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Mot du directeur général
from Magazine AMVOQ - Ete 2021
by AMVOQ
Directeur général AMVOQ - sdemarchi@amvoq.com
Fin de la syndication Facebook Marketplace pour commerçant automobile…
Une catastrophe prévisible?

Le premier juin dernier, l’AMVOQ vous transmettait une importante mise à jour de Facebook, le véhicule publicitaire par excellence. Facebook annonçait l’arrêt de la distribution du catalogue des partenaires d’inventaire sur Marketplace pour le 13 septembre 2021. Simplement, cela signifie qu’il ne sera plus possible de transférer directement l’inventaire des commerçants automobiles sur Marketplace. Cette mesure est mondiale et touche l’automobile, l’immobilier et le secteur locatif.
FACEBOOK JUSTIFIE CETTE DÉCISION PAR LE FAIT QUE la syndication directe des inventaires des commerçants nécessite énormément de ressources. Parallèlement, la demande pour des plateformes d’achats et de ventes transactionnelles en ligne devient de plus en plus grande. Facebook a donc décidé de réorienter ses ressources vers l’extension de ses offres et fonctionnalités pour l’achat, le paiement en ligne et l’expédition.
Facebook nous annonce aussi qu’elle « continuera d’évoluer et continuera à investir massivement dans des solutions destinées à l’industrie automobile en créant des produits et des plateformes qui aident les annonceurs automobiles à atteindre plus d’acheteurs potentiels tout en améliorant l’expérience du consommateur tout au long du parcours d’achat. »
Comment réagir face à cette annonce? Une fois la surprise, la déception et la colère passées, il est important de comprendre ce que cela signifie vraiment. En fait, c’était à prévoir pour ne pas dire que c’était inévitable.
Pourtant, ça ne s’annonçait pas trop mal depuis quelques semaines. La pandémie de COVID-19 semble finalement vouloir se résorber, le rythme de vie revient tranquillement à une presque normalité, le dollar canadien reprend de la vigueur, les ventes sont correctes et même si l’inventaire est plus rare, on prévoyait une année 2021 « pas si pire ».
Et là… BOOM !
Facebook, qui était devenue une des principales (sinon la principale…) sources de LEADS pour plusieurs marchands, nous annonce qu’elle cessera de publier directement nos inventaires sur Marketplace. Cela au moment où les consommateurs semblaient habitués à visiter cette plateforme. Au moment où les comportements semblaient acquis… Il est extrêmement difficile de cerner pourquoi Facebook a agi de la sorte. Est-ce parce que les offres de véhicules étaient trop nombreuses et devenaient ingérables? Est-ce parce que les annonces des consommateurs étaient noyées parmi celles des commerçants? L’offre est peut-être trop grande face à la demande, ce qui pourrait signifier une perte de valeur? Peu importe la (les) raison, il semble que FB ait voulu corriger la situation. On annonce que FB offrira bientôt des alternatives pour optimiser (rentabiliser?) son infrastructure…
Quoi qu’il en soit, il faudra s’habituer à ce genre de revirement de situation. Ce n’est certainement pas le dernier bouleversement que notre industrie connaitra au niveau de sa mise en marché. Le marketing Web est une bibitte qui bouge vite et qui bouge souvent. Il est fort à parier qu’à l’avenir, la bibitte bougera encore plus vite et plus souvent. Disons qu’en termes de marketing numérique, le combat ne fait que commencer. Face à une telle situation, comment continuer à être présent dans le marché et plus encore, comment faire pour se démarquer sans dépenser des fortunes? La réponse n’est pas simple.
Avant l’ère du numérique, les solutions marketing étaient relativement peu nombreuses pour les commerçants. Tous ont connu l’époque où la visite des cours d’usagées le samedi était la principale source d’information pour les consommateurs. Plusieurs ont aussi connu la publication de l’inventaire dans le périodique « Auto Hebdo ». D’autres ont fait de la pub dans les journaux et, pour les plus gros, un peu de pub à la télé. Pas si simple que ça aujourd’hui. Les consommateurs vont chercher leurs informations à plus de sources, sont mobiles, suivent eux aussi les modes et profitent des plateformes des géants du numérique. Il y a 5 ans, Facebook Marketplace n’était pas une option pour les commerçants. Aujourd’hui, c’est une des principales sources de leads. En septembre, cette option n’existera plus sous la forme que nous connaissons.
Devant cette « catastrophe annoncée », il serait tentant de tomber dans certains pièges. Le premier réflexe serait de faire paraitre son inventaire « à la main » sur Marketplace en « cachant » son identité de commerçant (page perso d’employés, de proches, etc.). Cette manière détournée peut sembler une alternative brillante pour augmenter sa visibilité. Cependant, elle comporte des risques énormes pour la personne et pour le commerce. Facebook risque éventuellement de fermer la page de celui qui annonce pour le compte d’un commerçant. Le commerçant, quant à lui, s’expose à de fortes amendes de la part de l’Office de la protection du consommateur (OPC). En effet, l’article 242 de la Loi sur la protection du consommateur prévoit ce qui suit : « 242. Aucun commerçant ne peut, dans un message publicitaire, omettre son identité et sa qualité de commerçant. »
La course vers le bas?
Cette option qui consiste à afficher le prix le plus bas possible pour son inventaire en « cachant » certains coûts pour ne les dévoiler qu’au moment de la transaction. Ou encore, offrir son inventaire à un prix véritablement plus bas en négligeant le reconditionnement et/ou le service après-vente. Dans un cas comme dans l’autre, la solution n’est pas viable et les médias sociaux auront vite fait de vous exposer, sans parler de possible répercussion de la part de l’OPC ou de l’AMF.
Où est donc le salut?
Étrangement, le salut ne se retrouve pas à une seule place, mais dans un « mélange » de places. Bonjour le bon vieux « Marketing Mix ». Pour attirer des clients, on ne peut pas se contenter de choisir une plateforme unique et y investir la majorité de son budget publicité/marketing. Mais vous savez déjà tout ça… Le défi maintenant est de déterminer quel est le Mix magique pour son commerce, dans son marché, en relation avec son inventaire. Bref, bien déterminer et utiliser ce qui marche « maintenant » pour son commerce. Cela devient de plus en plus difficile. Il faut constamment demeurer à l’affût et suivre attentivement l’évolution des plateformes publicitaires utilisées et valider souvent le retour sur son investissement. Dans le doute, n’hésitez pas à demander de l’aide… Pourquoi ne pas parler à votre conseiller AMVOQ?
Retour à la base ?
La pandémie nous a appris, entre autres choses, que les clients veulent et peuvent acheter en ligne. L’OPC travaille sur des amendements de la loi qui rendra la démarche plus facile. Cette multiplication des plateformes numériques et des médias sociaux encourage les commerçants à revenir à des concepts de base : la transparence, la confiance et le service après-vente. Votre prochain client viendra probablement du Web, quelle image présentez-vous sur Internet?
Bonnes ventes et bon été à tous.