Témoignage la demeure où a eu lieu ia rencontre. Boudiaf rejette de tels propos et rétablit une vérité. "Comment ne pas admettre dans ce cas un élément qui
met sa maison à notre disposition et de plus participe au vote ?" D’ailleurs, dans la résolution adoptée, il est annoncé : "Les 22 chargent le responsable
national qui sortira du vote, de mettre sur pied une direction qui aura pour tâche d’appliquer les décisions de la présente motion". On trouvera cette mise au point dans la lettre que Boudiaf m’a adressée et que je publie en annexe.
LA COLÈRE DES MESSALISTES L’attitude
des
Messalistes
vis-à-vis
du
groupe
de
Boudiaf
change
progressivement, allant des tentatives de réconciliation à la bastonnade, après les insultes, les provocations et les intimidations. Au début de la crise, bien qu’ils se soient aperçus de l’action fébrile de Boudiaf,
les
Messalistes
tentaient
de
contrer
les
Centralistes
et
se
mobilisaient en conséquence. Mais ils ont compris par la suite que les démarches de Boudiaf pouvaient avoir un retentissement positif sur la base et faire tache d’huile. Plus le temps passait, plus les Messalistes se voyaient perdre du terrain. Les Centralistes s’organisaient de leur côté pour mettre un holà à l’agressivité des partisans de Messali. Ils n’étaient point ménagés car le zaïm voulait tout régenter. Se rendant compte qu’ils avaient affaire à des adversaires coriaces et déterminés, les Messalistes utilisèrent tous les moyens pour contrecarrer les initiatives des Neutralistes. Ils délèguent des militants proches de leur obédience, mais qui avaient gardé l’amitié de certains Neutralistes, pour essayer de convaincre le groupe de Boudiaf de rallier le camp de Messali. Réponse
négative.
Les
menaces
et
intimidations
colportées
par
ces
émissaires n’ont eu aucun effet.
La bastonnade de Ketchaoua Alors, les Messalistes, dédaignant les Centralistes qu'ils considéraient une proie facile, s’attaquèrent au groupe de Boudiaf par des voies de fait. C’est
ainsi
que,
revenant
d’une
veillée
de
Ramadhan
passée
en
compagnie de Abdelhamid Mehri, Boudiaf, accompagné de Rabah Bitat, Mourad Bojkchoura et moi,fumes agressés par un commando messaliste en plein centre-ville, à la rue du Divan, près de la mosquée Ketchaoua. 71