SECTION DU CANADA
VIVRE À LIVRES OUVERTS

Rencontre avec Antonine Maillet, grand officier de l’ordre national du Mérite
LA FRANCOPHONIE HORS QUÉBEC
LES RELATIONS
FRANCE-ACADIE : UNE HISTOIRE RICHE ET COMPLEXE
ACTIVITÉS DES MEMBRES DE LA SECTION
Notre association, à travers ce bulletin, n’est qu’un miroir de plus de la continuité de la marche de nos civilisations. En première partie, vous redécouvrirez l’œuvre et l’influence d’une grande dame qui a si merveilleusement décrit le passé pour mieux nous amener au présent. Ce présent, toujours vivant, grâce, entre autres, à la francophonie ; et nous continuons vers l’avenir, autant avec des réalisations concrètes comme la mise en place de transports publics, ou tournées vers le futur avec le comité mixte de recherche entre la France et le Canada.
Par ailleurs, près de 20 ans après sa création, le bulletin de l’Association continue d’évoluer et de se renouveler. Nous sommes heureux de vous en présenter la nouvelle signature rédactionnelle et graphique. Nos artisans y ont mis tout leur cœur pour vous offrir du contenu qui saura vous intéresser et, nous l’espérons, vous captiver.
Chères amies-lectrices et chers amis-lecteurs, nous avons à cœur d’améliorer constamment notre bulletin et nous souhaitons recueillir vos avis précieux. Vos commentaires, critiques et idées sont essentiels pour façonner un produit encore meilleur. N’hésitez pas à nous les transmettre en écrivant à : section.canada@ anmonm.org.
En cette occasion, nous tenons à vous remercier sincèrement pour votre fidélité, votre soutien et votre contribution. Nous vous souhaitons une excellente lecture !
Bien cordialement, André Leys
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VIVRE À LIVRES OUVERTS
Rencontre avec Antonine Maillet, grand officier de l’ordre national du Mérite

Antonine Maillet : c’est un amour national
Les relations France-Acadie : une histoire riche et complexe
La francophonie canadienne hors Québec
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Assemblée générale annuelle ANMONM Paris
Les activités des membres de la section
Portrait de Barbara Martin Membres bienfaiteurs

chers compagnons, Je suis enchanté de vous accueillir dans ce bulletin quadrimestriel, véhicule de partage des actualités canadiennes de notre section.
En premier lieu, c’est un honneur pour nous de rendre hommage à une figure marquante de notre association, Mme Antonine Maillet, grand officier de l’ordre national du Mérite. Nous vous invitons à découvrir, dans une entrevue exclusive, son parcours exceptionnel et l’impact de ses contributions sur la scène internationale.
Le 26 mai, nous avons eu l’occasion d’assister à un dîner protocolaire à l’ambassade de France à Ottawa, où Mme Jeanine de Feydeau, notre présidente d’honneur, a reçu l’insigne d’officier de la Légion d’honneur de Monsieur l’Ambassadeur Michel Miraillet. Un moment de reconnaissance hautement mérité !
Notre assemblée annuelle s’est déroulée le 27 mai en mode hybride avec une participation en présentiel à Montréal et en ligne sur Zoom. Merci à tous les participants.
Je tiens également à souligner l’effort prodigieux fourni par notre comité de section qui a réussi à établir une feuille de route claire pour notre développement futur.
Afin d’atteindre nos objectifs, la pérennité de notre association dépend de l’engagement de nos membres. C’est pourquoi l’adhésion à notre association est si précieuse. En tant que membre, vous tirez profit d’un accès accru à une variété de programmes et
d’activités de réseautage, faisant partie intégrante d’une communauté dynamique et unie. Nous vous encourageons vivement à renouveler votre adhésion chaque année.
En outre, nous reconnaissons l’importance d’attirer d’autres membres décorés. À cet égard, des stratégies sont en cours d’élaboration pour les convier dans notre organisation. Nous avons également commencé à recruter des membres bienfaiteurs et vous invitons à lire davantage sur cette nouvelle catégorie de membres à la dernière page de ce bulletin.
Les 8 et 9 juin derniers, M. André Leys et moi-même avons eu l’honneur de représenter la section du Canada lors de l’assemblée générale annuelle de l’ANMONM à Paris. Nos discussions avec les représentants des 134 autres sections ont été extrêmement fructueuses et nous nous réjouissons de l’idée de renforcer nos liens à l’avenir.
Avant de conclure, permettez-moi de vous souhaiter un merveilleux été. Nous vous donnons rendez-vous le 15 octobre pour le prochain bulletin. D’ici là, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées pour renforcer les liens entre la France et le Canada, et pour célébrer les succès exceptionnels des membres de notre communauté.
Je vous remercie pour votre soutien indéfectible. Travailler avec vous pour faire avancer notre association est un privilège. Cordialement,
Jacques Duchesneau
Rencontre avec ANTONINE MAILLET, grand officier de l’ordre national du Mérite

VIVRE À LIVRES OUVERTS
par Jacques DuchesneauAntonine Maillet est une auteure et une dramaturge dont la renommée s’étend à toute la francophonie. Née le 10 mai 1929, elle a écrit une cinquantaine de livres, dont Pélagie-la-Charrette qui lui a valu le prestigieux Prix Goncourt en 1979, le premier de l’histoire offert à une francophone hors Europe. Le seul Goncourt ramené au Québec. Elle est aussi l’auteure de la célèbre pièce La Sagouine, adaptée pour la radio, la télévision et le cinéma. Son œuvre a été traduite en plusieurs langues. Elle est sans contredit la plus grande ambassadrice du peuple acadien du Nouveau-Brunswick et d’ailleurs. Sa contribution au rayonnement et à la promotion de la littérature francophone et acadienne dans le monde est inestimable et représente un héritage durable.

