Passer du relèvement communautaire au développement local

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Passer du relèvement communautaire au développement local :

Au service des peuples et des nations

comment le relèvement communautaire peut ouvrir la voie au développement durable dans la région des Grands Lacs ?

BURUNDI

© PNUD Burundi / Patrice Brizard / 2014

Rapport de l’Atelier régional Bujumbura 17 - 19 février 2014


Passer du relèvement communautaire au développement local : Commment le relèvement communautaire peut ouvrir la voie au développement durable dans la région des Grands Lacs ? Rapport de l’Atelier régional, Bujumbura 17 - 19 février 2014

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Directeur de publication : Xavier Michon, Directeur Pays Rapporteurs : Tracy Dexter, Onesphore Novwayo Conception maquette : Patrice Brizard Crédit photos : Aude Rossignol, Patrice Brizard

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Table des matières § Introduction........................................................................... 1 • Contexte ..............................................................................................1 • Description...........................................................................................1 § Une approche pionnière au Burundi......................................3 • Une nouvelle méthodologie, l’approche 3x6....................................... 3 • Un modèle de transition entre processus de réintégration et développement local............................................................................ 5 § Thèmes...................................................................................7 • • • •

Innovation........................................................................................... 7 Relèvement communitaire.................................................................. 8 Décentralisation et gouvernance locale............................................. 9 Le développement économique local ............................................... 10

§ Visite de terrain................................................................... 13 § Déclaration finale et clôture de l’Atelier............................... 15 • Appréciation des délégués..................................................................15 • République démocratique du Congo ............................................15 • Kenya.............................................................................................15 • Tanzanie.........................................................................................16 • Bosnie-Herzégovine......................................................................16 • Rwanda..........................................................................................16 • Afghanistan....................................................................................16 • Ouganda.........................................................................................16 • Burundi..........................................................................................16 • Café débat-Échanges avec les acteurs internationaux et locaux.......17 • Cérémonie de clôture.........................................................................17 § Conclusions de l’Atelier........................................................ 19

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ANNEXES

§ Annexe 1 : Déclaration finale................................................ 21 § Annexe 2 : Synthèse des présentations.................................25 • Projection d’un film documentaire du PNUD Burundi ................... 25 • Présentation de l’approche 3x6 du PNUD Burundi ......................... 25 • Expérience de deux bénéficiaires et de deux partenaires du PNUD au Burundi........................................................................ 26 • Présentation des expériences dans d’autres pays............................. 27 § Annexe 3 : Résultats des travaux des sessions des groupes thématiques..........................................35 • Groupe thématique sur le relèvement communautaire et le développement post-crise ................................................................ 35 • Groupe thématique sur le Développement économique au niveau local................................................................................... 36 • Groupe thématique sur la gouvernance locale et la décentralisation............................................................................. 37

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I ntroduction

Introduction Du 17 au 19 Février 2014, le PNUD a organisé à Bujumbura, au Burundi1, un atelier international dont le thème central a été « La voie du développement local durable : comment le relèvement communautaire peut ouvrir la voie au développement durable dans la région des Grands Lacs ». Le PNUD a invité des délégués de pays de la région des Grands Lacs : Burundi, Rwanda, République démocratique du Congo, Tanzanie, Kenya et Ouganda, ainsi que des invités spéciaux provenant de la Bosnie-Herzégovine et de l’Afghanistan, et des experts thématiques venus du Centre de service régional pour l’Afrique de Addis Abeba et du BCPR de New York.

Contexte Il y a actuellement un intérêt, à la fois international et national, dans le progrès général de la Région des Grands Lacs, combiné à l’amélioration inégale de la situation de la sécurité. Ce qui offre une occasion favorable pour renforcer et normaliser le secteur du relèvement communautaire comme un facteur du passage du relèvement communautaire au développement local. Plus que jamais, il est nécessaire pour une réponse cohérente et coordonnée à s’engager avec le secteur, dont les parties prenantes comprennent les gouvernements, les autorités locales, le secteur privé, la société civile et les communautés de la région. Dans ce contexte, il est primordial d’organiser un forum multisectoriel permanent, situé au niveau national et au niveau de la Région des Grands Lacs, de promouvoir la discussion et une coordination politique efficace, ainsi que la mise en œuvre et la supervision des réformes dans le secteur du relèvement communautaire et de son évolution vers le développement local. Ce forum peut être une plate-forme pour atteindre les instances africaines et internationales intéressées, mais tout aussi important, de renforcer la confiance et la capacité pour les différentes parties prenantes. Bien que la portée de ce forum soit large, c’est une occasion spéciale pour favoriser la coopération Sud-Sud.

Description L’atelier a été l’occasion pour les pays de la Région des Grands Lacs, et au-delà, le secteur privé, la société civile, le milieu universitaire et la communauté internationale des donateurs , pour discuter des défis et des opportunités que pose le relèvement communautaire et la façon que cela peut mieux contribuer au développement durable, c’est-à-dire à la croissance économique, à la protection de l’environnement et à l’équité sociale au niveau local. Les participants à l’Atelier, avec une profonde connaissance et un large éventail d’expériences ont présenté leurs programmes, révélant leurs bonnes et innovatrices pratiques et les défis pour parvenir au relèvement et à la transition vers le développement. Ils ont également échangé avec d’autres parties prenantes présentes au Burundi. Trois groupes de travail et un rapport en séance plénière, à la fois riche et complet, ont été l’occasion de plusieurs discussions et débats de grande qualité. 1 Le PNUD accueillait l’Atelier en collaboration avec les ministères burundais de la Solidarité et du Développement Communal, les gouver-

nements du Japon, des Pays-Bas et l’Union européenne, fournissant aux décideurs, chercheurs et praticiens une occasion de se rencontrer pour un échange d’expériences. 1

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Les principaux objectifs étaient d’échanger des points de vue des participants sur les priorités, les défis et les opportunités pour les programmes de développement local dans le relèvement futur de la communauté et compiler et partager les meilleures pratiques de relèvement communautaire à l’échelle mondiale ; à renforcer l’importance d’une étroite collaboration entre le gouvernement, les autorités locales, la société civile , les donateurs et les autres parties prenantes ; à garantir l’application harmonisée du relèvement communautaire et de la transition vers des mécanismes de développement local. Une aspiration de l’atelier était de commencer à rassembler les informations nécessaires pour élaborer une méthodologie de relèvement communautaire et intégrer les meilleures pratiques telles que l’approche de 3x6 , de l’Initiative ART mondial , des projets d’innovation au niveau local , et l’approche de Développement économique local (LED), dans les politiques respectives de leurs pays, dans les lois et règlements, afin de garantir de bonnes pratiques par les gouvernements, les autorités locales, la société civile et d’autres partenaires. Ces objectifs ont été atteints par des discussions qui ont identifié les leçons apprises des initiatives de programmes visant à faire progresser la contribution du relèvement communautaire au développement local et de bonnes pratiques à travers des présentations des pays, la discussion et l’analyse des facteurs clés qui aident le secteur du relèvement communautaire à contribuer au développement local. Ces contributions constituent le socle d’une éventuelle réponse structurée à la question « Où finit le relèvement communautaire et où commence le développement local ? »

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Une approche pionnière au Burundi « La stratégie nationale de réintégration socio-économique des personnes affectées par le conflit est un modèle de transition original entre processus de réintégration et développement local. Elle en est à sa quatrième année de mise en œuvre. Bien qu’elle n’ait pas encore fait l’objet d’une évaluation en profondeur, elle se révèle satisfaisante, grâce à l’application de l’approche novatrice de réintégration socio-économique post conflit appelée communément « Approche 3x6 » qui s’est montrée très efficace. Une approche développée avec l’appui du PNUD-Burundi et qui est maintenant en cours d’adaptation dans d’autres pays en situations de post conflit. Les principales composantes de cette méthodologie sont : la création d’emplois temporaires ; la socialisation et la cohabitation pacifique des communautés ; la création d’organisations de producteurs et de groupements pré coopératifs ou de PMI/PME ».

Une nouvelle méthodologie, l’approche 3x6 L’approche 3x6 est née dans le contexte post-conflit du Burundi, alors que le bureau du PNUD cherchait une réponse innovatrice pour la réintégration socio-économique harmonieuse des ex-combattants et autres populations affectés par le conflit, tout en jetant des bases pour un développement local et communautaire durable. Le tout à travers une approche intégrée qui permet aux populations de contrôler le processus de leur propre développement. Dans le cadre de cette approche, des services de reconstruction communautaire ont été développés comme un moyen d’atteindre la réintégration socio-économique. Il s’agissait de redynamiser l’économie locale et communautaire par la création d’emplois temporaires et d’opportunités économiques pour les populations affectées par le conflit, à travers des travaux à Haute intensité de main d’œuvre (HIMO). Ces travaux devaient permettre la réalisation d’infrastructures communautaires ou économiques ; la promotion de la cohésion sociale ; la stabilité et la sécurité communautaire. 3 Au service des peuples et des nations


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En même temps, cette approche introduit des dimensions innovatrices de consolidation de la paix et de cohésion sociale à travers la promotion et le renforcement des capacités de création et l’organisation de mouvements associatifs et coopératifs, ainsi que par le renforcement des capacités de création de PMI/PME. L’objectif ici est faciliter l’épargne individuelle, d’animer la cohésion sociale à travers des activités économiques collectives et d’engager d’autres acteurs dans des joint-ventures économiques basées sur l’épargne collective.

Les trois piliers de l’approche 3x6 : • inclusion, • appropriation, et

L’approche 3x6 facilite également les investissements • durabilité. de diverses sources et le partage de risques. La base est l’utilisation des capacités, des ressources et du savoir-faire local pour transformer les receveurs passifs d’assistance au développement post-conflit en des acteurs économiques proactifs, compétents et capables de définir et de gérer le processus et les résultats du développement. L’approche 3x6, mise en œuvre au Burundi depuis 2010, a fait ses preuves dans le pays et a permis à des milliers de personnes d’améliorer leurs conditions de vie. Elle est en cours de développement en République Démocratique du Congo et au Yémen.

Voir en Annexe 2 : la présentation de l’approche 3X6 par le Directeur pays au Burundi, Monsieur Xavier Michon.

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§ U ne approche pionni è re au B urundi

Un modèle de transition original entre processus de réintégration et développement local Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) Burundi propose un Programme cadre de Relèvement communautaire et du développement humain au niveau Local (RCDHL), qui vise à établir les fondements de la transition du relèvement communautaire vers le développement local durable, et puisse conduire à la croissance économique, à l’égalité sociale, à la construction de la paix et à la protection de l’environnement à l’échelon local. L’approche sous-jacente du Programme RCDHL Burundi est celle de la promotion du développement humain durable ; par laquelle on entend un accroissement des libertés et des potentialités des individus dans toutes ses composantes : économique, sociale, culturelle, éthique et politique. La durabilité sous-entend la préservation des acquis, au sens que l’on transmet aux générations futures un montant de capital (social, humain et économique) qui leur permet de vivre au moins aussi bien que la génération présente. En se basant sur les réalisations du PNUD dans le domaine du relèvement communautaire au Burundi, particulièrement l’approche « 3x6 », le Programme RCDHL vise à contribuer au renforcement de la paix sociale, au développement humain, à la réduction de la pauvreté et au respect intégral des Droits de l’homme, à travers le soutien et l’appui aux initiatives de développement local. Pour ce faire, Il s’agira de mettre en place une stratégie de concertation. Le Programme concentrera ses efforts sur le renforcement du rôle actif des collectivités locales du Burundi (des acteurs institutionnels et sociaux dans les communes et provinces) et de leur capacité à dialoguer avec les autorités nationales. Le Programme visera à renforcer la culture de prévention des conflits au niveau local, développant les compétences nécessaires et créant des mécanismes permettant aux communautés de régler leurs différences et de s’attaquer aux causes profondes du conflit. Le Programme visera aussi à revitaliser le développement économique local, encourageant l’activité économique afin de créer de nouvelles opportunités et améliorer la vie et les moyens de subsistance.

