Baron V3 N5 - L'Allemagne

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DESIGN • AFFAIRES • CULTURE

vol.3 numéro

HIVER 2013

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3 $ Canada 3 $ États-Unis 3 € Europe baronmag.com

18hrs à BERLIN • FLANEUR MAGAZINE BREAD & BUTTER • matthias heiderich

GOETHE-INSTITUT • Cris Wiegandt Design thinkers ‘13 • Nicolas ménard Startups et Marmalades • Gigs-2-go


Philippe Malouin 19 février 2014, 18 h Espace Infopresse Réservez votre billet masterclasses.index-design.ca

TARIF RÉDUIT jusqu’au 24 janvier 129$ / billet • 1150$ / 10 billets

FAIT PAR DES DESIGNERS, POUR DES DESIGNERS. MONTRĒAL

300 ADRESSES DESIGN

300 DESIGNERS D’INTÉRIEUR

19 SEPTEMBRE 2014

Un guide de produits pour construire, rénover et aménager

Un guide pour réaliser vos projets résidentiels et commerciaux

L’expérience inédite pour découvrir, apprendre, réseauter et célébrer le design !

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BARON V3.N5 - hiver 2013

CONTENU

Directeurs de publication et contenu Nelson Roberge et Leonardo Calcagno Éditeur, directeur artistique et de contenu Nelson Roberge : n.roberge@baronmag.com Éditeur, directeur publicité et marketing Leonardo Calcagno : calcagno.l@baronmag.com

Photo: Matthias Heiderich

Rédacteur en chef Marc-André Labonté : ma.labonte@baronmag.com Illustration de couverture Matthias Heiderich : matthias-heiderich.de Collaborateurs Nelson Roberge, Leonardo Calcagno, Catherine OuelletCummings, Mélissa Pelletier, Marc-André Labonté, Ricarda Messner, Marc-André Laporte, Evelyne L. Morin

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Écoutez... Berlin

Baron suggère six artistes musicaux originaires de Berlin.

De Berlin

info@baronmag.com (514)516-0832

7 Baron est publié par Extra Caramel édition - mise en marché - production

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L’équipe

Faites connaissance avec l’équipe derrière Baron, que ce soit sur le web ou sur papier.

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Extra Caramel est le bras créatif de Baron. Elle est responsable du développement de la créativité, de la production, de la recherche de commandite et de la stratégie de réseaux sociaux.

Berlin

Coups de coeur Baron à Bread & Butter 2014

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Baron livre ces six coups de coeur d’entreprises présentes à l’évènement Bread & Butter .

Édito

Baron se déplace au sud-ouest, avant les Fêtes, pour tenter une légère incursion dans l’univers créatif de Berlin.

Intéressé à annoncer sur le réseau Baron ? Demandez conseil à nos experts pour maximiser l’impact de votre campagne selon vos objectifs.

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6972, #2 Chabot, Montréal H2E 2K5 extracaramel.tv ISSN : 1927-1409 Dépot légal à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Archives Canada

Startups et Marmalades

DU fond de mon tiroir

Trop de créativité perdue

Dans l’univers des entreprises en marketing, design et consultation, un élément qui m’a beaucoup marqué cette année est la perte de temps consacré à la rédaction et à la création d’idées originales et pertinentes pour des clients qui demandent un avis, mais qui, au final, n’en tiendront pas compte. Vous connaissez ?

Kiosque à journaux ; Flaneur Magazine : découvrir une ville, une rue à la fois

C’est sous l’influence des films Rear window, d’Alfred Hitchcock, et Hiroshima mon amour, d’Alain Resnais, que Ricarda Messner a décidé de réaliser sa propre revue : Flaneur Magazine.

Montréal

Baron a rencontré Jeff Lizotte, mieux connu sous le nom de Jeff Lee. L’entrepreneur, qui a mené le navire de bombe.tv, est maintenant à la barre de Marmalades, une application pour ceux qui aiment la lecture numérique.

BERLIN

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Chronique de Marc-André Laporte

Personne n’a dit que ce serait facile

On peut craindre qu’à force de parler de crises et de difficultés économiques, les créateurs en viennent à se démotiver et abandonnent. Pourtant, au contraire, qu’il est bon, en ces temps troubles, d’être créateur autonome !

www.baronmag.com

À BARON

12$

POUR UN AN

pour recevoir le journal à votre porte Achetez immédiatement ce forfait à l’aide de votre téléphone intelligent en balayant ce code QR

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b a r o n m a g .c o m

ABONNEZ-VOUS


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Écoutez... BERLIN hip hop

sookee & majusBeats sookee.de

Rap aux propos féministes et lesbiens, offrant une sonorité douce et ponctuelle. rock alternatif

Judas and the Winehearts

judasandthewinehearts.com

Rock indie avec des airs de folk-country.

art pop

The Islanders

Theislandersmusical.bandcamp.com

P.17 Cris Wiegandt

Projet construit comme une comédie musicale ou un opéra rock. Textes amusants, musique rafraîchissante et éclectique.

Électro

torky tork

torkytork.bandcamp.com

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Henry Fonda

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hip hop

Dynasty

jakarta-records.de

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Balado Baron

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Berlin

Londres

Berlin EN COUVERTURE

Matthias Heiderich

Photographe autodidacte berlinois, le travail de Matthias a été mentionné sur plusieurs médias internationaux, dont le magazine DWELL.

Branchez vos écouteurs sur votre téléphone intelligent et balayez le code QR pour écouter le vox pop de l’évènement Lunettes & Glasses.

Comment ça se passe dans le coin de Berlin ?

Petit débroussaillage de ce qu’on retrouve de mieux à Berlin, côté musique indépendante.

Nicolas Ménard : bons baisers de Londres

Nicolas Ménard a beaucoup travaillé à la pige comme designer graphique et motion designer pendant ses études. C’est après le bac qu’il déménage à Londres pour approfondir sa démarche artistique au Royal College of Art.

hfxpv.blogsport.de

Rapide, low-fi, violent, D.I.Y.

Goethe-Institut Montréal : Soft power allemand

Découvrir la richesse de la culture allemande dans le confort de votre ville. Voici ce qu’offre le Goethe-Institut Montréal à la population québécoise, depuis 1962.

Musique instrumentale composée d’échantillonnages tirés de la série télé Polizeiruf 110.

grind-hardcore

Montréal

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Trois points de fuite pour l’horloge 3P

En septembre, Baron dévoilait Lily, une petite tasse à espresso faite à la main par l’entreprise Milan. Baron récidive et collabore avec Robocut, un studio de design et de fabrication digitale, pour présenter, cette fois, l’horloge 3P.

b a ro n m a g .c o m

Une musique rythmée et dansante qui jumèle la soul avec le rap de la vieille école.

EXTRA CARAMEL • SPÉCIALISTE DU MÉDIA ET DE LA CRÉATION DE CONTENU • 514-516-0832 • extracaramel.tv


INTRODUCTION 5

Édito

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18hrs à Berlin

Ricarda Messner, éditrice de Flaneur Magazine, suggère huit endroits à découvrir lors de votre prochain séjour à Berlin. Berlin

Cris Wiegandt : une Brésilienne à Berlin

La designer et animatrice Cris Wiegandt a élu domicile à Berlin il n’y a que quelques années.

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Toronto

Design thinkers ‘13 le design au-delà de l’éthique

Evelyne L. Morin s’est rendue à Toronto pour assiter à l’édition 2013 de l’évènement Design Thinkers. Elle en a fait un compte rendu en dessin.

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What can Marxism offer us today?

Interview with Matthew Johnson, editor of of the book, The Legacy of Marxism Contemporary Challenges, Conflicts, and Developments. LONDON

Caffeine magazine: Championing independent coffee

London’s Caffeine Magazine gives an inside look at independent cafés livening our neighborhoods. The editor, Katia Hadidian, explain to us how the project started.

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Marc-André Labonté

Berlin

Charlotte

Gigs-2-go: need some gigs?

In case you forget your USB key, make sure you always have a few backup gigs in your wallet! This is what led Kurt Rampton to design a tablet as big as a credit card, comprised of detachable mini USB keys.

Boutique Baron

Nouveau projet au sein de Baron, la boutique veut vous offrir des produits originaux de qualité supérieur. Cette boutique-catalogue est aussi une boutique éphèmère se promenant sur la route pour créer un lien direct avec les consommateurs.

