

SABLE ÉMOUVANT
Chants De Lumière Au Gré Du Verre
Exposition Photographique
Cité du Vitrail
Troyes 2025

En juin 2023, Julie Audic et Christian Rizk contactent la Cité du Vitrail, porteurs du projet d’investir le jardin de l’Hôtel-Dieu le temps d’une exposition photographique consacrée à l’art du vitrail ; une double première depuis la réouverture de l’édifice !
Prenant connaissance au cours de nos échanges de l’existence de la Route du Vitrail, le duo d’artistes décide d’arpenter les édifices aubois afin d’enrichir leurs clichés. Parmi toutes les œuvres prises au gré de leur parcours, 16 sont retenues. Elles invitent à envisager le vitrail comme œuvre d’art et comme source d’inspiration pour la création contemporaine. Elles offrent au promeneur curieux la surprise de contempler sous une lumière nouvelle des vitraux bien connus des habitants de l’Aube et d’ailleurs. Ces chants de lumière au gré du verre ainsi
capturés explorent les émotions et les récits qu’ils suscitent, encourageant le visiteur à recomposer par l’imagination le chemin qui est le sien.
Julia Boyon commissaire scientifique, Cité du Vitrail
Ce catalogue accompagne l’exposition commandée par la Cité du Vitrail en partenariat avec le département de l’Aube et s’inscrit dans le projet de mise en valeur de la Route du Vitrail initié il y a quelques années. Sa particularité est de présenter des œuvres photographiques singulières sur les vitraux dans l’espace extérieur du jardin de la Cité du Vitrail et de proposer aux visiteurs et promeneurs un regard artistique contemporain sur l’univers des vitraux. C’est une approche qui invite à redécouvrir les chef-d’œuvres verriers du territoire à travers le prisme singulier de la photographie intensive, une technique sans retouche ni filtre développée depuis vingt cinq ans et qui se base sur deux paramètres en amont de la prise de vue : un long temps de pose et une captation en chromie inverse (couleurs complémentaires). C’est une technique qui s’inspire des origines de la photographie avec une approche résolument contemporaine. Le résultat flirte avec la peinture et nous questionne sur le rôle que joue notre perception dans la captation de la réalité. La photographie est ici conçue comme un acte de création plus qu’un outil de reproduction. Il ne s’agit pas d’un message à communiquer mais d’une émotion à susciter...
Julie Audic et Christian Rizk avril 2025
Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, Troyes
Peu d’informations nous sont parvenues sur la fondation de la cathédrale dont les premières traces certaines remontent au IVe siècle. La construction de la cathédrale gothique actuelle, entreprise vers 1200, s’achève en 1634. L’édifice connait d’importantes modifications au XIXe siècle. Riche de 1500m2 de verrières conservées par de multiples restaurations, la cathédrale offre un panorama exceptionnel de l’art du vitrail du XIIIe au XXe siècle. L’iconographie du déambulatoire est étroitement liée à l’histoire de la Champagne ; en partie haute, les vitraux illustrent la glorification de l’Église et de la ville de Troyes. De part et d’autre des baies hautes de la nef, diverses scènes construisent une
Histoire du Salut accordée aux fidèles.
Édifice classé Monument Historique en 1862

Un dessin aux crayons de couleurs, les gestes de l’esquisse mille fois repassés, cherchant la rondeur du volume, la rotondité de l’abside, l’orbe naissante des nervures en ogive. Des touches de couleur viennent signifier le vitrail, mais peut-on vraiment rendre ce cocon de lumière, magnifique et flamboyant, autrement qu’en cherchant sans cesse les traits crayonnés qui le tissent et l’esquissent...
Cocon Tissé
Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, Troyes
Cathédrale Notre-Dame de Chartres
Les origines de la cathédrale remontent à la fondation de l’évêché au IVe siècle. Incendiée et détruite à maintes reprises, sa forme actuelle, véritable archétype de l’architecture gothique, est achevée vers 1230. La cathédrale conserve le plus grand ensemble de vitraux médiévaux au monde. Orchestrée selon une iconographie savante, les verrières de la nef déclinent la théologie du Salut, où les protections contre le Mal côtoient la promesse d’une vie éternelle. Dans le chœur, apôtres, martyrs et souverains fondateurs de la Chrétienté se déploient comme autant de figures de l’Église triomphante.
Édifice classé Monument Historique en 1862