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Le Programme proposera des mécanismes innovants pour résoudre des situations problématiques au niveau local, comme mettre en place au niveau provincial des Maisons du développement et de la paix avec les fonctions suivantes : 1. Coordination et articulation des acteurs au niveau local ; 2. Mise en place d’un groupe professionnel d’experts (ingénieurs, architectes) pour fournir la maîtrise d’ouvrage aux communes en besoin d’appui technique ; 3. Formation des élus et des cadres de l’administration. Le Programme vise à montrer comment les individus qui ont souffert des conséquences d’un conflit armé peuvent devenir des citoyens intégrés dans une société en plein changement où ils pourront développer leurs capacités en tant qu’être humains. Le Pacte territorial sera la conséquence finale d’un processus de concertation des acteurs, depuis les collines jusqu’aux ministères concernés, qui sera appuyé par l’ensemble des acteurs de la coopération internationale présents sur le territoire. Les projets proposés comme programmes de gestion des services territoriaux pilotes devront tenir compte de la réalité territoriale de la province et faire partie des priorités des Plans communaux de développement communautaires. Les projets devront avoir un caractère local-territorial afin de faciliter la mise en convergence des politiques publiques au niveau local. Enfin, la planification stratégique participative, l’articulation multi niveau, la création d’emplois, l’amélioration des services publics, la redynamisation de l’économie locale, la mise en place des mécanismes innovants, l’accélération du processus de décentralisation à travers la consolidation des compétences locales, le leadership local dans un cadre de démocratie locale, la coopération sud-sud et triangulaire, ne seront que les principes directeurs sur lesquels améliorer les possibilités de l’être humain et paver la route qui mènera à la consolidation de la paix au Burundi.

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Les thèmes de l’atelier L’atelier s’est focalisé sur quatre thèmes principaux, à savoir : (i) l’innovation ; (ii) le relèvement communautaire ; (iii) la décentralisation et la gouvernance locale ; et (iv) le développement économique local. Une visite de terrain a été organisée à l’intention des délégués.

L’Innovation Les délégués ont été amenés à une meilleure compréhension à ce que l’innovation est l’un des meilleurs moyens de passer du relèvement communautaire au développement local. Tous ont été émus par la définition de M. Le Page : « L’innovation relève de la technologie à 5% et à 95% de l’imagination et devrait être abordée en termes de besoins et de solutions ». Les délégués ont reconnu l’importance de cet élément dans leur déclaration finale, en disant : « Nous avons l’intention de poursuivre l’innovation comme un véhicule pour l’amélioration continue ; récompenser la créativité interne et chez les innovateurs sociaux externes ; trouver des moyens de stimuler des dirigeants nationaux pour un environnement propice à l’innovation, et trouver des mécanismes pour soutenir les innovations dans l’élaboration des politiques et leur mise en œuvre ».

Voler (les idées) avec fierté ! Et apprendre !

La connaissance est à l’extérieur, tendez la main aux jeunes !

Le délégué du Rwanda a présenté les moyens par lesquels la tradition et la culture locale peuvent être utilisées de manière novatrice, en citant une adaptation d’un mécanisme de justice locale (Gacaca) pour la réconciliation nationale, ainsi que l’institutionnalisation de la pratique des travaux de développement communautaire

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(ubudehe). Toutefois, le délégué de la Bosnie-Herzégovine, Moktar, a souligné que l’innovation peut provenir de la communauté, mais peut aussi être basée sur ce que les spécialistes « vendent » à la communauté. Ceci est similaire à un point soulevé à propos des projets pilotes ou de prototypes. Une fois qu’une innovation est testée et documentée, elle peut être « vendue » à d’autres pour le soutien (gouvernemental ou privé). Les prototypes sont utilisés pour concrétiser des solutions dans l’ordre suivant : Quand un goulot d’étranglement est identifié (un besoin non satisfait ou problème), un processus de réflexion conduit à un prototype qui, s’il est efficace, est reproduit à grande échelle. Des centres d’innovation et de pépinières existent sur le continent. Bien que les esprits évoluent plus lentement que le développement que nous voulons voir, l’esprit d’entreprise doit être identifié et soutenu afin de favoriser le renforcement de la paix et être un moteur de développement économique. Dans cette dynamique, les jeunes sont des partenaires privilégiés. Mme. Mylene LaVoie a souligné le rôle de l’innovation dans un conflit ou une crise sur le continuum du développement local. Comment faire sortir d’un contexte post-conflict des mécanismes de gestion et des services de financement et de développement qui ne sont pas complètement opérationnels dans l’administration publique. L’innovation s’appliquerait à de nouvelles formes de partenariat, comme une coopération décentralisée, des partenariats public-privé, une économie coopérative et solidaire1. La transition s’opère quand des stratégies innovantes sont intégrées aux politiques publiques et aux programmes à l’échelon national : c’est la « mise à l’échelle », l’une des réalisations majeures de la transition pour passer du relèvement communautaire au développement local. De nombreux délégués mettent en oeuvre des programmes pilotes et ont des besoins différents pour réaliser la mise à l’échelle qui sécurisera une transition au développement. L’accès au financement est un problème qui nécessite des solutions innovantes- dont certaines sont disponibles dans les partenariats cités plus haut. Dans ces programmes 3x6, le PNUD utilise une modèle par phases successives innovantes et contribue à certains des financements à chaque phase du relèvement communautaire, depuis une première phase de création d’emplois temporaires. Le PNUD paye les salaires des personnes employées, à la condition qu’un tiers du montant est épargné pour la phase suivante. Le PNUD soutient alors la créations d’associations de producteurs, et autres, multipliant leur investissement et puis soutient des groupes de pré-coopérative ou des petites affaires. Cette approche incorpore un aspect de cohésion sociale, ainsi qu’une approche de genre. La RDC a planifié une approche similaire par phases successives, tout en l’adaptant au contexte particulier de conflit qui continue d’exister. Une phase O entière sera dédiée au dialogue et à la réconciliation pour être ensuite intégrée comme un aspect transversal. Le besoin de se concentrer sur sur la dynamique sociale est plus aigü dans certaines situations, mais il est essentiel dans tout relèvement communautaire.

Relèvement communautaire La séance de travail sur le relèvement communautaire a été facilitée par Minako, spécialiste en moyens de subsistance et relèvement communautaire, BCPR. Il sied de rappeler que le BCPR comprend trois phases dans un programme de Relèvement Communautaire : La phase A vise la stabilisation des moyens de subsistance, la phase B est la reprise économique locale pour l’emploi et la réinsertion (le cas échéant) et la phase C est l’emploi durable et la croissance économique inclusive. L’approche qui souligne ce mode est la durabilité. L’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine, le Burundi, la RDC et le nord de l’Ouganda utilisent tous des programmes par phase, chacun étant lié aux politiques nationales et régionales. Les défis au Relèvement communautaire commencent par sa durabilité et sa mise à l’échelle, surtout pour l’emploi des jeunes. Même lorsque les entrepreneurs sont identifiés, ils ont tendance à être réticents et un équilibre doit être trouvé entre leurs méthodes, la sagesse traditionnelle et d’autres moyens pour créer une niche. L’animateur a travaillé avec le groupe pour compiler les bonnes pratiques en Relèvement Communautaire reprises dans les lignes qui suivent : •

Le lien entre le Macro et le micro : les programmes de relance économique sont développés pour mettre en œuvre la stratégie nationale (régionale), par exemple au Burundi, en Ouganda du Nord, et en Afghanistan. Dans ce dernier cas, les projets sont mis en œuvre directement par le Gouvernement, avec deux avantages. D’une part, les compétences des fonctionnaires de l’Êtat sont renforcées par la formation. D’autre part, c’est un facteur de stabilisation parce que dans le cas des projets de développement de proximité, le gouvernement peut reprendre ses activités sans difficulté. Dans le cas des deux derniers pays, des processus de planification locaux ont été intégrés aux stratégies nationales de réduction de la pauvreté.

1 Il s’agit d’une approche du développement local qui est basée sur des projets collectifs et dans lesquels tous les bénéfices ou profits sont réinvestis dans la structure collective.

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Les interventions multidimensionnelles par zone, y compris la programmation conjointe inter-institutions pour améliorer la résilience des collectivités : les moyens de subsistance, la gouvernance / services municipaux, la cohésion sociale, la paix, la prévention des catastrophes comme au Kenya, en Ouganda, au Rwanda et au Burundi. Le développement de la chaîne de valeur grâce à l’engagement du secteur privé (marché national et international (commerce équitable), par exemple en Ouganda sur le sésame, le coton.Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’engagement du secteur privé : Kenya et en Afghanistan par exemple, le transfert d’argent mobile pour l’emploi d’urgence (Ceci innove aussi près que possible du client, abordant ainsi le problème d’accès aux ressources financières dans des zones rurales). La participation des femmes et des jeunes est essentielle pour garantir l’engagement de la population vulnérable et la durabilité. Les cas du Burundi, de l’Ouganda, du Kenya, de l’Afghanistan ont été cités comme exemples et la RDC et le Rwanda ont aussi porté leur attention sur ces groupes. Les femmes particulièrement ont utilisé l’épargne et les prêts de Village pour financer leurs besoins («les cercles» au Rwanda), mais ceux-ci s’étendent à tous les membres des communautés locales. Le développement des capacités des acteurs clés pour assurer la durabilité et les étendre : par exemple en Ouganda et au Kenya (SACCO), au Burundi : le leadership et les ONG des femmes.

Un suivi régulier et suivi des progrès accomplis pour le relèvement communautaire doivent être faits pour lutter contre les signes avant-coureurs de problèmes émergents (évolution des besoins) qui devraient être abordés, en particulier ceux qui peuvent influer sur le développement local des conflits communautés territoriales, le chômage des jeunes, la violence basée sur le genre, etc. -- Expérience de l’Ouganda

Prendre des mesures juridiques nécessaires pour assurer la participation des femmes : cas du Burundi (le taux de 30% de femmes est consigné dans la Constitution du Burundi). Ces mesures juridiques ne sont pas suffisantes en elles-mêmes, comme l’a souligné le délégué au Rwanda ; l’objectif est la parité entre les sexes. Les principaux enseignements tirés se rapportent à l’importance des évaluations périodiques et des analyses solides ; à l’importance de planifier toutes les étapes depuis le début de l’Initiative 3 x 6 au Burundi. Toutes les étapes sont planifiées dès le début et en phase avec un plan national. Néanmoins, les besoins et le contexte changent et le suivi et l’évaluation doivent être continuels. En outre, les réalisations concrètes des acteurs de différents secteurs structurent de nouvelles relations entre les responsables gouvernementaux et leurs électeurs ; ce qui contribue aux efforts visant à influer sur le processus d’élaboration des politiques. Le renforcement des capacités pour la résilience des communautés fait partie de ce secteur et les bonnes pratiques comprennent la formation locale (gestion et prévention des risques) et les activités de mise en œuvre pour renforcer la cohésion sociale dans le processus de développement, l’élaboration d’une cartographie de la pauvreté et de la vulnérabilité, la promotion d’une compréhension approfondie du contexte local et une compréhension de la dynamique du conflit.

Décentralisation et gouvernance locale La séance de travail a été facilitée par Mylène Lavoie, expert en matière de politiques et de développement local du PNUD.