De Berlin Eh bien, après s’être abreuvé de l’ambiance scandinave, sans être scandinave, de la capitale finlandaise, Baron se déplace au sud-ouest, avant les Fêtes, pour tenter une légère incursion dans l’univers créatif de Berlin. La plus grande ville et capitale allemande, première puissance économique de l’Union européenne, rare noyau urbain à avoir survécu, jusqu’à maintenant, à la vague de chômage qui afflige ses voisins italiens, français et espagnols, Berlin, égérie de design, manne des startups et véritable marché public d’idées et de tendances pour entrepreneurs bouillonnants, vous livre ses secrets dans les pages qui suivent. Essoufflés ? Sur-stimulés ? Pardonnez cette phrase marathon, qui visait principalement à injecter une bonne dose d’adrénaline dans votre imaginaire, trop souvent endormi par une panoplie de divertissements sans borne. En fait, mon humble personne a plutôt été surprise de constater à quel point Berlin, qu’on présente souvent comme une fourmilière économique, vibrante d’activité, semble être plutôt chill, voire, à la limite extrême, zen. Ou peut-être sont-ce nos intervenants, designers et entrepreneurs rencontrés qui, par un heureux hasard, parlent tous de l’harmonie qui les unit à leur ville ? Diantre, est-ce cet insoupçonné caractère joueur et décontract de la grande ville grise, révélé dans nos pages, qui m’insuffle ce malin désir de m’exprimer dans une plume à en faire rougir Mathieu Bock-Côté ? Prenez Ricarda Messner, jeune éditrice berlinoise qui a lancé Flaneur Magazine. La publication propose au lecteur de redécouvrir une ville (en l’occurrence Berlin, ville natale de Messner), une rue à la fois. Plutôt curieux et relax, non ? Et, qui plus est, le magazine « flâneur » prépare, pour 2014, une édition qui présentera une rue de Montréal, si on se fie aux paroles du directeur du Goethe-Institut montréalais, Manfred Stoffl. Mélissa Pelletier, elle, s’intéresse à la scène musicale plus underground de la capitale allemande, en présentant les établissements et entreprises/organismes qui mettent de l’avant les artistes et la liberté du processus créatif. Ajoutez à cela une entrevue avec l’artiste visuelle Cris Wiegandt, un itinéraire alternatif pour passer 18hrs à Berlin, un topo sur la foire marchande Bread and Butter, des suggestions d’artistes locaux pour noyer vos oreilles et quelques chroniques rondement menées par Marc-André Laporte et Nelson Roberge. Voilà amplement de quoi occuper vos précieux temps morts des fêtes de fin d’année, question de titiller votre machine à idées pour commencer l’année nouvelle avec une longueur d’avance sur ceux qui digèreront encore leur ragoût de pattes de cochon. De la paix, de l’amour et de la passion pour ce que vous entreprenez en 2014 and beyond, de la part de l’équipe de Baron.

Une chronique de Mélissa Pelletier sur l’industrie de la musique indépendante

TOUS LES JEUDIS SUR BARONMAG.COM

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Dans les coulisses...


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INTRODUCTION

le contenu de baron

Autour du monde

7 TORONTO p.19

Design Thinkers ‘13 le design au-delà de l’éthique

7 7

canada

7

Evelyne L. Morin s’est rendue à Toronto pour assiter à l’édition 2013 de l’évènement Design Thinkers. Elle en a fait un compte rendu en dessin.

États-unis

charlotte p.21

Gigs-2-go : need some gigs ?

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In case you forget your USB key, make sure you always have a few backup gigs in your wallet! This is what led Kurt Rampton to design a tablet as big as a credit card, comprised of detachable mini USB keys.

CANADA

MONTréAL

p.09

Startups et Marmalades

Baron a rencontré Jeff Lizotte, mieux connu sous le nom de Jeff Lee. L’entrepreneur, qui a mené le navire de bombe.tv, est maintenant à la barre de Marmalades, une application pour ceux qui aiment la lecture numérique.


INTRODUCTION

7

L’équipe

BERLIN

Angleterre

LONDRES

p.12

Nicolas Ménard: Bons baisers de Londres

Nicolas Ménard a beaucoup travaillé à la pige comme designer graphique et motion designer pendant ses études. C’est après le bac qu’il déménage à Londres pour approfondir sa démarche artistique au Royal College of Art.

Recevez, chaque mardi matin, les nouvelles entrevues et actualités, les évènements à venir et plus

Leonardo Calcagno

Marc-André Labonté

calcagno.l@baronmag.com twitter : @baronmag

ma.labonte@baronmag.com twitter : @kandrelab

Spécialiste en média, imprimé et numérique, Nelson à publié son premier magazine à l’âge de 16 ans. Il aime la créativité en entreprise, les concepts audacieux et le rock.

Éditeur indépendant depuis toujours, Leonardo s’inspire des tendances mondiales économiques et se nourrit de marketing expérimental. Consultant en stratégies de financement culturel et développement d’affaires, il aime questionner les structures établies.

Musicien, journaliste et artisan du milieu culturel montréalais, Marc-André gère sa propre entreprise de création musicale et a été directeur musical de CISM avant d’atterrir chez Baron. Il pratique régulièrement le matérialisme culturel.

Catherine Ouellet-Cummings

Mélissa Pelletier

Evelyne L. Morin

melissa@baronmag.com

evelyne@baronmag.com

catherine.oc@baronmag.com twitter : @labricot

twitter : @Meliaa13

twitter : @evymorin

Conceptrice-rédactrice pour L’abricot, son entreprise de design et communications.

Fondatrice et rédactrice en chef du webzine culturel Les Méconnus.

Cofondatrice de la boîte de design graphique Terminus Création.

Jean-Michael Seminaro

Marc-André Laporte

Ricarda Messner

seminaro@baronmag.com

ma.laporte@baronmag.com

ricarda@baronmag.com

Artiste-photographe, Jean-Michael capte les évènements organisés par Baron.

twitter : @Mrcndrlprt

Éditrice de la publication berlinoise Flaneur Magazine.

Auteur et blogueur sur donnetamusique.com, MarcAndré se spécialise dans la mise en marché créative en musique.

Vous êtes journaliste en devenir ? Vous voulez partager vos idées et passions ? Faites-nous parvenir un ou deux textes de votre cru avec une lettre de motivation qui nous explique ce qui vous passionne et pourquoi vous feriez un bon journaliste pour Baron. info@baronmag.com

b a r o n m a g .c o m

INscrivez-vous au bulletin baron

Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com twitter : @baronmag


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CULTURE ALLEMAGNE - BERLIN

Coups de coeur Baron à

BREAD & BUTTER Par Leonardo Calcagno calcagno.l@baronmag.com

Les amateurs de mode urbaine seront ravis de savoir que Berlin sera l’hôte de la 13e édition de Bread and Butter, du 12 au 14 janvier. La foire commerciale regroupant détaillants, grossistes, fournisseurs, étiquettes privées, agences, entreprises, fashionistas et étudiants mettra en scène 600 exposants provenant des quatre coins du globe, qui dévoileront leurs nouvelles collections vestimentaires pour le printemps et l’été 2014. breadandbutter.com

CANADA

To-do : Toronto illuminée Le Toronto Design Offsite Festival est de retour pour une quatrième édition. On y propose, entre autres, une exposition d’autos en bois, la collaboration Paus+Grun de meubles en bois recyclé et la soirée de réseautage et présentations 20x20 PechaKucha Night Toronto vol.28. Du 20 au 26 janvier. (lc) todesignoffsite.com

Filson Établie depuis 1897 à Seattle, Filson manufacture des vêtements et sacs de haut calibre. La marque est très appréciée des amateurs de plein air, mais aussi des professionnels issus de la marine ou des pompiers. filson.com

Espadrij l’originale

Ithinkso

Espadrij ramène les espadrilles authentiques au goût du jour. Les souliers de canevas à semelle de jute s’annoncent comme un must de la prochaine saison chaude. Et, pour que ce soit VRAIMENT authentique, chaque paire est assemblée à la main dans la dernière usine d’origine encore fonctionnelle, dans les Pyrénées françaises. espadrij.com

Cinq architectes sud-coréens, adeptes de mode et de design, nourrissaient l’ambition de développer leurs propres objets quotidiens. En 2010, le rêve s’est concrétisé sous la bannière d’Ithinkso, avec une collection de sacs urbain et d’accessoires de voyage. ithinksoweb.com

ALLEMAGNE

DMY International Design Festival 2014

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La 12e édition du DMY aura lieu du 28 mai au 1er juin 2014, à l’aéroport historique allemand de Tempelhof. Des studios et designers du monde entier seront présents pour présenter leurs œuvres, assister à des cours et échanger avec leurs pairs. (lc) dmy-berlin.com

En février 2014, surveillez la collaboration

Slang Barcelona La jeune marque catalane, fondée en 1987, continue à offrir des collections pleines de couleurs, inspirées de la vie urbaine méditerranéenne. slangbcn.com

Claes Göran nabholz La Suisse a une tradition de perfection qui ne se perpétue pas seulement dans ses montres, mais aussi dans ses vêtements. Pour nabholz, fabricant de vêtements sportifs neutres et élégants pour homme, l’heure de la consécration est venue lors des Jeux olympiques de Mexico, en 1968, alors que la marque habillait les athlètes de 11 nations. nabholz1821.com

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Fondateur de la légendaire marque suédoise qui porte son nom, Claes Göran Bondelid voulait des souliers confortables et de qualité qui soient indémodables. Le look blue collar et durable des chaussures issues de ce désir ont depuis séduit le public. claesgoran.com


AFFAIRES

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CHRONIQUE

DU FOND DE MON TIROIR Nelson Roberge

TROP DE CRÉATIVITÉ PERDUe C’est maintenant le temps de faire la rétrospective de l’année. On évaluera nos meilleurs et moins bons coups, les nouvelles relations qui ont émergé, celles qui ont laissé leur place ; l’évolution de notre façon de gérer les choses. On fait généralement ce constat pour mieux entrevoir l’année à venir. C’est un exercice important, qu’on ne devrait pas négliger, et qu’il serait même bon de partager avec les collègues de travail, les clients et les gens qui nous entourent. Alors je partage.

CANADA - MONTRÉAL

Startups et Marmalades

Dans l’univers des entreprises en marketing, design et consultation, un élément qui m’a beaucoup marqué cette année, et qui ne vient pas mettre en lumière une découverte exceptionnelle et unique à 2013, est la perte de temps consacré à la rédaction et à la création d’idées originales et pertinentes pour des clients qui demandent un avis, mais qui, au final, n’en tiendront pas compte. Vous connaissez ? Tout ce temps perdu à essayer d’expliquer des concepts logiques à des individus qui ne te prennent finalement pas au sérieux. Il est vrai qu’en tant que consultant, le but du service est, d’abord et avant tout, d’informer le client sur les avenues possibles et stratégiques, en fonction de ses objectifs, puis de le laisser prendre ses décisions, desquelles le consultant doit être complètement détaché.

Par Nelson Roberge Photos: Jean-Michael Seminaro n.roberge@baronmag.com

Des startups se créent de façon exponentielle au Québec depuis peu. L’ère est à la technologie mobile. Dans l’univers de ces entreprises qui émergent, Baron a rencontré Jeff Lizotte, mieux connu sous le nom de Jeff Lee. L’entrepreneur, qui a mené le navire de bombe.tv, est maintenant à la barre de Marmalades, une application pour ceux qui aiment la lecture numérique. Jeff, spécialiste en marketing, s’est associé à Mathieu René et Mathieu O’Connor, respectivement directeur de la technologie et directeur exécutif. Baron s’est rendu dans les bureaux de Marmalades pour en savoir plus sur l’entreprise. Baron : Marmalades est, à la base, une application pour favoriser la lecture numérique. Comment a démarré le projet ?
 Jeff Lee : Le but est d’augmenter l’expérience de lecture. Dans notre cas, il s’agit de donner la possibilité aux gens de cliquer sur n’importe quel mot dans un livre pour accéder immédiatement à du contenu pertinent sur le web (vidéo, photo, articles), en lien avec le contexte du livre. Ce qu’on appelle du contextual search. B. : Mais vous comptez aller plus loin qu’une simple application… J. L. : Notre app est la première déclinaison de notre technologie. Nous pensons déjà à intégrer nos fonctions de recherche sur des plateformes en ligne, des magazines numériques et des journaux électroniques.

B. : Le financement est l’un des aspects les plus importants dans les startups. Comment s’en tire Marmalades, jusqu’à maintenant, et quel est le modèle d’affaires à long terme ? J. L. : On préfère attendre le lancement de

notre app pour lever des fonds. Ça nous permet de garder le contrôle et le plein pouvoir sur les décisions. Par contre, ça nous oblige à investir notre propre temps et argent. Mathieu et Mathieu ont déjà une compagnie de technologie alors, évidemment, ils absorbent une partie du risque et des heures de développement. B. : Selon toi, quelles sont les qualités qu’une startup doit avoir pour percer ? Quelles sont les idées qui ont le potentiel pour se démarquer ? J. L. : Ça prend une bonne idée, mais surtout une bonne équipe. L’idée, tu peux toujours l’ajuster, mais c’est l’équipe qui doit être assez vite sur ses patins.
 Là où ça se joue, ensuite, c’est au niveau de la mise en marché, du PR et des ventes. Mais ça, c’est ma job, alors ça devrait bien se passer. B. : Est-ce que les enjeux des startups ont changé avec le temps ? Que sont-ils devenus ? J. L. : Le modèle de revenu reste l’enjeu central.
 C’est bien d’avoir des utilisateurs par centaines de milliers, mais les serveurs et les interactions coûtent cher. Si on veut commencer à générer des profits pour les investisseurs, il faut que quelqu’un paie en fin de compte. En 2013, les gens s’attendent à utiliser tous les services gratuitement. Faut être créatif. Souvent, les startups vont vendre des forfaits prémiums pour upgrader l’expérience offerte aux clients.

Autre tranche de vie : un client approche un consultant en lui expliquant sa situation. Le consultant dit au client que, pour développer une stratégie, ça coûtera un certain montant. Le client se désiste, considérant que c’est coûteux de demander conseil. Il décide de faire à sa façon, sans stratégie précise, et bousille son projet. Il revient devant le consultant en lui demandant comment réparer les pots cassés. Difficile de lui annoncer qu’il est malheureusement trop tard… Et c’est ainsi dans plusieurs domaines. Ce qui est navrant, dans de tels cas, c’est qu’il en coûte plus cher de faire des réparations que de se préparer dûment. Comme le dit le vieux dicton : « Mieux vaut prévenir que guérir. » J’ai lu, cette année, sur le site Infopresse.com, une entrevue, conduite par Marc-Antoine Brouillette, avec Paul Lavoie, cofondateur de l’agence Taxi, qui déplore le recours aux soumissions (pitch) en marketing. Lavoie juge que ce processus, où beaucoup d’efforts, en argent et en temps, sont investis pour présenter des idées à des clients, livre rarement la marchandise. En guise de comparaison, l’interviewé cite les firmes comptables et les cabinets d’avocats en exemple : « Imaginez-vous aller d’un cabinet d’avocats à l’autre avec un cas à résoudre, leur demander de le résoudre gratuitement, puis faire votre sélection à la fin du processus avec les réponses en poche. C’est inconcevable, et, pourtant, nous vivons cette réalité au quotidien. » Comment faire outre au pitch ? Peut-être en développant nos dons de détecteur de client sérieux ; en questionnant les clients avant d’entrer en processus créatif ; en évitant de participer à des appels d’offre qui consistent à donner gratuitement de l’information autrement payante. Si on est rémunéré pour faire une soumission, tant mieux. Sinon, il faut établir des priorités, des limites. Il n’est pas mauvais de s’investir dans un projet, de façon presque bénévole, si on a une certaine assurance que cette implication sera profitable à long terme. Reste que c’est en accumulant les mauvaises expériences qu’on réussit à mieux évaluer les projets qui en valent la chandelle de ceux qui ne seront que perte de temps. Départager le bon grain de l’ivraie.

B. : À quels enjeux crois-tu que Marmalades devra faire face dans un futur immédiat ? J. L. : Sortir notre sacrée app au plus vite.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je ne pleure pas sur mon sort. On parle ici de constats sur ce qui se passe en général dans l’industrie consultante. Je ne me fais pas trop optimiste non plus, parce que ce n’est pas demain la veille que cette réalité va changer… Même s’il faut bien qu’il commence quelque part, le changement.

marmalad.es

Bonne année 2014 !

