Projet de Fin d'Etudes Alexandra Perrault

MUTATIONS

PFE 2020 Alexandra Perrault

Sous la direction de François Frédéric Muller JérômeVillemard

La Zone d’Activités périphérique Forlen à Strasbourg Quel avenir pour des secteurs obsolètes au potentiel fort entre ville et espaces naturels?

LE SITE Issue de « l’industrie du zoning » la zone d’activités Forlen est une zone monofonctionnelle en périphérie de Strasbourg qui se développe autour d’un échangeur de l’autoroute A35. Cette autoroute est amenée à devenir un boulevard urbain d’ici 2021, un contournement ouest étant construit pour désengorger la ville des flux trop importants et des camions. Ce projet induit des répercussions sur la zone d’activités Forlen dont le fonctionnement sera fortement impacté par le ralentissement des flux routiers. Cela amène à une réflexion sur de possibles mutations et requalifications de la zone afin qu’elle s’intègre dans un processus dynamique répondant à des enjeux développés au sein de l’Eurométropole et plus globalement à des enjeux de société actuels.

Entrées de villes peu qualitatives d’un point de vue paysager et architectural, les zones d’activités vivent souvent au seul rythme des entreprises présentes sur le site avec des locaux vieillissants dont en moyenne 10 % souffrent de vacance.

D’après une étude de 2015, le commerce par internet pourrait rendre obsolètes 25% des surfaces commerciales physiques existantes en 2020. A Strasbourg, les zones d’activités périphériques représentent 5700 établissements et 97 000 emplois. Les études du CEREMA (Centre d’Etudes sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) incitent à développer la multifonctionnalité au sein des zones d’activités afin de rompre avec les logiques de zonage dont souffrent ces territoires.

Par ailleurs les espaces extérieurs des zones d’activités sont partagés entre de vastes surfaces dédiées au stationnement et de larges allées distribuant de multiples entrepôts.

Ce partage de l’espace a entrainé l’émergence de délaissés conséquents : des hectares de surfaces «inutiles» ou superflus. De plus, la forte surface minérale ainsi que le manque de perméabilité de l’espace dû à la présence de clôtures rendent le site assez pauvre en matière de biodiversité, aussi bien en termes d’espaces que d’espèces plantées. Réel îlot de chaleur, les zones d’activités et leurs entrepôts très consommateurs d’énergie polluent.

LE SITE A cela s’ajoute une forte consommation foncière au détriment le plus souvent de terres agricoles et d’espaces naturels. Les zones d’activités représentent 10% du territoire français et 12% du territoire strasbourgeois avec un rythme d’extension croissant sur les étendues cultivées trop souvent considérées comme des pages blanches à la disposition de l’étalement urbain. François Fahrner, ancien boulanger de 85 ans et propriétaire de la ferme Forlen, aujourd’hui en plein cœur de la zone d’activités, exprime bien cette évolution de la zone : « Quand j’ai acheté cette ferme (en 1968) il n’y avait rien, c’était la pleine campagne. On pouvait voir des chevreuils dans les prés, des sangliers, et les coucous te réveillaient tous les matins. C’était magnifique. ».

De plus, les chiffres sur les kilomètres alimentaires en France sont effarants. En effet, 98% des produits alimentaires consommés localement sont importés, alors que 97% de la production agricole des villes est consommée à l’extérieur du territoire. On arrive finalement à une autonomie alimentaire de seulement 2% pour les cents premières aires urbaines françaises. En outre, 20% des flux de transport sont destinés à l’acheminement des denrées alimentaires. Un produit alimentaire parcourt en moyenne 2 000 km entre son lieu de production et l’assiette en 2015, alors que le circuit de proximité fixé en France est fixé à 150km.

Cela se vérifie dans une étude concernant l’importance des circuits courts dans les habitudes de consommation : elle montre que 90% des ménages de l’Eurométropole achètent leurs produits alimentaires en grande surface. Afin de lutter contre les kilomètres alimentaires, les Projets Alimentaires Territoriaux de Strasbourg visent à gagner en autonomie et en qualité, et ainsi, avancer vers un système alimentaire résilient. Ces projets se basent sur 4 axes de travail : le foncier, la production, les circuits de distribution, la communication. Ils visent finalement un approvisionnement local de la ville afin de diminuer le bilan carbone.

LE PROJET De l’étude du site abouti la problématique suivante : Quel avenir pour des secteurs obsolètes au fort potentiel en lisière entre ville et espaces naturels ?