Le groupe a fait une analyse de la situation pour identifier les opportunités, les meilleures pratiques, les goulots d’étranglement, les risques et les menaces. Le groupe a noté que les pays des Grands Lacs sont engagés dans la mise en œuvre du processus de décentralisation et les lois régissant le cadre ont même été développées. C’est une opportunité pour le développement local. Toutefois, les goulots d’étranglement existent pour sa mise en œuvre. Ces défis incluent le manque de ressources financières, humaines et techniques, le

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manque de coordination / concertation entre les parties prenantes, ainsi que le décalage entre les politiques nationales, les plans sectoriels et de développement communautaire. En fait, la décentralisation reste plus théorique que pratique et est également confrontée à la fragile stabilité politique et de la cohésion sociale. Comme moyens de transformer ces défis, le groupe a suggéré d’élaborer et de mettre en œuvre la décentralisation fiscale et faciliter la mobilisation de ressources supplémentaires pour la mise en œuvre du développement local. Cela impliquerait un transfert d’une partie du budget de l’ État et des budgets sectoriels aux municipalités et d’exercer les pouvoirs et la mise en œuvre des plans de développement communautaire transférés. Il y a des problèmes avec les transferts du centre vers les administrations régionales. Comme en RDC, il est particulièrement important de travailler avec les structures décentralisées et de prendre en charge leur propre développement, avec leurs propres potentialités. Pour favoriser la mobilisation d’autres ressources, le groupe a suggéré l’élaboration d’une base d’imposition locale, la mise en œuvre des stratégies de développement économique local qui favorisent la création d’emplois dans le secteur privé (formaliser l’économie informelle) en élargissant l’assiette fiscale au niveau local. En effet, le point de connexion entre le niveau national et le local est l’imposition : le gouvernement local devrait être autonome à cet égard.

© PNUD Burundi/Aude Rossignol/2014 La séance de travail a été facilitée par Mylène Lavoie, expert en matière de politiques et de développement local du PNUD.

Il est également important de mobiliser d’autres ressources de la coopération bilatérale, des partenaires de développement et de la diaspora, qui peuvent contribuer ainsi à des efforts de renforcement des capacités. L’exploration d’un nouveau financement devrait s’étendre à décentraliser la coopération et les partenariats public-privé. Des plates-formes de consultation sont recommandées, y compris avec les acteurs du développement de tous les secteurs et à tous les niveaux (autorités locales, régionales et nationales, les services techniques déconcentrés, le secteur privé, la société civile, les associations professionnelles, les associations et les ONG, les partenaires au développement, etc.) Approche Participative Gouvernement central

Planification nationale

Ministères sectoriels Planification sectorielle

Services décentralisés Mise en oeuvre des Plans sectoriels à l’échelon local

Entité communautaire décentralisée planification de secteur et mise en oeuvre à l’échelon local Population/Société civile /Secteur privé

Il est essentiel de clarifier les rôles des différents acteurs ; de promouvoir une approche participative de la planification et la construction d’une dynamique ascendante (des politiques et des priorités locales d’intégration dans les programmes nationaux et sectoriels). Une bonne prarique identifiée consiste à promouvoir la coordination du développement entre les acteurs de différents secteurs, et enfin de renforcer le plaidoyer pour l’élaboration de politiques publiques favorables au développement d’un environnement propice à l’investissement et au développement. Tout comme pour les autres secteurs, ceci va rendre les interventions durables et aptes à être mises à l’échelle.

De plus, les accomplissements concrets d’acteurs dans des secteurs différents, même sur une base pilote, engendrent de nouvelles relations entre des représentants gouvernementaux (fonctionnaires) et leurs constituants, ceci contribue aux efforts pour influencer le processus décisionnaire. 10 Au service des peuples et des nations


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Renforcer les capacités communautaires pour améliorer leur résilience fait partie de ce secteur et les bonnes pratiques comprennent : une formation locale (gestion et prévention des risques) et des activités de renforcement de la cohésion sociale dans le processus de développement ; la création d’une cartographie de la pauvreté et de la vulnérabilité afin de comprendre avec minutie le contexte local et la dynamique de conflit.

Le développement économique local Le groupe de travail était présidé par M. Ferran Perez, de « Art International » et M. Marco Daccri, Conseiller de Turin. Une longue liste de défis a été assemblée notamment : le manque de politique efficace / institutionnalisation en termes de Lois de développement économique local (LED) ; différents ministères ayant des responsabilités liées au Développement économique local (LED) conduisant à des stratégies et des actions au niveau local fragmentées ; capacité limitée au niveau national et local en matière de Développement economique local , questions liées , l’accès limité au financement au niveau local ; l’exploitation inefficace des ressources territoriales, le manque de compétences dans la communauté et souvent un manque de sensibilisation des communautés locales sur des potentialités de leur région. Dans de nombreuses régions, le secteur privé est faible, et ses activités durables dans le relèvement communautaire et les phases de décentralisation doivent bénéficier à d’un environnement favorable afin qu’il puisse devenir un partenaire et un champion du développement. Afin de surmonter ces difficultés, il est nécessaire d’avoir une stratégie nationale de Développement économique local, un financement public adéquat pour sa mise en œuvre, adaptable aux réalités territoriales, et institutionnalisée aux niveaux national, intermédiaire et local. Une cartographie des besoins et des atouts est importante pour les collectivités et pour éclairer la planification et l’élaboration des politiques. Selon le délégué du Rwanda, pour que les politiques soient vraiment mises en œuvre, elles devraient être inscrites dans la loi.

© PNUD Burundi/Aude Rossignol/2014 Le groupe de travail était présidé par M. Ferran Perez, de « Art International » et M. Marco Daccri, Conseiller de Turin.

En outre, une intervention importante est de renforcer la capacité des autorités locales à devenir des catalyseurs de Développement économique local ou des acteurs clés de développement comme dans le cas de la Tanzanie, dont l’expérience du secteur privé constitue le champion de l’économie, tandis que le gouvernement devient le coordonnateur ou le facilitateur. L’intervention passerait notamment à travers une unité développement économique au niveau local avec un accent particulier sur l’information, l’orientation, le soutien aux PME, les coopératives, les kits de démarrage, le soutien à la chaîne de valeur, l’évaluation du marché, le marketing, etc. En matière de production agricole, des producteurs locaux peuvent fournir les marchés internationaux via le mouvement international Slow Food (Initiative italienne). Des outils innovants sont nécessaires pour financer le Développement économique local. Les banques communautaires, les petits régimes de financement pour les start-up et un Partenariat public privé (PPP) peuvent être utilisés pour produire des compétences pour l’emploi. Il s’agit de l’investissement public en matière de formation professionnelle avec un engagement du secteur privé. Dans le sens opposé, comme en Bosnie, le secteur privé construit des écuries modernes pour les vaches laitières et la municipalité paie le permis de construire. Dans certaines des zones cibles dans la Région des Grands Lacs, il est important que la formation vise les interventions 11 Au service des peuples et des nations


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qui ne dépendent pas de la terre. Dans le nord de l’Ouganda, par exemple, les jeunes représentent 60% de la population et ont besoin d’une formation pour l’emploi autre que l’agriculture, mais qui ne conduit pas à l’exode rural. Tous les efforts doivent viser la sensibilisation sur les avantages à long terme des actions de Développement économique local pour favoriser une mentalité entrepreneuriale. Comme pour les autres secteurs, une attention particulière doit être portée sur les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés et les incitations (fiscales, les subventions, les mesures contenues dans les lois sur les marchés publics) peuvent être fournies aux les entités qui y adhèrent. Le délégué de Turin, Marco, a souligné l’utilité de l’identification d’un élément qui est nécessaire à la fois pour le secteur public et pour le secteur privé. Les écoles et les entreprises de formation technique ont besoin de machines. Et ainsi, comme en Tanzanie, le secteur public devrait octroyer des prêts à long terme pour l’acquisition de l’équipement que le secteur privé pourrait alors fournir aux agriculteurs. En outre, c’est le rôle du secteur public d’aider/appuyer le système de financement où les banques ne peuvent pas arriver ; par exemple, l’épargne et le crédit au niveau des villages sont utiles mais le financement à ce stade doit être intensifié.

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V isite de terrain

Visite de terrain Les délégués à l’atelier ont participé à une visite sur le terrain. Un groupe est passé dans des structures communautaires, un centre de jeunes, des projets générateurs de revenus. Un autre a visité des champs de riz et des producteurs agricoles, et un dernier groupe s’est rendu dans un Village rural intégré (VRI) pour lequel cinquante maisons ont été construites à usage de bénéficiaires ciblés. Les délégués ont observé de près et apprécié la mise en œuvre de tous ces projets pris en charge par l’approche 3x6 1 du PNUD. Ils ont également posé des questions afin d’examiner la transférabilité de l’approche 3x6, et fait un certain nombre de suggestions sur la façon de prolonger ou d’intensifier et de capitaliser sur les projets. L’utilisation de briques fabriquées localement a figuré parmi les innovations remarquées par les délégués. Le Centre de jeunes a lui aussi été salué comme un projet réussi. Ses services pourraient être étendus grâce à un partenariat avec une école afin d’y fournir des formations techniques … en particulier si on pouvait les financer par des bourses publiques ou même privées. L’une des principales recommandations consiste à prendre dès le début les bénéficiaires tout au long des processus tels que la planification, la façon dont les produits seront promus, commercialisés et vendus, et comment les communautés réinstallées généreront leurs moyens de subsistance, une fois dans leur logement. Générer des revenus est en effet nécessaire pour les personnes réinstallées, et cet aspect devrait être intégré pendant la phase de relèvement et parvenir au développement durable. Le délégué de la Bosnie-Herzégovine aimerait voir comment ajouter de la valeur à la production de riz grâce à la transformation et au conditionnement. Les délégués du Kenya et de Bosnie-Herzégovine ont suggéré que les jeunes dans les villages ruraux devraient être impliqués dans des projets comme l’assainissement ou le reboisement qui seront essentiels pour leur installation. 1 Construction & Equipement du centre Jeunes de Isale, Entretien avec les bénéficiaires des activités Génératrices de revenus regroupés dans 3 Organisations de Producteurs ; Visite du projet Construction de 50 Maisons en Briques stabilisées au & Entretien avec les Bénéficiaires ; Visite du projet Aménagement du périmètre rizicole de

VRI

de

Rugaragara

Nyamabere(482ha) et entretien avec les exploitants du périmètre rizicole. 13 Au service des peuples et des nations


P asser du rel è vement communautaire au développement local

« Pour travailler de manière intégrée tel que nous l’avons vu sur le terrain, l’approche 3x6 est très riche d’inspiration pour nos projets. Dans nos projets nous trouvons, par exemple, les composantes de construction et de développement économique, mais nous ne les avons pas mélangées. Nous avons vraiment besoin d’un modèle d’intégration qui se concentre sur des objectifs précis à atteindre par tous les intervenants ». Mohammed Resool, Programme Analyste, SGUNDP Afghanistan.

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Déclaration finale et clôture de l’Atelier Les délégués ont travaillé ensemble sur une déclaration finale, qui a consolidé l’apprentissage et matérialisé les leçons apprises de l’atelier. Ils se sont engagés à établir un forum pour l’échange régulier. Le texte de la déclaration se trouve en annexe du rapport.

Appréciation des délégués • République démocratique du Congo Les délégués de la République démocratique du Congo ont apprécié la tenue de l’atelier qui a été une occasion de s’enrichir des expériences des autres et de voir comment passer du Relèvement communautaire au développement. Ils ont émis le souhait que la prochain rendez-vous puisse permettre d’évaluer les pas franchis. Ils ont reconnu l’importance du partenariat public privé, de la société civile et de l’efficacité de la décentralisation. Ils ont recommandé que la décentralisation tienne compte de cette approche et que les communautés soient au centre de ce qui sera envisage en leur faveur et qu’il y ait une collaboration au niveau régional.

• Kenya Les délégués du KENYA ont apprécié le fait que le développement local soit considéré comme une priorité. Ils ont recommandé de consolider le partenariat, de renforcer la coopération sud-sud, de documenter l’innovation et de construire sur les cadres régionaux existants frameworks comme la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, entre autres.

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P a s s e r d u r e l è v e m e n t c o m m u n a u t a i r e a u d é v e l o pp e m e n t l o c a l

• Tanzanie La délégation a remercié les organisateurs de l’atelier car l’occasion leur a permis d’apprendre beaucoup de choses à partir des expériences des autres. Elle a promis de mieux se préparer pour le prochain rendez-vous pour partager son expérience. Elle a souligné que le relèvement communautaire a besoin d’un engagement politique et et que les communautés elles-mêmes doivent être au centre de cette politique. Bien plus, le gouvernement local doit jouer un rôle de facilitateur. Selon les délégués, il est aussi nécessaire de travailler ensemble, gouvernements nationaux et gouvernements locaux. La décentralisation ne doit pas être prise comme un objectif, mais comme un moyen d’assurer le développement et d’améliorer la qualité des services à travers notamment la redistribution équitable des ressources et la gestion transparente, ont-ils ajouté.

