Bass Music Magazine #11

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KOAN SOUND | GHISLAIN POIRIER | RAIDEN | FATHOM AUDIO | SILENT DUST | PINCH

BASS MUSIC magazine #11

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BASS MUSIC MAGAZINE N°11 JANVIER / FÉVRIER 2012 BIMESTRIEL GRATUIT

BASS MUSIC MAGAZINE #11 - JAN / FEV 2012

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BASS MUSIC MAGAZINE #11 - JAN / FEV 2012


BASS MUSIC MAGAZINE #11 | JANVIER / FEVRIER 2012

EDITO

BASS MUSIC MAGAZINE Édité par l’association Totaal Rez www.totaalrez.com www.bassmusic.fr

ADRESSE Bass Music Magazine Julien Duclos 32, rue Notre Dame 69006 Lyon

Hi Bass Headz !

Après trois numéros sortis exclusivement en version digitale, le Bass Music Magazine est «back dans les bacs» en version papier, prêt à être souillé de bière sur les comptoirs des plus grosses soirées et lu attentivement dans le métro ou au chaud au fond d’une couette. Ça tombe pile poil pour fêter ses deux ans d’existence !

RESPONSABLE DE LA PUBLICATION Elizabeth Valat liza@totaalrez.com

Que ce soit en Drum & Bass ou en Dubstep, « expérimentation » et « dépassement des limites » semblent être les maîtres mots de tous les musiciens de ce numéros. Vous pourrez vous en rendre compte à la lecture des huit interviews exclusives d’artistes venus nous parler de leur actualité, de leurs nouveaux projets, de leurs nouveaux défis.

PUBLICITE com@bassmusic.fr RÉDACTEUR EN CHEF Julien Duclos asco@bassmusic.fr RÉDACTEURS NARY - Marie-Charlotte Dapoigny M3T4 - Mattias de Barberin NOYL - Nicolas Rame ROOTS - Cédric Routard JUNIOR - Aurèle Jacquot KPUSH - Sébastien Zandrini

Ne passez pas à côté des quelques chroniques et des deux playlists qui contiennent des albums et des morceaux auxquels nous vous conseillons vivement de ne pas passer à côté. Et pour ceux qui désirent télécharger un peu de musique, vous trouverez à la fin une sélection d’une vingtaine de morceaux et de sept mixtapes en libre téléchargement.

GRAPHISME Julien Duclos

Bonne lecture ! Asco

CRÉDITS PHOTOS Marthe Duval de Laguierce Nick Wild PHOTO COUVERTURE Pinch par Jimmy Mould

SOMMAIRE

DISTRIBUTION Vibration Clandestine Bass Music Magazine est un bimestriel gratuit Ne peut être vendu Tirage : 2 500 exemplaires ISSN : 2114-2505

REJOIGNEZ NOUS WEB : www.bassmusic.fr FACEBOOK : /bassmusicmagazine TWITTER : @Bass_Music_Mag SOUNDCLOUD : /bass-music-magazine EMAIL : contact@bassmusic.fr

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PINCH GHISLAIN POIRIER KOAN SOUND FATHOM AUDIO RAIDEN SILENT DUST OCTANE & DLR KANNAMIX CHRONIQUES FREE DOWNLOAD

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INTERVIEW | PINCH | UK

Interview par Mattias de Barberin Photo : Marthe Duval de Laguierce

PINCH PINCH FAIT PARTIE DE CEUX QUI ONT DONNÉ AU DUBSTEP SES LETTRES DE NOBLESSE. PRODUCTEUR ASSIDU DEPUIS PLUS DE SEPT ANS, L’AUTEUR DU LÉGENDAIRE «QAWWALI» A SU DÉVELOPPER UNE IDENTITÉ ARTISTIQUE HORS PAIR, TANT PARS SES PRODUCTION QU’À TRAVERS SON LABEL. D’AILLEURS, TECTONIC A FÊTÉ SA CINQUANTIÈME SORTIE CETTE ANNÉE. LES ÉVÈNEMENTS VONT BON TRAIN DONC, ET S’IL NE SE REPOSE PAS SUR SES LAURIERS, C’EST QUE LES PROJETS NE MANQUENT PAS. NOUS AVONS PU DISCUTER DE TOUT CELA LORS DE SON PASSAGE À LYON POUR LA SOIRÉE EZ!

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sonores débutent souvent autour de minuit et parfois finissent à six heure. Et j’aime ça. TU TRAVAILLES CHEZ TECTONIC ET MULTIVERSE, PARLESNOUS DE TON JOB JUSTEMENT. Multiverse est une maison d’édition à proprement dit. On est cinq à travailler, on a des locaux de qualité avec un bon studio à Bristol. Je m’occupe de l’A&R de Tectonic, et prend soin des autres labels Kapsize, Build, Earwax, Subtext, World of Wonders ou encore State of Joy afin d’arranger la production, la gestion des licences… On est très occupé. COMMENT AS-TU SENTI LA FOULE CE SOIR ? C’était bien. Ce n’était pas forcément un public typique Dubstep mais plutôt hétérogène je crois, j’ai pu enchainer les rythmes Garage et House de Likhan pour envoyer du son orienté House et Dubtep, c’est bien passé. EN TERME DE RÉACTIONS, LE PUBLIC FRANÇAIS TE SEMBLE T-IL DIFFÉRENT DES AUTRES PAYS OÙ TU AS JOUÉ ? C’est difficile à dire, tout ce que je vois sont des gens qui réagissent à ma musique .Quand tu vas aux soirées en Chine, en Russie ou au Japon, le public est différents c’est certain. En Europe en général, le public est plutôt homogène. À PROPOS DE CE QUE TU JOUES, COMMENT DÉFINIS-TU TA MUSIQUE ? «A pinch of this and a pinch of that» (rires). En toute honnêteté, je fais du Dubstep depuis 7 ans maintenant, et j’ai été vraiment amoureux de ce genre, jusqu’à ce que, comme avec toutes choses, cela devienne répétitif et ennuyeux. J’ai commencé l’année dernière à jouer à de nouveaux tempos, j’ai écris beaucoup de morceaux à 128 BPM plutôt qu’à 140 BPM. L’important est de rester intéressé par ce que l’on fait, essayé de faire avancer les choses plutôt que de refaire toujours la même. Pour moi c’est important de travailler sur plusieurs tempos différents, il n’y a aucunes raisons de rester collé au même tempo toute sa vie. Chacun fait comme il veut, pour ma part j’y trouve mon lot d’inspiration. RÉCEMMENT TU AS SORTI UN NOUVEL ALBUM, EN COLLABORATION AVEC SHACKLETON. PARLES-NOUS DE CE PROJET ?

EN PRENANT COMPTE DES ÉVOLUTIONS DU DUBSTEP, COMMENT VOIS-TU L’ÉVOLUTION ESTHÉTIQUE SUR TECTONIC ? C’est peut être égoïste mais dans ma perspective, je signe ce qui me plaît et c’est tout. Il y a clairement une esthétique Tectonic, mais je ne crois pas qu’elle soit nécessairement dépendante du tempo Dubstep. Pour moi c’est important de garder un œil sur les idées des producteurs et de rester interressé par la musique : si ce n’est pas dans le domaine Dubstep, ce n’est pas un problème. Des labels légendaires tels que Warp par exemple, vous diraient qu’ils ont une esthétique propre, même si ça part dans tous les genres. Et je pense que d’une manière similaire, c’est comme ça que j’aimerai voir Tectonic évoluer. Je voudrais qu’il pousse au-delà des frontières du Dubstep, ne pas être qu’un label Dubstep de plus. Pour moi c’est juste signer de la bonne musique est être impressionné par des producteurs qui ont un son frais et différent à offrir. Je veux préserver ça. DE NOUVELLES DERNIÈREMENT ?

SIGNATURES

SUR

LE

LABEL

On vient de boucler l’album de Author qui est vraiment excellent : très orienté Dubstep, mais très musical. L’année prochaine on verra débarquer l’album de Distal, producteur americain qui lâche des sons Acid complètement fous aux influences Juke et Techno. Je suis vraiment excité par ce projet.

A l’origine on s’était dit avec Sam (Shackleton) que l’on pourrait monter un label spécifiquement pour l’occasion. Et puis vu la dose de travail que l’on a, l’un et l’autre, on a préféré présenter la musique à un label déjà existant. Sam en a parlé avec Honest Jon’s Records et ils ont accueilli l’album avec plaisir. Je dois dire, j’apprécie le fait de signer des morceaux sur différents labels.

Pour moi les premiers jours du Dubstep étaient vraiment excitants parce qu’on touchait et incorporait des éléments d’autres styles en les faisant muter en quelque chose d’autre. Malgré le fait que le son se soit formalisé, que le public attende désormais un certain type de son, c’est cette vision qui persiste en moi : surprendre, faire quelque chose d’inattendu. C’est cet esprit d’expérimentation qui m’anime, qui me pousse à changer le tempo, travailler de nouveaux rythmes et c’est de là que la nouveauté surgit. Au fond, c’est une manière de progresser à mon sens.

ON TE DEMANDE BEAUCOUP CES TEMPS-CI ?

SOUHAITES-TU AJOUTER QUELQUES CHOSES ?

J’ai un paquet de remixes à faire, malgré le fait que je privilégie le travail sur mes propres morceaux. Avec le temps ça s’entasse… Je dois l’admettre, pour moi devoir faire des remixes relève du travail et je considère la production musicale vraiment comme un hobby. Je souhaite que ça le reste. Je n’ai que très peu de temps libre alors, mes sessions

A côté de cet album en collaboration avec Shackleton, je viens d’enregistrer un mix pour la série Fabric Live, ça sortira en janvier. J’ai fait un mix un peu particulier, un peu comme ce soir, une mixture de morceau à différents BPM. Le mix en lui-même est une boucle qui finit à l’endroit même où il démarre. Si tu le mets en repeat, ça marche.