Séréna Vanbutsele (architecte-urbaniste au sein de l’Institut de Gouvernance de l’Environnement et Développement Territorial de l’Université de Genève) écrit : « Penser la limite, le bord, la lisière, ... incite à penser le développement de la ville non pas comme une tache urbaine qui s’étale, mais au contraire, à partir de la nature pénétrant dans le tissu urbain pour le structurer ». Se basant sur cette idée de nature structurant la ville, l’objectif du projet est de passer d’une zone d’activités à un véritable quartier. Pour cela il est nécessaire d’introduire une multifonctionnalité contribuant à densifier le tissu urbain existant et à le structurer autour des activités agricoles et d’espaces naturels « pénétrant » la zone. Il s’agit d’élaborer un plan directeur définissant le fonctionnement de cette mosaïque ville/agriculture/espaces naturels. Le plan de réhabilitation de la zone d’activités Forlen pourra donc faire office d’exemple pour d’autres zones d’activités périphériques en lisière agricole et de base pour les mutations futures.

Le plan directeur du nouveau quartier Forlen se structure autour d’espaces naturels pénétrant la zone. Les terres agricoles jusque-là considérées comme simples réserves foncières sont mises en valeur par une promenade en lisière qui fait muter cet interstice d’un espace d’affrontement entre agriculture et ville à un véritable lien. Cette promenade est une porte d’entrée de l’agriculture dans le nouveau quartier ; elle peut alors s’y répandre et créer des points de rencontre entre les deux entités. Ainsi, 12 hectares de terres agricoles sont créés sur les espaces libres de l’ancienne zone avec un minimum de 1ha de plein champ. Afin de renforcer le lien de la zone de projet avec son environnement naturel, une autre promenade autour du ruisseau traversant Forlen est aménagée ainsi qu’un parc arboré entourant le gîte et l’écurie existants, tout cela afin de développer la biodiversité dans des espaces verts ombragés.

La voirie est densifiée et hiérarchisée afin de diviser et organiser le nouveau quartier et ses entrepôts existants. La voirie se compose de routes praticables par les camions et de rues pour les voitures. Elle est toujours longée de places de parkings perméables (voitures et vélos) ou d’espaces végétalisés, de pistes cyclables et de larges trottoirs. La zone jusqu’alors composée de vastes espaces non délimités et non qualifiés se divise en îlots. Ces îlots alors désengorgés des flux routiers sont piétons et verts, quelques ruelles les traversent pour laisser la possibilité d’accès à des véhicules motorisés.

A cela s’ajoute la mise en valeur des transports en communs déjà présents mais peu utilisés. Les arrêts de bus atteignables à moins de 5min à pieds dans tout le quartier sont améliorés par l’installation d’assises, d’abris et de parking à vélos afin d’encourager les inters-modalités des mobilités douces.

Quant à la gare de Graffenstaden, à moins de 10min de la Gare Centrale de Strasbourg et 30min de Sélestat, elle est réhabilitée et intègre une gare de fret, une alternative afin de compenser la disparition massive des afflux de marchandise par voie routière due à la transformation de l’autoroute voisine en boulevard urbain.

Enfin les toitures des entrepôts existants et des nouvelles constructions sont aménagées de panneaux solaires photovoltaïques et de systèmes de récupération d’eau de pluie.

L’eau récupérée par 50% de la surface des toitures est stockée dans des bassins extérieurs en cœur d’ilot vert, permettant ainsi de rafraichir l’air ambiant et d’alimenter en eau les activités agricoles environnante. L’électricité produite par les 50% restants de surface est consommée sur place et le surplus est distribué dans un périmètre d’1km. Le projet vise à transformer Forlen, jusqu’alors une zone d’activités vorace en énergie et émettrice de polluants en un quartier plus autonome et producteur de ressources.

A l’échelle plus fine du projet, l’attention est portée plus particulièrement sur quatre lieux emblématiques de la palette de situations du nouveau quartier, de la lisière agricole au plus urbanisé : la serre polyvalente, le stockage et l’habitat, la densification des entrepôts existants, la gare de Graffenstaden.

