Notre Amitié n°130 décembre 2011

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Table des matières couverture !

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Sommaire!

3

Edito!

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE!

5

J’aime Paris au mois de mai!

7

Retour de thalasso!

8

Voyage en pays lointain!

9

Prière d’un incroyant!

10

Galettes des rois!

12

Un journal, des journaux!

13

A propos du bulletin… !

16

J’ajoute que…!

17

S’EXPRIMER OU SE TAIRE ?!

18

L’aventure mastodontesque!

19

La copropriété!

20

Ces bêtes, c’est bête.!

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couverture


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Sommaire Edito

J. Skapowski

3

L’assemblée générale 2011

D. Bloch

5

Chantons le Rassemblement

M. Michon

8

Thalasso et sylviculture

J. Skapowski

9

Voyage en pays lointain

G. Bop

11

Prière d’un incroyant

J. Bernard

12

La galette des rois

M. Thomé

14

Un journal, des journaux

G. Brenier

15

A propos du bulletin

J. Skapowski

19

S’exprimer ou se taire ?

R. Sedes

21

Aventure mammouthesque

M. Thomé

22

La copropriété

L’In-­Secte

24

C’est bête, ces bêtes…

@Zoo

27

Le Comité Directeur adresse à tous ses vœux de bonne santé pour l’année 2012


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Edito Il est bon parfois, lorsqu’on veut traiter d’un sujet et plutôt que de le faire « à chaud », de laisser passer un peu de temps. J’ai envie, moi aussi, d’évoquer notre rassemblement de mai, qui fut bien l’ÉVÉNEMENT majeur de notre année « anaajiste ». Catherine Bernard en avait fait, dans le bulletin d’été, un compte rendu essentiellement chiffré ; Griffette avait conté sa mésaventure (heureusement oubliée depuis) ; Jean Bernard avait écrit une chanson pastiche de très bonne facture que, malheureusement, nous n’avons pas interprétée encore (il faudra le faire lors d’une prochaine rencontre). Dans nos milieux ajistes, nous n’avons guère l’habitude de nous congratuler. Mais j’ai très envie, pour une fois, de faire une exception : merci, grand merci aux six organisateurs : Catherine Bernard, Denise Bloch, Léon Estroumsa, Lucette Le Flem, Roger Poirier, René Sédes, qui ont donné beaucoup de leur temps et tous leurs efforts pendant des mois a`in que tout se déroule au mieux, tant pour l’organisation que pour l’accueil, le transport des éclopés (j’en connais quelques-­‐uns qui n’ont jamais autant sorti leur voiture à Paris que pendant ces journées !). Merci aux concours extérieurs et spontanés : Robert Macula pour le transport depuis sa province de la banderole qui fait le plus bel effet sur la photo de groupe à La Défense, sous un soleil apparu à point nommé ; Mimi Chalons et Madeleine Maillard qui ont confectionné une quantité de serviettes-­‐bavettes ; Marcel Andujar et ses dessins toujours appréciés ; les copains de Marseille et leurs petits paquets de thym et autres herbes odorantes de leur Provence ; Marthe Michon et son interprétation d’une chanson pastiche de son cru : J’aime les ajistes au mois de mai (Aznavour)* et pardon pour ceux ou celles que j’aurais oubliés. Depuis le mois de mai, j’ai reçu beaucoup de courrier des copains de province. Tous m’ont dit avec chaleur les bons souvenirs gardés de ces journées à Paris ; autour de moi, d’autres ont reçu des témoignages semblables. A notre nom à tous ici, je les en remercie. Un bémol pourtant : à l’issue de chacun des huit rassemblements précédents et avant la séparation, nous ne manquions pas de `ixer la date et le lieu du prochain… Pas cette fois. Nous vieillissons et les projets à longue échéance !... Qui aura le courage (ou l’audace) d’évoquer le 10e rassemblement ? Qu’il nous le dise… Nous ne désespérons pas. Salut très amical de Jeannette Skapowski. *) Voir page 8 du présent bulletin.


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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE du 26 novembre 2011

La séance débute à 10 h 30 sous la présidence de René Sedes Assesseurs : Guy Brachetto et Jeannine Delamare. Secrétaire : Denise Bloch Nombre de présents : 71 - nombres de pouvoir reçus : 41.

Rapport moral Catherine Bernard, qui a présidé l’Anaaj durant cette période, donne lecture du Rapport moral qui porte sur la période du 1er août 2010 au 31 juillet 2011: Nous sommes 160 adhérents ; 8 camarades sont décédés au cours de l’année. Le comité directeur, composé de 20 membres, s’est réuni neuf fois pour décider et gérer les différentes activités : 15 sorties théâtre pour 158 places 9 séances de projos 12 sorties dans Paris 17 randonnées (un tantinet plus courtes et plus lentes) 6 séjours auxquels il convient d’ajouter nos rassemblements, repas, etc. dont vous avez lu le détail dans le rapport moral joint à la convocation à l‘A.G. La préparation du Rassemblement National à Paris nous a occupés jusqu‘au mois de mai ; nous avons eu la satisfaction qu’il se passe bien, sans incident majeur, et nos amis « montés » à Paris des quatre coins de la France nous ont chaleureusement complimentés et remerciés. Guy Brenier s’est chargé de la composition des quatre bulletins trimestriels ; la composition du supplément Remue-Anaaj est maintenant assurée par Catherine Bernard. Le rapport moral est adopté à l’unanimité.

Rapport du vérificateur aux comptes La vérification des comptes a été faite par Geneviève Bop et Dominique Lévêque rien à signaler.

Rapport financier Liliane Filiâtre, trésorière, nous fait constater que l’exercice est déficitaire de 600 €, déficit dû encore une fois à la diminution du nombre d’adhérents (175 en 2010), à l’augmentation du coût du journal et celle des tarifs postaux. Quitus est donné à la trésorière. Rapport financier adopté à l’unanimité.