• Bosnie-Herzégovine La délégation de Bosnie-Herzégovine a exprimé ses remerciements au PNUD pour la tenue de l’atelier et pour les projets visités. Elle a recommandé au PNUD de prendre le risque de démarrer le développement basé sur les résultats. Elle a apprécié la réussite des projets en faveur des jeunes et des femmes. Elle a insisté que les projets puissent faire bénéficier davantage les formations aux bénéficiaires, d’une part, et d’autre part, appuyer la chaine de valeur dans la production du riz et le renforcement des capacités en matière de conservation et de transformation des produits.

• Rwanda La délégation rwandaise a aussi exprimé ses remerciements pour la tenue de l’atelier et des expériences partagées. Elle a évoqué, par exemple, que le Relèvement Communautaire est un processus qui a besoin d’une approche holistique avec des facettes de cohésion sociale. Elle a relevé la nécessité d’impliquer la société civile et le secteur privé, ainsi que le besoin de renforcer les capacités à tous les niveaux. Elle a mis en exergue le besoin de stimuler l’innovation auprès des jeunes et de la financer en vue de matérialiser les idées. Enfin, elle a recommandé la participation et l’implication des bénéficiaires dans le processus de planification, le partage de l’information et des bonnes pratiques dans la région, la promotion de la coopération inter-pays, le renforcement de l’administration locale et l’implication des organisations de la société civile et des autres organisations du Système des Nations Unies.

• Afghanistan La délégation afghane a remercié le PNUD et le peuple burundais. Elle a insisté sur la coordination des interventions, la collaboration et la coopération entre les états et les acteurs. La visite de terrain a été source d’inspiration et la délégation a suggéré, au vu du projet rizicole et plus généralement, de planifier dès le départ l’appui à la chaine de valeur et l’amélioration des méthodes de travail au niveau des communautés. De façon que la production, qui est améliorée, puisse trouver un marché.

• Ouganda La délégation ougandaise a exprimé ses remerciements au PNUD pour l’atelier et les riches enseignements qu’elle y a tirés. Elle a beaucoup apprécié la visite de terrain et ont été impressionné par le projet de riz. Ils ont suggéré l’exploitation du potentiel hydroélectrique pour augmenter la production. Elle a mis un accent particulier sur le fait que l’approche d’innovation devrait aider la jeunesse à penser.

• Burundi Le représentant du ministère ayant le développement local en ses attributions a remercié le PNUD pour l’organisation et la tenue de cet atelier. Il a félicité les délégués pour leur dynamique et leur participation enrichissante. Il a reconnu les avancées du Burundi en matière de Relèvement communautaire, à travers les initiatives du PNUD et des autres acteurs. Ces réussites sont placées, a t-il martelé, dans la volonté politique des dirigeants de soutenir la commune, à travers le développement de stratégies pour matérialiser cette volonté. Il s’agit notamment de la politique de décentralisation, mais aussi de l’existence de certains outils tels que le CSLPII, la vision 2025, la Stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, etc.

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D éclaration finale et cl ô ture

Il a identifié quelques défis comme le financement de la décentralisation, l’implication du secteur privé et la cohérence entre la planification nationale et la planification locale. Il s’est toutefois félicité de l’intention du PNUD de passer du relèvement communautaire au développement.

Café débat - Échanges avec les acteurs internationaux et locaux Un café débat de sept panélistes a été animé avec Monsieur Déo Guide RUREMA, cadre de la deuxième Vice-présidence de la République du Burundi, comme modérateur. Il s’agissait de : Madame Marguerite BARANKITSE (Maison Shalom-Burundi), Monsieur Hervé (Coopération technique belge à Bujumbura), Madame Shabanna (Pays de la Loire–France), Monsieur Hilaire NTAKUWUNDI (Secrétaire permanent au ministère du Développement communal-Burundi), Monsieur Marco Daccri (Turin-Italie), Monsieur Pontien BIKEBAKO (ONG TWITEZIMBERE-Burundi). Chaque panéliste a eu l’occasion de partager son expérience en matière de développement local et /ou de consolidation de la paix au niveau des communautés. Tout au long de l’atelier, beaucoup de contraintes ont été identifiées, dont l’une était récurrente, à savoir le manque de volonté politique pour mener et soutenir le relèvement local et le développement. L’“Espace” était limité, y compris dans cet atelier au Burundi. Ce fut une occasion unique pour les participants d’échanger avec des praticiens burundais, créateurs ou participants d’espaces pour un relèvement responsable et le développement durable. Le representant du ministère burundais du développement local a partagé ces avancées dans le développement local, notant que les politiques et les lois sont déjà en place afin de faire de la commune le vecteur du développement. La seule chose qui manque pour faire de ces plans une réalité ce sont les financements.

Développement

+

Réconciliation

=

Cohésion sociale

Le délégué du gouvernement local de Turin, Marco Daccri, a annoncé la tenue à Turin, en collaboration avec le PNUD, d’un prochain forum sur le développement local, point de rencontre des acteurs locaux, nationaux et internationaux. Marco Daccri et son co-presentateur, Monsieur Pontien BIKEBAKO, de l’ONG burundaise TWITEZIMBERE, ont insisté sur l’inclusion comme un principe et une métodologie de tout développement local. Madame Marguerite BARANKITSE, (Maggy), qui travaille sur la réconciliation et le développement communautaire au Burundi, à l’exemple de l’expérience Uwiano (Paix) du Kenya, a mis l’accent sur le lien entre le développement et la réconciliation, cette dernière étant essentielle à la cohésion sociale.

La cérémonie de clôture a été rehaussée par la présence de la Ministre de la Solidarité nationale, des Droits de la Personne humaine et du Genre, Madame Clotilde NIRAGIRA et de la Représentante résidente du PNUD, Madame Rosine Sori Coulibaly.

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Cérémonie de clôture

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Conclusions de l’Atelier Les Pays représentés ont partagé leurs expériences, les bonnes pratiques, les leçons apprises et capturé les principes sur lesquels se fonde la reprise du travail vers le développement durable. Ils se sont convenus, pour l’avenir, de continuer ce dialogue dans un forum biannuel, où les acteurs se livrent à une critique avec l’autre en fonction de leurs différentes expériences. Un tel espace semble favorable pour créer la confiance et d’enrichir les différentes parties prenantes, y compris nos gouvernements nationaux. Les différents participants ont partagé leurs expériences, et chacun a pu retenir une recette différente pour la transition du relèvement communautaire au développement communautaire. «Nous travaillons ensemble à l’élaboration d’un instrument pour traduire ces principes et les différentes pratiques, saisir les fondements et les structurer », ont-ils affirmé. Dans un contexte post conflit, les délégués ont évoqué les défis liés à la réconciliation effective et la cohésion sociale au niveau des communautés, à la coordination et à la cohérence des interventions, à l’appropriation des programmes, à la participation des communautés, à la sensibilisation et la mobilisation et la distribution des ressources, à la définition de la limite entre la transition et le développement. Les délégués ont reconnu que le leadership est primordial. En outre, pour eux, il est impérieux d’impliquer les populations, de les approcher, de fonder l’action sur les valeurs et les traditions locales et de planifier avec les communautés en vue de garantir une certaine appropriation. De manière stratégique, il est indispensable de développer un partenariat public privé, une implication des leaders locaux et une approche intégrée et multidimensionnelle dans les initiatives de relèvement et de développement communautaires. Les participants ont pu voir que dans les activités de relèvement communautaire elles-mêmes, la gouvernance locale et les activités de développement économique local, le développement durable est une approche constante. Certains des composants fondamentaux de la durabilité sont la possibilité de mobiliser d’autres ressources, localement, nationalement (une ligne dans le budget national) ou autre, et le renforcement des mécanismes de transfert de la gestion et le contrôle de ce qui a été mis en place au niveau local, y compris les structures. Une approche transversale ou spécifique à la cohésion sociale et la réconciliation nationale est un élément crucial. A travers cet échange de réalisations et des défis, et le partage de documents techniques, des instruments et des expériences, les participants ont créé un esprit de partage et de dialogue et de la sorte, ce qui est nécessaire pour un changement durable dans les communautés bénéficiaires. Les délégués ont saisit l’occasion de commencer à innover pendant leur séance de rétroaction après les visites de terrain. L’ONU et ses partenaires, en particulier les gouvernements, doivent créer des approches complémentaires et synergiques de mieux contribuer à l’objectif ultime de développement humain et du bien-être de l’individu.

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Annexe 1 : Déclaration finale « Passer du relèvement communautaire au développement local. Comment le relèvement communautaire peut ouvrir la voie vers le développement durable dans la région des grands Lacs? » Bujumbura, Burundi, 17 - 19 février 2014

Les délégués de l’Afghanistan, de la Bosnie-Herzégovine, du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC), du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie et de l’Ouganda se sont rassemblés à Bujumbura, au Burundi du 17 au 19 février 2014, invités par le PNUD à participer à l’Atelier « Passer du relèvement communautaire au développement local : comment le relèvement communautaire peut ouv». Cet événement prend place alors que le progrès général de la région des Grands Lacs, combiné à des progrès inégaux de la situation en matière de sécurité, offre un moment très opportun pour renforcer le secteur du relèvement communautaire, en tant que contribution majeure sur la voie du développement local et d’une paix durable dans la région. Plus que jamais auparavant, il est nécessaire d’avoir une réponse cohérente et coordonnée pour s’engager auprès des décideurs du secteur, qui comprennent les gouvernements de la région, les autorités locales, les entreprises du secteur privé, la société civile et les communautés. Pleinement conscients des défis et des opportunités, attirant l’attention sur l’importance de capitaliser sur les résultats du relèvement communautaire et ouvrir la voie du développement durable, nous, délégués, exprimons notre satisfaction de l’opportunité unique qui nous est offerte d’échanger des expériences, d’engager des discussions et de trouver l’inspiration dans les efforts des autres, comme un rappel de notre but commun vers un développement centré sur les personnes : 1. Nous reconnaissons l’importance capitale de promouvoir un processus de relèvement communautaire qui puisse amener à la croissance économique, à l’égalité sociale, à la construction de la paix et à la protection de l’environnement à l’échelon local. 2. Nous reconnaissons qu’une feuille de route détaillée et complète du chemin qui mène du relèvement communautaire au développement local durable n’a pas encore été développée, toutefois nous saluons le fait qu’au cours de cet atelier nous avons commencé à capitaliser sur les bonnes pratiques et les défis spécifiques à cette voie. 3. Nous nous engageons, cependant, à continuer le dialogue, les échanges et la capitalisation qui a commencé en proposant la création d’un réseau de praticiens à travers certaines ou toutes les actions suivantes pour lesquelles nous bénéficions des atouts respectifs. 4. Nous appelons le PNUD/BPPS1, à travers son expertise mondiale des contextes de post crise, à contribuer à la mise en œuvre de cette proposition de réseau de praticiens, et à soutenir les initiatives innovantes et catalysatrices qui assurent la transition du relèvement communautaire au développement local. 5. Nous notons que toutes les expériences qui ont été partagées reflétaient le relèvement communautaire qui construit de solides fondations et rencontre les conditions de base pour un développement durable, en particulier l’importance du contexte spécifique et l’établissement d’une programmation basée sur les expériences et qui prend en compte la culture et les traditions, la planification participative, la construction de propriété, le dialogue pour développer et renforcer la confiance, le développement des capacités à plusieurs niveaux, les partenariats avec les acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux et également d’autres formes de coopération entre le gouvernement, les autorités locales, la société civile, le secteur privé, les bailleurs de fonds et les autres acteurs. 1 Bureau récemment établi pour renforcer le BCPR et le BDP

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P asser du rel è vement communautaire au développement local

6. Nous saluons les acquis du développement local et de la gouvernance, le relèvement social et économique, les partenariats public-privé et les groupes travaillant au développement économique local qui seront utilisés pour développer une approche méthodologique qui assure la transition du relèvement communautaire au développement local durable. 7. Nous sommes conscients que les aspects clés de notre travail sur le relèvement communautaire et spécialement leur contribution au développement impliquent une attention particulière aux dynamiques sociales ainsi qu’un changement d’attitudes et de mentalités. 8. Nous allons continuer à mettre l’accent sur la création d’opportunités pour les femmes, les jeunes et d’autres groupes exclus comme acteurs de leur propre développement. 9. Nous notons avec satisfaction les bonnes pratiques partagées par les participants en étroite collaboration avec leurs partenaires nationaux respectifs, incluant (par ordre alphabétique et non par ordre d’importance) : 9.1

Afghanistan : l’établissement des capacités de développement et une extension dans tout le pays d’Assemblées de développement de quartier (DDA) comme catalyseurs de changement à travers l’identification, la priorisation et la mise en œuvre des priorités de développement en l’absence de conseils de quartier élus constitutionnellement.

