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Hindi Zahra “Tout ceci ne m’appartient pas, c’est un héritage” Après une tournée de trois ans à travers le monde, Hindi Zahra est de passage à Marrakech, en proie à un repos bien mérité. Cette Berbère trentenaire native de Khouribga, sublime Diva des temps modernes, nous parle de Freud et de Jung, de jazz et de gnaouas, de danse et de peinture… Elle philosophe telle une âme millénaire, et nous envoûte de son regard si profond et tellement sincère. Suite à la sortie de son premier album “Home Made”, Victoire de la musique catégorie “musiques du monde”, Zahra continue son chemin, qui paraît tout tracé…
Collection Haute Couture 2012/13 Hindi Zahra pour ART/C Photos : Laila Hida
La Tribune de Marrakech : Du Maroc, vous partez à Paris, où vous travaillez au Louvre, chantez dans un groupe de Gospel, puis composez, écrivez, interprétez et produisez votre premier album qui a indéniablement rendezvous avec le succès. Votre vie ressemble à un conte de fée… Hindi Zahra : (sourire) Ah bon ? Oui c’est vrai, c’est un beau parcours. Mais tout ceci ne m’appartient pas, c’est un héritage… T.D.M. : Justement, c’est pour vous rapprocher de cet héritage,
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de la source, que vous faites une escale au Maroc ? H.Z. : Si je m’installe au Maroc cette année, c’est pour me reposer de ma tournée, et pour travailler bien sûr, rechercher des sons. Mais je prends ce qui vient, je ne cherche pas à provoquer les rencontres. Je voudrais m’inspirer davantage des rythmes africains du Maroc, de matières brutes, ainsi que du savoir-faire des artistes d’ici. T.D.M. : Au-delà de la musique, qui est omniprésente, l’Art semble prendre beaucoup de place dans votre vie.
H.Z. : Oui, je m’adonne aussi à la peinture et à la danse. La peinture parce qu’elle est une forme de méditation, la danse parce que le travail du corps apaise l’esprit : je me laisse porter par la musique, et ce, quotidiennement ! La création artistique est primordiale pour l’être humain, elle lui permet de se centraliser. Mais le silence est aussi important que la musique, c’est ma routine, j’ai besoin de me créer ma bulle de silence pour travailler, que ce soit à Paris dans mon appartement ou à Marrakech, dans ce Riad.
de Cannes, dans la section “Un Certain Regard” dont le jury était présidé cette année par l’acteur américain Tim Roth. Créé en 1997, le Prix François Chalais, du nom du grand reporter et critique de cinéma français, récompense le film qui “traduit au mieux la
réalité de notre monde”… Le metteur en scène présente ici “un film courageux qui dénonce la misère des bidonvilles en ce qu'elle génère les pires actes de désespoir”, selon la déclaration de l'association François Chalais. K.S.
"La nuit du cheval" : l'histoire continue
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l y a tout juste un an, Sadek El Bahjaoui s'installait au Haras de Marrakech pour réaliser son rêve : monter un spectacle équestre avec de jeunes Marrakchis et le présenter au salon du Cheval d'El Jadida. Une réussite incontestable, un spectacle étonnant monté en six mois, une performance qui nécessite un petit retour historique... Depuis l'âge de 6 ans, Sadek excelle en voltige, acrobaties et cascades, rien ne lui fait peur. Agé de 9 ans, il rejoint en France l'école du cirque Fratellini, puis son frère, Mustapha, directeur d'une écurie
de dressage dans le sud de la France. Des années de travail et de plaisir le mènent jusqu'à Bartabas et sa troupe de théâtre équestre Zingaro ! Il apprend beaucoup de ce grand Monsieur, une école de la vie incroyable où il puise techniques et sens artistique. Lucien Gruss, Jean-François Pignon... il collabore avec les plus grands jusqu'en 2009, année décisive où il décide de voler de ses propres ailes et de créer ses propres spectacles. Energie, effervescence, voltiges incroyables, beauté aérienne, Sadek ne fait plus qu'un avec son cheval, une