A LA LISIÈRE AGRI-URBAINE

1/2500

12ha de terres agricoles Parc boisé Promenade arborée Lisière agri-urbaine A35 Voie ferrée Gare de Graffenstaden Arrêts de bus Routes départementales Routes (19m) Rues (16m) Ruelles (4 à 10m) Chemins agricoles Promenade arborée Ilots verts piétons Toitures panneaux solaires photovoltaïques Toitures végétalisées (récupération d’eau de pluie) Ruisseau et bassins de rétention d’eau

Il faut environs 100m² de maraîchage en permaculture pour nourrir un ménage (2 personnes). Ici 12ha de terres agricoles sont créées, soit l’équivalent de la consommation de 1200 ménages.

D’après la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) 1ha de maraîchage produit 44 000 carottes, 19 000 kg d’épinards, 20 000 conserves de haricots, 16 300 kg de fraises ou 136 000 kg de tomates.

x 1200

Un ménage de 4 personnes dans le Nord de la France, afin d’être autonome en électricité (ce qui équivaut à une production de 3600kWh/an), nécessite de 34m² de panneau solaire.

Ici, 122 995m² de toitures sont consacrés à la production d’électricité, ce qui pourvoit aux besoins d’environs 3620 ménages.

De plus, sachant que le décret sur l’autoconsommation collective permet un investissement de particuliers dans l’installation et l’utilisation de panneau solaire sur des surfaces favorables comme des entrepôts dans un rayon de 1km, l’électricité produite dans le quartier Forlen pourra donc être utile aux foyers alentours (Geispolsheim, la Vigie et Lingolsheim sont à moins d’1km de distance).

x 3620

D’après l’annexe 5 du calcul du volume d’eau pour l’irrigation du site officiel du gouvernement, il nécessite entre 1500 et 2500m3 d’eau par hectare de terres maraichères.

On sait que : la pluviométrie de Strasbourg est de 657mm de pluie par an, 1m3=1000litres, 1mm/m²/an=1L/m²/an et que la perte pour une toiture plate correspond à x0,6.

Ici, 131 540m² de toitures sont consacrés à la récupération d’eau de pluie, ce qui représente assez d’eau pour irriguer de 20,7 à 34,5ha de terres agricoles selon le type de culture.

x 20,7 - 34,5ha

657x131 540x0,6=51 853m3 51 853/2500=20,7 51 853/1500=34,5

LA SERRE POLYVALENTE Les nouvelles terres agricoles s’accompagnent de serres soit démontables soit fixes. Elles représentent environ 1/10ème des champs pleins extérieurs et permettent de protéger les semis du gel et du vent. Proche des terres agricoles et de la promenade agri-urbaine, la serre fixe de 1750m² est pensée comme un lieu polyvalent, pouvant devenir à la fin du cycle de production un lieu festif et de représentations.

Cette polyvalence se traduit spatialement par une structure qui laisse passer la lumière rasante des mois hivernaux et qui protège du soleil estival. Côté Nord la serre est fermée, isolée et comporte une toiture végétalisée afin de récupérer l’eau de pluie. Côté Sud la façade est entièrement vitrée, quant à la toiture, la moitié basse est vitrée et la moitié haute est fermée, isolée et recouverte de panneaux solaires. Côtés Est et Ouest les façades sont vitrées avec un verre au facteur solaire bas (30%) et au facteur de transmission lumineuse élevé (70%) afin d’éviter les surchauffes.

RDC

Bardage bois Tasseaux Pare pluie Voile travaillant OSB Isolation Pare vapeur Lattes Parement intérieur

Substrat Filtre Drainage/stockage Etanchéité Isolation Pare vapeur Lattes Parement intérieur

Panneau solaire photovoltaïque Ecran de sous-toiture HPV Lattes Chevrons Isolation Pare vapeur Lattes Parement intérieur

LEGUMES

JAN

FEV

MARS AVRIL

MAI

JUIN

JUIL

AOUT SEPT

OCT

NOV

DEC

Asperge Aubergine Betterave Brocoli Carotte Céleri Chou blanc/rouge/frisé Chou-fleur Chou de Bruxelles Concombre Côtes de Blette Courge Courgette Endive Epinard Fenouil Fève Haricot Mâche Maïs Navet Oignon Panais Poireau Petit pois Poivron Pommes de Terre Potiron Radis rose Radis noir Salades vertes Tomate Topinambour

Calendrier des légumes de saison en Alsace, vert-un-autre-monde.com

LE STOCKAGE ET L’HABITAT Face à l’augmentation de la production agricole, avec 12ha maraîchers créés dans le quartier Forlen, la demande en espace de stockage des récoltes augmente. Un stockage à proximité des cultures, mélangé aux fonctions du quartier (entrepôts, bureaux, habitat, restauration), permet de minimiser les distances parcourues. La récolte est ensuite redistribuée dans le quartier et dans le reste de Strasbourg par la nouvelle gare de fret.

