Opus 3 : Le Risque Alpha L’étrange discours du Docteur Knows Magicien de Chooz En 2013, il est apparu sur nombre d’échantillons en provenance de sites, une tendance très inquiétante. Nombre d’échantillon dit « systématique », c’est dire qui ne relève aucunement d’une suspicion de contamination suite à incident, montrent des valeurs de contamination alpha. L’équipe du LAM (laboratoire d’analyses médicales d’EDF) alors surprise de la fréquence de ces résultats, alerte son management, un site est plus particulièrement touché par ce phénomène, le site nucléaire de Chooz. Le site de Chooz fait effectuer des mouchages, pour contrôler les intervenants, ceux-ci confirmeront l’alerte. L’alerte remonte au sein de la Direction de CEIDRE qui à son tour alerte la DPN, qui devant l’état de fait diligentera un audit interne pour analyser la situation. Le résultat de cet audit, revêt soudainement un caractère ultra confidentiel, et la Direction en refusera l’accès aux membres de l’équipe technique du LAM à l’origine de l’alerte. Les éléments de cet audit pourtant, sont à même de permettre d’identifier la relation de cause à effet entre la nature de la contamination et les dysfonctionnements qui en sont à l’origine, et ainsi, améliorer la réactivité face à la situation, et donner de précieuses informations essentielles dans l’interprétation de l’identification des contaminants. Mais les hautes sphères de la Direction d’EDF, ne l’entendent pas du tout de cette oreille, un véto est imposé. Fait très étonnant, le relativisme de cette affaire va être porté par la médecine du travail au travers d’un exercice de com, qui mérite d’être commenté. Les propos émanent d’un médecin font généralement office de référence en matière de santé, et il n’est pas question de lui opposer une contrepartie qualifiée, son interlocuteur démuni ne peut que faire déférence à son statut. Pour apprécier le discours du médecin à sa juste valeur, il est indispensable d’avoir lu les deux premiers opus qui traitent du contexte opérationnel et qui ne sont pas sans conditionner ses propos, sans quoi vous risquez de passer à côté de l’essentiel de la nature profonde de cet exercice de style. Ci-dessous extrait deux documents officiels, traitant de la réalisation de cette audit et des commentaires qui lui sont associés. Reprenons l’identification du risque radiologique, risque alpha, mesure et cartographie, que lit-on dans « les projets de recommandation », il faut entendre dans le terme recommandation « parade à ce qui a dérivé. » En rouge extrait de document officiel en bleu commentaire. Reconquête de la propreté radiologique de l’installation : - S’assurer que les moyens de contrôle mis en œuvre permettent de quantifier cette reconquête et d’identifier les dérives éventuelles (par exemple : cartographies plus denses et plus fréquentes sur les locaux à risques avec un seuil de détection plus bas) On comprend que le travail effectué par les services radioprotection, est inadapté, les moyens de détections sont d’une part insuffisants, mais plus grave, les mesures effectuées sous soumises à des seuils interprétations qui minorent le danger et ne permettent pas de prévenir des risques, pourtant ceux-ci vont être mesuré au LAM dans les échantillons fournis par le personnel. Là nous sommes devant un fait très grave, les valeurs des seuils de détections sont génériques au sein d’EDF, donc si ce fait arrive sur un site, cela veut dire qu’il n’est pas à exclure que d’autres incidents de ce type puissent se produire sur d’autres sites. Ce constat explique à lui seul, pourquoi des traces de contaminations ne sont retrouvées sur les échantillons de selles, qu’à postériori, et sur des analyses systématiques de contrôle annuel, et non pas en suspicion de contamination. Ainsi nombre de cas passent entre les mailles du filet. La capacité d’analyses radiotoxicologiques alpha sur une année au LAM oscille entre 300 à 500 personnes contrôlées, ce qui pour les 19 centrales EDF est très peu, dans la fourchette moyenne cela représente une vingtaine de personnes par site (1000 personnes), sachant que certains sites n’envoient pour ainsi dire jamais d’échantillons. Le terme reconquête a déjà été utilisé, (voir opus 2 « reconquête du LAM »). Lorsque l’on connaît le contexte de son utilisation, et les conséquences occasionnées au sein du LAM, il y a tout lieu de s’inquiéter de l’intention qui se cache derrière ce propos.