9.2

Bosnie-Herzégovine : le soutien aux partenaires locaux pour transmettre les apports politiques au plus haut niveau de l’état, en influençant les mesures de création de soutien du Ministère à l’égard des agriculteurs.

9.3

République démocratique du Congo : l’analyse participative des conflits, qui prend en compte les causes des conflits et leurs solutions, est une première phase dans le relèvement et le développement de projets. L’approche 3x6 a été adaptée pour une programmation future dans l’Est de la RDC et une phase de dialogue et de réconciliation a été ajoutée au début, comme Phase O.

9.4

Kenya : l’établissement d’une architecture nationale de réseaux de paix locale et de structures de cohésion (Conseil des anciens, Comités de Paix, Moniteur de cohésion et de paix) pour nourrir les partenariats de haut niveau avec les leaders politiques, les autorités du secteur de la sécurité et la société civile.

9.5

Rwanda : la mise en œuvre d’initiatives « maison » telles que le Girinka, un concept qui garanti une vache aux ménages ruraux pauvres; l’Ubudehe, une initiative communautaire qui élimine la pauvreté au niveau local ; et les Gacaca, une approche communautaire qui promeut l’accès à la justice et à la cohésion sociale.

9.6

Tanzanie : la mise en œuvre d’une stratégie de renforcement des capacités comme partie prenante d’un village d’activités de prêts et d’épargne, qui pourra être répliqué dans d’autres activités qui impliquent le développement de compétences.

9.7

Ouganda : l’usage créatif d’un incitant pour encourager les personnes à rentrer dans leur communauté et conçu en s’inspirant de la tradition en octroyant aux leaders traditionnels des maisons dans leur communauté. Il s’agit de cibler les mêmes groupes en leur offrant des soutiens en moyens de subsistance et en les utilisant comme des vecteurs de paix.

9.8

Burundi : le renforcement des communautés à travers l’approche 3x6 qui est structurée autour de 3 principes organisationnels – inclusivité, propriété et durabilité – et six étapes consécutives – implication, création rapide de revenus, épargne, investissement et le développement des marchés.

10. Nous allons prendre un rôle de leadership dans la capitalisation des résultats des activités de relèvement communautaire pour élaborer un agenda sur le développement local à travers le développement de politiques appropriées, renforçant la dimension locale dans les plannings stratégiques et sectoriels en incluant des projets de développement sociaux et économiques. 11. Nous devons prioriser les mécanismes Sud-Sud et triangulaires, la coopération décentralisée, les partenariats public-privé et d’autres initiatives de mise en réseau innovantes pour approfondir l’impact de nos efforts coordonnés en soutien au développement local. 12. Nous allons investir dans le renforcement des capacités de l’administration locale à tous les niveaux et renforcer les communautés et la société civile pour développer et mettre en œuvre les plans de développement local, l’accès aux financements et utiliser les outils disponibles pour améliorer le développement des résultats au niveau local. 13. Nous allons continuer à promouvoir la participation des communautés en partageant les bonnes pratiques, afin de développer à plus grande échelle les activités de développement local et renforcer les 22 Au service des peuples et des nations


A nnexe 1

collaborations entre : les autorités locales, les communautés, le secteur privé, les donateurs et particulièrement parmi les citoyens pour améliorer la capacité des personnes à mettre en œuvre les priorités identifiées dans les plans de développement local. 14. Nous priorisons les mécanismes de participation de tous les segments de la société dans le développement local et la construction de la résilience: en reconnaissant les vulnérabilités mais surtout le rôle et les capacités des femmes, des jeunes, des enfants, des aînés et les personnes vivant avec un handicap pour rendre possible leur importante contribution; en assurant l’égalité du genre, en renforçant l’implication du monde académique, des organisations de la société civile, du secteur privé et des autres acteurs pour accélérer les actions de développement au niveau local. 15. Nous soutenons la création de plateformes collaboratives locales pour un développement et une résilience des communautés qui met l’accent sur les actions concrètes, de pair avec le partage des connaissances et des expériences et en renforçant les collaborations entre les autorités nationales et les populations locales. 16. Nous saluons l’établissement de groups d’experts et de mécanismes de révision par les pairs, pour suivre et évaluer de manière continue les dynamiques complexes de développement local et de travailler sur des actions stratégiques menant au développement local et à la consolidation de la paix dans les pays post-conflit.

En regardant vers un avenir proche, 17. Nous reconnaissons que l’établissement d’un Cadre commun pour le relèvement communautaire et le développement local (CRLD) serait un instrument clé pour capitaliser les résultats des efforts post crise et les leçons apprises en faveur du développement local durable. 18. Nous sommes conscients de la nécessité de passer des mentalités actuelles favorisant le relèvement communautaire à court-terme vers un développement à long terme au niveau local. 19. Nous prenons un rôle proactif dans la définition de ce cadre de CRLD dessiné sur base des expériences, des challenges et des solutions locaux, nationaux et internationaux, ainsi que l’assurance d’une appropriation nationale. 20. Nous planifions d’assurer un véritable engagement ascendant et descendant en faveur du cadre CRLD, en commençant par accélérer la diffusion de l’information et du savoir. 21. Nous allons promouvoir les dialogues et les apports des gouvernements, des autorités locales, de la société civile, du secteur privé, des donateurs et autres acteurs dans le processus et promouvoir une approche du développement local systématique afin de soutenir tous les acteurs. 22. Nous avons l’intention de poursuivre l’innovation comme un conducteur d’opportunités et d’améliorations continues; de récompenser la créativité des innovateurs internes et externes; de trouver des moyens de stimuler les leaders nationaux pour la mise en place d’un environnement favorable à l’innovation, et de trouver des mécanismes pour soutenir les innovations dans les prises de décisions et dans leur mise en œuvre. 23. Nous proposons d’établir un forum des acteurs qui se rencontrera deux fois par an afin de promouvoir les échanges une coordination efficace, ainsi que la mise en œuvre et le suivi des améliorations et des innovations dans le secteur du relèvement communautaire et dans sa transition vers le développement local. Un tel forum sera une plateforme pour attirer l’attention de la communauté africaine et internationale, mais surtout de construire la confiance et de renforcer les compétences des différents acteurs.

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P asser du rel è vement communautaire au dÊveloppement local

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Annexe 2 : synthèse des présentations

Projection d’un film documentaire produit par le PNUD Burundi La conférence a démarré par la présentation d’une vidéo produite par le PNUD Burundi et qui expose ses programmes de relèvement communautaire, l’approche 3x6. Le film porte sur les initiatives de réintégration et développement soutenues par le PNUD au Burundi. Il porte sur des activités qui ont permis le développement de services au niveau de communautés, la promotion et la création d’emplois divers, mais surtout l’intégration sociale des bénéficiaires. La vidéo a permis de visualiser les synergies développées autour des activités diverses telles que la construction d’infrastructures, l’amélioration des centres de négoce pour dynamiser les échanges commerciaux, les activités artisanales, les services (chargement de téléphones), la promotion du mouvement associatif… Commentaire : Les participants ont félicité le PNUD dont les interventions ont visiblement amélioré les conditions de vie et le bien-être des populations. Ils ont souhaité que les PTF utilisent l’expertise du PNUD dans le développement communautaire. Ils ont reconnu aussi l’importance de la réconciliation pour une intégration et un développement durable. Ils ont exprimé leurs préoccupations en rapport avec la durabilité et de la pérennité après le projet. Il est apparu que la durabilité dépend des capacités de la communauté à s’autofinancer. La question qui subsiste est celle de la délimitation entre la phase de transition et la phase de développement dans un contexte où l’économie est peu développée et n’est pas protégée des aléas.

Présentation de l’approche 3X6 du PNUD Burundi Le Directeur pays au Burundi, Monsieur Michon Xavier, a présenté l’approche 3X6 aux participants en insistant sur ses trois piliers à savoir, l’inclusion, l’appropriation et la durabilité. La présentation a été complétée par la description de la politique de développement économique local du PNUD et des résultats de l’étude sur les opportunités et les défis du relèvement communautaire dans la région des Grands Lacs, ainsi que leur impact sur le développement local. En termes d’inclusion, le PNUD enregistre, depuis 2010, 16 886 emplois temporaires créés, 202 initiatives de réhabilitation réalisées et 2 660 824 $US qui ont été directement injectés dans les communautés, notamment sous forme de salaires ou d’épargne. En termes d’appropriation, depuis 2011, l’approche a pu permettre la création 502 organisations de producteurs regroupant 14 975 membres. Ces mêmes organisations ont pu investir eux-mêmes 294 414 $US tandis que le PNUD y a investi 1 110 166 $US. En termes de durabilité, depuis 2012, l’approche a enregistré un développement de la chaîne de valeur. En effet, huit projets pilotes ont vu le jour avec des opérateurs privés pour la promotion du secteur agricole et la création d’emplois, tandis que les capacités des populations ont été renforcées en matière d’accès aux marchés et à l’emploi. Avec cette approche, le PNUD a pu identifier de bonnes pratiques à promouvoir. L’expérience montre qu’il est nécessaire de renforcer les capacités des populations pour qu’elles définissent et gèrent leur processus et les résultats de développement. Les projets de réhabilitation doivent donc se baser sur les besoins de la communauté. En outre, dans les interventions, il faut exploiter les structures existantes, produire des preuves à travers d’initiatives pilotes et une documentation systématique des pratiques et des résultats obtenus. Enfin, il est indispensable de développer les relations transparentes avec les partenaires gouvernementaux. Comme leçons apprises, le PNUD estime que les interventions doivent être simples et multidisciplinaires pour répondre aux réalités qui sont complexes. La réussite est aussi tributaire d’un travail efficace d’équipe (interne et externe)

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Pour le PNUD, l’innovation d’une réponse multidisciplinaire nécessite des investissements catalytiques (capital d’amorçage). En outre, il est important de communiquer clairement sur la logique du programme. Enfin, la création d’emplois à court terme facilite la transition vers le développement durable.

-- Commentaire des délégués Les participants ont salué les interventions du PNUD, qui visiblement ont amélioré les conditions de vie et le bien être des personnes. Ils ont émis le souhait que les donateurs se servent de l’expertise en développement communautaire du PNUD. Ils ont aussi reconnu l’importance de la réconciliation pour l’intégration et le développement durable. Ils se sont toutefois inquiétés de la durabilité de l’action, une fois le projet terminé. Il est apparu que celle-ci dépend de la capacité des communautés à s’auto-financer. La question qui demeure est de savoir où se situe la frontière entre la phase de transition et celle du développement à un moment où l’économie est faible et non protégée des risques divers.