Sur le modèle des fermes traditionnelles le grenier sert au stockage des récoltes. L’espace est protégé du soleil et de la pluie par une toiture recouverte de panneaux solaires et ventilé naturellement par des ouvertures en façade. Ce système surélève les récoltes afin de les protégés des nuisibles (rats, souris, etc.) et créer un espace tampon aéré qui améliore le confort d’été des habitations aux étages inférieurs.

RDC

Grenier

R+1

Panneau solaire photovoltaĂŻque Ecran de sous-toiture HPV Lattes Chevrons Structure bois porteuse

Définition Larousse de grenier (du latin granarium): 1. Partie d’un bâtiment de ferme, généralement l’étage supérieur, aménagée pour loger les grains et les fourrages.

2. Étage supérieur d’une maison, dans le comble, et qui sert en général de débarras.

Ferme de la vallée de Saulxures

Stockage et conservation des différents fruits et légumes 2-4°C

Température ambiante

Abricot Fraise Myrtille Mûre Framboise Groseille Cassis

Betterave Fenouil Céleri Chou Poireau Petit pois Carotte Pomme de terre Prune Mirabelle Aérer et sec Tomate Frais Ombragé

Hangar de Naymont

Courge Butternut/Potiron Courgette Aubergine Endive Radis Pomme Noir Brocoli Plantes aromatiques Oignon Ail Humide

Le bois dans l’architecture, C.A.U.E. (Conseil Architecture Urbanisme et Environnement des Vosges), 2009

Pomme de terre Poivron Maïs doux

LA DENSIFICATION DE L’EXISTANT Le développement de la multifonctionnalité dans le nouveau quartier, afin de rompre avec les logiques de zonage dont souffre le territoire, passe par la densification de la zone et de ses entrepôts existants.

D’une part, la densification se manifeste par un traitement du sol qui vient se substituer aux surfaces superflues de la zone nés de la fragmentation des espaces extérieurs (espaces de stationnement surdimensionnés et allées distribuant chaque entrepôt). Les nouveaux bâtis proposent au rez-de-chaussée un espace de stockage supplémentaire qui se greffe aux allées existantes. Le espaces de chargement et déchargement autrefois destinés à un seul entrepôt sont alors mutualisés. Les niveaux supérieurs accueillent appartements traversants, bureaux accessibles par des coursives, espaces tampons du côté des espaces de livraisons, et offrent des balcons et grandes ouvertures du côté du cœur d’îlot vert.

D’autre part la densification se fait par surélévation, en construisant au-dessus des hangars en rez-de-chaussée n’offrant que très peu d’ouvertures.

RDC

R+2

R+2 1/200

R+1

R+2 1/200

R+1 1/200 GSEducationalVersion

R+1 1/200 GSEducationalVersion

Bardage bois Tasseaux Pare pluie Isolation extérieure Voile travaillant OSB Isolation Pare vapeur Lattes Parement intérieur

Substrat Filtre Drainage/stockage Etanchéité OSB Isolation Pare vapeur Lattes Parement intérieur

La récupération d’eau de pluie

Les toitures stockantes permettent de réduire les débits de pointe des eaux pluviales les retenant temporairement au plus près de la surface réceptrice contrôlant le ruissèlement de l’eau jusqu’à son évacuation à faible débit.

Il existe plusieurs types de toitures stockantes aux épaisseurs variantes : les toitures végétalisées, les toitures graviers et les toitures en eau. Les différents types se distinguent par la couche de finition éventuelle. Sur construction existante le choix de toiture est fait tout d’abord selon la stabilité de la structure.

La toiture en eau ne demande pas de renforcement de la structure existante. La surcharge liée au stockage de l’eau correspond, en effet, à la surcharge liée au poids de la neige qui doit de toute façon être intégrée dans le dimensionnement.

La densification par le ciel

On trouve dans la zone d’activités Forlen des entrepôts de rez-de-chaussée avec peu d’ouvertures. En construisant au-dessus on densifie le quartier par le ciel et protège l’entrepôt existant des chaleurs estivales et donc réduit la consommation de la ventilation.

La structure de la nouvelle construction est indépendante de l’existant, un système de poteau/poutre soutenant la surélévation.