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Montant de la cotisation pour 2012 Le CD propose 22 €. Décision adoptée à la majorité (une dizaine de voix contre).

Elections du C.D. Les membres sortants se représentent, à l’exception de Jean Bernard, démissionnaire. Deux membres arrivent en fin de mandat et doivent le renouveler : Micheline Hély et Thérèse Loisel. Nouvelle candidature : Jacques Sevelle. Tous élus à l’unanimité. Le CD compte toujours vingt membres. Nomination du vérificateur aux comptes et de son suppléant : Geneviève Bop et Dominique Lévêque.

Questions diverses : Théâtre : Jeannette Skapowski confirme et s’explique sur son abandon de cette activité qu’elle a assumée pendant plus de 20 ans - devenue trop lourde à gérer (difficulté des théâtres dans leur programmation, mauvaises places parce que nous passons après les comités d’entreprises qui sont de meilleurs clients) – alors que la demande diminue chez les anaajistes. Pas de relève sur les mêmes bases de fonctionnement, mais un comité avec principalement Irène Patte et Eliane Debève lequel comité fera des propositions de spectacles et se chargera de contacter les habitués. Notre Amitié en quête de « plumes » : Guy Brenier regrette le manque de diversité des signataires des articles ; tout le monde est capable de s’exprimer par oral et donc à l’écrit, qu’on se le dise et surtout, qu’on écrive ! La périodicité d’un journal par trimestre est appréciée et doit être maintenue. La prochaine assemblée générale aura lieu le

samedi 24 novembre 2012. Réunion du CD :

Présents : Paulette Aixala - Catherine Bernard - Denise Bloch - Geneviève Bop - Guy Brachetto Janine Cuesta - Eliane Debève - Liliane Filiâtre - Micheline Hély - Lucette Le Flem - Dominique Lévêque Irène Patte - Roger Poirier - René Sedes - Jacques Sevelle - Denise Seytor - Jeannette Skapowski - Griffette Vironchaux. Excusées : Thérèse Loisel - Françoise Villefranche. Le Bureau reste inchangé : Présidente : Catherine Bernard - vice-présidents : René Sedes et Janine Cuesta. Trésorière : Liliane Filiâtre - adjointe : Thérèse Loisel. Secrétaire : Denise Bloch adjointes : Paulette Aixala et Griffette Vironchaux. Prochain CD : lundi 9 janvier 2012 à 14 h 30.


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J’aime Paris au mois de mai (Chanson pastiche concoctée par Marthe Michon, du groupe des anciens ajistes de Rhône-­‐ Alpes sur l’air de la chanson d’Aznavour à l’occasion du Rassemblement national.)

J’aime Paris au mois de mai Quand les ajistes en fête Pour nous se cassent la tête Pour un rassemblement parfait Dans une même quête J’aime Paris au mois de mai Les copains dans les gares Pour que nul ne s’égare Et trouve son chemin vite fait Quand les ajistes renaissent D’une nouvelle jeunesse Parcourant la vieille cité Et se mettent à rayonner J’aime les ajistes au mois de mai Quand l’hiver les délaisse Que le soleil caresse Nos corps encore fatigués …/… J’aime sentir sur les places Dans les rues où l’on passe Ce parfum d’amitié tenace Le vent qui passe Il nous plaît à nous promener Dans les rues qui s’faufilent A travers toute la ville J’aime, j’aime, j’aime les ajistes au mois de mai Parisiens, Parisiennes, Souvent on vous malmène Mais nous on n’le f’ra plus jamais On en fait la promesse On la tiendra… peut-être Parisiens, Parisiennes… En souvenir de ce mois de mai. ---------- o ----------


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Retour de thalasso C’est la huitième année que je participe, avec délices et un béné`ice certain, à cette « cure-­‐confort », grâce à la semaine de thalasso à Carnac, toujours bien organisée par Gisèle Bannier. Nous étions dix-­‐neuf cette première semaine d’octobre. Pour les habitués, c’était la routine, avec en prime un très beau temps ; j’ai pourtant, cette année, rapporté de mon séjour deux faits dont l’originalité vaut, je pense, d’être racontée ici. Grâce à des « supports » que j’avais près du golfe du Morbihan, j’y ai fait de très nombreux séjours en été et en automne. Mais je n’ai jamais pensé pouvoir me baigner… et nager une demi-­‐heure, un 3 octobre, dans une mer à 21°C (température supérieure à celle parfois atteinte en plein été, en Bretagne…).

La deuxième histoire est « sylvicole », et plus poétique :

J’avais vu, il y a au moins trente ans, dans un cimetière de cette région, un camélia d’une hauteur exceptionnelle ; cette année, je n’avais qu’une idée : le retrouver, s’il existait encore. Mais j’avais oublié le lieu ! J’ai beaucoup interrogé les gens du cru… qui ne le savaient pas non plus, n’en ayant jamais entendu parler… A trois jours de mon retour, quelqu’un a pu en`in me dire que le fameux camélia se trouvait dans le cimetière de La Trinité-­‐sur-­‐Mer, et même me raconter son histoire, selon la mémoire populaire. Il y a près de deux cents ans, une `illette d’un an a été enterrée à cet endroit. Un seul ornement sur la tombe, le camélia. Des années après, sans doute faute de paiement au renouvellement de la concession, le cercueil fut déterré et ouvert : le petit corps (1) était dans un état exceptionnel de conservation et les présents, émus, ont refermé la tombe et, ainsi, sauvé le fameux camélia ; vous pouvez en voir la photo et celle de son tronc. Il est magni`ique et couvert de boutons (il gèle rarement en Bretagne). Je suis bien tentée d’aller le voir en `leurs ! Jeannette Skapowski.

1) Cet état de conservation s’explique en raison du sol sablonneux qui permet à l’eau de

s’écouler sans pénétrer les cercueils, comme c’est le cas en Moyen Orient, par exemple, où l’on a retrouvé des corps de plusieurs milliers d’années.


