experte en ingénierie et en fabrication de dispositifs pointus. Nous avons pu convaincre notre direction d'ouvrir l'IUC avec une machine TEP qui n'était pas encore commercialisée ni utilisée, car nous avions l'engagement de nos partenaires qu'elle nous donnerait satisfaction. ABDELAZIZ LAOUAR − Toulouse regroupe des équipes médicales de très haut niveau, parmi les plus compétentes en médecine nucléaire en France. Aussi, leur capacité à recruter des patients et ses équipements innovants nous ont séduit. La proximité du cyclotron nous permet de travailler ensemble sur les radio traceurs du futur.

10

vellement d'équipements, nous puissions faire bras de

« Les caractéristiques de cette technologie présentent un intérêt majeur pour la recherche et la mise au point de nouveaux traceurs en cancérologie. Cette activité sera réalisée dans le cadre d’une collaboration scientifique entre le service de physique médicale de l’IUCT Oncopole et les physiciens de GE Healthcare » précise le Pr Courbon. levier, et dans la mesure du possible, attacher à ce type de projet standard (marketing) un projet axé «Recherche & Développement». Il s'agit d'initier un cercle vertueux pour attirer aussi les jeunes compétences en imagerie, en radiopharmacie, etc. L'Université de Toulouse a abrité la seule formation de physique médicale pendant très longtemps. Il est primordial pour nous de penser aussi au renouvellement des personnels. Avoir des projets collaboratifs avec des industriels développant des technologies de ce niveau est très attrayant pour les jeunes compétences qui veulent se consacrer à la recherche et à la physique médicales.

Ces partenariats avec le privé constituent-ils pour vous le modèle économique de l'avenir qui garantira la poursuite de projets de recherche translationnelle ?

Le développement de partenariats avec le privé estil la clé du succès de votre projet ?

F.C. − L'investissement ne se mesure pas seulement

F.C. − L'État au travers des centres hospitaliers universi-

centres hospitalo-universitaires doivent adosser à des

taires devrait avoir une vision stratégique qui leur permet-

problématiques de renouvellement de matériel, des pro-

trait de développer des partenariats avec des petites et

jets où des synergies d'action se créent entre centres de

grandes entreprises dans le domaine de l'imagerie médi-

recherches et tissu industriel local et régional.

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

à l'aulne du retour T2A (tarification à l'activité), les gros


Combien a investi GE dans le développement de cette machine d'imagerie médicale ? A.L. − Quelque 150 ingénieurs travaillent dans le dépar-

© L. Mazoyer-IUCT Oncopole

ARTICLE DH : IMAGERIE MÉDICALE

tement TEP à Milwaulkee, aux États-Unis (Wisconsin). Le développement de cette machine a nécessité trois ans de Recherche & Développement pour ce projet. GE Healthcare investit chaque année environ 2.5 milliards d’euros en R&D.

Quelles sont les bénéfices patients de cette technologie ? F.C. − La technologie TEP apporte des informations que d'autres modalités d'imagerie n'apportent pas, ou alors avec des effets de synergie. Les informations auxquelles nous avons accès sont des informations qui concernent la biologie et le fonctionnement des tumeurs que l'on peut voir. Ces informations-là sont d'autant plus utiles que les traitements et les options thérapeutiques se diversifient. Grâce aux progrès thérapeutiques, la cancérologie devient une maladie chronique : il s'agit de trouver la meilleure façon de gérer le temps et donc de cadencer les différentes alternatives thérapeutiques que la recherche dans le médicament apporte. Au final, cela nous permet de combiner ces informations biologiques non invasives données par l'imagerie avec des informations pronostics de l'anatomopathologie ou des techniques génomiques adossées à des thérapies ciblées. Cette approche taxonomique nous permet une meilleure stratification des patients soit en terme de pronostic initial, soit en terme de probabilité de réponse à un traitement spécifique. Deuxièmement, en superposant les images, nous pouvons mieux caractériser des anomalies radiologiques que l'on voit. Cela intéresse deux types d'approche interventionnelle : en intervention biopsie ou encore pour les radiothérapeutes qui peuvent mieux discriminer les tissus qui vont résister à la tumeur (tumoral actif) du reste des tissus. Dans 30 % à 40 % des cas, la maladie est métastatique et le fait d'avoir une exhaustivité de la distribution de la maladie sur un seul examen fait sens pour orienter d'emblée le patient sur des options thérapeutiques, curatives ou pallia-

sur un même site toutes nos équipes et d'avoir une vision claire des besoins de recherche et des besoins cliniques très en amont. La branche santé de General Electric possède la chaîne complète de l'imagerie moléculaire.

Quels bénéfices peut-on déjà tirer de ce nouvel équipement pour les patients ? F.C. − L'examen est deux fois moins long pour le patient :

General Electric Healthcare a choisi l'Oncopole, centre d'excellence contre le cancer de Toulouse pour l'installation du nouveau TEP-CT "Discovery IQ" en première mondiale.

dans un hôpital, cela permet de faire plus d'examens par jour. Comme la file active de malades déjà programmés est réduite, il est plus facile d'associer la prise en charge médicale et de réserver des places en urgence. A.L. − Notre innovation technologique peut changer la stratégie thérapeutique. Nous améliorons la qualité des images et la détectabilité des très petites lésions. Ce PET CT dernière génération a une sensibilité de 22 cps/kBq, deux fois plus grande que les systèmes actuels grâce à son champ axial de 26 cm, ce qui permet de diviser par deux les temps d'examens (corps entier en 5 min) et les doses injectées de FDG, minimisant ainsi l’irradiation des patients et du personnel. C'est un bénéfice direct pour le patient et aussi pour la structure. Aussi, pour certains GIE, cela peut être intéressant à la fois économiquement

tives, selon l'extension de la maladie.

et en terme d'organisations public-privé, par la capacité

Combien de sites dans le monde sont équipés de cette nouvelle technologie ?

pour un centre hospitalier d'obtenir des autorisations des

A.L. − Le nouveau TEP-CT «Discovery IQ» a été installé en

possibilité d'examiner 30 à 40 patients par jour, cette solu-

première mondiale en juillet 2014 à l’IUCT-Oncopole. Une

tion permet d'absorber les besoins de deux TEP.

d'absorber un grand volume d'activité. Il est parfois difficile Agences de Santé pour installer un deuxième TEP. Avec la

dizaine de machines a été installée dans d'autres pays et environ 80 commandées dans le monde.

F.C. − L'effet de file active et de masse permet de générer des marges, mais nous ne voulons pas garder cela de

Quels sont les atouts de GE Healthcare dans ce domaine par rapport aux équipementiers concurrents ?

façon propriétaire. Le fait d'avoir une machine très sensible

A.L. − Nous apportons une solution globale. D'abord,

et de développer de programmes de collaborations avec

nous sommes experts dans la fabrication des cyclotrons

les libéraux. Il est très important de permettre à un grand

qui permettent de générer les isotopes, nous possédons

nombre de professionnels d'accéder à ces technologies et

également les modules de synthèses capables de faire

de les accompagner. Notre vocation est d'être une plate-

la synthèse entre ces isotopes et les molécules qui nous

forme technologique de valorisation et de formation, qui

intéressent pour les différentes indications en oncologie,

peut créer des débouchés professionnels et permettre

en cardiologie, en neurologie, etc. Enfin, en plus de notre

à l'ensemble de partenaires de la région d'accéder à ces

expertise des TEP et CT scan, notre force est de réunir

innovations.

et très rapide, nous permet d'augmenter l'offre de soins

n DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

11


12

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


© Faust Favart

RUBRIQUE DH : SALON

Incontournable Salons Santé Autonomie

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

13


© Faust Favart

RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Inauguration de l'édition 2014 par Marisol Touraine (au centre) – Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes accompagnée de Laurence Rossignol (à gauche) – Secrétaire d'État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l'Autonomie auprès de la Ministre, de Frédéric Valletoux (à droite) – Président de la FHF sous l'œil attentif de Stéphane Pic-Pâris (à gauche) – Président Directeur général de PG Promotion, organisateur du salon.

Salons Santé Autonomie 36 000 m² d’espace d’exposition se préparent à accueillir visiteurs professionnels, congressistes et exposants. Le décor est posé, les 180 000 cartons d’invitation sont diffusés, la campagne de e-mailings touche à sa fin et les conférences FHF s’affinent : l’édition 2015 des Salons Santé Autonomie ouvrira ses portes dans quelques jours. Zoom sur cet événement devenu incontournable avec Aube Jeanbart Directrice des Salons Santé Autonomie.

14

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Les villages thématiques Succès garanti

DH MAGAZINE – Quelles sont les nouveautés

la réorganisation des services dans le cadre des

organisationnelles et technologiques cette année ?

mises en place de GHT avec la performance et l’efficacité en ligne de mire !

AUBE JEANBART − Les Salons Santé Autonomie 2015

permettre, en un lieu unique et facilement identifiable,

Plus de 2400 participants aux 85 sessions des agoras thématiques et plus de 300 rendez-vous d’affaires en face à face pour l’édition 2014. Une place très importante sera de nouveau donnée à ces moments d’échanges ?

d’échanger entre professionnels. Ces villages modé-

Bien sûr ! Nous proposons également cette année, des

lisent des thématiques : grand âge, Silver économie,

parcours métiers sur différents sujets ou fonctions : les

e-santé/CATEL, Start-Up, GCS, virtualisation, SYNTEC

ressources humaines, les fonctions soins, la finance,

Numérique, consulting, architecture et enfin, philanthro-

l’encadrement en EHPAD mais aussi des parcours autour

pie, avec cette tradition de mécénat propre à l’Hôpital.

des sujets d’actualités en matière de SI. L’objectif est de

vont accueillir près de 600 exposants, soit une hausse de 8 % par rapport à l’édition 2014. C’est principalement la mise en place de villages thématiques qui explique cette progression. En effet, nous souhaitons proposer aux visiteurs une organisation en villages pour leur

Entretien avec Aube Jeanbart, Directrice des Salons Santé Autonomie

créer une dynamique, de l’échange, du networking. Le Nous avons également axé notre communication autour

visiteur doit pouvoir trouver une réponse aux questions

de 5 focus métiers, pour faciliter la lecture de ce beau

qu’il se pose, prendre des contacts dans un cadre pro-

salon aux contenus particulièrement riches. Nous avons

fessionnel et organisé. Il nous semble essentiel que sur

identifié et décliné les focus « Health-IT », « Plateau

un salon de cette ampleur, nos visiteurs puissent définir

technique », « Grand Âge et Handicap », « Développe-

leurs priorités et accéder facilement aux informations

ment durable » et « Architecture et Patrimoine ». Ces

qu’ils souhaitent, de manière organisée, géographique.

5 sous-ensembles donneront lieu à des parcours thématiques et à des cycles de conférences particuliers.

Même s’il n’y a plus de plateau TV unique comme par le

Pour faciliter la visite des professionnels, nous propo-

passé, toutes les agoras sont filmées et les films mis en

sons une application mobile gratuite, qui permet de re-

ligne. Elles sont consultables gratuitement toute l’année

trouver le contenu du salon – tous les sujets, toutes les

sur notre site internet.

conférences – la liste des exposants, ainsi qu’un outil de networking, facilitant la rencontre in situ des visiteurs connectés. Lors des SSA 2014, nous avions comptabilisé plus de 1100 téléchargements de l’appli mobile et quelques 18 000 utilisateurs.

79 % des visiteurs déclarent qu’ils reviendront en 2015 dont 92 % pour s’informer sur les nouveautés. Vous devez donc rester en veille permanente pour coller aux sujets d’actualité. Comment faites-vous ?

Existe-t-il une thématique majeure, un fil conducteur pour l’année 2015 ?

Nous avons bien sûr un devoir de veille permanente.

Le fil conducteur du salon est représenté dans les confé-

toutes nos informations. L’équipe commerciale est en

rences de la FHF. Il s’agit des coopérations, notamment

contact régulier, tout au long de l’année de préparation

Pour se faire, nous mutualisons au sein de l’équipe

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

15


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

CHIFFRES

CLÉS

550 exposants

14 524

2 405

2 052

310

visiteurs professionnels & congressistes

participants aux 85 sessions des Agoras thématiques

participants aux 34 conférences et 3 symposiums du Congrès de la FHF

rendez-vous d’affaires en face à face entre les exposants et 120 établissements porteurs de projets

Sources statistiques visiteurs Salons Santé Autonomie 2014

du salon, avec de très nombreux industriels et sociétés de services. Elle est ainsi informée en temps réel des problématiques et évolutions du marché coté « offre ».

QUELS VISITEURS allez-vous rencontrer ?

Nous procédons également à des enquêtes régulières, sous forme de baromètre, auprès de certaines fonctions, comme par exemple les DSI, les directeurs d’EHPAD ou

D’OÙ VIENNENT-ILS ? *

encore les ingénieurs biomédicaux. Nous recevons bien entendu toute la presse professionnelle et spécialisée et notre chargée de communication nous fait des revues de presse hebdomadaires. Nous avons lié des partenariats étroits avec certaines associations professionnelles, participons régulièrement à de nombreux congrès, salons et journées thématiques. Nous intervenons également systématiquement dans

2% 6%

Dom-Tom

POURQUOI VIENNENT-ILS ? * Base : professionnels de santé Total supérieur à 100% car plusieurs réponses possibles

37,9

nions de délégués régionaux organisés à la FHF.

Soins

Et bien sûr, nous suivons l’actualité sur les réseaux

Hébergement - Confort de vie

sociaux et participons à les alimenter. Notre fil twitter

Hygiène - Entretien

%

31,2% 25,4% 22,5% 18,8%

Aides techniques - Rééducation

Nous accueillons chaque année environ 6 % de visiteurs

42,9%

Technologies appliquées à la Santé Systèmes d’information

Accueillerez-vous des délégations étrangères ?

42%

Province

Etranger

des réunions thématiques, commissions métiers ou réu-

compte près de 2500 followers !

50%

Paris / Région parisienne

Architecture - Construction

17,7%

Plateau technique - Imagerie

17,5%

Formation

17,4% 17,2%

Services - Consulting

provenant de l’étranger. Des délégations québécoises,

Institutionnels

danoises et anglaises sont déjà annoncées sur le salon.

14,8%

Développement durable - RSE

14,6%

Nous avons naturellement une majorité de délégations

Restauration

provenant d’Europe ou de pays francophones avec

Blanchisserie

13,3% 8,6

%

une représentation importante de pays du Maghreb ou d’Afrique de l’Ouest, mais nous accueillons également des visiteurs venant de très loin (Polynésie par exemple).

QUELLE EST LEUR FONCTION? * Base : professionnels de santé

Des visiteurs népalais ont également fait leur demande

Ingénieur biomédical : 1,7% Pharmacien hospitalier : 1,5%

d’accréditation.

Chargé de mission : 3,4% Etudiant Acheteur

Quelle est la grande force du salon ? La force de notre événement est de réussir à réunir durant 3 jours, tous les acteurs majeurs de la santé en France,

Personnel technique, logistique, maintenance Chef de service, chef de pôle

sion de service public, et ce malgré leurs divergences politiques. Il est donc bénéfique qu’ils trouvent un moment d’échanges autour de problématiques communes.

16

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n

23,1%

Directeur général, directeur, directeur adjoint

6,1%

6,4%

10,9%

qu’ils viennent des secteurs public ou privés. Les établissements de santé quels qu’ils soient ont tous une mis-

5%

5,8%

20,1% 16

%

Cadre de santé

Cadre et personnel administratif *Sources statistiques visiteurs Salons Santé Autonomie 2014

Médecin, personnel soignant


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Le Village des Fédérations du Grand Âge Regroupant pour la première fois les principales fédérations représentatives du secteur médico-social : SYNERPA, AD-PA, FNAQPA, FFAMCO, FEHAP, FNADEPA, GÉNÉRATIONS MUTUALISTES, ADMR, UNA.

Le Village ASIPAG & SILVER VALLEY Regroupement de 20 entreprises acteurs de la Silver Économie.

Le Village e-Santé / CATEL

12 entreprises sont regroupées sur un espace networking et présentent leurs solutions à travers un espace d’exposition et de prises de parole autour des sujets de télémédecine, télé-imagerie, télémonitoring, téléradiologie…

Le Village START-UP

Nouveauté de l’édition 2015, ce village accueille une sélection de 20 jeunes entreprises innovantes et initiatrices d’idées novatrices pour répondre aux enjeux liées à la transformation des usages par le numérique.

Le Point

sur les 10 « villages » Le Village GCS e-Santé

Le Village Consulting

Cabinets de conseil, d’audit, de formation.

Le village des GCS accueille les acteurs de 8 régions regroupés sur un même espace. Les GCS de Basse Normandie, Bourgogne, Bretagne, Île-de-France, Midi-

Le Village de la Philanthropie

Pyrénées, Picardie, Poitou-Charentes, Réunion-Mayotte

pourront ainsi échanger autour des sujets de téléméde-

Désireuse de renouer avec une tradition de mécénat

cine, sécurité des systèmes d’Information, Innovation

qui a donné vie à l’hôpital et de valoriser cette cause,

Santé, Parcours de soins et solutions de partage (DPM,

la Fédération hospitalière de France a récemment créé

MSS…), GCS (maîtrise d’ouvrage e-Santé en région) et

le fonds de dotation Recherche & Innovation. Véritable

ENRS (Espace Numérique Régional de Santé).

espace de valorisation des démarches portées par des établissements hospitaliers en France ou à l’étranger, ce

Le Village VIRTUALISATION

Un environnement virtuel complet spécialement conçu

village a pour ambition de favoriser les échanges autour des enjeux de la philanthropie hospitalière.

pour répondre aux enjeux de l’optimisation des soins et la gestion des établissements de santé. Le Village SYNTEC NUMÉRIQUE

Le Village des Architectes

Situé au cœur de la zone dédiée à la construction et à

l’équipement des établissements, 21 agences d’archi-

Syntec Numérique contribue au développement des

tectures viennent présenter leur projets et réalisations

Technologies de l’Information et de la Communication

les plus récentes… un avant-goût de l’hôpital de de-

et de leurs usages, assure la promotion des entreprises

main !

des Logiciels & Services et la défense des intérêts collectifs professionnels.

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

17


18

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


DANS

L E S P R O S E N PA R L E N T

DIRE D’EXPERT l’équipement de soins

NAISSANCE DU LEADER FRANÇAIS DE L’ÉQUIPEMENT DE SOINS

PRATICIMA L’ÉQUIPEMENT MODULABLE Entretien avec Régis Guitard, PDG du groupe Praticima

« Depuis mon arrivée à la tête PRATICDOSE EN 2010, ma volonté a été de créer un groupe français de l’équipement qui puisse répondre aux exigences futures des établissements de santé, dans un contexte économique

Pour répondre aux exigences futures des établissements de santé dans un contexte économique plus contraignant et technologiquement plus exigeant.

plus contraignant et technologiquement plus exigeant » déclare Régis Guitard, PDG du groupe.

- Un puissant réseau commercial organisé autour des établissements médico-sociaux et hospitaliers, qui mo-

Il s’agit du regroupement de 3 marques historiques de

bilise une équipe de 30 commerciaux. Cette force de

l’équipement et mobilier de soins, PRATICDOSE, CIMA

vente comporte des spécialistes sur la gestion des flux,

et ADHESIA ÉQUIPEMENT. La nouvelle entité s’appe-

de la traçabilité, de l’informatisation et de l’aide méca-

lera PRATICIMA.

nisée.

« Nous réalisons ce nouvel ensemble à la taille nécessaire pour réaliser nos ambitions. L’objectif est d’appor-

La nouvelle gamme de produits qui sera présenté sur

ter aux établissements encore plus de réactivité, de

le salon de la Santé et de l’Autonomie du 19 au 21 mai

proximité, de services, de qualité et d’innovation » pour-

2015 à Paris – Porte de Versailles sur le stand G77 est

suit Régis Guitard.

organisé en 5 Univers : 1. Le Circuit du médicament et des dispositifs médicaux

PRATICIMA à partir de juin 2015 comptera :

2. La Gestion du linge 3. Mobilier de soins et Équipement de service

- 120 collaborateurs,

4. Le Dossier patient

- Sur 2 sites de production en France, à Reyrieux (01)

5. Les Aides techniques pour le personnel hospitalier

proche de Lyon qui est aussi le siège de Praticima et Avranches (50) en Normandie. Cela représente

PRATICIMA de par sa taille et sa largeur de gamme est

10 000 m² de bureau, d’atelier d’assemblage, pour une

en capacité de répondre à l’ensemble des besoins des

fabrication 100 % française.