2m50 80cm 10 à 20cm 0

La distance entre l’entrepôt et la nouvelle construction peut varier de 0 à 2m50 selon la fonction attribuée. Les systèmes de ventilation pouvant être facilement déplacés, la surélévation peut s’accoler directement à l’existant. Une distance de 10 à 20cm peut être laissé pour accueillir des nichoirs à oiseaux par exemple, 80cm pour la tuyauterie et 2m50 pour un espace extérieur protégé accessible comme des ruches ou du stockage supplémentaire.

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LA GARE DE GRAFFENSTADEN Construite en 1844 au milieu des champs, la gare est une halte de la ligne Strasbourg-Sélestat (voire Colmar) à moins de 10min de la Gare Centrale de Strasbourg et 30min de Sélestat. En 2016 d’après une étude de la SNCF la gare a une moyenne de 70 montées-descentes par jour de semaine. A l’époque le maire d’Ostwald souhaite déjà que l’accessibilité et la visibilité de la gare soient améliorées afin de désengorger le secteur de la Vigie où la circulation automobile est particulièrement dense.

Le projet consiste à la construction d’un bâtiment de gare pour améliorer le confort des voyageurs travailleurs, habitants et/ou visiteurs afin de les inciter à se déplacer en train afin de réduire les flux routiers. A cela s’ajoute une gare de fret qui répond au besoin de développer un nouveau mode de transport des marchandises produites et vendues dans le quartier Forlen alors que l’autoroute est amenée à devenir un boulevard urbain. La gare offre une rencontre des citadins, des entrepôts et de la production agricole en donnant des vues entre la gare ferroviaire et la gare de fret : les voyageurs pourront en attendant leur train observer le fonctionnement d’une gare de fret et du transport des produits des cultures et des entrepôts.

Sarreguemines Saverne-Metz

Wissembourg

Wörth

Gare Centrale Offenburg

Nancy-Epinal

Sélestat-Colmar-Mulhouse-Bâle

LES REFERENCES FABRIQUES Architectures et paysages Parc agro-urbain à Genève

FABRIQUES Architectures et paysages Services des Espaces Alimentaires (SEA) à Genève

Le Canton de Genève prévoit la construction d’un parc agro-urbain qui doit intégrer une ferme urbaine comprenant un bâtiment et des espaces de production, tout en associant cette ferme à des usages récréatifs. Le projet qui a été proposé par l’agence FABRIQUES est lié à une volonté forte de concevoir les espaces agricoles et urbains comme une seule dynamique. L’objectif est de créer un parc urbain productif, dense et polyvalent, pensé pour la capacité de l’agriculture comme élément mobile à s’allier aux formes urbaines et à ne former plus qu’un. Entre le chemin agricole et le tissu pavillonnaire se trouve une succession de jardins formant des pièces productives. Elles se composent de vergers servant de lieux de pique-nique, de jardins privatifs ou semi-collectifs, de serres et de parcelles de production de fruits rouges.

L’association Genève Villes et Champs propose la réalisation d’interventions paysagères et artistiques autour de Genève en Suisse le long d’un parcours, avec la volonté de porter un regard nouveau sur les espaces périurbains et sur les espaces agricoles dans ce contexte. L’agence FABRIQUES a travaillé sur le site de Saint-Mathieu, espace enclavé et délaissé entre les entrepôts des services techniques communaux et des logements collectifs. Ne pouvant utiliser les sols en présence dans un but de production du fait de leur pollution, ce projet consiste à créer un point nouveau et expérimental de diffusion d’une vision agricole urbaine, en proposant de récupérer et de réutiliser des jardinières pour planter des végétaux productifs. Quant elle est libérée des semis, la serre accueille des évènements culturels et sociaux.

Collectif Faro Requalification d’une Z.A. à Pont Saint Martin En considérant l’augmentation future de la population de l’agglomération et pour lutter contre l’étalement urbain, les concepteurs estiment « nécessaire qu’une telle commune propose une alternative au pavillonnaire et imagine dès maintenant de reconvertir sa Z.A. en Zone d’Activité, d’Agriculture et d’Habitation » en repensant complètement l’organisation et le paysage du secteur. Il est proposé de densifier les secteurs déjà urbanisés. L’ensemble de la zone d’activités est donc redessiné en effaçant le parcellaire existant pour redessiner une circulation à sens unique. Les espaces d’activités artisanales sont optimisés, pour préserver un îlot central affecté à de nouveaux usages (pique-nique, potagers, serres, terrains de sports…). Le pourtour de cet îlot est densifié par des habitations, des bureaux et des commerces, des serres horticoles. Côté route, le front bâti est densifié et une zone 30 créée, afin de donner une nouvelle visibilité aux entreprises et de créer une vraie façade à l’entrée du bourg.