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Voyage en pays lointain Jeudi 5 septembre. Rassemblement d’Automne à Enghien pour partager le repas avec les copains. Réunion à ne pas rater. Alors, nous partons, Jeanine et moi, de bonne heure, 8 heures pour être à la gare d’Enghien à 10 heures. Oui, mais voilà… le RER a des caprices. Nous restons « en carafe » entre deux stations pendant environ dix minutes. Puis la rame repart, roule en « hoquet », à petites poses, quelques minutes, dans le tunnel entre chaque station. Bref, le voyage a duré trois fois le temps normal. Fin du 1er épisode. Nous arrivons en`in à la gare du Nord à 8 h 53 où nous retrouvons les copains. Train prévu à 10 h 04. Nous attendons patiemment l’af`ichage. Finalement, on af`iche à 10 h 11 un départ à 10 h 13. Tout le monde court pour monter dans ce train. Puis nous attendons mais le train ne part pas. Quelques minutes après, suite à une annonce inaudible, les gens descendent en courant pour revenir après, puis repartir une seconde fois pour revenir encore. Un vrai vent de folie ! En`in, notre train part avec 25 ou 30 minutes de retard. Nous discutons en négligeant de regarder le paysage (cette banlieue est déprimante). Une question surgit : « Où sommes-­‐nous ? » Stupeur, nous avons failli rater la gare d’arrivée. Mais nous avons quand même raté le car d’une minute. Le prochain passe dans 33 minutes. Alors, un coup de portable et trois bonnes copines viennent nous récupérer. Fin du 2e épisode. La journée se passe merveilleusement bien. Mais il faut penser au retour. Nous revenons à la gare d’Enghien pour prendre le train vers Paris. Nous sommes accueillis par une annonce tonitruante qui nous avise que, par suite d’un incident en gare de Saint-­‐Denis, le tra`ic est interrompu et le train prévu est affecté d’une demi-­‐heure de retard. Fin du 3e et dernier épisode. G. Bop.


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Prière d’un incroyant Ô toi, Dieu créateur de toutes choses – du moins à ce que disent tes laudateurs – maître du monde, ordonnateur de l’Univers, je te lance un appel : Où es-­‐tu ? que fais-­‐tu ? montre-­‐toi, ne serait-­‐ce qu’une fois, juste un geste, un seul petit geste, le monde a besoin de toi, il n’a que trop attendu. Des hommes crient dans les prisons, que l’on réduit au silence, que l’on torture, dont on brise à la fois le corps et l’esprit… Des bébés meurent par milliers, exsangues, accrochés au sein desséché de leur mère, d’autres s’épuisent, hors de l’enfance, à des travaux exténuants d’adultes… Des adolescents sans espérance sont livrés aux turpitudes de la luxure, des jeunes succombent aux paradis arti`iciels, des hommes et des femmes, toujours plus nombreux, descendent peu à peu dans l’ordre social et se clochardisent, sans toit, sans travail, sans perspective de remonter un jour la pente…


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Solitude de personnes âgées et de malades dont la souffrance et la douleur sont muettes… Guerres, violences, génocides, exodes, famines, la mort est partout, dans le bruit des armes… Ô toi qui vois tout (sacré veinard !) toi qui te tiens peinard, dit-­‐on, sur un petit nuage au plus haut des cieux, entouré de tes anges adorateurs, seras-­‐tu insensible à tant de misère ? Moi, sur terre, je fais ce que je peux pour qu’un peu de douceur entre dans nos vies, c’est peu car il y a beaucoup à faire, c’est pourquoi j’implore ton aide : il faut une force dynamique, fût-­‐elle céleste, pour remettre les choses en bon état de marche. Toi qui es Dieu le Père tout puissant, descends de ton piédestal : Interviens. S’il te plaît. Vite ! Alors, je dirai : « Merci mon Dieu ». Pari tenu ? Chiche !... Jean Bernard.


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Galettes des rois

Il est dif`icile de déterminer d’où vient la coutume d’élire un roi en cachant une fève dans la pâtisserie, en tirant les rois tout au long de ce mois de janvier. L’origine de cette tradition est plus ancienne et plus païenne que chrétienne. L’origine du gâteau des rois est mentionnée pour la première fois vers 1311.

La tradition, plutôt urbaine que rurale, s’est vite répandue dans la France entière grâce aux boulangers. Dans un gâteau rond, fait de pâte feuilletée fourrée parfois de frangipane, le plus souvent appelé « galette », une fève est cachée, mais aussi « royaume » en Provence est une couronne briochée décorée de fruits con`its, « pogne », « roibor » ou « gâteau à la chaudière ». Après avoir été partagé, le gâteau est distribué aux convives selon les conseils du plus jeune, caché sous la table. Celui qui trouve la fève est proclamé roi et on lui met une couronne sur la tête. Il choisit alors une reine et tout le monde lève son verre à la santé des élus. En effet, lorsqu’on était roi, il fallait offrir à boire et une légende disait que certains, pour éviter la dépense, avalaient simplement la fève.

L’enfant emmailloté : la fève représente la vertu. Une couronne : le pouvoir. Le chiffre 13 : la chance. Un trèCle à quatre feuilles : la richesse.

Les sujets représentent toujours ces attributs mais aussi ceux de la vie quotidienne. Aujourd’hui, la fève est remplacée par des sujets multiples : animaux, santons, drapeaux, roses, etc. On pense que ce pourrait être l’héritage d’une ancienne offrande funéraire. Nos ancêtres gaulois construisaient de petits oratoires a`in de permettre aux esprits de s’y reposer et de s’alimenter. Ajoutons que dans certaines régions de France comme en Bretagne ou en Picardie, une première part était laissée « pour le Bon Dieu » et une seconde pour l’absent qui, selon l’état de conservation du gâteau, était supposé en bonne ou mauvaise santé. Chaque année, pendant le mois de janvier, le même scénario se déroule à l’intérieur et à l’extérieur des familles, dans les entreprises, les administrations, dans les mairies, à l’Elysée. Avoir la fève, quelle aubaine, surtout pour la dame, avoir un roi, ou bien le contraire. Thomé Maurice.