Expérience de deux bénéficiaires et de deux partenaires du PNUD au Burundi Une occasion a été offerte à deux bénéficiaires du PNUD, à savoir (i) Madame BAYAVUGE Jovith, représentant des bénéficiaires du programme de réintégration de Cibitoke, (ii) Monsieur Gaston SINGORA, bénéficiaire du programme de création d’emploi temporaire SRC/ Maramvya, Commune Mutimbuzi, Bujumbura rural ; ainsi qu’à deux partenaires du PNUD: (i) La Confédération des associations de producteurs agricoles pour le développement, (CAPAD) ; et (ii) L’Association « Action humanitaire contre la délinquance », (AHD). Les deux bénéficiaires ont expliqué comment le relèvement communautaire peut conduire au développement local. Leurs témoignages ont également pu épingler les contraintes rencontrées, mais surtout les impacts positifs du projet sur sa personne, mais aussi sur la cohésion sociale et la capitalisation des potentialités au niveau communautaire.

-- Commentaire des délégués Les participants ont apprécié cette approche de partir du ponctuel, de l’urgence pour tendre vers le durable, de passer de l’association vers une micro entreprise de vente de produits ou de services. Pour le Burundi, l’approche est en cohérence avec les outils de planification et de programmation adoptés, notamment la politique de décentralisation, la vision 2015 et le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, lesquels seront complétés par un plan de développement local.

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A nnexe 2 : S ynth è se des présentations

1. l’Association pour le développement intégral du Burundi (ADIB), partenaire du PNUD Madame BAYAVUGE Jovith est représentante légale de cette association qui s’est impliquée dans l’organisation des femmes de Cibitoke autour d’une activité de gestion des déchets. L’association s’occupe de la collecte, de l’évacuation et du tri des ordures ménagères et de leur transformation en fumure organique. Son objectif global est de promouvoir l’autonomie économique de la femme. Cette association a bénéficié d’un appui du PNUD dans le cadre d’une approche 3X6 qui fonde son action sur l’inclusion, l’appropriation et la durabilité. L’association a évolué et s’est transformée en une PME disposant d’un Numéro d’identification fiscale (NIF) et d’un Registre de commerce. Elle a aussi tissé des relations utiles avec l’administration locale et les ménages du centre de Cibitoke. 2. L’expérience de Gaston SINGORA Gaston SINGORA est un ancien combattant. Il a décrit les difficultés rencontrées aussitôt après sa démobilisation en 2009. Au début, il a été mal accueilli, haï et rejeté par la communauté. Il n’avait pas l’occasion d’échanger avec les autres. Mais, grâce un programme financé par le PNUD en faveur des rapatriés, des démobilisés et des vulnérables vivant dans la localité, il a acquis un espace dans la société. À travers les séminaires sur le civisme, sur la cohabitation pacifique, il a capitalisé les valeurs de paix et de cohabitation pacifique. Il travaille dans le secteur de la construction. Il participe à la vie communautaire et contribue dans des initiatives de renforcement et de consolidation de la paix et de la cohésion sociale. Il anime et mobilise pour la création des associations. Il épargne et aide sa famille. Il se sent parfaitement intégré et utile dans la société, et cela grâce au programme du PNUD. Ce projet a eu un impact extraordinaire sur sa personne.

-- Commentaire des délégués Les délégués ont été émus par ce témoignage. Ils ont apprécié le rôle qu’a joué le projet pour renforcer la réconciliation effective et la cohésion sociable au niveau de la communauté et l’appropriation des programmes par les bénéficiaires et la communauté. Les délégués ont apprécié le témoignage de l’ex combattant qui a pu épingler les contraintes rencontrées, mais surtout les impacts positifs du projet sur sa personne, mais aussi sur la cohésion sociale et la capitalisation des potentialités au niveau communautaire.

3. Cas de la Confédération des associations de producteurs agricoles pour le développement (CAPAD) Le CAPAD est une organisation de producteurs agricoles (OPA) regroupant 26 000 exploitants familiaux, 2600 groupements et 76 coopératives agricoles (riz, pomme de terre, manioc, maïs, légumes, arachide, banane, haricot, sorgho, blé, etc.). Son mandat est de mobiliser les communautés autour des intérêts communs et d’accompagner par le renforcement de leurs capacités. La CAPAD s’implique aussi dans la défense des droits économiques, sociaux et culturels des membres. Objectifs du CAPAD •

Mobilisation communautaire autour des intérêts communs : accompagnement, encadrement et renforcement des capacités techniques et organisationnelles (26 000 ménages regroupés dans 76 GPC) ;

Adoption de nouvelles techniques culturales : Semis en lignes, utilisation rationnelle des intrants agricoles ;

Stockage et commercialisation des produits agricoles ;

Finance communautaire active : 198 MUSO (+70% femmes) ;

Promotion d’un leadership féminin ;

27 Au service des peuples et des nations


P a s s e r d u r e l è v e m e n t c o m m u n a u t a i r e a u d é v e l o pp e m e n t l o c a l

Installation des unités de transformation agricole (tomate, piment, riz, manioc) sont en cours d’installation ;

Forums paysans pour plaider en faveur des priorités des paysans ;

Accès à l’information : Site web fonctionnel, productions des émissions radio, dépliants et des bulletins d’information ;

Introduction de l’élevage pour augmenter la fumure organique et les revenus ;

Organisation d’une foire agricole nationale chaque année : Exposition vente des produits agricoles.

Réalisations de la CAPAD avec le PNUD En partenariat avec le PNUD dans le cadre de l’approche 3x6, la CAPAD s’est investie dans la réintégration socio économique des personnes affectées par le conflit. Elle a accompagné, encadré et renforcé les capacités techniques et organisationnelles de 242 associations des provinces Cibitoke, Bubanza, Bujumbura et Mairie de Bujumbura pour assurer leur viabilité économique. Elle a appuyé la structuration de 23 groupements de pré-coopératives. Ella assuré des formations en leadership, en gouvernance, en gestion des conflits, en plans d’affaires, en éducation à l’épargne et au crédit, etc. En plus, de du développement des échanges d’expériences, elle appuie dans l’élaboration des dossiers pour répondre à des d’appel d’offres. Enfin, elle a installé trois unités de transformation: Tomate, Riz et Manioc. Malgré cela, la CAPAD se trouve confrontée à des contraintes liées à la forte densité démographique du pays (elle réduit la terre cultivable), à l’analphabétisme (pourcentage élevé chez les femmes), aux changements climatiques qui perturbent les saisons culturales (non maitrise des dates butoirs pour le début des semis), mais aussi à la faiblesse des investissements agricoles.

-- Commentaire des délégués Les délégués se sont montrés préoccupés par la qualité des produits et si des recherches sont réalisées dans ce sens. Ils se sont aussi intéressés à l’impact sur la vie des membres de la confédération et s’il n’y a pas un problème d’accès au marché. Ils ont été rassurés que la CAPAD est en relation avec une institution de recherche pour garantir la bonne qualité. En outre, la confédération a établi des liens avec des institutions de microfinance pour faciliter l’accès facile aux ressources financières des membres. Enfin, les membres de la CAPAD ont acquis des capacités en gestion et leurs revenus se sont accrus.

4. l’association « Action humanitaire contre la délinquance » (AHD) La crise que le Burundi a vécue de 1993 à 2003 a provoqué une présence de beaucoup de jeunes sans repères qui présentaient un profil de délinquants potentiels. En 2003, l’AHD a été créée avec une vocation de récupérer les adolescents de la rue. AHD utilise une approche « atelier-école » (Train the Trainers TOT, approche innovante et originale) en vue de la formation et de la réinsertion socio-économique des jeunes de la rue et autres jeunes laissés à eux-mêmes. Les uns sont placés dans les entreprises existantes comme employés, d’autres sont mis dans des groupements de production. Les étapes de la formation sont la phase de socialisation (3mois), la phase de formation professionnelle (3 mois), la phase de stage professionnelle (6 mois) et la phase de formation et de stage en entrepreneuriat et en gestion d’un groupement (3 mois). 28 Au service des peuples et des nations


A nnexe 2 : S ynth è se des présentations

Les métiers enseignés sont La mécanique automobile (1026), La conduite automobile (512), La soudure et le fer forgé (71), L’électricité et plomberie (21), La couture (15), La menuiserie (13). L’approche ateliers école a été étendue à d’autres catégories qui en font la demande. Dans ses perspectives, AHD compte apporter un appui aux artisans par la formation des formateurs en provenance des artisans les plus performants, la création des ateliers –école chez les artisans formés pour étendre cette formation-réinsertion. Elle compte créer un partenariat avec le Gouvernement en vue de la certification des niveaux de formation. Elle voudrait aussi faire quitter les artisans certifiés du secteur informel vers le secteur formel et poursuivre la formation en entrepreneuriat. Plus tard, AHD projette construire un centre de formation des formateurs et de perfectionnement, établir des centres régionaux pour le perfectionnement des artisans et un point de collectes des produits artisanaux. Enfin, elle ambitionne de créer un village artisanal pour l’écoulement des produits, en collaboration avec la Chambre sectorielle d’art et d’artisanat CHASAA), et d’étendre le concept atelier-école à d’autres pays de l’EAC, et ailleurs. Cependant, elle fait face à certaines contraintes comme une demande qui dépasse l’offre, une insuffisance des moyens pour accroitre l’offre et une faible participation des autorités administratives.

-- Commentaire des délégués Les délégués ont salué l’action. Ils ont apprécié que la formation débute par une formation humaine. Cette dernière permet à l’intéressé de prendre conscience de son rôle dans le développement de la communauté. Ils ont cherché à savoir s’il y a des exemples de cas qui sont rentrés chez eux et se sont réinstallés. La réponse a été positive mais certains ont échoué.

Présentation des expériences des autres pays Les délégués à l’atelier ont eu l’occasion de suivre les présentation des expériences vécues successivement en Ouganda, Kenya, Rwanda, République démocratique du Congo et Tanzanie, et dans deux pays en dehors de la région des Grands Lacs : Afghanistan et Bosnie-Herzégovine. Chacun de ces pays a développé son contexte spécifique, parfois complexe, et les initiatives locales mises en œuvre. Les participants ont eu l’occasion d’échanger sur les apprentissages tirés de la mise en place des programmes, ainsi que sur les difficultés identifiées. Ils ont débattu sur les problématiques cruciales rencontrées lors de la mise en œuvre du relèvement communautaire et des initiatives de développement local. 1. L’OUGANDA Le délégué de l’Ouganda a décrit les différentes étapes de soutien dans le nord de l’Ouganda : appui aux communautés dans une phase d’urgence, la période qui suit la cessation des hostilités (2006) ; la transition vers la phase de récupération « des projets à impact rapide » (2007-2009). Durant cette phase, le soutien n’était pas coordonné et le gouvernement a élaboré le Plan de paix, de redressement et de développement (PDRP) (20092013) ; avec une transition vers le développement (PNUD). Un succès relatif a été atteint, mais il y a encore d’énormes besoins au sein des collectivités du nord de l’Ouganda et les nouveaux enjeux doivent être abordés, touchant le développement local : tels que les conflits fonciers, le chômage des jeunes et la violence fondée sur le sexe/genre. •

Leur façon d’avancer

Le gouvernement élaborera une 3ème étape du PPRD pour le nord de l’Ouganda, qui se concentrera principalement sur le développement économique.

