Projet de Fin d'Etudes / Mémoire

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support à la coopération entre les acteurs. Elle est la clé pour appréhender les règles formelles et informelles qui gouvernent les relations entre individus et groupes d’individus. Cette culture peut se définir de façon succincte par l’ensemble des valeurs, des modes de pensée et des compétences qui orientent les conduites des membres d’une organisation et ainsi déterminent leurs modes d’action. Elle est le lieu de « combinaisons mais aussi d’affrontement » 95 entre les différents modèles culturels professionnels. Elle serait par conséquent la « résultante de l’hybridation des différentes cultures professionnelles : techniques, financières, juridique, commerciales »96. Il y aurait donc un rapport de force entre les cultures professionnelles des Directions de Proximité (culture d’une approche transversale et globale), de l’ANRU (culture du projet) et des autres services thématiques (gestionnaire, projet …). Au niveau de la démarche de GUP, la CUS s’appuie sur une culture organisationnelle dont l’action est déjà territorialisée par la mise en place des Directions de Proximité se traduisant par une relation entre territoire et organisation déjà effective. La GUP s’inscrit donc dans un système d’actions, une culture de projet préexistante, qui est centrée sur l’action de ces Directions. En prenant l’exemple sur la ville de Grenoble, on peut différencier les cultures d’organisation et les différences d’appropriation de l’outil GUP. A Grenoble, des antennes de mairies existent depuis 1970 sur 6 secteurs pour répondre à l’enjeu de proximité. Leur action a été repensée en 2006 pour intégrer la modernisation de l’action publique et donc du service à l’usager et leur place au sein de l’organisation a été précisée. Autrefois rattachées au même service que d’autres missions (politique de la ville, cimetières, bureaux publics), elles ont été dès 2006 rattachées au pôle « Gestion Urbaine de Proximité ». Contrairement à la CUS, l’outil GUP est ici clairement identifié et intégré à l’organigramme. Ce pôle a ainsi une « fonction de vigilance à l'intérieur de l'organisation permettant de contribuer à la meilleure réactivité qui soit des services centraux et des partenaires (bailleurs, concessionnaires etc.) »97. Les acteurs, dans ce schéma, ont donc une meilleure culture organisationnelle en terme de GUP puisqu’elle est clairement identifiée et reconnue par le politique. Cette culture s’appuierait sur ce « groupe formel » 98 qui permet une protection et une garantie de l’autonomie et de coopération des individus. Les Directions de Proximité ne disposent pas de ce cadre « protectionniste » en termes d’actions sur la GUP. 95

M. BONETTI, La culture des organisations et la conception des démarches qualité, CSTB, Avril 2003 Ibid, p. 3 97 Journée nationale d'échanges sur la gestion urbaine de proximité (GUP), 17 novembre 2011, Grenoble 98 M. CROZIER et E. FRIEDBERG, L’acteur et le système, Point Politiques, 1981, p. 199 96

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