ProMagazine 3.10 FR

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ProMagazine Magazine trimestriel / 3.10 / avril - mai - juin 2014

Votre maillon de la solidarité!

Personne n’aime vivre dans la rue Jour après jour, des milliers d’enfants errent dans les rues de Kinshasa. Ils vivent dans des conditions dégradantes et deviennent la proie de la prostitution, des rixes et des drogues. Personne ne semble s’en soucier, excepté l’ORPER. Cette organisation écume les rues pendant la nuit, offrant aux enfants un hébergement dans l’un de ses centres. Elle leur offre également des repas équilibrés, des soins médicaux et un accès à l’éducation. À terme, l’objectif de l’ORPER est d’essayer de réinsérer ces enfants dans la société. Proma intervient dans les frais de scolarité. Voilà plus de trente ans que le père Frank Roelants a fondé l’ORPER. Certains sympathisants de l’ORPER de Diepenbeek l’aident depuis des années. En février, ils ont pris l’avion pour Kinshasa et, pendant trois mois, ils ont payé de leur personne. Le témoignage ci-dessous est l’histoire d’un groupe de personnes motivées qui portent les enfants des rues dans leur cœur. Anny Steegmans raconte.


“Le 15 février, nous avons atterri à Kinshasa. Après des retrouvailles chaleureuses avec le père Alpha, le responsable, et son entourage, nous nous sommes dirigés vers les centres de l’ORPER. ORPER signifie Œuvre de de Reclassement et de Protection des Enfants de la Rue. Nous avons rencontré des enfants qui n’étaient pas à l’école et parlé à leurs éducateurs.

Tous les enfants qui habitent dans les maisons du foyer de l’ORPER vont à l’école. Mais l’enseignement en R.D. Congo coûte cher. 180 euros par an en moyenne pour un enfant de maternelle et de primaire et 390 euros pour un élève du collège. Avec le soutien de l’ORPER tous les enfants peuvent aller à l’école.

Quelques jours plus tard, nous avons commencé à donner des cours d’alphabétisation afin de préparer les enfants pour l’entrée à l’école. Nous nous rendions au centre avec les transports en commun. Vous savez, ces célèbres fourgonnettes-taxis où tout le monde s’entasse. Les enfants adorent les leçons. Ils veulent vraiment apprendre à lire et à écrire. Ils font de leur mieux, même si c’est parfois difficile, et nous sont très reconnaissants. Leurs capacités de mémorisation sont stupéfiantes. Après une leçon, ils savent presque tout par cœur en quittant la classe. Mais les problèmes commencent quand il faut lire des mots de plus de deux lettres. En effet, l’enseignement primaire s’appuie essentiellement sur la mémorisation. Quand vous arrivez dans une école, vous entendez les enfants réciter en chœur. Ils sont bien soixante ou septante par classe.

Naomi Une des enfants, Naomi, avait été récemment hospitalisée pour une appendicite. Naomi est sourde-muette. Sa mère est morte, son père s’est remarié et sa bellemère ne veut pas la garder à la maison. L’ORPER l’a complètement prise en charge: études, opération et médicaments. Le prix à payer pour la chirurgie et l’hospitalisation est de 350 euros. Une note salée!

Quelques chiffres L’histoire de Naomi montre bien pourquoi l’ORPER a un budget annuel de 360.000 euros. 60% de ce budget est absorbé par la vie quotidienne: nourriture, vêtements, frais scolaires, médicaments et frais hospitaliers. 40% couvrent les frais de fonctionnement et les salaires pour le personnel local. Ces salaires font vivre plus de cent familles. L’ORPER ne recrute que du personnel local. Pendant une journée, je me suis plongée dans la politique du personnel et des finances au secrétariat de l’ORPER. Tout est très bien structuré. Le directeur financier


contrôle tous les revenus et dépenses. Pour toutes les dépenses, trois signatures sont requises. Toutes les entrées et sorties sont notées dans deux registres. Il est évident que l’ORPER gère l’argent très soigneusement.