LES SOURCES La ville franchisée: formes et structures de la ville contemporaine, David Mangin, 2004 Capital agricole - Chantiers pour une ville cultivée, Augustin Rosenstiehl, 2018 La ville productive Analyses de l’Eurométropole des années précédentes et des M1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Graffenstaden https://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2018/09/23/croustillante-memoire-blri https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01419478/document https://www.lagazettedescommunes.com/609237/urbanisme-commercial-le-grand-recyclage-des-zones-commerciales-de-peripherie/ http://www.centres-bourgs.logement.gouv.fr/IMG/pdf/fi04616urbanisme_commercial.pdf https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-il-faut-recycler-les-zones-commerciales-de-la-france-peripherique-1171271 https://contrevues.paris/grand-paris-ces-centres-commerciaux-desesperement-vides/ https://www.levingthuit-architectes.com/projet-architecture/europan14/ http://www.territoires-durables-paca.org/files/20120806_RinventerlazonedactivitsCAUELoireAtlantique.pdf http://www.adeus.org/productions/les-zones-d2019activites-une-priorite-dans-la-strategie-de-developpement-economique-de-la-cus/files/les-notes-de-l-adeus-n26-economie http://www.adeus.org/productions/les-notes-de-ladeus-ndeg111-amenagement/files/note-111_lisieres-urbaines_web.pdf https://www.iau-idf.fr/fileadmin/NewEtudes/Etude_681/cp3_web_01.pdf https://www.aurba.org/wp-content/uploads/2013/10/Interfacevillenature.pdf https://vertigo.hypotheses.org/1844 http://www.trianglevert.org/IMG/pdf/guide-lisieres-web.pdf https://lumieresdelaville.net/agro-quartier-a-noiseau-projet-economique-innovant-mis-peril/ http://www.etiktable.fr/lalimentation-responsable/parcours-dun-aliment/ https://www.envieabeziers.info/enquete/les-kilometres-incroyables-de-nos-aliments-de-l-importance-de-manger-local https://www.demainlaville.com/kilometres-alimentaires/ http://rnpat.fr/pat/pat-de-leurometropole/ https://lamainalapat.fr/files/EurometropoleDeStrasbourg_bf_entretiens_entretien-bas-rhin-strasbourg-agri-vf.pdf http://vert-un-autre-monde.over-blog.com http://www.geoportail.gouv.fr https://www.agriculturepaysanne.org https://www.sinoe.org www.caprural.org https://www.persel.fr https://www.somme.gouv.fr/content/download/9541/57690/file/ANNEXE_5_cle5a51d1.pdf https://fr.climate-data.org/europe/france/alsace/strasbourg https://www.eco6teme.com/calcul-rec-eau-pluie

https://www.urcaue-lorraine.com/upload/doc/4957-Leboisdansl-arc.pdf https://www.guidebatimentdurable.brussels/fr/3-composition.html?IDC=7441 http://www.fabriques-ap.net/ http://www.collectif-faro.fr/?p=1267

Quel avenir pour des secteurs obsolètes au fort potentiel en lisière entre ville et espaces naturels ?

Séréna Vanbutsele (architecte-urbaniste) écrit : «Penser la limite, le bord, la lisière, ... incite à penser le développement de la ville non pas comme une tache urbaine qui s’étale, mais au contraire, à partir de la nature pénétrant dans le tissu urbain pour le structurer».

Se basant sur cette idée de nature structurant la ville, l’objectif du projet est de passer d’une zone d’activités à un véritable quartier. Pour cela il est nécessaire d’introduire une multifonctionnalité contribuant à densifier le tissu urbain existant et à le structurer autour des activités agricoles et d’espaces naturels « pénétrant » la zone. Il s’agit d’élaborer un plan directeur définissant le fonctionnement de cette mosaïque ville/agriculture/ espaces naturels. Le plan de réhabilitation de la zone d’activités Forlen pourra donc faire office d’exemple pour d’autres zones d’activités périphériques en lisière agricole et de base pour les mutations futures.

PFE 2020

Alexandra Perrault Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg