Portraits de Valeur : les moins de 30 ans !

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Portraits de

Parcours de Dipl么m茅s du GROUPE ESC CLERMONT

Tome 4



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Portraits de

Parcours de Dipl么m茅s du GROUPE ESC CLERMONT


Je vous invite à découvrir dix nouveaux portraits de diplômés de notre Ecole illustrant avec brio la célèbre citation de Corneille « la valeur n’attend point le nombre des années ». Que vous soyez bientôt candidat au concours d’entrée, recruteur avisé ou diplômé de l’Ecole, les femmes et les hommes que vous allez « rencontrer » dans cet ouvrage sont, à leur façon, déjà des professionnels de haut niveau. Conscients des réalités économiques, ils nous montrent par leur trajectoire que la proactivité, la capacité à tenir ses engagements, la curiosité, l’envie de réussir, la passion restent des ingrédients fondamentaux de la recette du succès.

EDITO

Que leur a apporté le Groupe ESC Clermont ? Ce sont eux les mieux placés pour répondre à cette question et vous verrez à travers leurs réponses que, au-delà d’avoir choisi une école de management généraliste réputée pour la qualité de ses partenaires internationaux, de ses filières d’excellence et de la diversité de ses doubles diplômes possibles, c’est bien « l’esprit Trudaine* » qui fait la différence. Pour être une valeur sûre, garantir une formation de qualité est une condition nécessaire mais non suffisante. Le Groupe ESC Clermont a fait le choix depuis longtemps d’une très grande proximité avec les entreprises et d’une forte connexion avec le réseau de ses 12 000 diplômés. Je vous souhaite beaucoup de plaisir à la découverte de ces talents, pour qui « oser » est plus qu’une devise !

Sébastien LAUVERGNE Président de l’Association Groupe ESC Clermont Alumni

* l’école est installée boulevard Trudaine à Clermont-Ferrand depuis 1919.


Sommaire 6

Cécile Tinchant

Responsable des relations publiques et du digital, Jaeger-LeCoultre 8

Clément Monnet

Directeur de cabinet du président, Airbus Helicopters Chine 10

Elodie Ballay

Business partner controller, Euromaster 12

Frédéric Grall

Directeur du Centre d’affaires Paris Grand Ouest, LCL 14

Marie Reis

Category manager, Coca-Cola Entreprise 16

Amel Tahar

Auditrice, EY (Ernst & Young) 18

Sylvain Boyer, Président et Guillaume Monnoie, Directeur général

Les Ateliers d’Aubusson 20

Clémence Vidier-Faure

Business intelligence manager, Groupe Michelin 22

Pierre-Alexandre Cornillon

Responsable marketing business to business et voitures d’occasion, BMW France 24

Anne-Sophie Théophile

Acheteuse Maroquinerie, Christian Dior Couture 26

Association Groupe ESC Clermont Alumni

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Campagne #TalentsESCClermont

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Prix de l’Excellence

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Le Groupe ESC Clermont 5


Diplômée du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2008

Cécile Tinchant

Cécile Tinchant Responsable des relations publiques et du digital, Jaeger-LeCoultre

Une histoire de savoir-faire et de gens passionnés Si Cécile Tinchant apprécie le détail d’un meuble de style, le tombé d’un vêtement, le soyeux d’une étoffe, c’est grâce aux femmes de sa famille. Sa mère tout d’abord, avait pris l’habitude de l’emmener flâner chez les antiquaires. Sa grandmère, couturière hors pair, lui confectionnait des tenues merveilleuses. Sa grand-tante enfin, gouvernante à Paris auprès d’ambassadeurs, récupérait des robes de haute couture

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dont Cécile se parait pour se déguiser. Au-delà du luxe, ce que Cécile aime c’est l’idée du bel objet, « celui qui cache un savoir-faire et des gens passionnés. » Au moment de choisir sa voie, la Clermontoise caresse donc l’idée de travailler dans cet univers… et de courir le monde. Ce que lui permettra le Groupe ESC Clermont, avec six mois d’échange universitaire en Chine et l’obtention d’un double diplôme ESC/Master of


Science en marketing à l’université de Strathclyde à Glasgow. N’ayant pas de contacts dans le luxe, elle décide d’attaquer par la bande. « En général, les diplômés rêvent de développement produits. En ciblant les boutiques, j’avais moins de concurrence, mais surtout j’acquérais une expérience terrain nécessaire, à mon sens, pour comprendre les vrais besoins du marché du luxe », détaille-t-elle. L’attrait du terrain. Elle commence par un stage dans le showroom de Thierry Mugler, au moment d’un lancement de parfum. Elle enchaîne avec des stages chez Lancel, puis Bottega Venetta, toujours en boutique. Un choix qui s’avérera décisif pour la suite. Car faire son entrée sur le marché du travail en 2008 n’est pas la panacée. Cécile se tourne vers la Suisse, relativement préservée du marasme mondial. La montre est un objet qui correspond à sa vision du luxe. Elle est recrutée par le célèbre horloger Jaeger-LeCoultre qui recherche des compétences pour développer son social media. « Quand je suis arrivée, les marques de luxe traditionnelles étaient à la traîne sur les réseaux sociaux qui explosaient. » Cécile prend en charge le site internet, les lancements de produits sur les réseaux sociaux, et tous les films concernant la marque. Quatre années passionnantes à la manufacture, au plus près des artisans qui font la renommée de Jaeger-LeCoultre. « En 2013, j’ai eu envie de me confronter au marché, dans une filiale. »

La conquête de l’Ouest. Elle imaginait partir en Asie. Mais c’est à New York qu’on l’envoie, sur un marché prioritaire pour la marque, où elle est chargée des relations publiques et du digital. Lorsqu’elle arrive, l’Amérique du Nord compte trois boutiques en propre. Il y en a onze aujourd’hui. Avec une douzaine de personnes, l’équipe est restreinte, ce qui lui laisse une grande liberté. « J’ai capitalisé sur ma connaissance de la marque et du digital pour façonner mon poste », explique-telle. Participer au développement de la distribution sur un « marché continent » la passionne. Surtout, après la Mostra de Venise il y a dix ans en Europe, Jaeger-LeCoultre compte s’associer à de grands festivals de cinéma Outre Atlantique. Los Angeles, New York, Toronto : Cécile participe au lancement de ces nouveaux partenariats. Elle compare volontiers l’univers du cinéma au travail minutieux de l’horlogerie, avec ses années de recherche, et les équipes indispensables à la création. « Je peux être un jour en blouse pour faire visiter la manufacture à des journalistes et la semaine suivante me retrouver sur un tapis rouge avec une star. J’ai la chance inouïe de connaître les deux facettes de la maison. Les gens qui créent les montres, et les gens qui les portent. » Un luxe qu’elle apprécie à sa juste valeur.