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INTERVIEW | GHILSLAIN POIRIER | QUEBEC

Interview par Nicolas Rame Photo : DR

GHISLAIN POIRIER DJ ET PRODUCTEUR, GHISLAIN POIRIER EST L’UN DES DJS LES PLUS ÉCLECTIQUES DE CES 15 DERNIÈRES ANNÉES, AUSSI À L’AISE DANS LE GRIME QUE LA SOCA, LE FRANCOPHONE DE CHEZ NINJA TUNE SORT SON EP EN JANVIER. ENTRETIEN AVEC CE DJ QUI A SU METTRE UNE TOUCHE D’ÉLECTRONIQUE DANS LA « WORLD MUSIC ». EN 2007, TU SORS TON PREMIER ALBUM CHEZ NINJA TUNE « NO GROUND UNDER ». COMMENT CETTE SIGNATURE S’EST CONCRÉTISÉE ? À l’époque, Ninja Tune avait une antenne à Montréal et c’est à travers les gens de Montréal que j’ai signé avec Ninja Tune. Ça s’est fait progressivement et naturellement. J’ai joué dans quelques événements Ninja Tune à Montréal et après on a officialisé le tout. J’étais content car mon ami The Bug a signé en même temps avec le label et bien que notre son soit différent, tous les deux on partage un amour pour le Dancehall et notre musique l’illustre bien. TU ES UN DES RARES DJS À NE PAS FAIRE DE GROS FEATURINGS MAIS PLUTÔT DE CHERCHER LA PERLE RARE NOTAMMENT DANS LA SCÈNE LOCALE. COMMENT SE PASSE CE PROCESSUS ? EST-CE QUE TU PARCOURS TOUTES LES SOIRÉES À LA RECHERCHE DE LA PERLE RARE ? Le tout se fait au hasard des soirées, des rencontres et des voyages, car bien que j’ai beaucoup collaboré avec des MCs d’ici, j’ai aussi travaillé avec plusieurs MCs à l’étranger. En ce qui concerne Montréal, je reste toujours à l’affût. Ce qu’il faut savoir, c’est que la plupart du temps les MCs avec qui je collabore à Montréal viennent d’un autre background musical et ne sont pas nécessairement au courant de la scène dans laquelle je m’inscris. L’approche est donc progressive parce que même si je veux faire de la musique avec eux, cela peut prendre beaucoup du temps pour qu’ils soient à l’aise avec cette nouvelle musique. Cela a pris six mois à Boogat pour écrire sur le premier beat que je lui ai donné. Des anecdotes comme ça, j’en ai plein. C’était tellement une vibe différente que Boogat ne savait pas comment aborder le tout.

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Maintenant, après avoir tournés ensemble et fait quelques autres tracks, le processus est vraiment plus rapide. Je peux donner un beat à Boogat et une semaine plus tard il a écrit les paroles et même déjà enregistré ! Au final, mon but est d’essayer d’établir une relation de confiance où l’on se rejoint musicalement et où l’on se dépasse. Plus je fais des tracks avec un MC, plus nous pouvons pousser encore plus loin la forme. JE SAIS QUE, MALGRÉ TOUS LES GIGS INTERNATIONAUX, TU RESTES TRÈS ATTACHÉ AU QUÉBEC ET ON A PU LE VOIR AVEC TES COLLABORATIONS AVEC FACE-T ET BOOGAT. QUEL EST TON POINT DE VUE SUR LA SCÈNE QUÉBÉCOISE ? Je pense qu’on a beaucoup de talent ici. Par contre, je trouve qu’on a souvent manqué d’opportunisme pour se propulser vers l’avant et de se comparer avec ce qui se fait à l’étranger. De réclamer notre place sur l’échiquier musical mondial. Quoique, je remarque depuis 1 an, et ce à mon plus grand plaisir, une nouvelle vague de producers qui montent avec une nouvelle attitude. Le public semble aussi avoir une nouvelle attitude, une fierté locale/internationale s’installe. C’est pas aussi patriotique qu’à Londres (une chance!), mais le public d’ici commence à voir que nos talents s’exportent bien s’ils sont d’abord bien reçus chez eux. On dirait que cela a pris presque 10 ans avant de voir un nouveau souffle majeur. Il était grand temps que ça arrive. QUEL EST LE DJ MONTRÉALAIS QUE TU AFFECTIONNE LE PLUS ? Je ne peux pas en nommer qu’un seul ! J’aime beaucoup ce que fais Lexis, Rilly Guilty, Ghostbeard et Maysr.

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QUELS SONT LES ARTISTES AVEC QUI TU AIMERAIS TRAVAILLER EN CE MOMENT ? Y’a beaucoup d’artistes que je respecte et avec qui je voudrais travailler, qu’ils soient underground ou très connus. En voici quelques-uns: Mr Vegas, Skinny Fabulous, Bunji Garlin, Roots Manuva, Bombino, Dizzee Rascal, Azealia Banks. EN PLUS DE 10 ANS DE CARRIÈRES (PRESQUE 15 SI ON COMPTE TES DÉBUTS EN RADIO), TON STYLE MUSICAL A PARTICULIÈREMENT ÉVOLUÉ. COMMENT EXPLIQUES-TU ÇA ? Je pense que peu de gens restent toujours dans la même phase musicale. Nos goûts en tant qu’auditeur changent avec le temps et c’est bien normal. Je crois que c’est le même processus en tant que producer. Quand je faisais de la radio en 1995-2001, j’étais en totale phase avec Autechre et Aphex Twin et tout ce qui ce faisait chez Warp. Mais en même temps j’ai toujours suivi la scène Hip-Hop, des fois de près, des fois d’un peu plus loin. Même chose pour la scène Dub / Reggae / Dancehall. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais eu de phase Rock! TU AS FAIT DÉCOUVRIR À BEAUCOUP DE GENS LE SOCA EN LE PRODUISANT À TA SAUCE. COMMENT AS-TU DÉCOUVERT CETTE MUSIQUE ? Totalement par hasard. J’étais à Boston début 2005. Grosse tempête de neige du genre 70 cm d’accumulation. La ville était déserte, en état de siège. La mairie disait aux gens de rester chez eux. Je magasinais chez un disquaire usagé et une pochette a attiré mon attention. C’était la compilation «Lif Up Yuh Leg An Trample» sur Honest Jon’s Records. C’était mon premier contact avec le Soca. Je ne savais pas si j’aimais ça, mais j’étais sérieusement intrigué et j’ai acheté le disque. J’ai écouté la compilation quelques fois afin d’essayer de comprendre ce que c’était puis j’ai repéré deux, trois tracks qui me plaisaient qui avaient un phrasé plus Ragga et j’ai commencé à les jouer dans mes sets de DJ. Ça me permettait d’aller à un stade encore plus intense après avoir joué du Baile Funk. Je ne connaissais personne qui jouait ça. J’ai donc tranquillement creusé mon filon, me suis renseigné et trouvé plus de Soca. Éventuellement, j’ai fait un remix bootleg et la réception fut très bonne. La suite logique était de produire du matériel original avec ma touche parce que faire des remixes bootlegs et des mashups n’est pas une finalité, mais une étape. Le but en tant qu’artiste est d’apporter sa voix, son originalité à travers notre art. TU ES UN HABITUÉ DE LA SCÈNE LYONNAISE. QUELS EN SONT TES SOUVENIRS ? J’ai joué trois fois à Lyon, trois contextes assez différents, et j’en garde de très bons souvenirs. La dernière fois, c’était

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aux Nuits Sonores en 2010 en fin d’après-midi par une belle journée ensoleillée et j’étais avec Face-T. Se produire en plein air et en plein jour revêt toujours un caractère spécial qui font du bien en comparaison des bars. D’ailleurs, j’aurais bien aimé rester quelques jours pour bien profiter des Nuits Sonores mais on devait voyager le lendemain. J’ai aussi joué à La Marquise en 2007 et au Grnd Zero en 2008. D’ailleurs, jouer sur des bateaux/péniches comme La Marquise est vraiment rare en Amérique du Nord. TON PROCHAIN EP «SOCA ROAD» SORT EN JANVIER, IL SERA RÉSOLUMENT SOCA. PEUX-TU NOUS EN DIRE UN PEU PLUS ? C’est un EP de quatre titres orientés Soca à la lisière de la musique électronique. Même que la track «Work That» se mixe bien avec du Juke / Footwork. Toutes les tracks sont à 160 BPM, une vitesse que j’affectionne particulièrement. Peu de producteurs et DJ osent s’aventurer à ce tempo. Or, pour l’avoir plus d’une fois prouvé, jouer dans un set quelques tracks à 160 BPM peut vraiment envoyer la soirée dans une autre dimension! Sur cet EP j’ai deux collaborations vocales. L’une avec Imposs, un rappeur de Montréal / Haïti qui fait partie d’un des plus grands groupes Hip-Hop que le Québec a connu, c’est-à-dire Muzion, et qui fait pour la première fois une chanson à un tempo aussi rapide. On a vraiment fait le truc à la sauce carnaval, le tout en créole ! L’autre collaboration est avec EJ Von Lyrik, une rappeuse / chanteuse de Cape Town en Afrique du Sud que j’ai rencontrée là-bas. La vibe était bonne et on a réussi à complèter la track même une fois que j’étais revenu à Montréal. QUE PENSES-TU DE L’ÉVOLUTION DU DJING ? Je crois qu’il y a eu une obsession de la technique au détriment de la musique. C’est un peu normal de se réfugier dans la technique car c’est quelque chose qu’on peut facilement juger et comparer tandis que la sélection musicale est quelque chose de plus subjectif. Personnellement, je suis de l’école où la sélection musicale prime avant tout. Le gars pourrait mixer avec des vides entre les morceaux que ça ne me dérangerait pas si les tracks sont hots et recherchés ! Un peu comme certains DJs Dub / Reggae old-school. Je trouve aussi que connaître sa musique est une qualité essentielle. C’est bien beau avoir dix millions de tracks sur son disque dur, encore faut-il les avoir écoutées, filtrées et savoir ce que c’est et quels sont les bons moments pour les jouer et avec quoi.

«Le gars pourrait mixer avec des vides entre les morceaux que ça ne me dérangerait pas si les tracks sont hots !»

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INTERVIEW | KOAN SOUND | UK

Interview par Mattias de Barberin Photo : DR

KOAN SOUND DERRIÈRE CE NOM MYSTÈRIEUX SE CACHE UN DUO DE BRISTOL AU SON DUBSTEP COMPLÈTEMENT DÉBRIDÉ ET ATYPIQUE, PARTICULIÈREMENT ÉNERGIQUE. APRÈS PLUSIEURS EPS REMARQUÉS, ILS REMPORTENT LA FAVEUR DU PUBLIC ET SONT DÉSIGNÉS «BEST BREAKTHROUGHT ARTIST 2011» AUX DERNIERS DUBSTEP MUSIC AWARDS À BIRMINGHAM. CONFIANTS ET VIFS, LES PETITS GARS ÉCLATENT LES DANCEFLOORS AUX QUATRES COINS DU MONDE TOUT EN GARDANT LA TÊTE FROIDE ET PRÉSENTENT UN PROJET ARTISTIQUE SOLIDE. IL Y A UN MOIS VOUS AVEZ SORTI LE «FUNK BLASTER» EP SUR OWSLA, LE LABEL DE SKRILLEX, RACONTEZ NOUS L’HISTOIRE DE CETTE SORTIE. En mai dernier on a sorti le «Max Out» EP sur Inspected. Cette release nous a valu beaucoup de bons retours dont celui de Skrillex, qui par la même nous a proposé de sortir des titres sur Owsla. Il nous a donné carte blanche, et ça a donné ça.

plutôt cool d’être signé aux cotés de Kill the Noise ou encore The M Machine. COMMENT CETTE SORTIE INFLUE-T-ELLE SUR VOTRE DÉVELOPPEMENT ? Depuis que le EP est sorti, on a déjà enchaîné une vingtaine de concerts. Là on revient juste de Los Angeles ! Vraiment ça nous a valu de l’attention, et le carnet de booking se rempli.