établissements de santé, de l’officine, des établisse-

- Un bureau d’études intégré permet « de concevoir nos produits et d’innover selon les besoins de nos clients »

ments médico-sociaux (EHPAD, Établissements pour handicapés,…) et des établissements sanitaires (CHU – CH – CLINIQUE…) en France et à l’export. « En créant

- Depuis l’arrivée dans le groupe d’un nouveau directeur

PRATICIMA, nous souhaitons continuer à nous déve-

industrielle, une logistique est mise en place entre les

lopper en France et à l’export pour devenir un acteur

2 sites et l’intégration de nos propres capacités de trans-

français majeur dans le marché de l’équipement. L’ambi-

port permettent une qualité de service et de réactivité

tion : nous permettre de s’adapter d’une manière souple

plus importante vis-à-vis de nos clients.

aux circonstances diverses » conclut Régis Guitard. n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE TRE 2015

19


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

« Un rendez-vous décliné en cinq focus métiers » Gérard Vincent, délégué général de la FHF présente ici la deuxième édition des Salons Santé Autonomie qui se dérouleront du 19 au 21 mai à Paris-Expo, Porte de Versailles : le rendez-vous majeur annuel des professionnels et des acteurs de la santé.

Entretien avec Gérard Vincent, délégué général de la FHF Propos recueillis par Martine Geslin

DH MAGAZINE – Les Salons Santé Autonomie

lumière la chirurgie ambulatoire en y consacrant toute

2014 ont-ils répondu à vos attentes ?

une journée en partenariat avec l’Association Française

GÉRARD VINCENT − L’édition 2014 confirme que les

de la Chirurgie Ambulatoire (AFCA). L’agora destinée à

salons de la Fédération Hospitalière de France (FHF)

la Conférence IHU Strasbourg sur les orientations de

demeurent un événement capital du secteur hospitalier

l’unique Institut français de chirurgie guidée par l’image,

et médico-social. Près de 15 000 visiteurs dont 6 %

fera partie des temps forts des salons. Elle sera pré-

d’étrangers sont venus découvrir les équipements, solu-

sentée par le Pr Jacques Marescaux, directeur géné-

tions et services proposés par 550 exposants et assister

ral de l’IHU de Strasbourg et président de l’IRCAD, et

aux conférences et débats pendant 3 jours. Rappelons

Christophe Gautier, directeur général des Hôpitaux uni-

que le dynamisme de nos salons témoigne de la crois-

versitaires de Strasbourg ainsi que les partenaires du

sance du marché de la santé. Par ailleurs, la participation

projet.

de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors de l’ou-

Le focus Health-IT développera les technologies et les

verture de la manifestation a donné un relief particulier

systèmes d’information pour optimiser la gestion des

dans le contexte d’actualité de la préparation de la loi

établissements de santé et l’organisation des soins. Le

de santé.

focus Grand Âge et Handicap permettra aux visiteurs de découvrir des solutions et équipements pour mieux

20

Cette année, en quoi consiste la nouvelle organisation des salons ?

vieillir et mieux accompagner la perte d’autonomie en

Ce rendez-vous des professionnels sera décliné en cinq

conférencier : Frédéric Bizard, économiste de la santé

« focus » métiers. Chacun d’entre eux comportent des

qui traitera la question : Comment le vieillissement de la

expositions, des parcours thématiques, des animations

population permet-il l’évolution du système de santé ?

et des ateliers d’échanges au service de la découverte

Le focus Développement durable en santé portera sur

de réalisations phares, d’innovations et de leur mise en

la faisabilité de l’intégration d’une politique de dévelop-

application. Nous aurons donc un focus Hôpital et pla-

pement durable dans les établissements et services

teau technique avec notamment la grande conférence

sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Enfin le focus

du médecin généticien et essayiste français, directeur

Architecture et Construction constituera un carrefour de

de recherche à l’INSERM, Axel Khan, sur Éthique et

réflexion sur l’évolution et la modernisation du parc des

coopération en santé : les enjeux éthiques des défis

établissements de santé. Vingt et une agences d’archi-

en santé au XXIe siècle. Nous mettrons également en

tecture présenteront leurs projets et réalisations.

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

établissement ou à domicile. À noter l’intervention du


© Faust Favart

RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Quel est l’essentiel des salons en rapport avec la politique de la santé, d’aujourd’hui et de demain ? La thématique centrale des conférences portera cette année sur les coopérations. Le débat sur la création des groupements hospitaliers de territoire sera au cœur des

La thématique centrale des conférences portera cette année sur les coopérations. Le débat sur la création des groupements hospitaliers de territoire sera au cœur des réflexions avec en particulier la présentation des travaux de la mission Hubert Martineau.

réflexions avec en particulier la présentation des travaux de la mission Hubert Martineau. La FHF oriente depuis près de dix ans son action sur la nécessité de développer dans chaque territoire, une stratégie de groupe publique, associant l’ensemble des composantes de l’offre publique de soins au service de la personne. En ce qui concerne le débat sur la loi de santé, il paraît essentiel de bien définir les missions du service public hospitalier, mais aussi le service territorial de santé au public, notion qui recherche encore son équilibre dans le projet de loi. La FHF dénonce régulièrement un retour excessif de la bureaucratie « étatique » en donnant de plus en plus de pouvoirs aux interventions des Agences Régionales de Santé (ARS). Cette tendance à une nouvelle bureaucratie centralisée est vouée à l’échec. Le mouvement de centralisation et de concentration hospitalière pilotée par les Agences Régionales de l’Hospitalisation (ARH) depuis 1996, reprise par les ARS depuis 2009, ne doit pas être poursuivi sans que les réponses apportées par les professionnels de santé à la population pour lui garantir le meilleur accès aux soins, ne soient prises en compte. Ces réflexions nourries de l’expérience des professionnels de terrain seront l’apanage des Salons Santé Autonomie : un espace vecteur de changement.

MISSION HUBERT MARTINEAU Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a demandé à Jacqueline Hubert, Directrice générale du centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble et au Dr Frédéric Martineau, président de la commission médicale d’établissement (CME) du centre hospitalier de la Côte-Basque (Bayonne), de mener une mission d’accompagnement sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT), dont la création obligatoire est inscrite dans le projet de loi de santé. La création des GHT vise un double objectif : amener les hôpitaux publics d’un même territoire de santé à définir un projet médical commun, mais aussi à gérer ensemble certaines fonctions transverses (systèmes d’information, fonction achat, plans de formation…). Source : Stratégie nationale de santé

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

21


22

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus

Health-IT Expo (Salon HIT) ou la transformation des usages par le numérique L’objectif du focus Health-IT est très clairement d’apporter des réponses concrètes face à des enjeux tels que la transition vers l’hôpital numérique, le big data ou la sécurité des données. DH MAGAZINE – L’Agora Health-IT propose

par le « pilote » du parcours qui est un expert

3 jours de conférences en libre accès. Quelles seront les grandes thématiques abordées cette année ?

du domaine. Le rendez-vous est fixé aux inscrits

ROMAIN SEMPTEY − Nous avons construit un pro-

visite de 5 à 6 stands sur 2 à 3 heures,

gramme sur-mesure basé sur une étude réalisée au-

avec mini-conférences ciblées.

à l’entrée du salon puis l’organisateur prend © Faust Favart

la main. L’objectif est de proposer une

près de DSI en septembre dernier. Les résultats ont fait émerger les 5 sujets de préoccupations suivants :

Et concernant les Villages ?

la sécurité des SI, l’imagerie médicale, la dématériali-

Nous allons mettre en lumière un certain nombre d’ac-

sation / GED, l’interopérabilité et les objets connectés

teurs à travers des villages thématiques constitués de

de santé. Avec les associations et industriels présents,

regroupements d’entreprises ou d’institutionnels autour

nous avons donc organisé l’Agora en 5 demi-journées

d’une thématique. Cette année, plusieurs nouveautés

thématiques avec l’objectif d’apporter aux visiteurs des

sont à noter : le Village e-santé, élaboré en partenariat

réponses concrètes aux problématiques qui se posent

avec le CATEL qui rassemble plus de 15 sociétés pro-

par le biais de retours d’expériences, de présentations

posant des solutions innovantes de télémédecine ou

ou de conférences.

de téléradiologie, et le Village virtualisation qui propose

Entretien avec Romain Semptey, Directeur Commercial de PG Promotion, en charge du focus Health-IT

un regroupement de solutions d’accès à l’information

À quel public s’adresse le focus Health-IT ?

de façon sécurisée via des supports mobiles. Les visi-

Les Directeurs d’établissements publics et privés, les

teurs auront la possibilité de tester et de voir comment

DSI, RSI, RSSI, les administrateurs réseau, les chefs

fonctionne un environnement global de virtualisation

de projets informatiques sont attendus mais aussi les

en établissement de santé. Autre nouveauté : le Village

DIM, les ingénieurs biomédicaux pour la partie imagerie

GCS e-santé qui rassemblera 8 GCS. Ces Groupements

médicale, les DAF pour les solutions de software sur du

deviennent des acteurs forts du marché. Il était impor-

pilotage médico-économique et les utilisateurs (cadres

tant de leur offrir un espace dédié pour qu’ils puissent y

de santé, chefs de pôle, médecins) pour découvrir les

présenter le déploiement de solutions innovantes dans

solutions qu’ils pourraient déployer dans leur établisse-

leur région. Enfin, n’oublions pas le Village Syntec Nu-

ment. Notre public est assez éclectique !

mérique qui réunit 10 entreprises membres du Comité Santé du Syntec Numérique.

Avec plus de 200 exposants IT, le visiteur peut se sentir un peu perdu ?

Et le Village start-up, en quoi consiste-t-il ?

Il y a une offre très dense sur le salon et il est vrai que

C’est un espace réservé aux sociétés qui ont moins de

les visiteurs peuvent rencontrer un manque de visibilité.

3 ans à l’ouverture du salon. Notre objectif est de per-

Aussi, nous avons mis en place des parcours théma-

mettre à de jeunes entreprises d’avoir une visibilité sur

tiques pour les aider à optimiser leurs visites. 5 parcours

le salon, des présenter leurs offres et de pouvoir ren-

thématiques en lien avec les thèmes des demi-journées

contrer aussi bien des professionnels de santé que le

ont été définis. En amont du salon, les visiteurs ont la

public industriel. Ce village accueillera une vingtaine de

possibilité de s’inscrire en ligne pour participer à un

start-up sur une centaine de m². Mettre en avant l’in-

ou plusieurs parcours proposés. L’angle a été élaboré

novation : c’est aussi l’objectif du SSA !

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

23


24

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Mutualisation des Images médicales en Région Centre D’ici quelques semaines le projet de Mutualisation des Images médicales en Région Centre (MIRC) validera ses premiers usages, à savoir l’accès aux examens par la médecine de ville puis l’accès aux antériorités radiologiques. Ce projet a été mené à la demande de professionnels de santé de la région qui l’ont accompagné et soutenu tout au long de sa construction. Ainsi, 19 structures, publiques et privées, sont d’ores et déjà engagées dans la démarche dont l’atout majeur est son service d’échange et partage. Retour sur un projet qui contribue à une mise en réseau

cadre de santé, médecins…) participant au projet, de

des établissements hospitaliers, des cabinets de radiolo-

l’ARS, de la FHF, du G4 Régional et du GCS TéléSanté

gie, ainsi que de la médecine de ville, toujours au service

Centre.

du patient. L’ensemble de ces acteurs est appuyé par des parteLe GCS TéléSanté Centre a fait partie des cinq régions

naires de qualité qui ont accompagné le projet : MBA

retenues, fin 2011, par la DGOS, dans le cadre du pro-

Consulting (AMOA), Carestream (fournisseur tech-

gramme de Soutien aux Technologies Innovantes et

nique), Maître Pierre Desmarais (expertise juridique en

Coûteuses (STIC) dédiés au PACS (Picture Archiving and

e-santé).

Co-écrit par Vincent Marcé, Directeur GCS Télésanté Centre & Auriane Lemesle, Responsable régionale de la sécurité des SIGCS Télésanté Centre

Communication System). Il a ainsi pu mener l’état des lieux, puis élaborer les conditions permettant le partage

Un dialogue compétitif a permis de bien cerner les en-

de l’imagerie médicale à l’échelle régionale. C’est ainsi

jeux fonctionnels, techniques et de choisir la solution la

qu’est né, en cohérence avec le Programme Régional

mieux adaptée au contexte régional.

de Santé, le projet MIRC, aujourd’hui financé par l’ARS et le Conseil Régional du Centre-Val de Loire à travers le fonds FEDER. Ce projet vise à mettre à disposition un catalogue de services à la carte incluant : - PACS (acquisition, traitement et diffusion des images médicales à l’intérieur d’un établissement),

Le projet MIRC vise à mettre à disposition un catalogue de services à la carte incluant : - PACS (acquisition, traitement et diffusion des images médicales à l’intérieur d’un établissement), - Archivage neutre long terme des images médicales, - Echange, partage et diffusion des images médicales.

- Archivage neutre long terme des images médicales, - Échange, partage et diffusion des images médicales.

Le modèle financier, longuement étudié, a validé un modèle SaaS (Software as a Service) et un paiement à l’usage pour les Services d’Archivage et de PACS, basé

par TéléSanté Centre s’est avant tout appuyée sur une

sur un coût à l’examen que la mutualisation a rendu par-

coopération étroite avec les professionnels de santé,

ticulièrement attractif. Pour le Service d’échange et par-

très mobilisés, depuis l’origine et de façon continue.

tage, un portage central assumé par TéléSanté Centre

Ceci, notamment à travers à un Comité de Pilotage et

a été privilégié, avec l’objectif pour les établissements

des groupes de travail réunissant des représentants des

et structures, de minimiser le reste à charge induit par

établissements ou structures de santé (directeurs, DSI,

leur engagement à mettre à disposition les images,

Pour atteindre ces objectifs, la démarche projet pilotée

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

25


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Pour les structures et professionnels • Remplacer les équipements vieillissants, • Faciliter l'accès à l'antériorité radiologique, • Permettre l'accès aux examens d'imagerie en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire, • Améliorer l'interprétation grâce à une meilleure qualité d'image.

Pour les patients • Limiter la redondance d'examens, • Réduire le cumul des doses, • Minimiser les transferts, • Diminuer les examens systématiques à l'entrée, • Améliorer la traçabilité.

la consultation par la médecine de ville étant gratuite.

des sujets clés du projet a été la gestion des identités.

C’est ainsi l’ARS et la région Centre qui ont financé

Une impérieuse nécessité de sécuriser l’identification

la mise en place du service d’échange et partage. La

du patient et de ses données afin d’optimiser le recueil

prise en charge des coûts d’investissement a été un

d’informations du patient à l’échelle régionale.

élément clé de l’engagement des établissements dans

Tout au long du projet, le GCS TéléSanté Centre en tant

la démarche. Ce frein levé, le succès du projet repose évidemment sur un partage avec le plus grand nombre d’acteurs concernés, car c’est la masse critique atteinte qui lui donne toute sa valeur !

Faciliter les démarches administratives pour les établissements de santé, avec des solutions modulaires, adaptées à leur taille et à leurs besoins, c’est aussi l’un des partis pris au travers de la mise en place d’une centrale d’achat.

que maîtrise d’ouvrage et acteur fédérateur, a géré tout le dispositif organisationnel, anticipé l’accompagnement au changement. Il a, par ailleurs, coordonné la mise en œuvre des services mutualisés intégrant les études et spécifications communes, puis a défini les méthodologies de la phase pilote et du déploiement à grande échelle. MIRC entre ainsi dans la phase de validation répartie entre les deuxième et troisième trimestres 2015, pour trois usages dans trois établissements pilotes qui sont représentatifs des principaux producteurs d’images : - Accès aux examens par la médecine de ville

Faciliter les démarches administratives pour les établis-

- Accès aux antériorités radiologiques

sements de santé, avec des solutions modulaires, adap-

- Accès aux examens des modalités partagées

tées à leur taille et à leurs besoins, c’est aussi l’un des partis pris au travers de la mise en place d’une centrale d’achat. La mise en œuvre est alors simple : Carestream évalue les besoins de l’établissement à l’aide d’un fichier

CONFÉRENCE : « déploiement des solutions d’échange et de partage de dossiers d’imagerie en région Centre (projet MIRC) » avec le GCS Télésanté Centre le 19 mai à 11h15

26

de simulation ; 10 jours plus tard, le prestataire propose une solution technique, une évaluation financière et un planning. Une fois les bons de commande émis, les services sont activés conformément au planning validé

Les six établissements publics et trois structures privées qui sont aujourd'hui utilisateurs du PACS et de l'archivage régionaux représentent 50 % des images cibles produites en région et 2 700 000 examens ont été archivés. Actuellement, 19 structures (13 publiques et 6 privées), sur 30 ciblées, sont engagées dans une

avec l’établissement.

démarche d'adhésion au service d'échange et partage.

C’est enfin le GCS Télésanté Centre qui garantit, dans un

Grâce à la multitude d’acteurs engagés dans ce projet

cadre juridique adapté, à la fois l’homogénéité et le res-

structurant et passionnant ainsi qu’à la volumétrie d’exa-

pect des procédures de gestion des accès utilisateurs

mens couverte, la masse critique donnant son plein

et de recueil de consentement des patients. Ainsi, un

sens à l’usage de l’échange et partage est atteinte.

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus Health-IT Expo (Salon HIT) Dématérialisation et Santé : c’est parti ! La dématérialisation, nous la pratiquons au quotidien. Alors pourquoi est-ce si compliqué de la déployer à grande échelle ? DH MAGAZINE – FedISA - Fédération de l'ILM

sur le processus papier. Les outils de dématé-

(Information Lifecycle Management), du Stockage et de l'Archivage – est née en 2005 sous votre impulsion avec l’objectif de sensibiliser, de diffuser de l’information sur la dématérialisation et sur l’archivage électronique et de favoriser la mise en place de certifications et de référencements. Quel bilan aujourd’hui ?

rialisation ne sont appropriés que si l’on repense

JEAN-MARC RIETSCH − Nous pensons avoir atteint

ciers et juridiques, la qualité... Toutefois,

nos objectifs, à savoir développer le marché et la

outre la résistance au changement, sa

connaissance autour de la dématérialisation. C’est pour-

mauvaise perception (souvent trop technique), il ne faut

quoi cette année nous changeons d’orientation. Nous

pas négliger un autre frein à la dématérialisation lié, se-

devenons D2I pour « Digital Information Institute ».

lon moi, à la suppression inévitable d’un certain nombre

Nous allons rentrer dans l’opérationnel en montrant ce

de postes du fait de l’automatisation d’une majorité de

qui fonctionne et les risques à ne rien faire. Nous déve-

processus.

en partie les organisations et l’ensemble de la chaîne. Il doit y avoir une véritable prise de conscience que la dématérialisation est un processus transversal qui implique tous les acteurs : la DSI, les services médicaux, les services finanEntretien avec Jean-Marc Rietsch, Président de FedISA

loppons notre champ d’investigations sur tout ce qui enprofits de l’information. Le problème aujourd’hui n’est

Y aurait-il des exemples à suivre chez nos voisins européens ?

pas le stockage en volume mais plutôt le traitement des

Les pays Nordiques sont de façon générale plus en

données !

avance que nous sur tout ce domaine. HP a monté l’un

toure le numérique, avec l’objectif de tirer les meilleurs

des tous premiers hôpitaux numériques en Norvège.

Le système de santé n’est pas en avance sur la dématérialisation. Pouruoi ?

Autre exemple plus générique : le service public danois

Il est vrai que la communication autour de la dématéria-

2005 !

n’accepte plus que des factures numériques depuis

lisation a pu rendre sa compréhension complexe. Pour-

teur, lors de la réception de nos analyses biologiques

Vous interviendrez lors de la demi-journée thématique « dématérialisation/GED » sur les Salons Santés Autonomie 2015. Quel thème aborderezvous lors de cette conférence ?

en ligne... Beaucoup de mécanismes sont en train de

De façon générale l’illustration de l’importance de l’infor-

changer dans notre fonctionnement mais nous nous

mation et de son cycle de vie et de manière ponctuelle

heurtons à la problématique du changement, aux sous-

l’usage d’un code optique dans le monde de la santé

équipements techniques des établissements de santé

comme moyen de respect de la confidentialité mais sur-

et à des notions liées à l’utilisation et à l’intérêt de l’infor-

tout permettant de s’affranchir du problème du support

mation.

qu’il soit papier ou numérique.

tant, la dématérialisation, nous la vivons au quotidien : en envoyant un mail, en donnant sa carte vitale, quand le médecin reçoit notre compte-rendu sur son ordina-

Je pense qu’aujourd’hui, ne pas se servir de la dématemps et d’énergie, mais surtout d’une base de données

C’est ce petit carré noir qui permet de stocker des informations numériques ?

incroyable permettant des avancées médicales impor-

Oui, c’est l’équivalent qui, collé sur un document, permet

tantes.*

de vérifier son intégrité (facture, dossier patient, compte-

térialisation dans la santé, c’est se priver d’un gain de

rendu d’analyse…) et offrirait une plus grande confiden-

Quelles sont les principales contraintes ?

tialité lors du transfert de ces données. Par exemple,

Quand un établissement s’engage dans un processus de

les résultats d’une analyse ne seraient visibles qu’après

dématérialisation, il ne doit pas chercher à se « calquer »

scan du code par le médecin autorisé !

n

* À lire ou à relire : http://www-05.ibm. com/fr/watson/ Et l’article de Gérard Peliks dans DH Magazine n°150 : « Ce merveilleux et incontournable BIG DATA dans le domaine de la santé »

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

27


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus Health-IT Expo (Salon HIT) « C’est la contextualisation médicale de l’outil connecté qui lui donne un sens »

DH MAGAZINE – En juillet 2012,

© DR

Le site DMD Post (www.dmdpost.com) propose une mine d’informations sur les applications et objets connectés de santé. Pas de pub, seulement des notes et évaluations objectives et une analyse précise du contenu de l’application. Contact est pris avec l’un des fondateurs de DMD Santé, le Docteur Guillaume Marchand – Psychiatre et Président de DMD Santé.

Entretien avec vous cofondez DMD Santé avec le Dr Guillaume Dr Nicolas Lafferre et Léo Maury, Ingénieur en TIC Marchand, de santé. Pour quelles raisons ? Psychiatre et Président DR GUILLAUME MARCHAND − En 2012, l’offre « apde DMD Santé

plications et objets de santé » devient pléthorique et nous pensons qu’il existe une opportunité exceptionnelle, pour nous médecins, de travailler différemment. Le tsunami allait arriver et notre idée était simple : guider les usagers, les professionnels de santé et les patients, dans un cadre de confiance, sans faire du marketing mais en se positionnant dans une démarche scientifique.

En 3 ans, le marché a beaucoup changé ? Les usages se sont affinés et l’offre s’est professionnalisée. Notre objectif est d’aller plus loin en proposant clairement une analyse autre que médicale, en s’entourant de partenaires sur des domaines tel que la sécurité de l’information, le juridique et le réglementaire. La réponse, c’est notre mHealth Quality, premier programme de validation de la qualité des applications mobiles de santé à destination des professionnels et du grand pu-

Application lauréat du Grand Trophée 2015 de l'application mobile de santé et Prix du Jury 2015, catégorie Santé au Quotidien consultable sur le site www.dmdpost.com, MesVaccins : téléchargeable gratuitement sur les plate-formes de téléchargement.

blic. À savoir : DMD Santé pilote le parcours thématique « objets connectés » le 21 mai à 10 h 00

28

Est-ce un label, une norme ? La loi française ne nous permet pas de parler de « label », mais c’est l’idée en effet. Il s’agit de créer un « tiers de confiance », comme l’est le logo AB du bio par exemple. Nous ne garantissons pas le service médical

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

Nous travaillons depuis 1 an et demi et avons analysé 1100 applications médicales. Je crois pouvoir affirmer qu’un travail de cette envergure n’a jamais été réalisé auparavant !


© DR

RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

On distingue à tort applications et objets connectés mais aujourd’hui une balance seule n’a pas d’intérêt. Elle n’a d’intérêt qu’avec l’application associée. L’idée est donc de voir la pertinence du service rendu par l’application.

Homepage de www.dmdpost.com, site web d'évaluations et d'analyse de contenu d'applications dans le domaine de santé

rendu, qui nécessite des essais cliniques. En revanche,

d’intérêt qu’avec l’application associée. L’idée est donc

tester l’ergonomie de l’outil, vérifier la pertinence de la

de voir la pertinence du service rendu par l’application.

restitution des informations médicales, s’assurer du bon fonctionnement et du respect de la vie privée des utilisa-

Où se situe la frontière entre les « objets gad-

teurs : c’est cela le cadre de confiance. Nous travaillons

gets » et les objets dit « médicaux » ?

depuis 1 an et demi et avons analysé 1100 applications médicales. Je crois pouvoir affirmer qu’un travail de cette envergure n’a jamais été réalisé auparavant !

De nouvelles applications paraissent chaque jour. Comment faites-vous pour toute les analyser ? Le marché est très versatile. Il existe un turn-over de 1% tous les jours (apparition, disparition, mise à jour). Nous mettons en place des algorithmes, de plus en plus précis, pour analyser ce marché de manière aussi automatique que possible.

« L’objet » est de fait un gadget ! Prendre sa tension n’a jamais évité à personne d’en avoir et votre balance ne vous fera jamais maigrir ! En revanche, c’est l’interface, le service et le feedback qu’il y a derrière qui importe. L’innovation porte sur l’usage et le contexte médical que l’on donne aux outils. La fourchette connectée, utilisée chez vous ou au restaurant, n’aura pas grand intérêt mais dans la chirurgie bariatrique, en post-op, celle-ci trouvera tout son sens. Elle assurera le médecin que le patient ne mange pas trop vite et le patient sera averti s’il s’alimente de manière trop ra-

Cela concerne aussi les objets connectés ?

pide. C’est donc la contextualisation médicale de l’outil

On distingue à tort applications et objets connectés mais

connecté qui lui donne un sens ! Et de ce point de vue-

aujourd’hui une balance seule n’a pas d’intérêt. Elle n’a

là, il reste encore beaucoup à explorer.

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

29


ARTICLE DH : LE « PAPIER NUMÉRIQUE »

La vie privée ? Elle s’étale sur les réseaux sociaux ou les forums spécialisés, où chacun, librement, partage ses états d’âme, ses photos, ses problèmes financiers, son état de santé. Merveilleuses et prolixes bases de Par Vincent Trely, CEO Proxima Conseil, Président de l'APSSIS

données exploitées par les acteurs du Big Data, dont on n’a pas fini de nous vanter les mérites : grâce à ces milliards de données, nous pourrons prédire l’avenir ! Un vieux rêve aujourd’hui accessible, qui mettra Ma-

« Adieu confidentialité… » Georges Orwell, en 1949, dans son roman culte 1984, imaginait l’avènement d’un tout puissant Big Brother, mis en œuvre par des états totalitaires, lavant consciencieusement le cerveau des êtres humains par un processus informationnel contrôlé et par une surveillance de masse. Le Patriot Act américain, vaste système de contrôle préventif, les révélations sur la NSA et son système d’espionnage mondial, les débats en cours sur la Loi sur le Renseignement en France nous invitent à une réflexion de fond sur la société que nous voulons, sur la frontière entre libertés individuelles et sécurité des États. L’irréversible expansion des technologies numériques constitue le fondement du débat. Tout devient chiffre, tout circule, et tout ce qui nous entoure

dame Irma au chômage. J’interroge de nombreux adolescents sur le sujet « confidentialité », ayant la joie d’en voir passer pas mal à la maison. Que me répondent-ils ? Qu’ils n’ont rien à cacher. Mais aussi et surtout que les bénéfices offerts par le tout numérique et la connectivité totale sont supérieurs aux contraintes imposées, en particulier celle de l’explosion de la sphère privée. Le fait que les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) précisent dans leurs conditions générales de vente que les données déposées leur appartiennent n’est pas un problème. L’analyse continue de leurs modes de vie à des fins mercantiles non plus. Après tout, qu’on nous propose précisément ce que l’on veut à partir de l’étude de nos comportements, n’est-ce pas encore une fois « génial » ? Cela ne relève plus de la science-fiction que de nous imaginer « pucés » d’ici 50 ans. Une fois de plus, ce sera pour notre bien ! Le lob de notre oreille, muni d’une puce intelligente et communicante, réglera qua-

est connecté ou en phase de le devenir. Il semble que

siment tous les problèmes actuellement posés : rapts

la génération XY s’adapte sans trop de résistance à ce

d’enfants, surveillance continue des méchants, paie-

monde numérique, alors que les adolescents y adhé-

ment sans contact et sans carte de crédit, analyses

rent pleinement. Pour notre bien, la confidentialité, au

médicales en temps réel et données de santé dispo-

sens entendu jusqu’à ce jour, vole en éclat.

nibles en cas de pépin, téléphonie mobile « intégrée », espace de stockage de photos, musiques, fichiers, blo-

30

Prenons quelques exemples parlants. Notre réfrigéra-

cage du véhicule si présence d’alcool ou de drogues

teur connecté analyse en continu la qualité des pro-

détectées, localisation temps réel de nos proches et

duits qu’il contient, alerte sur les dépassements des

amis, contrôle distant de notre maison, transmission

dates de péremption, passe commande au supermar-

immédiate de notre nécrologie au journal local dès que

ché des éléments à renouveler. Génial non ? Le fait

la puce aura acté de notre mort mais aussi persistance

que « quelqu’un » puisse en déduire précisément nos

de notre vie sur les réseaux spécialisés.

modes de consommation et les paramètres qui en dé-

Réfléchissez. La liste des possibilités est infinie. Et

coulent (préférences, impacts sur la santé, structura-

soyez conscients que la technologie est déjà dispo-

tion de la famille) n’est qu’un détail insignifiant. Notre

nible. Il ne reste qu’à franchir la barrière humaine et

voiture est géolocalisée en temps réel, dans le but

décider du sort de ceux qui n’adhéreront pas. Mais en

d’activer les services de contrôle de la vitesse, de pré-

2015, qui vit sans carte bleue, sans Smartphone, sans

vention des collisions, d’alerte du garage le plus proche

connexion Internet, sans e-mail, sans GPS ? Et ceux qui

en cas de panne. Génial non ? Le fait que « quelqu’un »

le voudraient, où est leur porte de sortie ?

puisse ainsi agréger l’ensemble de nos déplacements,

Je suis un XY, sans doute un peu plus initié au numé-

de nos temps passés au travail, sur la route, dans tel

rique que la moyenne. Je me sens au milieu du gué,

centre commercial ? Détail insignifiant au regard des

entre les défenseurs d’un modèle de société respec-

services proposés. Les dizaines d’applications conte-

tueux du secret et les « total users », conscients ou

nues dans notre Smartphone, qui managent notre jog-

inconscients, mais toujours demandeurs de services

ging, notre consommation alimentaire, nos paramètres

facilitateurs et globalement liberticides. Pénible posi-

de poids, de fréquence cardiaque, nos choix musicaux,

tion ! Mon acte majeur de résistance : je n’ai pas

littéraires, sont tellement pratiques que l’exploitation

de compte Twitter et aime le dernier clip de Stro-

massive des données collectées ne stresse personne.

mae, Carmen.

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n


L E S P R O S E N PA R L E N T

DANS

DIRE D’EXPERT

la réussite du déploiement d’un SIH

LE CENTRE HOSPITALIER DU CHINONAIS POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT AVEC HOPITAL MANAGER En décembre 2011, l’établissement fait l’acquisition de la solution HOPITAL MANAGER de SOFTWAY MEDICAL. Retours croisés de Patrick Faugerolas – Directeur de l’établissement, de Jean-Luc Péan - RSI et du Dr Blandine Bruant-Crasson, PH en SSR et chef de projet fonctionnel. Jean Luc Péan, RSI & Dr Blandine Bruant-Crasson, PH en SSR – CH du Chinonais

DH MAGAZINE –

Que couvrent les modules Hopital Manager déployés sur l’établissement ? JEAN-LUC PÉAN − Initialement, nous projetions d’informatiser uniquement le circuit du médicament mais nous avons rapidement pris la décision de l’informatisation complète du dossier patient. L’ensemble des modules acquis nous permet aujourd’hui de disposer d’un DPI complet via Hopital Manager. PATRICK FAUGEROLAS − Cette option s’intégrait dans un mouvement de modernisation de l’établissement, incluant une direction commune avec le CHRU de Tours. En complément de restructurations lourdes et complexes, nous avons pris conscience qu’en termes de sécurité des soins, de qualité, de traçabilité de l’information médicale, le moment était venu de modifier nos pratiques par l’informatisation globale de la prise en charge des patients. Quels sont les bénéfices pour les utilisateurs ? DR BLANDINE BRUANT-CRASSON − La traçabilité, la lisibilité, la compréhension et la qualité de la prescription sont renforcées. Nous pouvons accéder très rapidement aux dossiers et savoir « qui a fait quoi et quand ». Nous avons mis en œuvre une gestion des droits par domaine métier et par profil utilisateur, ce qui nous garantit un accès rapide, sécurisé et en temps réel à l’ensemble des données médicales pertinentes d’un patient. J.-L.P. − Un travail important d’homogénéisation et de normalisation des pratiques a été mis en œuvre, ce qui n’est pas simple pour des hôpitaux très plurisectoriels comme le nôtre. Les pratiques étaient hétérogènes en fonction des services et des habitudes et l’informatique a aidé à uniformiser et à sécuriser la prescription. Le bilan ? J.-L.P. − Il est globalement positif ! Les objectifs fixés en termes de déploiement, de fonctionnalités et de périmètre sont tenus et même dépassés ! Nous nous trouvons dans une situation que nous n’avions pas anticipée, à savoir que les services veulent désormais aller encore plus loin et informatiser de nouveaux processus puisque la solution Hopital Manager le permet. Est-ce lié à l’ergonomie du produit ? J.-L.P. − En grande partie. Dans le cadre de la procédure de dialogue compétitif, les présentations d’Hopital Manager et plus particulièrement son ergonomie, avaient

eu beaucoup de succès auprès des utilisateurs, acteurs majeurs du choix. Mais, il ne faut pas faire l’impasse sur la phase pédagogique et sur l’accompagnement des utilisateurs pour lever les angoisses. B.B.-C. − Oui, l’ergonomie nous a séduit mais aussi la faisabilité intra-muros de certaines modifications. Nous avons la possibilité d’effectuer nous-mêmes la création de formulaires, par exemple. Quels sont les facteurs de réussite ? J.-L.P. − Ce qui est important quand on s’engage avec un éditeur, c’est bien sur la relation de confiance mais aussi toute la partie liée à l’accompagnement. SOFTWAY MEDICAL a su nous amener à nous poser les bonnes questions. Un groupe projet pluridisciplinaire représentant tous les corps de métier, composé de professionnels détachés à temps partiel, et donc en contact avec le « terrain », a permis d’assurer un pilotage efficient du projet. B.B.-C. − Je rajoute que nous avons formé individuellement des référents métiers, qui ont eux-mêmes formé leur corps de métier et impliqué tous les acteurs. Le déploiement avance bien. Quelles en sont les raisons principales ? P.F. − Grâce à la méthode ! Le choix du logiciel a été fait après test et évaluation par les utilisateurs, qui ont ensuite été associés aux phases de paramétrage et de déploiement. Une forte implication de SOFTWAY MEDICAL, des équipes informatiques du CH et une réelle envie des acteurs métier, qui ont même réussi à convaincre les plus réticents, a constitué un facteur clé de succès. Pourquoi choisir la télé-exploitation ? J.-L.P. − SOFTWAY MEDICAL requérait des prérequis techniques hors de notre cadre et notre équipe informatique, composée de 5 personnes, est plus orientée métier que technique. Nous avons choisi de déléguer la partie technique et son administration aux équipes de télé-exploitation de SOFTWAY MEDICAL qui gèrent à distance. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur le déploiement des fonctionnalités, que nous enrichissons avec l’agenda patient et dont nous étendons le périmètre à des services comme les urgences et l’EHPAD. Quelles perspectives pour demain ? P.F. − Rester très attentifs aux besoins des utilisateurs en maîtrisant les contraintes techniques, réglementaires et financières et être capable de s’adapter aux futures évolutions des organisations. n DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE RE 2015

31


L E S P R O S E N PA R L E N T 32

LA SOCIÉTÉ D’ÉDITION OPENXTREM REÇOIT

la certification pour Mediboard, SON LAP EN LIEN AVEC VIDAL

OpenXtrem vient d’obtenir sa certification hospitalière pour son Logiciel d’Aide à la Prescription en milieu Hospitalier en lien avec la base de données VIDAL. Son directeur produit et co-gérant, Romain Ollivier, explique comment « Mediboard » a été certifiée par la HAS après un travail collaboratif fructueux avec VIDAL. dossier médical), le service d’hospitalisation (le flux des patients dans les services, la gestion des lits), l’ensemble des plateaux techniques (des blocs opératoires, des services spécialisés de soins externes, de réadaptation, etc). Quand une clinique s’équipe, elle permet aussi à l’ensemble des praticiens de gérer leur activité libérale avec ce même outil. Notre solution constitue un ensemble extrêmement complet permettant de suivre le patient de A à Z, en amont de son hospitalisation, pendant son séjour, et aussi en post-hospitalisation. Nous travaillons avec les principaux groupes de santé comme Capio, Ramsay, Santé & Retraite, Vivalto Santé... Autre avantage de Medi-

Romain Ollivier, Directeur produit et co-gérant de OpenXtrem

DH MAGAZINE –

board : c’est une solution full web qui ne nécessite pas Qu’est-ce

d’installation particulière sur les postes des utilisateurs

qui démarque OpenXtrem de ses

et permet via une connexion sécurisée de se connecter

concurrents ?

à distance avec différentes interfaces : ordinateurs por-

ROMAIN OLLIVIER − Nous tra-

tables, tablettes ou smartphones.

vaillons depuis dix ans dans le secteur de la santé, principalement avec le secteur privé. Nous proposons un logiciel baptisé « Mediboard » qui permet de gérer la totalité du circuit patient, du circuit du médicament et le dossier médical du patient au sein de cliniques ou de groupes de cliniques. Nous sommes présents en France dans une soixantaine d’établissements, mais aussi en Suisse et en Belgique où nous proposons également nos solutions. Nous gérons plus de 4 millions de dossiers patients et plus de 30 000 utilisateurs. Nous avons réalisé 1,2 million d’euros de chiffres d’affaires en 2014 et 25 % de croissance lissée sur les trois dernières années. Nous souhaitons nous développer davantage en Europe francophone et nous étudions la possibilité de pénétrer de nouveaux marchés en Allemagne et en Italie.

Plan soins - Mediboard

Quel est l’intérêt de l’utilisation de la base de données VIDAL en lien avec votre LAP hospitalier ?

Pouvez-vous nous dire ce que Mediboard propose de

Nous étions déjà certifiés en médecine ambulatoire

plus par rapport à d’autres logiciels pour l’aide à la

depuis trois ans avec une autre basé de données et en

prescription ?

médecine hospitalière depuis quelques mois. Nous avons

Intégrée et très modulaire, notre solution Mediboard per-

souhaité intégrer la base VIDAL pour plusieurs raisons.

met aux établissements de santé de toute taille de gérer

Cela nous a permis de cumuler les fonctionnalités inno-

l’ensemble des activités d’une clinique : toute la partie

vantes de notre produit et celles de VIDAL qui propose

du circuit des patients (les admissions, les sorties, le

des services associés très pratiques allant beaucoup

DH MA MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


DIRE D’EXPERT

plus loin que la simple homologation. Grâce à VIDAL, nos clients bénéficient d’une palette d’outils intéressants : par exemple avec « VIDAL Recos », les praticiens bénéficient d’une assistance en accédant à des protocoles et des recommandations thérapeutiques pour le Prescription - Mediboard

suivi de leur patient. Autre exemple, au-delà de la base de données de médicaments, le praticien peut accéder à une mine d’informations via un « Fil d’actualités » mis à jour en temps réel. Aujourd’hui, VIDAL est la base de données de référence pour notre produit.

BERNARD DEREGNAUCOURT, RESPONSABLE RELATIONS ÉDITEURS CHEZ

VIDAL

Quelles ont été les étapes clés qui vous ont permis

Quel est, d’après vous, pour OpenXtrem l’intérêt ma-

de passer avec succès la certification ?

jeur d’avoir choisi finalement VIDAL pour la solution

Nous avons été accompagnés tout au long du processus d’intégration de la base de données. Cette certification est le fruit d’un vrai travail collaboratif, une belle co-construction, avec les équipes VIDAL. Notre responsable de certification a travaillé de façon étroite avec les équipes de VIDAL qui se sont déplacées au sein de notre entreprise et ont pu proposer des fonctionnalités pertinentes pour faciliter l’accès et rendre le produit très ergonomique. Nous avons aussi pré-validé des certifications avec des « tests à blanc », ce qui nous a permis de préparer la certification de façon très sereine. Cette belle synergie de travail a apporté à notre produit une valeur ajoutée réelle qui nous permet de continuer à être innovant. Mediboard est aujourd’hui la seule solution dont le moteur d’aide à la prescription est certifié à la fois pour l’exercice en milieu ambulatoire et hospitalier

Mediboard ? Tout d’abord, nous mettons un point d’honneur à suivre de près et assister à l’intégration de nos données, réactivité et productivité sont notre crédo. De plus, nos données intégrées à Mediboard offrent aux utilisateurs finaux des contenus scientifiques innovants qui prennent tout leur sens à travers un logiciel de dernière génération. En un mot, VIDAL et Mediboard, c’est alliance de l’innovation de la donnée médicale et de l’innovation logicielle pour les professionnels de santé. À quels nouveaux besoins des établissements êtesvous de plus en plus amenés à répondre ? Principalement : réactivité, fraîcheur, aide à la décision et information médicale. Le marché des logiciels médicaux

avec la banque VIDAL.

est maintenant mûr. Par conséquent, les professionnels de

Quels sont les objectifs d’OpenXtrem à court terme ?

la sécurisation de la prescription. Ils sont de plus en plus

santé sont demandeurs de fonctions qui vont au-delà de

Nous souhaitons continuer notre percée sur le marché. Sur 2015, nous allons équiper une dizaine d’établissements de soins supplémentaires et devenir leader dans

exigeants et leur solution logicielle doit pouvoir les aider à prendre la meilleure décision médicale. À travers les logiciels médicaux, VIDAL aide les professionnels de santé avec

les trois à cinq années à venir. En mai, nous lançons par

les recommandations thérapeutiques (VIDAL Recos®), des

ailleurs un module sur abonnement hébergé et sans

mises jour hebdomadaires et une information permanente

engagement : TAMM (Technologie d’Aide aux Médecins

pour suivre le monde de la santé au jour le jour (rupture de

- Mediboard) destiné aux cabinets de ville. Ainsi, prati-

stock, retrait de lots, alertes de pharmacovigilance, etc.).

ciens libéraux de ville non reliés à une clinique pourront profiter de notre solution via une offre par abonnement.