t on rm le C C S E e up ro G e « L l, ra so es of pr s rp co le ec v a é it offre une réelle proxim t en ém rc fo s pa e v ou tr re e n que l’on « sur les plus grands campus. 7


diplômé du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2011

Clément Monnet

Clément Monnet Directeur de cabinet du président, Airbus Helicopters Chine

L’étoile montante Clément Monnet part du principe que rien n’est impossible. « Dans la vie, il y a toujours meilleur que vous. Ce qui fait la différence, c’est la confiance. » Sa carrière fulgurante au sein d’Airbus parle pour lui. A 28 ans, il s’apprête à rejoindre l’équipe de Paul Eremenko, président exécutif du tout nouveau centre d’innovation technologique qu’Airbus Group vient d’implanter dans la Silicon Valley. Mais pour l’heure, il est encore en

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Chine. Depuis deux ans, Clément est le directeur de cabinet du président de la filiale chinoise d’Airbus Helicopters. Au moment de l’interview, il prépare l’arrivée d’Angela Merkel prévue la semaine suivante, visite qui doit donner lieu à la signature de gros contrats commerciaux. « Ces contrats vont créer des milliers d’emplois. Je suis chargé de faire le lien avec les partenaires, les équipes en Europe et les Ambassades. C’est


un travail collectif et je suis fier d’y contribuer », assène celui pour qui la réussite « ce n’est pas le poste, ni le salaire, mais faire des choses qui comptent ». Son but dans la vie ? Travailler dans un environnement qui impacte la vie des gens et à son niveau, « changer le monde ». Sésames. Dès 2007, il a déjà tout en tête ou presque. Son DUT de gestion et d’administration des entreprises en poche, il sait qu’une école de commerce lui offrira l’ouverture internationale et l’expérience en entreprise, deux sésames pour séduire une multinationale. Il intègre le Groupe ESC Clermont et tout se passe comme prévu : un semestre en Slovénie pour parfaire son anglais, un stage d’un an au service achats d’Aérolia, une filiale du groupe EADS (aujourd’hui Airbus Group), son premier pied dans l’aéronautique. Un essai qu’il transforme en véritable expérience professionnelle, avec un portefeuille d’achats de 60 millions d’euros. Pour ce stage, il est en lice avec des ingénieurs. Sa motivation fera la différence. « C’était un poste à part entière. Mon responsable était très occupé sur un autre projet et m’a fait confiance au bout de quelques mois. » Dans une usine qui fabrique les nez d’avion Airbus, Clément lance des appels d’offres et négocie des contrats pour acheter du contrôle laser. Il concède qu’il n’y comprenait pas grand-chose à l’époque. « Il a fallu que je m’appuie sur les gens pour comprendre leurs besoins, et la technologie. » Un travail de relations humaines, « qui vous aide à gagner en compétences », explique-t-il. Humilité. Mais la Chine et sa croissance à deux chiffres, le déplacement du pouvoir de l’Ouest vers l’Est, tout cela l’intrigue. Clément veut être au cœur de cette nouvelle dynamique mondiale. « Pour comprendre, il fallait y aller. » A la fin de ses études, il décroche un volontariat

international en entreprise (VIE) chez Airbus. Direction Singapour, pendant deux ans, où il est chargé de vendre une activité de service et de maintenance pour la zone Asie Pacifique. De Singapour, la Chine n’est plus très loin. Il rejoint le PDG d’Airbus Helicopters pour l’assister dans le développement stratégique de la filiale chinoise. La Chine est en passe de devenir le premier marché civil hélicoptère au monde. « De quatre cents appareils aujourd’hui, il en faudrait cinq à dix mille pour satisfaire le marché ! », s’enthousiasme Clément. Il est également secrétaire général de l’équipe managériale. A lui de composer les outils de pilotage pour le commerce, les opérations, les ressources humaines… Erreur de jeunesse, son ascension rapide a eu tendance à l’aveugler. « En arrivant ici, j’ai sans doute oublié d’où je venais. J’ai négligé les ego et perdu le sens du collectif. » Si les équipes ne dépendent pas de lui hiérarchiquement, il a besoin d’elles pour avancer. « J’ai dû changer d’attitude, revenir à mes valeurs et traiter les gens avec davantage de respect ». Une leçon d’humilité qui ne l’empêche pas de rester fier de ce qu’il est. Au sein du groupe Airbus, il côtoie des centraliens, des polytechniciens… « Je n’ai pas à rougir devant eux. Aujourd’hui, on peut tout apprendre grâce à la puissance d’internet », se défend Clément. Celui qui a appris la thermodynamique grâce à Wikipédia, se considère comme un généraliste éclairé. Il croit d’ailleurs beaucoup à l’intelligence artificielle. Dans vingt ans, il se voit dans une voiture sans chauffeur, avec un smartphone dans le bras et des puces dans le cerveau. Une dynamique qu’il s’apprête à vivre de l’intérieur, au cœur de la Silicon Valley, en attendant une prochaine mission… sur Mars ?

toyé cô i a j’ t on rm le C C S E e « Au Group appris i a J’ s. in a um h et ts en ll ce des professeurs ex , il a v a tr e d e rc fo à le ib ss que tout était po er fi t n a st re en ut to on ti a iv ot d’ambitions, de m de ses valeurs. «

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Diplômée du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2007

Elodie Ballay

Elodie Ballay Business partner controller, Euromaster

Je m’épanouis dans la transmission Dès qu’elle a un moment de libre, Elodie Ballay fait sa valise et court le monde avec son compagnon. Dernier voyage en date, le Japon. Ce qui ne change finalement guère du reste de l’année. En tant que contrôleur de gestion à la direction du développement et des opérations d’Euromaster, Elodie est toujours par monts et par vaux. « De janvier à avril 2014, je n’ai passé que deux semaines chez moi, à Clermont-Ferrand.