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B. : En quoi cette technologie peut-elle séduire les médias numériques ? Pourquoi ont-ils intérêt à acheter votre technologie ? J. L. : Marmalades permettrait de combler le gouffre de la curiosité chez les lecteurs en permettant à l’éditeur de proposer du contenu pertinent à son lectorat. De cette façon, on fidélise davantage le lecteur ou le visiteur, au lieu de l’envoyer chercher davantage d’information ailleurs sur le Web. Bref, plus d’engagement, de rétention et de monétisation.

Jeff Lee directeur marketing chez Marmalades

Même s’il y a une compensation monétaire, il y a quand même un peu de frustration à ce que le client ne considère pas les conseils et les idées que vous vous êtes efforcés de lui dénicher pour résoudre son problème. Parfois, c’est une idée unique, originale et conçue sur mesure qui ne sera, finalement, jamais utilisée. Elle restera dans le néant, à moins de trouver quelqu’un qui saura en faire bon usage.


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DESIGN

Baron présente

histoiresdebureau.com

Bureau de

CHRISTINE RENAUD CEO et PRÉSIDENTE de e-180

b a ro n m a g .c o m

Quels trucs donnerais-tu pour améliorer la productivité ? De ne jamais rien garder sur sa « mémoire vive » de cerveau : il faut TOUT noter dans un système qui vous permet d’avoir une vision complète de ce que vous avez à faire et de ce que vous attendez des autres.


CULTURE

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ALLEMAGNE - BERLIN

Flaneur Magazine :

découvrir une ville, une rue à la fois

CHRONIQUE Marc-André Laporte

Par Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

Née à Berlin et diplômée de l’Université des Arts en 2011, c’est sous l’influence des films Rear window, d’Alfred Hitchcock, et Hiroshima mon amour, d’Alain Resnais, que Ricarda Messner a décidé de réaliser sa propre revue : Flaneur Magazine. « Looking at things closely is a thing that has to be learned. » La citation tirée du film de Resnais a donné envie à la jeune femme de redécouvrir sa ville, petit à petit. Baron : Comment décririez-vous la ligne éditoriale de Flaneur Magazine ? Ricarda Messner : Grashina et Fabian, les rédacteurs en chef, ont compris l’idée que j’avais en tête tout de suite. Ils ont trouvé une ligne éditoriale qui permet au lecteur de plonger dans les fragments de la rue tout en étant conscient de la subjectivité du propos. Flaneur embrasse la complexité, la variété et la profondeur qu’une rue peut offrir en termes de contenu. Le style est très littéraire et crée une corrélation significative entre les lieux, les histoires, les gens et les objets qui ne sont pas nécessairement liés les uns aux autres. De plus, nous poussons le concept de l’impression à ses limites, en invitant des artistes de différentes disciplines à créer en s’inspirant de la rue en question. B. : Pourquoi avez-vous choisi la presse écrite ? R. M. : J’aime l’impression. Point. Tenir quelque chose dans vos mains, tourner les pages, le mettre de côté, le reprendre ou sentir le papier n’est pas comparable à du contenu fourni en ligne. Dans le monde numérique, les choses disparaissent, tout est mis à jour à toutes les minutes, à toutes les secondes. La manière avec laquelle le magazine est mis sur pied rend son contenu intemporel. L’impression est la seule forme adéquate pour présenter notre travail.

Nous sommes en période de crises. Une crise dans les médias, une crise pour la musique, la crise du livre. Des industries pour qui tout allait (trop) bien depuis des décennies résistent encore, aujourd’hui, au changement technologique et préfèrent s’accrocher à cette nostalgie plutôt que de prendre des risques et aller de l’avant. On peut craindre qu’à force de parler de crises et de difficultés économiques, les créateurs en viennent à se démotiver et abandonnent. Pourtant, au contraire, qu’il est bon, en ces temps troubles, d’être créateur autonome ! Personne n’a jamais dit que ce serait facile.

y a beaucoup d’approches différentes et de sujets à aborder avec le thème de Flaneur, même en dehors du magazine. Chaque élément et chaque idée commencent à prendre leur place, justifiant la démarche artistique du projet, ce qui laisse supposer que l’aspect commercial du magazine suivra naturellement.

L’équipe de Flaneur Magazine sera à Montréal en mars pour travailler sur l’édition de juin qui portera sur la métropole québécoise.

www.flaneur-magazine.com

Ce n’est pas facile aujourd’hui et ça l’était encore moins dans les années où l’Industrie (avec un grand « i ») rayonnait de santé. Nous avons aujourd’hui accès à des outils professionnels à peu de frais. Nous avons détruit les barrières physiques avec le Web. Nous avons accès à des centaines de milliers de médias nichés. Résultat : le pourcentage de créateurs autonomes qui finiront par monétiser leur œuvre est de loin supérieur à celui d’il y a vingt ans. Ça ne prend que du temps et de la patience. A little elbow grease… C’est là que le bas blesse. Dans une économie basée sur l’attention instantanée et où plusieurs en sont déficitaires, il est plus facile de baisser les bras devant son rêve que de rester concentré sur des objectifs à long terme. J’ai mis quatre années à offrir gratuitement du contenu et à bâtir un lectorat avant de proposer un produit en échange d’une contribution monétaire. Pendant ces quatre années, je n’avais en ma possession qu’un ordinateur et une connexion Internet. De façon autonome, j’ai ensuite fabriqué un livre, disponible en mode print as you order. Et comme ça, par un beau dimanche matin, du confort de mon salon, je gérais des demandes en provenance de la France et du Japon. Voilà où nous en sommes. Les magasins de disque et les librairies s’éteindront avec les années. Pendant ce temps, des outils encore plus performants nous rendront de plus en plus autonomes. Peut-être que nous n’atteindrons jamais le top 40, mais plusieurs d’entre-nous auront la fierté d’entrer en contact avec ceux qui désirent leur travail. Personne n’a dit que ce serait facile, mais jamais, d’histoire d’homme, ça n’a été possible à ce point.

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B. : Quelle est votre stratégie de vente et la croissance de votre modèle d’affaires ? R. M. : Je n’ai pas commencé ce projet d’un point de vue entrepreneurial. Je n’ai pas vraiment d’idée précise des besoins liés à la publication d’un magazine. C’est un apprentissage par la pratique. C’est un défi incroyablement gratifiant, une fois le magazine envoyé à l’imprimerie et mis à la disposition des gens qui vont l’acheter. Le premier numéro a été bien reçu ; les stocks, épuisés après sept semaines. Nous mettons maintenant l’accent sur la deuxième édition pour renforcer l’idée et le concept. Il

Personne n’a dit que ce serait facile


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DESIGN

Goethe-Institut

Montréal :

soft power allemand Par Leonardo Calcagno calcagno.l@baronmag.com

Découvrir la richesse de la culture allemande dans le confort de votre ville. Voici ce qu’offre le Goethe-Institut Montréal à la population québécoise, depuis 1962. Un organisme à but non lucratif, financé par le gouvernement allemand dans 93 pays, avec plus d’une centaine d’instituts. Bref entretien avec Manfred Stoffl, directeur de l’institut. Baron : Quelle est la fonction du GoetheInstitut à Montréal ? Manfred Stoffl : Sur le plan culturel, l’institut travaille dans les domaines jouant un rôle prépondérant à la fois en Allemagne et au Canada, à savoir la danse, le théâtre, le cinéma et les arts numériques. Le Goethe-Institut contribue à la promotion de la langue allemande en offrant des cours de langue et en organisant des séminaires pour professeurs et étudiants. Le GoetheInstitut diffuse des informations sur l’Allemagne par l’intermédiaire de son site Web et son centre d’information, qui compte 7 500 titres, dont des journaux et magazines allemands, des CDs, vidéos et DVDs.