Comment aidez-vous les éditeurs à innover ?

Nous travaillons à l’adaptation de nos produits aux éta-

En innovant !… et en proposant à nos partenaires édi-

blissements publics. Durant le salon HIT Paris, les établis-

teurs d’intégrer ces innovations et à forte valeur ajoutée

sements pourront découvrir des fonctionnalités de solu-

pour leurs clients. En permanence à l’écoute de nos par-

tions PMSI très intéressantes. Une partie “rétro-codage”

tenaires et des utilisateurs finaux, nos équipes restent à

(préconisation de codage de diagnostic en fonction des

l’affût des évolutions réglementaires et des tendances

médicaments et textes) sera proposée dans nos solutions

du monde de la santé pour proposer des solutions d’inté-

avant l’été 2015. En fonction du profil de patient, la prise

gration simples pour nos partenaires éditeurs. Nous ne

en charge sera améliorée et les établissements pourront

perdons jamais de vue qu’ils sont notre principal vecteur

n

de diffusion des données et fonctions que nous dévelop-

facturer au mieux ces séjours.

pons pour les professionnels de santé.

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

33


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus

Au cœur des mutations de l’hôpital :

Le plateau technique de demain Les plateaux-techniques sont les premiers impactés par la révolution technologique. Blocs opératoires et chambres de réanimation deviennent « intelligents », par la connexion des équipements ou des environnements. La robotique intervient dans la fonction opératoire, mais aussi en support des fonctions logistiques, pour les Pharmacies et les Laboratoires, qui s’industrialisent massivement. Quant à l’imagerie médicale, le développement des techniques de l’image, de la compression à la restitution, en fait un élément indispensable du diagnostic et de la phase opératoire. Showrooms, conférences, innovations et perspectives : programme chargé pour le Focus Hôpital et Plateau technique ! Entretien avec Aube Jeanbart, Directrice des Salons Santé Autonomie

DH MAGAZINE – Quels sont les moments forts

temps réel consultables à distance. La deuxième salle

du Focus ?

sera « intégrée », et adaptable à chaque spécialité

AUBE JEANBART − Il y en a beaucoup ! Mais il est vrai

chirurgicale, associant les technologies de contrôle des

que la conférence du Professeur Jacques Marescaux,

éclairages, caméras HD, écrans plats spécifiques au bloc

Directeur Général de l’IHU de Strasbourg et Président

opératoire, contrôle central par écran tactile. La chambre

de l’IRCAD, est très attendue. Accompagné de Chris-

de réanimation, enfin, s’organisera autour d’un lit de

tophe Gautier, Directeur Général des Hôpitaux Univer-

haute technologie et du matériel de transfert permettant

sitaires de Strasbourg, ils présenteront la construction

une mobilisation optimale du patient, mais également

du nouvel IHU et les orientations de l’Institut français de

des solutions intégrées permettant d’inclure le matériel

Chirurgie Guidée par l’Image.

CONFÉRENCE : À planifier le mardi 19 mai de 16 h 15 à 17 h, la conférence « Virage ambulatoire : tout se joue maintenant », sous le copilotage du Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes et de l’Institut Nationale de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES).

34

86 % des professionnels déclarent venir sur le salon pour voir le matériel et assister à des démonstrations. Qu’allez-vous leur proposer ? Mises en œuvre en partenariat avec des leaders du marché, nous proposons trois zones de mise en scène de solutions innovantes. Les visiteurs pourront ainsi découvrir une chambre de réanimation dernière génération et deux salles d’opération. La première salle sera « connec-

médical indispensable. À noter également la présence du « fameux » robot DA VINCI pour la 1ère fois sur le salon.

L’essor de la chirurgie ambulatoire va-t-il induire d’importantes transformations au sein des établissements de santé ? Oui et c’est pourquoi, pour la 2e année consécutive, la FHF et l’AFCA (Association Française de Chirurgie

tée » et montrera une approche « zone de soins glo-

Ambulatoire) s’associent et organisent la journée de

bale et intégrée », centrée sur le parcours du patient

la Chirurgie Ambulatoire des établissements publics le

et l’ergonomie pour les professionnels de santé. Nous

jeudi 21 mai de 11 h à 16 h 45, dans le cadre des Salons

présenterons le vidéo management, un équipement de

Santé Autonomie 2015. Au programme : pilotage et ma-

plus en plus requis dans les rénovations ou construc-

nagement de l’UCA, solutions RH, besoins d’investisse-

tions de plateaux techniques et qui offre des solutions

ments et place de la chirurgie ambulatoire dans la straté-

de monitorage continu et mobile et des reports vidéo

gie hospitalière des établissements et des territoires. n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Entretien avec le Professeur Corinne Vons - Responsable de l’unité de chirurgie ambulatoire de l'hôpital Jean Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis) et Présidente de l’AFCA – Association Française de Chirurgie Ambulatoire.

© Jerome Chatin/Expansion-Rea

La chirurgie ambulatoire : un état d’esprit

DH MAGAZINE – Pourriez-vous me donner

90, quand certains établissements de santé français ont

quelques chiffres sur l’ambulatoire ?

tenté l’expérience de la chirurgie ambulatoire, ils ont été

P CORINNE VONS − La moyenne nationale, c’est

classés « hors la loi », car la chirurgie ambulatoire n’est

42,7 % des opérations de chirurgie qui se pratiquent en

autorisée en France que depuis 1992. Aujourd’hui, il faut

ambulatoire, soit un peu moins d’1 opération sur 2. Pour

changer de culture : convaincre les médecins et éduquer

2016, notre Ministre de la Santé vise 1 opération sur 2

les patients. Toutefois, on note une impulsion en France

soit 50 %. Je pense que nous atteindrons cet objectif.

vers l’ambulatoire et pas uniquement sur de la chirurgie

Pour rappel, en Angleterre, la moyenne nationale est à

« simple ». Nous avons des « premières mondiales » :

70 %.

des résections pulmonaires en ambulatoire, des mastec-

R

Entretien avec Pr Corinne Vons, Responsable de l’unité de chirurgie ambulatoire de l'hôpital Jean Verdier de Bondy

tomies, des prothèses totales de hanches et de genoux

Nous sommes donc sur la bonne voie ?

par exemple.

Depuis 2009, nous assistons à une augmentation de 2 % de la chirurgie ambulatoire tous les ans. Cette croissance est constante même si les Tutelles trouvent que ce n’est pas suffisamment rapide. Il faut garder à l’esprit que c’est une révolution dans les pratiques et dans la prise en charge. Le rythme de progression varie d’un établissement à l’autre, certains gérant le changement et l’évolution des pratiques plus rapidement que

Depuis 2009, nous assistons à une augmentation de 2 % de la chirurgie ambulatoire tous les ans. Cette croissance est constante même si les Tutelles trouvent que ce n’est pas suffisamment rapide. La moyenne nationale, c’est 42.7 % des opérations chirurgicales.

d’autres.

hôpitaux anglais et américains ont développé la chirur-

Inquiets, oui encore par habitude… Mais inquiets de

gie ambulatoire dans les années 60 (USA) et 70 (UK).

quoi ? C’est une peur irrationnelle ! En France, nous

Ayant peu de lits, ils ont essayé de diminuer les durées

avons cette culture de « l’hôpital sécurité », de « l’infir-

de séjour et de développer des alternatives à l’hospi-

mière cocooning » avec un patient qui est déresponsa-

talisation, contrairement au système français qui s’est

bilisé et qui ignore le « pourquoi du comment ». Avec la

construit sur le modèle de « l’hôpital-hôtel » avec plé-

chirurgie ambulatoire, le patient se responsabilise et est

thore de lits qu’il fallait plutôt remplir. Dans les années

beaucoup mieux informé.

Oui, nous sommes en retard et à tous points de vue. Les

Les patients sont souvent frileux à l’idée de rentrer chez eux après une anesthésie générale. Ils sont inquiets. Ont-ils raison ?

On a tendance à penser que la France est en retard. Est-ce encore vrai ?

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

35


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

On a coutume de dire que la chirurgie ambulatoire permet de faire des économies. Est-ce une chirurgie « low cost » ? Absolument pas ! Au contraire, la chirurgie ambulatoire impose une telle rigueur dans le fonctionnement qu’elle fera évoluer la chirurgie vers une prise en charge de bien meilleure qualité, avec moins de complications ! Je viens de passer 2 jours en Angleterre dans une grande unité de chirurgie ambulatoire (12 000 actes par an). Les anesthésistes ont noté que le taux d’infections nosocomiales était corrélé au nombre de jours passés à l’hôpital. Donc, plus vous passez de temps à l’hôpital, plus le risque augmente.

Nous sommes en retard et à tous points de vue. Toutefois, on note une impulsion en France vers l’ambulatoire et pas uniquement sur de la chirurgie « simple ». Nous avons des « premières mondiales » : des résections pulmonaires en ambulatoire, des mastectomies, des prothèses totales de hanches et de genoux par exemple. Est-ce compliqué à mettre en place, en particulier en termes d’investissements et de gestion des flux ? Oui, il y a des investissements à faire et les politiques ne l’avaient pas vraiment prévu. L’unité d’ambulatoire doit se trouver à proximité du bloc, ce qui n’est pas toujours le cas. Dans les établissements de santé anglais, la table d’opération est roulante et sert à la fois de brancard et de lit, ce qui fait gagner du temps et diminue l’inconfort du patient. Le processus est simple, efficace et sécurisé.

Les visiteurs pourront vous retrouver sur les Salons Santé Autonomie à l’occasion de la 2ème Journée de la Chirurgie Ambulatoire des établissements publics. L’AFCA organise également le 1er congrès européen de chirurgie ambulatoire. Pourriez-vous m’en dire plus ? Ce congrès aura lieu les 28 et 29 janvier 2016 en France. Nous pourrons nous comparer, observer les bonnes pratiques européennes et échanger sur des thèmes précis, avec nos collègues européens, comme l’organisation des UCA, la continuité des soins avec l’aide des nouvelles technologies ou la présence d’un tiers la première nuit.

36

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus plateau technique La RRAC (Récupération Rapide après Chirurgie), enjeu majeur de l’ambulatoire Fruit de la culture de l’évaluation des pratiques professionnelles, conséquences des baisses tarifaires pour l’hospitalisation conventionnelle, induisant une recherche permanente de diminution de la DMS, pression des patients pour accélérer leur sortie et le retour à une vie normale ou nouvel argument "marketing" pour les praticiens ou les cliniques ? Il y a sans doute un peu de tout ça dans le nouvel engouement pour la récupération rapide après chirurgie : la RRAC. Le principe même de la démarche est porté par son acronyme : il s’agit de permettre à un patient opéré de retrouver rapidement un état physique, une qualité de vie et un confort sensiblement identiques à ceux qu’ils

limiter les voies pour réduire le risque infectieux associé,

étaient avant l’intervention.

et de limiter les effets collatéraux induits par le chemin à

Et la RRAC n’est pas cantonnée à une spécialité ou à

parcourir in vivo jusqu’au site opératoire.

une discipline de la chirurgie, le phénomène s’étend de

En d’autres termes, on dissèque plus, on coupe moins,

la chirurgie orthopédique à l’urologie, en passant par la

on privilégie les techniques micro-invasives par rapport

gynécologie et la chirurgie digestive.

à la chirurgie à ciel ouvert, et au plan anesthésique, on recoure préférentiellement à l’anesthésie générale sans

En pratique, qu’est-ce qui change ?

prémédication avec molécules durée courte (à l'inverse

La récupération rapide après chirurgie se met en place

d'une anesthésie générale plus « lourde » ou « tradition-

en amont de l’intervention, et permet d’amener le pa-

nelle ») et on développe les techniques d'anesthésies

tient dans les meilleures conditions pour le jour J. Cette

locorégionales comme la rachianesthésie ambulatoire et

préparation peut prendre plusieurs formes : un régime

les techniques de blocs nerveux par échographie.

Par Bernard Bensadoun, Directeur Général Délégué Polyclinique de l’Atlantique / Association Hospitalière de l’Ouest - Groupe VEDICI

conséquent pour une néphrectomie totale ou partielle, afin de simplifier l’opération et pour que le patient se sente mieux dans son corps dans la phase postopératoire. A contrario, il peut s’agir d’un travail sur l’alimentation d’un patient dénutri, ou prendre la forme d’une prescription de repos préopératoire. Mais la RRAC se fonde sur toutes les étapes de la prise en charge, et l’intervention en elle-même sera déterminante pour les suites opératoires. C’est là que

Le corps du patient moins "agressé" grâce aux choix techniques et médicamenteux va avoir naturellement une meilleure propension à recouvrer une stabilité physiologique, mais, et surtout, va pouvoir être mobilisé beaucoup plus rapidement qu’il ne l’aurait été dans un cadre conventionnel.

l’évaluation des pratiques professionnelles et l’approche Une fois l’intervention réalisée, les phases qui vont se

professionnels à ne conserver que l’essentiel, dans une

succéder participent à la récupération rapide. Le corps

logique de Lean, à choisir les techniques chirurgicales

du patient moins « agressé » grâce aux choix techniques

les moins invasives (cœlioscopie - arthroscopie - chirur-

et médicamenteux rappelés précédemment va avoir na-

gie robotisée), à retenir des molécules à demi-vies

turellement une meilleure propension à recouvrer une

courtes et à les administrer de manière très localisées.

stabilité physiologique, mais, et surtout, va pouvoir être

Les nouveaux objectifs de l’équipe médicale sont de

mobilisé beaucoup plus rapidement qu’il ne l’aurait été

pratiquer une chirurgie la moins délabrante possible, de

dans un cadre conventionnel. Ainsi il n’est plus rare de

introspective ont trouvé tout leur sens en amenant les

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

37


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

© Anaël Barrière - anaelb.com

Focus plateau technique

voir un patient porteur d’une prothèse de genou subir une première séance de kinésithérapie le jour même de son intervention. Et les patients dans tout ça ? Évidemment, ceux qui passent avec succès l’épreuve de la RRAC sont conquis, l’impact de l’intervention sur leur vie sociale, professionnelle et familiale s’en trouvant significativement minorée et la gestion de la douleur, l’inconfort

lié

à

l’immobilisa-

tion ne concernent plus qu’une très courte période. Il est sans doute un peu tôt pour tirer des conclusions certaines, mais les premières observations sont très prometteuses et au bénéfice du patient. La démarche RRAC doit être saluée à plusieurs titres : la capacité des praticiens à remettre en questions leurs pratiques, une véritable démarche d’équipe, dans laquelle la complicité et la confiance entre chirurgien et anesthésiste parait prépondérante, et enfin, une approche pluridisciplinaire de la prise en charge qui implique tous les professionnels mobilisés sur la trajectoire de soins, du médecin traitant jusqu’à l’IBODE ou la diététicienne. Cette évolution des prises en charge, qui accélère la sortie du patient pose encore une fois la question du décloisonnement ville / hôpital, et de la mise à disposition de l’ensemble de la filière des informations médicales pertinentes permettant d’assurer la sécurité sanitaire quel que soit l’endroit. Voilà bien un paradoxe, alors que l’informatique porte de manière peu contestable le progrès, en médecine, les révolutions techniques arrivent encore à devancer la circulation des données…

38

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n

La démarche RRAC doit être saluée à plusieurs titres : la capacité des praticiens à remettre en questions leurs pratiques, une véritable démarche d’équipe, dans laquelle la complicité et la confiance entre chirurgien et anesthésiste parait prépondérante, et enfin, une approche pluridisciplinaire de la prise en charge qui implique tous les professionnels mobilisés sur la trajectoire de soins.



© Hill-Rom

RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Grandeur nature Au sein du focus Plateau Technique, plusieurs démonstrations « grandeur nature » sont attendues. 6 leaders du marché se sont associés et proposent aux visiteurs de découvrir et de tester un bloc opératoire innovant, une salle connectée et une chambre de réanimation optimisée. Entretien avec Jacques Lafon, Directeur Général Europe du Sud – Hill-Rom

DH MAGAZINE – À quoi ressemble une chambre de réanimation optimisée ? En quoi diffère-t-elle d’une chambre de réanimation classique ? JACQUES LAFON − La priorité de Hill-Rom est l’amélioration de l’efficacité clinique au service des patients et des soignants. Dans le cadre de la réanimation, cela se traduit par la mise à disposition de tout ce qui est nécessaire au traitement du malade et à sa mobilisation. C’est donc un environnement complet avec un lit ultra-technique et des lève-malades plafonniers, qui vont favoriser la mobilité du patient (l’aider à se lever, le mettre au fauteuil plus facilement), des bras médicaux permettant d’intégrer scopes et respirateurs en sont 2 exemples.

permet d’aider à la mobilisation des sécrétions pulmo-

C’est également l’externalisation des alarmes, notam-

naires.

ment par rapport aux respirateurs et au monitoring qui

Enfin, le lit se met en position fauteuil pour permettre

collectent les données patients et les transmettent vers

une réhabilitation du patient et un entraînement avant la

un poste de surveillance, afin que les soignants aient

mise au fauteuil. Le lit permet également une sortie par

un œil en temps réel sur les signes vitaux des patients.

l’avant. Assis dans le lit, le châssis se verticalise pour

Les appareils sont connectés en wi-fi et les données

permettre au patient de doucement se mettre en posi-

envoyées directement et dans le dossier patient, et sur

tion debout et pouvoir, si son état le permet, de déam-

le poste de surveillance.

buler à l’aide d’un lève-personne favorisant un entraînement sécurisé à la marche.

Quels sont les autres points forts du lit ?

dant toute la durée du séjour. Le lit dispose également

Les lits sont pensés pour favoriser le soin mais aussi pour aider les soignants dans leurs actes quotidiens ?

d’une surface thérapeutique à air qui ajuste les pres-

En effet, le but est d’offrir une meilleure qualité de prise

sions en fonction du poids. Tout est automatisé via ce

en charge aux patients et de faciliter les soins avec des

système de pesée.

solutions sécurisées aussi bien pour les patients que les

Les soignants pourront mettre en place des « protocoles

soignants. Nous avons, par exemple, un module comme

de mobilisation » avec la rotation latérale continue, qui

le « turn assist », qui permet de gonfler le matelas et de

Il permet de monitorer le poids du patient de façon quotidienne, enregistrer et suivre l’historique du poids pen-

40

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus plateau technique Chambre de réanimation par Hill-Rom

basculer de manière sécurisée et en douceur le patient sur le côté pour pouvoir prodiguer les soins dermatologiques ou faire la toilette.

Dans des séries américaines, il est fréquent de voir vos lits. Les lits de réanimation français et les lits de réanimation américains sont-ils identiques ?

Un lit ultra-technique, des lève-malades plafonniers, des bras médicaux, l’externalisation des alarmes, connection en wi-fi … sont les quelques avancés des nouveautés présentées au salon. Vous donnez une conférence sur l’agora le 19 mai. Quel en sera le thème ?

Vous les avez vus dans Docteur House, n’est-ce pas !

Nous présentons un retour d’expérience : la gestion plu-

Ils sont parfaitement identiques. La seule différence

ridisciplinaire du projet d’un nouveau service de réani-

repose sur des notions de connexion. Ce qu’il manque

mation au CH de Chalon sur Saône. Il s’agira de montrer

aujourd’hui par rapport à ce qui peut se faire aux USA,

comment l’établissement a appréhendé ce projet de

c’est la possibilité de changer les chaînes de la TV direc-

création d’un nouveau service de réanimation avec dif-

tement du lit ou d’avoir l’appel soignant intégré dans le

férents acteurs et partenaires et comment nous avons

lit : ce sont des éléments de connexion qui ne sont pas

travaillé ensemble pour offrir des chambres de réanima-

encore arrivés en France car il y a plus de difficultés de

tion tout équipées. 3 intervenants seront présents dont

synergie avec les entreprises qui développent les solu-

Stéphane Kirche, l’ingénieur biomédical du CH de Cha-

tions de communication.

lon sur Saône qui a coordonné le projet.