QUE PENSEZ-VOUS DE LA MUSIQUE DE SKRILLEX ET COMMENT RESSENTEZ-VOUS LE FAIT D’ÊTRE SIGNÉ SUR SON LABEL ?

AVEC TOUS CES CHANGEMENTS VOUS AVEZ TOUJOURS DE TEMPS POUR D’AUTRES ACTIVITÉS ? EST-CE À CAUSE DE CELA QUE VOUS AVEZ ARRÊTÉ VOTRE SHOW RADIO ?

Pour être honnête, je ne connaissais pas vraiment avant qu’il nous contacte. On a commencé à entendre parler de lui à la fin 2010, mais sans plus. Si tu écoutes sa musique d’un point de vue technique tu te rends compte qu’elle relève d’un très haut niveau de production. Et puis par rapport au label, c’est

On pourrait toujours trouver le temps de faire la radio. Simplement, on a arrêté parce que l’on ne pouvait plus jouer nos morceaux sans les retrouver sur Youtube instantanément. On veut garder nos morceaux au frais. Cependant on aura toujours le temps pour faire des podcasts.

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AVEZ VOUS DES SORTIES PRÉVUES PROCHAINEMENT ?

CELA LAISSE-T-IL ENTREVOIR DES TITRES TECHNO OU DRUM & BASS À L’AVENIR ?

Rien de précis pour le moment. On aimerait sortir un autre EP l’année prochaine, cinq ou six morceaux. Nous n’avons pas beaucoup eu le temps de produire de nouveaux morceaux ces derniers temps. Là on va prendre les 3 mois à venir pour se concentrer sur la production, et avec un peu de chance ça sortira dans la foulée.

C’est tout à fait possible que ça arrive. C’est certain qu’il va y avoir plus de Down Tempo et d’Ambient dans le futur, au format album ou EP. On produit dans tous les styles, on ne veut pas se faire cataloguer trop rapidement.

DESTINEZ-VOUS VOS PROCHAINS MORCEAUX À OWSLA ?

QUELQUE CHOSE À ATTIRÉ MON ATTENTION SUR VOTRE SITE WEB, C’EST CETTE PHRASE « WHAT IS THE SOUND OF ONE HAND CLAPPING ? ». C’EST QUOI LE TRUC ?

Pas nécessairement mais ça reste une possibilité. L’idéal pour nous, c’est de produire la musique, puis d’envoyer le EP fini aux labels de notre choix COMMENT VOTRE SON ÉVOLUE–T-IL ET COMMENT VA-T-IL ÉVOLUER ? Depuis le début nos morceaux ne sont pas restés les mêmes, on a évolué tout en entretenant la touche «KOAN Sound». On essaie toujours de repousser les limites et ce que l’on a déjà fait. L’expérimentation est une priorité pour nous quand il s’agit de faire de nouveaux morceaux.

C’est ce que l’on appelle un koan, c’est ce qui a inspiré notre nom de scène. C’est un concept Bouddhiste qui entre dans le cadre de la méditation. Ça marche comme un paradoxe, une phrase paradoxale dont la solution n’est accessible qu’au travers d’une compréhension plus profonde du problème posé, via l’intuition plutôt qu’un raisonnement logique. Pour résumé, c’est la notion de «profonde compréhension» qui nous accroche, essayer de reconnaitre nos préconceptions et aller au-delà, cela nous inspire dans notre processus créatif. Donc « the sound of one hand clapping » est un koan, un paradoxe : on ne peut le concevoir logiquement. C’est comme, « L’arbre qui tombe dans la forêt fait-il du bruit si personne ne l’entend ? », ce genre de truc.

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INTERVIEW | FATHOM AUDIO | UK

Interview par Marie-Charlotte Dapoigny Photo : Nick Wild

FATHOM AUDIO Le mois dernier, Fathom Audio lançait sa propre émission de radio bimensuelle sur Kane FM, deux vendredi soirs par mois. Elles sont déjà fort nombreuses Outre-Manche, et il s’agissait tout de même, pour la forme, d’y jeter une oreille, si distraite fût-elle au départ. Mais voilà. Ils nous ont eu ! D’abord parce que la sélection y est unique, audacieuse et recherchée. Ensuite pour la présence, la richesse des textes et la technicité des MCs (Sense et Code:Breaker) qui font d’une émission de radio banale une expérience vraiment prenante. Des invités ? Les labels et les producteurs les plus intéressants du moment : EBK, Dispatch, Alignment, Anile. Des interviews, des commentaires sensés et qui tombent toujours à point. Ça ne s’invente pas, les loustics sévissaient déjà sur les ondes des radios clandestines depuis des années. Nous les avons interviewés pour tenter d’en savoir plus sur ce nouveau projet et sur une actualité qui s’annonce bien fournie.

BONJOUR, SENSE MC, DJ BILLION, CONTENTE DE POUVOIR ENFIN DISCUTER AVEC VOUS, UN TRÈS BON SHOW QUE VOUS NOUS AVEZ PROPOSÉ CE VENDREDI 2 DÉCEMBRE… ALIGNMENT RECORDS COMME SPECIAL GUEST, EXCELLENT CHOIX ! EBK ET ANT TC1 ÉTAIENT AUSSI DES INVITÉS DE MARQUE… Oui, et pour leur première fois, ils ont vraiment assuré. EBK est aussi l’un de nos DJ préférés. Nos aurions préférés être trois à pouvoir te répondre, mais Breaker habite loin d’ici, alors nous sommes deux, rien que pour toi ! BIEN, DE TOUTE FAÇON, DEUX HOMMES SUFFISENT AMPLEMENT, UN TROISIÈME AURAIT SANS DOUTE ÉTÉ DE TROP… (RIRES) POUVEZ VOUS TENTER DE M’EXPLIQUER UN PEU LES ORIGINES DE CE PROJET, COMMENT EN ÊTESVOUS ARRIVÉS À LA RADIO ET COMMENT VOUS ÊTES VOUS RENCONTRÉS ? Nous avons tous été impliqués dans le mouvement des radios pirates de l’underground londonien. On a rencontré Code:Breaker sur Flex FM et on a réalisé qu’on voyait les choses de la même façon. On s’est donc tout naturellement

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retrouvés ensemble en studio... Sans vraiment avoir d’idée derrière la tête. On a tout de suite eu de très bons retours. Je vivais déjà avec Billy à l’époque, depuis des années, ce qui nous permettait de travailler tout en étant vraiment proches et concentrés sur notre son, à toute heure, nous voulions vraiment une chose à l’empreinte unique. Nous formons une vraie équipe. Billy gérait Flex FM à l’époque où la radio faisait un vrai carton, c’est une légende Old School instituée ! Quand il s’est installé chez nous je l’ai donc initié à l’art ténébreux de la D&B… Breaker et moi officions sur plusieurs radios pirates à l’époque. Mais nous n’avions pas vraiment l’intention d’aller jouer le même bac de vinyles jusqu’à ce qu’on soit vieux et moches. Et puis quand Billy s’est vraiment mis à la Drum, c’était fou ! Il a vraiment intégré et compris la musique, se l’est appropriée. Quand il jouait, il utilisait ses oreilles au lieu de chercher à savoir ce qui était dans le vent, ou de tel ou tel artiste connu. COMMENT L’AVENTURE FATHOM AUDIO A-T-ELLE ÉVOLUÉ JUSQU’À SA FORME ACTUELLE ? On a commencé sur une vibe un peu Liquid, puis on est passé à une période un peu minimale, ensuite plus Techy, et puis

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finalement on a trouvé un peu notre petite niche à la croisée de tous ces genres, ça a pris environ deux ans. Et lorsqu’on a rencontré Code:Breaker, c’était un peu comme la dernière pièce du puzzle. Le fait que Billy évolue aussi rapidement nous a forcé, Breaker et moi, à donner toujours plus de nousmêmes. J’ai toujours eu le sentiment de proposer quelque chose de différent du reste de la scène, et lorsque j’ai entendu ce que faisait Breaker j’ai su que si on se retrouvait dans la même équipe, les autres auraient du souci à se faire. On a posé nos poèmes sur la musique qu’on produisait à l’époque, et ça sonnait vraiment juste, alors on est parti sur ce mode de fonctionnement. Personne ne faisait des morceaux avec de vraies paroles. VOTRE SHOW SUR KANE FM, ÇA A COMMENCÉ DE QUELLE MANIÈRE ? On avait à peu près quarante années de radio clandestines dans les jambes au total, mais on sentait que l’expérience des radios pirates est actuellement sur le déclin. Les choses ont changé et ce n’est plus aussi approprié que ça l’était à l’époque. Quand les radios pirates ont vraiment explosé à Londres, il n’y avait aucun autre moyen de pouvoir entendre les morceaux qu’on pouvait y trouver chaque semaine. Maintenant les kids n’ont plus qu’à cliquer sur un bouton et c’est tout, en gros. Les radios pirates étaient super excitantes à écouter, encore plus d’en faire partie. Mais lorsqu’ils nous ont proposé ce show sur Kane FM, c’était l’opportunité de donner une vraie place à ce que nous faisions, d’autant plus de manière légale. Kane était pour nous la bonne station. Nous avions le show le plus écouté de Flex FM depuis plus de deux ans et nous l’avons porté aussi loin que nous pouvions. Flex est notre famille, et ils ont bien compris pourquoi nous devions le faire, nous avons travaillé très dur pour ça.