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Un journal, des journaux Il se passe toujours quelque chose quelque part et ça intéresse toujours quelqu’un. J’ouvre mon journal : -­‐ Ariane 5 : vingt-­‐septième tir réussi (photo). -­‐ Glissement de terrain au Honduras, plus de cent disparus. -­‐ Le Sénat adopte le projet de loi sur les retraites. -­‐ Sochaux reste leader devant l’OM. -­‐ Dimanche minuit : dernier délai pour le tiers provisionnel. -­‐ Pollution accidentelle de la Nivette à Trois-­‐Niveaux (photo). -­‐ Persistance du beau temps jusqu’à jeudi. -­‐ Découverte d’un trésor à Fonds-­‐la-­‐Caisse (photo). -­‐ Tragique accident sur la D. 31 à l’entrée de Juygnes (photo). On aurait pu allonger à loisir cette liste de nouvelles et d’informations, toutes fausses mais vraisemblables mais qui montrent bien l’importance relative des sujets abordés selon nos intérêts, nos motivations, notre sensibilité ou nos nécessités du moment. Le rôle du journal est de toucher tous les publics possibles, donc d’aborder tous les sujets en nuançant l’importance accordée aux articles selon la sensibilité ou l’orientation du lectorat dont il est le reflet et parfois le porte-parole : les actifs, les usagers, les contribuables, les sportifs, les redevables, les possesseurs d’animaux domestiques, les syndiqués, les consommateurs, les ayants droit, les automobilistes, les artisans, vous et moi. C’est la variété de ce lectorat qui commande. On dit « la presse » et ce terme confond indistinctement tout ce qui se diffuse en kiosque. Nuance ! On devrait dire « les presses » et en distinguer au moins cinq : La presse quotidienne, nationale et régionale, La presse hebdomadaire, La presse spécialisée, Les mensuels, La presse gratuite. La presse quotidienne nationale (appelée à tort la presse parisienne) est la vitrine du pays. Elle est autant rédigée pour les lecteurs français que pour le reste du monde car c’est elle qui sert de chambre d’écho et de référence, tant auprès des ambassades et des gouvernements étrangers que dans les grands hôtels internationaux et les entreprises multinationales intéressées par ce qui se fait, se pense et se dit en France, plus généralement sur des sujets économiques ou politiques. Elle est lue par des gens qui savent la décrypter et qui connaissent les grandes orientations de chaque journal. Sans oublier les « Français de l’étranger » qui, quoi qu’on dise, restent attachés à ce qui se passe sur leur terroir et sont lecteurs car toujours électeurs. La presse quotidienne régionale a trouvé ses lettres de noblesse durant l’Occupation, avec le rationnement qui obligeait à surveiller localement la mise en circulation des tickets pour les ayants droit. C’est elle qui nous informe des décès dans la localité, des accidents et incidents survenus dans le canton, des travaux routiers, des festivités, inaugurations et manifestations qui se tiennent dans sa propre commune et qu’il est bon de connaître. Des nouvelles qui font parfois sourire, mais qui sont le reflet de la vie rurale. Ces journaux ont un propriétaire et une ligne éditoriale mais tous se proclament


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« apolitiques ». Leur règle est de ne pas déplaire et la réalité veut qu’ils doivent naviguer sous les regards d’un préfet, entre des élus de toutes tendances et un lectorat de toutes sensibilités. La presse spécialisée. Quotidienne, celle-ci recouvre les titres tels L’Equipe ou Paris-Turf. On peut y ajouter les journaux de Bourse, des titres à tirage très limité à l’usage d’une profession (Le Quotidien du Médecin) et d’autres, à tirage restreint, qui intéressent un public ciblé constitué d’abonnés. Hebdomadaire, on trouve en premier lieu les programmes de la télévision, suivis de la presse féminine, la presse pipeule, des journaux d’annonces... Une dizaine de titres se partagent le marché dans chacune de ces catégories. Nous nous garderons d’en analyser le contenu, le plus souvent en prise directe avec le consumérisme par le biais de contrats publicitaires. La presse hebdomadaire d’opinion est à la fois généraliste et engagée. Elle vient en complément de la précédente par la force des choses, la nature ayant horreur du vide. Hormis six titres dominant le marché (Le JDD, VSD, Le Point, L’Express, le Nouvel Obs et Marianne), les autres sont « à tirage confidentiel ». Les mensuels. La mode, les voyages, l’informatique, les animaux, la santé, l’éducation, l’automobile, les jeux, la maison, le jardin, la scène et l’écran, l’astrologie, l’économie, la pêche, la décoration, l’écologie…, autant de sujets et de bonnes raisons de faire triompher la diversité. Toutes ces rubriques offrent environ douze à quinze titres au lecteur assoiffé. Il suffit généralement de 30.000 lecteurs pour qu’un éditeur qui lance un mensuel retombe sur ses pieds. Plus de deux mille titres sont répertoriés. Leur durée de vie varie de plus d’un siècle (Rustica) à moins d’un semestre. Il en naît deux ou trois chaque semaine, souvent balayés par les vents de la concurrence si leur contenu n’est pas solide ou s’ils n’ont pas bon appui publicitaire qui les fasse perdurer. Pour le contenu, le besoin a vite fait de devenir une nécessité si la rédaction « accroche » suffisamment de lecteurs. La presse gratuite. Je m’abonne à l’AFP, à Reuters, à Associated Press et autres, j’établis des contrats avec des agences de publicité et je peux livrer chaque matin un journal composé uniquement de dépêches d’agence dans lequel l’unique rédacteur veille à ce qu’il ne soit surtout pas dit de mal des annonceurs. Pas de commentaires, pas de ligne éditoriale, seulement des nouvelles mises bout à bout pour un public peu curieux et démuni d’esprit critique. L’info, denrée périssable Le journal est un objet que l’on achète à huit heures le matin, qu’on lit avec empressement et qui, à midi, est étalé sur la table de la cuisine pour peler les pommes de terre du repas. Jadis, il constituait un moment de lecture et faisait le tour de la famille. La « Té-Sef » l’a relégué au second rang. Puis la télé est venue, suivie du satellite qui a permis de faire de grands sauts dans l’espace, de réduire le temps, puis de l’annuler en montrant l’événement en direct, alors même qu’il se produit. La chaîne CNN, un modèle du genre, en a fait son fonds de commerce. Internet fait circuler l’information en temps réel, sur le vif. Une demi-heure après l’ouverture des kiosques, un journal a déjà reçu dix messages signalant une erreur d’appréciation, un oubli ou le mauvais choix d’un titre. Monquotidien.fr, le journal sur le Net, est remis à jour toutes les heures, on en connaît le contenu sur l’écran du PC familial. C’est si vrai que certains journaux, comme Les Echos, songent sérieusement à abandonner le support papier. De nouveaux titres apparaissent, essentiellement virtuels, comme Rue89, Médiapart ou Atlantico, sites engagés animés par des journalistes qui ne s’expriment que par l’Internet. Sans parler des « blogs » (souvent attachés à une