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

41


42

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


L E S P R O S E N PA R L E N T

DANS

DIRE D’EXPERT

le transport de produits pharmaceutiques

VIALTO TRANSPORTE LA VIE DH MAGAZINE – TSE Express Médical rejoint le groupe Star’s Service en 2014. Pour quelles raisons ? NICOLAS PASQUIER − L’objectif était de constituer un pôle santé capable de répondre à tous les besoins en maEntretien avec Nicolas Pasquier, tière de transport de proDirecteur Commercial Vialto duits pharmaceutiques et médicaux. Avec un CA de 52 millions d’euros, cette nouvelle structure réunit 700 collaborateurs et dispose d’une flotte de près de 550 véhicules – allant de l’utilitaire léger au poids lourd 38 tonnes – dont environ 450 équipés de compartiments tri-températures indépendants. Vous êtes donc en mesure de transporter tous les produits de santé ? Oui, nous proposons une palette de services complets dédiés au transport et à la livraison des produits médicaux sensibles et fragiles : médicaments, de produits sanguins, de lait maternel, de matériel médical et chirurgical, d’analyses biomédicales et médico-légales, d’essais cliniques, de chimiothérapies, livraison de médicaments et dispositifs médicaux à domicile, avec reprise des DASRI… À Domicile ? L’Hospitalisation à Domicile (HAD) se développe. Il est donc normal que les patients soignés à leur domicile puissent bénéficier de prestations identiques à celles délivrées dans les établissements de santé. Sur la région parisienne, 400 patients bénéficient de ce service. Nous livrons les médicaments, récupérons les déchets à risque infectieux tout en assurant un rôle de trait d’union entre l’établissement et le patient. En massifiant les prestations, le confort du patient est amélioré. La médecine évolue et il est tout à fait logique que nous suivions son développement. Biotechnologies, médicaments nano : les nouvelles pratiques et innovations médicales doivent nous amener à adapter nos outils et nos processus pour être toujours à la pointe ! Quels services offrez-vous au monde de l’hôpital ? Nous avons une offre dédiée à l’hôpital. Nous avons un bureau d’études qui évalue la faisabilité opérationnelle avec l’exploitation. Nous nous appuyons sur les expertises des deux entreprises, ce qui permet d’appréhender le plus efficacement les besoins hospitaliers en termes de gestion des flux amonts (fournisseurs des hôpitaux), intra site, inter-sites selon des besoins locaux, régionaux ou nationaux.

Vialto est le pôle Santé du groupe Star’s Service, leader français de la livraison à domicile en milieu urbain. Vialto réunit le savoir-faire et l’expérience des marques Biotrans (spécialiste des solutions sur mesure de livraison en moyens dédiés sous température dirigée) et TSE Express Médical (expert de la livraison express en J+1 sous température dirigée dans toute la France) afin de mieux répondre aux besoins logistiques du monde de la Santé. Nous sommes également à même de conseiller les Directions sur la gestion de ces flux au travers des aspects réglementaires et normatifs en fonction des structures : hôpitaux, cliniques, GCS, Groupements de commande, centrales d’achats, CHU et CHR.

Respect des conditions de conservation, délais stricts, protocoles de sécurité et de désinfection... : le transport de produits médicaux et pharmaceutiques semble très normé ? Les processus de Biotrans et TSE Express Médical sont certifiés ISO 9001 version 2008 et Certipham. Nous prévoyons de passer dès cette année à la version 2015. Nous allons encore plus loin et nos agents reçoivent une formation continue spécifique. Nous mettons à la disposition de nos clients les technologies innovantes de Biotrans et de TSE, notamment les outils de suivi et de traitement en temps réel des informations liées à la chaîne du froid ainsi que les emballages et conditionnements adaptés aux différents types de produits transportés, y compris les matières dangereuses et les produits infectieux avec des emballages homologués classe 6.2. La traçabilité des produits transportés et leurs températures de transport sont garanties par nos outils track and trace et la qualification des enceintes thermiques. Vous me disiez en aparté que le leitmotiv de Vialto était : « Transportons la vie » ! Oui, c’est vrai… Vialto place le patient au cœur de son dispositif et représente le lien de confiance entre ce dernier et le monde de la Santé. Grâce au savoir-faire de nos collaborateurs, à l’expérience et aux moyens de Vialto, les professionnels de Santé peuvent se concentrer sur leur métier – soigner – en ayant l’assurance que leurs produits seront pris en charge et livrés avec une efficacité et une fiabilité sans égale ! n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE RE 2015

43


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus

Développement Durable Rencontres sur le Village

Les rencontres Développement Durable existaient déjà avec la remise des trophées et le baromètre, mais aujourd’hui, le Développement Durable est particulièrement mis en avant sur le salon. Il prend la forme d’un village regroupant des exposants autour de l’agora.

Entretien avec Coralie Bouillot, en charge du focus Développement Durable

DH MAGAZINE – Une attention particu-

des retours d’expériences et en incitant les décideurs

lière a été portée cette année au Développement Durable avec un focus qui lui est dédié ?

à remplir le baromètre qu’ils prendront conscience d’un ensemble de « petites améliorations » du quotidien qui changent beaucoup la vie des personnels !

CORALIE BOUILLOT − Notre objectif est de mettre le Développement Durable au cœur des préoccupations des professionnels de santé autour de 2 grands axes : l’axe réglementaire et citoyen (recyclage des déchets infectieux, groupement d’achats, un enjeu clé de réduction d’empreinte carbone, mise en commun d’une blanchisserie sur plusieurs établissements…) et l’axe RSE.

Tout le monde est concerné par le Développement Durable en milieu hospitalier. On ne peut rester indifférent face aux enjeux environnementaux et de la RSE en santé ! Directeurs Généraux, directeurs des achats, directeurs de la qualité, RH sont tous impliqués.

La RSE ? Oui, c’est la Responsabilité Sociétale des Entreprises, concept dans lequel les entreprises intègrent les préoc-

Qui est attendu sur le focus Développement Du-

cupations sociales, environnementales et économiques

rable ?

dans leurs activités et leurs interactions. Une entreprise

Tout le monde est concerné par le Développement Du-

doit s’intégrer dans son territoire – et porter une atten-

rable en milieu hospitalier. On ne peut rester indifférent

tion particulière à son environnement, à la biodiversité –

face aux enjeux environnementaux et de la RSE en san-

et auprès des concitoyens, de l’accueil des patients à la

té ! Directeurs Généraux, directeurs des achats, direc-

prise en considération de son personnel soignant. Au-

teurs de la qualité, RH sont tous impliqués. Aujourd’hui,

jourd’hui, nul n’ignore la pression à laquelle est soumis

nous rencontrons de plus en plus de Chargé de mission

le personnel soignant. Sur les rencontres Développe-

ou de référent Développement Durable. Ces rencontres

ment Durable, nous avons organisé des tables rondes et

ont toujours connu un franc succès.

des retours d’expériences sur l’amélioration de la qualité

44

de vie des soignants sur leur lieu de travail.

Quelles sont les thématiques abordées ?

La prévention des risques psycho-sociaux entre dans les

Le programme a été élaboré en partenariat avec les

catégories problématiques DD et RSE. Les Salons Santé

quatre fédérations hospitalières partenaires du Disposi-

Autonomie se préoccupent de l’hôpital de demain mais

tif Santé Durable : FhF, Fehap, FHP et Unicancer. Sur

aussi des soignants de demain. Les soignants doivent

l’agora, les rencontres débutent le mardi après-midi,

être protégés, accompagnés. C’est en mettant en place

à partir de 13 h 30, par la plénière d’ouverture : « État

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

LA FEHAP : Fédération engagée La FEHAP (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés non lucratifs) fêtera ses 80 ans l’année prochaine. Elle compte 4000 établissements adhérents sur l’ensemble de la France, caractérisés par une grande diversité de tailles et d’activités et qui sont réunis autour d’une même convention coldes lieux et perspectives du développement durable en

lective et d’une même charte des valeurs.

santé» avec les résultats du Baromètre et qui sera suivie

Les missions de la FEHAP : le conseil, la for-

par la remise des trophées. Cette plénière d’ouverture

mation, le lobbying mais aussi des engage-

se fera en présence de Laurent Setton –– Haut Fonction-

ments environnementaux et sociétaux

naire en charge du Développement Durable auprès des

tournés vers l’avenir.

Ministères Sociaux – et de Christian Anastasy – Directeur Général de l’ANAP. Puis, l’après-midi sera consacré aux aspects humains : « Préserver son capital humain

DH MAGAZINE – Quelle serait votre définition de « RSE » ?

pour gagner en performance » et « les enjeux pour

CORALIE CUIF

l’accompagnement des personnes âgées ». Les thèmes

Sociétale et Environnementale, autrement

plus techniques seront abordés le mercredi et le jeudi.

appelée Responsabilité Sociétale des Entreprises, est

Par exemple : « optimiser les ressources », « mettre

un concept vaste que nous avons essayé de définir dans

en place des filières déchets », « traiter les déchets en restauration collective » ou « choisir ses fournisseurs ».

− La Responsabilité

Entretien avec Coralie Cuif, Secrétaire Générale de la FEHAP

notre projet stratégique. Très succinctement, l’objectif est de répondre aux défis qui s’adressent à tous les acteurs et de les aider à les relever : mieux connaître et

En quoi consistent les trophées ? Tous les établissements sanitaires sociaux et médicosociaux ont la possibilité de concourir. C’est un dossier de 3 pages à télécharger sur le site Santé Durable* qui permet de présenter une démarche qui entre dans une des catégories suivantes : gestion des déchets, optimisation des énergies, stratégie RSE, mini budget/maxi résultat et une démarche innovante hors catégorie. Fin avril, les 4 fédérations hospitalières, la SHAM/Sofaxis (partenaires) et PG Promotion se regroupent pour élire les trophées. L’objectif est de promouvoir et de mettre à l’honneur des démarches qui pourront devenir ensuite une source d’inspiration pour les autres établissements.

améliorer l’impact de l’activité des établissements dans l’ensemble des domaines sociaux, sociétaux et environnementaux, rechercher la plus grande qualité de prise en charge en adéquation avec les meilleures ressources disponibles et mobilisées.

La RSE est un des axes du projet stratégique 2014-2020 de la FEHAP. Pourriez-vous préciser ? Notre souhait est de renforcer la place de la FEHAP en tant qu’acteur sociétalement responsable, à savoir une fédération et des adhérents ancrés dans les préoccupations de la société. Il s’agit de faire des valeurs qui nous unissent un atout pour l’activité et pour l’attractivité des établissements et de les aider à répondre aux probléma-

Et le baromètre ? C’est la 8ème édition cette année. Le baromètre est le seul et unique dispositif français qui existe pour connaître, référencer et auditer les pratiques des établissements de santé et sur lequel les 4 fédérations font une opération conjointe. Il s’agit d’un questionnaire d’une centaine d’items envoyé à tous les établissements de France et regroupant toutes les thématiques du Développement Durable. Après analyse, nous remettons à chaque établissement une fiche profil. Ainsi, les établissements peuvent se placer, se positionner par rapport aux autres. Signe de l’intérêt grandissant pour ces problématiques : nous avons 20 à 30 %

n

En 2014, nous avons en effet élaboré un nouveau projet stratégique suite à notre « Tour de France ». Les adhérents nous ont, à raison, fait remarquer que nous étions très impliqués sur le Développement Durable avec le guide de « bonnes pratiques » en matière de DD ou le Baromètre mais pas suffisamment sur les aspects RSE. Nous avons mis l’accent sur 3 thématiques : Environnement / Gestion des déchets, Achats responsables et le volet RH : Recrutement / Marque employeur.

Que signifie la « Marque employeur » ? Il s’agit de définir comment nous pouvons communiquer sur les emplois, sur les postes à pourvoir d’une manière

de répondants en plus chaque année !

tiques environnementales et sociales.

www.santedurable.fr

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

45


Ils sont en lice pour les Trophées ! ▲

distinctive par rapport au secteur public ou commercial en distinguant les spécificités de notre secteur. Si je prends l’exemple d’un établissement, il n’est pas « seulement » en recherche d’une infirmière ou d’une aide-soignante ; il peut mettre en avant les engagements, les valeurs qu’il porte, l’intérêt de venir travailler pour une association engagée dans la prise en charge des personnes, tout ce qui peut le « différencier », en quelque sorte. Nous avons été amenés à réfléchir à

42 établissements sanitaires, médicosociaux et sociaux concourent pour les Trophées Développement Durable. Zoom sur 4 démarches innovantes.

Construction d’un bâtiment à énergie positive : le centre médicopsychologique de Parthenay (79)

ces notions et nous avons rédigé une promesse employeur qui propose de résumer les caractéristiques et les raisons qui doivent amener à intégrer un établissement de la FEHAP. Ces caractéristiques sont disponibles dans l’onglet emploi de notre site.

LE CENTRE HOSPITALIER DE NIORT construit pour fin 2015 un bâtiment destiné à recevoir un hôpital de jour de psychiatrie à Parthenay. Il est composé de bureaux de consultations, d’accueil de jour et de locaux

Sur ce volet RH, avez-vous des exemples d’actions concrètes ? Nos adhérents nous ont demandé à les aider à « réécrire », à reformuler les offres d’emploi en explicitant les

de soins. L’établissement a profité de l’opportunité de cette construction neuve pour réaliser un projet innovant : premier bâtiment à énergie positive du secteur de la santé

valeurs que l’on porte, mais également ce que l’on offre,

de la région Poitou-Charentes. Le bâtiment bénéficie

par la mise en avant des parcours professionnels et les

d’une bonne orientation, d’une isolation renforcée, d’une

possibilités d’évolution en interne. Nous avons poursuivi

bonne étanchéité à l’air, d’une récupération d’énergie

avec l’aide sur le processus de recrutement et la réus-

sur l’air extrait, d’une chaudière aux granulés de bois

site de l’intégration, afin que le salarié se sente bien et

et d’un éclairage performant avec des outils de gestion

s’inscrive dans la durée.

adaptés. L’énergie grise nécessaire à la construction de ce bâtiment a été calculée. Le bâtiment à énergie posi-

Un salarié impliqué et intégré est un salarié heu-

tive est obtenu par une maîtrise globale de l’ensemble

reux. La RSE devient un facteur de performance ?

des consommations, par la présence d’une chaudière

Oui ! Le salarié devient acteur. Il peut être por-

aux granulés de bois et d’une installation photovoltaïque

teur d’initiatives, de propositions et faire remon-

(244 m2). La fourniture et la gestion du photovoltaïque

ter les bonnes pratiques. Il fait partie intégrante des

est réalisée par une SEM d’ENR locale : SELIA. Ce bâti-

n

ment a été retenu par l’ADEME pour faire l’objet d’un

processus de pilotage de la structure.

suivi de sa performance énergétique en phase d’exploitation pendant une durée de deux ans. Cette mission est assurée par le CEREMA.

LA FEHAP EN CHIFFRES c’est 4000 établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux gérés par 1600 organismes gestionnaires (associations, fondations, congrégations, mutuelles, organismes de retraite complémentaire et de prévoyance), plus de 246 600 lits et places, 230 000 professionnels pour 2,5 millions de personnes accueillies chaque année.

Avec ce nouveau centre médico-psychologique (CMP), implanté dans un quartier en réhabilitation et près du réseau de transport collectif, l’établissement prouve que d’autres modes de constructions sont réalisables. Le personnel hospitalier (médecins et soignants) a été associé à ce projet. Le CMP de Parthenay a été désigné lauréat de l’appel à projets régional PREBAT « bâtiment à très basse consommation d’énergie ».

46

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n

© [mûrisserie] Parent-Rachdi

RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

© DR

Focus Développement Durable

Projet de développement d’un parc botanique au Centre Hospitalier Henri Guérin Pierrefeu-du-Var (83) LE PROJET DE DÉVELOPPEMENT, SUR LE SITE HOSPITALIER, D’UN PARC BOTANIQUE EST À DESTINATION DES PATIENTS, des usagers et au service du développement du territoire. Piloté par Michel Bartel, Directeur de l’établissement, il s’agit de créer un lieu de détente, de repos du corps et de l’esprit, un lieu d’évasion. « Peu de patients sortent de l’enceinte de l’institution pour aller dans un jardin alors pourquoi ne pas amener le jardin à eux ? » interroget-il. L’aménagement d’un terrain en jardin de détente et d’évasion, comme support thérapeutique, sera la

Ci-dessous, plan 3D et vue du nouveau bâtiment à très basse consommation d'énergie du centre hospitalier de Niort.

genèse. Cette initiative agrège plusieurs objectifs : une © DR

responsabilité envers la nature, en cultivant sa sauvegarde et sa transmission, un objectif thérapeutique, en employant l’observation de la nature comme outil de construction ou de réparation de soi, et une responsabilité environnementale, en compensant les activités humaines néfastes par des actions de protection de la biodiversité. La gouvernance du projet propose une communication à chaque phase : analyse des besoins, programme d’actions, indicateurs, constitution du groupe de pilotage et mise en œuvre sur un terrain nu. S’ensuivront les étapes de préparation, d’aménagement du sol, de terrassement

pour bassins et d’enrochement, de réalisation du réseau Maquette du parc botanique à destination des patients du Centre Hospitalier Henri Guérin à Pierrefeu-du-Var

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

47


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Les p’tits doudous de l’hôpital sud du Chu de Rennes Outre les patients, les agents, des scolaires, les habitants, les réseaux et partenaires seront également acteurs des phases de construction. Tous espèrent des résultats qualitatifs et quantitatifs.

L’INITIATIVE VIENT DU TERRAIN, DE LA SALLE D’OPÉRATION, À LA SALLE DE RÉVEIL, JUSQU’À LA CHAMBRE DES PETITS PATIENTS. Comment accompagner les enfants et faire cesser leurs cris durant leur prise en charge au bloc opératoire ? C’est la question que s’est posée Nolwenn

d’arrosage (eau du Canal de Provence avec apport par pompage), de création dans le parc de sentiers de promenade. Le volet thérapeutique prendra le relais, avec les phases de plantations et d’aménagements par les patients concernés, accompagnés de 2 éducateurs techniques spécialisés et l’évaluation du programme d’actions conclura la séquence.

Febvre, infirmière anesthésiste à l’hôpital sud du Chu de Rennes. Au-delà de la question d’agir, comment pérenniser les actions ? Les idées ne manquent pas pour diminuer l’anxiété des enfants : donner à l’enfant un joli doudou en salle de réveil, customiser son masque d’anesthésie avec des

Outre les patients, les agents, des scolaires, les habi-

gommettes colorées, miser sur les nouvelles techno-

tants, les réseaux et partenaires seront également ac-

logies, développer un jeu interactif sur tablette dont

teurs des phases de construction. Tous espèrent des

chaque enfant est le héros du CHU.

résultats qualitatifs (cultiver la sauvegarde de la nature,

La solution pour

l’observation comme outil thérapeutique, protéger la

financer ces idées

biodiversité) et quantitatifs (nombre d’espèces de faune

naît

également

et de flore protégées, d’utilisateurs du parc aménagé et

dans

une

salle

de manifestations organisées au sein du parc). Un axe

d’opération,

cer-

« recherche et développement » sur les bénéfices reti-

tains déchets po-

rés dans l’évolution de la maladie et sa guérison pourrait

tentiellement valo-

être développé si les objectifs sont atteints.

risables

partent

directement avec Il est ensuite envisagé de partager l’expérience et ses résultats avec d’autres établissements lors de rencontres thématiques, de réaliser des écrits dans le journal de l’établissement et au sein de revues professionnelles et de recenser les espèces de la faune et de la flore au sein des 27 hectares du site.

n

les déchets des activités de soin. Ce sont les fils en cuivre des bistouris électriques, et les lames en inox des laryngoscopes. Les récupérer, les nettoyer, les stocker et les revendre à une entreprise spécialisée permet de mettre les principes du développement durable au service des petits patients. Des infirmiers et médecins anesthésistes créent l’association « les p’tits doudous de l’hôpital sud » pour transformer cette initiative. Un élan collaboratif se déploie à l’hôpital et tous les blocs opératoires participent à la collecte. La coopération entre le monde associatif, l’hôpital et les entreprises rend possible une initiative vertueuse pour les enfants, leur famille, le personnel et l’environnement. Les aspects positifs vont au-delà des attentes initiales, puisque la prémédication des enfants tend à diminuer et les suites post-opératoires sont plus apaisées. Aujourd’hui plus d’une douzaine de doudous sont remis aux enfants chaque jour en salle de réveil,

Terrain qui accueillera le parc botanique à Pierrefeu-du-Var

chacun peut arriver dans le bloc opératoire, avec son masque d’anesthésie décoré et armé de sa tablette interactive, « jouer » virtuellement son parcours hospitalier personnalisé.

