Cinq années après la promulgation de la Constitution tunisienne du 27 janvier 2014 et l’adoption de textes juridiques révolutionnaires et progressistes, des violations flagrantes des libertés individuelles continuent de se produire. La consécration constitutionnelle claire de la liberté de conscience (article 6), de l’égalité de toutes et de tous devant la loi sans discrimination aucune (article 21), de la garantie par l’État des libertés et droits individuels et publics (article 21), de la garantie de la dignité humaine et de l’intégrité physique (article 23), de la protection de la vie privée, de l’inviolabilité du domicile, de la confidentialité des correspondances, des communications et des données personnelles (article 24) et autres, ne sera réellement effective qu’en changeant les mentalités et les comportements sociaux, en encadrant les pratiques policières et judiciaires fortement imbibées de longues années de dictature et en abrogeant les textes juridiques liberticides et inconstitutionnels.