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doctrine) qui sont une autre manière de faire circuler l’information hors de tout contrôle et de toute éthique. Boulevards et sentiers de l’information Au tout début, il y eut le coureur de Marathon. Quand Paris apprit par porteurs à cheval que Napoléon avait atteint les portes de Moscou, la retraite de Russie était engagée depuis vingt jours. Les Trois Glorieuses ne furent connues qu’un mois plus tard aux Etats-Unis. Puis vint la fée Electricité. En 1832, monsieur Havas fonde à Paris la première agence autorisée à vendre et diffuser des nouvelles. La France, libérée de Charles X et de ses lois restreignant la presse, voit alors se développer une floraison de titres. Havas sera suivi en 1865 de Reuter, un émigré allemand réfugié en Angleterre, qui s’est précipité sur l’invention du télégraphe pour installer son réseau à travers l’Europe depuis Londres. Il va faire hâter la pose d’un câble sous-marin reliant l’Irlande à Terre-Neuve et New York. Dès lors, le nombre des agences se multiplie, elles se spécialisent avec l’apparition de la photographie, avec le développement et les besoins de l’ère industrielle. Nationale ou privée, chaque pays aura désormais son agence de presse, ses agences vendant tout ce qui peut s’imprimer dans la presse quotidienne ou hebdomadaire. Plus tard, en 1907, Edouard Belin invente un procédé qui permet de transmettre des images (le bélinogramme). On se trouve là dans le creuset qui reçoit et diffuse tout ce qui peut ou doit paraître à destination de tous les publics du monde entier. Fournisseurs et demandeurs d’informations opèrent et réagissent au gré de l’actualité et de leurs besoins à la manière du grossiste chez lequel se fournit un réseau de détaillants. Prenons un exemple : le 3 avril 2007, une rame du TGV Est atteint la vitesse de 573 km/heure, record du monde. Ce même jour, un incident bloque quatre TER en gare de Quimper tandis que la région PACA met en service la nouvelle rame Alsthom. Le bureau de presse de la SNCF se devant de diffuser les trois nouvelles, adresse donc trois messages à l’AFP qui va les diffuser à son tour. Tous les journaux de France vont bénéficier de l’information. Il va de soi que le record du monde de vitesse fera unanimement la une de toute la presse. Avec un article en retour en page 3. Var-Matin ne fera aucun cas de l’incident en gare de Quimper, trop lointain pour ses lecteurs, alors que Le Télégramme de Brest – s’il en parle – ne consacrera que six lignes à la mise en service des nouvelles rames en région PACA. Chacun voyant midi à sa porte développera à sa manière l’événement local, ici les rames Alsthom, là le retard des TER en gare de Quimper. Pareillement, le naufrage d’un ferry faisant cent victimes en Indonésie ne méritera que six lignes dans Var-Matin alors qu’un feu de broussailles à Cogolin donnera lieu à un article illustré d’une photo. L’émotion guide parfois le choix d’une information. On peut ajouter que les agences de presse nationales sont le reflet de la pensée des gouvernements des pays qui les entretiennent et les subventionnent. Elles sont « la voix de son maître ». La suite dans notre prochain numéro…


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A propos du bulletin… Au CD de novembre, Catherine Bernard a évoqué un certain questionnaire envoyé à tous les adhérents pour connaître, à la demande de Guy Brenier, ce qu’ils pensent de notre bulletin. Il y a eu… quatre réponses ! Et même pas la mienne ! Les rares volontés exprimées réclamaient davantage de questions d’actualité et de politique. Mais voilà, la phrase sans appel maintes fois martelée durant mon passé ajiste résonne encore à mes oreilles : « PAS DE POLITIQUE AUX AUBERGES ! » (1) Comment concilier tout cela ? L’idée m’est venue d’une rubrique alimentée par un maximum de copains s’intéressant à l’actualité, sociale ou autre. Ceci m’est venu en entendant sur France-Infos, le 8 novembre, dans les propos d’un représentant syndical : « Plutôt que de rogner sur les budgets sociaux, on ferait mieux de rétablir la fiscalisation des heures supplémentaires ». C’est en effet la défiscalisation qui a supprimé tout espoir de voir le chômage diminuer grâce aux 35 heures ; sans compter qu’elle coûte, dit-on, quatre milliards par an ! Même Martine Aubry, lorsqu’un opposant l’attaque, n’évoque pas cet argument. * * * Lorsque chacun de nous se tient informé par son journal, par la radio ou la télé, il suffirait qu’il note, avec leur date, les deux ou trois petites phrases qui l’ont interpelé sur un sujet d’actualité. Leur ensemble chronologique paraitrait sur une ou deux pages maxi, sous ce titre par exemple : « Au jour le jour ». Cela ne manquerait pas de susciter lors de nos rencontres d’intéressantes discussions, plutôt que de nous appesantir sur nos maux, grands et petits (j’entends encore notre regretté camarade Paul Ducroux dire avec une feinte autorité : « Je vous donne trois minutes pour les entretiens de Bichat, autant pour dire du mal des copains après quoi on passe aux choses sérieuses »). Les choses sérieuses, ça pourrait être la nouvelle rubrique « Au jour le jour » ? Pourquoi pas ? Jeannette Skapowski. ________________ 1) Mais quand on dit au marché : « Elles ont bien augmenté, vos laitues ! » on fait de la politique.