48

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus Développement Durable © DR

L’amélioration de l’efficacité énergétique au Chu de Rennes. Baisse de la facture d’énergie en 2014 LES RÉSULTATS OBTENUS EN 2014 SONT SIGNIFICATIFS. LES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE DIRECTEMENT LIÉES AUX ACTIONS D’AMÉLIORATION ÉNERGÉTIQUES ONT ENTRAÎNÉ UNE BAISSE DE 10.5 % DES CONSOMMATIONS, en tenant compte de la rigueur climatique, et une baisse de 5.5 % de l’électricité. D’où viennent ces économies ? Les services techniques, épaulés par les exploitants des installations thermiques se sont penchés sur le fonctionnement de l’établissement, ses besoins en chauffage, ventilation et climatisation. 380 solutions techniques d’optimisation énergétique ont été diagnostiquées, 60 % engagées en 2013 et 2014, sans investissement financier important. Ce sont pour la plupart des actions d’amélioration du paramétrage du chauffage et de la ventilation :

© DR

abaisser la température et les débits d’air soufflés dans un local, en fonction de l’activité, standardiser et élargir les plages de températures dans les locaux climatisés, prendre en compte l’inertie du bâtiment dans la régulation des températures, réduire les exigences de gestion de l’hygrométrie de l’air, renforcer l’isolation thermique des réseaux… Ces actions aussi logiques puissent-elles paraître, demandent une bonne connaissance de l’établis-

© DR

sement, une collaboration étroite entre les services techniques et les utilisateurs, une maîtrise des installations techniques et l’utilisation d’outils de gestion intelligents. Et cela dans un établissement multi-sites et aux activités très diversifiées (plus de 350 000 m2 de surface bâtie et 18 000 locaux). Quelle suite donner ? De nouvelles pistes sont explorées comme l’optimisation du fonctionnement du traitement d’air dans les salles d’opération en fonction de l’activité, en s’appuyant sur la nouvelle réglementation aéraulique. Un travail de concertation est lancé, impliquant Différentes initiatives (doudou, gommettes sur un masque d'anesthérie, jeu multimedia) pour améliorer la prise en charge au bloc opératoire des enfants au CHU de Rennes

les différents acteurs médicaux, soignants et les experts techniques. La diminution des consommations énergétiques passe également par les actions que chacun au quotidien. La dynamique est lancée, en cohérence avec les objectifs nationaux d’efficacité énergétique.

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

49


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus

Grand Âge et Handicap © Faust Favart

3 jours d’échange pour répondre aux besoins et aux enjeux du Grand Âge et du Handicap.

Entretien avec Aube Jeanbart, Directrice des Salons Santé Autonomie

DH MAGAZINE – Que trouveront les visiteurs dans le focus ? AUBE JEANBART − À destination des Directeurs d’établissement, Responsables de service de soins à domicile, Médecins coordonnateur, Directeurs des soins, Cadres de santé, Infirmiers coordonnateur et Professionnels soignants, le focus Grand Âge et Handicap comporte plusieurs volets. L’idée est de proposer toutes

Pavillon danois

les solutions pour mieux vieillir et mieux accompagner la Outre les conférences proposées par la FHF et un par-

L’agora propose 3 jours de conférences en libre accès. Quels en seront les thèmes ?

cours dédié pour les encadrants des EHPAD, les profes-

Tarification des établissements, coûts, alimentation, ré-

sionnels pourront se projeter dans la maison de retraite

sultats d’études, nouvelles technologies… Le contenu

de demain mise en scène par des industriels danois,

de l’agora dédiée au Grand Âge et Handicap a été élabo-

visiter le Silver Concept du Clubster Santé du Nord-Pas-

ré pour répondre aux nombreuses attentes des visiteurs

de-Calais ou faire une pause sur l’espace « animations

autour des conférences très concrètes.

perte d’autonomie en établissement ou à domicile.

Bien-être en établissement » qui propose des solutions ment (ateliers massage, médiations ou musicothérapie).

EHPAD connectées et dynamiques, innovations technologiques pour les séniors, l’image du Grand Âge se modernise ?

Cette année, il y a 2 villages ?

Pour autant, certaines thématiques restent difficiles. Par

Oui, le Village ASIPAG et Silver Valley qui est un re-

exemple : « Comment respecter la liberté d’aller et venir

groupement d’entreprises adhérentes présentant des

des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs ? »

équipements et solutions innovantes et le Village des

ou encore : « Le choix du maintien à domicile accroît-il le

Fédérations Grand Âge et Handicap qui réunit pour la pre-

risque de maltraitance ? ». Ce sont des problématiques

mière fois les principales fédérations représentatives du

qui se posent aux professionnels du secteur. Notre rôle

champ médico-social : ADMR, AD-PA, FEHAP, FFAMCO,

est de proposer un espace de réflexion.

pour améliorer le bien-être des résidents en établisse-

FHF, Fnadepa, Fnaqpa, Générations Mutualistes, Syner-

*Plus d’info sur : www.sphconseil.fr

50

pa, UNA.

Un évènement s’est associé au salon ?

Bien entendu, les professionnels pourront également se

En effet, pour la troisième année consécutive, les 19 et

rendre sur les stands des exposants : de l’hébergement

20 mai, nous accueillons les Journées annuelles de la

des données à la prévention des chutes en passant par

FFAMCO* - Fédération Française des Associations de

la cabine de télémédecine H4D, ou encore les aides

Médecins Coordonnateurs en EHPAD. Cette fédération

techniques et le confort de vie, tous les besoins d’un

représente aujourd'hui 45 associations (pour 49 départe-

EHPAD sont couverts.

ments), soit environ 1800 médecins coordonnateurs.

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

« La vieillesse n’est pas une maladie… »

L’Ad-Pa accompagne les professionnels et les fa-

tion, les enfants coûtent encore plus cher ! Ils ne sont

milles dans leur quotidien mais œuvre également

pas productifs, ils sont entièrement dépendants de leurs

activement pour une modernisation du regard que

parents mais on leur donnera comme excuse qu’ils

porte la société sur la vieillesse. Présente sur le vil-

sont l’avenir. En inversant les choses et en réfléchis-

lage Grand Âge et Handicap, village qui réunit pour

sant intelligemment, on peut valoriser la vieillesse

la première fois les principales fédérations représen-

qui ne deviendrait plus source de déficit et de coût

tatives du champ médico-social, Pascal Champvert

mais une source d’emploi. C’est tout l’objet de notre

revient sur l’urgente nécessité de bousculer les pré-

PEA (Plan Emploi Autonomie) qui prévoit la création de

jugés.

200 000 emplois stables en établissement et services

DH MAGAZINE – Dans un communiqué du 4 mars 2015, vous dites : « la personne âgée n’est pas un martien » et vous prônez « un changement profond du regard de l’ensemble de la société sur le vieillissement et de son rapport à cette période de la vie ». Quelles seraient les pistes pour entamer ce changement ? Pour porter un nouveau regard sur la vieillesse ? PASCAL CHAMPVERT − Tout d’abord, la vieillesse est un état « relatif ». Je suis vieux pour vous mais jeune pour mon voisin octogénaire ! Ensuite, porter un regard

à domicile permettant d’améliorer considérablement le

© Olivier Thomas

Dixit l’Ad-Pa – Pascal Champvert, président de l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées qui regroupe plus de 2000 directeurs de services à domicile, de coordinations et d’établissements pour personnes âgées en France.

Entretien avec Pascal Champvert, Président de l’Ad-Pa – Association des Directeurs au service des Personnes Âgées

bien-être des personnes âgées. Il serait financé en partie par des économies sur les allocations chômage.

On peut valoriser la vieillesse qui ne deviendrait plus source de déficit et de coût mais une source d’emploi. C’est tout l’objet de notre PEA (Plan Emploi Autonomie) qui prévoit la création de 200 000 emplois stables en établissement et services à domicile permettant d’améliorer considérablement le bien-être des personnes âgées.

nouveau sur la vieillesse, c’est porter un regard nouveau sur toute la vie. Ce n’est pas une gageure de dire

tons notre propre vieillissement, on dispose alors d’un

Quel regard portez-vous sur les technologies innovantes (bracelets anti-fugues, tapis de sol détecteur de chute, télémédecine) ? Peuvent-elles être une réponse au manque de moyens humains que ce soit dans les structures de santé ou au domicile des personnes âgées ?

élément d’enrichissement. Certes, on perd certaines

Toutes les innovations visant à aider les personnes

choses : des illusions, des cheveux, mais si on intègre

âgées peuvent être utiles à condition que cela ne de-

que dans ce processus, on en gagne également : de la

vienne pas un « big bazar » ! Tous les éléments domo-

patience, de la sagesse… alors le vieillissement peut

tiques ou médicaux qui nous permettent de mieux

être vu comme quelque chose de positif, d’enrichissant

connaître notre santé et de mieux vivre sont positifs

et du coup, on peut se réconcilier individuellement avec

mais quel que soit la technologie, l’important est de

le vieillissement et collectivement avec les « vieux ».

savoir comment on s’en sert. Je prends l’exemple des

que le mécanisme de vieillissement concerne tout le monde. Et si notre société refuse le vieillissement, et donc ses vieux, c’est parce qu’elle est mal à l’aise avec cette réalité. De ce dysfonctionnement, nous pouvons faire une force si nous le comprenons. Si nous accep-

bracelets électroniques. Certes, les personnes ne sont

Les problématiques liées au grand âge sont-elles uniquement sociétales ou également financières ?

pas « physiquement » enfermés mais elles restent

Les deux ! Mais c’est la façon dont on regarde les

leur liberté ? Il doit y avoir une vraie réflexion sur ces

choses qui pose problème. On dit souvent : « les vieux

questions. Alors, la technologie, oui, mais à condition

coûtent cher », mais si je m’autorise un peu de provoca-

qu’elle ne se substitue pas aux relations humaines !

enfermées dans un espace « virtuel ». Qu’en est-il de

n

Visiter le site de l’AdPa : www.ad-pa.fr À lire : Vive les vieux ! 85 raisons de penser que le vieillissement est une chance d’olivier Calon Édition de l’opportun

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

51


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Les « Résidences de Bellevue » réunissent 6 structures pour personnes âgées. 5 sont localisées sur un même site à Bourges et la 6ème dans sa proche banlieue - à Saint-Doulchard. Elles sont le deuxième plus grand EHPAD de France et reflètent la diversité des structures d’accueil pour personnes âgées.

Entretien avec Francis Pichet, Directeur des Résidences de Bellevue à Bourges

Accueil de résidents très âgés et dépendants (les Géra-

au recrutement de psychomotriciens et d’ergothéra-

niums), de résidents moyennement dépendants (les Til-

peutes car il y a un problème de reconnaissance de ces

leuls, les Églantines, les Terrasses de Bellevue), des per-

métiers. » Autre difficulté : les problématiques de recru-

sonnes autonomes mais qui ne souhaitent plus rester à

tement de médecins en lien avec la conjoncture et avec

domicile (la Roseraie) et une unité d’accueil sécurisée

le système de tarification.

pour de personnes âgées avec troubles psycho-comportementaux : « Pour les 6 résidences, nous disposons de

Sur l’intérêt des innovations technologiques à destina-

619 lits pour 450 agents », précise Francis Pichet – di-

tion des senior, Francis Pichet estime : « qu’elles ont

recteur des Résidences de Bellevue. « Nous proposons

toute leur utilité mais en aucun cas en substitution du

également un centre d’accueil de jour de 10 places (les

personnel ou pour palier à un manque de personnel.

Coquelicots). Enfin, j’ai une direction commune avec un

Elles doivent être à destination du personnel pour sécu-

autre établissement à Mehun-sur-Yèvre qui dispose de

riser, mieux accompagner. » Les Résidences de Belle-

134 lits, de 100 agents avec un centre d’accueil de jour

vue sont d’autant plus convaincues de l’intérêt de ces

de 8 places et un SIAP de 35 lits. »

innovations qu’elles ont mis en place des partenariats avec des entreprises publiques et privées de la région :

52

Il poursuit : « Les résidences se gèrent globalement de

l’appartement prototype intelligent avec domotique inté-

la même façon même s’il est évident que les procédures

gré, le projet e-monitorage (système de téléassistance à

d’accompagnement des résidents sont différentes en

partir de capteurs intégrés dans la chambre)… Très pri-

fonction des attentes et des besoins de chacun. Les

sées par les « résidents-pilotes bénévoles » et par leurs

principales difficultés que nous rencontrons sont liées

familles qui y voient des points de sécurité renforcée

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

Photos © EPHAD Les Résidences de Bellevue

Les séniors au cœur de la cité


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Grand âge et handicap

sans pour autant être intrusives, ces avancées technologiques sont transférables au domicile des personnes âgées. Mais pour le directeur : « la technologie ne fait pas tout et l’innovation n’est pas forcément technologique ». Pour preuve, le développement d’une ligne de vaisselle

Les établissements ne se limitent plus seulement au soin mais misent de plus en plus sur le bien-être, la convivialité et sur l’ouverture vers l’extérieur en interagissant avec la cité.

ergonomique pour personnes dépendantes ou handicapées (qui a reçu un prix en 2013), la présence d’un chien d’accompagnement social qui s’est rapidement rendu indispensable ou encore la formation à l’ « humanitude » (renforcement de la relation verbale et tactile avec le

d’importance aux ateliers, aux activités mais aussi aux

résident) et à l’hypno-analgésie. « Il y a des innovations

manifestations organisées en partenariat avec le tissu

qui peuvent faire appel à des alternatives à la médication

associatif de la ville. D’une manière générale, les EHPAD

et donner des résultats plus probants que des médica-

s’ouvrent sur l’extérieur et les résidents sortent. À Bel-

ments ! » précise-t-il.

levue, il n’est pas rare que nos résidents se rendent au cinéma, à la piscine, profitent de notre parc arboré et

Les établissements ne se limitent plus seulement

animalier qui est ouvert au public. Réciproquement, les

au soin mais misent de plus en plus sur le bien-être,

Berruyers, à l’occasion d’animations (marché, concert,

la convivialité et sur l’ouverture vers l’extérieur en in-

spectacle, braderie…) nous rendent visite et ce, pour

teragissant avec la cité. « Nous accordons beaucoup

notre grand plaisir ! » conclut Francis Pichet.

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

53


© Marion F.

RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

L’EHPAD de demain Le « concept room opus 3 » baptisé « Silver Concept » est le fruit d’une collaboration étroite entre 50 entreprises, une quinzaine de directeurs d’EHPAD privés et publics, des personnels soignants et des utilisateurs. Basé sur une étude réelle des besoins, il est présenté sur les SSA comme l’EHPAD du futur.

Chambre classique - Concept room opus 3

Le Silver Concept est bardé de nouvelles technologies. Pour quelles raisons ? Si je prends un exemple : celui du tapis de sol détecteur de chute. L'événement chute est fréquent dans les établissements. Les personnels sont peu nombreux et ne peuvent pas passer leur temps à faire le tour pour s’assurer que les gens ne sont pas tombés. Disposer d’un outil qui détecte une chute, c’est bénéficier d’un système non-intrusif qui permet d’intervenir plus vite. Les capteurs analysent les différentes pressions exercées sur le tapis et cela permet de repérer un corps qui

Entretien avec Pr François Puisieux, Chef du Pôle de Gérontologie du CHRU de Lille et référent médical sur le projet

DH MAGAZINE – Comment et pourquoi est né

chute ou qui resterait sur le sol de façon prolongée.

le Silver Concept ?

La technologie offre donc une sécurité supplémentaire

P FRANÇOIS PUISIEUX − Nous projetions la création

pour les résidents et un soutien pour les soignants.

d’un nouvel établissement d’hébergement pour per-

Ensuite, ce n’est pas parce qu’une personne est âgée

sonnes âgées, rassemblant l’ensemble des lits du CHU

qu’elle ne peut pas bénéficier de nouvelles techno-

et de l’EHPAD de la ville de Lille, auquel nous voulions

logies ! Il faut équiper les chambres avec des objets

apporter un aspect innovant afin qu’il puisse proposer

modernes. Nous n’avons pas encore expérimenté la

la meilleure qualité d’hébergement et d’accueil aux per-

chambre de façon prolongée mais les premiers contacts

sonnes. Nous étions déjà en lien avec Eurasanté, dans

montrent que la personne âgée peut parfaitement

le cadre des « concept room opus 1 et 2 » et c’est donc

s’adapter au numérique et à la domotique !

R

la continuité d’un travail déjà entamé en partenariat avec de nombreuses entreprises du Nord-Pas-de-Calais que nous avons orienté notre projet d’EHPAD.

Une réflexion a également été menée sur le design, les couleurs et le bien-être ! Bien sûr ! Car l’idée n’était pas d’inventer une chambre

54

Le Silver Concept est-il commercialisé ou en passe de l’être ?

futuriste qui ne verrait jamais le jour mais d’imaginer la

Il pourrait très rapidement faire l’objet d’une commer-

était d’avoir une chambre modulable, individualisable et

cialisation car la plupart des technologies utilisées sont

personnalisable. Chez soi, on peut choisir son intérieur,

des technologies existantes et éprouvées. De plus, le

on peut accueillir. Donc, il fallait aussi pouvoir imaginer

coût de commercialisation serait identique à celui d’une

que dans l’espace limité d’une chambre d’EHPAD, on

chambre classique car la plupart des éléments et outils

puisse aménager un lieu pour recevoir ses proches. De

utilisés sont déjà diffusés. Ils ont juste été réunis et

cette idée-là est venue l’idée de pouvoir déplacer le lit et

adaptés aux lieux et aux problématiques du sujet âgé.

la cloison, par exemple, pour libérer l’espace.

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

chambre qui soit la plus confortable possible. Le concept


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

© Marion F.

Grand âge et handicap

© Marion F.

Living pour accueillir des invités - Concept room opus 3

Le Silver Concept s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la Silver Economy ? En effet, la Silver Economy est basée sur l’idée que le vieillissement de la population peut être vu comme une chance (on vit plus vieux !) et comme une opportunité sur le plan économique. On ne présente plus le sujet âgé dépendant uniquement comme un coût ou comme une charge pour la société mais comme une opportunité d’emploi ou de développement de nouvelles technologies. La France peut être précurseur dans ce domaine.

Et demain ? Notre objectif est d’essayer de trouver à travers les technologies existantes comment répondre le mieux pos-

Penderie avec chaise roulante - Opus 3

sible aux besoins des résidents et des professionnels. Il y aura une suite avec la concrétisation de cette EHPAD dont la livraison est annoncée en 2019 et à travers l’opus 4 (Prise en charge des seniors à leur domicile) qui sera annoncé sur les Salons Santé Autonomies.

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

55


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus

Architecture & Construction : Carrefour de la réflexion sur l’évolution et la modernisation du parc des établissements de santé Le village des architectes, qui réunit cette année 22 agences d’architectes autour d’une agora, met à l’honneur des projets emblématiques de construction et de modernisation des établissements de santé français et étrangers. Son objectif : penser l’établissement de santé de demain.

Entretien avec David Entibi, fondateur du village des architectes en charge du focus Architecture & Construction

DH MAGAZINE – Le parc hospitalier

Les agences d’architectes spécialisées dans la

français semble se transformer ?

construction d’établissement de santé sont-elles

DAVID ENTIBI − Le plan hôpital 2007 suivi

nombreuses ?

du plan hôpital 2012 ont dynamisé tous les investisse-

Il y a une douzaine d’années, on comptait moins d’une

ments hospitaliers en matière de reconstruction, de ré-

dizaine d‘agences d’architectures capables de construire

habilitation et de modernisation des établissements de

des hôpitaux. Aujourd’hui, il y a plus de 350 architectes

santé. Ces programmes ont fait de ceux-ci quelques-uns

aguerris en architecture de santé / hôpital mais égale-

des donneurs d’ordre les plus importants du marché, à

ment sur les fonctions supports, laboratoires...

un moment où le bâtiment et la construction étaient en baisse d’activité. Étant donné les budgets conséquents, la volonté des établissements et la nécessité de moderniser le parc hospitalier, les agences d’architecture se sont adjoint les compétences de professionnels maîtrisant l’organisation hospitalière et ont créé des cellules santé au sein

Il y a une douzaine d’années, on comptait moins d’une dizaine d‘agences d’architectures capables de construire des hôpitaux. Aujourd’hui, il y a plus de 350 architectes aguerris en architecture de santé / hôpital.

de leurs agences. Cela a bien entendu créé une dynamique de réflexion

56

parmi les professionnels du secteur (architectes, AMOA,

Initialement, le village sur « l’architecture hospi-

bureaux d’études…), celle-ci devant s’étendre aux éta-

talière et la construction » se nommait le « café

blissements ; c’est pourquoi nous avons voulu créer

des archis » ?

un espace d’échanges pour partager les expériences.

Oui, nous l’avions conçu comme un lieu convivial où les

Dans la mesure où toutes les problématiques qui sont

architectes pouvaient échanger avec les professionnels

aujourd’hui celles de l’hôpital ont une solution en Europe

de santé intégrés dans les réflexions des projets de mo-

ou dans le monde, sortir de son établissement, aller voir

dernisation. Une communication s’est rapidement ins-

ailleurs et chercher des retours d’expérience est une

tallée. Tous les professionnels clés pouvaient participer

nécessité.

aux réflexions sur la refonte de l’organisation structu-

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


© Christophe Camus

RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Pôle Cardiologie CHU Clermont Ferrand Architecte : CRR Architecture

IHU Méditerranée Institut Hospitalo-Universitaire des maladies infectieuses et tropicales, Marseille – Un exemple de laboratoire de recherche public/privé Architecte : AIA Associés – perspective © AIA

Les architectes français « aguerris à l’architecture hospitalière » s’exportent car l’expertise et l’expérience française sont très demandées !

relle d’un établissement. L’année suivante, nous avons

çaise sont très demandées ! Si vous ajoutez à cela le fait

développé le « village sur l’architecture hospitalière et

que nous ayons un des systèmes de santé les meilleurs

la construction » qui a réuni une quinzaine d’agences

du monde, vous comprendrez aisément l’intérêt des

d’architectes parmi les plus renommées. Pour cette

autres pays pour l’expertise française.

nouvelle édition, 22 agences seront présentes, et nous n’avons malheureusement pas pu satisfaire toutes les demandes.

