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Itinéraire d’un noctambule...
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Bruno Cheno “Rocks the house” au Jad Mahal uitariste, compositeur, parolier et chanteur, Bruno Cheno met le feu en Live tous les soirs sur la scène du Jad Mahal, entouré de son électrisant groupe de musiciens. Un faux air de Christophe Lambert, une voix animale à faire se pâmer les jeunes filles, son charisme opère dès les premiers accords. Après s'être essayé aux comédies musicales et à la musique de films, il sort un premier album en France, puis débarque à Marrakech il y a deux ans pour mixer un second opus. Mais l’appel de la scène se fait sentir, au Montecristo et à l’Afric&Chic d'abord, puis au Jad Mahal, qui a trouvé à travers lui sa véritable identité. “Ce qui a marché au Jad, c’est le décalage du lieu avec le style rockn’roll de mon groupe. André, le patron, a osé miser sur nous en faisant un vrai investissement, la scène, les lumières, la salle, les salaires. Aujourd’hui, nous avons réussi ce pari et j’entends dire que les gens viennent de plus en plus pour nous écouter. “ Sur des morceaux puisés dans un répertoire pop-rock international, “la bande à Bruno” assume des choix osés au beau milieu d'un lounge plutôt cosy, où les
Photo Lotfi Rachidi
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salons feutrés abritent aussi des effluves de cigares. Et chaque soir, le bon vieux rock de Bruno fait mouche, indémodable, et tout le monde s'y
Les mille et une “Nuits Blanches” du Théâtro
es “Nuits Blanches”, une troupe d’artistes marocains performeurs (selon leur propre définition), proposent leur show au Théâtro, lorsqu’ils ne sont pas en tournée. Campés sur leurs échasses, dans des costumes multicolores qui marient plastique et lycra, Nour Eddine, Zakaria et Ulrick se trémoussent sur des rythmes électro au beau milieu des danseurs.
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retrouve : le Jad est habité. Touri, la chanteuse complice du beau blond, rend le rythme contagieux. Jean’s slim et débardeur noir, impossible de rester assis à la regarder bouger et faire chanter le public. Il y a aussi Amine, Malik le “Directeur-chanteur”, Damien le guitariste, Faïçal au clavier, Idil à la basse et Noureddine aux percussions. Bruno ne s'économise pas, et reconnaît combien "c'est un défi physique d'être résident dans un lieu, et de s'y produire chaque soir". Généreux, il invite volontiers des musiciens locaux et internationaux à se joindre à lui sur scène. Après des reprises péchues de Sting ou Led Zep, il laisse place au raï ou au reggae, parce que lorsque la musique s'empare des convives, elle leur appartient aussi un peu. Sur la scène du Jad s'improvisent alors les boeufs des hôtes de passage, Manu Lanvin ou Sophia Mestari, des morceaux de bonheur partagés avec tous. Bruno Cheno lancera bientôt à Marrakech un studio acoustique d'enregistrement, et continuera à se produire en Live, on l'espère. Une bête de la scène marocaine à suivre de près.
Les “Nuits Blanches” oscillent entre le théâtre de rue et la danse. “Nous aimons la fête et la nuit”, clame Ulrick, fondateur de la troupe. “...Nous improvisons en fonction de l’ambiance du lieu et du style de la musique avec la complicité du DJ. L’idée, c’est de surprendre, d’étonner et d’amuser”. Leur maquillage excessif provoque, leurs mimiques donnent des frissons. “Nos personnages jouent vraiment un rôle et nous sortons des podiums gogo danseurs pour nous fondre dans la soirée... Nous faisons un spectacle, mais nous participons à la fête”. Mathieu, Producteur de la Compagnie et Directeur du Théâtro, a bien compris l’intérêt de cette animation originale : “Il faut redonner à la fête ses vraies valeurs : véhiculer des émo-
tions”, explique-t-il “...Le spectacle qu’offrent les “Nuits Blanches” est un stimulateur du sens et de la vue“. Désormais très célèbres à Marrakech, où ils ont égayé l’ouverture et la clôture du Festival International du Film, les “Nuits Blanches” ont aussi participé au Festival du Cinéma à Cannes, avec les Guetta, et ont animé les nuits d’Agadir, d’Essaouira et de Casablanca. Aujourd’hui, ils s’apprêtent à partir pour une tournée européenne dans différents clubs, et c’est Jean-Roch qui les invite en premier au fameux VIP Room. Une façon d’entraîner Paris dans le sillage d’une poignée de jeunes talents marocains qui savent mieux que quiconque colorer la nuit avec des nuances de féerie.
SERIAL CLUBBERS e Clubbing c’est comme le père Noël, il faut rester un enfant toute sa vie pour y croire… Et à Marrakech, le père Noël, on veut bien y croire. Pour séduire des fêtards, aussi éclectiques qu'exigeants, la plupart des dancefloors misent, entre autres, sur une valeur sure : les Djs. Ces figures incontestées de la scène électro mondiale, font se déplacer le reste du Royaume mais aussi toute une génération de serial clubbers venus d’Europe, ou d’ailleurs, pour suivre leurs stars des platines préférées. Si le Pacha d’Ibiza reste un lieu mythique, le Pacha de
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Marrakech pourrait bien connaître le même destin. Déco époustouflante, superficie hallucinante, sono nec plus ultra et surtout, DJs les plus courus du moment, pour ne citer que Martin Solveig, Bob Sinclar, David Guetta ou Smokin’Jo… Ce temple nocturne propose aussi, une fois par mois, un nouveau concept “We Love Morocco”, avec les DJs de la scène électro-house marocaine. Le Théâtro, plus petit mais costaud, est aujourd’hui sans contexte l’adresse branchée incontournable de Marrakech. Les clés de son succès, une taille
humaine, une ambiance chic et conviviale, une bonne sélection de DJs stars et, bien sûr, l’accueil professionnel et souriant de Ramzi. Ici, on danse entre les tables, sur les tables, et sur les banquettes. Le VIP surplombe la piste de danse, ce qui permet de voir la foule s’y déchaîner et d’être vu… Dernier-né, l’Actors, ouvert fin
2006 en partenariat avec le Festival International du Film de Marrakech, il a vu affluer une brochette de stars du Cinéma dans un design chic et élégant, signé Imaad Rahmouni. Ici tous les codes du glamour nous font de l’oeil, le rouge fougueux côtoie le raffinement du blanc et la sobriété élégante du noir, et les grands lustres rococo scintillent sur des portraits de femmes starifiées. Côté son, on aime délirer sur les mix agréablement régressifs des années 80, se déhancher sur du R’nB, et plus tard dans la nuit, vibrer sur de l’électro. Enfin, pour les nostalgiques des “années lycée” et aficionados d’ambiances décalées, sachez que le Paradise, la première boîte de Marrakech, vient de changer de look et que le Senz du Palmeraie Golf Palace, anciennement New feeling, puis Palace, s’est offert un lifting complet et propose, toutes les semaines, des soirées à thèmes et de la musique Live avec les “french kiss band”… Sans oublier, bien entendu, le Montecristo, le VIP, le Totem et le Diamand Noir…. Alors, on y croit ou pas, mais un père Noël serial clubber est bel et bien passé par Marrakech.