VOUS SEMBLEZ PENSER QUE KANE FM ÉTAIT LA BONNE STATION POUR VOUS, POURQUOI ÇA ? Kane a commencé en tant que radio pirate. C’était en fait une des trois premières à passer du coté officiel après Kiss et Rinse. On a senti qu’ils comprenaient bien d’où nous venons, et ils savaient ce qu’on voulait faire. De toute évidence notre show est assez différent en comparaison de ce qu’il était en pirate, mais l’éthique est la même, les règles sont juste un peu plus strictes ! QUELLE ÉTHIQUE EN PARTICULIER ? Nous avons quelque chose d’unique dans le fait d’avoir deux des meilleurs paroliers de la scène Drum & Bass, et un DJ qui utilise vraiment ses oreilles plutôt qu’une liste de ce qui est cool. Alors on essaie de donner le meilleur de nous mêmes. On joue ensemble à peu près une heure, ce qu’on appelle le rinçage, puis on utilise le fait de se sentir plus à l’aise d’être sur les ondes pour lancer les interviews. On sent que pas mal de shows sont souvent un peu ennuyeux, juste un gars qui joue des tracks… alors on essaie de faire un peu plus, de rendre le tout un peu funky pour maintenir l’attention des gens en éveil. COMMENT CHOISISSEZ VOUS LES MORCEAUX QUE VOUS ALLEZ JOUER ? Assez simplement, on s’assoit tous ensemble et on joue ce qu’on nous envoie, ce qu’on a trouvé chacun de notre côté. Si on trouve ça bon, on le passera ! Nos sets reflètent ce qu’on aimerait voir généralement en D&B. Parfois plus minimal, ce qui laisse davantage d’espace pour le MCing, parfois des morceaux plus complexes et puissants, juste pour le plaisir de l’énergie, ça dépend de notre humeur. A la radio on essaie vraiment de donner un bon aperçu de toute la richesse de notre héritage musical. Que ce soit un gros nom ou un petit producteur perdu de Lithuanie, ça n’a aucune importance.

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POUR LES PROCHAINES ÉMISSIONS, QUELS INVITÉS AURONT NOUS LE PLAISIR DE RETROUVER ? Anile, Meth & 2Shy, le crew Techn:nology, Soul Intent, Vicious Circle pour les deux prochains mois. ON M’A PARLÉ AUSSI D’UN PROJET DE LABEL… On lance notre propre label, Freedom35, on en est très fiers, on fait notre première sortie en début d’année. C’est un morceau à nous nommé ‘’Defence’’, avec en face B un remix de l’homme de l’année, Skeptical. Il y a aussi un morceau incroyable d’un gars qui s’appelle Fybe One, et je vous assure qu’on n’a jamais entendu rien de pareil ! Du côté de Fathom Audio, nous avons une sortie de prévue sur Diffrent Music, qui est l’un de nos labels préférés en ce moment, ‘’Promises’’. Personnellement j’ai, moi, Sense MC, un morceau sur l’album de Lynx, ‘’9 Muses’’, et une collaboration avec Frederick Robinson, ‘’Laughing At Clouds’’ sortie récemment. Breaker a un projet avec Ulterior Motive qui va bientôt sortir. On travaille aussi sur un tout nouveau projet avec un mec appelle ILS, parfait inconnu encore, on va bien s’amuser. Ce soir encore on finissait quelques moceaux pour Fathom Audio avant de faire cette interview… Nous sommes des petits castors de studio !

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EN TOUT CAS MERCI, VOTRE SHOW EST VRAIMENT RAFRAICHISSANT POUR NOS OREILLES ! ON PEUT SENTIR QUE VOUS AIMEZ VRAIMENT CE QUE VOUS FAITES, ET VOUS LAISSEZ UNE VRAIE PLACE À LA DÉCOUVERTE MUSICALE. VOUS ÉLEVEZ LE NIVEAU, DANS TOUS VOS PROJETS. C’est vrai que beaucoup de show ‘D&B’ tendent à se ressembler, alors on essaie de proposer notre propre vision des choses, de nous amuser, et de continuer à offrir une vraie alternative aux gens. La culture ‘gansta’ est un peu ennuyeuse à la fin. Nous n’avons pas honte d’essayer de mettre un peu d’intellect au menu. SENSE, TES MCS PRÉFÉRÉS DU MOMENT ? SP, Stamina, DRS pour citer les principaux. Je déplore un peu le niveau général auquel beaucoup se cantonnent. C’est dommage, parce que du coté de la production, les choses bougent vraiment en ce moment. Je suis content de voir que SP commence à trouver vraiment la reconnaissance qu’il mérite dans le milieu. Un vrai gentleman et un battant. Vraiment talentueux. Le meilleur ! La première fois que je tombe d’accord avec les DnB Arena Awards. (Rires.) www.fathomaudio.com /// www.kanefm.com

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INTERVIEW | RAIDEN | UK

Interview par Cédric Routard Photo : DR

RAIDEN UN JEUDI APRÈS-MIDI PLUVIEUX, UNE CONNECTION INTERNET ET ON EST PARTI POUR L’INTERVIEW D’UN DES PILIERS DU MOUVEMENT D&B. RAIDEN AKA K.S.P. AKA CHRIS JARMAN, GÉRANT DE VOODOO MUSIC & OFFKEY, ORIGINAIRE D’ANGLETERRE ET MAINTENANT EXILÉ EN ESTONIE, M’A FAIT LA FAVEUR D’UNE LONGUE DISCUSSION SUR CES NOUVEAUX PROJETS AINSI QUE SA VISION DE LA BASS MUSIC. POUR COMMENCER POURQUOI ES-TU PARTI POUR TALLINN ? LONDRES EST L’ÉPICENTRE DE LA D&B ? Le truc avec Londres, c’est qu’il y a tant de producteurs, qu’il est trop facile d’être influencé par ce qui est populaire et branché sur la scène. En Estonie, j’ai mon espace personnel, où je ne suis pas influencé par ce qui se passe et cela m’a permis de trouver mon propre son. C’est aussi un endroit plus agréable pour vivre. L’Angleterre est un pays très stressant donc ici je peux me concentrer sur ce qui est vraiment important, être créatif ! EN FRANCE, LA PLUPART DE GENS TE CONNAISSENT POUR TES RELEASES SUR OFFKEY & RENEGADE HARDWARE. PEUX TU NOUS PRÉSENTER RAPIDEMENT TES NOUVEAUX PROJETS ? En ce moment, je travaille sur Kamikaze Space Programme (K.S.P.) qui est un mix de House, Techno, Garage et Dubstep. Il n’y a pas vraiment de genre pour ce nouveau son, mais il y a tout un mouvement qui se produit en ce moment, et c’est de loin la chose la plus excitante qui se passe dans la musique électronique. Je travaille dur aussi pour mon label Voodoo Music qui est influencé les productions Exotica des 50’s et le Dub. IL Y A DEUX ANS, TU LANÇAIS VOODOO MUSIC. LES DEUX PREMIÈRES SORTIES ONT FAIT L’EFFET D’OVNI DANS LE PAYSAGE DE LA D&B, EN TOUT CAS POUR MOI. PEUX TU M’EXPLIQUER COMMENT ET POURQUOI TU EN ES VENU À PRODUIRE ET PROMOUVOIR CE GENRE DE SON, PLUS TRIBAL, PLUS ORGANIQUE, TOTALEMENT DIFFÉRENT DES PRODUCTIONS D&B ACTUELLES ?

J’ai fait un tour en Amerique du Sud et à cette époque je cherchais à faire quelque chose de nouveau. La culture de la percussion et de la musique joyeuse m’a bluffé. Quand je suis rentré, je suis devenu vraiment très inspiré par la musique Exotica des 50’s comme Les Baxter et Martin Denny et j’ai toujours eu une obsession avec la science-fiction et les films de monstres des années 50’s. Voodoo Music est né de toutes ces influences. LES 3 EP DE LA SÉRIES DES « PERCUSSION CONCUSSION » VIENNENT JUSTE DE SORTIR. PEUX TU NOUS EN DIRE UN PETIT PEU PLUS SUR LES ARTISTES QUE L’ON PEUT TROUVER DESSUS ? ET QU’ELLE EST TON MORCEAU PRÉFÉRÉ SUR CES EP ? L’idée de départ était d’ouvrir Voodoo Music à d’autres producteurs. Au départ, Voodoo n’était destiné que pour Morphy et moi mais on a commencé a recevoir des démos qui correspondaient à l’univers de Voodoo. Nous avons pris des tracks de Genotype qui a toujours eu une grosse influence Dub. Oktokore du Chili qui est mon gourou en terme de music latine et qui a aussi fait notre logo. Nous avons invité Ges-e de Nasha Experience et nous avons également appelé quelques nouveaux producteurs tels que Fade de Kiev, Velocet & J. Robinson de Londres. Personnellement mon track préféré était Talos de Morphy & moi même. Jason et les Argonautes est mon film préféré et la séquence sur l’île de Talos est quelque chose qui m’a influencé quand j’étais gamin. Je ne croyais pas qu’on était en mesure d’en faire un morceau ! Pour moi c’est le pur Voodoo style! A QUOI FAUT IL S’ATTENDRE DE LA PART DE VOODOO MUSIC