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B. : Quelle est la plus grande fausse idée qu’on se fait de l’Allemagne ? M. S. : Que nous mangeons tous de la choucroute. Que nous sommes tous très sérieux et que nous ne savons pas comment avoir du fun. B. : Quelles activités sont à venir ? Le 5 décembre, nous présentons le film Camp 14 à l’Excentris, en présence du réalisateur Marc Wiese. Aussi, nous présenterons l’exposition La Maison Fontaine, en collaboration avec les architectes Raumlabor de Berlin, en avril/mai 2014, ainsi que la première édition internationale de Flaneur Magazine qui va porter sur une rue montréalaise. La date de tombée sera en juin. goethe.de

ANGLETERRE - LONDRES

Nicolas Ménard : bons baisers de Londres Par Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

Diplomé d’une technique en graphisme au Collège Ahuntsic, d’un certificat en animation 3D de l’université Concordia et d’un baccalauréat en design graphique de l’UQÀM, Nicolas Ménard a beaucoup travaillé à la pige comme designer graphique et motion designer pendant ses études. C’est après le bac qu’il déménage à Londres pour approfondir sa démarche artistique au Royal College of Art. Baron, a réussi à s’entretenir avec l’artiste, toujours établi en Angleterre. Baron : Qu’est-ce que les études au Royal College of Art de Londres t’ont donné, sur le plan professionnel ? Nicolas Ménard : Je perçois surtout le Royal College of Art comme une plateforme pour me faire grandir personnellement plutôt que professionnellement. Par contre, c’est évident que d’établir une présence à Londres me permet d’aller chercher une nouvelle clientèle et de faire des rencontres très intéressantes pour des projets d’avenir. J’ai tranquillement commencé à rencontrer certains studios d’animation qui sont attirés par mon travail, alors je ne laisse aucune porte fermée pour la suite des choses, l’an prochain. On verra bien, dans le temps comme dans le temps ! L’idée de rester indépendant est aussi très séduisante. B. : Tes illustrations sont un mélange de sérigraphie et d’animation. Quelles influences t’ont mené à développer ce style ? N. M. : À l’UQÀM, on a la chance d’avoir des ateliers de sérigraphie très accessibles qui encouragent l’expérimentation. J’étais constamment en train d’imprimer des illustrations en sérigra-

phie lors du bac, et je suis tombé en amour avec le processus. Je trouvais que de se limiter à une palette de 2 ou 3 couleurs m’obligeait à trouver des solutions visuelles originales. Côté animation, je jouais beaucoup avec Flash quand j’avais 14-15 ans, et j’ai continué à apprendre par moi-même l’animation 2D et 3D en parallèle de mes études en design. En commençant à travailler pour Astral Media à la fin du Cégep, le motion design m’a mené à mélanger mes illustrations et l’animation pour faire ce que je fais maintenant. B. : Dans quel environnement travailles-tu pour favoriser ta créativité ? N. M. : Depuis un an, je travaille le plus possible à mon bureau du Royal College of Art, entouré de dizaines d’étudiants super talentueux. C’est sûr que c’est inspirant de travailler dans un environnement où tout le monde est motivé et bon dans ce qu’ils font. Par contre, si je reste devant l’ordinateur, je suis incapable de trouver des idées. Alors, pour vraiment favoriser ma créativité, je prends de longues marches dans les parcs ou je me couche sur le dos et je regarde le plafond pendant longtemps. J’ai besoin de me perdre dans mes pensées pour mieux réfléchir. L’ascenseur et faire la vaisselle, c’est pas mal aussi. B. : Si on joue au jeu des comparaisons entre Londres et Montréal... Dans tes premières semaines à Londres, qu’est-ce qui t’a marqué le plus ? N. M. : Mes premières réactions étaient les suivantes : — « Mais où sont les Anglais ? » — « Pourquoi y’a autant de Français ? » — « C’est donc ben grand icitte. » — « Maudit que les autobus sont cool. » — « Comment on fait pour sortir de la ville ? »

— « Câline que les gens sont bien habillés, j’ai l’air d’une guenille. » — « Y’est où le fromage en grain que je me fasse une poutine ? » B. : Un endroit que tu as découvert, depuis ton arrivée, qui vaut vraiment le détour (resto, café, magasin, entreprise, atelier, espace public) ; et pourquoi ? N. M. : Les musées : tous les musées à Londres sont géniaux et, en plus, ils sont gratuits. Le Natural History Museum est magnifique et, juste à côté, il y a le Victoria & Albert Museum. Sinon, tous les matins, je marche dans le Hyde Park pour me rendre au Royal College of Art. Il y a toutes sortes d’espèces d’oiseaux et plein de chiens qui courent après les écureuils. Faut pas manquer ça. B. : Qu’est-ce que Montréal doit envier à Londres ? N. M. : Ses autobus à deux étages, sa communauté d’animation active et accessible, sa power communauté de designers, ses sandwiches et sa reine (joke). B. : Qu’est-ce que Londres doit envier à Montréal ? N. M. : Son confort, ses saisons, sa proximité avec la nature et son coût d’habitation pas cher. nicolasmenard.com


CULTURE EN COUVERTURE allemagne - berlin

matthias heiderich Par Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

Photographe autodidacte berlinois, le travail de Matthias a été mentionné sur plusieurs médias internationaux dont le magazine DWELL. Même le site de transfert de fichiers WeTransfer utilise l’un des clichés de Heiderich comme fond d’écran. Matthias Heiderich est né à Bad Hersfeld, en Allemagne. Il a complété une maîtrise en Art au Trinity College de Dublin en 2007. Le photographe est aussi l’initiateur du net-label Weird and Wired, un hommage au son excentrique et bizarroïde, en plus d’être DJ et producteur.

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Écoutez les

BALADO Branchez vos écouteurs sur votre téléphone intelligent et balayez le code QR pour écouter les entrevues.

Baron a réussi à contacter le photographe pour illustrer la Une de ce spécial Berlin. matthias-heiderich.de

Lunettes & Glasses

Le 5 à 9 des dessszzigners C’est tous les premier jeudis de chaque mois que Baron se rend à la soirée Lunettes & Glasses, une rencontre où se croisent les designers de métier et/ou de passion. C’est aussi l’occasion pour nous de vous rencontrer et de vous parler... avec un micro et des questions. Enchanté !

Jeudi le 3 octobre

Au Labo culinaire de la SAT Notre premier test. On tâte le terrain avec des questions assez rudes : «Qu’est-ce qui nécessite de se faire redesigner à Montréal ?» et «Que fait-on avec le stade olympique ?»

Jeudi le 7 novembre

Au Labo culinaire de la SAT Dernier évènement Lunettes & Glasses de l’année. Qu’est-ce qui vous à marqué en 2013 ?

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CULTURE

DANS LES COULISSES

Incursion dans l’industrie de la musique indépendante

Comment ça se passe dans le coin de Berlin ?

Par Melissa Pelletier melissa@baronmag.com

On connaît surtout Berlin à cause de son fameux mur, mais cette ville regorge également de vie culturelle. La capitale allemande, où ont vécu le compositeur Felix Mendelssohn Bartholdy et de nombreux critiques musicaux reconnus, présente une scène musicale enviable. Les artistes indépendants ont devant eux plusieurs manières de se faire remarquer, que ce soit en donnant une prestation dans l’un ou l’autre des bars de la ville ou en signant avec un des labels qui favorise une créativité plus libre. Petit débroussaillage de ce qu’on retrouve de mieux à Berlin, côté musique indépendante.

Les gros joueurs, c’est qui ? allemagne - berlin

L’espace Gestalten La maison d’édition Gestalten invite les curieux à découvrir son espace multidisciplinaire. Exposition, 5 à 7, bibliothèque, magasin design, école et aire de lecture sont au rendez-vous. (lc) gestalten.com/space

Humming Records Maison de disques et agence d’artistes basée à Berlin, mais qui s’occupe de musiciens de nombreux pays, Humming Records favorise le talent par rapport aux profits. On y retrouve plusieurs groupes à découvrir, tels que Flashguns, In Golden Tears et Cloud Control. La compagnie est particulièrement reconnue pour son initiative Street team, qui donne des conseils (et des produits gratuits) aux fans de leurs poulains, pour que leur groupe préféré connaisse une plus grande popularité. Pale Music Int. Pale Music Int. offre des services d’enregistrement, de distribution et d’édition de musique pour publicités et films depuis 2001. Très active sur la scène indépendante, la compagnie est devenue un incontournable pour certains artistes. Son but ? Établir la musique underground au même rang que la musique populaire.