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Chaque année, je me dois de visiter l’ensemble des filiales », explique-t-elle enthousiaste. Celle qui se décrit comme une généraliste à la « casquette financière », ne se réalise qu’au contact des équipes projet, ou des filiales. Pour cela, elle est servie. Euromaster, filiale du groupe Michelin, c’est 1,8 milliard d’euros, une implantation dans 17 pays d’Europe et quelque 2 300 points de vente. « C’est mon profil à la fois international et


technique qui a séduit l’entreprise », plaide-t-elle. Après un DUT Gestion des entreprises et des administrations (GEA), option gestion comptable et financière, elle passe le concours « Passerelle ». Ne pas s’enfermer. Elle choisit le Groupe ESC Clermont pour le double diplôme qu’il offre en expertise comptable. Mais l’ouverture que lui donne l’école la dissuade d’une trop forte spécialisation. Elle effectue un premier stage de six mois en contrôle de gestion à la Caisse d’Epargne. Quand on lui propose d’enchaîner avec un contrat en alternance, elle refuse de s’enfermer dans l’univers bancaire, trop spécifique à son goût. Après six mois d’échanges universitaires aux Pays-Bas, France Télécom lui propose un stage d’un an au sein de sa direction régionale. « Il s’agissait de professionnaliser des équipes, peu habituées à la notion de rentabilité et de suivi financier ». Une expérience enrichissante, mais surprenante. « Certains collaborateurs utilisaient une calculette pour entrer les chiffres dans un tableur Excel ! » Déjà, elle se positionne dans la transmission. Son diplôme en poche, elle entre chez Euromaster pour un remplacement de huit mois où elle est chargée du reporting consolidation des filiales au niveau de la holding. Accompagner les filiales. Puis un poste de support aux équipes centrales d’Euromaster est créé pour accompagner d’un point de vue financier les projets informatiques et marketing des filiales. « Une

fonction très transverse qui me donne une vision globale de l’entreprise et de son fonctionnement. Je m’enrichis énormément à travailler avec les équipes projet ! » Planification des budgets de projet, refonte du reporting du groupe et réalisation de benchmarks… Elodie se retrouve impliquée dans de nombreux projets d’amélioration du contrôle de gestion. Puis, le groupe Euromaster décide de lancer une franchise qui concerne aujourd’hui près d’un tiers des points de vente. Elodie se trouve rattachée à la direction du développement et des opérations pour assister son directeur sur le volet financier à partir de 2012. « J’étudie par exemple tous les dossiers de rachat de point de vente », détaille-telle, en sus du pilotage du réseau, intégré ou franchisé. Elodie possède un correspondant financier dans chaque filiale. « Il faut une très bonne coordination et communication. Ça peut être compliqué dans un environnement multiculturel », même si c’est ce qu’elle préfère. Dans certains cas, elle est en lien direct avec les directeurs de filiale. « Des gens de terrain, auquel il faut amener du background financier. C’est important de coordonner, transmettre. Je suis là pour aider à la décision. » Un rôle qu’elle prend très à cœur, au point de remplacer pendant six mois la responsable financière de la filiale italienne suite à son départ, en plus de son job. « Quand je fais les choses, je vais jusqu’au bout ! » assène-t-elle.

e èd ss po t on rm le C C S E e up « Le Gro és. m lô ip d e d ux a se ré s nt sa is pu l’un des plus décroché i a j’ ue q u a se ré ce à ce râ g C’est mon premier job. » 11


diplômé du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2007

Frédéric Grall

Frédéric Grall Directeur du Centre d’affaires Paris Grand Ouest, LCL

Se prendre au jeu Souliers impeccables, costume et cravate grises, chevelure domptée… derrière ses lunettes d’écaille, le banquier tiré à quatre épingles a l’œil qui pétille. C’est que Frédéric Grall n’a pas si souvent l’occasion de raconter comment il a rangé ses tongs et son raft au placard pour endosser l’habit très sérieux du banquier. Il ne nous fait pas le coup de la vocation. Frédéric est transparent. « J’ai vu de la lumière, et je suis entré ! » c’est

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ainsi qu’il résume son parcours qui s’est construit au gré des rencontres et des opportunités. Son bac S en poche, il voulait être pharmacien, comme sa mère. Frondeur, il avait décidé qu’il aurait le concours sans les maths et la physique. « Ça ne m’intéressait pas », admet-il. Il s’en fallut de peu pour qu’il gagne son pari, à 0,147 point, pour être précis. Il enchaîne avec « une année sabbatique » en DEUG de biologie, tout


en s’adonnant à l’une de ses passions, le kayak, durant deux saisons. C’est là que naît son intérêt pour le commerce. Un de ses amis possède une base de rafting dans les gorges du Verdon. Il l’aide à vendre des descentes auprès des hôteliers, des campings, des vacanciers. « Les budgets n’étaient pas extensibles, il fallait vendre du rêve aux Parisiens en manque de nature. Ça marchait bien ! » Mais on gagne difficilement sa vie dans le rafting. Il tente un BTS action commerciale à Grenoble. Un de ses amis l’incite à passer le concours « Passerelle ». Ensemble ils sont admis au Groupe ESC Clermont. Il y découvre la possibilité d’obtenir un double diplôme avec l’Institut Technique de Banque (ITB). Ce cursus professionnalisant en alternance est un réel atout pour qui se destine à une carrière bancaire. « Je n’étais pas spécialement passionné par la banque mais le coût de la formation était pris en charge pendant deux ans. » Le dilettante y voit l’occasion de rattraper son erreur d’aiguillage post bac. Frédéric a toujours fait du sport. Si pour beaucoup, l’essentiel est de participer, pour lui, c’est de gagner. Il aime « se prendre au jeu ». Une fois à la Banque Populaire des Alpes, il fait feu de tout bois : de l’accueil, au remplissage des distributeurs, en passant par le conseil aux particuliers, aux professionnels et aux petites entreprises. En sortant d’apprentissage, il sait qu’il optera pour le conseil aux entreprises, où les problématiques sont plus complexes, et les interlocuteurs de haut niveau. Ce n’est pas le plus aisé mais il aime se sentir en déséquilibre. Plongeon. LCL le recrute en 2007 pour devenir chargé d’affaires à Clermont-Ferrand. « La norme, c’est plutôt de démarrer chargé d’affaires adjoint. Mais ils ne trouvaient personne pour le poste. J’ai eu l’impression qu’on m’enlevait les brassards et qu’on me jetait dans la piscine en regardant si je savais nager ! LCL m’a fait confiance et a cru dans ma capacité à monter en puissance rapidement. » Avec un adjoint

et une assistante, il doit gérer un portefeuille de quarante clients et le développer, tout en assurant la gestion du risque et de la conformité. « Les six premiers mois ont été très intenses. Les analyses financières n’étaient pas au top, beaucoup de dossiers revenaient. » Frédéric s’investit à fond pendant deux ans. Si bien qu’on lui propose de rejoindre la direction des grandes entreprises à Paris, où se trouvent entre autres les fleurons du CAC 40 ou du SBF 120. « Vous financez des camions et des pelles mécaniques en crédit-bail, et on vous propose un portefeuille de 12 millions d’euros de produit net bancaire ! La marche était haute », admet-il. Humilité. A nouveau, l’épreuve de la piscine… Les premiers mois sont douloureux. Il suit des cours d’anglais, apprend à surmonter des problématiques qui le dépassent… et en garde une grande humilité. « Quand vous avez la salle des marchés d’une des plus grosses capitalisations du CAC40 au bout du fil, il ne s’agit pas de leur expliquer l’Euribor. Ils sont dix fois plus compétents que vous. Il faut se concentrer sur le service apporté. » En janvier 2014, c’est la direction d’un centre d’affaires de douze personnes qu’on lui propose. Mais pas n’importe lequel : l’un du Grand Ouest parisien, à La Défense. De quoi ajouter la corde du manager à son arc. Une corde qu’il veut très humaine. « Peu importe le déficit de compétences, pourvu qu’il y ait l’envie, l’énergie et l’engagement », explique-t-il. Aujourd’hui, il est serein. Il sait qu’il est capable de s’adapter à de nombreuses situations. Il imagine son futur comme un horizon dégagé. « Les possibilités offertes par LCL, et le groupe Crédit Agricole sont immenses. Potentiellement, je peux tout faire : du marketing à la banque privée, même si je n’y connais rien au début ! Et pourquoi pas skipper ? » glisse-t-il avec malice. Cet amoureux des sports nautiques a depuis longtemps délaissé les rapides pour le grand large. Avec son permis bateau hauturier, il peut aller n’importe où.

