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Assouvissance
Rémy Austen
Forte ou assouvie, je me questionne.
Si je regarde, j’entends, je vois les tranchées qui se creusent entre ceux qui font des conserves et ceux qui veulent tout libérer. Les voix crient et les enfants pleurent mais rien ne semble guérir. Personne ne semble s’assagir.
Les yeux ouverts, je défile, je sais. L’aigle à deux têtes rôde d’un côté et à tirs de baudruches, le milieu contemple les glaces nordiques.
Je n’ai connu la guerre qu’à travers mes romans. Je n’ai connu la douleur que dans mes rages de dents.
La force de ma position me semble faible. Je ne sais pas encore travailler, nous n’avons jamais été ouvriers, encore moins fantassins. Nos puits ne sont qu’à quelques secondes de notre soif.
Devrais-je étendre mon appétit? Gagner au manque de mon confort, si intransigeant, même ne l’ayant pas gagné. Chercher à être autre chose que dans ma tête. Viser à apprendre ce que mes rêves ne m’ont pas dicté?
Apprendre à quoi? À me battre de ma plume ou à manier le flingot. Que défendrais-je? Ou qui?
Tout ça est bien compliqué, on sort de l’éléphant dans le cobra. Mon enfance me semble superflue, même le chapeau n’existe plus.
J’en appellerai à la paix, ça y est. Mais la paix de quoi? D’aisance et de commodités? De droits? Que me vaudront toutes ces lois comme bouclier devant les bouches des canons? La charte sera bien mince défense entre mon bourreau et moi.
J’y pense, j’en tremble. Vaut mieux ne pas trop s’y attarder et se satisfaire de vivre… contente.

Rémy Austen est un nom de plume. Ce texte libre a été rédigé par une élève du CSSC Mercier.