La Sagouine est le personnage fétiche de Mme Maillet auquel elle est attachée par le cordon du cœur depuis un demi-siècle. Un vieux couple touchant.

Elle se raconte. Avec esprit. Chaque anecdote, chaque rire, chaque phrase qu’elle nous sert nous fait ressentir quelque chose. C’est tant mieux, c’est ce qu’elle veut.
– Je n’écris pas toujours avec ma tête. J’écris
Plus de cinquante romans, contes, essais, pièces et monologues de théâtre dans son
ment de notre culture et reconnue dans le Madame Perfecta, Le chemin Saint-Jacques, Le Huitième jour, Le mystérieux voyage de Rien, Crache-à-Pic, Clin d’œil au Temps qui passe, Gapi, L’Oursiade, L’Île-aux-puces, Margot la -
Depuis toujours, Mme Maillet est fascinée par Rabelais, dont la langue moyenâgeuse est cousine du parler acadien. Elle a d’ailleurs consacré sa thèse de doctorat à cet écrivain. Comme lui, elle dit « râteau de l’échine » plutôt qu’ « épine dorsale » et remplace la « gorge » par « gorgoton, gosier et gargamelle ».
– Les mots jouent de la musique comme un
violon, image-t-elle. Ils font éprouver des émotions. Mer-veil-leux… C’est un beau mot, il révèle une merveille. Ca-tas-trophe… On sent tout de suite la gravité de la chose. Par leur sonorité, les mots dévoilent leur valeur profonde. Tu ne peux dire le mot « joli » pour décrire quelqu’un qui t’a enfoncé un poing dans le bec. »
les marteaux
– Vous connaissez l’origine de mon nom? enchaîne-t-elle avec amusement.
Déjà, elle se lance et attache l’histoire des Maillet à l’Histoire.
– Les trois frères Maillet, mes ancêtres, ont reçu leur nom de leur instrument de travail : le petit marteau, le maillet. Ils étaient les chefs de la guilde des maçons qui ont tapé et construit, tenez-vous bien, la façade de Notre-Dame-de-Paris. Alors, les Maillet, on descend directement des constructeurs de cette cathédrale, vous savez. Ce sont des choses comme celleslà qui m’intéressent, parce qu’elles sont symboliques.
C’est ce qu’est Antonine Maillet. Une conteuse, une façonneuse de mots dans la pierre, une merveilleuse. Écrire, c’est une rencontre avec la vie, observe-t-elle. À 94 ans, elle s’émeut moins d’être vivante que de savourer tout ce qui lui reste à vivre.
– Je vivrai jusqu’à cent ans et ça me suffira, échappe cette immortelle avec un ton de gamine.
Savoir vieillir sans devenir vieille.
la magie de pélagie
Il aurait probablement fallu le dire d’abord. Antonine Maillet – Tonine, comme l’appellent ses proches – a remporté le prix Goncourt en 1979 avec son livre Pélagiela-Charrette, dont le personnage central a ramené son peuple en Acadie après la déportation de 1755.

Pélagie, sa pièce de collection.
C’était la première fois que ce prix prestigieux, l’équivalent d’un Nobel français, était décerné à une femme non européenne.
– Je ne m’y attendais pas. Mais j’ai eu telle-
ment de satisfaction à le recevoir. Pas juste pour moi. Pour l’Acadie. Imaginez, c’était la première fois qu’un prix Goncourt était attribué à une non-Européenne. Et ce n’est rien de moins qu’en Acadie qu’il a abouti.
L’Acadie, sa terre patrie. Son port d’attache. Son peuple-épopée. La plus ancienne colonie européenne en Amérique du Nord.

– J’étais heureuse d’apporter à l’Acadie quelque chose qu’elle méritait.
D’autres auraient tout aussi bien pu remporter ce prix, considère-t-elle. Comme Anne Hébert ou Gabrielle Roy. Mais le sort l’a favorisée.
– Ça veut simplement dire que l’occasion était bonne.
Ou alors que la charrette de Pélagie a su se rendre jusqu’aux étoiles en éloignant ses roues des cailloux. Le génie de Pélagie.
le mérite
Du style, Antonine Maillet en a un qui lui est propre. Elle a une écriture signature qui se reconnaît tout de suite. Qui respire, qui vibre.
Ses personnages de Jeanne de Valois, TitRien, Mariaagélas, Pierre Bleu et tous les autres forment une courtepointe sociographique dans laquelle on retrouve un peu de nous. Ils transmettent l’idée toute simple que chaque personnage dit quelque chose du vrai monde.
C’est d’ailleurs pour son œuvre unique et touffue qu’elle s’est vue honorée, en 1997, du titre de commandeur de l’ordre national du Mérite, qui récompense les mérites distingués rendus à la nation française.
En 2017, M. Jean-Baptiste Lemoyne, alors Secrétaire d’État, a honoré Mme Maillet en
lui décernant le prestigieux titre de grand officier de l’ordre national du Mérite de la République française ajoutant ainsi un éclat de distinction à son parcours exceptionnel. Par cette nomination, elle s’est hissée au plus haut grade de notre ordre au Canada, partageant cette illustre position avec son compatriote M. Herménégilde Chiasson, qui a assumé les fonctions de lieutenantgouverneur du Nouveau-Brunswick de 2003 à 2009.
Ça vous fait quoi, cet honneur? lui avonsnous demandé.
– L’Acadie est petite. Et moi, je suis petite –je ne mesure pas cinq pieds. Je suis devenue grande par les événements. Parce que j’ai écrit des livres qui ont eu une reconnaissance. Dès que ça nous arrive ces choses-là, ça nous donne quelque chose qu’on n’a pas mérité plus que ça… ou si on l’a mérité, on ne le savait pas. Pensez-vous qu’en écrivant la Sagouine, une femme invisible d’un milieu modeste qui lave les planchers des mieux nantis, j’aurais pu imaginer qu’elle deviendrait l’emblème de tout un peuple? Je n’aurais pas osé.
Cette fille d’un maître et d’une maîtresse d’école avoue ne pas savoir si elle mérite cette décoration du Mérite. Sans fausse humilité, elle statut tout de même qu’elle ne le démérite pas. Le poids de la nuance.
Elle ne méprise pas les honneurs, mais est souvent étonnée de les recevoir, dit-elle.
– Le mérite, c’est de parvenir à faire grandir quelque chose. À ce chapitre, j’accepte donc cette décoration parce que j’ai représenté un peuple qui avait été maltraité. J’ai contribué à faire connaître l’Acadie, ici et ailleurs.
Les mots, ces braves voyageurs.
les distinctions
Elle a reçu 15 prix littéraires, dont un Goncourt, et 31 doctorats honorifiques.
Une avalanche d’autres distinctions ont déferlé sur elle durant sa carrière.
Elle a été le sujet d’innombrables thèses, mémoires et articles, ce qui est un juste retour pour celle qui fut longtemps professeure universitaire.
Elle a créé un mot – « sagouine » – qui figure aujourd’hui dans le dictionnaire Larousse.
Une rue et des écoles portent son nom.
En Acadie, un parc thématique – Le Pays de la Sagouine – a été créé et a attiré depuis 30 ans des milliers de touristes dans un village de pêcheurs sorti tout droit de l’imagination de l’auteure.
Au Québec, Antonine Maillet a été une inspiration pour les auteurs et les artistes des générations à venir.
En France, en 2021, le président de la République française, Emmanuel Macron, l’a promue au grade de grand officier de l’ordre national de la Légion d’honneur, la plus importante distinction honorifique remise par la France.
Soixante ans d’écriture.
Faites-le compte. Toutes ces distinctions ne l’ont pourtant jamais fait tanguer. Pas de crainte, elle a le pied marin, en digne native de Bouctouche.
– Je n’accepte pas ces honneurs toute seule. C’est l’Acadie qui les reçoit avec moi. C’est la littérature et mes personnages.
Elle a écrit et écrit toujours, comme d’autres épuisent la route. Mais elle, elle n’en a tiré aucune fatigue, toujours prête à s’émerveiller.
Autant de distinctions. Trésor acadien. Trésor français. Trésor national.
les honneurs
2021 Grand officier de l’ordre national de la Légion d’honneur (France)

2020 Prix Acadie-Québec : Citoyenne d’honneur de la Ville de Montréal (Québec)
2017 Grand officier de l’ordre national du Mérite (France)
2011 Officier de l’ordre de la Pléiade (Assemblée parlementaire de la Francophonie)
2010 Prix hommage, Soirée des prix Éloizes (Acadie)
2003 Commandeur de l’ordre de Saint-Charles (Monaco)
2003 Officier de l’ordre national de la Légion d’honneur (France)
2000 Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres (France)
1997 Commandeur de l’ordre national du Mérite (France)
1990 Officière de l’Ordre national du Québec
1985 Officier de l’ordre des Arts et des Lettres (France)
1984 Ordre des francophones d’Amérique
1981 Compagnon de l’Ordre du Canada
1981 Chevalier de l’ordre de la Pléiade (Assemblée parlementaire de la Francophonie)
1981 Médaille Gloire de l’Escolle (Québec)
1980 Médaille Lorne Pierce (Canada)
1979 Officier de l’ordre des Palmes académiques (France)
1978 Prix Goncourt (France)
1976 Prix des Quatre Jurys (Canada)
1975 Officier de l’Ordre du Canada
1975 Prix des Volcans (France)
1973 Prix France-Canada
1972 Grand Prix du livre de Montréal
1961 Prix littéraire du Gouverneur général (roman Don l’original)
1960 Prix Champlain (francophonie nord-américaine hors Québec)
1960 Prix du Conseil des arts du Canada
La Sagouine : « Elle fait certainement partie de nos grands classiques, puis je parle même au-delà de l’Acadie, je parle même de la francophonie, je parle même d’un patrimoine presque de l’humanité, parce que cette femme, finalement, ce qu’elle traverse puis ce qu’elle raconte, je pense que toutes les sociétés peuvent se retrouver là-dedans. » (Extrait d’une entrevue accordée par la cinéaste Renée Blanchar à Radio-Canada Nouveau-Brunswick, juillet 2021).
SU
Vieille croyance acadienne : quand on entre chez quelqu’un pour la première fois, on fait un vœu et on entre du pied gauche.
ENTENDU
«C’est point d’aouère de quoi qui rend une parsoune bénaise, c’est de saouère qu’a’ va l’aouère. » Traduction par l’auteure : Ce n’est pas la possession des choses qui rend heureux et bien aise, mais la quête du bonheur.
ANTONINE MAILLET : C’EST UN AMOUR NATIONAL
par Jean-Marie Nadeau, patriote acadienQu’est-ce que j’aime cette dame? Plus elle vieillit, comme le bon vin, elle se bonifie.
Il est époustouflant de réaliser que Tonine, avec le personnage de la Sagouine, figure du passé, ait su propulser l’Acadie dans l’ère moderne : c’est un véritable tour de magie. En effet, les discours de la Sagouine sont d’avant-garde, progressistes et encore aujourd’hui d’actualités. À elles deux, Tonine et la Sagouine, elles sont devenues les mères spirituelles et patriotiques de l’Acadie moderne.
Tout au long de ma vie, j’ai eu un contact suivi et discret avec Tonine. Sans que ça n’ait été un contact privilégié et de proximité, ce contact fût toujours affectueux et nourri. Être en sa présence, c’est comme côtoyer une reine. C’est un très grand privilège que de pouvoir la rencontrer et de lui parler sporadiquement.
Mon livre préféré de Tonine, ce sont “Les confessions de Jeanne-de-Valois”. Il y décrivait une autre femme forte et déterminée de l’Acadie. En la personne de Jeanne-de-Valois, c’est comme si Tonine se décrivait aussi elle-même : deux femmes de conviction; deux femmes de créativité; deux femmes solides comme du roc.
Tonine a les deux pieds bien ancrés dans la modernité. Après un échec retentissant dans les années 90, quand elle était chancelière de l’Université, pour faire changer le nom de l’Université de Moncton pour un nom à consonance plus acadienne et francophone, elle a embarqué avec enthousiasme et les pieds et mains liés dans la nouvelle croisade pour faire changer ce nom aujourd’hui. Son soutien à cette cause est déterminant, et on l’en remercie hautement.
Au début des années 2010, elle était montée aux barricades avec nous pour sauver notre système de santé en français.
Et nous avons gagné!
À une époque où les rapports hommes-femmes aspirent à mieux se définir en termes d’égalité et d’équité, il est clair que la stature d’Antonine a été déterminante dans cette lutte sans relâche. Sur plusieurs plans, elle a nettement performé mieux que bien des hommes. Rien que son Prix Goncourt de 1979 en est la plus spectaculaire démonstration.
Plus que tout autre, elle a su bien s’intégrer et se faire reconnaitre au Québec dans ses séjours d’hiver à Montréal, sans perdre sa pleine acadianité dans ses séjours d’été en Acadie. Elle est l’une de nos meilleurs traits-d’union entre le Québec et l’Acadie, incarnant ainsi à sa pleine mesure cette nécessaire solidarité Acadie-Québec. Par son écriture abondante et prodigieuse, elle a été d’une grande inspiration pour l’éveil d’une panoplie de créateurs et d’artistes acadiens. Elle a ouvert les portes du Québec, du Canada et de la France à cette nouvelle génération de porteurs et de concepteurs de culture acadienne. Cette influence ne se limite pas qu’aux romanciers et poètes. Elle a eu de l’ascendance sur toute la gente artistique, de la musique aux beaux-arts, du cinéma à la danse. Et l’on sait que c’est par l’art qu’un peuple se définit et se complète, tout en continuant à s’épanouir.
Il nous manque des mots pour exprimer à Tonine toute notre affection et notre reconnaissance pour son apport à la construction d’une Acadie moderne. Même ses plus d’une trentaine de doctorats honorifiques et autres récompenses ne suffisent pas à l’honorer dans toute sa splendeur, à la hauteur de ce qu’il faudrait. Mais soyons humbles comme elle, puisqu’un gros merci Tonine pour qui tu es, fera l’affaire. Elle en comprendra la portée.
De par son amour pour ce peuple acadien, ce peuple acadien en a fait son grand amour national!
Être en sa présence, c’est comme côtoyer une reine.
UNE HISTOIRE RICHE ET COMPLEXE

Les relations entre la France et l’Acadie ont des racines profondes, remontant au début du 16e siècle, lorsque les explorateurs français ont commencé à établir des comptoirs de traite le long de la côte atlantique du Canada. Parmi les premiers explorateurs, on compte Giovanni da Verrazzano qui, en 1524, a exploré la région au nom du roi François Ier de France. Cependant, c’est avec l’expédition de Samuel de Champlain en 1604 que la colonisation française de l’Acadie prend véritablement forme.
I. Histoire et origines des relations entre la France et l’Acadie
L’Acadie moderne, qui couvre aujourd’hui les provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve et Labrador, a été colonisée par des colons français au XVIIe siècle. Ces colons ont fondé des établissements permanents et se sont consacrés à l’agriculture, à la pêche et à la traite des fourrures. Les premiers Acadiens étaient principalement des paysans originaires de certaines régions françaises, telles que la Bretagne, la Normandie et le Poitou. Au fil du temps, ils ont développé une culture et un mode de vie distincts, basés sur leur environnement, leurs ressources locales et leurs interactions avec les peuples autochtones de la région, tels que les Mi’kmaq.
Au cours du 17e siècle, l’Acadie a été le théâtre de plusieurs conflits entre l’Angleterre et la France. Les deux puissances coloniales cherchaient à étendre leur influence en Amérique du Nord et à contrôler les ressources et les routes commerciales de la région. Les colonies acadiennes ont été attaquées à plusieurs reprises par les forces anglaises, et la région a été administrée alternativement par les deux nations.
Cependant, en dépit de ces luttes, la présence française en Acadie est restée stable, et les colons français ont continué à s’installer dans la région tout au long du 17e siècle. Ils ont établi des relations étroites avec les peuples autochtones, ce qui a renforcé la résistance de la communauté acadienne face aux défis et aux attaques. Les colons français ont également développé un système de digues (nommées aboiteaux) pour assécher et cultiver les terres marécageuses, ce qui a permis à l’agriculture acadienne de prospérer et à la population de croître.
II. Conflits, résilience et préservation de la culture acadienne
Les relations entre la France et l’Acadie ont été marquées par des conflits et des défis, en raison de la lutte pour le contrôle territorial entre les puissances coloniales françaises et anglaises. En 1713, à la suite de la guerre de succession d’Espagne, les protagonistes ont signé le traité d’Utrecht, mettant ainsi fin à la guerre et cédant l’Acadie à la Grande-Bretagne. Cette situation a eu des conséquences majeures pour la population acadienne, qui a été confrontée à la pression des autorités britanniques pour prêter serment d’allégeance à la Couronne et abandonner sa foi catholique.
Les Acadiens, soucieux de préserver leur identité culturelle et religieuse, ont refusé de prêter serment et ont adopté une position de neutralité. Cependant, cette position n’a pas été acceptée par l’autorité en place, qui craignait une alliance entre les Acadiens et les Français. En conséquence, ils ont décidé de déporter massivement les Acadiens lors du « Grand Dérangement » entre 1755 et 1763. Des milliers d’Acadiens ont été expulsés de leurs terres et dispersés le long de la côte atlantique de l’Amérique du Nord, tandis que d’autres ont réussi à s’échapper et à se réfugier dans les colonies françaises voisines.