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DANS LES PROCHAINS MOIS ? UN ALBUM DE MORPHY ? UN ALBUM DE RAIDEN OU DE KSP ? La prochaine sortie sera un LP de remixes du back catalogue Voodoo avec une multitude d’artistes. Ce sera en grande partie à 170 BPM mais il y aura aussi d’autres tempos. Après il y a aura la sortie d’un EP appelé Voodoo Island, où apparaitra plusieurs artistes. Nous voulons que Voodoo ne soit pas juste un son mais tout un monde. On veut que ce LP emmène l’auditeur vers le monde mystèrieux de Voodoo. Morphy et moi avons déjà collaboré sur de nombreux tracks et pour cette sortie nous attendons actuellement des tracks d’autres artistes. Après ça, il y aura un EP basé sur le Latin Jazz où apparaitra Genotype, Morphy et moi même ainsi que des artistes Bass Music tels que Bloodman & Orphan 101. Attendez-vous aussi à des releases de Morphy & K.S.P. INTRODUCTION PARFAITE POUR PARLER DE KSP. LA SEMAINE DERNIÈRE EST SORTIE TON 1ER EP SUR DECARYTHM. COMMENT ET POURQUOI TU AS COMMENCÉ À PRODUIRE DES MORCEAUX DOWNTEMPO ? Je devenais de plus en plus dépité par la D&B et j’ai vraiment senti la nécessité de faire quelque chose de totalement nouveau, après avoir produit pendant 10 ans. J’ai toujours été un grand fan de Techno mais je ne m’étais jamais vraiment senti d’en produire puis j’ai entendu parler de ce nouveau style de Bass Music sorti d’Angleterre grâce à mon distributeur. Il rassemblait tout ce que j’aimais dans la House et la Techno mais combiné avec la « bass attitude » de la D&B mais aussi avec une ouverture d’esprit qui n’existe nulle part ailleurs. Il avait donc là une musique parfaite pour moi. J’ai passé presqu’un an à apprendre comment produire ce nouveau style car je ne voulais pas que ca sonne comme les tracks à Raiden à 125 BPM et ce n’était pas facile. J’ai fait une vingtaine de morceaux avant d’être content du résultat. Maintenant, je suis complètement accro à ce tempo plus lent où il n’y a pas de règles, ce qui me laisse plus liberté. MAIS LA D&B SERA TOUJOURS TON PREMIÈRE AMOUR ? OU TU VEUX SORTIR PLUS DE TRACKS SOUS K.S.P. ? Je voudrais dire que la Techno a toujours été mon première amour. Les premières releases sur Offkey étaient très influencées par la Techno. Je me suis toujours vu comme un producteur Techno raté. C’est le moment de changer ça! J’ai vraiment envie de produire plus sous le pseudo K.S.P. maintenant que j’ai trouvé l’amour de produire encore et d’avoir de nouvelles idées. La D&B est devenu extrêmement limitée où tout ce qui est en dehors de la norme est ignoré. Il est difficile de faire quelque chose où les gens ne te permettent pas d’être toi-même. J’aime toujours produire pour Voodoo Music sous le nom de Raiden mais les tracks dancefloor je les garderais pour quand je mixe. Pour moi la D&B est seulement un tempo, Voodoo à mon avis est tout autre chose, une entité propre. J’ÉTAIS TRÈS SURPRIS DE TE VOIR SUR L’ALBUM DE REMIXES DE BERT ON BEATS SUR MAN RECORDS. PEUX TU M’EXPLIQUER COMMENT LA CONNECTION S’EST FAITE ? VOUS VENEZ D’HORIZONS COMPLÉTEMENT DIFFÉRENTES. AVEZ-VOUS DES COLLABORATIONS OU DES REMIXES DE PRÉVUS ?

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Bert on Beats est aussi de Tallinn et nous avons parlé ensemble à une soirée de mes recherches dans de nouveaux territoires musicaux. Et il m’a dit «Pourquoi tu ne remixerais pas un des morceaux de mon LP ?». Il m’a donné la chance de jouer dans le coin avec un set UK Funky et j’ai appris de nouvelles choses. Peut être que nous collaborons dans le futur, mais nous sommes très occupés par nos propres projets. Bert est une superstar en Estonie! JE VOULAIS TE DEMANDER QUELQUE CHOSE QUI SEMBLE BANAL, MAIS DANS UN AN TU SOUFFLES LES 10 BOUGIES DE TA PREMIÈRE RELEASES D&B. JE NE POUVAIS PAS T’INTERVIEWER SANS TE DEMANDER TON RESSENTI SUR LA SCÈNE D&B. La D&B est dans une situation un peu effrayante pour être honnête, au moins pour moi. C’est devenu un semblant de musique Pop. Je pense qu’une grande révolution est nécessaire pour que la D&B underground puisse survivre pendant 10 ans encore. Je regrette une opinion aussi sombre. La seule façon dont je la vois évoluer dans son état actuel est qu’elle prenne un format Pop Music comme le Dubstep. Je ne m’occupe pas de l’exposition que cela crée, je souhaite juste que ce ne soit pas au détriment des autres styles de D&B qui existent depuis le début ! Je crains vraiment pour l’avenir de la D&B en tant que forme artistique crédible. EST CE QUE TU TE VOIS TOUJOURS DANS LE FUTUR DE LA D&B ? Je pense que c’est plus le contraire. Est-ce que la D&B me voit toujours dans son futur ? Personnellement, je ne vais pas changer ma musique pour m’adapter à la nouvelle tendance donc je pense que donc c’est plus une histoire de savoir si les gens verront mes productions à 170 BPM comme de la D&B ou non. Je vais juste continuer à faire mon truc et laisser les autres personnes se faire leur propre idée de ce que c’est. J’espère que ce n’est pas trop amer! Il est difficile de dire ce que sera l’avenir. Nous sommes dans un switch massif en termes de musique électronique et je ne sais vraiment pas où on va et si quelque chose la rend vraiment excitante. Je ne pense pas que les genres soient aussi importants qu’ils l’étaient autrefois. VOICI QUELQUES PETITES QUESTIONS «À LA COOL» POUR FINIR. SI TU N’AVAIS QU’UN SEUL DISQUE À GARDER ? Ce serait « Ritual of the Savage » de Les Baxter. Peu importe l’humeur dans laquelle je suis, ce disque la changera toujours pour quelque chose de très positif ! QUEL EST TON ARTISTE PRÉFÉRÉ ET TON MORCEAU PRÉFÉRÉ EN CE MOMENT ? En ce moment, mon artiste préféré est Blawan et mon track préféré est « Take the Plunge » de A Made Up Sound. AVANT DE TERMINER CETTE INTERVIEW, UN DERNIER MOT? Big Up à Morphy, Meth, Ophan 101, Bloodman, Addison Groove, Arkist, Adi Sharma, Jon & St Holdings, 2Shy Mc, Oscar and Michael @ Technology, Paul Reset, Dj Flight, Tasha, Lewis Norris, Kristain Sulond And Oktore et Docta Roots !

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INTERVIEW | SILENT DUST | UK

Interview par Marie-Charlotte Dapoigny Photo : DR

SILENT DUST TOUT AMATEUR DE LIQUIDFUNK QUI SE RESPECTE N’AURA PAS PU RATER HOBZEE & ZYON BASE, QUI ONT ÉTÉ PARMI LES PRÉCURSEURS DE LA TENDANCE DEEP À LA FIN DES ANNÉES 2000. JE VOUS INVITE D’AILLEURS À REDÉCOUVRIR LEUR FAMEUX ‘’PAPER CRANES’’ SORTI SUR SAMURAÏ IL Y A ENVIRON QUATRE ANS. NOUS NE LES AVIONS PLUS VUS DEPUIS QUELQUES ANNÉES DÉJÀ. C’EST QU’ILS NOUS PRÉPARAIENT UN TOUT NOUVEAU PROJET : SILENT DUST. LE DUO AINSI FORMÉ PROPOSE DÉSORMAIS UNE D&B INCLASSABLE, LOIN DES EXIGENCES ET DU FORMATAGE IMPOSÉ PAR LES DANCEFLOORS. A PREMIÈRE ÉCOUTE, ÇA NOUS ÉVOQUERAIT PRESQUE LES PLAINES GELÉES DE RUSSIE ! RYTHMIQUES DISCRÈTE, NUANCES ET AMBIANCES FILM NOIR QUI SAURONS SÉDUIRE LES PLUS MÉLOMANES D’ENTRE NOUS. LEUR PREMIER ALBUM ÉPONYME SEMBLE VOULOIR CONTENIR LES PIERRES FONDATRICES DU PROJET. IL EST ACCOMPAGNÉ D’UN EP DE REMIXES PROPOSÉS PAR TRIAD, EVESON, BROTHER ET KAB DRIVER. ALORS, TOUT D’ABORD, POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER COMMENT L’IDÉE DE CE PROJET VOUS EST VENUE, PUISQU’IL EST SOMME TOUTE ASSEZ DIFFÉRENT DE CE QUE VOUS FAISIEZ AVANT ? Zyon Base : Rien de vraiment programmé en fait, nous avons écrit ‘’Marlowe’’ en premier, qui était assez différent en effet de nos précédents projets. Puis Typist, qui là s’écartait franchement de notre univers original. Nous les avions faites tourner aux gens en tant que Zyon Base & Hobzee. Silent Dust devait être le nom de l’album à l’origine, puis quand il a commencé à prendre forme on a pensé que nous devions prendre un nouveau nom. Et que nous touchions à un style et une manière de faire qui fonctionnait bien pour un album. Parce que les morceaux n’étaient pas particulièrement DJ friendly de toute façon. ça, et le fait que nous n’aimions pas particulièrement être Zyon Base & Hobzee, c’est beaucoup mieux d’apparaître comme un vrai duo. CE N’EST PAS UN PEU RISQUÉ DE VOULOIR APPARAÎTRE SOUS UN TOUT NOUVEAU NOM ? CERTAINS AURAIENT PU TROUVER LE PROCÉDÉ UN PEU TROP RISQUÉ.

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Si on écrit sous le nom de Hobzee & Zyon Base, ce serait faire comme si le projet voulait se bâtir sur ce que nous avons accompli avant alors que nous le concevions comme quelque chose de complètement nouveau. C’était un risque c’est sûr, mais nous avons décidé de le prendre lorsque ce devait être signé sur Soul:R. Nous aurions été un peu moins libre de créer ce que nous voulions si nous l’avions fait sous nos anciens noms. Ça nous a permis de prendre plus de risques musicalement parlant. VOUS ÊTES DONC ASSEZ FAMILIERS AVEC MARCUS INTALEX JE SUPPOSE ? Zyon Base : Je l’avais rencontré quand j’étais jeune, dans une soirée Soul:ution à Manchester, et j’avais des amis qui connaissaient DRS et les gars de Soul:R. Mais nous ne l’avons rencontré vraiment que lorsqu’on lui a passé la démo de Silent Dust la première fois. Il ne se souvenait absolument pas de nous, normal… (Rires) Je n’étais qu’un gamin bourré de plus, alors… L’album était programmé sur Soul :R pendant un bon moment, nous l’avons donc pas mal fréquenté, et appris beaucoup sur l’«industrie» de la musique. Il avait bien compris que nous faisions quelque chose de tout à fait différent. Peu de gens dans la mouvement sont aussi