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J’ajoute que… La phrase citée par Jeannette appelle un complément, une explication. Le complément, c’est le mot partisane. Pas de politique partisane (c’est-à-dire en faveur d’un parti) totalement d’accord. Les auberges ne sont pas le lieu. Le terme « faire de la politique », détourné de son sens et dévalorisé par ceux qui se disent « apolitiques » ou qui se sentent adversaires, c’est une chose. Raisonner sur les conditions sociales de vie et en tirer conséquences en est une autre. Sous cet angle, Ajisme et politique ont toujours fait bon ménage. L’Ajisme est fait pour ça. La politique et l’Ajisme ? Etre un consommateur avisé, un travailleur organisé, un téléspectateur conscient et critique, un usager respectueux, un lecteur exigeant, en un mot un citoyen éclairé connaissant et respectant ses devoirs et ses droits, ni dupe ni soumis, ni proie ni prédateur, est une attitude politique que nous a toujours enseigné l’Ajisme. C’est à chacun de nous, par nos choix et notre comportement, de faire de la politique sans pour autant militer. Préférer le verre au plastique, le Made in France au Made in China, telle marque ou tel produit à tels autres est un acte politique. Un exemple : vous ne me ferez pas acheter un produit Besnier au rayon froid des grandes surfaces. Besnier (Lactalis, Rouy, Président, Bridel, Lepetit…) est ce monsieur qui paie son personnel avec un lance-pierres et mobilise des brigades de gros bras pour casser une grève (16 blessés dont cinq graves parmi les grévistes). Ailleurs, c’est Citroën qui affilie ses OS au syndicat maison, paie leurs cotisations et négocie avec ce seul syndicat après en avoir désigné les cadres. J’ai choisi. G. Brenier.


« Notre Amitié » n°130 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2011 page18/22

S’EXPRIMER OU SE TAIRE ? Lors de la réunion de novembre du CD de l’ANAAJ, plusieurs camarades se sont interrogés sur le contenu de Notre Amitié : faut-il ou non publier des articles portant sur l’actualité politique, sociale et économique. Les avis étaient assez partagés. Or, il se trouve que notre association puise son origine dans l’ajisme, cet ajisme qui avait des principes d’action simples et clairs, généralement admis et affirmés par les ajistes, quels que soient les mouvements où ils militaient. Et tout en proclamant : « Pas de politique aux auberges ! » (formule qui était d’ailleurs insuffisamment développée et qui de ce fait manquait beaucoup de précision…), ils n’en n’étaient pas moins engagés dans un combat progressiste, au sens général du terme, défendant ici la laïcité, là l’internationalisme, plus loin la mixité, de ce coté-ci la gestion directe et de ce côté-là, la démocratie. On notera, au passage, et l’actualité en porte témoignage, que les principes en question sont toujours, hélas pourrait-on dire, des revendications d’actualité en France et de par le monde ! Aussi, comment pourrions-nous rester muets devant des inégalités sociales grandissantes, une misère qui s’accroit inexorablement, des obscurantismes et des fanatismes toujours plus menaçants, des totalitarismes nous ramenant aux années trente et enfin, d’invraisemblables impostures d’oligarchies financières ou non, conduisant à une « démocratie sans le peuple ». Et cela n’a rien à voir avec une connivence ou un soutien affiché à tel ou tel groupement politique, condamné, à juste titre aux AJ. Devrions-nous, à notre tour, adorer les idoles « Consensus » et « Tolérance » et ne nous occuper que de notre petit train-train, de nos activités, de nos visites, de nos projos et de nos voyages, ce qui, au demeurent, n’est pas négligeable, voire essentiel sans être exclusif. Mais dans ce cas, il faudrait changer de nom et s’intituler désormais : « Association des Amis et des Anciens » en prenant pour logo une autruche à la retraite s’enfouissant la tête dans le sable. Alors, s’exprimer ou ne rien dire, le choix s’effectue de lui-même et notre voix, comme en d’autres temps doit être haute et claire. C’est notre passé qui l’exige pour le présent, n’est-ce pas, ajistes de juin 36, de l’occupation, de la Libération et du temps des guerres coloniales ?

René et Arlette Sedes


« Notre Amitié » n°130 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2011 page19/22

L’aventure mastodontesque Vous me voyez courir après le Mammouthus Primigenus, autrement dit le mammouth laineux ! Je suis au temps des Néandertaliens et cela ne me rajeunit pas, mais pas du tout ! Avant toute chose, si nous parlions du passé. Le Dinothérium, mammifère fossile en Europe, du Tertiaire au début du Quaternaire, possédait à la mâchoire inférieure deux défenses recourbées vers le sol. Il vécut au Miocène et disparut il y a 23,5 à 5,3 millions d’années. Le Mastodonte, mammifère fossile de la `in du Tertiaire et au début du Quaternaire, muni de molaires mamelonnées et parfois de deux paires de défenses. Une espèce américaine s’est éteinte il y a seulement 10.000 ans. Le Mammouth, mammifère fossile qui s’est éteint il y a seulement 10.000 ans dont on a retrouvé des cadavres entiers dans les glaces de Sibérie.

En 1987, un habitant du grand nord, en Sibérie, découvrit une défense de mammouth qui laissait supposer que l’animal reposait tout entier en-­‐dessous. On creusa le sol pendant la courte période de l’année pour en extraire le corps en entier. Il pesait une vingtaine de tonnes, glace comprise. Le plus gros hélicoptère du monde ne peut soulever que 20 tonnes, la bestiole et son emballage atteignaient 23 tonnes. Le mammouth a vécu entre 700.000 et 10.000 ans avant JC, il mesurait de 2 à 3,50 mètres de haut pour un poids d’environ 5.000 kilos. C’est une espèce de la famille des éléphantidés. Pro`il avec une tête en cône, une bosse au garrot, un dos pentu, une toison épaisse, avec de longues défenses tordues et de petites oreilles. Le mammouth est connu depuis l’Antiquité mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu’il soit envisagé comme un animal ayant réellement existé. Le premier squelette entier est reconstitué en Russie en 1806. On pense qu’il a disparu sur le continent il y a 10.000 ans en raison des changements climatiques. Les derniers spécimens ont survécu en Sibérie jusqu’à il y a moins de 4.000 ans. Les mammouths vivaient au sud des glaciers qui recouvraient le nord de l’Europe, dans les steppes peuplées d’herbivores et de prédateurs : ours, loups, hyènes. Chaque jour, les mammouths absorbent 100 kilos de nourriture, herbes, feuillages, écorces et ils ingurgitent 80 litres d’eau. L’homme et le mammouth ont vécu ensemble durant des milliers d’années. Les pachydermes ont côtoyé les Néandertaliens et les homo sapiens. Le mammouth était utilisé pour la nourriture de l’habitant. On a découvert dans les steppes une hutte d’os et de peaux. On en retrouve aussi dans l’art rupestre, la peinture, les statuettes en os et en ivoire. Il reste encore pourtant à présenter les conséquences scienti`iques de cette découverte qui permet aussi bien d’étudier les insectes minuscules qui infectaient la fourrure de l’animal que de prélever des cellules qui fassent revivre le monstre. Je suis revenu dans mon siècle et je n’ai plus peur de pourchasser le mammouth, à moins qu’il me poursuive… en rêve. Thomé Maurice.


« Notre Amitié » n°130 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2011 page20/22

La copropriété Nous sommes près de quatre cents familles à habiter Beauséjour, un ensemble de cinq immeubles distribués en gradins à flanc de colline et comportant chacun soixante-quatorze appartements répartis sur quatre escaliers équipés d’ascenseurs. Vue sur la mer à gauche, vue sur la montagne à droite. La chance fait que l’ensemble est édifié dans un superbe parc paysager. Dans le lointain des temps, l’ensemble appartenait à un propriétaire unique, un nommé Leroy, qui faisait sa loi, prélevait les loyers sans se soucier des revenus ou de la situation sociale des occupants. Puis le régime a changé, du temps s’est écoulé que des orages ont parfois bousculé, des réparations ont été menées à bien et, finalement, des dispositions législatives nouvelles ont permis à chacun de devenir propriétaire. Mais ce ne fut pas le cas de tous. L’ensemble, comme de nombreux autres, comporte des défauts. Pas seulement dans sa structure, victime de l’entropie, mais aussi dans son mode de gestion, dans les pouvoirs accordés au syndic et dans le manque de réactivité de certains des occupants. Il faut préciser aussi que si tous habitent la même adresse, tous ne sont pas logés à la même enseigne. L’immeuble A, le mieux situé, accueille des cadres, des hauts revenus, des nantis, le B accueille des professions libérales. Le C est occupé par des employés, la maîtrise et quelques artisans. Le D et le E regroupent les moins chanceux, les besogneux, quelques précaires et même des chômeurs. Tous ne sont donc pas égaux devant la fatalité. C’est du syndic que je veux parler. A l’origine, il y a de cela un peu plus d’un demi-siècle, le monde sortait d’un conflit qui avait tout bouleversé et c’est à un militaire que fut confiée la rédaction d’une charte du résident de Beauséjour. Sous la pression de ceux qui avaient pris une part active au conflit, cet ancien militaire avisé consentit à introduire dans le règlement de copropriété des notions de partage, de solidarité, de répartition équitable des dépenses et des recettes. Ainsi le remplacement d’un ascenseur ou le colmatage d’une fuite sur l’une des terrasses était pris en compte par l’ensemble de la copropriété. Pour quelques francs par foyer, la dépense était ainsi étalée entre tous. Pour d’autres cas, une réserve fut créée afin qu’un malade de longue durée ne soit pas saisi s’il ne pouvait faire face aux échéances de ses remboursements d’emprunt. Les gestionnaires se succédèrent, certains furent reconduits dans la fonction et l’on vit que les temps changeaient ainsi que les mœurs. Cette notion de solidarité, chère à certains, vola en éclats à l’occasion d’une fuite dans les conduits d’évacuation des eaux usées. C’est du bâtiment E qu’il s’agissait, celui où l’on se lève tôt. La somme était élevée et l’on soupçonna le syndic d’alors d’avoir perçu un pot de vin, d’avoir employé des gens au noir, favorisé ceux de sa province, la Corrèze. A cette occasion, ceux du A et du B refusèrent de s’associer à la dépense. C’était nouveau, inattendu. D’un débat qui eut lieu, on constata que certains étaient plus privilégiés que d’autres, mieux chauffés et mieux isolés, avec une vue plus large sur le lointain et sur le parc, possédant un parking plus accessible et mieux protégé, des allées et des abords mieux entretenus… Et ce sont ceux-là mêmes, les nantis, qui s’opposaient à la répartition des dépenses entre tous. Le conseil syndical démissionna. On assista alors à des divisions mieux marquées. On vit se grouper les tenants de l’ancien système de gestion solidaire, traités de passéistes par les « séparatistes » qui entendaient régler les dépenses par immeuble, voire par cage d’escalier, conduits par les accusateurs, ceux qui montraient du doigt les occupants du bâtiment E, traités de fauteurs de troubles, de profiteurs. Les indif-férents, râleurs et jamais satisfaits, eurent vite fait de se rallier aux accusateurs. C’est alors que parmi eux une voix s’est élevée… Un homme petit par la taille mais immense dans ses ambitions. On l’a senti décidé. Ses accents de sincérité, sa détermination, son expérience et son charisme ont fait qu’il a été écouté et suivi. Surtout par ceux du A dont il était en quelque sorte le représentant. Il a pris la parole en désignant l’avenir : « Je vais réhabiliter à Beauséjour la fonction de syndic… Je vous promets une


« Notre Amitié » n°130 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2011 page21/22 gestion irréprochable… Ensemble, tout est possible et nous allons rétablir les finances… Nous devons innover et pour ce faire nous allons modifier nos statuts… Je vous fais la promesse qu’il n’y aura pas d’augmentation des charges… Comptez sur moi pour assurer le bon état d’entretien de la copropriété… Beauséjour doit servir de modèle à toutes les copropriétés de ce pays… ». Nombreux y ont cru. Il a été élu syndic. Il a commencé par fêter ça avec ceux du A dans un des meilleurs restaurants du Bois de Boulogne avant de s’offrir une croisière entre amis sur la Seine et d’augmenter les honoraires attachés à la fonction. Il a fait venir des experts qui ont conclu qu’il faudrait placer des doubles vitrages, procéder au ravalement, moderniser les ascenseurs. Sans attendre, il a ordonné l’exécution des travaux au bâtiment A. Les autres immeubles attendront. Ainsi, il applique sans le dire le principe de diviser pour régner. Il n’a pas augmenté les charges, il en a seulement modifié la distribution sans dire qu’il en créait de nouvelles comme ce système d’arrosage automatique pouvant remplacer un jardinier ou la parution d’un journal à sa gloire montrant qu’il était déjà en campagne pour sa réélection. Il a confié la facturation à une société spécialisée dans le recouvrement des créances. Puis il a mis fin à l’emploi des deux femmes de ménage et a établi un contrat avec une société de prestation de services qui assure l’entretien. Il n’a pas remplacé un des deux jardiniers parti à la retraite. Celui qui reste se fait aider quand il le faut par un journalier. Il a licencié le couple de gardiens à demeure, remplacés par des digicodes et un système de vidéosurveillance. Les charges ont peu augmenté, c’est juste de le dire. Ce sont les services rendus qui ont diminué en valeur et en qualité. A onze heures le matin, les poubelles vides sont toujours sur les trottoirs ; elles sentent car elles sont moins souvent rincées au jet ; par économie, l’eau chaude est coupée entre quatorze et dix-huit heures ainsi que la nuit ; à la saison fraîche, la température dans les appartements n’excède pas 18°C ; remplacer une ampoule sur un palier demande trois semaines. Il a supprimé les fleurs qui ornaient les massifs au prétexte que les gens n’y prêtent pas attention et marchent sur les pelouses. Aussi, de jour en jour, la copropriété se clochardise. Tout cela ne l’empêche pas de soigner sa publicité, son égo. C’est un malin, lorsque le correspondant du Petit Patriote est venu pour rédiger son article sur Beauséjour, ils ont fait une rapide visite d’un des halls du bâtiment A - où les boîtes à lettres venaient d’être changées - après quoi ils ont terminé la matinée à La Belle Meunière. Ainsi les esprits chagrins et les opposants critiques n’ont pas eu droit à la parole. L’article, digne du Figaro, fut élogieux. Il se dit aussi que la nièce du journaliste, nouvellement mariée, pourrait emménager au quatrième étage du bâtiment C où un appartement va être libéré. La grogne commence à s’entendre jusque dans les rues avoisinantes et l’organisme de contrôle, le comptable, se demande s’il ne doit pas prendre des mesures conservatoires. Toutefois, il se trouve toujours des gens pour le soutenir et approuver sa gestion. A l’exception du bâtiment A où il conserve et entretient ses soutiens, tout se dégrade et nous allons tous en faire les frais. Tous, car il a peu de chances d’être reconduit dans sa fonction en 2012. Il va laisser un désastre. Il a beau soigner son image, se montrer au pied des escaliers pour serrer des mains en souriant et en tutoyant, ils sont de moins en moins nombreux à croire en ses belles paroles, à ses promesses non tenues. Peut-être voyez-vous de qui je veux parler ? L’In-Secte.


« Notre Amitié » n°130 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2011 page22/22

Ces bêtes, c’est bête. Que vous soyez `ier comme un coq, fort comme un boeuf, têtu comme une mule, malin comme un singe, chaud lapin ou `ine mouche, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche. Vous arrivez frais comme un gardon à votre premier rendez-­‐vous et là, pas un chat ! Vous faites le pied de grue, vous emmerdant comme un rat mort, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin. Le type qui vous a obtenu ce rancard, avec lequel vous êtes copain comme cochon et qui a une mémoire d’éléphant, vous l'a certi`ié : «Cette pouliche a du chien, une vraie panthère ! » C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien. Vous êtes prêt à gueuler comme un putois, mais non, elle arrive. Bon, dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris, avec sa crinière de lion, est en fait plate comme une limande, myope comme une taupe, elle souf`le comme un phoque, grimace comme un singe et rit comme une baleine. Vous restez muet comme une carpe. Elle, curieuse comme une chatte, essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à l'âne et `inissez par noyer le poisson. Vous avez le bourdon, envie de verser des larmes de crocodile. Vous `inissez par vous inventer une `ièvre de cheval qui vous permet de `iler comme un lièvre. Vous avez beau être doux comme un agneau, faut tout de même ne pas vous prendre pour un pigeon ! Le gardien du Zoo@.


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