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Vin : le design gagnant

Envie de découvertes nocturnes ? White Trash Fast Food En plus des excellentes microbrasseries qui pullulent dans le coin, Berlin est le paradis des découvertes musicales dans des bars un peu louches. Difficile de passer à côté du restaurant familial/salon de tatouage/ bar vaguement miteux White Trash Fast Food. Chaque soir ou presque, on y retrouve des joyaux indie/rock/électro/ glam, en passant par le métal.

Wild at Heart À la fois bar où prendre une bière bien tranquille et studio d’enregistrement, Wild at Heart présente chaque soir des bands de tous acabits et de nombreux DJ. Comment ça marche ? Chaque groupe peut repartir avec l’enregistrement de sa prestation live. Super utile pour les artistes qui n’ont pas les moyens de se payer un studio, le Wild at Heart voit passer des spectacles assez fous, merci.

Rock’n’Roll Herberge Petite auberge punk bien cachée des touristes, la Rock’n’Roll Herberge présente des shows régulièrement. L’endroit parfait pour découvrir des bands plus underground, mais moins pour un séjour douillet.

Avec des buveurs de vins plus jeunes, urbains et amateurs de design, les compagnies de vins pensent de plus en plus à modifier leur image. Le studio portugais Ideoma Design a lancé un département spécialisé dans le design graphique relié au vin. En six ans, plus de mille marques de vin sont passées sur les tablettes d’Ideoma Design. (lc) winelabeldesign.org

Morr Music Morr Music présente une cuvée impressionnante d’artistes aux sonorités indie et électro : Múm, Telekinesis, FM Belfast, Sóley. Tellement, que certains disent mêmes qu’ils sont les instigateurs du genre !

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DESIGN

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Trois points de fuite

pour l’horloge 3P Par Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

En septembre dernier, Baron dévoilait Lily, une petite tasse à espresso faite à la main par l’entreprise Milan. Baron récidive et collabore cette fois avec Robocut, un studio de design et de fabrication digitale, pour présenter l’horloge 3P. Robocut, c’est une entreprise de fabrication digitale qui offre ses services aux designers, architectes, agences publicitaires et artistes. Elle se spécialise habituellement dans la fabrication d’accessoires, de décors, de produits et travaille sur des installations ou des sculptures. Robocut utilise des technologies comme la découpe numérique au laser (cnc), ainsi que l’impression 3D, pour produire des objets complexes. Cette année, l’entreprise a décidé de se lancer dans la conception de produits, ce qui a donné naissance à une série de bijoux pour l’entreprise Boris & Doris et une raquette de ping-pong miroir. Petit entretien avec Philippe Savard, copropriétaire de Robocut.

Onlab : la perfection suisse à Berlin Fondé en 2001, le studio de design graphique Onlab a séduit Baron avec ses ouvrages urbains, dont un guide sur Beirut, Arabesque-Graphic Design from the Arabe world and Persia, Updating Germany - 100 projects for a better future et plusieurs autres chefs d’œuvres imprimés. (lc)

Baron : Vous avez eu le champ libre pour choisir quel objet allait être conçu. Pourquoi l’horloge ? Philippe Savard : Pour nos premiers produits, on voulait commencer par faire une série d’objets du quotidien qui sont pratiques. Une horloge, on trouvait que ça nous laissait de la liberté sur la forme. C’était aussi une blague à l’interne quand on se disait qu’il était temps qu’on se mette à fabriquer nos produits après avoir passé plusieurs années à concevoir ceux des autres.

onlab.ch

B. : Vous avez fait quelques prototypes différents. Peux-tu m’expliquer la démarche derrière la conception de l’horloge (matériaux utilisés, choix du design, technique) ? P. S. : On a décidé de prendre une forme hyper simple (le cube) comme point de départ et essayer de la rendre intéressante, d’où l’idée du trompe-l’œil. On voulait que le style soit moderne, tout en utilisant une matière pas trop « hi-tech ». Le bois, c’est un des matériaux qu’on connait le plus, chez Robocut. On voulait rester dans notre élément en utilisant une matière qui nous représente, tout en faisant appel à un mélange de techniques automatisées et manuelles pour la production. robocutstudio.com

Le sommet londonien Leading Business by Design 2014, mettra de l’avant la collaboration entre affaires et design, pour conquérir de nouveaux marchés et donner une valeur ajoutée aux marques britanniques. Du 12 au 14 février. (lc) designcouncil.org.uk

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En mai 2014, surveillez la collaboration

Affaires + design = amour


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VOYAGE

18 hrs à

Berlin LE GUIDE

Ricarda Messner fondatrice et éditrice de Flaneur Magazine Quand des amis viennent en ville et que je dois leur montrer les alentours, ça donne souvent lieu à des situations plutôt cocasses. Comme toute vraie Berlinoise, je suis probablement le pire guide à avoir pour visiter la ville. Les touristes sont mieux renseignés que moi sur les endroits à la mode et les évènements qui se déroulent dans ma cité natale. Néanmoins, voici mes recommandations pour 18 heures agitées à passer à Berlin (la ville est assez grande et il faut un certain temps pour passer du point A au point B, si vous voulez voir plus qu’un quartier). Bon voyage à Berlin !

5. Mogg & Melzer

2. 1900 Café Bistro Berlin

www.facebook.com/1900cafebistro Mon endroit préféré pour le brunch, le déjeuner ou l’heure du thé (avec un immense gâteau), en après-midi. C’est un petit bistro, la plupart du temps plein à craquer, mais on vous y accueille dans une charmante atmosphère rustique et confortable.

1. L’aéroport TEGEL

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www.tegel.de Si vous débarquez de l’avion à l’aéroport TEGEL, ça devrait être votre premier endroit à voir. Vous ne verrez pas souvent un aéroport aussi luxueux dans une grande ville. TEGEL est à sept minutes de Berlin Ouest et un des aéroports les plus efficaces pour les voyages. De plus, l’architecture est unique en son genre.

3. Bücherbogen Savignyplatz

www.buecherbogen.com/savigny.html A quelques pas du 1900 Café, vous avez la librairie avec la plus grande variété de livres d’art, d’architecture, de photographie, de cinéma et de design. Elle offre également tout un paysage - le magasin de briques de pierre est construit en dessous du S-Bahn (le transport ferroviaire express régional) que vous entendrez souvent courir au dessus de vos têtes.


DESIGN

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4. Neue Nationalgalerie Outre les différentes grandes expositions qui y sont présentées, le bâtiment lui-même vaut le détour. Un must pour tous les fans de Ludwig Mies van der Rohe.

5. Mogg & Melzer

www.moggandmelzer.com Je dois admettre que «Schwartz» à Montréal reste imbattable, mais, depuis un an, Berlin possède sa propre épicerie de pastrami, située dans une ancienne école juive de filles où, en plus de Mogg & Melzer, des galeries d’art occupent les différents étages.

6. Grunewald Un peu au sud, un peu à l’écart de tous les lieux classiques où il faut aller. Grunewald est une belle forêt pour prendre une marche et échapper à la vie bruyante de la ville.

7. Rum Trader Pour une nuit plutôt bizarre, incluant du bon rhum, Rum Trader est la solution. On dit même que l’établissement, ouvert en 1975, est le bar à cocktails le plus ancien de la ville. Le barman principal, Monsieur Scholl, est tout un personnage, qui dit ce qu’il pense, quand il veut.

Cris Wiegandt

Une Brésilienne à Berlin Par Catherine Ouellet-Cummings catherine.oc@baronmag.com

D’origine brésilienne, la designer et animatrice Cris Wiegandt a élu domicile à Berlin il n’y a que quelques années. Tombée dans l’art de l’animation papier un peu par hasard — « Lorsque je travaillais chez Dyrdee Media, nous avons reçu une demande pour une animation image par image en papier. Mon patron savait que j’étais habile de mes mains et il m’a demandé de préparer des créations en papier pour la présentation au client. C’est à ce moment que j’ai su que j’aimais travailler avec ce médium », explique-t-elle en entrevue sur All things paper – elle se démarque aujourd’hui par un style à la fois ludique et crafty, caractérisé par un grand souci du détail. « C’est très difficile pour moi de décrire mon travail et mon style, admet-elle, mais ceux qui le décrivent disent qu’il est délicat, méticuleux, charmant et gracieux ! » Jointe dans la capitale allemande, elle a accepté de répondre à nos questions et de nous faire découvrir son univers. Baron : Tu es née au Brésil et tu as vécu à Hambourg et à Barcelone avant de t’installer à Berlin. Qu’est-ce qui t’a fait choisir cette ville ? Cris Wiegandt : J’étais heureuse à Barcelone, juste avant le début de la crise financière. C’était déjà difficile de trouver du travail et j’ai eu une offre d’emploi à Berlin que j’ai acceptée. Il faut dire que, dès que j’ai visité Berlin pour la première fois en 2002, j’ai commencé à rêver d’y vivre un jour. Lorsque l’occasion s’est présentée, la décision d’y emménager a été très facile à prendre.

Le grand magasin sur la célèbre Kurfürstendamm est ma destination pour le shopping, mais aussi pour manger. Le 6e étage offre une grande variété de saveurs gastronomiques. Le samedi, c’est la folie. Alors c’est durant la semaine qu’il pourrait être préférable d’y aller, pour profiter de votre repas.

B. : En quoi la ville se démarque-t-elle ? Qu’est-ce qui la rend unique ? C. W. : Berlin est une ville spéciale. Elle n’est pas aussi belle que Londres ou Paris, mais certaines parties de la ville sont véritablement uniques. On peut y voir beaucoup d’enseignes avec des vieilles typographies. Tous les quartiers sont comme des petites villes.

B. : Qu’est-ce qui t’inspire ou influence ton travail ? C. W. : Plusieurs moments ont inspiré mon travail. J’aime beaucoup la liberté de mouvement et la simplicité de la vie à Berlin. J’ai toujours été ébahie par les vieux bâtiments et, ici, en Europe, nous avons beaucoup d’Histoire et cela se reflète de façon incroyable dans l’architecture. Certains vieux édifices sont toujours utilisés – et ils sont très beaux – alors que d’autres sont laissés à l’abandon, créant presque des galeries d’art à ciel ouvert. B. : Comment décrirais-tu l’art et le design allemands ? Comment se démarquent-ils ? C. W. : L’art est un peu en filigrane, avec un grand souci du détail, mais peu de couleurs. En comparaison avec l’art de mon pays d’origine, le Brésil, j’ai l’impression que les artistes allemands ont un peu peur des couleurs ! B. : À quoi ressemble ta journée de travail typique ? C. W. : Cela dépend de si je travaille pour une agence, sur un projet dans mon studio ou si je suis en recherche de contrats. Mais, dans tous les cas, ma journée commence toujours par – au moins – une tasse de café. criswiegandt.net

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8. KaDeWE, 6th floor

B. : Comment est Berlin aujourd’hui ? C. W. : Berlin traverse à son tour la crise financière. Beaucoup d’Européens venant de pays plus au sud s’y installent et la ville devient de plus en plus multiculturelle. Aussi, beaucoup d’espaces vides sont repris pour construire des appartements et des espaces commerciaux et tout cela change beaucoup le visage de la ville. Pendant des années, j’avais l’impression que Berlin changeait tranquillement, mais maintenant, la ville se transforme rapidement. Je ne suis pas certaine de la direction qu’elle va prendre.

Et, tout compte fait, c’est encore une ville économique. Bien sûr, les prix augmentent, mais lorsqu’on compare avec d’autres capitales européennes, il est plus facile de vivre à Berlin.


14 + 15 décembre

samedi midi à 19h / dimanche 11h à 18h 3/4 oz tonic maison + Amulette + Annie Legault + Aquaovo + Arik de Vienne design + Art & Manufacture Mignonnerie + Bulles et Molecules + BUTR + Les tricots BREED + BRUT + Café Kopi Luwak Atelier non-useless + L’Auberge du Chocolat + Avenue coloniale + Baron magazine + La Bourgeoise Sérigraphe Caramels et compagnie + C comme ça + Ceramik B + Les Charlatans + Chic Moustache + Chocadel Coloré Design + Les confitures de Janette + Corinne Wilde + Couple d’idées + Craft Collective + CreaVitra Les Distributions l’Escalier + Duel + La fabrique d’Amélie + English Muffin + Esther Chabot Bijou+quincallerie Femme mecanique + Foutu Tissu + Gab design + H&C Gestion RH Inc. + Jacques Gallant + ILikeMaps Créations L’illustre Lapin + La sérigraphe + LalaYeah + Lampi Lampa + La Pincée + Mademoiselle Butterfly Marianne Chénard Céramiste + Métal en bouche + Milan + Moitié moitié + Monument a love + Nature Imprint Otra design + Panoplie + Pascale Girardin + Pattern recognition + Pilar Agueci + PMO Design Prune / Pascale Roussin + Sainte Marie design textile + Set Carré + Six Point Un + Sophie Simonnet Studio Flower Power + TableWear bijoux illustrés + Tat Chao + TOMA objets + TOY TOY + U&A Velvet Moustache + Village Sucré + Wallaby Boomerangs

lemarchedesfetes.com

mag.com


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Caffeine magAZINE:

Championing independent What can coffee Marxism offer us today? By Leonardo Calcagno calcagno.l@baronmag.com

By Leonardo Calcagno calcagno.l@baronmag.com

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With the economy in shambles and social unrest growing violently across the world, communism, socialism, Marxism and left wing theories are coming back from the cold as a solution to the world’s problems. But how can Marxism, with its historical heritage from the USSR, Cuba, Laos and others totalitarian left wing social experiments can become an option? Baron sat down with Matthew Johnson, whose edited book collection, The Legacy of Marxism Contemporary Challenges, Conflicts, and Developments, supports the thesis that Marxism might be the answer. Baron : How can Marxism affect today’s global economy, ecology, social and political issues? Matthew Johnson : I think that these questions, which explore the relevance of Marxism, motivated the authors to contribute to the edited collection which you are subjecting to review. Interestingly, answers to the question ‘what can Marxism offer us today?’ differ markedly from person to person. Frankly, the horrific examples of 20th century ‘Real Existing Socialism’ and of various ‘Marxist’ inspired militant groups, demonstrate the dangers of singular, totalizing claims to ownership of Marxism. It is clear that the contributors to the book, while remaining broadly sympathetic to elements of Marxism, are likely to disagree, in some cases fundamentally, on what is valuable and promising about Marxism as well as on responses to real social, political and economic issues. Indeed, Norman Geras, in the opening chapter, highlights the genuine diversity of thought that can be encompassed within Marxism. I think that the biggest pleasure I derived from editing the collection was from accommodating such diversity within an overarching attempt to revisit and reconsider Marxism/s and its/their various trajectories. While I think that Marxism has much to offer the world, I do not regret the loss of Marxist-inspired regimes, which sought to monopolize, dogmatically, interpretation and application of Marxism. I have yet to meet a dogmatic Marxist in whom I would be happy to invest political, cultural or economic sovereignty. This comes from having being raised in an extremely dogmatic socialist family and from the experience of having once been an extremely dogmatic Marxist. + Read the full interview on baronmag.ca

Baristas and the love of well-made coffee have taken over the world. Enjoying a fine latté while working or talking with friends at your local café has become a ritual that many of us enjoy daily. London’s Caffeine Magazine gives an inside look at independent cafés livening our neighborhoods. The editor, Katia Hadidian, explains to us how the project started.

The magazine was started by Scott Bentley, a graphic designer and creative director from London, who has worked for more than 10 years with all the big international publishing houses (Condé Nast, Hearst, Bauer, the BBC). We met while working for Hearst on Men’s Health magazine many years ago, and remained friends ever since. In London, these publishers are based in very vibrant urban areas, such as Soho and the South Bank, where other creative companies in film, fashion, advertising, communications and so on have their headquarters. So, there are lots of independent coffee shops there to service this community. In fact, one of the first “indie” coffee shops in London, Flat White, is around the corner from our old office at Men’s Health. People who work in creative companies tend to like hanging around coffee shops reading, daydreaming and gossiping! We never thought that such a pastime could become part of our careers, however. Scott is a self-confessed “coffee geek” - he can talk for hours about equipment, bean varieties, and anything else on the subject. Also, he is a very accomplished cyclist (not quite Tour de France, but close!), who cycles about 30km a day, and there is a lot of crossover between the cycling and coffee communities. As for me, ever since I was a child, I have spent a disproportionate amount of time in cafés, so ours is a good meeting of minds, though he is far more technically fluent in the subject than I am. My approach is more emotional or experiential, you could say. I spent my childhood in Beirut, with its colonial French cafés, so café au lait sucré, marble-topped tables and wooden Thonet chairs are in my DNA!