Quelles seraient les grandes différences entre l’hôpital d’hier et celui de demain ? L’Hôpital de demain se construit chaque jour. Dans les

Pourquoi choisir de réunir les agences autour d’une agora ?

grandes lignes, on pourrait dire que l’hôpital tend vers une

L’espace est volontairement ouvert. Il n’a pas de voca-

dont on pourrait modifier ou changer la destination initiale.

tion commerciale mais plutôt une vocation pédagogique

La flexibilité serait de pouvoir dire : aujourd’hui, c’est

et informative sur les projets. Chaque agence bénéficie

un bâtiment d’hospitalisation et si demain, je veux en

d’une heure de conférence sur l’agora pendant laquelle

faire un plateau technique, je peux le faire sans tout

elle présentera ses projets les plus emblématiques de

« détruire ». Il y a une nécessité de pouvoir donner

l’architecture en santé.

une évolutivité aux bâtiments. L’Hôpital de demain

flexibilité maximale, à savoir pouvoir construire un bâtiment

serait également un hôpital avec moins de lits, un pla-

Cette année, des conférences sur des réalisations étrangères, en Belgique ou au Liban, sont au programme. Pour quelles raisons ?

teau technique ultra-performant centré sur l’excellence

Les architectes français « aguerris à l’architecture hospi-

la modularité, de la flexibilité mais aussi de l’activité

talière » s’exportent car l’expertise et l’expérience fran-

ambulatoire en perpétuel développement.

et l’aigu avec des « satellites » pour assurer la proximité de l’offre de soin. Les enjeux tournent autour de

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

57


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Points de vue Comment faut-il penser l’hôpital de demain ? Le concevoir ? Comment fait-on pour anticiper les besoins ? Quels sont les enjeux ? Visions et expertises de 3 architectes français sur l’hôpital de demain.

CRR Architecture avec Vincent Rivoire

Si l’hôpital a toujours été en pleine mutation, c’est d’autant plus vrai aujourd’hui. De par l’évolution de la médecine, des technologies et de la prise en charge, l’hôpital du XXIème siècle est amené à évoluer en se déve-

58

de fluidité entre les fonctions médicales est essentiel et il faut l’anticiper dès les phases de conception pour devancer toute évolutivité. La Chirurgie Ambulatoire va continuer de se développer au plus proche du plateau technique. En périphérie de ces fonctions vitales, se déploieront les fonctions dites d’hospitalisation, elles aussi de plus en plus polyvalentes. Avec la diminution de la Durée Moyenne de Séjour, celles-ci tendent à devenir des fonctions hôtelières et seront voisines de la zone technique pour rationaliser les distances et offrir une

loppant autour d’un « noyau technique » très

meilleure prise en charge des patients. Plus de proximité

performant, voire avant-gardiste. Le tradition-

et donc plus d’efficacité et de confort pour le personnel

nel plateau technique doit évoluer, s’adapter,

et au bénéfice du patient !

s’agrandir en fonction des avancées technologiques et

Sur un plan architectural, il est envisageable d’imaginer

médicales. Le principe de modularité, de polyvalence et

toutes les typologies possibles : structures en étoile,

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus Architecture & Construction

verticales ou monobloc, avec des satellites pour les fonctions ne nécessitant pas l’urgence du plateau technique, mais simplement une proximité rassurante (EHPAD, SSR, USLD…). L’Hôpital aura toujours une image et une représentativité forte de par le volume construit. Il est une composante du cadre de vie de chacun.

L’hôpital se doit d’être avant-gardiste, rassurant et économe

Projet de l’UGECAM (Union pour la Gestion des Établissements des Caisses d’Assurance Maladies) à Orléans Architecte : CRR Architecture ©

main et le plus accueillant possible, « se nourrir » de lumière naturelle, être ouvert sur la ville, se construire dans des matériaux pérennes et écologiques, optimiser ses flux mais aussi tenir compte des contraintes budgétaires en terme de coût global. L’hôpital reste une en-

© Antonio Martinelli

Bien entendu, l’hôpital doit être rassurant, le plus hu-

treprise qui doit être financièrement à l’équilibre et lors du montage d’un projet, le coût de construction seul ne suffit pas. Les Directeurs sont des chefs d’entreprises, ils souhaitent connaître les coûts de maintenance et d’entretien de leur établissement sur le long terme afin de pouvoir maîtriser leurs enveloppes budgétaires, ce qui semble bien normal !

AART Architectes Associés avec Samir Farah

CHR de Metz Thionville – Hôpital de Mercy Architecte : AART Architectes Associés ©

Ces deux dernières décennies, l’hôpital

Demain, ces derniers acquis vont encore s’accentuer et

s’est ouvert sur son environnement, s’est

se préciser. Mais de nouvelles pratiques et techniques

humanisé pour accueillir avec plus de dignité

médicales, de nouveaux modes de prise en charge des

patients et visiteurs. Si son urbanité et son

patients vont aussi faire évoluer les figures hospitalières.

architecture ont embrassé avec allant ces

Du développement de l’ambulatoire, d’ores et déjà en-

nouvelles données, c’est aussi son organisa-

gagé mais qui devrait rapidement vaincre son actuelle

tion fonctionnelle « autour du patient », que traduit la création de pôles d’activités, et la prise de conscience de sa nécessaire évolutivité, qui ont initié de nouvelles typologies hospitalières. Celles-ci se

De l’organisation fonctionnelle aux outils communicants

manifestent avec des plateaux médico-techniques centimidité, il faut attendre la création de vastes plateaux

plots d’hospitalisation sectorisés et aux unités d’héber-

dédiés capables d’optimiser le parcours de soins des

gement fongibles… Les uns et les autres optimisant

patients. D’une spécialisation des activités médicales de

leur distribution et la hiérarchisation des flux par des

plus en plus pointue, il faut attendre une nouvelle typo-

systèmes d’irrigation –– maillages, trames, colonnes

logie de chambres, avec des lits « tièdes », à l’interface

vertébrales… – tridimensionnels et évolutifs.

entre les lits de réanimation et les lits conventionnels.

tralisés, étendus, modulables et fédérateurs, avec des

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

59


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Des lits pour des soins continus pourront étoffer les secteurs de soins critiques aujourd’hui associés au plateau médico-technique lourd, mais aussi investir les plots d’hébergement à condition toutefois que leurs unités soient préparées pour les accueillir, soient suffisamment équipées et dimensionnées pour supporter le matériel médical induit. Ces lits se substitueront de plus en plus aux lits dits conventionnels… De l’efficience accrue des outils de communication, il faut attendre un hôpital « sans papier », avec des espaces de soins ou des lits notamment « connectés » aux réseaux et ressources médicales nationales et internationales qui s’imposeront comme autant d’aides, en temps réel, aux diagnostics et aux synthèses des différentes pathologies d’un même patient. Des contraintes budgétaires qui assombrissent au-

60

AIA Associés

avec Jérôme Bataille L’hôpital, ce n’est pas l’architecte qui le prépare et le dimensionne. C’est avant tout notre société qui adapte notre système de soin au service de la population, en adéquation avec ses besoins. Et les besoins évoluent. L’Hôpital de demain va devoir s’adapter au patient de demain, un patient connecté, informé, exigeant, qui compare les prises en charge et veut un service de qualité : qualité des soins, accueil personnalisé, box individuel avec prestations, par exemple. Aussi, l’offre de soin va évoluer vers une offre de service et la concur-

jourd’hui l’univers hospitalier, il faut attendre une meil-

rence va moins jouer sur l’acte médical qui se répartit

leure optimisation d’exploitation, la systématisation et le

et se coordonne que sur le catalogue de prestations

renforcement des principes de sectorisation.

proposées y compris dans le pré et le post-opératoire.

Mais de toutes ces attentes, il faut définitivement ac-

Sur ce point, nous sommes bien dans la logique des

cepter et assimiler le fait que l’univers hospitalier est en

Groupements Hospitaliers de Territoire qui se mettent

perpétuelle évolution. Évolution architecturale, fonction-

en place. L’établissement de santé ne va pas exister en

nelle et technique, qu’il est indispensable d’anticiper et

tant que tel mais en tant que « service » sur un territoire

anticipation qu’il est indispensable de budgétiser !

donné et en étroite coordination avec ses « satellites »,

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Focus Architecture & Construction

la coordination aidée de l’informatique venant en sup-

Clinique de Dijon – Générale de Santé – Le service au patient comme priorité Architecte : AIA Associés – perspective © AIA

port et permettant de trouver rapidement des solutions les critères du patient. L’hôpital sera donc ouvert sur la ville, ultra-connecté, au service des patients et il optimisera ses flux. Prenons l’exemple de l’engorgement des urgences.

© Guillaume Satre

d’aval via un établissement de SSR ou un EHPAD selon

Trop souvent, pour pallier à cet engorgement, les urgences sont agrandies. Mais quand on sait que 70 % des patients s’y rendant ne nécessitent pas de soins d’urgence, construire une maison des consultations et de diagnostic avec de larges plages d’ouverture à proximité de l’établissement est beaucoup plus simple !

Une offre de service et des flux optimisés

Sur cet aspect, nous touchons le « rapport à l’espace ». L’hôpital de demain va être plus conscient du coût de

Clinique Arago Paris 14ème – Salon d’accueil de la clinique Arago Architecte : AIA Associés

ses m². Les ressources financières des établissements ment des emprunts liés aux travaux sont faibles. Il faut donc « faire mieux avec moins d’espace ». Les m² doivent ainsi être utilisés plus longtemps, de façon plus optimisée, voire plusieurs fois par jour dans des configu-

© Antonio Martinelli

de santé diminuent et leurs capacités de rembourse-

rations différentes. Les filières doivent devenir polyvalentes (traiter une spécialité le mercredi pour les enfants et une autre le jeudi, mutualiser les lieux de consultations et les bureaux des médecins, par exemple) et les services fongibles (ne pas se limiter à un espace prédéfini mais pouvoir s’étendre si besoin). L’hôpital public va devoir agir par rapport à cette dimension économique de l’espace mais aussi s’organiser avec des prises en charge en ambulatoire autour du vieillissement de la population et de pathologies chroniques qu’il met parfois un peu de côté. Elles font rarement l’objet de filières privilégiées et sont laissées aux structures privées alors que ce sont des pathologies cernées et maîtrisées nécessitant des actes chirurgicaux programmés. En mettant en place un système plus fluide,

Centre hospitalier de Calais - Livraison en juillet 2012 Architecte : AART Arichtectes Associés

l’hôpital doit pouvoir les réintégrer car il y a là un véritable enjeu de service public et la base d’une nouvelle forme d’enseignement et de recherche.

n DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

61


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

Une plateforme logistique hors norme

DH MAGAZINE – Le pôle logistique de l’HNFC est-il déjà opérationnel ? GUILLAUME KOCH − La construction est achevée et la mise à disposition du pôle a eu lieu le 27 mars 2015. La blanchisserie, le magasin central, le service transport, la direction des Achats et Entretien avec Guillaume Koch, Directeur des Achats et de la Logistique de l’Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC)

© Hôpital Nord Franche-Comté

Rebaptisé « L’Hôpital Nord Franche-Comté » le 1er janvier 2015, l’ex-CH de Belfort-Montbéliard poursuit la construction du nouvel établissement. Situé entre Belfort et Montbéliard, à Trévenans, son ouverture est prévue en octobre 2016. À proximité immédiate, un pôle logistique d’un nouveau genre voit le jour.

de la Logistique et la cuisine centrale sont installés sur la plate-forme. D’ici 1 mois, les 2 pharmacies des établissements de Belfort et de Montbéliard déménageront et seront ainsi regroupées. À l’ouverture du nouvel hôpital, fin 2016, les services techniques et informatiques, le pole biomédical et la plateforme déchet nous rejoindront. La plate-forme s’étend sur 14 000 m². Nous traitons quotidiennement 8 tonnes de linge et confectionnons 1,2 millions de repas par an, soit environ 5500 repas

convoyage, diminuant ainsi les fastidieuses manipula-

par jour. 150 agents sont déjà sur le site. À terme, nous

tions de linge. Au niveau du magasin, les agents, qui

serons 250.

travaillaient auparavant au sous-sol, se retrouvent aujourd’hui dans un magasin professionnel avec des palet-

Une place importante a été donnée à la robotisation et à l’informatisation des process ?

tiers de 8 mètres de haut.

Oui, effectivement. L’objectif n’était pas de robotiser

progressivement été formés à l’utilisation des nouvelles

pour robotiser mais de permettre aux agents de profi-

machines, à l’informatique, aux nouvelles pratiques.

ter d’outils ou de technologies existants : dépileurs dans

Pour le magasin, nous avons même formé tous les

la cuisine centrale, stockeurs rotatifs pour les médica-

agents au permis cariste (CACES niveau 5) afin qu’ils

ments et les DM avec l’objectif d’acquérir d’ici 2 ans des

puissent intervenir dans un magasin de type industriel.

En fonction des besoins et des services, les agents ont

robots pour la dispensation individuelle nominative. La

62

liste serait trop longue pour être exhaustive…

Le site disposera d’une galerie souterraine. Pour quoi faire ?

Comment les agents vivent-ils ce changement ?

Le transport automatisé lourd n’est pas encore mis en

Cela se passe bien car leurs conditions de travail se

marche car il desservira le nouvel hôpital. Une gale-

sont très nettement améliorées (espace très lumineux,

rie souterraine de liaison reliera le pôle logistique et le

matériel neuf, postes ergonomiques, informatisation…)

bâtiment MCO situé une centaine de mètres plus loin.

et surtout modernisées. À la blanchisserie par exemple,

Nous aurons un système de transport avec 15 AGV (les

les agents travaillent dans un environnement ultra-mo-

tortues) qui assureront tous les transports entre le pôle

derne avec les dernières technologies en termes de

logistique et le bâtiment MCO avec les toutes dernières

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : SALON SANTÉ AUTONOMIE

© Hôpital Nord Franche-Comté

Focus Architecture & Construction

Blanchisserie dernière génération, cuisine centrale avec de nombreuses cuves de cuisson et plusieurs chambres froides, transport automatisé par tapis roulant sont rassemblés sur la plate-forme logistique de l'hôpital Nord Franche-Comté

Il n’y a que des avantages à regrouper toutes les fonctions logistiques au sein du même bâtiment ! La gestion des flux est à la fois optimisée et simplifiée. Les circuits sont identifiés, séparés, informatisés, tracés. Autre intérêt : regrouper permet de réaliser des économies sur l’entretien des bâtiments. technologies : programmation par ordinateur, détection

disséminés dans les services. Enfin, vous réduisez les

automatique... Les produits arriveront dans des gares.

nuisances visuelles. Les patients voient moins de contai-

Une équipe acheminera les containers dans les ser-

ners transitant dans des parties publiques.

vices car nous souhaitons que les soignants puissent se consacrer au soin et ne se préoccupent plus du transport de produits. Les tortues pourront transporter des chariots bi-températures pour les repas, des chariots avec des produits pharmaceutiques, des armoires de linge propre et les bennes pour les déchets. Ce sont environ

Que pensez-vous de la plateforme ? C’est un bel outil. Nous entrons dans une ère de rationalisation de la logistique. Le métier de logisticien évolue, se modernise.

700 containers qui seront transportés par jour.

Quel avenir prédisez-vous à cette plateforme ? Quel est l’intérêt de regrouper toutes les fonctions logistiques au sein du même bâtiment ?

Au niveau de la blanchisserie, nous traitons 8 tonnes

Il n’y a que des avantages ! La gestion des flux est à la

12 tonnes et au niveau de la restauration, nous pour-

fois optimisée et simplifiée. Les circuits sont identifiés,

rions confectionner jusqu’à 1.6 millions de repas. La

séparés, informatisés, tracés. Autre intérêt : regrouper permet non seulement de mutualiser mais aussi de réaliser des économies sur l’entretien des bâtiments. Vous ne perdez plus de m² avec des magasins ou des réserves

de linge mais nous pouvons facilement monter à

plate-forme a donc la possibilité d’absorber encore de l’activité. Actuellement, nous fournissons les repas et le linge à l’EHPAD voisin de 450 résidents. Mais à terme, pourquoi pas à d’autres collectivités territoriales ?

n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

63



L E S P R O S E N PA R L E N T

DANS

DIRE D’EXPERT

la construction modulaire

LA « FRANZÖSISCHE QUALITÄT » Procontain est la filiale française d’ALHO, groupe allemand fondé à la fin des années 60 et qui se positionne aujourd’hui comme le leader européen sur le marché de la construction modulaire architecturée. Créé en 1999, Procontain est basée en Seine-et-Marne. Avec une soixantaine de personnes dont 40 dédiées à la fabrication des éléments modulaires sur le site de production, la société bénéficie de la qualité, du savoir-faire et de l’expertise allemande – notamment en matière d’efficience énergétique – qu’elle adapte aux règles et aux besoins du marché français. Entretien avec Romain Legras – Chargé d’affaires « Secteur hospitalier/Marchés publics » DH MAGAZINE –

En quoi les constructions modulaires peuvent-elles donc être considérées comme une réelle alternative à la construction traditionnelle ? Sont-elles de qualité équivalente ? ROMAIN LEGRAS − C’est une question légitime… Dans l’imaginaire collectif, la construction modulaire, le « préfabriqué », est temporaire et de qualité souvent moindre. Mais les technologies ont très fortement évolué. Nos constructions modulaires sont conçues dans des matériaux très qualitatifs, respectueux de l’environnement, peu énergivores et surtout pérennes. Je souligne que nous proposons bien évidemment une garantie décennale sur toute la gamme de construction. Avec notre palette de dimensions, nous pouvons composer des bâtiments (à vocation tertiaire, de consultations, d’hébergements de courte durée…) qui n’ont rien à envier aux bâtiments traditionnels aussi bien dans l’architecture extérieure et que dans l’aménagement intérieur. Les principes architecturaux (coloris, façades, habillage du bâtiment…) liés à la construction dite « traditionnelle » sont transposables aux bâtiments modulaires et nous avons la possibilité de moduler en hauteur, en largeur ainsi qu’en longueur nos bâtiments pour nous adapter aux besoins et aux demandes spécifiques des structures. Ensuite, les finitions, les équipements intérieurs et les aménagements techniques (électricité, climatisation…) sont identiques à d’autres types de constructions. Une fois entré dans le bâtiment, rien ne peut laisser penser qu’il s’agit d’une construction modulaire ! La différence repose sur le système constructif avec le principe d’assemblage et de superposition d’unités les unes aux autres. Il en découle des économies liées aux aspects « avant-projet ». Nous sommes sur un système constructif prédéfini et standardisé, nous avons donc des frais d’étude et de conception moindres. Vos clients sont les grands groupes industriels, les collectivités locales mais aussi les établissements de santé. En quoi ces constructions répondent-elles au besoin du secteur hospitalier ? Ce système constructif s’adapte particulièrement aux besoins des établissements de santé grâce à une réduction importante des nuisances, notamment sonores,

par rapport aux chantiers en construction traditionnelle. Le chantier est « propre ». Jusqu’à 80 % du bâtiment peut être effectué au sein de notre site de production, nous apportons donc également une réduction de délai de fabrication et de construction de 50 % par rapport à un chantier classique. Quelques semaines seulement après la pose des modules, nous entamons déjà la phase de finition. Grâce à notre principe constructif, les établissements peuvent poursuivre leur activité. La vie des patients et du personnel soignant s’en trouvent donc nettement moins désorganisée et perturbée. Vous avez déjà quelques grandes références en Europe mais aussi en France. Je pense notamment au CHI de Poissy ou à l’institut Bergonié à Bordeaux. En effet, en 2008, le CHI Poissy s’est tourné vers la construction modulaire pour son bâtiment de 3000 m² destiné aux consultations pédiatriques. Ce premier bâtiment nous a permis de « faire nos preuves » et a donné lieu, en 2011, à la mise en place d’une 2ème construction très élaborée d’un point de vue architectural et destinée aux consultations gynécologiques. AU CHI d’Aulnay, nous pouvons évoquer la réalisation d’une extension de l’IFSI avec un bâtiment de 500 m² et à Bordeaux, celle de l’institut de cancérologie Bergonié qui nous a permis de relever le défi d’intégrer nos constructions dans un milieu urbain tout en se fondant parfaitement avec l’architecture existante. n DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE RE 2015

65


R U B R I Q U E

D H

:

S A L O N

RUBRIQUE DH : ALIMENTATION

4 Journée Nationale de l'Alimentation e

à l'hôpital, en EHPAD et maisons de retraite UN ÉVÉNEMENT POUR FAIRE DE L’OFFRE DE RESTAURATION, UNE OFFRE ATTRACTIVE POUR LES PATIENTS

Initiée en 2009 par l'Union Des Ingénieurs Hospitaliers en Restauration (UDIHR) et par l'Association Française des DiététiciensNutritionnistes (AFDN), la Journée Nationale de l'Alimentation à l'Hôpital, en EHPAD et en Maisons de retraite se déroule cette année le 16 juin 2015 dans les 700 établissements participants de métropole et d'outre mer. Remerciements à La Journée est soutenue par 4 associations professionDidier Girard, nelles qui font référence dans le domaine de l'alimentaChargé de communication-nutrition en établissements de santé : la SFNEP (Sotion de l'UDHIR

ciété Française de Nutrition Clinique et Métabolisme), l'ACEHF (Association Culinaire des Établissements Hospitaliers de France), Restau'Co (réseau des associations de professionnels de la restauration collective en gestion directe), le GECO (association des industriels au service de la restauration), auxquelles s’ajoute le CLAN de la Sarthe, fondateur de l’événement dans son département en 2007. Les supports leaders de la presse pro-

des animations autour du petit-déjeuner, du déjeuner et du goûter. Ces animations locales sont accompagnées de trois concours nationaux : « Dessine-moi un goûter » en pédiatrie, « Mon goûter d'anniversaire » en EHPAD et maisons de retraite, « Fruits en fête ! » pour les personnels de cuisine. L’objectif est de valoriser les métiers (acheteurs, ingénieurs et techniciens en restauration, cuisiniers, agents hôteliers, diététiciens, médecins, infirmiers, aides-soignants) et les savoir-faire (profils alimentaires, normes

fessionnelle en sont partenaires, ainsi que les industriels

de sécurité, process logistiques…) de la restauration

engagés dans les solutions répondant aux besoins des

et de la nutrition hospitalières et, ainsi, de modifier le

professionnels et des patients. La manifestation bénéfi-

regard des patients et du grand public sur les repas en

cie du Haut Patronage du ministère de l’Agriculture et du

établissements de santé.

logo Programme National Alimentation (PNA).