Malgré la déportation et l’occupation étrangère, les Acadiens ont fait preuve d’une résilience remarquable et ont réussi à préserver leur culture et leur langue française. La diaspora acadienne a maintenu des liens étroits avec la France, qui a continué à soutenir sa cause et lui offrir une aide financière et militaire pour résister à l’occupation en cours. Les Acadiens ont également continué à entretenir des relations avec les peuples autochtones, comme les Mi’kmaq, renforçant ainsi leur identité et leur attachement à leur terre d’origine
En dépit des guerres et des conflits qui ont marqué l’histoire de l’Acadie, les liens entre la France et la région ont perduré. Les colons français ont maintenu leur culture, leur langue et leur identité acadienne au fil des générations, formant ainsi un lien indélébile entre l’Acadie et la France. Ces relations anciennes et complexes ont jeté les bases des liens solides qui unissent encore aujourd’hui les deux nations, malgré les vicissitudes de l’histoire.
Au fil du temps, les Acadiens ont réussi à rétablir une présence significative dans leur région d’origine, formant une communauté francophone unique en Amérique du Nord. Ils ont développé une culture riche et vibrante, combinant des éléments de leurs racines françaises, de leur histoire tumultueuse et de leurs interactions avec les peuples autochtones. La musique, la littérature, l’art et la cuisine acadiennes sont autant d’expressions de cette culture, qui continue de prospérer malgré les épreuves du passé.