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Diplômée du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2008

Marie Reis

Marie Reis Category manager, Coca-Cola Entreprise

Commerciale dans l’âme Si Marie Reis avait un conseil à donner aux jeunes qui se destinent à des études de commerce, ce serait de choisir leurs stages avec discernement. En sortant du Groupe ESC Clermont en 2008, Marie cumulait déjà trois expériences significatives qui la destinaient à faire carrière dans l’agroalimentaire. « Mon tout premier stage, je l’ai fait dans un hypermarché Carrefour, pour développer le marketing du magasin. Il n’a duré que trois

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mois, mais il a toujours intrigué mes recruteurs », explique-telle. En deuxième année d’école de commerce, elle décroche un stage de six mois au siège d’Hediard, l’épicerie fine, pour qui elle met en place les premiers outils de marketing relationnel, puis enchaîne sur une année de césure au siège de Pernod, en tant qu’assistante chef de produits d’un vin pétillant distribué en France et à l’étranger. « Il ne me manquait que le terrain.


J’avais envie de vendre des produits qui me plaisaient dans une belle entreprise. » Cohésion d’équipe. Cette carte de visite séduit Coca-Cola Entreprise. Marie devient chef de secteur dans la région de Clermont-Ferrand, en charge du circuit des hypermarchés. En parallèle, elle doit aussi animer une équipe de commerciaux qui l’accompagnent dans le développement de l’activité dans les hypermarchés. Pendant près de deux ans, elle développe le maillage clientèle et peaufine ses compétences managériales, pour lesquelles elle montre de réelles aptitudes. « J’aime aider les gens à se développer, à grandir et les faire évoluer au sein de l’équipe », détaille Marie, en phase avec la culture de cohésion de l’entreprise. Prompt à détecter les talents, Coca-Cola Entreprise lui offre ensuite un poste de manager des ventes à Saint-Etienne. « A 25 ans, je manageais une équipe très hétérogène, avec des commerciaux âgés de 25 à 50 ans, cela demandait du coaching sur mesure : de l’accompagnement soutenu pour les premiers, de l’écoute et de l’empathie pour les seconds. » Marie tire son épingle du jeu et ses équipes obtiennent de bons résultats. Elle profite de ses jeunes années pour tout donner à l’entreprise. Grande

mobilité, longues heures sur la route ou en clientèle, implantation des magasins au milieu de la nuit : Marie suit le rythme pendant quatre ans, puis aspire à stabiliser sa vie personnelle. Chef de projet. Accompagnée par son directeur de région dans sa carrière, Marie rejoint les équipes Siège à Paris. Coca-Cola Entreprise est en train de développer une nouvelle stratégie de relation client pour les points de vente « hors-foyer ». Marie participe activement au déploiement de cette nouvelle stratégie, en manageant le Contact Center. Mais après avoir monté et suivi le projet pendant deux ans, elle aspire à retourner « au cœur du business ». En 2014, on lui propose de rejoindre l’équipe marketing vente en tant que category manager pour les clients hors-foyer. Tendances du marché, analyses statistiques : à elle de faire des recommandations pour optimiser l’assortiment et le merchandising des clients. « Le category manager vient en support du commercial compte clé. Nous sommes là pour enrichir les résultats en nous détachant de l’aspect tarifaire », précise-t-elle. De la négociation de haut niveau auprès des comptes clés qu’elle lorgne avec gourmandise, histoire de revenir à ses premières amours commerciales.

rmont, le C C S E ’ l à e g a ss pa on « Durant m s le b a id rm fo s en g es d é tr on j’ai renc ille ! m fa ie a vr e un oi m ur po i hu qui restent aujourd’ C’est cette taille humaine » . ée ci ré pp a t en ém m or én i a j’ que 15


Diplômée du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2012

Amel TAHAR

Amel Tahar Auditrice, EY (Ernst & Young)

Obstinée De prime abord, Amel Tahar paraît douce, réservée, voire fragile avec ses grands yeux noirs et son pâle sourire. Après deux heures d’entretien, c’est le visage d’une combattante qui s’impose. Amel ne doit son ascension qu’à sa volonté farouche et à ses parents, qui lui ont donné une féroce envie d’apprendre. Son père est ouvrier, sa mère femme de ménage. Algériens immigrés de première génération, ils ont su donner à leurs

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trois enfants le goût des études. Si Amel est auditrice chez EY (anciennement Ernst & Young), son cadet est devenu professeur d’histoire et le benjamin auditeur chez un concurrent. « Nous sommes les premiers de notre famille à avoir un bac +5 », admet-elle fièrement. Son goût pour la finance, elle ne le découvre que tardivement, au détour d’une introduction aux marchés financiers, dispensée par son IUT Techniques de


commercialisation à Bordeaux. Auparavant, elle fait l’amer constat que la vente n’est pas son univers. Un stage chez un opérateur mobile où « il fallait vendre à tout prix », achève de l’en convaincre. Encouragée par un professeur, et attirée par l’audit financier, elle envisage des études supérieures de commerce et prépare le concours « Passerelle ». Débrouille. Un problème familial l’oblige à renoncer, malgré son succès aux concours. Elle décide néanmoins de partir à Londres pour apprendre l’anglais. Une année de débrouille qu’elle partage entre petits boulots et cours à l’université. L’année suivante, elle ne désarme pas et repasse les concours. Le Groupe ESC Clermont permet aux étudiants de valider cinq épreuves sur les sept nécessaires à l’obtention du Diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG). Le discours fédérateur de la direction achève de la convaincre d’opter pour cette école. Pour joindre les deux bouts, en plus de ses cours et de son engagement associatif, elle travaille chez Mc Donald’s quinze heures par semaine. En deuxième année, elle planche sur le difficile parcours du DSCG, au lieu de partir à l’étranger, comme 60% de sa promotion. Candidature spontanée, forum, réseau des anciens élèves… elle active tous les canaux possibles pour obtenir un stage de neuf mois chez PWC (ex PricewaterhouseCoopers), au bureau de Poitiers. « Je ne lâche jamais l’affaire », affirme-t-elle. Sa dernière année, elle choisit de la faire en apprentissage, à Paris, au contrôle interne de Bouygues Télécoms, « pour passer de l’autre côté de la barrière ».