Pour cela, un grand dispositif de communication est mis à la disposition des établissements : site internet,

UNE FORMULE

66

supports (affiches, brochures, sets de table, t’shirts, badges), vidéos, réseaux sociaux (Facebook, twitter),

plébiscitée

newsletter, relations presse (nationales et en régions).

Organisée tous les deux ans, le principe est d'organiser

Pour en savoir plus :

un même jour dans tous les établissement participants

www.journee-alimentation-hopital.org

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


© DR

RUBRIQUE DH : ALIMENTATION

LA RESTAURATION : UNE FONCTION AU CŒUR DES ENJEUX MÉDICO-ÉCONOMIQUES DE L’HÔPITAL

À l’hôpital, la fonction restauration intervient en amont du repas du patient pour la conception et la définition de la prestation alimentaire et en aval pour l’optimisation d’une ligne de production, de distribution et d’informatisation du process. Fonction à la fois de gestion, de logistique et de qualité-sécurité alimentaire, elle est au cœur d’enjeux innovations décisifs.

UNE FONCTION AU SERVICE des besoins

et de la satisfaction alimentaires du patient Les orientations de restauration s’inscrivent dans des contraintes économiques fortes (le coût d’un repas en achats alimentaires varie de 1.90 € à 2.30 € (son coût moyen et son coût

moyen pondéré est de 5 € à 5,50 €) et aux règles de

sont autogérées. Le plus souvent dirigé par un ingénieur

qualité strictes du Plan de maîtrise Sanitaire (PMS) , qui

restauration, le service restauration pilote des équipes

intègre l'HACCP2 : procédures, instructions, enregistre-

opérationnelles : qualiticiens, chefs de production, res-

ments (plans de nettoyage des locaux et des matériels,

ponsables de restaurants de personnels, logisticiens. Au

plans de maintenance du matériel, analyses microbiolo-

sein de l’hôpital, il travaille en lien étroit avec la Direction

giques des productions…). Une commission de menus

des Achats et de la Logistique pour la stratégie d’organi-

élabore les différents profils alimentaires, qui déclinent

sation et la politique qualité, la Direction des Ressources

les différentes pathologies prises en charge dans

Humaines pour le management du personnel, les unités

l’hôpital. Ainsi, outre le menu du jour, qui représente

de soins (cadres de santé, aides-soignantes, agents hos-

en moyenne 70 % des repas, 30 % se partagent 20 à

pitaliers) pour la commande des repas des patients, le

25 profils alimentaires : texture tendre, hachée, mixée ;

service Diététique et Nutrition pour le suivi nutritionnel

régime sans sel, contrôlé en glucide, pauvre en résidus ;

personnalisé de chaque patient, le CLAN pour l’améliora-

plats à la carte, notamment aujourd’hui pour les patients

tion continue de l’alimentation et de la nutrition.

ambulatoires. Les achats sont réalisés essentiellement

1

1. Arrêté ministériel du 08 août 2006 relatif à « l’agrément des établissements mettant sur le marché des produits d’origine animale ou des denrées contenant des produits d’origine animale. » 2. Hazard Analysis Critical Control Point – Analyse des Dangers et Maîtrise des Points Critiques

En France, la plupart des grandes cuisines hospitalières

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

67


© DR

RUBRIQUE DH : ALIMENTATION

au sein d’un groupement de commandes, comme Uni.H.A., qui rassemble 52 grands établissements hospitaliers (CHU, CH). Les cahiers des charges3 prévoient la définition des besoins, la prise en charge des allergènes, des OGM, des additifs : des choix qualitatifs qui peuvent se décliner en produits bio, AOC, labels, fermiers4… Des enquêtes d’autoévaluation sont régulièrement réalisées dans les différents secteurs de production pour contrôler le respect des règles d'hygiène, depuis la réception

Grâce à un outil informatique (crayon optique, ordinateur, portable…) connecté à la cuisine centrale et intégré au système d’information de l’établissement, les patients peuvent choisir, chaque jour et pour chaque repas, entre un menu du jour, des produits à la carte ou, sur prescription, des menus diététiques.

des matières premières jusqu'à la distribution du plateau repas dans la chambre, ainsi que des enquêtes de satis3. Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) 4. Circulaire de mai 2008 pour la restauration collective des établissements publics. 5. Réglementation du 29 septembre 1997 sur la restauration collective à caractère social : fabrication des repas à J-3 avant leur remise en température et consommation dans l’unité de soins.

68

faction auprès des patients.

optique, ordinateur, portable…) connecté à la cuisine centrale et intégré au système d’information de l’établissement, les patients peuvent choisir, chaque jour et

L’INNOVATION,

pour chaque repas, entre un menu du jour, des produits

moteur d’évolution de la fonction Aujourd’hui, la production culinaire en cuisine centrale s'appuie sur des outils de Gestion de Production Assistée par Ordinateur (GPAO) qui permettent de maîtriser la qualité et la diversité des produits tout en optimisant la gestion des quantités distribuées et la traçabilité des

à la carte ou, sur prescription, des menus diététiques. Non seulement cette prise de commande individuelle représente un gain de temps pour les professionnels, un gain de service pour les patients, mais elle permet de limiter le gaspillage alimentaire, défi majeur de l’hôpital d’aujourd’hui. La réussite des missions de la fonction restaura-

processus de production et de distribution. Il ne s’agit

tion mobilise une coordination étroite et au plus haut

plus seulement de respecter le principe de la production

niveau entre cadres techniques, soignants et admi-

culinaire en « liaison froide » , mais aussi d’optimiser le

nistratifs. Elle est aujourd’hui un critère fondamen-

service hôtelier. Grâce à un outil informatique (crayon

tal de la qualité de l’offre hospitalière.

5

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n


© JET EXPO

RUBRIQUE DH : SALON

JET EXPO 2015

le nouveau salon de la blanchisserie, du pressing et de la laverie JET EXPO, UNE NOUVELLE STRUCTURE au service des

exposants et des visiteurs professionnels JET EXPO est devenu en 10 ans le salon français de l’entretien professionnel du textile. Forts du succès de l’édition 2013 marquée par un visitorat en forte hausse (+50 %) Antonius Streichenberger et Patrick Bert, les nouveaux organisateurs du salon, en poursuivent le développement en orientant leurs efforts vers toujours plus de services aux exposants et aux visiteurs professionnels.

JET EXPO 2015, NOUVELLES DATES et nouveau lieu Parmi les premiers changements significatifs on notera l’organisation de la prochaine édition du 8 au 10 novembre 2015, au sein du Hall 5, le plus récent pavillon

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

Pour sa 6ème édition, JET EXPO, le premier salon professionnel français de la blanchisserie, du pressing et de la laverie innove dans la continuité. Au programme : une nouvelle structure, de nouvelles dates, un nouveau lieu et le développement des services BtoB pour un salon toujours plus centré sur le développement des affaires. Soutenue par les organisations professionnelles partenaires, l’édition 2015 s’annonce comme un rendezvous important pour les professionnels du secteur qui ne s’y trompent pas en réservant cette année des surfaces de stand en augmentation moyenne de 15 %. À 7 mois du salon, ce sont déjà 75 % des surfaces disponibles qui sont déjà réservées.

69


70

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : JET EXPO 2015

du Parc des expositions de la Porte de Versailles, « Les exposants demandaient depuis 2 éditions à se rapprocher de l’entrée du Parc des expositions et les visiteurs souhaitaient que le salon se déroule plus tard dans l’année au moment où se prennent réellement les décisions d’investissement. C’est aujourd’hui chose faite » annonce clairement le nouveau commissariat général.

JET EXPO 2015, UN ESPACE ET UNE MANIFESTATION

au service des relations d’affaires Renforcement de la présence des grandes blanchisseries industrielles, développement du pôle hospitaliers, maisons des retraites, ESAT... augmentation du visitorat global et notamment étranger (plus de 4 000 visiteurs professionnels attendus dont 20 % en provenance d’Angleterre, Belgique, Espagne, Allemagne, Maghreb...) et enfin maintien de la forte présence des pressings et petites blanchisseries sont autant d’objectifs pour JET EXPO en 2015. « Ces objectifs traduisent les attentes des exposants et des visiteurs. Grâce aux enquêtes de visitorat et aux retours d’information des exposants, nous bâtissons le

s’agit d’un marché qui doit sans cesse se renouveler et

nouveau JET EXPO dans la prospective de l’entretien du

prendre un recul nécessaire sur ses pratiques. À titre

textile des années 2015 – 2020 » indique Patrick Bert. « C’est d’ailleurs à l’occasion de ces échanges avec les grands donneurs d’ordre du secteur qu’est née l’idée de l’une des innovations du salon pour l’édition 2015 et de la mise en place d’un espace VIP dédié aux exposants qui pourront ainsi développer leurs affaires commerciales dans un cadre dédié et propice ». JET EXPO 2015 multiplie les moyens mis à la disposition

d’exemples, l’interdiction du perchloroéthylène décrétée en 2012, les problématiques de la sécurité et une réorganisation structurelle profonde des marchés sont autant d’enjeux qui obligent les professionnels du secteur à relever de nouveaux défis. Aujourd’hui, c’est dans l’innovation que s’ouvrent les perspectives d’avenir d’un secteur très challengé.

des exposants et visiteurs pour renforcer les rencontres et les échanges, mettre en avant les innovations, informer des évolutions réglementaires du secteur et, confirmer ainsi sa place en pole position des rencontres des marchés de la blanchisserie, du pressing et de la laverie en France.

JET EXPO 2015 LANCE

les Trophées de l’innovation En partenariat avec le magazine Entretien Textile Jet

JET EXPO 2015 : LE SALON d’un marché dynamique

Expo lancent les Trophées de l’Innovation de l’Entretien textile. Les catégories ouvertes aux lauréats sont : Blanchisserie, Pressing, Laverie, Développement durable et Coup de Cœur du Jury. « Nous avons souhaité apporter quelques nouveautés

marché de la blanchisserie, du pressing et de la laverie

à cette édition 2015. Ces Trophées de l’Innovation en

reste porteur mais il est toujours aussi concurrentiel, il

font partie », nous indique Antonius Streichenberger,

Malgré un passage difficile au moment de la crise, le

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

71


© JET EXPO

RUBRIQUE DH : JET EXPO 2015

Pour la première fois, le salon JET EXPO présentera un espace « emploi / création, reprise d’entreprise » auprès duquel le grand public intéressé rencontrera les professionnels et institutionnels qui sauront les conseiller dans leur projets de vie ou de réorientations professionnelle.

« Ce concours est l’occasion de rassembler sur un Textile que sont les blanchisseries, les pressings et les laveries. Il en va de même pour le jury, composé de représentants de toutes les organisations professionnelles

© JET EXPO

même sujet les trois cœurs de métiers de l’Entretien

du secteur : URBH, AFL, CTTN, FFPB, CNAMS, GEIST, COFREET, UIT... Ces trophées décernés de manière collégiale sont une occasion de parler d’une même voix et de présenter les intérêts communs de tous les acteurs du secteur. » Pour le commissaire du salon, « il est essentiel de faire en sorte que chaque exposant trouve son visitorat. » Une volonté qui l'incite à ouvrir l'événement à d'autres métiers, notamment les loueurs de linge et les fabricants de textile, mais aussi en proposant un stand emploi/formation, « afin d'ouvrir le salon à une autre catégorie de public ». « Nous publions toute l’année dans nos pages beaucoup d’informations sur les nouveaux produits, que l’on retrouve d’ailleurs sur notre site Internet, rappelle Sandra Minette, rédactrice-en-chef d’Entretien Textile. Toutefois, ces trophées vont plus loin puisqu’ils ne récompensent pas seulement la nouveauté, mais l’innovation. Les fabricants de machines et de produits pour l’entretien textile sont dynamiques. L’axe du développement durable est un des moteurs de l’innovation, tout comme la réglementation », rappelle t-elle.

JET EXPO 2015, POUR L’EMPLOI et la création d’activité

À PROPOS DE JET EXPO 2015 La prochaine édition du salon JET EXPO aura lieu du 8 au 10 novembre 2015 au Parc des expositions de la

72

Pour la première fois, cette année, le salon JET EXPO

Porte de Versailles et accueillera à la fois des repré-

présentera un espace « emploi / création, reprise d’en-

sentants des grandes blanchisseries industrielles, des

treprise » auprès duquel le grand public intéressé ren-

pôles hospitaliers, des maisons de retraite mais aussi

contrera les professionnels et institutionnels qui sauront

des pressings et des petites blanchisseries. On attend

les conseiller dans leur projets de vie ou de réorienta-

pour cette prochaine édition une nouvelle augmentation

tions professionnelle.

du visitorat, notamment en provenance de l’étranger. n

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015


RUBRIQUE DH : JURIDIQUE

Le GHT,

c’est une fusion qui ne dit pas son nom

Le projet de loi de modernisation de notre système de santé sera voté avant la fin de l’année, c’est désormais une certitude. Le Gouvernement a en effet engagé la procédure d’urgence. Immédiatement après l’examen du texte par le Sénat, une Commission Mixte Paritaire (CMP) se réunira donc pour établir la version finale, définitive du texte.

Pierre Desmarais Avocat à la Cour Correspondant Informatique et Libertés

Une erreur. Une grossière erreur. Une confusion entre

-

La gestion d’un département de l’information médi-

vitesse et précipitation, une fois encore. Dans le texte

cale de territoire ;

de l’Assemblée Nationale, les usines à gaz cohabitent

-

avec les incohérences juridiques, les fantasmes technolo-

- La coordination des instituts et des écoles de

giques et une eurocompatibilité sujette à caution.

formation paramédicale du groupement et des plans de

La fonction achats ;

formation continue et de développement professionnel

PRENONS POUR EXEMPLE

les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) Une fois le texte adopté, les établissements de santé

continu des personnels des établissements du groupement. Convaincu, pour ce qui est de l’usine à gaz ?

PASSONS AUX INCOHÉRENCES juridiques

publics devront, sauf dérogation tenant à leur spécificité Déjà, fini la liberté. Les établissements de santé publics

tion de GHT.

auront désormais l’obligation de coopérer. Simple trans-

Ce GHT n’a pas vraiment d’objet défini. Le texte indique

position de la pratique, me direz-vous. C’est certain, pour

que la convention devra comporter un projet médical par-

être précis, la loi HPST avait déjà amorcé ce virage juridique

tagé, les délégations et transferts éventuels d’activités et

en supprimant le rattachement des Établissements de

les modalités de constitution des équipes médicales com-

santé aux communes et départements. L’article L6141-1

munes, voire de pôles inter établissements.

substituait ainsi à la notion de rattachement territorial

Ce GHT ne sera pas doté de la personnalité morale. Com-

celle de ressort territorial. Résultat, au lendemain de la

ment fonctionnera-t-il alors ? Il sera placé sous la respon-

publication de la loi, les hôpitaux publics devenaient tous

sabilité d’un établissement support qui devra assurer pour

des Établissements publics de l’État. Belle opération pour

ses membres les missions suivantes :

ce dernier, qui récupérait ainsi la totalité du patrimoine

- La stratégie, l’optimisation et la gestion commune

hospitalier. L’actuel projet de loi ne fait donc que traduire

d’un système d’information hospitalier convergent, en

sur le papier une situation existant de longue date. Mais

particulier la mise en place d’un dossier patient permet-

alors peut-être faudrait-il cesser d’affirmer que les Éta-

tant une prise en charge coordonnée des patients au sein

blissements publics de santé sont dotés de l’autonomie

des établissements parties au groupement ;

administrative et financière ? Imposer une coopération,

dans l’offre de soins régionale, être partie à une conven-

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

73


RUBRIQUE DH : JURIDIQUE

blissements partis au groupement, disposer d’un département de l’information médicale de territoire et d’équipes médicales communes. Pour avoir un DIM commun tous les membres et une équipe médicale commune, le GHT va nécessairement devoir fusionner la base de données Patients des établissements membres. À défaut, le DIM ne pourra pas accéder aux dossiers, tandis que l’équipe ne pourra pas l’alimenter. Fusion de la base ne veut pas dire fusion des établissements, m’opposerez-vous. Erreur. Référez-vous à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 et aux travaux parlementaires sur la loi 2004 l’ayant modifié. Une base de données à caractère personnel ne peut être placée que sous la responsabilité d’un seul et unique responsable. La co-responsabilité de traitement est interdite en droit français, interdiction non conforme au droit de l’Union Européenne, au passage. Or, le GHT n’a pas la personnalité morale, et c’est à l’établissement support qu’il appartiendra de fournir le système d’information

imposer la signature d’un contrat à une personne, c’est

convergent et de gérer le DIM commun. Le responsable

en effet porter atteinte à son droit à la libre administration,

de traitement, ce sera donc lui. Aux yeux de la CNIL, il

nier sa liberté contractuelle. Mais il ne se limite pas à cela.

sera le responsable des données relatives à ses patients,

Les fonctions de l’établissement support et l’absence de

mais également de celles portant sur les malades pris en

personnalité morale sont révélatrices : le GHT, c’est une

charge par les autres membres du groupement. Le GHT,

fusion.

c’est une fusion.

VOUS DOUTEZ ?

VOUS RÉSISTEZ ENCORE et toujours ?

Passons à une autre incohérence alors, la possibilité pour le GHT de signer des conventions. L’article

Regardons la technique alors. Un système d’information

L6132-1, III bis du texte de l’Assemblée Nationale précise

convergent, ça n’existe pas. Au contraire des systèmes

en effet que les Établissements de santé privés peuvent

d’information interopérables. Je vous entends d’ici : « Voi-

être partenaires d’un GHT et que ce partenariat prend la

là bien un juriste. Il chipote avec de la terminologie ».

forme d’une convention de partenariat. Vous voyez le pro-

Admettons. Mais permettez alors à la défense de s’expri-

blème ? Un GHT sans personnalité morale ne peut pas

mer. L’interopérabilité est un concept juridique depuis la

signer de contrat ! bien, pour les besoins du raisonne-

directive du 23 avril 2009. Et justement, ce concept est

ment, admettons qu’il le puisse. Qui va signer ce contrat

manipulé par les rédacteurs du projet de loi Santé qui im-

de partenariat ? en toute logique, cette tâche devrait reve-

pose que les dossiers médicaux soient conservés sur des

nir à l’établissement support du GHT. Le GHT, c’est une

systèmes d’information conformes aux référentiels d’in-

fusion.

teropérabilité. Si les systèmes sont interopérables par défaut, croyez-vous sérieusement que l’adjectif convergent

TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

soit ici utilisé en lieu et place de l’adjectif interopérable ? Aucune chance. D’ailleurs, en tant que gestionnaire de la fonction achats, pourquoi l’établissement support s’em-

Passons alors à une dernière incohérence juridique, qui

bêterait-il à acquérir des systèmes d’information interopé-

permettra de conclure sur le fantasme technologique.

rables ou un système convergent alors qu’il pourrait simplement acheter un unique système d’information pour

74

Les GHT devront avoir un système d’information conver-

tous ses membres et ainsi considérablement faciliter la

gent, avec en particulier un dossier patient permettant

réalisation de ses missions ?

une prise en charge coordonnée des patients sein des éta-

Le GHT, c’est une fusion qui ne dit pas son nom !

DH MAGAZINE 151 / 2E TRIMESTRE 2015

n




Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.