Oblivion Soave
Cathédrale Notre-Dame de Chartres
Paréo des îles ou tapis persan? Telle est la question, pourtant la réponse n’est ni l’un ni l’autre. Ce doux vert glauque venant des bords latéraux est le fruit d’un rouge sombre et dense, chargé en oxydes de cuivre. Vu de haut, c’est un tapis persan, un peu usé, élimé. Il a vécu tout comme le vitrail qui l’accueille depuis le XIIIe siècle. Il a figé dans le verre l’histoire intemporelle d’une scène biblique. Tant de soleils ont déjà défilé devant lui, tant de pluies, d’orages, de bourrasques, de chaleurs. Immuable, le verre, parti du sable s’est transmuté en fragile œuvre inébranlable. Suave oubli, nous ne savons plus bien lire ces histoires de verre et de feu, mais l’émotion demeure dans la trame tissée de lumière.
Cathédrale Saint-Étienne de Bourges
Hormis quelques vestiges romans et pré-romans, la cathédrale appartient à la construction qui débutée vers 1190 et poursuivie tout au long du XIIIe siècle.
L’édification de chapelles au cours des XVe et XVIe siècles vient enrichir la silhouette de l’édifice. La création des vitraux se fait au gré de ces périodes de chantier, complétée par de nombreuses restaurations au XIXe siècle. Une iconographie théologique et hagiographique savante court le long du chœur et du déambulatoire ; la nef, plus sobre, est ornée de grisailles et de médaillons. À partir du XVIe siècle, le développement dans certaines chapelles de la formule du vitrail-tableau, unissant les lancettes au sein d’une même composition, donne à Bourges ses grands chefs-d’œuvre.
Édifice classé Monument Historique en 1862

Le Château Dispersé
Cathédrale Saint-Étienne de Bourges
Des tons légèrement pastel. Une composition aérienne, fluide, dispersée. On dirait que ça flotte dans les airs, quelques éléments disparates de-ci de-là. Pour nous il y a un esprit Chagall, rêveur, poétique, doux. Si ce n’était le sous-titre, qui saurait que nous sommes devant un vitrail si ancien de la cathédrale de Bourges ?
Cathédrale Saint-Étienne de Bourges
Hormis quelques vestiges romans et pré-romans, la cathédrale appartient à la construction qui débutée vers 1190 et poursuivie tout au long du XIIIe siècle. L’édification de chapelles au cours des XVe et XVIe siècles vient enrichir la silhouette de l’édifice. La création des vitraux se fait au gré de ces périodes de chantier, complétée par de nombreuses restaurations au XIXe siècle. Une iconographie théologique et hagiographique savante court le long du chœur et du déambulatoire ; la nef, plus sobre, est ornée de grisailles et de médaillons. À partir du XVIe siècle, le développement dans certaines chapelles de la formule du vitrail-tableau, unissant les lancettes au sein d’une même composition, donne à Bourges ses grands chefs-d’œuvre.
Édifice classé Monument Historique en 1862

La Barque Bucolique
Cathédrale Saint-Étienne
Bourges
Une certaine symétrie dans la composition, répartie en neuf cases. Une BD singulière, ressemblant à un batik africain. Doit-on les lire de bas en haut, de la droite vers la gauche ou l’inverse ? Il y a bien un code de lecture du vitrail dans les églises, mais aujourd’hui dans cette photographie, à chacun d’imaginer ce qu’il souhaite y voir. Ce pourrait être un joli jardin, où trois jardiniers prennent soin des plantes dans les angles ; à l’étage médian, une barque semble accoster devant une porte où se tient une personne. Ici, le spectateur est roi devant l’imaginaire, libre de créer son point de vue sans dépendre de la réalité historique.
Abbaye Saint-Ouen, Rouen
L’actuelle abbatiale gothique est érigée sur le lieu d’une abbaye mérovingienne.
La guerre de Cent Ans retarde les travaux qui ne s’achèvent qu’au début du XVIe siècle. Malgré ces ralentissements, le bâtiment offre une forte unité architecturale qui se retrouve dans la composition des vitraux. Les peintres verriers qui se sont succédé ont respecté le parti pris d’une vitrerie incolore, relevée de bordures et de fermaillets dont le détail suit la mode. Une même harmonie s’observe pour l’iconographie des vitraux figuratifs, déployant dans la nef et le chœur la vie des saints appréciés de la communauté bénédictine de l’abbaye. Fragilisé, l’édifice fait actuellement l’objet du plus important chantier de restauration porté par la ville de Rouen.
Édifice classé Monument Historique en 1840