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honnêtes que lui. Hobzee : Je me souviens de lui et St Files dire que c’était le genre d’album qu’ils auraient aimé pouvoir faire il y a quelques années. VOS INTENTIONS AVEC CET ALBUM ? Il faut se montrer capable de s’imposer de nouveaux défis quand tu fais de la musique. C’est bien d’écrire des choses avec sa propre formule, mais tu finis par atteindre un seuil où tu dois faire un pas en arrière et essayer quelque chose de neuf. Nous ressentions tous les deux la même chose au même moment. Nous avons composé cet album plus vite et plus facilement que nous ne l’avions jamais fait auparavant. DES INFLUENCES PARTICULIÈRES ? VOS AMBIANCES SONT ASSEZ UNIQUES EN LEUR GENRE… Les mêmes qu’auparavant, nous avons été simplement plus ouverts sur la manière de les intégrer à notre musique. Plus d’influences Hip Hop, Techno, Electronica, mises en avant de façon plus évidente c’est sûr. On pense D&B, et on n’avait pas vraiment réalisé jusqu’alors à quel point les productions de Photek du milieu des années 90 nous avaient influencés. Lorsque tu écoutes des artistes comme Madlib, il n’essaie pas de contrôler les samples qu’il utilise. Il laisse l’influence déterminer le morceau fini. Et cette attitude a été pour nous une grande inspiration. Laisser les choses se produire de manière naturelle. Nous avons terminé l’album en trois mois environ. Si tu te penches un peu sur l’histoire de la D&B des années 1996-1997, la D&B fusionnait beaucoup plus avec les autres genres. Elle a influencé la Pop. De la même façon nous avons la « Bass » Music maintenant. Tu avais la grande époque Breakbeat. Toutefois la D&B a cessé d’être aussi innovative au début des années 2000. Non qu’il n’y ait pas eu de bons morceaux après ça, mais la grande majorité était vraiment fade. Mais les choses les plus créatives ont réussi à créer leur propre scène au sein du mouvement. Pas franchement toujours la bienvenue si on regarde à l’extérieur de l’Angleterre. LES ARTISTES QUI VOUS ONT LE PLUS INSPIRÉS DANS VOTRE TRAVAIL ? Nous adorons découvrir de nouvelles choses. Du passé comme du présent, la recherche ne s’arrete jamais ! Du Blues et de la Soul de Memphis. On en retrouve beaucoup dans l’album. Flying Lotus nous a fait réaliser que tu pouvais vraiment t’exprimer, même avec une sensibilité Pop. Il ne faut pas se limiter aux structures ennuyeuses imposées par le DJing. Les deux albums de Burial nous ont aussi beaucoup marqués. Le premier vrai exemple de Dance Music rétrospective. La manière dont ça a été produit le fait percevoir comme un vrai souvenir. Des noms actuels, je dirais OM Unit, Ital Tek, Blue Daisy, …

Jungle a toujours été sur le point de faire son grand retour mais ne l’a jamais vraiment fait. C’est ce qui lui a sans doute permis de rester vraiment rafraichissante. Des gens comme Fanu ou ASC, qui font leur propre truc dans leur coin, nous plaisent aussi beaucoup. Noisia est aussi assez intéressant, même si nous ne sommes pas fans de tous les morceaux, ils sont assez innovateurs quand ils en viennent à la D&B. Rockwell, oui, mais c’est dommage que son son se retrouve noyé dans tous les clones de vingt ans qui veulent le suivre. QUELLES SONT LES CHOSES QUI VOUS ONT VRAIMENT DONNÉ ENVIE DE PRODUIRE ? Hobzee : A la fin des années 90 il n’y avait pas vraiment de sous-genres. Mais les premiers Calibre et M.I.S.T m’ont donné envie de faire quelque chose de similaire. J’aimais aussi ce qui sortait sur Virus et Bad Company, mais je n’ai jamais eu envie de faire ce genre de choses. Je voulais avant tout être DJ à la base. Dès que j’ai pu j’ai investi dans des platines. Zyon Base : J’y suis venu un peu plus tard pour ma part. Je jouais de la guitare dans divers groupes, puis j’ai composé du Hip-Hop, du Downtempo avant de passer à la D&B. Mais à Manchester, la scène Drum & Bass était celle où il était le plus intéressant de s’investir. Ce sont les gens qui m’ont donné envie de m’y investir vraiment. La vibe qui régnait dans ces soirées, et qui s’est développée en amour pour la musique. Hobzee : Pareil pour moi. La D&B / Jungle était très fortement représentée à l’école. Des amitiés se créent, l’atmosphère est incroyable. Quand tu t’investis dans un certain genre de musique étant jeune, c’est pour beaucoup plus que la musique seule. C’est l’expérience. On a sans doute perdu de vue tout cela. Mais je pense que les ados qui vont en soirée maintenant aiment la D&B et le Dubstep autant que nous l’avons fait à leur âge. VOUS AVEZ FINALEMENT SORTI CET ALBUM SUR VOTRE PROPRE LABEL, NONE60, CE QUI AURAIT PU S’AVÉRER TOUT AUSSI RISQUÉ ! POUVEZ-VOUS DIRE UN MOT À CE SUJET ? Nous avons créé None60 car nous n’avions pas envie d’envoyer à nouveau des démos aux labels. Nous étions contents de pouvoir le sortir sur Soul:R, mais comme ça ne s’est pas passé, il semblait approprié de créer notre propre label pour le sortir. C’etait quelque chose que nous avions l’intention de faire une fois l’album sorti de toute façon. C’est sympa sachant que maintenant nous avons le contrôle. Nous avons un remix de Calibre pour le premier 12 ‘’, Marcus Intalex et OM pour le suivant. C’est certain que ça aide, sans les remixes de l’album ça aurait sans doute été risqué en effet. Mais nous espérons et pensons que nous avons fait les choses correctement. Nous avons été honnêtes et nous savons que nous n’allons pas faire des millions, nous voulions juste rendre justice à l’album. UN DERNIER MOT POUR LA FIN (FRANÇAIS, SI POSSIBLE) ?

EN D&B ? Hobzee : Le hot dog ? Calibre est toujours aussi étonnant. Fracture & Neptune également. Equinox, Skitty. Les gens vont écouter notre album et dire « oh ils n’utilisent pas de breaks, blablabla… » Mais c’est seulement la manière dont nous faisons de la musique. Nous aimons toujours les morceaux breakés. La

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Zyon Base : Le walk-man ? (Rires.)

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CULTURE VISUELLE VISION CULTURELLE

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INTERVIEW | OCTANE | UK

Interview par Marie-Charlotte Dapoigny Photo :DR

OCTANE & DLR

OCTANE & DLR SONT LES PETITS POULAINS DE LA DEEP TREND QUI SÉVIT ACTUELLEMENT SUR LES DANCEFLOORS ANGLAIS. ON NE PASSE PAS IMPUNÉMENT PAR LA CASE CASSAGE DE GENOUX DE L’ÉQUIPE BASS MAG SANS RECEVOIR SON INTERVIEW RÉGLEMENTAIRE. ALORS VOILÀ, CHRIS (OCTANE) PASSAIT PAR LÀ, COMME DE PAR HASARD, L’AIR SOBRE, GUILLERET, APTE AU PASSAGE À LA QUESTION. NOUS L’AVONS INTERCEPTÉ. AU DÉTOUR D’UNE CONVERSATION PASSIONNANTE SUR L’ORIENTATION SEXUELLE TROUBLANTE DES DJS D&B, QUELQUES INFORMATIONS IMPORTANTES ONT RÉUSSI À FILTRER.

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SALUT CHRIS ! MA PREMIÈRE QUESTION CONCERNERAIT LE PROJET OCTANE & DLR, QUI N’EST VIEUX QUE DE QUELQUES ANNÉES. QU’EST CE QUE VOUS FAISIEZ AVANT ÇA ?

moquent. Pas comme une bonne part de ce qui se fait en Pop / Dance commerciale. Avec la Drum, il y a de la passion dans la salle.

On travaillait séparément. J’étais Octane, il était DLR… (notez le petit relent romantique qui se dégage de cette belle précédente formule, ndlr) On produisait depuis des années chacun de notre coté. J (DLR) participait à la programmation d’un événement pour lequel j’avais été booké. On s’est trouvés et puis ça c’est fait comme ça, tout simplement. On faisait déjà de la musique depuis une dizaine d’années, un peu de tout. Oui, je sais, on est vieux… (Rires) À la fin je me suis mis à coller sévèrement à tout ce qui contenait des beats et de la basse. Mais ça ne fait que deux ans environ que les gens ont commencé à jouer nos morceaux.

VOUS PRODUISEZ UN TYPE DE SON QUE CERTAINS OSERAIENT SUREMENT RATTACHER COMME INSPIRÉ DE L’ANCIENNE NEUROFUNK. MAIS C’EST QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU ET QUI TEND À SE DÉVELOPPER JE TROUVE, À RATTACHER À UNE TENDANCE UN PEU « DEEP », COMME UN SON NU SKOOL PLUS SOMBRE QUE CE QUI SE FAIT EN DANCEFLOOR. QU’EST CE QUE TU EN PENSES ?

POURQUOI LA BASS ALORS, ET QU’AVIEZ-VOUS ÉCRIT AVANT ? Eh bien de tout, vraiment ! Tout le monde écoute d’autres genres musicaux, et essaie de se mettre à différents styles. C’est une bonne chose d’en faire l’expérience, même si on ne s’y met pas à fond. J’ai beaucoup appris des autres genres musicaux, d’essayer de les composer… Je pense que c’est une évolution naturelle en tant que producteur, mais peut être qu’en fait ça ne concerne que moi & J. EH BIEN, CERTAINS PRODUCTEURS ONT ÉTÉ IMPLIQUÉS DANS LE MOUVEMENT BIEN AVANT DE COMMENCER À PRODUIRE. C’EST LA RAISON POUR LAQUELLE ILS PRODUISENT ESSENTIELLEMENT DE LA D&B TOUT AU LONG DE LEUR CARRIÈRE. MÊME S’ILS ESSAIENT D’AUTRES STYLES, POUR S’AMUSER. D’AUTRES VEULENT JUSTE FAIRE DE LA MUSIQUE, PUIS CROISENT LE CHEMIN DE LA DRUM… C’est vrai. Nous avons commencé en tant que DJs, puis avons évolué dans ce que nous faisons maintenant. Je me souviens de ma première soirée. J’avais à peu près 15 ans alors. Je jouais de la House ou du Garage... Je me souviens que j’étais encore plus nerveux que ce que je pensais être possible. Mais j’avais aux alentours de 20 ans quand j’ai commencé à écrire ma propre musique. J’ai donc commencé d’abord en tant que DJ. ET ALORS, QU’EST CE QUI T’A VRAIMENT SCOTCHÉ À L’UNIVERS DE LA D&B ? La vibe… Simplement le sentiment de satisfaction d’une énorme basse. Les autres genres peuvent te rendre heureux, triste, psychotique, etc… Mais la D&B te prend aux tripes. J’ai adhéré aux premiers Ram et Moving Shadow. Il y a beaucoup de courants différents maintenant certes, mais j’essaie de regarder le genre comme un tout. UN TOUT AUX INFLUENCES NOMBREUSES, ET VARIÉES… C’est pourquoi j’ai toujours été convaincu de l’importance de ne pas être fermé aux autres genres musicaux autour… La D&B est influencée de toute part… Ce qui est magnifique… Nous sommes des personnalités très éclectiques. C’est plus évident dans la D&B que dans n’importe quel autre genre. C’est ce qui maintient bon nombre d’entre nous à flot dans cet univers. Une bonne grosse part du public aime vraiment la musique… ça n’est pas un genre musical dont les gens se