Scott had a coffee blog, and noticing the huge surge in Internet activity of blogs, tweets and online forums devoted to artisanal coffee, he decided the time was right to turn his blog into a magazine. We also both noticed that even with the global economic downturn, people are still willing to spend up to £3 on a coffee. That is not “loose change”. However, it is an affordable luxury. Even when we’ve been broke which happens a lot when you work in publishing! - we’ve gone out for a coffee to cheer ourselves up and interact with humanity a little bit. Others obviously feel the same way. Last October Scott asked me if I would like to help launch his magazine, and by January we had published our first issue.

I think this is quite an important point. We did not launch a magazine after hiring a company to do detailed market research about consumer sectors and come up with financial forecasts and so on. It was very much Scott’s “passion project” - we knew there was a market for it, as our friends and colleagues and everyone we meet are the market. We also knew that we had to do as best as we could NOW before

someone beat us to it. Scott found a specialist niche (perhaps this is where magazine publishing has its future?) and now we satisfy that niche. I would therefore encourage anyone who is passionate and knowledgeable about a subject and has a project or product they would like to work on and has the skills to make it happen to just go ahead and do it. I should know: I have missed many opportunities, as I am not a great risk taker. This is because taking risks can be a luxury you may not be able to afford the consequences of the risk not working out. However, unless you are a huge corporation, there is never a “right time” - there will never be enough hours in the day or enough money and there will always be problems. But at least if you start, and produce something good in a modest way, then you can start having a conversation with your audience, and have a platform from which you can engage with people. My other piece of advice is, find a compatible partner who’s good at the things you’re not good at. I am very design literate but can’t even draw a straight line. Scott is incredibly artistic and eloquent, but hasn’t the time or patience to write it down. We’re both not so good at cold-calling potential advertisers, but our advertising director Nicholas Sykes likes nothing more than charming strangers and winning them over the telephone! caffeinemag.com

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Read the entire interview in

THE NEWSSTAND section on Baronmag.ca


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Gigs-2-go: Need some gigs? product its purpose and appeal to begin with. A lot of pressures come from every side to change things, to make compromises to your vision. We wanted a sustainable paper based product. There is such a strong preference in the manufacturing community to work with what they know - plastics. Even if they claim to share your vision, they will often choose the most expedient path. You have to be diligent and keep the longterm view intact.

By Nelson Roberge n.roberge@baronmag.com

In case you forget your USB key, make sure you always have a few backup gigs in your wallet! This is what led Kurt Rampton to design a tablet as big as a credit card, comprised of detachable mini USB keys. The designer graduated from the Industrial Design Program at Georgia Tech and then spent five years working for Propane Creature Design and Product Development in Atlanta. After freelancing for a while, Rampton ended up working full time at Bolt Group, Charlotte. Baron spoke to Kurt about his Gigs-2-go project.

enclosure. The ability to perforate and tear the material lends itself to the tear-off-tab concept. And it is easy to disassemble the product at the end of its useful life, separating the organic from the technical parts. B.: How did you handle your creative process? K. R.: For this project the creative process was incredibly brief. It’s such a simple idea that it was almost completely formed as I imagined it. I drew a sketch, shared it with my colleagues and a day later I had a

Baron: How did you get the Gigs-2-Go idea? Kurt Rampton: The concept came up as I frequently ran into problems while sharing presentations and CAD files with my clients. Because they often have firewalls or might not be tech savvy, cloud sharing isn’t always the best option. Burning CDs is slow and impractical. And no one wants to leave his trusty (and pricey) 64GB thumb drive behind. I saw a need for a smaller format of drives that could be shared and even left behind with the client. CAD model and cranked out a few renderings. The real work came later when we had to manage the development with a manufacturer. B.: What were the obstacles to this project and how did you overcome them? K. R.: The biggest challenge is maintaining the vision that gives the

B.: As a product designer, what is the best advice someone has given you? K. R.: When I got out of school, I wanted to head straight into “sustainable design”, I wanted to save the world from wasteful, landfill junk. I had a job interview and the design director at this firm gave me some great advice. He told me : “Get a job. Learn the industry. Learn about manufacturing, about materials and about the marketplace. Then, when you have experience and wisdom and a portfolio, you can start thinking about saving the world.” He was right. I didn’t know anything then and I still have a lot to learn. The old adage about following your dreams is true but the path is very long and winding. B.: What is the best advice you would give to someone who wants to follow in your footsteps? K. R.: Follow your dreams but be realistic. Nothing is given or handed out. You have to earn it and work your way up from the bottom.

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We have been using molded paper pulp for packaging projects for a while and I was impressed with its lowcost and design flexibility. I also liked its renewable and biodegradable properties, as a material that could be made entirely from post-consumer recycled paper. This seemed like a great opportunity to up-cycle the material into a tech product

B.: The project is not yet in production. What did it lack? K. R.: We’ve begun production as we speak and we are launching a Kickstarter soon to raise money for tooling and completing the first order of the product. This project is unlike any other that I have worked on because the people requested it. There was no client, no manufacturer, and no marketing team. We put some renderings out there and we were blown away by the response. The manufacturer that we have partnered with discovered our project organically and got in touch with us. We have been going back and forth with prototypes for two months now. The product is almost ready and it is pretty much identical to its original vision. It works and looks great and it’s still made of 100% post consumer paper, which was really important to me.

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CATALOGUE

Baron innove et décide dorénavant de consacrer quelques-unes de ses pages pour présenter des produits originaux et de qualité, que vous pouvez acheter en quelques étapes faciles : prenez votre téléphone intelligent ; balayez le code QR ; faites la transaction de façon sécuritaire et recevez l’objet chez vous rapidement.

La Boutique

Baron aime les produits uniques

La tasse à espresso Lily est faite à la main, à base d’essences de cerisier et de noyer noir.

L’horloge 3P est faite d’essence de merisier et d’acrylique.

dimensions

DIMENSIONs

PRIX : 60$

PRIX : 80$

2,25’’ x 2,25’’ x 2,25’’

12’’ x 10’’ x 3,5’’

(+tx et frais de livraison)

(+tx et frais de livraison)

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b a ro n m a g .c o m

Pour célébrer chaque nouvelle édition imprimée du magazine, Baron collabore avec un designer ou un artisan local pour concevoir et mettre en marché un produit exclusif en édition limitée. Depuis septembre 2013, nous vous avons présenté Lily, la tasse à espresso, l’horloge 3P et, en février 2014, Baron collaborera avec Woolfell.

PRIX : 12$

(+ frais de livraison)

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CATALOGUE

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Les saveurs ajoutées Les saveurs de fantaisie de La pincée sont le résultat de plus d’une décennie d’expériences et de recherche culinaires. Catherine de Gongre, conceptrice et cuisinière, partage sa passion, sa curiosité et son inspiration en vous offrant une sélection originale et polyvalente de mélanges fins, raffinés et savoureux.

Marinade chic pour saumon frais

Vous pouvez utiliser le mélange avec le saumon, la truite ou l’omble chevalier. Faites preuve d’originalité avec une entrée remarquée ne nécessitant que deux ingrédients : un filet de poisson frais, sans arêtes, avec la peau et la marinade sèche pour gravlax La pincée.

Sucre de fantaisie Saupoudrez-le sur vos fruits ou yogourts pour transformer vos aliments en d’exquis goûters. Le défi sera assurément d’en user avec parcimonie…

FORFAIT DES FÊTES Vous venez de découvrir Baron ? Voici un forfait pour vous : Le paquet cadeau comprend les trois premières éditions, incluant le numéro beta publié en décembre 2010. Ajoutez à cela nos éditions avec les dossiers spéciaux sur le design industriel, le bike polo, le retour des salons de barbier, la ville d’Helsinki et plus.

Plus de 500 pages sur le design, la culture, les affaires, la politique et le marketing d’ici et d’ailleurs. Abonnez-vous pour un an et recevez quatre éditions de Baron dans votre boîte aux lettres. (+ frais de livraison)

b a r o n m a g .c o m

PRIX : 20$


L’horloge +

baronmag.com robocutstudio.com


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