Maternel. Diplômée en 2012, elle frappe à la porte de tous les cabinets d’audit parisiens. Son profil atypique séduit KPMG, Price et EY. Elle choisit EY, « pour ses nombreux clients dans les télécoms ». Depuis quatre ans, elle gravit méthodiquement les échelons, enchaînant sans renâcler un rythme de travail effréné. A 28 ans, Amel est auditrice « senior ». Elle fait le lien entre le client, les équipes de terrain et son manager. Mais ce qui lui plaît surtout, c’est de transmettre son savoir à ses collègues. « J’aime prendre le temps d’expliquer, dit-elle, c’est mon côté maternel ». Courtisée par les chasseurs de tête, elle poursuit sereinement ses ambitions de départ. Pour les années à venir, elle s’est lancé deux défis : découvrir de nouveaux secteurs à auditer et entamer le stage de trois ans qui validera son titre d’expert-comptable. De son ascension sociale, elle n’en revient toujours pas. « Jamais je n’aurais parié sur un tel parcours à la fin de mon bac. Je suis endurante et rigoureuse, ça aide à réussir. Mais j’ai aussi eu la chance de rencontrer des gens formidables et compétents qui m’ont accompagnée chez EY. » Combattante, maternelle et modeste : le cocktail de la réussite ? « Tout est affaire de dosage », répond celle qui passe ses heures perdues à confectionner des pâtisseries, « avec beaucoup de rigueur ».

t on rm le C C S E e up ro G « Le e, èr ci n a n fi é it ic n ch te e n on b e m’a permis d’acquérir un iants ud ét es d ec v a re tu er v ou d’ dans un esprit le. » a ci so té si er iv d e d n ra g e un d’ 17


diplômés du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2014

Sylvain Boyer et Guillaume Monnoie

Sylvain Boyer, Président et Guillaume Monnoie, Directeur général, Les Ateliers d’Aubusson

Editeurs de savoir-faire Enfant, Sylvain Boyer passe régulièrement ses vacances en Creuse, dans la maison de campagne de son grand-père. Si la petite ville d’Aubusson lui est familière, c’est davantage pour son allure de belle endormie, que pour la renommée de ses tapisseries. Mais quand ce fils et petit-fils d’entrepreneurs auvergnats est en âge de lancer à son tour son entreprise, il lui prend l’envie folle de redynamiser ce bassin d’emploi. Car sur

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les nombreux ateliers qui ont tissé la réputation de la tapisserie d’Aubusson durant six siècles, il n’en reste aujourd’hui qu’une poignée, derniers témoins d’un savoir-faire inscrit en 2009 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. « Ça me fendait le cœur de voir péricliter cette petite ville de la Creuse, avec toutes ses maisons aux volets fermés », explique-t-il. Avec Guillaume Monnoie, lui aussi étudiant du Groupe ESC


Clermont, ils se fixent cet ambitieux défi : « réinscrire ce savoir-faire dans le XXIe siècle pour éviter qu’il ne tombe dans l’oubli et disparaisse ».

« Les Ateliers d’Aubusson » voient officiellement le jour en septembre 2015, après une année passée dans « Square Lab », l’incubateur du Groupe ESC Clermont. Leur concept ? Se rapprocher de designers contemporains en vogue pour créer des modèles, et les faire fabriquer dans les ateliers et manufactures d’Aubusson. « Mais au lieu de faire de la tapisserie murale, on propose des coussins, des tapis, des plaids… Nous voulons que la marque Les Ateliers d’Aubusson puisse s’ancrer dans la décoration d’intérieur haut de gamme », explique Sylvain. « Le label France marche mieux à l’étranger », admet Guillaume Monnoie qui ambitionne de réaliser 80% de leur chiffre d’affaires à l’international. Innovation. Et pour faire entrer la tapisserie d’Aubusson dans le XXIe siècle, ils ont noué un partenariat exclusif avec un artisan local qui a développé un nouveau procédé d’assistance semi-mécanique associée à un module numérique. « Il faut compter 800 euros pour un coussin tissé à la main. Cette technique nous permet de proposer des coussins à 250 euros. Nos produits sur catalogue ne sont fabriqués que de cette manière-là », détaille Sylvain. Ce qui ne les empêche pas de travailler de manière traditionnelle, à la demande d’architectes d’intérieur. « Les Ateliers d’Aubusson » ont obtenu le prix du public du salon Maison & Objet qui s’est tenu à l’automne 2015, et figurent parmi les cinq innovations de l’année. De quoi leur mettre un pied à l’étrier. « Nous avons de plus en plus de points de distribution. Nous espérons entrer au Bon marché, ou chez Merci », s’enthousiasme Sylvain. Vouloir sauvegarder un savoir-faire séculaire est une chose. Pénétrer l’écosystème local en est une autre. Sylvain est Guillaume l’admettent :

il n’a pas été facile pour eux de se faire accepter à Aubusson. « Nous sommes les seuls à ne pas être issus de la tapisserie. Ce territoire est resté en retrait. Personne ne nous connaissait. Il a fallu les rassurer », détaille Sylvain. « Si nous voulions juste faire de l’argent, nous produirions en Chine, fait remarquer Guillaume. Notre intérêt, c’est de redynamiser le savoir-faire local et nos partenaires ont vu que nous tenions nos engagements. » Complémentarité. Guillaume et Sylvain insistent : ils partagent les mêmes valeurs, même s’ils sont complémentaires. Le Président, c’est Sylvain. C’est lui qui s’occupe du développement commercial et de la direction artistique. Son stage de fin d’études, il l’a effectué pour l’une des dernières manufactures d’Aubusson, au côté de la directrice artistique à Paris, afin de comprendre l’activité de l’intérieur. Guillaume, lui, est le directeur général. Il s’occupe de la gestion administrative et financière, et prend sa part de commercial. Durant ses stages, il s’est frotté à la grande distribution, en travaillant pour des grandes marques de l’agroalimentaire. Sylvain habite à Paris, et Guillaume à ClermontFerrand, quand ils ne sont pas tous deux à Aubusson. « La semaine dernière, j’étais à Rouen pour rencontrer des distributeurs brésiliens, hier j’étais à Lyon pour un rendez-vous avec une école de design textile, demain je serai à Paris pour préparer le prochain Maison & Objet, puis il y aura le salon Ambiente de Francfort… », énumère Sylvain avec entrain. Les deux entrepreneurs se prennent à rêver : « Pourquoi ne pas appliquer ce modèle économique à d’autres savoir-faire français en passe de disparaître ? »

t en om m u a el ti n se es le rô « L’Ecole a joué un urs se es of pr s le s ou T . se ri ep tr de l’incubation de notre en ojet pr re ot n ue q ur po on ti si po is étaient à notre d ce. « ca fi ef re iè n a m e d té on m it so

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Diplômée du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2011

Clémence Vidier-Faure

Clémence Vidier-Faure Business intelligence manager, Groupe Michelin

A fond la gomme « Ce que j’aime, ce n’est pas le sprint, mais la course de fond », explique Clémence Vidier-Faure. Dans la vie, cette jeune femme volubile et tonique n’est pas à un défi près. De la Chamaliéroise, une course de cinq kilomètres, au Marathon de New York, rien ne l’effraie. Et certainement pas de passer de Boulogne-Billancourt aux routes d’Auvergne, de l’univers pailleté du marketing relationnel d’une chaîne cryptée, à la

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vente de pneumatiques aux revendeurs spécialisés. Que ce soit en talons hauts ou en chaussures de sécurité, elle se sent à l’aise partout. Et ses grands écarts, elle les assume totalement. C’est que l’impatiente tape vite du pied. « Quatre postes en quatre ans…Il va falloir que j’y travaille », admet-elle dans un rire. Clémence est aujourd’hui business intelligence manager pour la ligne agricole de Michelin. Sa mission ? Sous la supervision


du directeur marketing de la ligne produit, il s’agit d’évaluer les tendances mondiales du marché, d’analyser les performances de Michelin, et d’élaborer des plans stratégiques à court et moyen terme. « Nous avons de multiples équipes en local. La difficulté est de consolider tous ces éléments. C’est dense, mais tellement stimulant ! » Risque-tout. Son premier grand écart a lieu en 2011. Clémence s’apprête à finir ses études au Groupe ESC Clermont. Elle vient de passer deux ans au sein du service marketing relationnel de Canal Plus à Boulogne-Billancourt. La première année comme stagiaire, la seconde en apprentissage. Elle aurait pu continuer, mais son fiancé souhaitait rester en Auvergne. Elle postule chez Michelin pour faire du marketing relationnel. On lui propose le terrain, pour vendre des pneus. Elle ne s’y connaît ni en automobiles, ni en pneumatiques. « J’ai plutôt vu le groupe Michelin et ses opportunités. Le passage par le terrain est de toute façon un prérequis pour évoluer dans des fonctions de marketing stratégique. » Clémence risque-tout passe le filtre de huit entretiens et se retrouve propulsée dans un univers 100% masculin. Les revendeurs voient débarquer cette jeune femme de 26 ans avec des yeux ronds. « Il n’y avait jamais eu de femme sur mon secteur de vente, et j’étais la seule femme de mon équipe. » Elle se souvient encore du jour où elle a confondu Mercedes et BMW. « Je me suis dit : «on ne me voit pas là, mais je vais m’en donner les moyens ! » La formation de Michelin était très

solide. « J’ai passé des semaines sur la route à travailler d’arrache-pied. » Quand un an et demi plus tard elle change de réseau, ses clients, ravis, réclament une autre femme pour la remplacer. Etoile polaire. Six mois passent. Retour à Boulogne, pour un nouveau grand écart, cette fois au siège parisien de Michelin. Claire Dorland Clauzel, directrice des marques et des relations extérieures du Groupe Michelin, recherche une assistante et c’est vers Clémence que les regards se tournent. « On me proposait de travailler avec la numéro trois du Groupe Michelin ! » s’étonne encore Clémence, qui suivait chacune de ses déclarations. « C’était mon étoile polaire ! Je ne pouvais pas refuser. » Après sept entretiens, elle la rencontre enfin. Vingt minutes « très intimidantes ». Clémence est adoubée. Neuf mois durant, elle côtoie l’univers très feutré de la gérance. « Des gens de très haut niveau », certes, mais le quotidien n’est pas évident. Et puis être assistante ne fait pas partie de son plan de carrière. « Au bout de neuf mois, j’aspirais à revenir au marketing. J’ai été écoutée. En janvier 2015, le directeur marketing de la ligne agricole me prenait dans son équipe. » Ses collègues la disent « au taquet », tout le temps, et apprécient la bonne ambiance qu’elle insuffle à l’équipe. Quant au prochain grand écart, elle ne le mesure pas encore. En course, comme ailleurs, ce qu’elle aime c’est « aller loin et arriver au bout », peu importe s’il faut prendre des détours.

« Ce que j’apprécie t, on rm le C C S E e up ro G dans le vancer a ur po ne on d us vo il u’ q s ce sont les valeur eux. » tu ec sp re t en em nn ro vi en un ns a d 21


diplômé du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2011

Pierre-Alexandre Cornillon

Pierre-Alexandre Cornillon Responsable marketing business to business et voitures d’occasion, BMW France

Une Allemande sinon rien Visage juvénile, yeux rieurs, Pierre-Alexandre Cornillon est bien dans sa peau et ça se voit : il rayonne. A 28 ans, il est responsable marketing des activités « business to business » et « voitures d’occasion » chez BMW France, sa façon à lui de conjuguer ses deux passions, la communication et l’automobile. Question de gènes sans doute. Car chez les Cornillon, on est non seulement commerçant de père en fils, depuis trois générations, mais on

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voue une passion sans limites pour les voitures allemandes. Les parents de Pierre-Alexandre sont autodidactes. Il y a vingt ans, ils ont créé une entreprise de négoce en vins qui grandit d’année en année. « A la maison, il n’y a jamais eu de frontière entre vie personnelle et professionnelle. La ligne téléphonique de l’entreprise, c’est celle de la maison ! Mes parents travaillent samedis et dimanches compris », explique-


t-il. Quant aux voitures allemandes, son père est un mordu. « Il en change très régulièrement. Sa voiture, c’est sa carte d’identité ! » Pour la plus grande joie de son fils qui durant toute son enfance reçoit des dizaines de petites voitures du concessionnaire local. « A 8 ans, mon objectif de vie, c’était mon permis de conduire ! » admet-il. C’est donc tout naturellement qu’il se tourne vers des études de commerce, d’abord un IUT Techniques de commercialisation, puis le Groupe ESC Clermont via le concours « Passerelle ». « J’étais emballé par l’école et sa taille humaine ! ». Cerise sur le gâteau, elle offre aussi une spécialisation « marketing automobile ». Poste en or. Etudiant, Pierre-Alexandre déborde d’énergie. Il apprend le graphisme sur le tas. Il refond la charte du site internet du Groupe ESC Clermont, réalise la brochure du programme grande école, monte une auto-entreprise et travaille pour quelques structures locales. Pour son année de césure en entreprise, il n’a qu’une idée en tête : allier l’automobile et le marketing. Il décroche un stage au service publicité de BMW France pour s’occuper de toute la communication offline. Il enchaîne avec un stage de six mois chez Volkswagen France cette fois, au service marketing relationnel et communication digitale de la marque, où il côtoie beaucoup de chefs de produit. « Ça confirme ma passion ! » dit-il. Il retourne à l’école en janvier 2011 pour finir sa formation. Deux mois plus tard, BMW lui propose un poste de chef de produit, pour la

Série 1 compact, la voiture de la marque la plus vendue en France, et la Série 3, la berline classique au top des ventes européennes. Un poste en or, même s’il faut jongler avec la fin du cursus de l’Ecole. « Je m’arrange pour que mon CDI soit à mi-temps, le temps d’obtenir mon diplôme. Chaque semaine, je faisais des allers-retours Clermont Paris avec ma vieille voiture ! » se souvient-il. Il est chargé de fixer les prix et d’adapter les produits aux goûts du marché français. « C’est génial ! On parle également aux journalistes, aux concessionnaires, aux clients grands comptes. J’ai fini par lancer la Série 4 Coupé de A à Z ! » Marketing à 360°. Au bout de trois ans et demi, il a besoin d’un nouveau défi. On lui confie deux missions : développer un marketing ciblé pour la clientèle entreprise, et promouvoir les voitures d’occasion labellisées par le réseau. « Evénementiel, achat d’espaces publicitaires, communication digitale, marketing direct… Je fais du marketing à 360° ! » Son quotidien est fait de grands événements - comme l’organisation de journées d’ateliers sur un circuit pour deux cents personnes, avec des pilotes - mais aussi de petits comme de se rendre chez un client pour une présentation aux côtés des commerciaux. De toute façon, le relationnel, il adore ça. Il se verrait d’ailleurs bien dans la peau d’un responsable grands comptes, pour être sur le terrain, en prise avec le business. De quoi aussi manger plus de kilomètres. Car PierreAlexandre n’est jamais aussi heureux qu’au volant d’une BMW.

pas d en pr se ne t on rm le C C « Le Groupe ES pour ce qu’il n’est pas. ispense d ui q e in a m hu le il ta à le co C’est une E lité, un enseignement de grande qua bles. » ni po is d ès tr s ur se es of pr es d avec 23


Diplômée du Gr oupe ESC Clermont pr omotion 2012

Anne-Sophie Théophile

Anne-Sophie Théophile Acheteuse Maroquinerie, Christian Dior Couture

Le goût du travail bien fait Oui, Anne-Sophie Théophile achète et vend des sacs de plusieurs milliers d’euros. Non, ça ne lui monte pas à la tête. « Ce n’est pas parce qu’on travaille dans le luxe qu’on vit dans le strass et les paillettes ! » insiste-t-elle, en ligne depuis Dubaï où elle officie comme acheteuse maroquinerie pour les seize boutiques Christian Dior du Moyen Orient. Petite dernière d’une famille de trois filles, Anne-Sophie Théophile n’a pas grandi

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dans le luxe. Sa mère lui a donné le goût du travail bien fait. Adolescente, elle consacre donc une partie de ses vacances à gagner sa vie. C’est ainsi qu’elle se retrouve à 18 ans jeune fille au pair d’un petit garçon dont le parrain est directeur de Salvatore Ferragamo au Mexique. Un contact qui lui permet quelques années plus tard, une fois sur les bancs du Groupe ESC Clermont, de percer le monde très fermé de l’industrie du luxe.


Après six mois d’échange universitaire à Guadalajara, c’est donc au sein de Salvatore Ferragamo Mexique qu’elle effectue son année de césure, en tant qu’assistante achat pour les boutiques du pays. Maisons prestigieuses. « Dans le luxe, le métier d’acheteur est assez particulier, puisqu’il s’agit d’acheter des produits pour les boutiques à la maison mère, en fonction d’analyses des marchés locaux et des recommandations stratégiques de la maison », détaille-t-elle. Grâce à cette première expérience, où elle apprend les ficelles de la fonction, son CV passe en haut de la pile de la très prestigieuse maison Yves SaintLaurent. On lui propose d’assister l’acheteur maroquinerie et accessoires pour les boutiques Europe. « J’étais à l’école de la rigueur. Ces six mois de stage m’ont inculqué une méthode de travail. » Mais c’est chez Dior Couture que le « coup de foudre professionnel » a vraiment lieu. Au sortir du Groupe ESC Clermont, elle y décroche un poste d’acheteuse souliers Moyen Orient et Europe. « Des gens ont pris le temps de me transmettre leur savoir. C’est à ce moment-là que j’ai su que j’étais vraiment faite pour ça. » A elle d’approvisionner les soixante boutiques de la zone. « Une fois les produits en vente, mon métier est très analytique pour comprendre ce qui marche ou pas. Je passe beaucoup de temps avec les vendeurs qui connaissent la clientèle locale ou internationale. »

Rareté. Au bout de deux ans, un poste se libère à Dubaï. En 2014, elle signe son contrat « sans y avoir mis les pieds ! » Au Moyen Orient, les femmes n’ont souvent que l’accessoire à montrer. Sacs et chaussures sont donc des produits phares dans les boutiques de luxe. « Nos clientes cherchent de l’exceptionnel, de la rareté. Dans ce cas, pas facile de faire des analyses. Si les produits se vendent mal, on a toujours des outils pour améliorer le taux de revente. C’est un vrai travail d’équipe entre la boutique et les services marketing formation, visual merchandising… qui m’entourent », explique-t-elle. Avec cinq à six collections par an, la routine n’est pas de mise. Ce qu’elle apprécie surtout, c’est de suivre la vie du produit, de la présentation du designer, à la main de la cliente. Elle se dit passionnée et dévouée pour que les équipes atteignent leurs objectifs. De fait, avec le décalage horaire, des boutiques sont ouvertes de huit heures à une heure du matin. « Si une cliente importante pose question, je me dois d’être disponible pour les équipes, quelle que soit l’heure » confirme la jeune femme. Quant aux chaussures, oui, elle en a beaucoup. Mais chut ! Anne-Sophie souhaite rester discrète…

« L’ouverture internationale nante, on si es pr im t es t on rm le C C du Groupe ES ats ri a en rt pa e d nt a rt po im ès tr avec un nombre à l’étranger. » 25


Association groupe esc clermont alumni

L’association des diplômés du Groupe ESC Clermont a été créée en 1920.

Elle compte près de 12 000 diplômés et 1 200 étudiants. Elle constitue un réseau puissant, animé par une soixantaine de bénévoles en France et dans le monde.

Ses objectifs sont de : Fédérer et animer la communauté  Proposer des services innovants répondant aux attentes de ses membres  Contribuer au développement et au rayonnement du Groupe ESC Clermont  Susciter et favoriser l’engagement bénévole. 

Le Club Excellence a pour but la promotion des formations dispensées par le Groupe ESC Clermont via la valorisation des parcours et des réussites des diplômés.

Il anime et organise des rencontres entre diplômés du Club Excellence, remet le prix de l’Excellence et met en place des opérations de promotion de l’Ecole. En septembre 2015, les diplômés se sont mobilisés pour soutenir leur Ecole en associant leur portrait, leur parcours et en donnant un conseil à un étudiant ou un potentiel étudiant. Retrouvez cette campagne avec le #TalentsESCClermont.

Remerciements Nous remercions Michèle Foin (promo 1994), journaliste, dont la plume talentueuse a su retranscrire avec fidélité le parcours des 10 diplômés présents dans cet ouvrage. Notre reconnaissance s’étend également à ces derniers qui ont accepté de se livrer et de nous raconter leurs expériences. Nous sommes fiers de pouvoir compter sur le soutien indéfectible de tous les diplômés et bénévoles qui se mobilisent au quotidien à nos côtés. 26


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Depuis 2007, le Prix de l’Excellence récompense des diplômés du Groupe ESC Clermont aux parcours professionnels remarquables. Le trophée 2015 a été remis aux trois co-fondateurs et dirigeants de la société Babymoov – Alt Partners : Arnaud COURDESSES (Promotion 1997), Arnaud THIOLLIER (Promotion 1996) et Laurent WINDENBERGER (Promotion 1997) des mains de Françoise ROUDIER, Directeur du Groupe ESC Clermont, de Sébastien LAUVERGNE, Président de l’Association Groupe ESC Clermont Alumni et de Jean-Michel DEMAISON, Associé chez Deloitte.

Prix de l’Excellence

La société clermontoise Babymoov, spécialisée dans le matériel de puériculture et accessoires pour bébés, a mis l’innovation au cœur de sa stratégie de développement depuis sa création, investissant chaque année plus d’1 M€ en R&D… Un choix gagnant pour cette PME internationale qui réalise en 2015 près de 50 millions de CA et emploie 102 personnes en s’appuyant sur une méthodologie unique de co-création afin d’inventer, avec les parents, des produits qui leur facilitent la vie.

Les lauréats du Prix de l’Excellence 2007  Daniel CHAFFRAIX - Président, IBM France (Promo 1980)

2011  Jean-Frédéric DOUROUX - Directeur Communication interne, Michelin (Promo 1987)

2008  Hélène ETZI - DG, Disney Télévision France (Promo 1986)

2012  Sandrine GROSLIER - Présidente CLARINS Fragrance Group (Promo 1997)

2009  Eric TARRERIAS - PDG, Tarrerias-Bonjean (Promo 1988)

2015  Arnaud COURDESSES, Arnaud THIOLLIER et Laurent WINDENBERGER (Promos 1996/97) - Dirigeants Fondateurs de la société Babymoov - Alt Partners

2010  Eric MAUGEIN - Vice-Président, Lego France Espagne Portugal (Promo 1985)

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Le Groupe ESC Clermont Fondé en 1919, accrédité AACSB depuis 2005 et membre de la Conférence des Grandes Ecoles, le Groupe ESC Clermont est une Grande Ecole de management s’appuyant sur un corps professoral permanent, près de 12 000 diplômés dans le monde, et un incubateur intramuros depuis 2014. L’ensemble de ses programmes, de ses doubles diplômes et de ses filières d’excellence sont conçus et co construits avec ses partenaires entreprises, écoles et universités internationales avec pour objectif l’insertion professionnelle au meilleur niveau.

Ses points forts  L’alternance en 12 mois en dernière année de formation Bachelor, en 12 ou 24 mois pour le Programme Grande Ecole (Master 1 et Master 2),  Des doubles diplômes en France ou à l’étranger,

 L’entrepreneuriat, l’innovation, avec le Square Lab, un incubateur intramuros,  Une offre de formation continue diplômante, certifiante, à la carte, courte, longue …

 Des formations construites en partenariat avec des entreprises, en fonction du marché de l’emploi,

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Les diplômés 2014 en chiffres 80% ont fait une année de césure

61% ont choisi l’alternance.

82% Taux net d’emploi à 3 mois (70% en CDI)

Plus d’un étudiant sur 2 a trouvé un emploi avant l’obtention de son diplôme

Secteurs principaux privilégiés :

Commerce 12,1%

Industrie aéronautique, auto 11,5%

Industrie agro alimentaire 11,5%

Près d’1 sur 2 embauché dans l’entreprise de césure, stage ou d’apprentissage

Conseil, bureaux d’études 9%

Finance/assurance 8%

Fonctions Principales : La fonction commerciale, la gestion-finance, les ressources humaines et le marketing représentent les deux tiers de l’emploi des jeunes managers diplômés en 2014 du Groupe ESC Clermont.

Commerce- marketingdigital-ingenierie d’affaires 37% Gestion finance compta administration 17% RH 12%

40% ont une fonction à l’international


Edition 2016 Directeur de la publication : Sébastien Lauvergne Conception, réalisation : Groupe Drouin Maître Imprimeur - Impression : Groupe Drouin Maître Imprimeur

PEFC/10-31-1740

Imprimé sur papier PEFC issu de forêts gérées durablement.

, Aubière - 04 73 26 44 50 - groupedrouin.fr


Conçus et réalisés par l’association Groupe ESC Clermont Alumni, les « Portraits de Valeur » s’attachent depuis 2008 à faire découvrir des portraits de diplômés aux parcours professionnels variés. Jusqu’ici dédiés à des parcours plus séniors, ce quatrième tome met en lumière - parmi tant d’autres - dix jeunes diplômés (diplômés depuis moins de 10 ans), dans des métiers et secteurs d’activité très divers : marketing, contrôle de gestion, développement commercial, audit… dans la banque, le luxe, l’industrie, l’automobile, la création d’entreprise… Ils partagent avec nous leur parcours depuis l’Ecole et nous présentent leur vie professionnelle, avec ce qu’elle recèle de doutes, de péripéties, de joies, de satisfactions… La richesse de ce vécu est un trésor qu’ils nous confient pour le diffuser aux étudiants qui s’apprêtent à intégrer le Groupe ESC Clermont et qui se projettent dans leur futur métier. Ils témoignent également de ce que leur a apporté l’Ecole dans leur vie d’étudiant et leurs apprentissages : ce fameux « Esprit Trudaine » que des générations de diplômés se transmettent avec fierté et émotion. Vous pouvez nous retrouver sur

A ssociation des D iplômés du G roupe ESC C lermont , 4 boulevard T rudaine , 63037 C lermont -F errand cedex 1 T él . : 04 73 98 24 26 - alumni@esc-clermont.fr www.esc-clermont-alumni.fr

ISBN : 978-2-85395-098-5 - Dépôt légal n° 1737 - Prix de vente : 15 €


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