Tu sais quoi ? Je n’en sais rien. On essaie juste de produire la musique qui sonne bien à une époque donnée. On ne veut pas se jeter à corps perdu dans ce qui sonne nouveau, frais, hype. On pense que notre son est bien particulier, organique, naturel. Je pense qu’une bonne part de ces impressions sont subjectives. Nous voulons nous en tenir à « organique, naturel, tordu » Pas nécessairement deep. Nous voulons nous faire notre propre place… Nous ne voulons pas être les prochains, Noisia ou Spor… Ils ont déjà laissé leur marque et il est important pour nous d’être nous-mêmes. Si notre son ressemble à celui de quelqu’un, ce n’est vraiment pas intentionnel. ALORS VOTRE ÉTENDARD, CE SERAIT UN PEU CELUI DE L’ « ORGANIC MUSIC », UN PEU L’ÉQUIVALENT DU BIO, MAIS EN MUSIQUE ÉLECTRONIQUE ? C’EST SYMPA COMME LANCEMENT, ÇA POURRAIT ÊTRE UNE NOUVELLE MODE… MAIS IL VOUS FAUDRAIT PORTER DES T-SHIRST VERTS ! Ma couleur préférée !! (Rires.) J’AI ENTENDU DES RUMEURS AU SUJET DE TES RAPPORTS AVEC LES CHATS ! (SANS VOULOIR CITER MES SOURCES, IL SEMBLERAIT QU’UN CERTAIN PRÉNOMMÉ ANTHONY, PATRON DE DISPATCH RECORDINGS, EN SOIT À L’ORIGINE) JE ME DEMANDE SI… Oui, Ant Tc1 s’y connaît en matière de bestialité. Mais c’est peut-être aussi que tu as l’esprit un peu tordu ! ET L’AUTRE FOIS TU AS AVOUÉ QUE TU AVAIS VIOLÉ UN PAUVRE PETIT CHAT ! NON ! C’est toi qui as dit ça. Le chat s’était perdu… Je l’ai pris et je l’ai soigné. Enfin pas vraiment perdu… Sa famille avait déménagé. OUI, ENFIN, « PRIS SOIN »… ON SE COMPREND. Tu es vraiment trop GAY ! (Rires.) LA DRUM & BASS EST UN MILIEU GAY. NOUS LE SOMMES TOUS UN PEU. LA PREUVE, IL N’Y A QUE DES HOMMES… LE MOT DE LA FIN ? 2012 : Method LP. Et puis un petit coucou à Ant, notre papa.

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INTERVIEW | KANNAMIX | FR / UK

Interview par Aurèle Jacquot Photo : DR

KANNAMIX IL Y A DES GARS COMME ÇA, DES FOIS, QUI FONT LES CHOSES À L’ENVERS. ETUDIANT EN SOUND DESIGN, VIVANT EN ANGLETERRE, KANNAMIX EST DES RARES PRODUCTEURS FRANÇAIS AYANT SU SE FAIRE UN NOM LÀ-BAS, EN À PEINE DEUX ANS. CONSACRÉ PAR DES RELEASES SUR LES TANKS HEAVY ARTILLERY OU SECOND TO NONE, CE JEUNE PRODUCTEUR A PROFITÉ D’UNE DATE À LA RESERVOIR DOGZ 5, FIN NOVEMBRE À LYON POUR FAIRE SON GRAND RETOUR AU PAYS DU PINARD. EN PLUS COMME IL EST COOL, ON S’EST FAIT UNE INTERVIEW. PRÉSENTE TOI !

DJ là-bas. J’espère remédier un peu à ce problème avec ma prochaine sortie sur le label anglais Dub All Or Nothing, qui organise aussi d’énormes soirées partout en Angleterre.

Je suis Kannamix ! (Rire) TU VIS EN ANGLETERRE, C’EST COMMENT ? Ma vision a évolué depuis 3 ans que j’y suis. J’étais parti dans l’esprit «Skins» et au départ c’était tout à fait ça : les soirées tout le temps, les boissons, le peu de sommeil... D’ailleurs on était un duo a l’époque et on jouait surtout de l’électro. Mais bon, après les choses on été plus difficile à l’université et personnellement. Ainsi j’ai découvert le Dubstep et je suis scotché depuis deux ans...

TU DIS QU’IL Y A PEU DE SOIRÉES EN ANGLETERRE, TU CASSES LE MYTHE DE TOUTE UNE GÉNÉRATION DE RAVERS LÀ !! Il y a peu de soirées Dubstep oui. En tout cas dans ma ville (Leicester, ndlr) ça fait trois ans que j’essaye d’en monter une et il y en a une seule autre qui est apparue cette année. Mais j’ai été assez surpris par la réaction du public français qui était assez gros comparé à ici. Après bien sûr, il y a d’énormes évènements en Angleterre !

TU PRÉVOIS D’Y FAIRE CARRIÈRE ? Non je ne veux pas rester ici ! J’aimerais aller en Californie, si possible l’an prochain. Mais bon, ça parait assez difficile. Sinon je sais pas…Pour ma carriere je veux vraiment tout lier, l’ingénierie du son, le mix, la production, mon label et avec un peu de chance réussir à vivre de ça, aller un peu plus loin sur le chemin. ET LE FAIT DE VIVRE LÀ-BAS T’AS-T-IL PERMIS DE PROGRESSER MUSICALEMENT PARLANT ? Alors c’est une question assez compliquée... Au niveau de la production, oui carrément. Je pense pas que j’aurais découvert et adhéré au Dubstep sans être dans l’ambiance UK. Ceci dit il y a très peu de soirées Dubstep là où j’habite et même en général. C’est difficile d’avoir une place en tant que

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TU ME RASSURES ! POUR CHANGER, C’EST QUOI JUSTEMENT LE DUBSTEP POUR TOI ? Hum... Pour moi c’est un style de production à 140 BPM. On peut tellement faire de choses avec ça... Il y a un groove «Dubstep» surtout influencé par les producteurs comme Skream, Benga, Coki... Mais après je respecte tout type de Dubstep tant que le sound design est originale et que la track est solide. Le seul truc qui m’énerve c’est quand un producteur utilise 15 fois les mêmes sons... Surtout le fameux YOY.... DU COUP TU KIFFES QUOI EN CE MOMENT ? En Dubstep j’aime beaucoup le travail d’Arkasia, un pote de Paris que vous connaissez tous. Numbernin6, xKore, Kaza,

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Besoin d’une distribution ciblée ? Salles de concerts, Cafés concerts, Salles d’expositions, Galeries d’Art, Musées, MJC, Salles de spectacles, Médiathèques, Lieux d’échanges, Universités, Offices de tourisme, Festivals, Magasins culturels etc.

Hulk… mais aussi des trucs plus «deep» comme Kromestar ou Phaeleh. J’écoutes aussi de plus en plus de Drumstep / DnB et je viens d’ailleurs de finir une nouvelle track Drumstep il y a peine une heure ! TU AS DES SORTIES DE PRÉVUES EN CE MOMENT ? Oui, plusieurs. J’ai une sortie de plusieurs titres prevue en début d’année sur mon label GAWA. Ça sera un Ep assez mélangé, entre Dubstep violent et mélodique. Après, j’ai un gros EP prévu sur Dub All Or Nothing en Angleterre avec 2 tracks à moi, une collaboration avec Arkasia et un remix d’xKore. Il y aura même aussi le remix d’un guest surprise ! On va faire pour le coup une soirée de lancement à Londres, au club «Cable», avec tous les artistes présents sur l’EP. Ce sera pour début février je pense. DONC QU’EST-CE QU’ON PEUT TE SOUHAITER POUR LA SUITE ? PLEIN DE BONNES CHOSES JE SUPPOSE ! (Rire) On verra bien ! J’espère en tout cas. Et je travaille tous le temps pour aller vers l’avant. J’espère que vous écouterez mes morceaux et mes mixtapes ! Vous pouvez aussi venir taper la causette sur le mur de la page facebook Kannamix ! BIG UP ! Big up à toi ! Merci à vous et un clin d’oeil à tous ceux présents à la Reservoir Dogz 5 !

Albertville, Ambérieu-en-Bugey, Ambérieu, Andrézieux-Bouthéon, Annecy, Annecy-le-Vieux, Annemasse, Annonay, Aubenas, Aussois, Barberaz, Bellegarde, Bellegarde-sur-Valserine, Belley, Bévenais, Bourg-Argental, Bourg-St-Maurice, Bourg-en-Bresse, Bourg-lès-Valence, BourgoinJallieu, Bourg-Saint-Andéol, Brainans, Brignais, Bron, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Chamonix, Champagne-au-Mont-d’Or, Chassieu, Corbas, Dardilly, Décines-Charpieu, Die, Échirolles, Feyzin, Fontaine, Genas, Givors, Grenoble, Hautes-Rives, Irigny, Joyeuse, La Chambon Feugerolle, La Mure, La Roche-sur-Foron, La Talaudière, La Tour-du-Pin, La Tronche, Lamastre, L’Argentière, Le Bourget-duLac, Le Fayet, Le Teil, Les Vans, L’Isle d’Abeau, Loriol, Lyon, Mâcon, Megève, Meylan, Meythet, Meyzieu, Miribel, Moirans, Montbrison, Montélimar, Montluel, Mornan, Moutiers, Nantua, Nivolas-Vermelle, Nyons, Oullins, Oyonnax, Payzac, Pérouges, Pontcharra, Portes-Lès-Valence, Privas, Pusignan, Rillieux-la-Pape, Rive de Giers, Roanne, Romans, Romans-sur-Isère, Rompon, Ruy-Montceau, St-Paul-Trois-Châteaux, Sallanches, Sassenage, Savigny, Seyssinet-Pariset, Seyssins, St-Chamond, St-Fons, St-Genis-Laval, St-Jean-deBournay, St-Jean-de-Maurienne, St-Marcellin, St-Martin-d’Hères, St-Peray, St-Priest, St-Étienne, St-Quentin-Fallavier, St-Vallier, Tain l’Hermitage, Tarare, Tassin-la-Demi-Lune, Thonon-les-Bains, Thueyts, Tournon-sur-Rhône, Tullins, Valence, Vallon-Pont-D’arc, Vals-les-Bains, Vaulx-en-Velin, Veauche, Vénissieux, Vienne, Villefontaine, Villefranche-sur-Saône, Villeurbanne, Viviers, Voiron, etc.