La résilience et la préservation de la culture acadienne témoignent de la force des liens qui unissent l’Acadie et la France, ainsi que de la détermination des Acadiens à préserver leur identité et leur héritage, malgré les défis et les bouleversements de l’histoire.
III. Renouveau et consolidation des liens entre la France et l’Acadie
Au cours du 20e siècle, les relations entre la France et l’Acadie ont connu un renouveau et une consolidation, principalement grâce à des initiatives conjointes des gouvernements français et canadien. Les liens culturels, familiaux et commerciaux entre les deux pays se sont renforcés, ouvrant la voie à une coopération accrue et à des échanges mutuellement bénéfiques.
La consécration de ces retrouvailles modernes Acadie-France s’est d’abord manifestée en 1968 par l’accueil chaleureux de quatre valeureux Acadiens à Paris par le Général de Gaulle lui-même1. En 1987, le président Mitterrand termina sa visite officielle au Canada en faisant une halte à Moncton où il prononça une chaleureuse allocution2 devant une foule d’Acadiens bercée par son message . Plus tard, c’était au tour du président Chirac de visiter la terre acadienne lors du 8e Sommet de la Francophonie tenu en 1999 à Moncton. La rumeur veut que la visite de M. Chirac ait eu un impact inestimable sur la relation entre la France et l’Acadie.
Dans les années 1960 et 1970, les gouvernements français et canadien ont mis en place des programmes d’échanges culturels et d’étudiants pour favoriser la compréhension mutuelle et renforcer les liens entre les deux communautés. Ces programmes ont permis à de nombreux Acadiens de se rendre en France pour étudier et découvrir leur patrimoine, tandis que des Français ont eu l’occasion de découvrir la culture et l’histoire acadiennes.
En outre, la France a soutenu la création de la Fondation France-Acadie en 1972, un organisme dédié à la promotion et au développement des relations culturelles, scientifiques et économiques entre la France et l’Acadie. La Fondation finance des projets et des initiatives visant à préserver et à promouvoir la culture acadienne, ainsi qu’à soutenir les échanges entre les deux pays dans divers domaines, tels que l’éducation, la recherche et les arts.
Les relations économiques entre la France et l’Acadie se sont également développées, avec des entreprises françaises investissant dans la région et des entreprises acadiennes exportant leurs produits vers la
France. Les deux pays ont collaboré pour promouvoir le commerce bilatéral, favorisant ainsi la croissance économique et la création d’emplois.
Les institutions culturelles et éducatives, telles que les universités, les musées et les festivals, ont également joué un rôle clé dans le renouveau et la consolidation des liens entre la France et l’Acadie. Ces institutions ont contribué à préserver et à célébrer l’héritage commun des deux pays, tout en favorisant la coopération et les échanges dans divers domaines.
Conclusion
En somme, le renouveau et la consolidation des liens entre la France et l’Acadie témoignent de la volonté des deux pays de surmonter les défis du passé et de travailler ensemble pour un avenir commun. Les échanges culturels, scientifiques et économiques ont créé des liens profonds et durables entre la France et l’Acadie, illustrant la richesse et la diversité culturelle résultant de l’interaction entre les nations.
LA FRANCOPHONIE CANADIENNE HORS QUÉBEC
par Jean Poirier
Francophone du Canada de la dixième génération, Franco-Ontarien de la quatrième, je constate depuis fort longtemps que nous, Francophones hors Québec, sommes peu connus hors Canada, mais aussi, hélas, des Québécois. Diplômé universitaire en études de l’environnement avec spécialisation en géographie, je ne suis pas surpris d’être perçu comme Québécois lors de mes voyages hors Ontario. Toujours bon joueur.
Pourtant, nous sommes plus d’un million de Francophones hors Québec ayant le français comme langue maternelle. Nous habitons chacune des dix provinces et des trois territoires de notre pays. Chaque collectivité francophone a une personnalité distincte, mais la langue française nous unit dans un destin commun. Dans chaque province et territoire, un organisme à but non lucratif représente les intérêts, les aspirations de la population de langue française. Ces organismes sont unis sur le plan fédéral au sein de la FCFA, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada. L’objectif commun de tous ces organismes est de défendre et promouvoir la vie en français au sein de leur territoire respectif.
La contribution des Francophones au Canada est une riche et diverse épopée qui a débuté en 1534 avec l’arrivée de l’explorateur français Jacques Cartier. Depuis, des Français, et par la suite, des Canadiens-français, ont parcouru notre vaste pays, pas uniquement au Québec ou en Acadie, mais jusqu’à l’océan Pacifique et dans
l’Arctique. Des explorateurs francophones furent les premiers d’origine européenne à voguer sur les Grands Lacs, à parcourir les grandes plaines de l’Ouest, à atteindre les montagnes Rocheuses.
Dès le début, la vie en fut une de défis de tous genres : le climat, la cohabitation avec les Premières Nations, la concurrence des Anglais pour un immense territoire riche en mille et une ressources convoitées en Europe.
Après la conquête du pays par les Anglais en 1759, vivre en français devint une lutte perpétuelle pour assurer la langue, la culture, la foi. Depuis cette conquête, les Francophones ont dû fréquemment affronter des gouvernements peu enclins à vouloir comprendre et accepter la spécificité, les besoins, les aspirations du peuple de langue française. À nombre de reprises, des gouvernements provinciaux ont même adopté des lois pour contrer l’enseignement du français, allant jusqu’à refuser la mise sur pied d’écoles.
Les Francophones ont très souvent dû livrer des batailles juridiques épiques pour tenter d’obtenir le respect de droits préliminaires enchâssés dans la constitution canadienne, de faire adopter des droits, des privilèges, des services auprès de gouvernements provinciaux récalcitrants, voire hostiles.
Depuis la création du pays en 1867, la proportion du nombre de Francophones hors Québec n’a cessé de diminuer. Dès la fin du XIXe siècle, l’arrivée
massive d’immigrants européens a changé la donne de façon spectaculaire. La grande majorité de ces nouveaux venus s’est installée au sein des collectivités anglophones, réduisant inexorablement la proportion de Francophones partout hors Québec. Avec des conséquences politiques pas toujours favorables pour les Francophones.
Aujourd’hui, le défi d’assurer la pérennité du français est toujours omniprésent. Les recensements décennaux du gouvernement fédéral confirment de façon objective le déclin de la proportion des Francophones au sein des différentes collectivités hors Québec. Le Canada accueille chaque année un grand nombre de nouveaux arrivants. Le gouvernement fédéral espère en accueillir quelques 500 000 au cours de la prochaine année. Récemment, nous apprenions qu’un puissant groupe d’influenceurs propose au gouvernement fédéral de viser 100 millions d’habitants au Canada en l’an 2100. Un chiffre astronomique pour un pays de seulement 38 millions d’habitants aujourd’hui.
Il n’est pas nécessaire d’être démographe pour comprendre l’impact désastreux pour la collectivité de langue française si un tel projet est entrepris. Les Francophones canadiens se trouveraient ainsi sérieusement désavantagés envers une très forte majorité d’Anglophones, leur pouvoir politique grandement diminué.
Mais face à tous ces défis vécus depuis le début, les Francophones hors Québec foncent vers l’avenir, avec une détermination forgée par les luttes perpétuelles pour leur survie.
Comme le veut la chanson thème officielle des Franco-Ontariens composée par le regretté auteurcompositeur Paul Demers, nous allons prendre Notre place, quoi qu’il arrive.
Au cours des prochains numéros du Bulletin, j’aurai le plaisir de vous présenter en de plus amples détails les différentes collectivités de Francophones hors Québec.
LES DRAPEAUX DE LA FRANCOPHONIE CANADIENNE HORS QUÉBEC


Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, les francophones en situation minoritaire se sont regroupés au sein de dix organismes, de fédérations et d’associations qui veillent à l’épanouissement de leur collectivité. Au fil des ans, les communautés francophones du Canada se sont dotées d’emblèmes et de drapeaux, symboles de leur fierté et de leur dynamisme.
Acadiens



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RÉUNION DES PRÉSIDENTS DE SECTION ET ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
ANNUELLE DE L’ANMONM
Le 8 juin 2023, les présidents des sections de l’ANMONM se sont réunis à Paris en vue de l’Assemblée générale annuelle qui s’est tenue le lendemain. Lors de cette réunion, les responsables de notre association ont présenté leurs rapports d’activité, mettant en évidence les événements organisés et les défis rencontrés.