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Le développement de la deuxième phase du Plan national de développement (PND) est à un stade avancé. Cette étape du PND mettra l’accent sur le nord de l’Ouganda pour qu’il « rattrape» le reste du pays. La poursuite du soutien en ligne avec les cadres gouvernementaux partenaires de développement est axé sur le développement économique et de transformer davantage les communautés dans le nord de l’Ouganda •

Les leçons apprises

Lors de la mise en œuvre des projets, il est important de garder à l’esprit les besoins changeants en continu de la communauté. Le soutien à la reprise de la collectivité doit être approché de manière holistique pour assurer un plus grand impact. Le suivi régulier et le suivi des progrès pour la récupération de la collectivité doivent être faits pour lutter contre les signes avant-coureurs des nouvelles questions qui doivent être abordées. 2. LE KENYA Un délégué du Kenya a décrit la mise en œuvre de la Consolidation de la paix intégrée (PB) et le rétablissement des programmes de Relèvement communautaires (CR) pour reconstruire des vies et renforcer les capacités nationales pour la prévention des conflits, la consolidation de la paix et de la cohésion. La Paix - Uwiano (terme swahili pour « cohésion ») - est considérée comme essentielle à la reprise et à une paix durable. •

Leurs innovations

Il s’agit d’interventions intégrées comme la Consolidation de la paix , le Redressement et les moyens de subsistance, et la transition politique ; du développement d’une architecture de paix nationale solide ; d’activités de soutien psycho-social et de conseil pour répondre aux besoins des personnes traumatisées, en particulier les jeunes ; d’activités intentionnellement conçus pour réunir les deux groupes (personnes déplacées et hôtes) et promouvoir ensemble la cohésion. L’appropriation nationale/communautaire et la volonté politique, clés de la paix ; la cohésion et le renforcement de la résilience ; la Consolidation de la paix (PB) et le Relèvement communautaire (CR) sont des objectifs coûteux auxquels vous ne pouvez pas adjoindre une valeur monétaire. La Consolidation de la paix, le Relèvement communautaire et les transitions politiques se renforcent mutuellement. La Consolidation de la paix (PB) et le Relèvement communautaire (CR) doivent être axés sur les droits et les conflits sensibles. Une alerte rapide en matière électorale ne devrait pas commencer et finir avec le processus de campagne électorale. La participation inclusive de la communauté, en matière de Consolidation de la paix et de Relèvement communautaire, est un élément essentiel. Le rôle des femmes et des jeunes est aussi très important. Le financement et la volonté politique sont les clés d’une réponse rapide et efficace. La coordination inter-agences, la coopération et un partenariat solide sont importants. Il faut lancer de petites initiatives et s’échelonner vers la construction progressive des structures par exemple, les comités de paix du district, en estimant aussi comme essentiels les engagements transfrontaliers… Spécifiquement en matière de relèvement communautaire, il y a nécessité d’une politique claire en matière de réinstallation et de réintégration, et d’un enregistrement immédiat des personnes concernées pour les interventions ultérieures. En outre, le soutien psycho-social doit être intégré aux moyens de subsistance, tandis que les interventions doivent promouvoir des activités qui profitent aux communautés d’accueil et de déplacés. 3. Le Rwanda Le Rwanda a connu une histoire tragique avec le génocide des tutsi qui a fait plus d’un million de morts en 1994 et une destruction de ses infrastructures. Cette situation a créé des orphelins, des veuves, un flux de réfugiés vers les pays voisins et une destruction de la cohésion sociale. Le pays a perdu ses ressources humaines et a été plongé dans une extrême pauvreté. Pour relever le pays, le gouvernement du Rwanda a dû recourir à des solutions fondées sur la culture et les traditions, dont les juridictions AGACACA, les pratiques de l’UBUREHE, de l’UMUGANDA (travaux communautaires de développement), de l’UMURENGE et de GIRINKA (une vache par ménage pauvre). L’expérience de GACACA a permis d’accélérer les procès liés au génocide, d’éradiquer la culture de l’impunité, de renforcer l’unité et la réconciliation entre les Rwandais et de prouver les capacités du Rwanda à résoudre ses propres problèmes. La délégation rwandaise a aussi expliqué aux participants son expérience dite UBUREHE. Il s’agit d’un système traditionnel de coopération intracommunautaire basé sur une action individuelle ou 30 Au service des peuples et des nations


A nnexe 2 : S ynth è se des présentations

collective de développement autour d’une activité. Cette approche aide les populations à identifier par elles-mêmes leurs problèmes, à avoir une compréhension commune de la pauvreté et de ses facteurs, et à définir les stratégies pour trouver des solutions adaptées au niveau des communautés. Au Rwanda, l’UBUDEHE a permis de réduire la pauvreté et de fournir des services répondant aux besoins des citoyens, de développer l’économie formelle, l’esprit communautaire, la confiance et la tolérance. Plus de 1,4 million de citoyens (sur environ dix millions) auraient bénéficié de cette approche. Le Rwanda reste toutefois confronté à quelques défis comme le manque d’outils de gestion moderne, de suivi et d’évaluation. 4. LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (Est du pays) L’Est de la République Démocratique du Congo connaît une situation de crise complexe persistante et des conflits récurrents : groupes armés, contrôle du pouvoir politique, contrôle des ressources naturelles (terre, minerais), dimension régionale. Son économie est une économie de prédation et de subsistance, avec des capacités réduites de l’État à remplir ses missions de sécurité et de service public. La persistance de l’insécurité est source de déplacements de population et de violation des droits humains. Le pays vient de connaître 20 ans d’interventions humanitaires au moment où la population vit dans une extrême pauvreté, alors que le pays regorge de minerais. Au niveau du relèvement communautaire, à partir de 2009, des projets inter-agences PNUD, UNICEF et FAO ont été financés par l’UNTFHS, le Japon, le MDG-Fund (Espagne, Corée du Sud), les Pays-Bas, le BCPR, avec l’objectif de contribuer à la stabilisation, la consolidation de la paix et la résilience des communautés. Les bénéficiaires comprenaient des jeunes à risque, des victimes de violences sexuelles, des rapatriées, des ex-combattants et des communautés affectées par les conflits. Ces projets ont mis en place des Centres communautaires polyvalents orientés vers l’autopromotion et la réintégration communautaire; ciblant de manière inclusive les victimes, sans stigmatisation. Ils ont aussi favorisé la création de Mutuelles de solidarité, de caisses locales autogérées et basées sur l’épargne et et les groupes de prêt, pour la cohésion sociale et le développement économique. L’approche conjointe s’est révélée intéressante si on s’assure de la concentration géographique et de l’intégration des stratégies. Il a été aussi constaté que le diagnostic initial participatif est essentiel pour prendre en compte les conflits, cibler les causes et formuler les stratégies adéquates. L’accès au financement pour le démarrage de l’activité économique pose problème, d’une part, et d’autre part, les résultats concrets pour les communautés prennent trop de temps. En matière de développement local, les interventions se sont focalisées sur la décentralisation et la planification locale, et sur la réforme des finances publiques ; l’objectif étant de rendre effective la décentralisation et d’améliorer la gouvernance locale et l’accès aux services. Les interventions à l’Est de la RDC ont permis de tirer les leçons suivantes : (i) la planification et la participation locale garantissent l’appropriation ; (ii) la décentralisation implique un transfert des compétences et nécessite un transfert des ressources ; (iii) la nécessité d’un environnement stable (durée, conflits, bailleurs) ; (iv) le financement et l’appui à l’entreprenariat ; (v) la nécessité de maintenir une approche de relèvement communautaire/résilience à l’Est de la RDC; (vi) l’adoption plus systématique des points forts de l’approche de développement local ; (vii) l’intégration plus poussée au niveau de la structure du programme PNUD.

5. LA TANZANIE Un délégué tanzanien a présenté, en guise d’expérience nationale, un programme de lutte contre la déforestation qui consiste à développer une stratégie globale de conservation de l’Arc oriental en abordant la gestion globale des forêts de montagne de l’Arc oriental par la planification participative et des consultations participatives. •

Les principaux enseignements :

des consultations plus larges, en vue de dégager un consensus, sont la clé pour résoudre les défis et promouvoir le développement local sur une base durable. En outre, une collaboration étroite entre les partenaires clés est importante dans la mise en œuvre des projets qui répondent aux défis communs. Enfin, le développement local et national commence par des interventions au niveau de la communauté (approche du bas vers le haut).

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6. L’AFGHANISTAN C’est le plus grand programme au monde et il a été présenté dans plusieurs régions. •

L’Unité de gouvernance et de développement au niveau infranational Objectif : renforcer les institutions démocratiques de l’État et du gouvernement ; assurer des prestations de service public de qualité au niveau sous-national, à travers le plaidoyer , le conseil politique et le développement des capacités.

La paix et le développement , la paix et le programme de réintégration Objectif : renforcer une «stabilisation» intégrée et efficace par le soutien par l’ONU du Gouvernement et des communautés.

Le ministère de la Réhabilitation rurale et du Développement national et de la Région, base du développement des programmes du PNUD (PNDAR) Objectif : ccontribuer à la réduction durable de la pauvreté et à l’amélioration des moyens de subsistance en milieu rural ; à travers l’autonomisation des communautés, l’articulation et la hiérarchisation de leurs besoins de développement.

Leçons apprises : Il est nécessaire de définir clairement la portée des interventions de développement, de concevoir le projet de manière coordonnée entre les différents acteurs pour éviter les problèmes tels que les doubles emplois et les chevauchements inutiles. Il faut aussi prendre en compte les expériences mondiales, pour parvenir à des résultats réalistes et mesurables et avec des ressources réalistes. Il faut sortir de nos silos, viser l’intégration continue et la coordination tout au long de la mise en œuvre. La marche à suivre comprend : la transformation des Assemblées de développement de districts en conseils légitime de district intérimaires, sous la forme de Conseils de district de coordination (CDC) ; la gouvernance au niveau sous-national du PNUD et de la stratégie de développement (SNGDS) pour informer les programmes à venir ; l’aide aux moyens de subsistance par le développement intégré dans le cadre du prochain programme ; passer de la fourniture de services d’infrastructure de base à un développement plus durable.

7. LA BOSNIE-HERZÉGOVINE Un délégué de la Bosnie-Herzégovine a décrit le programme de relèvement régional de Srebrenica, dont l’objectif global est de promouvoir la récupération socio-économique des communautés multiethniques par le renforcement des structures de l’administration locale. Il a présenté un grand nombre de données sur les réalisations d’un vaste programme et, fait intéressant, un ensemble de considérations permettant d’assurer la durabilité, les leçons apprises et les moyens d’aller de l’avant. La question de la durabilité : Les activités du programme reflètent les besoins des communautés locales et sont conçues en conformité avec l’entité et les priorités stratégiques : une prestation de haute qualité et fondée sur les besoins de formation pour les partenaires locaux (formation professionnelle, apprentissage par la pratique) ; la planification des activités de développement économique, fondée sur des enquêtes et des analyses en profondeur avec une définition claire des objectifs politiques, sociaux, environnementaux, économiques et financiers ; des solutions techniques pour les investissements de capitaux avec un contrôle strict des travaux ; une forte implication des partenaires locaux dans la planification, la mise en œuvre et le suivi du projet pour renforcer l’appropriation des activités du programme. En outre, avec le soutien du programme, les partenaires locaux donnent au plus haut niveau de gouvernement un retour sur les politiques qui influencent la conception des mesures de soutien aux agriculteurs du ministère de l’Agriculture (appropriation au plus haut niveau de gouvernement) comme la mise à disposition durable des services de vulgarisation aux agriculteurs ; l’accès durable aux fournisseurs de services aux entreprises ou FSE et aux procédure en administration des affaires par les petites, moyennes et microentreprises (PMME) ; la possibilité pour les municipalités d’accéder aux fournisseurs de formation par le biais d’un système national de formation municipale ; la conception et la budgétisation des plans d’entretien municipaux pour l’infrastructure publique. 32 Au service des peuples et des nations


A nnexe 2 : S ynth è se des présentations

La richesse des enseignements tirés :

La planification stratégique devrait être fondée sur des faits et réaliste et sur des sources de financement clairement établies. À défaut, cette planification stratégique se transformerait en une liste de souhaits non réalisables qui affaibliraient la volonté de la population à participer activement à tous les processus de planification à venir. Les subventions devraient être une incitation à l’acquisition de connaissances et non une fin en soi. En matière de développement des filières agricoles, des efforts adaptés doivent porter sur les agriculteurs chefs de file et possédant un caractère entrepreneurial, car ils sont les moteurs du développement de l’agriculture , l’organisation des professionnels en regroupements formels et informels autour des centres de collecte des produits, conduits par la plupart des agriculteurs d’entreprise ( intégration horizontale) est essentielle pour garantir une économie d’échelle et une masse critique attrayante pour les transformateurs/acheteurs. En outre, les leçons apprises nous enseignent que l’engagement de la communauté locale dans la sélection réussie des agriculteurs chefs de file, au moyen de candidatures publiques, est essentiel pour éviter le mécontentement des agriculteurs associés. Bien que simples dans leur concept, les centres de collecte constituent une approche efficace pour organiser les agriculteurs et créer des économies d’échelle où la transparence est la clé de la coopération et du renforcement de l’organisation. Le lien entre agriculteurs et transformateurs est le principal atout pour la croissance future. Par des mesures incitatives, les agriculteurs sont motivés à fournir des produits de qualité supérieure ; dans un marché sous-développé (régions dominées par les zones rurales), l’approche du développement des PME doit être générique et opportuniste afin d’augmenter la probabilité de capturer l’innovation.