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CHRONIQUES | REVIEWS

Textes par Marie-Charlotte Dapoigny

CHRONIQUES

Matrix & Chords Hypnotize / Follow You

DaVip & Encode Massacre Mainframe

On attendait depuis un petit moment que le son unique de DaVIP & Encode vienne fracasser à nouveau les dancefloors à coup de tronçonneuse. Et c’est sur le label Mainframe qu’ils ont choisi de sévir cette fois. Un deux titres précis, qui ne fait pas dans la dentelle. On sent toute la puissance brute et métallique d’Europe Centrale, «Massacre» fait bien son effet.

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Metro

Metro, le label de Matrix, qui nous avait abreuvé en tubes au milieu des années 2000, ça ne vous dit rien ? Il avait, pensait-on, disparu dans la fusion avec Viper, le projet de Matrix & Futurebound. Eh bien détrompez vous, il est de retour, avec, pour fêter ça, un double titre dynamique et bien réussi. Pour ne pas déroger à l’idéologie d’un des piliers du Viper, qui se voulait de proposer une alternative plus musicale dans l’univers des sons dancefloor, une certaine musicalité se dégage tout de même de l’ensemble ce qui n’est pas pour déplaire aux accros des synthés électro. Le tout dans une veine bien actuelle qui ne déprécie pas l’ensemble.

Silent Dust Silent Dust LP None60

Quand parfois certains prennent la peine de vouloir créer quelque chose de neuf et d’audacieux dans le petit univers du 170 BPM, il faut tout de même marquer le coup. Cela faisait bien longtemps qu’on attendait quelque chose de Zyon Base et Hobzee, deux des meilleurs producteurs Liquidfunk de la fin des années 2000. Ils reviennent en force avec un brillant LP, et il nous faut saluer la performance et l’engagement artistique sous-jacent. Tout y est équilibre, perfection, calme et empirisme. Des influences Jazz, Trip-Hop, classiques. La musique se veut naturelle, organique, et la basse expressive. Le message est là, à vous de le saisir. Avec des remixes de Marcus Intalex, Calibre et Om Unit, pour ne rien gâcher.

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Noisia Could This Be

Xilent Skyward EP

KABUKI Club Session Vol. 4

Noisia fricote toujours avec les hautes sphères du monde de l’Electro et se décide, de temps en temps, à nous faire l’honneur d’une petite sortie D&B. Très attendu, et signé sur le label Mau5trap (et on ne vous fera pas l’injure d’en citer le propriétaire), le titre fait tout de même un petit effet de pétard mouillé dans l’oreille. Alors, ne seraient-ils plus dans le coup ? Impossible, surtout qu’ils savent s’entourer des bonnes personnes. C’est joliment fait, bien construit, ça fonctionnera sûrement, mais ça manque décidément d’un petit supplément d’âme.

L’univers grinçant et musical de Xilent a toujours autant de succès. Pour ce nouvel EP signé sur Audioporn, il persiste et signe d’une main de maître. Si vous aimez les reeces qui démangent l’oreille, les rythmiques métalliques bien Techy, vous aimerez probablement ce qu’il nous propose au menu. En Dubstep, on apprécie le travail rythmique bien que le groove naturel de la voix de Tali sur ‘Gravity’ n’ait pas été bien valorisé.

Liquid V, organe Liquidfunk de V Recordings, a cette fois fait confiance à l’un des plus stimulants artistes de son roster, Kabuki, pour choisir les vingt titres inédits du quatrième volume de sa compilation : Club Sessions. On y retrouve les titres bien orchestrés de quelques artistes déjà signés sur le label, comme Mr Joseph, Dramatic & DbAudio, Peshay, Crytical Dub, Eveson,... Mais les deux meilleurs titres restent à nos yeux ceux de Calibre et de Stealth, tout simplement magistraux, qui augurent le meilleur pour la suite de l’actualité du label.

Mau5trap

Audioporn

Liquid V

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FREE DOWNLOAD | FREE TRACKS

Textes par Sebastien Zandrini

LA SELECTA DU DIGGA TC FT DREAD MC - BURNING STARLIGHT (STEPZ REMIX) Download exclusif pour Bass Music Magazine à retrouver sur notre Soundcloud : soundcloud.com/bass-music-magazine Après un passage par le Métal (dans le groupe Masdelpouch) puis par le Reggae, STEPZ se dirige vers la Jungle et la Drum & Bass et intègre le crew Cool & Deadly. Il participe récemment au concours de remix de Burning Starlight de TC et offre à Bass Music Magazine l’exclusivité du téléchargement de sa production. Téléchargez gratuitement son remix Drumstep énergique et dancefloor ! http://bit.ly/rFhS0Y

SIVE EXCLU G A M BASS LOAD N W O D !!! TRACK

BIG NARSTIE – GAS LEAK (DJ ABSURD DUBSTEP REMIX) http://bit.ly/sOW5zX

R/D – WISHBONE (FEAT SWAN) http://bit.ly/sVWBEh

TRUTH – THE WORLD IS SPINNING http://bit.ly/td2wwV

AFROJACK & STEVE AOKI FEAT MISS PALMER – NO BEEF (ENIGMADUBZ) Je n’aurais qu’une chose a dire : on se demande même pourquoi écouter l’original !!! EnigmaDubz a su redonner au morceau tout le coté épique qu’apporte la voix de Miss Palmer avec ce remix popstep qui met en valeur l’indéniable qualité de production de cet artiste. http://bit.ly/uE739B

50 CARROT – FREE EP FREE EP Tracklist: 1. 50 Carrot - Burial 2. 50 Carrot - Liquid Acid [Bukez Finezt VIP] 3. 50 Carrot - Lust Frequency 4. 50 Carrot - Yush! http://bit.ly/sZto8r

50 CARROT - JUMP (SOLOMAN VIP) http://bit.ly/tnvzjn

ENIGMA DUBZ – RUN TINGZ http://bit.ly/rN71If

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FREE DOWNLOAD | FREE TRACKS

Textes par Sebastien Zandrini

TRACKS APHEX TWIN - AVRIL 14TH (TERRAVITA DRUMSTEP REMIX) Terravita ressort un vieux son d’Aphex Twin datant de 2001 pour le remettre au gout du jour avec cette énergique version Métal / Drumstep . C’est un préambule de leur prochain EP a sortir chez Subhuman Records. http://bit.ly/avril14th

MARK INSTINCT – ROOM SHAKER Moombahcore. http://bit.ly/roomshaker

HEROES & VILLAINS - AVION FEAT TAMARA SKY Le gros Swag d’Atlanta dans toute sa splendeur : un morceau aux frontières entre Dubstep, Crunk et Moombahcore. http://bit.ly/aviontamara

DATSIK & BASSNECTAR – ELEVATE On ne présente plus Datsik, Bassnectar non plus d’ailleurs. Que dire de plus si ce n’est que Datsik nous offre 2 autres morceaux sur son soundcloud, un perso et un en collaboration avec Excision, allez y faire un tour, ça vaut son pesant de clics ! http://bit.ly/datsikelevate

NIGHTMARE & ONI – INSTIGATION Morceau en téléchargement gratuit pour fêter leur 200 likes sur Facebook. http://bit.ly/srzFK2

MONSTERS - FREE STUFF AD – Imitation http://bit.ly/adimitation

IRK – IT http://bit.ly/tIXZrg

TRAINREK – MIRRORS EDGE http://bit.ly/rGQKIv

AUDIAK – K-PIT / BACK AGAIN http://bit.ly/w5dfND http://bit.ly/swEf7J

GAPPY RANKS X MODESELEKTOR (POIRIER MASHUP) Histoire d’accompagner l’interview réalisée par notre correspondant local à Montreal. http://bit.ly/tEreEN

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FREE DOWNLOAD | FREE MIXTAPES

Textes par Sebastien Zandrini

MIXTAPES GOLDIE – TRIPLE J MIX A l’ancienne ! Un mix parfait du vétéran, pardon de l’icône, non excusez moi, du demi-dieu de la Drum n’ Bass !! Quoi ?? Vous connaissez pas ??? J’avais presque oublié que certains de nos lecteurs sont nés après 1990, shame on me… http://bit.ly/svKD1t

NONAMES – AUTUMN MIX FOR MISTAJAM Les mixes de Nonames sont toujours d’une qualité irréprochable, que l’on parle de la technique ou de la playlist, les morceaux sont tous plus bangers les uns que les autres, toujours relevés par les explosifs Foreign Beggars. On commence Grime pour finir Dubstep dans une pure tradition anglaise. A noter ici le morceau « Jump Back » avec les Beggars, Skism et Flux Pavilion sorti récemment chez Circus Records. http://bit.ly/vN7PCV

ZARDONIC – FAST DUBSTEP MIX http://bit.ly/s5iTdr

MC FLY – REMEMBER SOUNDSTATION DNB MIX http://bit.ly/unVGbn

MOCHIPET – GLITCH FM MIX 2011 http://bit.ly/sJOp4f

JAKES – MONEY, CASH, CARS http://bit.ly/uMdJ1s

KLEPTO – STUDIO MIX DECEMBER 2011 http://bit.ly/w1Fe0C

WWW.BASSMUSIC.FR

BASS MUSI C M A G A Z I N E A . K . A . B A S S M A G FANZINE PAPIER + EZINE PDF + BLOG + AGENDA ONLINE 30

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PLAYLISTS NIVEAU ZERO (FR)

AD NOISEAM / CHATEAU BRUYANT / PEACE OFF / HENCH MODESELEKTOR - Monkey town AUCAN - Black rainbow DORIAN CONCEPT - Here tears taste like Pears JAMES BLACKE - James Blake BALKANSKY & LOOPSTEPWALKER - Simetria HECQ - Avenger AMON TOBIN - Isam FEIST - Metals SBTRKT - Sbtrkt ENDUSER - Even weight

BEST UMS OF ALB 2011

HABSTRAKT (FR)

BUYGORE / SECOND TO NONE MUSIC / CHATEAU BRUYANT 1. Addergebroed ft Maksim - Bodypop (Mechanoid Audio) 2. MSD - Get crunk (Dubsaw) 3. AFK & DKS - Shining 4. Eptic - Like a boss (dub) 5. Gil Scott-Heron & Jamie XX - NY Is Killing Me (XL Recordings) 6. Night Drugs ft Moona - Higher (Get Flavor Records) 7. 123Mrk - Weird (Squelch and Clap) 8. Dismantle - The Witch 9. Moderat - NR22 (BPitch Control) 10. Nicolas Jaar - Être (Circus Company)

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