d’où le besoin de me reposer maintenant pour créer de nouveau… M.P. www.hindi-zahra.com
T.D.M. : Où votre tournée vous a t-elle emmenée ? Quel fut le meilleur accueil ? H.Z. : Je suis allée aux EtatsUnis, en Amérique Latine, au Moyen-Orient, en Scandinavie et dans toute l’Europe… Le plus incroyable accueil a été celui des Turcs et des Brésiliens. Ils connaissaient même les paroles de mes chansons, alors que mon album n’était même pas sorti dans leur pays ! Au Brésil, à Sao Paulo, j’ai chanté devant 1.000 personnes, puis à Recife, devant 500 personnes dans
UN FILM MAROCAIN SUR LA CROISETTE
e réalisateur marocain, Nabil Ayouch, a remporté le prix “François Chalais 2012” pour son long-métrage “Les Chevaux de Dieu”, inspiré du livre “Les étoiles de Sidi Moumen” de Mahi Binebine. Ce Prix est attribué en marge du Festival
des lieux incroyables ! Cette foule et cette énergie étaient complètement inattendues, cela a été un choc… Une énergie qui m’a nourrie et vidée à la fois,
symbiose troublante et touchante... Acclamé au Salon d'El Jadida, Sadek, premier cavalier et voltigeur marocain à l'affiche de “La nuit du Cheval”, sera remarqué et félicité par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, un accueil qui l'encourage à rentrer au Maroc pour monter un spectacle sur l'histoire et la culture équestre de son pays. Soutenu par la Société Royale d'Encouragement du Cheval, il s'installe avec ses chevaux au Haras de Marrakech et part en quête de jeunes acrobates qu'il pourrait former au métier de cavalier. Sadek s'entoure d'Amélie Elbaz, danseuse et chorégraphe, pour accompagner le travail corporel de cette nouvelle troupe. Sadek prépare actuellement le spectacle du Salon d'El Jadida en octobre, avec deux nouvelles recrues et cinq nouveaux chevaux, qu’il promet de partager prochainement avec le public marrakchi à travers la visite du Haras, mais aussi des stages pour les jeunes cavaliers. A suivre... N.R. Tel : 06 61 11 89 37
LES MEDIAS SUR LA TOILE
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etit clin d’œil au site marqueimedia.com qui donne le ton de la presse marocaine et l’actu de la toile. Au menu de cette plateforme pro : “A vos marques”, “Le petit journal du net”, “Medias”, “En kiosque
au Maroc”, “Zapping” et même “ID d’ailleurs”… Bref, tout ce qu’il faut savoir sur la presse, les médias et les marques au Maroc, en un seul clic ! M.P. www.marqueimedia.com
Le concours de l’ESAV s’ouvre à l’Afrique
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’ESAV de Marrakech ouvre une nouvelle fois son concours d’entrée –pour les départements graphisme et cinéma- à tous les bacheliers francophones du monde. En plus de la Ville Rouge, où le concours d’entrée aura lieu entre le 16 et le 20 juillet, les candidats pourront le passer à Paris (à l’Institut du Monde Arabe), ainsi que dans les Instituts Français de Dakar, Douala, Ouagadougou, Alger et Abidjan. “En décentralisant ce concours, nous voulons permettre aux étudiants francophones, en particulier aux Africains subsahariens, d’acquérir une formation qui participera au développement et à la professionnalisation du cinéma sur le continent”, explique Brigitte Aknin, responsable des relations extérieures de l’ESAV. “La
formation que nous proposons, d’ailleurs très reconnue par les professionnels du cinéma, est essentielle, poursuit-elle. Au Maroc, par exemple, il y a 400 tournages par an et seulement une poignée de chefs opérateurs pour tout le pays, et c’est la même chose pour toute l’Afrique.” L’objectif de cette décentralisation du concours d’entrée à l’ESAV de Marrakech est donc de sélectionner davantage de talents qui pourraient à la longue professionnaliser et faire avancer le cinéma africain. Mais attention, les candidats qui souhaitent passer les épreuves du concours doivent impérativement s’inscrire sur le site Internet de l'école avant le 30 juin. N.C. Tel : 08 02 00 20 06 www.esavmarrakech.com