Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud refont la course

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LÉGENDE

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En 1978, Jean-Pierre Jaussaud est un homme heureux. Renault l’appelle pour les essais de sa Formule 1 laboratoire et pour ses tests d’endurance sur ses protos du Mans. Le Normand n’est pas rémunéré pour cela : on lui paie ses frais de route. Et il est heureux. Il pilote les plus intéressantes voitures de course au monde. Et son bonheur est total. Pour Le Mans 1978, il signe toutefois un contrat pour une seule course : Le Mans. Qu’on lui paie 40 000 francs. Pour Didier Pironi, les choses sont bien différentes. Il flirte avec Renault depuis la Formule Renault et vient d’accéder, avec le support d’Elf en F1. Il est sur orbite et ne doute pas une seule seconde de sa destinée de champion du monde. L’endurance ? Il ne veut surtout pas que l’on se méprenne sur sa vocation : il est un sprinter, un pilote de Grand Prix et pas un homme du Mans. Même si une victoire au Mans sera plus éclatante sur son CV que son exploit à Monaco avec la Martini F3, en 197 ?? Ce que l’on sait moins, c’est qu’une fois la victoire en poche et les célébrations officielles achevées, les deux pilotes, si différents, vivant dans des mondes étrangers, ne s’étaient jamais revus. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé cette rencontre. Parce que Didier Pironi souhaitait découvrir qui avait partagé le baquet de cette Renault-Alpine avec son père, vingt-quatre heures durant, jusqu’à la victoire de 1978. Didier Pironi : C’est une bonne idée et, effectivement, mon frère et moi ne savons pas grand-chose de votre victoire au Mans à tous les deux. Et j’ai beaucoup de questions qui me viennent à l’esprit. La première concerne les circonstances de votre rencontre. Jean-Pierre Jaussaud : C’était à Nogaro, quelques années plus tôt. J’étais en F3 et je regardais ton père tourner en Formule Renault. À chaque tour, je voyais sa Martini lever une ou deux roues. Ensuite, je suis allé le voir, timidement, pour lui demander s’il était au courant ; je lui ai gentiment dit que s’il parvenait à garder les quatre roues par terre, il pourrait aller plus vite. Et il m’a répondu sèchement : « Oui, mais c’est ainsi qu’elle me convient. » Je suis reparti, en me disant que j’avais raté une occasion de me taire. DP : Tiens, tiens… Et avant Le Mans, comment eurent lieu les retrouvailles ? J-PJ : Je crois que c’est moi qui avais couvert le plus de kilomètres au volant de ce proto, tu sais. Cela se passait essentiellement au Paul-

Ricard. Je me sentais chez moi à son bord, comme si elle avait été faite pour moi. La première fois que j’ai retrouvé Didier, c’était là, un jour de pluie et je tournais dans les mêmes temps que Didier, avec un peu moins de pression de turbo. Cela me rassurait et je savais que mon pilotage s’accommodait mieux d’une pression réduite. J’avais une trouille bleue : je n’étais pas titulaire et je craignais de commettre une erreur et d’être viré. DP : Et comment les équipages ont-ils été constitués pour Le Mans ? J-PJ : De mémoire, c’est parce que Patrick Tambay a eu un problème de dernière minute qu’ils ont été modifiés juste avant la course. Didier et moi n’avions réalisé aucune simulation ensemble. J’ai failli tomber sur une voiture à trois pilotes, ce que je ne voulais pas. DP : Vous avez fait connaissance avant la course ? pendant ? J-PJ : Pas du tout. On s’était peu vus avant. Et pendant, c’est impossible. Quand l’un quitte la voiture, l’autre y entre. On ne se voit pas au Mans, entre pilotes. DP : Vous n’aviez même pas mis de stratégie au point ? J-PJ : C’était difficile. Il n’allait pas m’écouter. Ce n’était pas le genre à demander des conseils… On a tout de même convenu qu’il prendrait le départ. C’est important, le départ, dans une grosse équipe… DP : … Car on risque à tout moment de figer les positions ? J-PJ : Oui et parce qu’il faut éviter les embrouilles. Didier était plus fort dans la bagarre et, de mon côté, chaque fois que j’avais pris le départ au Mans, nous avions abandonné. Même s’il n’avait aucune intention de m’écouter, il avait tout de même accepté l’idée d’un tableau de marche et d’une fourchette de chronos à respecter. De mémoire, c’était entre 3’40” et 3’45” au tour, sans les chicanes. DP : Et il l’a respecté ? J-PJ : Oui. Enfin… je savais que si je restais dans les moins bons chronos et qu’il gardait le haut de la feuille, tout se passerait bien. C’était un gars qui n’avait peur de rien, sans limite. Il fallait qu’il reste raisonnable en piste. Je m’étonne encore qu’il ait accepté ce deal. DP : Il est donc resté très sage… J-PJ : Oui, oui. Ensuite, quand nous avons eu des soucis avec l’étrier de frein avant, nous avons déplacé la fenêtre cible vers 3’35” – 3’40” et commencé, avec l’accord de Gérard Larrousse, à accélérer. Là aussi, il fallait qu’il soit et reste le plus rapide. Ce qui ne me dérangeait en rien : je voulais simplement gagner. Le reste ne m’intéressait pas. Nous n’en étions pas au même stade de nos carrières. >

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