L'Aurore boréale - 19 mars 2020

Page 5

Jeudi 19 mars 2020

auroreboreale.ca

Scène Locale 5

Jeux d’hiver de l’Arctique : la communauté était prête L’annulation des Jeux d’hiver de l’Arctique a déçu les athlètes, mais également les quelque 1 800 bénévoles engagés dans l’aventure. Julie Gillet

Le samedi 7 mars, le couperet tombe : les Jeux d’hiver de l’Arctique, qui devaient avoir lieu du 15 au 21 mars à Whitehorse, sont annulés en raison de craintes concernant une éventuelle propagation du virus COVID-19. Une décision difficile à prendre pour les organisateurs, mais encore plus difficile à comprendre pour les jeunes athlètes. « Je suis triste, car c’était ma dernière chance de participer », confie Abby Rich, inscrite à l’épreuve de futsal (sport apparenté au soccer). « Je pense qu’annuler les Jeux était une solution trop radicale. Il aurait pu y avoir des mesures de détection et de protection supplémentaires. » Même réaction pour Kaydia Campbell, elle aussi joueuse de futsal. « C’est encore plus difficile à accepter à quelques jours de l’événement. Voilà des mois que

nous nous entraînons. »

Déception sur tous les fronts Mais les organisateurs et les athlètes ne sont pas les seuls à préparer les Jeux d’hiver de l’Arctique depuis de longs mois : quelque 1 800 bénévoles avaient été recrutés pour gérer le quotidien de l’événement. « À ce nombre s’ajoutent les 300 bénévoles qui ont travaillé pendant deux ans à la planification des Jeux », souligne Bev Buckway, la présidente du recrutement des bénévoles pour l’événement. C’est une vraie déception pour l’ensemble de la communauté, particulièrement investie dans ces Jeux. Même si beaucoup comprennent et approuvent les raisons de l’annulation, comme en témoignent les nombreux commentaires de soutien en réaction à l’annonce de

l’annulation sur les réseaux sociaux. Les bénévoles recrutés occupaient des postes très variés, des cuisines à l’accueil des athlètes, de la gestion du matériel technique à l’enregistrement des statistiques. « Il faut beaucoup de monde pour s’occuper de 2 000 athlètes et d’une organisation de cette importance », explique Bev Buckway. « C’est simple : sans les bénévoles, il n’y aurait pas de Jeux. » Heureusement, il est assez facile de recruter des bénévoles au Yukon. « C’est dans notre culture », souligne l’ancienne mairesse de Whitehorse. « Beaucoup de Yukonnais connaissent quelqu’un qui participe ou qui a participé aux Jeux. Nous savons l’importance que cet événement a pour les jeunes et la différence qu’il peut faire pour eux. Moi-même, j’ai participé aux tout premiers Jeux de l’Arctique, il y a 50 ans. » Un engouement de la popula-

Nouvelle loi sur le contrôle des produit du tabac et de vapotage loi, qui remplace la Loi sur les endroits sans fumée, réglemente l’usage, la vente, l’exposition et la Le gouvernement du Yukon a promotion des produits du tabac promulgué la Loi sur le contrôle ou de vapotage au territoire. Un certain nombre de changeet la réglementation des produits du tabac ou de vapotage. ments ont pris effet immédiatement, Nouvellement en vigueur, cette notamment : une personne doit Extrait d’un communiqué du Gouvernement du Yukon

avoir au moins 19 ans pour pouvoir vendre ou faire l’usage de produits du tabac et de vapotage au Yukon. Les affiches « interdiction de fumer » doivent inclure la mention « interdiction de vapoter ».

Lettre à l’éditrice Choix du prénom sur les permis de conduire Robert Nantel

J’aimerais savoir combien il y a de francophones qui sont nés au Québec avant 1970 et ont des difficultés à cause de leur permis de conduire sur lequel le premier prénom inscrit est Joseph (ou Marie pour les femmes), avant leur autre prénom (usuel). Mon nom inscrit sur mon permis est Joseph (un prénom que je n’utilise jamais) et mes prénoms Robert et Lucien figurent en dernier.