Le Plein Jeu des Grands Orgues
Abbaye de Saint-Ouen, Rouen
Un triptyque de fenêtres. De colonnes en cannelures, la verticalité s’étire vers le ciel, mais la voûte est si haute qu’on ne voit que pierres enluminées. Ici la musique semble émerger, à défaut de se faire audible, elle rend visible de façon subliminale des tuyaux d’orgue à chaque étage.
Eglise de l’Assomption de la Vierge, Eaux-Puiseaux, Aube
L’église de l’Assomption de la Vierge a été édifiée entre 1856 et 1864 par l’architecte Henri Boulanger, dans un style néo-médiéval. Les vitraux résolument modernes, inaugurés en 2015, ont été réalisés par Flavie Serrière Vincent-Petit, peintre verrier troyenne, pour remplacer ceux qui avaient été détruits durant la tempête de décembre 1999. Des références au milieu rural viennent enrichir le thème de la Création du Monde, tiré du livre de la Genèse et fréquemment présent dans les vitraux aubois du XVIe siècle.

L’Orbe Dorée
Eglise de l’Assomption de la Vierge Eaux-Puiseaux, Aube
Contemporanéité dans l’esprit du verre. Le travail graphique prend le dessus, un peu comme la patte du peintre. Un mini bas-relief s’inscrit en filigrane dans l’empreinte vitreuse. Et, pour l’occasion, une alchimie opère dans le creuset photographique, le plomb s’est changé en or, brillant, étincelant, qui éclaire de son orbe la composition générale.
Collégiale Notre-Dame des Andelys, Eure
Les vitraux de l’ancienne collégiale appartiennent en majorité aux XVIe et XVIIe siècles. Il ne reste rien du décor du XIIIe siècle qui formait pourtant l’ornement de la nef et du chœur, commencés vers 1215 sur l’emplacement d’un ancien monastère du VIe siècle. Malgré l’intervention de nombreux donateurs, à l’origine de la plupart des baies, le chapitre a su imposer une unité formelle et iconographique. Aux verrières blanches des baies nord de la nef répondent les verrières colorées de l’axe méridional. Au registre inférieur, les vies de saint Pierre, de la Vierge et de sainte Clotilde se déploient dans le chœur et les chapelles de la nef. En élevant le regard, le visiteur peut contempler le Credo apostolique et le cycle de l’Ancien Testament.
Édifice classé Monument Historique en 1840

Collégiale Notre-Dame des Andelys, Eure
La scène est grande : en haut, des médaillons de vitraux isolent certains personnages ; en bas, les baies racontent l’histoire. Il y a du monde au balcon. Il y a foule au parterre. Chaque vitrail est un théâtre en diaporama. Ces teintes jaunes-orangées proviennent d’un bleu vert. Ce bleu si cher aux vitraillistes qui permet de diffuser agréablement une plus grande luminosité au sein des édifices. Les vitraux sont l’expérience immersive d’un bain d’ondes colorées et chatoyantes. L’atelier des lumières du Moyen Âge...
Église Notre-Dame de Louviers, Eure
L’église Notre-Dame de Louviers, dont la structure-même date pour l’essentiel du XIIIe siècle, a tout perdu de ses vitraux d’origine ; seuls quelques fragments subsistent des transformations qu’a connues l’édifice au cours du XIVe et du début du XVe siècle. La Crucifixion du deuxième quart du XVe siècle (baie 17) est de fait le vitrail le plus ancien de l’église. La majorité des verrières qui nous sont parvenues remontent quant à elles aux campagnes d’agrandissement et de modernisation du bâtiment, qui s’échelonnent entre 1490 et 1530. La multiplication des verrières commandées par des donateurs à la Renaissance renforce l’hétérogénéité des vitraux de l’église, dont la lecture s’en trouve complexifiée.
Édifice classé Monument Historique en 1846

Quatre Personnages en Quête de Hauteur
Église Notre-Dame de Louviers, Eure
Certainement des saints ou des personnages religieux, mais point ceux de Pirandello. Chacun portant sa spécificité afin d’être reconnu. Ici dans ces photographies, les particularités individuelles disparaissent au profit d’un élan coloré, d’un geste emporté sur l’ensemble de la composition. Parfois un léger mouvement suffit à imprimer la posture. Qui saurait reconnaitre qui ? Des sceptres, des lances, des bâtons, des béquilles, des épées, le champ des possibles reste ouvert et l’imaginaire ne tarit pas d’inventer ses mondes entre lumière, couleur et mouvement...
Centre de Congrès de l’Aube, Troyes
Le Centre de congrès de l’Aube fait partie de l’extension contemporaine de la Préfecture de l’Aube et de l’ancien Hôtel du Département. Fruit de la coopération d’un cabinet d’architecte français et d’une agence espagnole, cette extension est conçue selon un principe de fragmentation des volumes. Les trois créations en verre qui ornent le Centre des Congrès rendent hommage aux vitraux anciens de la Champagne méridionale. Parmi elles, l’œuvre située dans l’Auditorium du Centre fut confiée à Flavie Serrière Vincent-Petit. Inspiré de la verrière de la Création du monde de l’église Sainte-Madeleine de Troyes, le vitrail se déploie en un tournoiement de cives qui évoque le cycle de la lune.

L’Offrande du Feu
Centre des Congrès de l’Aube
Troyes
Pas de verre sans feu. Voici le feu, vif et dansant prêt à chauffer le creuset. C’est alors dans le creuset du four à pot que le verrier viendra cueillir la paraison. Pâte visqueuse, amorphe, qui deviendra après soufflage ou coulage ces mille bouts colorés du vitrail. Le feu doit atteindre des températures bien précises pour obtenir certains effets et caractéristiques physiques souhaités. On y versera silice, bore, soude, cendre de bois ou de plante et autant d’oxydes métalliques que de couleurs désirées. La magie opérera grâce au feu.
Chapelle de la Cité du Vitrail, Troyes
Édifice à vocation hospitalière et charitable depuis sa fondation en 1157, l’Hôtel-Dieu-le-Comte a toujours disposé d’une chapelle. Intégrée au chantier de reconstruction du bâtiment au XVIIIe siècle, elle est érigée à son emplacement actuel entre 1759 et 1762. Les vitraux qui l’ornaient, commandés en 1866, ont été soufflés lors d’un bombardement en août 1944 ; seul subsiste le vitrail placé dans le chœur. Les baies latérales disposent désormais d’un système de serrurerie permettant d’accueillir des verrières monumentales ; en témoigne cette sainte
Geneviève de Jacques Le Chevallier, réalisée dans les années 1935-1939 selon le souhait d’orner les baies hautes de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris de vitraux contemporains.
Édifice classé Monument Historique en 1964

Statue d’Ébène
Chapelle de la Cité du Vitrail
Dessin aborigène australien ou africain. La structure des vergettes et barlotières devient barreaux de cellule, ou armature de béton. Une femme grande, à la peau noire, aux mains longues. De nombreux peintres ont contribué au renouveau de l’art du vitrail au début du XXe siècle, apportant une touche de modernité dans la représentation de l’art sacré...
Troyes
Église Saint-Loup, Auxon, Aube
Dédiée à saint Loup, évêque de Sens, l’église d’Auxon est construite durant la première moitié du XVIe siècle ; seules les voûtes de la nef et du transept ont été modifiées au XVIIe siècle. La création des vitraux a été permise par de nombreux donateurs, dont le curé Jehan Bernart. Les thèmes de la Passion, de l’Incarnation ou encore des épisodes de la Vie de la Vierge y sont représentés. Au XVIe siècle, les cartons circulant d’un atelier à l’autre, un même modèle peut se retrouver dans différents édifices. Ainsi, certaines figures de l’Arbre de Jessé d’Auxon se retrouvent dans d’autres vitraux des églises troyennes de la Madeleine et de Saint-Nizier. Entre 1897 et 1902, les verrières ont bénéficié d’une restauration menée par Jean Gaudin.
Édifice classé Monument Historique en 1949

Ça bouge, ça danse, ça swingue. Sur la mezzanine les musiciens jazz avec contrebasse, batterie et autres invités ; en bas, la piste de danse, et sur les côtés les clients debout au bar ou attablés... La nuit sera longue, festive, dansante. Il s’en passe des choses dans les églises gorgées de lumière...
Cabaret Jazz
Église Saint-Loup, Auxon, Aube
Eglise Saint-Martin, Rigny-le-Ferron, Aube
Bien que de nombreuses chartres témoignent de la présence du village de Rigny-le-Ferron dès le XIIe siècle, aucune ne mentionne l’existence d’une église, qui devait pourtant bien être érigée. Dédié à saint Martin, évêque de Tours, l’édifice actuel a été construit au XVIe siècle ; la nef, quant à elle, est plus tardive. Les verrières du premier quart du XVIe siècle sont concentrées dans le chœur tandis que la nef accueille en 1875 des vitraux ornementaux. La majeure partie des verrières propose une iconographie classique qui présente une parenté avec plusieurs vitraux troyens, à l’instar de ceux de l’église de Noës et de la cathédrale de Troyes.
Pour autant, il n’est pas certain que ces chantiers soient l’œuvre de mêmes artistes.
Édifice classé Monument Historique en 1910

En Habits de Lumière
Eglise Saint-Martin Rigny-le-Ferron, Aube
Ces vifs éclats donnent raison à Louis Grodecki pour qui le vitrail peut être considéré comme un art de la couleur pure. Les colorants minéraux sont à base d’oxydes car ce sont les seuls à pouvoir être mélangés à la silice pendant la fusion. Les rouges émergeront de l’oxyde de cuivre ou manganèse, les bleus grâce au protoxyde de cobalt, bioxyde de cuivre, oxyde de fer ou manganèse, les jaunes au sesquioxyde de fer à l’alumine ou à l’argent, le vert avec de l’oxyde de fer, le jaune orangé à rouge par le sélénium, le violet grâce à l’oxyde de manganèse, le rose et rouge rubis avec de l’or. La coloration apparait lors du réchauffement du verre aux alentours de 600°C.
La chaleur provoque alors une dilatation des particules qui met en évidence la couleur dans la longueur d’onde souhaitée. Dosage subtil, nuance de la température, c’est bien un art de la couleur.
Église Sainte-Jeanne-d’Arc, Rouen
L’existence de la paroisse Saint-Vincent de Rouen est attestée dès 1169. Les treize verrières du chœur illustrent la vie du Christ, de la Vierge et de différents saints.
Leur exécution est notamment confiée au célèbre atelier beauvaisien de la famille
Le Prince, dans les années 1520-1530. La dépose de ces vitraux en décembre
1938 les sauve de la destruction presque totale de l’église au cours du bombardement du 31 mai 1944. En 1979, après de longs débats, les vitraux du chœur sont installés dans la nouvelle église Sainte-Jeanne-d’Arc érigée par l’architecte
Louis Arretche. Les verrières, sont alors restaurées par l’atelier Gaudin et installées dans des menuiseries reprenant de manière stylisée les formes flamboyantes des fenêtres d’origine.
Édifice inscrit Monument Historique en 2002

Un pavage coloré telle une mosaïque au sol dans une villa romaine. Juste un effet de contre-plongée devant les fenêtres gigantesques de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc à Rouen. La lecture du vitrail n’est plus vraiment possible, mais un couloir temporel nous emporte aux temps de la Rome antique et de ses villas richement décorées de mosaïques aux reflets dichroïques. Le soleil fait son œuvre par le prisme du vitrail, le spectateur imagine librement ces chants de lumière au gré du verre.
Mosaïque Chromovoltaïque Église Sainte-Jeanne-d’Arc, Rouen
Eglise Saint-Pierre-ès-Liens, Ervy-le-Châtel, Aube Construite à l’emplacement d’un édifice détruit en 1433 lors de la guerre de Cent ans, l’église Saint-Pierre-ès-Liens connait plusieurs modifications jusqu’au XIXe siècle. Les vitraux, pour la plupart du XVIe siècle, ont été successivement restaurés par Louis Germain Vincent-Larcher, Félix Gaudin et Auguste Labouret. Déposées lors de la Seconde Guerre mondiale, les verrières sont réinstallées entre 1945 et 1951. Une nouvelle restauration, confiée à la Manufacture Vincent-Petit entre 2016 et 2020, s’accompagne de la création de verrières modernes par le peintre verrier Flavie Serrière Vincent-Petit. Ses créations au jaune d’argent complètent harmonieusement les baies du XVIe siècle.
Édifice classé Monument Historique en 1914