Lors de l’Assemblée générale annuelle, les participants ont approuvé le rapport d’activité de l’année 2022, les états financiers et le budget prévisionnel pour l’année 2024. Une élection de membres du conseil d’administration a également eu lieu. Six membres sortants ont été réélus, dont notre président M. Patrick Sandevoir, témoignage, s’il en fallait un, de son leadership exemplaire. De plus, M. Yves Aumon est devenu un nouveau membre du conseil d’administration. Félicitations aux élus !

Nos délibérations ont abordé divers sujets, notamment la diminution du nombre de membres adhérents et les défis financiers qui en découlent. Les débats ont été constructifs, permettant une meilleure compréhension des préoccupations communes à toutes les sections. La vigueur de nos assemblées témoigne de l’engagement des membres de l’ANMONM et de leur dévouement à promouvoir les valeurs de l’ordre national du Mérite. Ils ont permis de renforcer la coopération et la cohésion entre les différentes sections, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour notre organisation et sa mission.
Nous avons eu le privilège d’accueillir parmi nous le Grand Chancelier, le Général François Lecointre, dont la présence a été une véritable source d’inspiration pour l’ensemble des participants. Son discours passionné a captivé notre attention en soulignant l’importance cruciale de notre travail dans la construction d’un monde meilleur. Avec une conviction inébranlable, il nous a exhortés à soutenir activement nos jeunes et à les accompagner dans leur quête d’une place significative au sein de notre société. Ses paroles puissantes ont renforcé notre engagement envers notre mission et ont nourri notre détermination à poursuivre nos actions en faveur d’un avenir prometteur.
ASSEMBLÉE ANNUELLE

SECTION DU CANADA
Le 27 mai, notre section a tenu son assemblée annuelle à Montréal, en permettant la participation de tous les membres grâce à la plateforme en ligne Zoom. Au cours de cet événement, nous avons passé en revue les réalisations depuis la dernière assemblée, présenté les projets, et mis en lumière les progrès et les succès de notre association. Cette rencontre a renforcé notre cohésion et notre détermination à travailler ensemble pour atteindre nos objectifs communs. Nous sommes impatients de voir les fruits de nos efforts se concrétiser dans les mois à venir.

M. Roger Vandomme de Toronto a été élu par acclamation pour occuper un poste clé au sein de notre comité de section. Sa nomination illustre la confiance et l’estime que nos membres portent à M. Vandomme, ainsi que sa capacité à apporter une contribution significative à notre organisation.
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les membres qui ont participé à cette assemblée, qu’ils aient été présents physiquement ou virtuellement. Votre soutien et votre engagement sont essentiels à la réussite de notre équipe. Ensemble, nous continuerons de construire un avenir prometteur pour l’ANMONM au Canada.
ROGER VANDOMME
Roger Vandomme demeure dans la région de Toronto. Après une période dans la vie militaire française, il a fait carrière dans le monde des affaires. Son essor professionnel repose sur trois piliers : l’interprétation des données, l’anticipation par modélisation et l’élaboration de stratégies associées. Fort d’un savoir-faire inégalé en deux décennies dans le secteur du crédit, il a marqué de son empreinte le système de notation à l’échelle internationale. Sa recherche sur les biais décisionnels est au cœur de ses études et travaux, où il élabore des tactiques et procédures axées sur l’approche systémique et la théorie des jeux.
À l’aide de méthodes mathématiques, d’autoapprentissage et d’intelligence artificielle, il offre aux entreprises et institutions une optimisation de leurs décisions stratégiques. Il est président de l’association des anciens combattants français en Ontario.

COMMÉMORATION DE VIMY

Le 16 avril dernier, notre association participait à Toronto à la 106e cérémonie annuelle de commémoration de la Bataille de Vimy. L’ordre national du Mérite était fièrement représenté par M. Gilbert Dekoker, officier et viceprésident de notre section, ainsi que les chevaliers suivants : mesdames Barbara Martin, Riva Walia et Francine Watkins. MM. Jean-Gabriel Castel, un ancien combattant, et Gérard Poupée, tous deux chevaliers, y étaient aussi. C’est avec main de maître que ce dernier a dirigé cette émouvante cérémonie.

CHAMBRE DE COMMERCE DE TORONTO
La Chambre de Commerce Française en Ontario a récemment pris un nouveau départ sous l’égide énergique et innovante de Mme Riva Walia, originaire du nord de l’Inde, Chandigarh. Cette ville créée pour les nouveaux besoins administratifs après l’indépendance de l’Inde est bâtie selon le plan d’urbanisme de Le Corbusier. Il y a donc là un double parrainage auspicieux : la nouveauté, partir à zéro ; et le rapprochement avec la conception française du mode de vie.