Lorsque je présente mon permis de conduire comme carte d’identité, mon premier prénom est vu comme mon nom légal. Ceci devient un casse-tête pour les banques, pour prendre l’avion, pour aller voter, etc. Car mon nom usuel (Robert), n’est pas celui qui figure en premier sur mon permis, mais c’est pourtant le nom que j’ai sur ma carte de santé et pour beaucoup d’autres documents administratifs. Le département qui délivre les permis de conduire refuse

d’inscrire un autre nom que celui qui est inscrit sur notre certificat de naissance. Au Québec, avant les années 1970, tous les bébés masculins avaient Joseph comme premier prénom, et les bébés féminins, Marie. J’aimerais qu’on envoie une pétition qui exige de mettre fin à cette discrimination basée sur un choix issu de la province où nous sommes nés et sur la religion de nos parents. Vous pouvez m’envoyer vos commentaires à cette adresse : nantelrobert@northwestel.net

tion pour le volontariat confirmé par le directeur général de Bénévoles Yukon, Bruno Bourdache. « Selon les dernières statistiques, 50 % de la population fait du bénévolat au Yukon. Ce taux d’implication est le plus haut du Canada et tend encore à s’accroître. » Les francophones ne sont pas en reste : « 10 à 15 % des bénévoles inscrits dans notre base de données sont francophones ou francophiles ». Il poursuit : « Les gens ont à cœur de

s’investir dans leur communauté. Ils se connaissent et veulent s’entraider. Et le bénévolat est un bon moyen pour se faire des amis et se créer un réseau. » Pour celles et ceux souhaitant s’investir dans la communauté, notons que le 31 mars se tiendra le Salon de l’emploi et du bénévolat au Centre culturel des Kwanlin Dün. Initiative de journalisme local APF – Territoires

Projet de loi : des congés pour les victimes de violence Le ministre des Services aux collectivités, John Streiker, a déposé la semaine dernière un projet de loi visant à modifier la Loi sur les normes d’emploi. L’objectif : permettre aux victimes de violence familiale ou à caractère sexuel de bénéficier de congés. Maryne Dumaine

Ce projet de loi concernerait les personnes qui exercent une profession ou travaillent dans un secteur réglementé par le territoire. Il pourrait permettre d’offrir des congés pour les personnes qui sont victimes de violence familiale ou à caractère sexuel de la part d’un partenaire intime ou d’un membre de la famille. Il s’appliquerait aussi si un enfant de l’employé ou une personne à qui l’employé fournit des soins subit de la violence familiale ou à caractère sexuel. Le Yukon s’inscrit dans un mouvement que l’on observe également ailleurs au pays. Le 3 mars dernier, le Nouveau parti démocratique au pouvoir en Colombie-Britannique a proposé un projet de loi similaire. Pour la province, il s’agirait de cinq jours de congé payé qui s’ajouterait à un congé sans solde déjà autorisé pour ces situations. « En leur permettant de bénéficier de congés payés et non payés, nous lèverons un des principaux obstacles auxquels se heurtent les victimes de violence familiale ou à caractère sexuel », a déclaré

Mme Jeanie Dendys, ministre responsable de la Direction de la condition féminine. En effet, pour de nombreuses victimes de violence en milieu domestique ou à caractère sexuel, la transition pour mettre fin à la violence implique souvent de prendre du temps de congé. Déménagement, changement de situation de vie, besoin de soins… Au Yukon où la violence familiale est trois fois plus élevée que la moyenne nationale et où la violence à caractère sexuel est également supérieure à la moyenne canadienne, une perte de revenu peut dans bien des cas représenter un frein ou du moins, un obstacle aux procédures visant à s’extraire de la violence. Les dix provinces et les Territoires du Nord-Ouest permettent aux victimes de violence familiale de bénéficier de congés sous une forme ou une autre. Selon les régions, les congés varient en longueur et peuvent être payés ou non. Pour les employeurs canadiens, la violence familiale représente, directement et indirectement, une perte de 77,9 millions de dollars par année.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
L'Aurore boréale - 19 mars 2020 by Aurore boréale - Issuu