-- Commentaire des délégués Dans un contexte post-conflit dans des zones sous-développées, le comportement entrepreneurial devrait être identifié et soutenu afin d’améliorer la construction de la paix et le développement économique.

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Annexe 3 : Résultats des travaux des sessions des groupes thématiques

Des groupes de travail ont été constitués autour des trois thèmes suivants : (i) La reconstruction et le développement post crise ; (ii) Le développement économique au niveau local ; (iii) La gouvernance locale et la décentralisation.

Groupe thématique sur le relèvement communautaire et le développement post crise Facilitatrice : Mme Minako Manome, Bureau for Conflict Prevention and Recovery (BCPR) Le BCPR comprend trois phases dans un programme de relèvement communautaire : --Voie A (à court terme) stabiliser les moyens de subsistance ; --Voie B (à moyen terme) la reprise économique locale pour l’emploi et la réinsertion (le cas échéant) ; et --Voie C (à long terme) l’emploi durable et la croissance économique inclusive. Les défis au relèvement communautaire commencent par sa durabilité et sa mise à l’échelle, surtout pour l’emploi des jeunes. Même lorsque les entrepreneurs sont identifiés, ils ont tendance à être agressifs. Un équilibre doit être trouvé entre leurs méthodes et la sagesse traditionnelle, et d’autres moyens pour créer une niche.

L’animateur a travaillé dans le groupe pour compiler les bonnes pratiques et les approches innovatrices : 1. D’abord le lien entre le Macro et le micro. Les programmes de relance socio économique développés pour mettre en œuvre la stratégie nationale (régionale), par exemple le Burundi, l’Ouganda du Nord et l’Afghanistan. Dans ce dernier cas, les projets sont mis en œuvre directement par le gouvernement, avec deux avantages. Les compétences des fonctionnaires de l’ État sont renforcées par la formation. C’est aussi un facteur de stabilisation en ce que dans les projets de développement de proximité, le gouvernement peut reprendre ses activités sans difficulté. 2. Les interventions multidimensionnelles par zone, y compris la programmation conjointe inter-institutions pour améliorer la résilience des collectivités : la prise en charge des moyens de subsistance, la gouvernance/services municipaux, la cohésion sociale, la paix, la prévention des catastrophes comme au Kenya, en Ouganda, au Rwanda et au Burundi. 3. Le développement de la chaîne de valeur, grâce à l’engagement du secteur privé (marché national et international, commerce équitable), par exemple en Ouganda sur le sésame, le coton. 4. Les technologies de l’information et l’engagement du secteur privé, par exemple le transfert d’argent mobile pour l’emploi d’urgence (cas du Kenya, et de l’Afghanistan). Ceci est particulièrement important pour donner aux femmes un accès à leurs fonds, sans avoir à passer par le compte bancaire du mari…

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5. La participation des femmes et des jeunes est essentielle pour garantir l’engagement de la population vulnérable et la durabilité. Exemples du Burundi, de l’Ouganda, du Kenya et de l’Afghanistan, ce qui inclut l’épargne et des Prêts village. 6. Le développement des capacités des acteurs clé pour assurer la durabilité - exemple de l’Ouganda et du Kenya : SACCO, du Burundi : le leadership et les ONG de femmes. Des mesures juridiques sont nécessaires pour assurer la participation des femmes - par exemple au Burundi (30% reconnus dans la Constitution). Ces mesures juridiques ne sont pas suffisantes en elles-mêmes,et, comme l’a souligné le délégué du Rwanda, l’objectif demeure la parité entre les sexes. Les principaux enseignements : Au Burundi, ils l’ont été à l’égard de l’importance de faire des évaluations périodiques et analyses solides, de les planifier à toutes les étapes et ce dès le début du projet 3X6, le tout en ligne avec un plan national. Néanmoins, comme les besoins et les contextes changent, la surveillance et l’évaluation doivent donc être continuelles. En outre, les réalisations concrètes des acteurs de différents secteurs, même si c’est sur une base pilote, ouvrent la voie à de nouvelles relations entre les responsables gouvernementaux et leurs électeurs, ce qui contribue aux efforts visant à influer sur le processus d’élaboration des politiques. Le renforcement des capacités pour la résilience des communautés fait partie de ce secteur et les bonnes pratiques comprennent la formation locale (gestion et prévention des risques) et les activités de mise en œuvre pour renforcer la cohésion sociale dans le processus de développement ; la création d’une cartographie de la pauvreté et de la vulnérabilité, afin de promouvoir une compréhension approfondie du contexte local et une compréhension de la dynamique du conflit.

Groupe thématique sur le Développement économique au niveau local La séance a été animée par Messieurs Ferran et Daccri. Le groupe a pris bonne note de l’expérience de la Tanzanie, qui n’a pas connu de conflit armé et de la Bosnie-Herzégovine, qui elle a connu un conflit. Les deux pays sont à un stade différent de leur évolution. En matière de développement économique local (LED), le groupe a relevé les défis suivants : •

un manque de politique efficace qui permette d’institutionnaliser le Développement économique local ;

différents ministères aux responsabilités liées aux stratégies et actions LED, mais fragmentées au niveau local ;

Une capacité limitée au niveau national et local sur les questions liées au Développement économique local ;

Un accès limité au financement au niveau local ;

Exploitation inefficace des ressources territoriales,

Le manque de compétences dans la communauté ;

Le même groupe a proposé les solutions suivantes : •

L’élaboration et la mise en œuvre d’une Stratégie nationale pour Développement économique local, avec un financement public adéquat pour sa mise en œuvre, et qui est adaptable aux réalités territoriales ;

36 Au service des peuples et des nations


A nnexe 3 : R ésultats des travaux des

sessions des groupes thémati q ues

L’institutionnalisation du développement économique local aux niveaux national, intermédiaire et local ;

Le renforcement des capacités des autorités locales à devenir des catalyseurs du développement économique local et la mise en place d’une Unité de Développement local au sein du gouvernement local, centrée notamment sur l’information, l’orientation, le soutien aux PME, aux coopératives : démarrage, kits, soutien à la chaîne de valeur, évaluation du marché , marketing ;

La création d’outils innovants pour financer le Développement économique local : banques communautaires, petits régimes de financement pour les start-ups (fonds de démarrage);

L’investissement public dans la formation professionnelle à l’engagement privé - des compétences pour l’employabilité ;

La sensibilisation sur les avantages à long terme du développement économique local partagé - mentalité entrepreneuriale ;

L’accent particulier sur les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés.

Groupe thématique sur la gouvernance locale et la décentralisation Facilitatrice : Mylène Lavoie, Spécialiste des politiques de gouvernance et développement local au PNUD Le groupe a fait une analyse de la situation en identifiant les opportunités, les bonnes pratiques, les goulots d’étranglement ainsi que les risques et les menaces. Il a noté que les pays des Grands Lacs sont engagés dans la mise en œuvre du processus de décentralisation et qu’ils ont même élaboré des textes régissant ce cadre. Cela constitue une opportunité pour le développement local. Cependant, des goulots d’étranglement existent pour sa mise en œuvre. Il s’agit notamment de la faiblesse des ressources financières, humaines et techniques, du manque de coordination/concertation entre les acteurs, ainsi que de la déconnexion entre les politiques nationales, sectorielles et les plans communaux de développement. En réalité, la décentralisation demeure plus théorique que pratique et reste également confrontée à la fragilité de la stabilité politique et à celle de la cohésion sociale. Le groupe de discussion sur le développement local et la gouvernance a émis des propositions, des outils et des approches innovantes. Le groupe a suggéré de développer et de mettre en œuvre la décentralisation fiscale et de favoriser la mobilisation des autres ressources pour la réalisation du développement local. Cela impliquerait un transfert d’une partie du budget de l’État et des budgets sectoriels aux communes pour l’exercice des compétences transférées (évaluation des ressources concomitantes) et la réalisation des plans communaux de développement. Pour favoriser une mobilisation des autres ressources, le groupe a suggéré le développement d’une base fiscale locale, de mettre en place des stratégies locales de développement économique qui soutiennent la création de l’emploi dans le secteur privé et élargissent l’assiette de l’impôt au niveau local. Il sera aussi question de mobiliser d’autres ressources auprès de la coopération bilatérale, des partenaires au développement, de la diaspora, etc.). L’autorité locale explorera de nouveaux modes de financement (coopération décentralisée, PPP, etc.). La mise en place de plateformes de concertation constitue une autre piste qui a été relevée. Cette plateforme incluant les acteurs du développement de tous les secteurs et à tous les niveaux (local, régional, national, gouvernement central et collectivités territoriales, services techniques déconcentrés, secteur privé, organisations de la société civile, regroupement de professionnels, ONG et associations, partenaires au développement, etc.). Il sera important de clarifier les rôles entre les différents acteurs et de favoriser une approche de planification participative et de renforcer une dynamique dite de «bottom-up» (intégration des priorités locales dans les politiques et programmes nationaux et sectoriels. Cette dynamique sera appuyée par la coordination des actions de développement entre les acteurs dans les différents secteurs d’activités et le renforcement du plaidoyer pour le développement de politiques publiques participant au développement d’un environnement propice à l’investissement et à la mise en œuvre du développement. Le groupe a aussi insisté sur le renforcement des capacités de résilience des communautés. Il considère que « Le Développement local durable est un processus continu et multi-acteurs et multidimensionnel. La conception d’une telle initiative a besoin d’une approche qui prenne en compte tous les aspects du contexte (enjeux politiques,

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P a s s e r d u r e l è v e m e n t c o m m u n a u t a i r e a u d é v e l o pp e m e n t l o c a l

économiques, sociaux et environnementaux ». Dans ce cadre, les participants ont suggéré d’organiser des formations locales (gestion et prévention des risques) et de mettre en œuvre des activités de renforcement de la cohésion sociale dans le processus de développement. Il s’avère également important de réaliser une cartographie de la pauvreté et des vulnérabilités afin de connaitre de manière plus approfondie le contexte local et mieux comprendre les dynamiques du conflit. Le groupe a également mis un accent particulier sur le rôle de la gouvernance dans la gestion des conflits. En effet, le groupe estime que la résolution des conflits, la construction de la paix et la reconstruction de l’ État exigent d’abord et avant tout une connaissance approfondie du contexte local et une bonne compréhension des dynamiques du conflit. Il faut aller au-delà de l’utilisation des approches classiques « top-down » et développer des approches « bottom-up » permettant une meilleure prise en compte de l’espace local et de ses dynamiques. En renforçant le dialogue entre l’État et les citoyens, la gouvernance locale peut permettre aux gouvernements locaux de jouer un rôle clé dans le développement de stratégies pour la résolution des conflits qui tienne compte des spécificités des communautés en regard de : (i) leurs particularités sociales, culturelles et religieuses ; (ii) des ressources et des potentialités ; (iii) de l’accès aux opportunités économiques ; (iv) de l’accès aux services sociaux de base. Pour atteindre des résultats palpables, les membres du groupe ont estimé important d’impliquer une diversité de partenaires dont notamment : (i) la population bénéficiaire (identification de leaders); (ii) la Coopération bilatérale et décentralisée; (iii) le Gouvernement ; (iv) les autorités provinciales (rôle de coordination et d’exploitation du potentiel et des opportunités); (v) le secteur privé (renforcement des capacités, financement, renforcement des capacité communautés); (vi) les organisations de la société civile; (vii) les média (rôle d’information, d’éducation et de communication, de vulgarisation des bonnes pratiques…).

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