Lieux de diffusion pluridisciplinaire de spectacle vivant en Île-de-France

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chanteurs qui ne forcent pas leur voix, des orchestres qui sont quasiment intégrés au public… donc on est loin des conventions et on ne déroge pas à l’image du lieu. » Un positionnement à la croisée des chemins : la force et la fragilité du lieu Représentations de théâtre et de danse ainsi que concerts et opéras côtoient également une programmation éclectique de films qu’ils soient en lien ou non avec les propositions de spectacle vivant, des cinés concerts, mais aussi des soirées débats, des lectures, des expositions… L’accueil des activités associatives et municipales occupent également une bonne partie de la vie du lieu : les galas de danse, l’accueil des troupes de théâtre amateur, des vœux du maire ou les concerts de l’école de musique… « Ce qui peut amener certaines contraintes mais c’est aussi un atout intéressant de lien avec la population. » C’est d’avoir transformé un ensemble de contraintes en richesses, que La Barbacane a construit son projet « La Barbacane est située à mi chemin d’un ensemble de choses, en termes de plateau, en termes de moyens, de situation géographique, ce qui impacte sur la relation avec les professionnels ou les préprofessionnels dans l’aide à la création, pour les amateurs dans leur projets individuels… C’est cette croisée des chemins qui fait à mon avis l’élément identitaire fondamental de la Barbacane. Sur toutes les propositions, on est un peu comme à un carrefour. C’est ce qui rend aussi la chose difficile : une masse d’interlocuteurs différents avec des degrés d’exigence différents, et des moyens qui sont toujours en décalage avec ça. » L’équipe compte 8 salariés permanents (7 ETP), pour mener toute l’activité du lieu et des actions hors les murs. Pour le directeur de la Compagnie du Matamore, « Il y a un manque criant de personnel. Ici, ce n’est pas le même rythme qu’en ville, c’est un travail de longue haleine et de tissage en profondeur qui n’est pas quantifiable. On ne peut pas être dans une logique du résultat tout de suite. Il faut rencontrer les gens, prendre le temps de les surprendre, dépasser les réflexes de protection du genre "c’est pas pour nous". On devrait avoir plus qu’ailleurs la possibilité de se tromper. » Cependant, la période est fragile et les partenaires dans les petites communes craignent de s’engager sur les années à venir. Pour Jean Feugère, si « il est évident dans une ville de 10 ou 30000 habitants que le théâtre de ville est l’outil prépondérant de développement d’une politique culturelle, sur les petites communes, l’approche d’une politique culturelle est plus complexe à mettre en place. Elle ne peut plus se limiter à la mise à disposition d’une salle pour les associations, à l’animation de la fête du village. Mais ces communes ont du mal à dégager les moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre d’une politique culturelle. Sur les communes membres du SIVU, Il n’y a pas de personnel en

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