Dès son enfance, Riva est passionnée par les voyages, la restauration et l’hôtellerie. À ce stade, le Graal de la formation, l’Université Cornell, est largement hors d’atteinte, alors, ce seront des postes chez Sheraton à New Delhi, puis Jet Airways, permettant suffisamment de recul pour intégrer la prestigieuse École Hôtelière de Lausanne, premier pas marquant qui l’amènera à la chaîne Hyatt à Paris. Il est alors possible de franchir la marche ultime : Master of Business Administration à Cornell. Viennent ensuite différents autres établissements de loisirs comme Disneyland. Cela suppose, bien sûr, une belle maîtrise de la langue française. Cumulant les relations avec les grands noms de la cuisine française et les missions de consultant chez les leaders du secteur, elle finit par découvrir Toronto et ses potentialités, occupe des postes de commandement chez Accenture et RBC pendant 14 années et accepte de relever le flambeau de la Chambre de Commerce. Les nouveaux membres affluent et l’activité ne cesse de croître, à la plus grande satisfaction des entreprises et des autorités de tutelle qui ne manqueront pas de distinguer une telle personnalité. La France la fait chevalier de l’ordre national du Mérite. Avec plus de 100 membres et un site très vivant : www.fccco.org, la directrice générale de cette chambre peut assurer un bel avenir et un succès mérité à celles et ceux qui lui font confiance.
ALSTOM ET QUÉBEC SIGNENT LE CONTRAT DU TRAMWAY

Le 24 avril, la Ville de Québec a annoncé qu’elle venait de signer un contrat pour le matériel roulant du projet de tramway avec son partenaire, le géant français Alstom et sa filiale Alstom Transport Canada Inc. Le contrat inclut la conception, la fourniture et l’entretien de 34 rames de tramway de la gamme Citadis, ainsi qu’une option d’acquisition d’au maximum cinq rames supplémentaires. Ce type de véhicule est déployé dans plus de 70 villes à travers le monde.
Le montant du contrat pour les volets « conception » et « fourniture » du matériel roulant, soit la portion incluse dans le budget de réalisation est de 569 M$ Can.
CÉRÉMONIE DE REMISE DE LA LÉGION D’HONNEUR
Cérémonie solennelle à l’ambassade de France à Ottawa le 26 mai : notre présidente d’honneur, Mme Jeanine de Feydeau, recevant l’insigne d’officier de la Légion d’honneur des mains de l’Ambassadeur Michel Miraillet. Une distinction emblématique, à la mesure de ses contributions exceptionnelles.

CÉRÉMONIE AMICITIA
Lors d’une cérémonie qui s’est tenue au cimetière Beechwood d’Ottawa le 7 mai dernier, M. Jean Poirier, membre de la section du Canada, a déposé une couronne au monument Amicitia au nom de l’ANMONM.
Il était accompagné de M. Marc Y. Tassé, le porte-drapeau de la section du Canada. Ce monument a été inauguré en 2022 pour souligner l’amitié entre le Canada et la France. Notre section a contribué à la réalisation de ce grand symbole de coopération.

PORTRAIT DE BARBARA MARTIN
Barbara Martin entretient une véritable passion pour l’éducation et la jeunesse. Elle commence sa carrière en France, en tant que professeure de biologie et géologie. Après quelques années à ce poste, elle devient la plus jeune directrice de collège de France à seulement 29 ans. En septembre 2021, on lui confie la direction du Lycée français de Toronto. Elle recevait ses insignes de chevalier dans l’ordre national du Mérite de la France en avril 2022. Plus bas, on la voit en compagnie de Gilbert Dekoker, vice-président de la section du Canada et d’André Leys, l’éditeur de notre Bulletin.




MEMBRES BIENFAITEURS
Nous sommes heureux de vous dévoiler le Programme des Membres bienfaiteurs de l’ANMONM, section du Canada, destiné à soutenir les talents émergents par l’attribution de bourses d’études. En rejoignant ce programme, vous participerez activement à l’épanouissement des étudiantes et étudiants méritants, leur offrant ainsi un tremplin vers la réalisation de leur plein potentiel.
Pour obtenir le statut de membre bienfaiteur, il faut satisfaire aux deux critères suivants :
LES IMPACTS
1. Faire un don minimal annuel de 30 $;
2. Être âgé de 16 ans ou plus.
Le fruit de votre générosité sera utilisé judicieusement pour optimiser son impact. La moitié des sommes récoltées sera immédiatement affectée à des bourses d’études, apportant ainsi une aide directe aux étudiantes et étudiants nécessiteux dès la première année du programme.
Par ailleurs, nous nous engageons à sécuriser l’avenir du programme en plaçant l’autre moitié des fonds dans un compte pérenne. Les intérêts générés dans ce compte seront consacrés au financement des bourses, garantissant ainsi un soutien durable aux générations successives de talents méritants.
CHAQUE DOLLAR COMPTE
Votre contribution a d’autant plus de valeur que notre association, entièrement bénévole, ne prélève aucun frais d’administration : chaque dollar recueilli est intégralement réinvesti au profit des étudiants.

FAITES UNE DIFFÉRENCE DANS LA VIE D’ÉTUDIANTS ET ÉTUDIANTES
En devenant membre bienfaiteur, vous contribuez à une noble cause qui ouvre de nouvelles perspectives à de jeunes étudiants méritants. Leur permettre de réaliser leurs ambitions, c’est participer activement à la construction d’une société meilleure.
Nous encourageons chaleureusement tous nos membres décorés à inciter les personnes de leur entourage à se joindre à nous dans cette mission prometteuse en devenant des membres bienfaiteurs de l’ANMONM, Section du Canada. Nous comptons sur votre soutien précieux.
Nous vous prions de noter que toute personne souhaitant rejoindre notre groupe n’a qu’à nous contacter par courrier électronique à l’adresse suivante afin de recevoir le formulaire d’adhésion: section.canada@anmonm.org