Du pain frais

L’ORPER ne vit pas seulement de dons. Le pain est fait sur place grâce à la présence d’une boulangerie dans le centre. Au début de notre séjour nous avons rénové la boulangerie. En collaboration avec l’équipe locale, nous avons remplacé le groupe électrogène, changé les sept robinets, réparé le pétrin et nous avons renouvelé l’éclairage. La fabrication du pain peut repartir. À 25 kilomètres de Kinshasa se trouve la ferme écologique de l’ORPER. La route qui y mène est dans un piteux état, mais la ferme elle-même est un havre de paix. Il y a une porcherie avec 38 porcs, un poulailler et cinq étangs. On y cultive aussi des fruits et légumes. Les enfants ont ainsi tous les jours du pain frais, de la viande, des fruits et des légumes dans leur assiette.

Un bon métier À l’ORPER, les jeunes peuvent suivre une formation professionnelle après l’école primaire. Ils ont le choix entre les métiers de coiffeur ou de cuisinier ou peuvent apprendre la couture et la broderie. Actuellement, ils terminent un stage de quatre mois. Récemment, nous avons fait des achats au grand marché du quartier de Gombe pour aménager les ateliers. Nous en avons eu pour 1.050 euros. Incroyable, tout ce que nous avons pu acheter avec cet argent! Une machine à coudre, de ciseaux, du tissu, du fil, un sèche-cheveux électrique, du shampooing, des casseroles, des assiettes, des couverts, des fours à charbon de bois, des tables de cuisson...

‘The Voice Congo’ Un soir, nous avons participé à l’ouverture de La Semaine de la francophonie au Centre Wallonie-Bruxelles. L’Institut National des Arts et Spectacle (INAS) organisait cet événement. Une fille d’ORPER de 18


ans, Sarah Pambu, était en dernière année à l’INAS et a pu se produire en groupe et en spectacle solo. Ce qu’elle a accompli avec brio. Elle a une belle voix. Elle a trouvé refuge à l’ORPER à l’âge de huit ans quand sa mère l’a qualifiée d’enfant-sorcier. Elle n’a jamais connu son père. Grâce à l’aide de l’ORPER elle a pu faire ces études. Si nous l’aidons financièrement, Sarah pourra perfectionner sa formation musicale.

Coups de filet Le soir, avec un minibus appelé ‘centre mobile’, des collaborateurs partent à la recherche des enfants des rues de Kinshasa. Un soir où nous faisions la tournée, nous avons entendu et constaté que la police de Gombe avait organisé des raids de jour et de nuit afin d’arrêter tous les enfants de la rue et les mettre en prison. Et elle n’y va Rédaction en chef: Kenny Frederickx Rédaction finale: Caroline Medats E.R.: Michel Coppin Ont colloaborré: Armelle Griffon, Claudio Mosca, Anny Steegmans, Luz Marina Valencia López Photos: European Commission DG ECHO, ORPER, Centro Comunitario Jesús Maestro, Ramadian Bachtiar/CIFOR, Proma asbl Mise en page et impression: De Windroos NV Ce dépliant est une édition de l’asbl Proma Boulevard du Souverain 199, 1160 Bruxelles Tél. 02 679 06 30 Fax 02 672 55 69 info@asblproma.be www.asblproma.be

pas de main morte! Les enfants essaient de s’échapper vers la banlieue, mais pour certains, c’est trop tard. En outre, les policiers confisquent les moustiquaires distribuées par l’ORPER aux femmes qui vivent dans la rue avec leurs enfants, et les détruisent. Une triste réalité et une raison supplémentaire de continuer à soutenir le travail de l’ORPER.”

Découvrez le témoignage complet d’Anny et des autres sympathisants sur www.asblproma.be/orper.

Souhaitez-vous recevoir ce tract sous forme digitale? Des remarques ou des suggestions? Faites-le nous savoir.

L’asbl Proma est une organisation de développement indépendante qui soutient de micro-projets d’enseignement et de formation en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.


Un bonjour… Nous vous tiendrons informés de l’évolution des projets que nous soutenons.

…de l’Argentine! Boulangers en herbe Grâce à votre soutien le centre Casa del Niño à Lobos, au sud de la capitale Buenos Aires, accueille les enfants des rues depuis près de quarante ans. Tous, sauf les tout petits, peuvent ainsi aller à l’école le matin ou l’après-midi. Leurs accompagnateurs les forment pour qu’ils deviennent des jeunes adultes responsables, indépendants et bien éduqués. Un atelier de boulangerie a été monté au centre. Les enfants y découvrent les ficelles du métier de boulanger. Mais ce n’est pas tout. Ils apprennent à travailler ensemble et à respecter les règles d’hygiène et d’ordre afin de conserver les ingrédients. Ils peuvent aussi se rendre compte qu’on ne réussit pas toujours du premier coup. Ils mangent le pain qu’ils ont fait eux-mêmes au petit déjeuner ou au déjeuner et le vendent aussi au marché. L’atelier a été récemment entièrement rénové. Proma leur a donné un coup de main lors de l’achat de matériel de boulangerie. Aussi, les jeunes peuvent-ils suivre maintenant une formation de boulanger. Cette année la municipalité devrait donner au centre un permis pour la vente du pain aux supermarchés locaux. Grâce aux revenus provenant de cette vente, ils seront moins dépendants de l’aide extérieure.

Plus de photos de l’atelier de boulangerie sur www.asblproma.be/casa-del-nino.

Rapport annuel 2013 A mi-chemin - ou presque - de l’année 2014 il est temps de faire le bilan de 2013. Le rapport 2013 est à votre disposition sur www.asblproma.be/rapport-annuel-2013. Vous souhaitez une copie papier? Appelez-nous et vous la recevrez prochainement, dans votre boîte aux lettres. Nous nous réjouissons par avance de tout ce que nous pourrons encore réaliser avec vous en 2014!


…Colombie. Andrew nous a quittés

Dans le ProMagazine précédent, vous avez pu lire que les éducateurs du centre communautaire Jesús Maestro à Bogotá organisaient des ateliers pour les jeunes autour de la paix, du dialogue et de la réconciliation. Le 10 mars, malheureusement la triste nouvelle du décès d’un des jeunes, Andrew, nous est parvenue. Andrew n’avait que 17 ans. Comment est-il mort? Un groupe armé? Une bagarre de rue? Nous l’ignorons encore. Nous savons en tout cas qu’Andrew et sa famille vivaient dans une des zones plus vulnérables de la capitale colombienne. Les jeunes qui y vivent, dans la pauvreté, n’ont que peu de possibilités. À l’école, tout le monde n’est pas traité de la même façon et les enseignants ont toujours de bonnes excuses pour ne pas donner cours. Ainsi, les élèves passent-ils la majeure partie de leur temps dans la rue, tandis que leurs parents les croient en classe. Andrew était depuis plusieurs années à Jesús Maestro et a participé à plusieurs ateliers. Tout le monde à Jesús Maestro est très touché et chacun est désormais encore plus convaincu de l’importance de la formation au dialogue, à la réconciliation et à la paix. Luz, l’un des assistants sociaux, a rencontré la mère d’Andrew, le jour de Pâques: “J’ai vu beaucoup de douleur, de solitude et de colère sur son visage”. Les efforts déployés par les responsables du centre communautaire de Jesús Maestro restent indispensables pour une société pacifique. Pour en savoir plus à ce sujet, rejoignez-nous sur www.asblproma.be/centro-comunitario.

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Pour tout don d’au moins 40 euros au cours de l’année 2014, vous recevrez une attestation fiscale en 2015.


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