Excalibur
Eglise Saint-Pierre-ès-Liens
Ervy-le-Châtel, Aube
L’épée fétiche du roi Arthur dans sa quête du Graal semble apparaître en premier plan.
La poignée, la garde et le pommeau sont là, plantés devant nous. Alentour, ça brûle de mille feux. L’épée brûlante, rougeoyante semble sortie des forges. Il y a une tension, une ardeur qui se dégage. La pierre sculpte l’espace par son immobilité. Les vitraux bien présents donnent le feu des couleurs à l’ensemble.
Église Sainte-Jean-du-Marché, Troyes
L’église Saint-Jean-au-marché se situe dans l’ancien quartier des foires de Champagne. Aujourd’hui disparu, un premier bâtiment devait exister dès le XIe siècle. Les plus anciennes parties du bâtiment actuel datent de la première moitié du XIIIe siècle ; par la suite, d’importants remaniements sont apportés jusqu’au XVIIe siècle. L’église a été le théâtre d’évènements remarquables, tels que le sacre du roi de France Louis le Bègue (IXe siècle) ou le mariage du roi d’Angleterre Henri V avec Catherine de France (1420). Les vitraux qui ornent l’église ont été réalisés entre le XVe et le XIXe siècle ; bien que leur iconographie soit conforme à la foi chrétienne, il semble difficile de déterminer s’ils répondent à un programme unique et cohérent.
Édifice classé Monument Historique en 1840

Signes et Calligraphes
Un camaïeu de bleu plus quelques verts. En réalité c’était surtout du rouge et de l’orange, mais le négatif des photographies a renversé les complémentaires sens dessus dessous. Pure illusion chromatique participant au flou artistique d’un long temps de pose, voici la quintessence de notre technique de captation. Ici les quelques traits noirs, épais, rappellent le graphisme d’un marqueur. De loin, on pourrait y voir quelques calligraphies moyennes orientales. Les vitraux nous racontaient la bible en image ; peut-être celui-ci s’exprime-t-il en une langue arabisante.
Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, Troyes
Peu d’informations nous sont parvenues sur la fondation de la cathédrale dont les premières traces certaines remontent au IVe siècle. La construction de la cathédrale gothique actuelle, entreprise vers 1200, s’achève en 1634. L’édifice connait d’importantes modifications au XIXe siècle. Riche de 1500m2 de verrières conservées par de multiples restaurations, la cathédrale offre un panorama exceptionnel de l’art du vitrail du XIIIe au XXe siècle. L’iconographie du déambulatoire est étroitement liée à l’histoire de la Champagne ; en partie haute, les vitraux illustrent la glorification de l’Église et de la ville de Troyes. De part et d’autre des baies hautes de la nef, diverses scènes construisent une Histoire du Salut accordée aux fidèles.
Édifice classé Monument Historique en 1862

Rosace Tournoyante
Cathédrale Saint-Pierreet-Saint-Paul, Troyes
D’une simple rotation de l’objectif, le vitrail emporte dans sa ronde la pierre comme la lumière et devient rosace le temps d’une audace photographique.
Les personnages se confondent, la vue peut-être s’embrouille mais l’énergie tournoyante imprime sa force silencieuse.

Vues de l’exposiiton à la Cité du VItrail, Troyes 2025


Vues de l’exposiiton à la Cité du VItrail, Troyes 2025

I À propos des Artistes

Christian Rizk & Julie Audic sont artistes, ils travaillent en duo depuis une vingtaine d’années avec une photographie plasticienne et développent une technique singulière sans retouche ni trucage appelée Photographie
Intensive. Cette technique inspirée des origines de la photographie est basée sur un long temps d’obturation et une chromie inverse des couleurs. Ils s’intéressent à la photographie qui révèle les forces invisibles des sujets qu’ils approchent. La création de passerelles entre l’art et la science fait partie de leurs préoccupations continues. Ils explorent actuellement les vitraux avec la même approche nous invitant à une expérience sensible du verre.

Installés aux Andelys en Normandie, ils réalisent des expositions en France et à l’étranger et leurs œuvres font partie de collections publiques et privées.
I Les Partenaires I


Julie AUDIC & Christian RIZK
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